31 juillet 2010

En cas de déprimite aiguë

À moins d’être totalement déconnecté de ses émotions ou totalement illuminé, ce qui se passe sur terre peut facilement nous déprimer.

Quand je me sens vraiment mal, je m’assois au bord de la mer avec Philip Martin. «The Zen Path through Depression» a été une bouée de sauvetage durant une période de ma vie où mon p’tit monde s’était écroulé. Je trouve la philosophie de vie Zen, ou Taoïste, extrêmement utile en matière de détachement (non pas d’indifférence, bien sûr) quand rien ne va plus.

Une excellente visualisation de l’impassibilité zen – j’ai découvert ce montage-photos animé en 2003, et je revisite régulo, histoire de décrisper. Vraiment chouette et efficace – amusez-vous avec la mouche ou dans le temple (en anglais, mais, une image vaut 1000 mots) :

© KODAIJI-TEMPLE
DENTSU INC. & TOHOKUSHINSHA FILM CORPORATION - All Rights Reserved.


La version française de l’ouvrage - «La voie zen pour vaincre la dépression» (J’AI LU 2003) - est malheureusement épuisée. Il reste néanmoins des exemplaires disponibles via Internet. Voici une adaptation/traduction de trois chapitres.

Présentation
Fort de son expertise psychologique et de sa connaissance du Zen, Philip Martin ouvre ici une voie novatrice fondée sur la méditation et la visualisation, directement inspirée du bouddhisme et des pratiques zen. Il nous explique comment s'attaquer aux symptômes de la dépression, et nous propose, à la fin de chaque chapitre, des exercices d'approfondissement. Un guide simple et quotidien, pour se retrouver et s'épanouir.

Bonne lecture!

***
L’IMPERMANENCE

Pensez à cette vie éphémère ... comme à une bulle s’élevant d’un ruisseau, à une étoile filante, à un fantôme, à un rêve. - Sutra du Diamant

Renoncer aux choses ce n’est pas les abandonner. C’est simplement reconnaître qu’elles sont appelées à disparaître. - Shunryu Suzuki Roshi

Souvent, dans la dépression, nous sommes extrêmement conscients du fait que toutes les choses sont éphémères. La mort et les pensées morbides occupent largement notre esprit. Nous pensons à notre propre mort, à la disparition de tous ceux qui nous sont chers et de toutes les choses qui comptent pour nous. Savoir que toutes ces choses ont une fin peut nous causer énormément de souffrance.

Bien que cette prise de conscience soit extrêmement douloureuse, elle conduit vers une vérité que le Bouddha considérait comme essentielle è explorer : toutes choses sont éphémères. Ou, dit moins élégamment, tout ce qui est homogène se désintègre. C'est une vérité que la plupart d'entre nous essayons d’ignorer ou d’oublier durant toute notre vie.

J'étais affreusement conscient de cette vérité pendant ma dépression. La décrépitude ressemblait à une fleur que je voyais s’épanouir en éclats d'impermanence tout autour de moi. La dépression rendait toutes mes initiatives inutiles et sans espoir, car elles n’avaient plus de sens si tous les êtres et les choses qui m’entouraient cessaient d’exister.

Mais le monde dans son ensemble nous survit, et nous espérons que notre passage ici aura contribué à l’améliorer. Cependant, il est difficile de dépasser le sentiment que, dans ce monde d'impermanence, rien n'a d'importance; et ce sentiment peut être particulièrement envahissant durant la dépression.

Essayer de donner un sens à ce sentiment – ou tenter d’en tirer quelque chose – c’est comme «laver une motte de terre dans de l'eau boueuse», disait Karagiri Roshi. Mais, il ajoutait : «notre pratique doit se poursuivre, au beau milieu du désespoir».

C’est l'impermanence, disait Bouddha, qui provoque la majorité de nos souffrances. Ou, pour être plus précis, non pas l'impermanence elle-même, mais notre refus de la voir et de l'accepter. No souffrance provient de notre attachement aux gens et aux choses, de nos tentatives réitérées pour trouver quelque chose de durable là où il n'y a de durable.

Nous voulons que les choses qui nous procurent du plaisir perdurent. En réalité, nous voulons être inaltérables. Mais la réalité de l'impermanence nous apprend non seulement que rien n'est éternel, mais que rien ne reste tel quel. Le monde autour de nous change, et nous changeons, d'instant en instant. La mort n'est rien d’autre qu’un changement plus radical dans un monde où tout change de toute façon.

Nous aimerions croire que nous sommes sur un terrain solide, qu’il y a une constance et une permanence capable de nous soutenir. Mais quand on choisit de dépendre d’une telle constance, on se tient debout sur de l’air. On est comme le coyote des dessins animés qui continuait de courir au dessus du gouffre et qui soudainement réalisait qu'il n'y avait rien sous ses pieds.

«Si tu te trouves au sommet d'un mât de cent pieds, fais un pas en avant», recommande un koan Zen. L’impermanence est ce mât de cent pieds. Ou plutôt, notre attachement et le désir de permanence représentent ce mât de cent pieds auquel nous nous accrochons; et nous avons peur de bouger. Voilà pourquoi notre vie est si restreinte et limitée, aussi étroite que le sommet de ce mât.

Il y a une alternative. Nous pouvons faire un pas en avant dans ce monde d'impermanence. Qui sait? Au lieu de tomber, nous pourrions découvrir une nouvelle liberté. Nous pourrions découvrir la beauté de l'éphémère.

Tous les jardiniers savent que c'est l'impermanence même de la floraison qui la rend précieuse. La beauté du jardin réside dans sa nature changeante, dans sa variété de couleurs et de formes en perpétuelle mouvance.

La beauté du monde résulte du même mouvement perpétuel. Nous pouvons nous infiltrer dans cette beauté, au milieu de tout ce qui meurt et naît autour de nous.

***


Photo : Buenos Aires

LA DÉTRESSE DU CORPS

Fréquemment, la sagesse du corps exprime le désespoir de l'esprit. - Marion Woodman

La plupart des grandes traditions spirituelles admettent que le corps est éphémère. Bien que leurs points de vue diffèrent au sujet de l'esprit ou de l'âme, ils admettent que le corps redevient poussière. (On affirme aussi que, contrairement aux animaux, les humains savent qu'ils vont mourir.)

Au plus profond de sa chair, le corps sait qu'il va mourir. Il ressent vivement la perte d'énergie de la vieillesse, le goût déplaisant de la détérioration due à la maladie. Dans son ADN il reconnaît l'impermanence. Notre corps s’afflige de la perte de cette vie précieuse.

La dépression n'est pas seulement une expérience de l'esprit, c'est aussi une affliction du corps. Il ya un manque d'énergie, une pesanteur douloureuse, une tristesse et un chagrin qui nous imprègnent jusqu’à la moelle. La tristesse et le chagrin proviennent, en partie, d’une nostalgie que le corps éprouve vis-à-vis d’une pérennité inexistante, et qu’il ne ressent que changement et déclin. Lorsque nous approchons la douleur et la tristesse sans crainte, il devient possible de contacter la douleur du monde entier, la souffrance de tous les êtres.

Dans la dépression, nous pouvons ressentir le chagrin tout autour de nous, dissimulé derrière le visage des gens que nous rencontrons. En voyant cela, nous nous rendons compte que toute cette souffrance a la même origine. Ensuite, quand nous pleurons, nous pleurons toutes les larmes du monde.

Dans le bouddhisme, le corps est à juste titre perçu comme un instrument pour atteindre l'illumination. Pourtant, notre technologie vise de plus en plus à rendre le corps obsolète. Aujourd'hui, nous ignorons souvent l'un des besoins les plus élémentaires de notre corps, à savoir la nécessité d’être l’utilisé. Nous roulons au lieu de marcher. Nous achetons des plats préparés au lieu de cuisiner. Nous mettons nos couverts sales au lave-vaisselle. Nous nous rasons rapidement avec un rasoir électrique plutôt que de ressentir le plaisir du blaireau et la mousse contre notre visage et le poids du rasoir dans notre main.

On nous vend tous ces appareils avec la promesse de transformer en plaisir tout ce qui autrefois était corvée. En fait, tout ce qu'ils font, c'est accomplir les tâches plus rapidement; les tâches en elles-mêmes ne sont ni un plaisir ni une corvée. Le vrai plaisir réside dans l'activité – lorsqu’on accueille les sensations reliées à l'activité. Si nous faisons les choses de bon cœur, avec conscience, ces simples activités remplissent tout l'univers.

Dans la dépression, la sensation de lenteur et de lourdeur ressemble à ce qu’on éprouve durant la méditation marchée. Dans l'effort extrême nécessaire pour achever le moindre geste, comme se lever ou traverser une pièce, on trouve la possibilité d'expérimenter et de ressentir pleinement l'action.

Ainsi, nous pouvons prendre plaisir à ressentir la chaleur du soleil sur notre dos, ou même la chaleur de l’ampoule allumée derrière nous. Nous pouvons voir à quel point nous avions perdu de vue ces sensations avant la dépression, alors que nous passions nos journées bien remplies totalement inconscients de nos gestes.

La dépression nous donne la chance de revenir dans notre corps, de ressentir tout ce que nous avons manqué.

***


Photo : The Compassion Project

LA COMPASSION ET L’ACTION

Ma religion est la bonté. - Dalaï-Lama

La connaissance de la vacuité donne naissance à la compassion. - Milarepa

Quand nous luttons contre la dépression, la bonté et la compassion peuvent sembler aussi rares que l'eau dans le désert. Nous sommes en colère, nous avons peur et nous jugeons. Nous n’arrivons même pas à ressentir de la bonté ou de la compassion envers nous-mêmes, encore moins envers autrui. En même temps, on peut trouver difficile de croire que quelqu'un puisse nous témoigner de la bonté. Nous nous sentons abandonnés, par nous-mêmes et par le monde.

