6 mai 2013

Penser avant…

Penser avant de parler
Penser avant d’agir
Même : penser avant de penser…!  :-)

Voilà l’œuvre.

Non pas qu’il faille brider toute spontanéité, loin de là. Mais nous prenons de moins en moins le temps de réfléchir avant de... Une sorte de spontanéité hystérique s’est emparé des hommes. Or «penser avant…» nous éviterait sans doute bien des déboires.

Nos pensées, nos paroles et nos actes ont toujours un effet sur les autres.

Le secret : Laisser partir et laisser venir...  
Photo : film Tout ce que tu possèdes **

Confiteor
Edward Stachura

Ceux qui vont pieds nus dans les rues du monde
Ceux qui sont dépouillés dans les rues du monde
Ceux qui sont affamés dans les rues du monde
C’est ma faute
C’est ma faute
C’est ma très grande faute !
L’horreur dont on ne voit pas la fin
Le meurtre dont on ne voit pas la fin
La guerre dont on ne voit pas la fin
C’est ma faute
C’est ma faute
C’est ma très grande faute !


Ceux qui sont en détresse dans la jungle urbaine – c’est ma faute
La cruelle indifférence des caresses – c’est ma faute
Sans passion, sans affection – c’est ma faute
Sans cœur, sans ferveur – c’est ma faute
[…]
Il n’y aura pas de fin aux gémissements – c’est ma faute
Il y a ceux qui tombent sur le chemin – c’est ma faute
Il y a ceux qui s’en lavent les mains – c’est ma faute
Parmi de plus en plus de gens – c’est ma faute
L’humain se trouve de plus en plus difficilement – c’est ma faute
– c’est ma faute
– c’est ma très grande faute!


(Traduction Barbara Séguin)  

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** La semaine dernière, j’ai loué «Tout ce que tu possèdes» de Bernard Émond (titré d’après un des poèmes de Stachura). Je l’ai écouté deux fois. Enfin un film «pausé», à la vitesse du présent, où l’on a le temps de goûter à tout (personnages, paysages, musique) comme lorsqu’on marche au lieu de rouler en voiture. Un cinq étoiles pour la bande sonore! 

Je me permets de reproduire le commentaire de Pierre Foglia, sur lequel je suis tombée aujourd'hui, parce que c’est «de loin le meilleur que j’ai lu» à propos du film :

«Il paraît que, dans son dos, on appelle Bernard Émond [Le curé] peut-être parce qu'il a fait des films sur les vertus théologales (comme La neuvaine), plus probablement pour la rigueur de son engagement culturel, bref j'avais moins aimé ses derniers sermons et je ne me dépêchais pas de louer le tout dernier - Tout ce que tu possèdes - surtout que la critique était couci-couça.

Eh bien la critique s'est trompée.

Tout ce que tu possèdes est le plus beau film d'Émond. Pas prêchi-prêcha une seconde. C'est faussement l'histoire d'un fils qui refuse les 50 millions d'héritage que lui laisse son père homme d'affaires plus ou moins véreux. En fait, c'est l'histoire d'un intellectuel, chargé de cours de littérature qui se coupe du monde, se débarrasse de ses livres tout en continuant de traduire un poète polonais qui a lui-même traduit Miron.

À la librairie d'occasion où il va porter ses caisses de livres, il est repéré par une ado qui se révélera être sa fille.

Un film littéraire dans lequel la poésie tient lieu de ponctuation, de respiration donc. Juste comme on va manquer d'air arrive ce Stachura - le poète en question - lyrique bien sûr, il n'est pas polonais pour rien: [Tout ce que tu possèdes tu le perdras un jour, mais tu le perdras dans la joie]...

C'est un film littéraire qui montre la ville de Québec comme je ne l'avais encore jamais vue, et des paysages comme on n'en voit presque jamais au cinéma parce que le cinéma transforme tout en carte postale, dans ce film littéraire, les paysages aussi sont littéraires, ils ont l'air de sortir tout droit des Carnets du grand chemin de Julien Gracq.

De loin le plus beau film que j'ai loué cette année.»

http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/pierre-foglia/201305/04/01-4647534-fictions.php

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Pensée du jour :

Nous recevons l'amour nous pensons mériter.

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