Toutefois, la capacité d’être compatissant demeure toujours en chacun de nous. En fait, les difficultés que nous traversons durant la dépression peuvent nous mener à une compréhension plus profonde de la vie, ainsi qu'à une plus grande compassion envers les autres et nous-mêmes.

Lorsque nous commençons à voir que la vie est remplie de souffrance, nous prenons conscience aussi qu'il y a en déjà trop partout dans le monde. Pourquoi en rajouter? En réalisant de plus en plus que la vie est éphémère, notre compassion grandit. La compassion émerge d’une meilleure compréhension de nous-mêmes et de notre relation au monde.

La dépression nous ralentit et nous permet d'entrer en contact avec notre tendresse fondamentale. Si nous prenons conscience de ce qui se passe en nous, les graines de la compassion pourront germer. La compassion naturelle peut alors s’extérioriser, se manifester dans nos relations et activités. (On doit donner suite à cette prise de conscience, faute de quoi elle restera vide de sens.)

Le cliché «nous devons prendre soin de nous avant de prendre soin des autres» est particulièrement vrai durant une dépression. Tant que nous n’avons pas dépassé les sentiments d'inutilité et de haine de soi que nous ressentons, nous avons beaucoup de difficulté à agir avec amour. Lorsque nous arrivons à mieux nous percevoir grâce à la sensibilisation et la méditation, nous devenons plus indulgents et compatissants pour nous-mêmes.

Dans l'obscurité de la dépression, il nous semble que nous n’arriverons jamais au terme de cette souffrance. Il est difficile de s’aider soi-même, et encore plus d’être d’une quelconque utilité aux autres. Pourtant, durant la dépression, le service aux autres devient éventuellement encore plus essentiel à pratiquer.

La dépression peut être une maladie du «moi», où nous sommes tellement absorbés dans notre propre souffrance que nous sommes portés à nous centrer uniquement sur nous. Chercher des moyens d’aider les autres peut nous sortir de notre petit monde égocentrique dans lequel nous vivions.

Aider les autres est également un antidote contre l’intense sentiment d'inutilité que nous éprouvons dans la dépression. De plus, en aidant les autres, on acquiert une certaine perspective à savoir qu’on n’est pas le seul individu au monde à souffrir.

Nous n’avons pas besoin de faire de grandes choses pour aider les autres. Chaque mot gentil ou geste utile sert à faire de notre monde un endroit plus agréable. Les ondes qui se propagent en périphérie d'un tel geste se répercutent bien au-delà de ce que nous pouvons imaginer.

Nous avons déjà une manière d’aider les autres. Ayant survécu à notre dépression, nous pouvons faire preuve de bonté, de compréhension et offrir de l'espoir à ceux qui luttent contre elle. Nous pouvons parler honnêtement de notre propre expérience et modifier quelques-uns des préjugés que les gens entretiennent à ce sujet. Nous pouvons créer une différence.

***
Bonus : En souvenir de la magnificence de la terre - à conserver dans vos archives : http://www.andiesisle.com/creation/magnificent.html

27 juillet 2010

Odieux pétrole

Eh oui, il semble que nous allons, nous aussi, bientôt mourir englués dans le pétrole... Chic!

27/07/2010
BATTLE CREEK, États-Unis - Des équipes de travail s'affairaient mardi à contenir et à nettoyer plus de trois millions de litres de pétrole qui se sont répandus dans un ruisseau puis dans la rivière Kalamazoo, dans le sud du Michigan.

Les autorités de Battle Creek et d'Emmett Township ont prévenu les résidants de la forte odeur qui pourrait se dégager du pétrole, qui s'est échappé lundi d'un oléoduc de 76 centimètres de diamètre qui transporte quelque 30 millions de litres de pétrole chaque jour entre Griffith, en Indiana, et Sarnia, en Ontario.

La cause de la fuite fait l'objet d'une enquête. Le pétrole s'est déversé dans le ruisseau Talmadge, qui coule au nord-ouest en direction de la rivière Kalamazoo qui, elle, se jette dans le lac Michigan. Les responsables ne s'attendent toutefois pas à ce que la nappe de pétrole atteigne le lac.

L'entreprise Enbrigde Energy Partners LP de Houston, affiliée à l'entreprise canadienne Enbridge à Calgary/Alberta, a estimé que plus de trois millions de litres (819,00 gallons) s'étaient déversés dans le ruisseau avant que la fuite puisse être colmatée. Les équipes d'Enbridge ont déployé des écumoires et des barrages absorbants pour minimiser l'impact environnemental de la fuite.

À notre santé!

25 juillet 2010

À propos de Carlin

J’ai commis une bévue par omission - j’aurais dû au moins présenter une mini biographie de George Carlin, car sa vidéo porte à équivoque pour qui ne le connaît pas. Plusieurs lecteurs pourraient l’avoir mal interprétée. Je m’empresse donc de dissiper tout malentendu, en précisant que cette vidéo est littéralement une PARODIE du FAUX VERT auquel s’adonnent une majorité de Nord-Américains pour se donner bonne conscience…

Durant toute sa vie, George Carlin a promu la simplicité, la sagesse, la compassion, l’éveil de conscience, etc., c’est-à-dire, tout le contraire de ce qu’il dit dans cette outrecuidante vidéo. Plusieurs lui ont reproché le langage vulgaire qu’il utilisait parfois, mais quand les gens ne comprennent pas du tout, il faut y aller «vertement»… Cette caractéristique n’enlève rien à la sagesse ni à la vive perspicacité de ses messages, qui méritent qu’on s’y attarde.

Les extraits qui suivent ont fait plusieurs fois le tour du web; mais on gagne toujours à les relire...


Mots de sagesse de George Carlin
(Acteur, humoriste et philosophe)

Paradoxe de notre époque : nous avons de plus hauts bâtiments, mais la mèche plus courte, des autoroutes plus larges, mais des points de vue plus étroits. Nous dépensons plus, mais nous avons moins, nous achetons plus, mais nous apprécions moins. Nous avons de plus grandes maisons, mais de plus petites familles, plus de commodités, mais moins de temps. Nous avons plus d'instruction, mais moins de bon sens, plus de connaissances, mais moins de jugement, plus d'experts, mais pourtant plus de problèmes, plus de médicaments et moins de bien-être.

Nous buvons trop, fumons trop, nous dépensons inconsidérément, nous rions trop peu, nous conduisons trop vite, nous nous mettons trop en colère, nous veillons trop tard, nous nous levons trop fatigués, nous ne lisons pas suffisamment, nous regardons trop la télévision, et nous prions trop rarement.

Nous avons multiplié nos possessions, mais diminué nos valeurs. Nous parlons trop, aimons trop rarement et haïssons trop souvent.

Nous avons appris à gagner notre vie, mais pas à vivre. Nous écrivons plus, mais nous apprenons moins. Nous planifions plus, mais nous accomplissons moins. Nous avons appris à nous dépêcher, mais pas à attendre. Nous fabriquons des ordinateurs capables de contenir plus d’information, de produire plus de copies que jamais, mais nous communiquons de moins en moins.

Nous sommes à l’ère du fastfood et de la digestion lente, des gros hommes dépourvus de caractère, des profits vertigineux et des relations superficielles. C’est l’époque du double revenu, mais nous divorçons, des maisons luxueuses, mais des foyers détruits. C’est l’époque des voyages express, des couches jetables, de la mentalité du jetable, des baises d’un soir, des corps obèses, et des pilules tout usage qui remontent le moral, tranquillisent et tuent.

***
Nous avons ajouté des années à la vie, mais pas de vie aux années. Nous sommes allés sur la lune et nous en sommes revenus, mais nous avons de la difficulté à traverser la rue pour rencontrer un nouveau voisin. Nous avons conquis l'espace sidéral, mais pas notre espace intérieur. Nous avons fait de grandes choses, mais pas les meilleures. Nous purifions l'air, mais nous polluons les âmes. Nous avons conquis l'atome, mais pas vaincu nos préjugés. C'est une époque où seule l'apparence compte, au détriment du contenu.

***
Texte qu’il a lu lors de l’enterrement de sa compagne :

N’oublies pas de passer du temps avec tes proches car ils ne seront pas là éternellement.

N’oublies pas de dire un mot gentil à quiconque te regarde avec admiration car cette petite personne va bientôt grandir et te quitter.

N’oublies pas de serrer chaleureusement dans tes bras l’être aimé car c'est le seul trésor que tu peux donner avec ton cœur, et il ne coûte pas un sous.

N’oublies pas de dire "je t'aime" à l’être aimé et aux autres personnes qui te sont chères, mais surtout, dis-le avec sincérité. Le baiser et l'accolade réparent des heurts pourvu qu’ils viennent du fond su coeur.

N’oublies pas de prendre la main de l’être aimé et d’apprécier ce moment car un jour il ne sera plus là.

Prends le temps d’aimer, prends le temps de parler! Prends le temps de partager les précieuses pensées qui meublent ton esprit.

Et, n’oublies jamais que la vie ne se mesure pas au nombre de fois qu’on respire, mais au nombre de fois qu’on a le souffle coupé.

***
Words of Wisdom from a Comedian and Philosopher

Although many may object to George Carlin’s use of profane language, he does have some keen insights that are worth reviewing:

The paradox of our time in history is that we have taller buildings but shorter tempers, wider Freeways, but narrower viewpoints. We spend more, but have less, we buy more, but enjoy less. We have bigger houses and smaller families, more conveniences, but less time. We have more degrees but less sense, more knowledge, but less judgment, more experts, yet more problems, more medicine, but less wellness.

We drink too much, smoke too much, spend too recklessly, laugh too little, drive too fast, get too angry, stay up too late, get up too tired, read too little, watch TV too much, and pray too seldom.

We have multiplied our possessions, but reduced our values. We talk too much, love too seldom, and hate too often.

We've learned how to make a living, but not a life. We write more, but learn less. We plan more, but accomplish less. We've learned to rush, but not to wait. We build more computers to hold more information, to produce more copies than ever, but we communicate less and less.

These are the times of fast foods and slow digestion, big men and small character, steep profits and shallow relationships. These are the days of two incomes but more divorce, fancier houses, but broken homes. These are days of quick trips, disposable diapers, throwaway morality, one night stands, overweight bodies, and pills that do everything from cheer, to quiet, to kill.

***

Remember to spend some time with your loved ones, because they are not going to be around forever.

Remember, say a kind word to someone who looks up to you in awe, because that little person soon will grow up and leave your side.

Remember, to give a warm hug to the one next to you, because that is the only treasure you can give with your heart and it doesn't cost a cent.

Remember, to say, "I love you" to your partner and your loved ones, but most of all mean it. A kiss and an embrace will mend hurt when it comes from deep inside of you.

Remember to hold hands and cherish the moment for someday that person will not be there again.

Give time to love, give time to speak! And give time to share the precious thoughts in your mind.

AND ALWAYS REMEMBER:
Life is not measured by the number of breaths we take, but by the moments that take our breath away.

-- George Carlin

23 juillet 2010

George Carlin - Saving the Planet

Une parodie de notre attitude vis-à-vis de la situation planétaire...

Une bonne âme a eu la patience de transcrire le monologue de George Carlin.  

Full transcript:
http://www.climatechangefraud.com/videos/130-george-carlin-saving-the-planet



Biographie et bibliographie de George Carlin : http://www.georgecarlin.com/home/home.html  
 
Transcription

Y a-t-il des gens comme ça dans votre entourage? Le pays en est rempli actuellement! Des gens qui, à chaque instant, s’en font à propos de TOUT! Ils s’inquiètent à propos de l’air, de l’eau, à propos du sol. Ils s’inquiètent à propos des insecticides, des pesticides, des additifs alimentaires carcinogènes; à propos du radon; à propos de l’asbestose. Ils s’inquiètent des espèces menacées.

Laissez-moi vous parler des espèces menacées, d’accord? Le sauvetage des espèces menacées n’est qu’une autre arrogante tentative de contrôler la Nature de la part des humains! C’est une intrusion impudente. Voilà ce qui nous a mis dans le trouble depuis le début. Personne ne comprend ça? S’ingérer dans la Nature! Plus de 90 % … plus de 90 % de toutes les espèces qui n’ont jamais vécu – jamais vécu – sur cette planète sont parties. Whissshht! Elles ont disparu. Nous ne les avons pas toutes tuées.

Elles sont simplement… disparues! Voilà ce que la Nature fait! De nos jours elles disparaissent à raison de 25 par jours, je veux dire, indépendamment de notre comportement. Sans tenir compte de notre façon d’agir sur cette planète, 25 espèces qui sont ici aujourd’hui, ne seront plus là demain! Laissons-les partir… élégamment! Laissez la nature tranquille! Nous en avons assez fait, non?

Nous sommes tellement arrogants. Tellement prétentieux. Tout le monde veut sauver quelque chose de nos jours. «Sauver les arbres, sauver les abeilles, sauver les baleines, sauver les escargots.» Et la plus grande prétention de toutes : sauver la planète. Quoi? On veut me faire marcher? Sauver la planète, nous ne savons même pas nous occuper de nous-mêmes. Nous n’avons même appris à nous occuper les uns des autres, et nous allons sauver cette foutue planète? J’en ai marre de cette merde, marre du Jour de la Terre, marre de ces écologistes pharisiens, marre de ces blancs, bourgeois et libéraux, qui pensent que la seule chose qui ne va pas dans ce pays, c’est le manque de pistes cyclables. Les gens essayent de sécuriser le monde pour sauver leurs Volvos. En plus, les écologistes se fichent de la planète. Ils se fichent éperdument de la planète. Savez-vous ce qui les intéresse? Un endroit propre où vivre. Leur propre habitat. Ils ont peur d’être un jour personnellement dérangés. L’intérêt personnel borné et rétrograde ne m'impressionne pas.

En plus, la planète se porte bien. Tout va bien. La planète va bien. Les GENS sont baisés. Différence. Différence. La planète se porte très bien. Comparée aux gens, la planète se porte à merveille. Elle est là depuis 4,5 milliards d’années. Avez-vous pensé à l'arithmétique? La planète existe depuis 4,5 milliards d'années. Nous sommes ici depuis, quoi, cent mille ans? Peut-être deux cents mille? Et nous nous occupons d'industrie lourde depuis un peu plus de deux cents ans seulement. Deux cents ans contre 4,5 milliards. Et nous avons la VANITÉ de penser que nous représentons une menace? Que d’une façon ou d'une autre nous allons mettre en péril cette belle petite boule bleu-vert qui flotte autour du soleil?

La planète a connu bien pire que nous. Elle est passée à travers toutes sortes de choses pires que nous. À travers des tremblements de terre, des volcans, des décalages tectoniques, des dérives de continents, des flamboiements solaires, des taches solaires, des orages magnétiques, l'inversion magnétique des pôles… des centaines de milliers d'années de bombardement par des comètes, des astéroïdes et des météores, des inondations planétaires, des tsunamis, des feux planétaires, des érosions, des rayons cosmiques, des périodes glaciaires récurrentes… Et nous pensez que quelques sacs en plastique et quelques cannettes en aluminium vont faire une différence? La planète… la planète… la planète ne partira pas. NOUS PARTONS!

Nous partons. Emballez votre merde, les amis. Nous partons. Et nous ne laisserons pas grand trace, non plus. Remerciez-en Dieu. Peut-être un peu de polystyrène. Peut-être. Un peu de polystyrène. La planète sera encore là longtemps après que nous serons partis. Juste une autre mutation ratée. Juste l’aboutissement d’une autre erreur biologique. Un cul-de-sac évolutionnaire. La planète nous secoue comme des puces. Une nuisance superficielle.

Voulez-vous savoir ce que fait la planète? Demandez comment va la planète aux gens de Pompéi qui ont figé sur place dans la cendre volcanique. Voulez-vous savoir si la planète se porte bien? Demandez aux gens ensevelis sous des milliers de tonnes de débris après des tremblements de terre (de Mexico ou d'Arménie ou de centaines d’autres endroits) s’ils avaient l’impression d’être une menace pour la planète cette semaine. Que dites-vous des gens qui construisent leurs maisons à côté d'un volcan actif, à Kilowaia, Hawaï, et qui se demandent pourquoi il y a de la lave dans leur séjour?

La planète sera là longtemps, longtemps, LONGTEMPS après que nous serons partis; et elle se guérira, se nettoiera, car c’est ce qu’elle fait. C’est un système autorégulateur. L'air et l'eau récupéreront, la terre se renouvellera, et s’il est vrai que le plastique n'est pas biodégradable, eh bien, la planète incorporera simplement le plastique dans un nouveau paradigme : la terre PLUS le plastique. La terre ne partage pas nos préjugés vis-à-vis du plastique. Le plastique est sorti de la terre. La terre voit probablement le plastique simplement comme un autre de ses enfants. Ce pourrait être l’unique raison pour laquelle la terre nous aurait permis de nous répandre au départ. Elle voulait du plastique, pour elle-même. Elle ne savait pas comment le fabriquer. Elle avait besoin de nous. Ce pourrait être la réponse à notre bonne vieille question philosophique égocentrique : «pourquoi sommes-nous ici?» Abrutis… pour le plastique!

Voilà, le plastique est là, travail accompli, nous pouvons maintenant être éliminés. Et je pense que c’est commencé. Ne pensez-vous pas que c’est déjà commencé? Pour être honnête, je pense que la planète nous voit comme une menace mineure. Quelque chose à régler. Et la planète peut se défendre d’une manière planifiée, collective, comme dans une ruche ou une colonie de fourmis. Un mécanisme de défense collective. La planète trouvera bien. Que feriez-vous à la place de la planète? Comment vous défendriez-vous contre une espèce dérangeante et irritante? Voyons… Virus. Les virus pourraient être efficaces. Ils semblent vulnérables aux virus. Et, euh… les virus sont rusés, toujours en train de muter et de susciter de nouvelles contraintes dès qu'un vaccin est créé. Peut-être que ce premier virus pourrait affaiblir le système immunitaire de ces créatures. Peut-être un virus d'immunodéficience qui les rendrait vulnérables à toutes les autres maladies et infections qui se présenteraient. Et peut-être qu’il pourrait se propager sexuellement, de sorte qu’ils hésiteraient un peu à s’engager dans l’acte de reproduction.

Bien, voilà une note poétique. Et c’est un début. Et je peux rêver, non? Vous voyez, je ne m’inquiète pas des choses insignifiantes comme les abeilles, les arbres, les baleines, les escargots. Je pense que nous faisons partie d'une grande sagesse que nous ne pourrons jamais comprendre. Une organisation supérieure. Appelez-la comme vous voudrez. Vous savez comment je l’appelle? Le Grand Électron. Le Grand Électron Ouah… Ouah... Ouah... Il ne punit pas, il ne récompense pas, il ne juge pas du tout. Il est, simplement. Et ainsi sommes-nous. Pour un petit moment.

***
Comment from a friend:
"Looks like George had things figured out pretty well. He just saw through everything. Brilliant man. I think that he was a real revolutionary and you have to be brave for that job. More power to him. I get the feeling that when he left the planet he must have been very relieved. I sure like the way he looked at things and I agree with him."

Mon commentaire :
Un coup de gueule adressé aux "faux-écolos", irrévérencieux, mais pas loin de la vérité... Je pense que je vais fermer mon blog, plus grand-chose à dire après ça…

***
La planète se porte bien, mais pas les humains... comme le dit si bien Carlin.
- Exxon Valdez : http://www.lesmotsontunsens.com/maree-noire-la-quasi-totalite-des-nettoyeurs-de-l-exxon-valdez-seraient-morts-7666
- Louisianne : http://www.dailymotion.com/video/xds0ws_maree-noire-golfe-du-mexique-bp-cac_news

Comment ça marche?

Y a-t-il des baby-sitters cosmiques qui pourraient nous aider? Ça presse!

Pétrolia - Nouveau partenariat
   L'entreprise rimouskoise Pétrolia s'associe à la société française SCDM Énergie, par l'entremise de sa filiale canadienne Investcan Energy, dans le projet de développement du champ pétrolifère Haldimand.
   La société d'exploration pétrolière et gazière québécoise en a fait l'annonce jeudi matin.
   Le fond Investcan Energy obtient 50 % des intérêts de Pétrolia et 13 permis d'exploitation, en échange d'un investissement de 15 millions de dollars.
   Selon le président de Pétrolia, André Proulx, cette transaction constitue une étape déterminante vers l'exploitation du gisement.
   Les dépenses futures seront partagées à parts égales par les partenaires. Pétrolia estime pouvoir récupérer 7,7 millions de barils de pétrole dans le puits Haldimand situé près de Gaspé.
   -- Radio-Canada - Mise à jour le jeudi 22 juillet 2010

------
Pétrolia - sur son propre site :
À la recherche de pétrole
Objectif : D’ici 4 ans, produire 5% du pétrole consommé au Québec.
   Pétrolia est une société d’exploration pétrolière et gazière solidement positionnée dans l’industrie québécoise des hydrocarbures. Grâce à l’acquisition de droits d’exploration et à des ententes de partenariat, l’entreprise détient aujourd’hui un intérêt sur 18 % de tous les permis d’exploration de pétrole et de gaz émis au Québec.
   Pétrolia réalise présentement la majorité de ses activités en Gaspésie et sur l'Île d'Anticosti, qui sont considérées comme les régions les plus propices à la découverte de pétrole sur la terre ferme au Québec.
   La croissance de la Société est étroitement liée à son habileté à prouver que le sous-sol québécois contient des hydrocarbures en quantité importante et que leur exploitation est financièrement rentable.
   Leader en exploration pétrolière au Québec, Pétrolia est également une société activement engagée dans le développement des régions. De plus, ses opérations s’effectuent dans le plus grand respect de l’environnement.

------
Qui en douterait?

Aucun référendum gouvernemental auprès de la population au sujet du forage pétrolier. Il est vrai qu’en principe, tout propriétaire a le droit de vendre sa propriété à qui il veut sans demander de permission.

La dictature c’est «ferme ta gueule»
et la démocratie c’est «cause toujours».
- Woody Allen

Being born is like being kidnapped. And then sold into slavery.
- William Shakespeare

Un Waco planétaire en vue? Accepterions-nous d’éliminer tous les sous-produits pétroliers inessentiels?

La culture de l’opacité : le pétrole c’est comme l’Internet - on ignore tout de son fonctionnement, mais du moment que ça marche, on se fout du reste…

Étant moi-même ignorante du «comment ça marche» en matière de pétrole, j’ai fouillé.


PÉTROLE - Définitions 101

Dictionnaire visuel
http://www.ikonet.com/fr/ledictionnairevisuel/energies/

Gisement de pétrole : Ensemble de roches poreuses renfermant des réserves de pétrole exploitables. Celles-ci proviennent de gisements marins ou terrestres.

Charge explosive : Quantité d’explosifs (substances capables de dégager en un temps très court des gaz à haute température) dont l’explosion provoque des ondes de choc.

Enregistrement sismographique : L’enregistrement s’effectue à l’aide d’un appareil (sismographe). L’analyse des échos des ondes de choc permet de déceler la présence de couches rocheuses susceptibles de retenir des poches de pétrole ou de gaz.

Onde de choc : L’onde de choc se propage en renvoyant un écho variant selon la densité et la profondeur des couches composant le sous-sol, ce qui permet d’en déterminer la composition.

PRODUITS DE LA RAFFINERIE

Grâce au raffinage du pétrole brut, on obtient des centaines de produits.

Paraffines : Substances insolubles dans l’eau, trouvant diverses applications : fabrication de bougies, d’emballages, de produits pharmaceutiques, etc.

Asphalte : Mélange de bitume et d’autres substances utilisé principalement pour le revêtement des chaussées.

Huiles lubrifiantes : Substances visqueuses que l’on utilise essentiellement pour réduire les frottements entre deux surfaces en mouvement.

Graisses : Substances pâteuses constituées d’huile minérale et de savon, utilisées dans l’industrie pour la lubrification de pièces mécaniques.

Diesel-navire : Carburant conçu spécialement pour les navires.

Mazout lourd : Combustible utilisé dans des installations de chauffage de grande puissance et des centrales électriques. Il sert aussi à alimenter les gros moteurs diesels.

Mazout domestique : Combustible utilisé dans les installations de chauffage domestiques et les installations industrielles de faible puissance.

Kérosène : Combustible utilisé pour l’éclairage et le chauffage.

Essence : Carburant surtout utilisé dans l’industrie automobile pour alimenter les moteurs à combustion interne.

Mazout léger : Combustible essentiellement utilisé dans les chaudières domestiques.

Carburéacteur : Carburant utilisé en aviation pour alimenter les moteurs à réaction.

Produits pétrochimiques : Produits chimiques fabriqués à partir des produits pétroliers de départ. On les retrouve dans les engrais, les détergents, les plastiques, etc.

Traitement chimique : Opération consistant à améliorer l’essence issue du pétrole brut, à l’aide d’additifs chimiques et en y mélangeant du kérosène, pour obtenir le carburéacteur.

Réservoir de brut : Récipient cylindrique couvert de fort volume, généralement en acier, où l’on stocke le pétrole brut pour maintenir un rythme de raffinage constant.

Usine à asphalte : Usine où le bitume (fraction la plus lourde du pétrole) est traité et mélangé à d’autres substances afin d’obtenir l’asphalte.

Distillation sous vide : Traitement destiné à séparer les résidus lourds du fond de tour à de basses températures d’ébullition.

Usine des lubrifiants : Usine où s’opère le traitement des huiles de base (extraction des paraffines, ajout d’additifs, etc.) afin d’obtenir différents lubrifiants.

Unité d’extraction par solvant : Usine permettant d’extraire, à l’aide d’un solvant, les impuretés des huiles de base issues de la distillation sous vide.

Pétrole brut : Huile minérale naturelle constituée de divers hydrocarbures, extraite d’un gisement et n’ayant subi aucune opération de raffinage.

Essence lourde : Sous-produit du fractionnement du pétrole brut qui, après traitement chimique, fournira des carburants et des combustibles spécialisés.

Kérosène : Sous-produit du fractionnement du pétrole brut qui, après traitement chimique, fournira divers combustibles d’éclairage et de chauffage.

Tour de fractionnement : Colonne servant à séparer le gazole en diverses fractions, par vaporisation et condensation, afin d’obtenir divers carburants.

Gazole : Sous-produit du fractionnement du pétrole brut dont on tire, après traitement, des carburants et des combustibles spécialisés.

Fond de tour : Résidu constitué de fractions lourdes non vaporisées, qui s’est accumulé à la base de la tour de fractionnement à la suite de la séparation des hydrocarbures.

Four tubulaire : Four pourvu de tubes permettant de chauffer le pétrole brut afin de le transformer partiellement en vapeur, avant qu’il pénètre dans la tour de fractionnement.

Tour de fractionnement : Colonne servant à séparer le pétrole brut en diverses fractions, selon leurs températures d’ébullition, les fractions légères se trouvant au sommet de la colonne.

Essence : Fraction légère résultant d’une première distillation du pétrole, essentiellement utilisée comme carburant.

Refroidissement : Opération consistant à refroidir les vapeurs situées au sommet de la tour (condensation) afin de séparer les hydrocarbures, tels que le butane, le propane, etc.

Usine pétrochimique : Usine permettant d’obtenir des produits chimiques commercialisables par le traitement des produits pétroliers de départ (pétrole brut et gaz naturel).

Gaz : Sous-produit (butane, propane) du raffinage du pétrole brut, utilisé comme combustible dans les installations domestiques ou comme carburant.

Réformeur catalytique : Usine de traitement des essences issues du pétrole brut permettant, grâce à la modification de leur structure moléculaire, d’augmenter leur indice d’octane.

POLLUTION DE L’EAU

L’eau circule sans cesse, transportant et répandant autour de la planète les polluants que l’activité humaine y a déversés.

Agriculture intensive : Pour produire en quantité maximale, l’agriculture intensive utilise des engrais chimiques responsables de différentes formes de pollution de l’air et de l’eau.

Déjections animales : Les déjections animales amènent dans le sol de grandes quantités de nitrate qui s’infiltre dans la nappe phréatique.

Déversement d’hydrocarbures : En fuyant, certains réservoirs souterrains d’essence déversent des hydrocarbures dans la nappe phréatique.

Pesticide : On trouve des résidus de pesticide dans la nappe phréatique et les cours d’eau, ce qui rend l’eau impropre à la consommation.

Fosse septique : La fuite des eaux usées du réservoir souterrain d’une habitation contamine la nappe phréatique.

Nappe phréatique : Vaste étendue d’eau souterraine formée par l’eau de pluie infiltrée dans le sol. Elle alimente les sources et peut être captée par les puits.

Ordures ménagères : L’enfouissement des ordures ménagères sans mesure de précaution particulière entraîne la contamination de la nappe phréatique.

Eaux usées : Non traitées, elles contiennent des matières organiques (bactéries, virus, etc.) et des substances qui peuvent être pathogènes et qui provoquent des infections et le développement d’algues.

Pollution par le pétrole : Pollution due aux fuites des raffineries et des plates-formes de forage sous-marin, au dégazage en haute mer des navires et aux marées noires.

Déchets nucléaires : Autrefois, des déchets nucléaires radioactifs étaient immergés au fond des océans; leur durée de vie peut atteindre 1 000 ans.

Rejets industriels : Les rejets industriels sont très variés, les principaux étant le plomb, le mercure, le cadmium, les hydrocarbures et les dépôts acides.

***
Actualités

Animaux
- Thunder Bay – Dépotoir à ciel ouvert - Des animaux (ours, raton-laveurs, moufettes) se coincent la tête dans des bocaux de plastique souillés de nourriture jetés aux ordures. On ne fournit pas de bacs de recyclage là-bas?
- Espagne – On lâche des taureaux dans les rues : Yeah, everyone needs a kick from time to time... Et vive l’adrénaline!

Armement
Canada - Les F-35 Light II – 16 milliards $ pour des jets de combat qui chasseront quoi – des extraterrestres? Plus grand-chose à bomber à la surface de la terre … le mal vient des profondeurs.

22 juillet 2010

Être ordinaire, c'est extraordinaire!

Décelez l’extraordinaire dans l’ordinaire
Richard Carlson (Ne vous Noyez pas dans un verre d’eau)

Un journaliste accoste deux ouvriers du bâtiment et demande au premier :
- Quel est votre travail?
L’homme se décrit comme un quasi-esclave qui perd son temps à empiler des briques les unes sur les autres pour un salaire de misère.

Le journaliste adresse la même question au deuxième ouvrier. La réponse est très différente :
- J’ai une chance inouïe. Je participe à l’édification de monuments superbes. Je transforme de simples briques en chefs-d’œuvre de l’architecture.

Ils ont tous les deux raison.

Nous voyons dans la vie ce que nous voulons bien y voir. Si vous cherchez la laideur, vous en trouverez à revendre. Si vous abordez les gens, votre travail ou le monde en traquant les défauts, vous n’aurez aucun mal à en trouver. Mais l’inverse est aussi vrai. Si vous guettez l’extraordinaire dans l’ordinaire, vous pouvez vous entraîner à le débusquer. Ce maçon voit des cathédrales dans de simples amas de briques. Pouvez-vous en faire autant? Êtes-vous sensible à l’extraordinaire beauté du monde, au miracle de la vie?

Il suffit d’y mettre un peu du sien. C’est une question de volonté : nous avons tant de choses à admirer, tant de gratitude à exprimer! Gardez cette stratégie en tête et vous vous apercevrez que les petits faits de la vie ordinaire prennent soudain un sens nouveau.


Découvrez la beauté des jardins urbains… entre les briques!

Été 2010 – Participez au concours
"La nature au cœur de notre ville"
Compétition photo Flickr David Suzuki

Notre rythme de vie effréné nous fait parfois oublier l'essentiel de ce qui nous entoure : la nature. Même si plus de 75 % de la population québécoise habite dans des zones dites urbaines, la nature et les espaces verts y ont une place importante.

Cet été, la Fondation David Suzuki vous invite à prendre votre appareil photo et chausser vos espadrilles pour parcourir votre quartier afin d'en découvrir toutes les merveilles naturelles. Nous avons besoin de votre aide pour répertorier les petits trésors verts qui se cachent dans nos villes canadiennes.

Nos rues, parcs et jardins sont remplis de vie, malgré un environnement qui n'est pas toujours favorable à la nature. A vous de les mettre en valeur.

Vous avez jusqu'au 10 août 2010 pour parcourir et (re)découvrir votre ville et importer vos photos sur le groupe Flickr de la Fondation!

Alors à vos appareils, prêts, partez!

Participation
Pour participer à la compétition, suivez les étapes suivantes :

1. Vous avez besoin de créer un compte sur Flickr, un site de partage de photo en ligne.
2. Vous possédez déjà un compte ? Participez directement à la compétition!
3. Prenez des photos de la nature dans votre ville. Souvenez-vous qu'il y a de la vie, même au cœur des plus grandes villes.
4. Choisissez vos cinq clichés favoris et transférez-les sur le groupe Flickr de la compétition David Suzuki avant le 10 août. Nous n'acceptons que les photos via Flickr.

Critères de jugement
Douze photos qui représentent le mieux La nature au cœur de notre ville seront sélectionnées par David Suzuki lui-même et un panel.

Les juges évalueront les critères suivants :
1. La représentation du concept de La nature au cœur de la ville
2. Le lieu — la photo doit être prise au Canada
3. L'environnement — environnement urbain, arrière-cour ou voisinage.
4. Composition
5. Qualité : Haute résolution (300 dpi)

Prix à gagner
Les gagnants seront sélectionnés le 13 août et leurs photos figureront dans le calendrier 2011 de la Fondation David Suzuki. Les douze finalistes seront également éligibles pour le grand prix. Les gagnants seront avisés avant 17 h (heure de l'Est) le 17 août 2010. La décision des juges est définitive.

Partagez
Cliquez sur l'icône Facebook en bas de page et encouragez vos amis et votre réseau à participer à la compétition Flickr David Suzuki La nature au cœur de notre ville. Ils partageront ainsi avec vous leurs visions de la nature en ville!

Questions
Contactez un des modérateurs ou administrateurs de la compétition ou envoyez un courriel à notre Queen of Green à l'adresse suivante : lcoulter@davidsuzuki.org.

Anglais:
http://www.davidsuzuki.org/what-you-can-do/david-suzukis-nature-in-the-city-flickr-photo-contest/
Français :
http://www.davidsuzuki.org/fr/ce-que-vous-pouvez-faire/la-nature-au-coeur-de-notre-ville-competition-photo-flickr-david-suzuki/


Tarot Zen – La banalité

La beauté peut être trouvée dans les choses simples et quotidiennes de la vie. Nous prenons si aisément cette belle planète comme allant de soi. Nettoyer notre logement, jardiner, préparer un repas, ou n’importe quelle autre activité, acquiert une dimension sacrée lorsque nous nous y absorbons totalement, avec amour, pour la joie de le faire, sans attendre ni louanges ni récompense.

Une approche naturelle et très ordinaire des situations de la vie fournit de bien meilleurs résultats que des efforts pour être brillant, intelligent, ‘extra--ordinaire’. Il vaut mieux ne pas se soucier d’être à la une parce qu’on a inventé un nouveau truc, ou d’épater ses amis et collègues par ses prouesses.

Parfois, en de rares moments, on est intégré, centré. On contemple l’océan, sa grandeur sauvage, et soudainement on cesse d’être schizophrène, intérieurement disloqué. On se détend. Ou bien en se promenant dans les montagnes, un pic neigeux s’offre brusquement à la vue. Une fraîcheur se répand, on cesse d’être faux, on laisse tomber les masques parce qu’il n’y a personne à qui donner le change. Cela peut arriver quand on écoute de la musique ou dans n’importe quelle situation où l’on est pacifié, unifié, dans son centre. Une grâce de plénitude, de complétude apparaît.

N’attendez pas que cela vous tombe du ciel. De tels moments peuvent devenir votre vie de tous les jours. Tout l’effort du zen est de transformer ces rares instants en expériences ordinaires, quotidiennes. Dans les gestes les plus courants, vous pouvez être en parfaite harmonie avec vous-même, comme le sage zen qui coup du bois ou transporte de l’eau. En nettoyant le sol, en faisant la cuisine, en lavant votre linge, vous pouvez vous sentir absolument à l’aise, parce que le secret réside dans votre présence totale dans ce que vous faites, dans la bonne volonté joyeuse que vous y mettez.

21 juillet 2010

Retour au Golfe

Étant donné l’inefficacité des procédures de BP, je crois que nous sommes acculés à «régler» les choses autrement qu'avec des technologies de fabrication humaine, qui en réalité ne font qu’empirer la situation.

***
Extrait d’un article de Tom Kenyon, 23 juin 2010
Message complet et commentaires - en anglais : http://tomkenyon.com/hathors-archives

L’huile et les réserves de gaz dispersées sont immenses, et si elles ne sont pas endiguées, plusieurs conséquences sont possibles.

L’une de ces possibilités extrêmes serait l'extinction d’un énorme pourcentage de la vie marine (sinon au complet) dans la région de Golfe, et un transfert des contaminants vers l'Océan Atlantique, jusqu’aux côtes de l'Europe, via le Gulf Stream, où le niveau de toxicité élevé affecterait négativement la vie océane de ces régions de l’atlantique. Si la brèche n'est pas scellée, la pollution complète de l'océan atlantique est envisageable, et si c’était le cas, les océans du reste du monde seraient contaminés.

Un autre scénario catastrophique serait que le méthane et les gaz naturels explosent et se propagent dans le fond océanique simultanément à un épanchement de gaz toxiques dans la région, créant ainsi un tsunami d’une capacité de destruction colossale. Une crevasse suffisamment grande dans le fond océanique pourrait aussi créer un décalage tectonique qui remonterait du Golfe vers les Grands Lacs via le Mississippi. Ce serait un désastre qui dépasserait ce tout de qu’on peut imaginer.

Encore une fois, la situation actuelle dans le Golfe est due à l'arrogance, à l'avarice et à la stupidité humaines, notamment des sociétés impliquées dans cet incident, ainsi qu’à la négligence gouvernementale. Le principal intérêt de ces corporations est le profit, et ainsi ont-ils pris des risques qu’ils n’auraient pas pris si le respect de la vie avait fait partie de l'équation; mais tel n'était pas le cas.

Malheureusement, c'est une caractéristique de l’ère que vous vous apprêtez à quitter maintenant, et vous assistez en direct à la dégradation des eaux de la terre par une civilisation qui dépend du pétrole et des intérêts de corporations qui bloquent l'utilisation d'autres technologies; et tout cela au nom du profit.

Que vaudra votre argent si la vie elle-même est menacée? Ce simple test d'intelligence semble avoir échoué. Vous êtes littéralement à la frontière entre l’effondrement de ce vieux monde et la naissance chaotique d’un nouveau monde. Les nœuds chaotiques qui pèsent sur vous augmentent toujours en intensité. Nous voyons ces derniers comme les contractions lors d’une naissance, la naissance d'une nouvelle terre. Et tandis que vous regardez cette naissance, si vous vous retrouvez coincé dans l’une de ses contractions, cela pourra être passablement difficile.

À notre avis, aucun endroit sur terre ne sera épargné des changements planétaires, naturels et artificiels; certains le seront moins, bien sûr.

-- Message des Hathors, transmis par Tom Kenyon

Tom Kenyon
Teacher, Scientist, Sound Healer, Psychotherapist, Musician, Songwriter, Singer, Author

Tom’s life studies and many lifetimes of remembrances, complete with background knowledge and experience allow him to move with equal facility between Tibetan Buddhism, Egyptian High Alchemy, Taoism and Hinduism and the sciences relative to each. A workshop or teaching experience with him leaves you empowered with a vast body of knowledge suffused with tones that awaken all the physical centers, thus allowing for greater understanding of the words and Spirit imparted.

18 juillet 2010

À la mer

À ceux qui iront en vacance à la mer ou qui rêvent d’y aller...

Photographe : Harfang

LES FOUS DE BASSAN
Anne Hébert

Avis au lecteur
Tous mes souvenirs de rive sud et de rive nord du Saint-Laurent, ceux du golfe et des îles ont été fondus et livrés à l’imaginaire, pour ne faire qu’une seule terre, appelée Griffin Creek, située entre cap Sec et cap Sauvagine. Espace romanesque où se déroule une histoire sans aucun rapport avec aucun fait réel ayant pu survenir, entre Québec et l’océan Atlantique. (Anne Hébert)

Lettres de Stevens Brown à Michael Hotchkiss, été 1936

Trois heures de l’après-midi. La mer luit comme du fer-blanc au soleil, éclate dans nos yeux. Une sorte de torpeur engourdit la campagne. Le vent se couche au soleil, se réveille parfois et gronde sourdement, puis se couche à nouveau, de tout son long, dans les champs et sur le mer. Les cris des oiseaux, comme apaisés et repus, reprennent de-ci delà, sans grande conviction.

15 août
De jour en jour, la lumière change, s’achemine vers l’automne. Certains instants de fin d’été, dans ce paysage âpre, atteignent une plénitude incroyable, une précision folle. Chaque sapin noir, fouillé de lumière, ses moindres branches, ses aiguilles, détaché de ses voisins (eux-mêmes détachés et fouillés), rendu unique par la lumière qui le saisit à bras-le-corps, le presse et l’exprime, l’exalte sur le ciel d’un bleu cru, tandis que le bleu du ciel bascule sur la mer, à grandes foulées bleues, frangées de blanc. Au-dessus de la mer, entre la mer et le ciel, tendue comme une bâche remuante et vrombissante, une multitude d’oiseaux blancs, bruns, gris, aux cris assourdissants.

Des touffes d’herbes marines piquent à travers le sable, s’agitent dans le vent, saisies par des tourbillons incessants. Au creux des rochers rougeâtres des flaques d’eau dormante, vert olive, oubliées par la marée. (…)
Et moi, Stevens Brown, je regarde la mer, comme si je ne l’avais jamais vue. Dans cette eau qui moutonne, dont chaque vague moutonne et crépite, pareille à des balles de fusil, mille balles de fusil lâchées ensemble, une muraille crépitante qui se forme, monte, monte, atteint son sommet, s’affaisse aussitôt, écumante sur le sable, mourante sur le sable, en un petit d’écume, tel un crachat blanc.

Le livre de Nora Atkins, été 1936

Vue d’ici, en contrebas, la mer semble immobile, à peine ridée en surface, alors qu’on sait bien, pour l’avoir regardée de près si souvent, quels creux profonds, quels pics neigeux naissent et meurent à chaque instant sur son dos énorme, au gré du vent et du remuement profond de l’abîme.
(…)
La mer, telle qu’on peut l’apercevoir au loin, à peine frisée sur le dessus, compacte et calme par en dessous, pourrait-on croire, nul n’ignore, pour l’avoir fréquentée depuis l’enfance, le roulement profond de son cœur, également perceptible à notre poignet, dans son battement vivace.

Livres de Perceval Brown et de quelques autres, été 1936

Chaque vague examinée par moi. Scrutée dans ses secrets, camouflés d’écume. Chaque vague éprouvée dans sa tension et son soulèvement. Chaque vague soufflée par moi lorsqu’elle s’étend sur le sable et meurt. Le résidu de chaque vague épié, surveillé. Sa mousse blanche, ses cailloux gris ou veinés de rouge, ses pâles herbes marines en bouquets mouillés, ses algues brillantes, ses agates, ses bouts de bois et de verre bleu. Cette dentelure de débris sur le sable.

Le vent d’est a soufflé pendant trois jours et trois nuits. On entend la fracas de la mer à travers les maisons fermées. Passe par le trou des serrures, les interstices entre les planches, le creux des cheminées. Mes mains sur les oreilles je perçois encore le souffle rauque de la mer. Me respire sur la face sa grosse haleine salée. Le vent a mangé le soleil. Plus de soleil le matin qui se lève à l’horizon là où se trouve la source du soleil. L’est occupé par le vent. Le vent étouffe le soleil qui ne paraît plus. Une lueur violette remplace le soleil. On y voit comme en plein jour. Mais tout le monde sait que ce n’est pas le soleil. Trop foncé. Couleur d’éclair. Pas l’éclair zigzag sur le ciel. Mais un reflet d’éclair violet répandu partout, étalé sur la mer et le ciel. Les arbres se lamentent, se courbent et se redressent. Des branches cassent, sont emportées par le vent. Des tourbillons de feuilles traversent la route. vis-à-vis de notre maison. Les arbres échevelés et craquants se dépouillent de l’été, dessinent leur forme d’hiver, pure et nue. Par moments des cataractes de pluie tombent sur les maisons, les bois et les champs, rejoignent l’eau de la mer, en gouttes pressées, grésillantes. Puis tout se sèche dans l’air violet, sous le vent sec.

L'intrigue (jaquette) :

Refusant l’indépendance américaine, ils s’étaient exilés là, entre cap Sec et cap Sauvagine, une terre du Québec, dure, sauvage, battue par les vents, avec des étés « rognés aux deux bouts par le gel », à Griffin Creek.

Les Jones, Les Brown, Les Atkins et les McDonald. Petit peuple d’élus. Mais le temps a passé. Il a pourri, moisi, les maisons et les hommes. Le vent aussi joue son rôle dans cette histoire. Le vent qui rend fou sur cette côte aride; sa voix lancinante, son haleine salée…

Et il a suffi d’une seule nuit, en cet été de 1936, pour que se déchire l’histoire avec le double meurtre des petites Atkins. Jeunes filles trop troublantes, trop belles pour les hommes de cette communauté, abêtis, marqués par la consanguinité.

Le meurtre est raconté – journal, lettres, souvenirs, pensées et omissions – six fois par les acteurs du drame, dont le meurtrier…

Un roman passionnant et surtout une écriture admirable. Des phrases belles à vous couper le souffle. Un Québec inoubliable, celui des « fous de Bassan », ces oiseaux criards et désespérés, qui hantent le ciel et les souvenirs.

Biographie inédite et bibliographie : http://www.anne-hebert.com/

Anne Hébert avouait lors d’une interview accordée au journaliste Jean Royer du Journal Le Devoir : «… l’écriture est une sorte de patience : non pas seulement une passion fulgurante de quelques instants mais une passion maintenue jour après jour. C’est cette passion qui m’a fait écrire Les Fous de Bassan. Même quand je n’arrivais pas à trouver la façon de prendre cette histoire, même quand tout ce que j’écrivais n’était pas juste, j’ai voulu quand même persévérer dans le noir pour la petite lumière au bout du tunnel. » (Interview du 11 décembre 1982) Ce roman lui a valu le Prix Fémina.

17 juillet 2010

Animaux à notre secours

On entend souvent parler du courage et de l’héroïsme dont l’espèce humaine est capable.
Beaucoup moins souvent des actes de bravoure accomplis par les animaux, notamment pour sauver des humains. Vous en trouverez quelques exemples ci-après.

Je profite de cet article pour vous inviter à partager des anecdotes touchantes ou exceptionnelles qui ont changé ou renforcé votre appréciation des animaux. Je les publierais avec grand plaisir.


Photos Web

Des animaux remarquables qui ont sauvé des humains
Mother Nature Network : http://www.mnn.com/

Par Bryan Nelson, MNN.com
Publié par Robyn, selected from Mother Nature Network - 19 janvier 2010

Beaucoup de gens doivent leurs vies à la protection affectueuse et à des actes de bravoure de la part d'autres animaux. Voici un petit aperçu au sujet de huit animaux qui ont sauvé des vies humaines.


Une truie aide une victime de crise cardiaque
JoAnn Altsman est victime d’une crise cardiaque et s’effondre sur le plancher. Lulu, la truie de sa fille, se précipite dehors et se couche dans la rue pour arrêter le trafic. La truie essaye par tous les moyens d'obtenir de l'aide, effectuant des allers-retours incessants entre la rue et la maison pour attirer l’attention et obtenir de l’aide pour JoAnn. Finalement, un conducteur s’arrête et suit la truie vers la maison où il trouve JoAnn souffrante sur le plancher. Elle est immédiatement transportée à un hôpital.

Une chèvre nourrit un fermier de son lait, et le maintient au chaud pendant cinq jours
Tout en faisant sa routine quotidienne à la ferme, Noel Osborne se frappe accidentellement, échoue sur un tas de fumier et se brise la hanche en tombant. Il est paralysé et à trop grande distance pour qu’on entende ses appels à l'aide. Pendant cinq jours, sa chèvre Mandy se blottie contre lui pour le maintenir au chaud, même pendant les nuits orageuses et froides. Peut-être plus remarquable encore, Mandy laisse Osborne la traire.

Un béluga sauve une plongeuse de la noyade
La plongeuse Yang Yun participe à une compétition de plongée en apnée dans un bassin de bélugas en Chine. Tout se déroule bien jusqu’à ce que la plongeuse tente de bouger ses jambes, mais n'y parvient pas. C’est alors qu’un des bélugas, Mila, vient à son secours. Ayant pressenti que quelque chose n’allait, la baleine nage immédiatement vers la plongeuse, en train de se noyer; saisissant la jambe de Yun dans sa gueule, il la soulève jusqu'à la surface de l'eau pour qu’elle respire, lui sauvant ainsi la vie.

92 rescapés d’un navire échoué sont sauvés par un chien nommé Tang
En 1919, le navire Ethie se brise contre des rochers, laissant 93 marins à la merci d’une mer orageuse. Un des marins ayant atteint le rivage, l'équipage se tourne alors vers le chien Tang. Avec une corde dans sa gueule, le chien saute à l'eau et finit par atteindre la terre. À la grande stupéfaction des spectateurs, il tenait toujours le cordage dans sa mâchoire. Les 92 marins restants sont ramenés en toute sécurité grâce au courage indéfectible de leur sauveur.

Un cheval protège sa propriétaire
La propriétaire d’un ranch, Fiona Boyd, menait un veau vers un hangar lorsque la mère, exaspérée, la chargea soudainement, la renversant et s’apprêtant à l’écraser. «J’étais absolument terrifiée, et je me suis roulée en boule pour protéger ma tête de ses sabots» se rappelle-t-elle. C’est à ce moment-là que Kerry, qui rôdait tout près, est immédiatement intervenu pour l'aider. Le cheval a donné des coups de pied à la vache jusqu'à ce qu'elle s’écarte, sauvant probablement Boyd du piétinement et de la mort.

Un gorille protège un garçon tombé dans l’enclos du zoo
Voici l'histoire remarquable de Jambo, un gorille Silverback du Jersey Zoo. Un jeune garçon, Levan, tombe dans l’enclos du gorille, et se fracture le crâne et les membres. Aussitôt, Jambo se porte à son secours. Le Silverback reste à côté du jeune garçon pour le protéger du danger, et parfois lui frotte le dos pour le réconforter. Quand Levan reprend conscience et commence à pleurer, Jambo repousse ses congénères attroupés pour permettre aux sauveteurs humains de récupérer le garçon.

Un éléphant sauve une fillette du tsunami
Amber Mason, une fillette de 8 ans, est sauvée par un éléphant de 4 ans lors du tsunami thaïlandais en 2004. Au moment où la vague frappait, l'éléphant prend Amber sur son dos et se dirige vers un endroit plus élevé. Pendant que la vague se brise autour d’eux, l'éléphant tourne le dos à la vague, pour créer un mur de résistance contre l'impact. «Si elle avait été seule ou avec nous sur la plage, elle n'aurait jamais survécu» se rappelle la mère d’Ambre. «L'éléphant a défié les puissantes charges de la vague.»

Un surfer sauvé par un dauphin
Le surfer David Rastovich raconte comment un dauphin lui a sauvé la vie. «J’étais assis dans l'eau, quand soudain j'ai vu un dauphin exceptionnellement agité s’approcher de moi. Puis je l’ai vu bondir, planer au-dessus d’un requin et frapper durement ce dernier sur le côté. Je n'avais même pas vu le requin avant que le dauphin ne l’attaque!»

Conclusion : intelligence ou intuition? Qu'est-ce qu'on s'en fout...

***
BRÈVES - Actualités

------
Depuis vendredi dernier, le « divertissement Yeeeeeeeeee-haw » additionne les calamités. Des chevaux morts de crises cardiaques (de peur?) ou de fractures pendant les rodéos – sans parler des veaux, taureaux et autres.

Dieu merci ça finit demain!

Évidemment, des cowboys ont été blessés aussi – c’est bien dommage, mais bon, eux ils choisissent délibérément de risquer leur vie, contrairement aux animaux qui sont contraints à exécuter des performances contre-nature.

RADIO CANADA : Les malheurs s'accumulent au Stampede de Calgary. Après la mort de six chevaux en six jours, les blessures graves de deux cowboys, et le mauvais temps qui semble s'installer, voilà qu'un bris de manège dans une foire blesse une dizaine de personnes, dont six qui ont dû être hospitalisées.

Les victimes se trouvaient dans des nacelles rotatives arrimées au bout d'un bras du manège Scorpion lorsque celui-ci s'est rompu. Trois voitures ont alors été projetées violemment au sol devant la foule. Six adolescents ont subi de sérieuses blessures, mais leur vie n'est pas en danger.

L'entreprise North American Midway, qui opère une quarantaine d'autres manèges dans le parc d'attractions du Stampede, a indiqué qu'une enquête avait été ouverte. Les manèges seront malgré tout ouverts samedi.

Stacy Burrows, 11 ans, visitait le Stampede pour la toute première fois. «Il y a eu des éclairs, un “bang” et des bruits de métal, et de gens qui criaient», a-t-elle raconté. «(La voiture) est tombée et s’est renversée, et des gens ont été blessés à la tête.» «C’était la première fois que je venais au Stampede et la dernière fois», a tranché Stacy. «Ce qui me fâche, c’est qu’ils n’ont pas arrêté les autres manèges (immédiatement).»

CBC NEWS -  Amy Carver suffered a broken shoulder and a major head injury after her horse had a heart attack during a team cattle penning event Sunday during the city's annual western-themed festival. The horse, which was young and thought to be healthy, suddenly collapsed, said Kent Hillard, treasurer of the Canadian Team Cattle Penning Association. "The horse just dropped and rolled on top of her," he said. "It just stopped mid-flight. . . ."

Read more: http://www.ottawacitizen.com/sports/Accident+during+Calgary+Stampede+unlikely+helmet/3277742/story.html?cid=megadrop_story#ixzz0txSdLTwD

------
LE SUSPENSE DE LA MARÉE NOIR

LA NOUVELLE-ORLEANS - La fuite de pétrole dans le golfe du Mexique est stoppée depuis près de 48 heures et aucune nouvelle fuite n'a été détectée alors que les Américains attendent nerveusement de connaître le verdict final avant de se projeter dans l'après marée noire.

Le puits, à l'origine de la marée noire dans le golfe du Mexique, résiste bien à la fermeture des valves ayant stoppé l'écoulement de brut, a indiqué samedi le vice-président de BP. «Il n'y a aucun indice» que le puits qui s'enfonce 4 km sous la mer «ne résiste pas», a-t-il affirmé. Il a souligné que la formidable pression qui s'exerce à l'intérieur du puits depuis qu'il a été totalement fermé jeudi à 20H25 GMT pour la première fois depuis le début de la marée noire en avril, avait continué à augmenter, ce qui était un «bon signe» laissant penser que le pétrole ne s'échappe pas.

Il a toutefois souligné que les tests n'étaient pas terminés et qu'il fallait encore attendre avant de tirer une conclusion définitive. Il a d'ailleurs évoqué la possibilité que le puits soit rouvert pour une courte période afin de faire baisser le niveau de la pression à l'intérieur.

La possibilité que, emprisonné dans le puits bouché par un gigantesque entonnoir, le pétrole comprimé ne finisse par créer des brèches et par se répandre à nouveau dans l'océan constitue en effet la principale inquiétude des autorités et des ingénieurs de BP.

Dans la région, les habitants oscillent entre des éclats de joie et la peur que la fuite reparte de plus belle.

Signe des difficultés à traiter les conséquences de la marée noire, un énorme bateau-citerne taïwanais qui devait permettre de récupérer de grandes quantités de pétrole à la surface de l'eau a d'ailleurs été renvoyé à quai vendredi faute de résultats probants au cours de plusieurs semaines de tests. Barack Obama a rappelé vendredi que la seule solution à même de régler le problème «une bonne fois pour toutes» sera la mise en œuvre en août de puits de dérivation.

15 juillet 2010

Be kind...

J’adore vulgariser car cela me permet de découvrir, d’apprendre, de m’émerveiller et de m’endormir moins ignorante à chaque soir…

Je me liquide. Il est un âge où par lucidité on devient entrepreneur en démolitions.
(Alain Bosquet)

Aujourd’hui, pour continuer mon sabotage du détestable complexe de supériorité humain et enrober l’argumentation, j’ai déterré un vieil os fort bien conservé : «Les animaux révélés» - Animal Watching; Desmond Morris.


À mes yeux (en 1990) ce livre confirmait à quel point il est ridicule de nous prétendre supérieurs aux animaux. Plus tard, Richard Dawkins effaça tout résidu d’ambivalence.

«Les animaux développent des astuces pour trouver et attraper de la nourriture; pour éviter de se faire attraper et manger à leur tour; pour éviter la maladie et les accidents; pour se protéger des conditions climatiques; pour trouver des membres du sexe opposé et les convaincre de s’accoupler; et pour assurer les meilleures conditions de vie possibles à leur progéniture.»
(Richard Dawkins, The Selfish Gene)

L’œuvre entière de Desmond Morris démontre qu’il y a une sorte «d’intelligence universelle» (la même pour tous et l’on se fout du nom qu’elle peut porter - Dieu, Esprit, All That Is, énergie universelle, etc.) qui donne vie à la matière. Il est évident que l’espèce détermine la façon de vivre, mais, le dénominateur commun reste le même : la survie.

Certains humains avouent appartenir au règne animal, mais sans vraiment y croire. Ainsi, quand l’homme fait preuve d’astuce, c’est de l’intelligence; quand l’animal fait preuve d’astuce, c’est de l’instinct. Question de vocabulaire et manière d’interpréter à notre avantage. Le chien de mon voisin ne joue pas de violon, et son propriétaire non plus…

Bref, pour donner une idée de la similitude entre espèces animale et humaine, et peut-être réaliser que nous n’avons pas de quoi se faire péter les bretelles, voici le sommaire du livre de Morris.

Comportements sociaux
Comment les animaux s’organisent en groupes sociaux.
Les comportements de fuite
Comment les animaux se figent, fuient ou se battent pour se défendre contre les prédateurs.
La cuirasse protectrice
Comment les animaux se couvrent de coquilles, d’écailles et d’épines.
Le camouflage
Comment les proies se cachent des prédateurs et les prédateurs de leurs proies.
Signaux d’avertissement
Comment les animaux venimeux avertissent les autres de ne pas les toucher.
Les armes chimiques
Comment certaines espèces font usage d’armes chimiques.
Les parades de détournement
Comment certains animaux détournent l’attaque ennemie de leurs organes vitaux.
Les parades d’intimidation
Comment les animaux inoffensifs trompent leurs attaquants en leur faisant peur.
Les simulacres de mort
Comment certains animaux font le mort pour avoir une chance de survie.
L’automutilation
Comment certains animaux ont la vie sauve en sacrifiant une partie de leur corps.
Les feintes
Comment certains parents détournent de leurs petits l’attention d’un attaquant.
Les attroupements
Comment certains petits oiseaux peuvent se liguer contre un prédateur et le forcer à abandonner la partie.
La quête de nourriture
Comment les animaux sont chasseurs, charognards ou fouisseurs.
Le leurres
Comment certains prédateurs tendent des embuscades à l’aide d’un appât très particulier.
Manger
Comment les animaux écalent, plument et nettoient leur nourriture avant de l’avaler.
Le stockage alimentaire
Comment les animaux stockent leurs réserves.
L’entraide
Comment les animaux appartenant à des espèces différentes tirent un bénéfice réciproque à partager leur vie.
Boire
Comme certains animaux peuvent se passer de boire et comment ceux qui boivent trouvent l’eau et l’absorbent.
Le cannibalisme
Comment certains animaux attaquent et dévorent des membres de leur propre espèce.
L’utilisation d’un outil
Comment certains animaux se servent d’un ustensile pour se nourrir ou se battre.
Les comportements conflictuels
Comment les animaux réagissent quand ils sont pris en même temps entre deux désirs contradictoires
Les intensités typiques
Comment certains gestes font de meilleurs signaux en devenant plus rigides.
Les expressions faciales
Comment des changements d’expression sont devenus des signaux.
Les comportements de lutte
Comment les animaux défendent leur territoire, établissent une hiérarchie sociale, exécutent des parades de menace et, en dernier ressort, se livrent un combat au corps à corps.
Les comportements de soumission
Comment des animaux dominés tentent d’apaiser des compagnons ou rivaux dominants.
Les parades nuptiales
Comment les animaux s’excitent mutuellement et parviennent à synchroniser l’intensité de leur excitation sexuelle.
Les arènes de parade
Comment certains animaux dégagent un espace pour y exécuter leur parade nuptiale.
L’accouplement
Comment les animaux parviennent à mettre les œufs en contact avec le sperme.
La nidification
Comment les animaux construisent un gite protecteur dans lequel ils élèveront leurs petits.
Les soins parentaux
Comment font les parents pour nettoyer, nourrir, transporter et protéger leurs petits.
Le jeu
Comment les jeunes animaux pratiquent le sport, explorent et se socialisent.
La toilette
Comment les animaux entretiennent leur corps avec des bains de boue, d’eau, de sable, de poussière, de fourmis, de fumée et de soleil.
Le sommeil
Comment les animaux s’immobilisent à intervalles réguliers pour se déconnecter du monde extérieur.

Voyez-vous une différence? Les «esprits, âmes, entités, énergies» – appelez-les comme vous voudrez – qui ont créé l’espèce humaine ont privilégié le développement mental au détriment d’autres facultés telles que la communication télépathique, l’interprétation du langage corporel, etc. Nous avons besoin d’émissions de télé comme «Lie to Me» pour se reconnecter au décodage du non-verbal et des micro-expressions… C’est dire!

Revenons à Desmond Morris avec un extrait de son introduction :
«Enfant, l’un de mes plus grands plaisir, était d’observer les animaux. Je partageais mon temps entre les centaines d’animaux familiers que j’avais chez moi et les animaux sauvages de la campagne du Wiltshire. Je passais avec eux tellement de temps que je finissais par penser comme eux, à voir le monde à leur manière. Au point que je commençais à considérer comme mes ennemis les hommes qui les chassaient. À l’époque, ce n’était pas une attitude très courue. Chasser et pêcher allaient de soi. Dans la campagne anglaise où je vagabondais, tout le monde le faisait. Dès mon jeune âge, je me suis rebellé. Je préférais les renards et le gibier à plume aux chasseurs. Et je détestais les pêcheurs avec leurs hameçons pointus, ainsi que l’inconscience avec laquelle ils arrachaient allègrement les poissons à leur milieu.

Par-dessus tout, je voulais comprendre le monde des animaux. Il y avait tant de mystères et il était difficile de savoir comment s’y prendre et par où commencer. J’essayai de me rapprocher d’eux. Je découvris que rester immobile le plus longtemps possible était le premier des secrets. Je constatai que la plupart des gens, même les naturalistes avertis, parcouraient à grands pas les sous-bois, battaient campagne, en quête d’inédit. Mieux valait, me semblait-il, attendre simplement que la nature vienne à vous plutôt que de partir maladroitement à sa recherche.

Mon appétit pour l’étude des animaux, simples et complexes, était insatiable. Fatalement, j’étais destiné à devenir zoologiste.

Quand j’ai finalement obtenu mon diplôme, je me suis heurté à un problème difficile à résoudre : pour transformer la fascination de mon enfance en une profession d’adulte, il me fallait mener des expériences sur les animaux. La zoologie connaissait alors une phase expérimentale en laboratoire, ce qui n’avait rien pour me plaire. Je n’étais pas prêt à traiter mes amis les bêtes de cette manière.

Alors même que j’étais sur le point de renoncer à la zoologie, j’eus la chance d’assister à une conférence du grand éthologue Niko Tinbergen. Je ne connaissais rien à l’éthologie, mais je ne tardai pas à comprendre : c’était l’étude naturaliste du comportement animal. Tinbergen démontrait qu’il était possible d’étudier scientifiquement les animaux par la seule observation. Par l’observation systématique et analytique, on pouvait mener des expériences de terrain qui réduisaient au minimum les risques d’interférence.

Pour moi, c’était une révélation. Cela voulait dire que, en comptant et notant les actions des animaux et à des périodes données, je pouvais me livrer à des analyses compliquées qui permettraient de déchiffrer des types de comportements élaborés présents chez beaucoup d’espèces. Cela voulait dire aussi qu’au lieu de deviner qu’une tache rouge ou un petit coup de queue correspondait à un signal de menace ou à une parade, je pourrais en apporter la preuve, aller de l’avant sans devoir me retourner. Tout un monde nouveau d’étude animalière s’ouvrait devant moi, qui depuis n’a jamais cessé de me fasciner.

J’appliquai la même méthode, observant les gens plus que je ne leur parlai, et j’appris beaucoup sur la manière dont les humains réagissent les uns aux autres. Je publiai les fruits de cette étude dans un ouvrage intitulé La Clé des gestes et poursuivis pendant vingt ans mes investigations sur cette espèce curieuse, l’Homo sapiens.

[Morris décida par la suite de publier un équivalent au sujet des animaux, l'ouvrage dont il est question ici.]

IL n’y a rien dans ce que fait un animal qui ne s’explique, à condition que l’observateur montre suffisamment de patience et d’ingéniosité. Tout a une raison d’être, chaque mode de comportement doit améliorer les chances de survie de l’animal concerné. En fin de compte, les mystères de l’animal peuvent toujours être déchiffrés.

Il y aura certes quelques romantiques pour le regretter. Ils préféreraient conserver un mystère aux mystères de la nature. Pour eux, tout expliquer risquerait d’en détruire la beauté. Mais ils ont tort. Savoir que telle danse ou telle parade de couleurs éclatantes fait partie d’un fonctionnement territorial ou d’un mécanisme d’excitation sexuelle ne lui retire pas sa beauté. Comprendre le fonctionnement d’un chant d’oiseau ne rend pas celui-ci moins délicieux. Le refus romantique de l’analyse repose sur une illusion. Il favorise également une tendance dangereuse. Car, pour le romantique, l’oiseau de paradis est bien plus merveilleux que l’humble moineau. Toute espèce animale dont l’apparence paraît terne sera ignorée, voire maltraitée. Pour l’éthologie, au contraire, chaque espèce est fascinante – le point ultime d’une évolution complexe qui s’est accomplie sur des millions d’années. Chaque espèce dispose d’un ensemble élaboré de mécanismes de survie et même les espèces qui paraissent sans attrait deviennent passionnantes quand on commence à explorer leur propre mode de vie. Pour un observateur consciencieux, le comportement social du moineau, que l’on ignore, est tout aussi déconcertant que celui de l’oiseau de paradis.

Un dernier commentaire sur ma manière d’utiliser le mot « animal ». Beaucoup de gens confondent les mots « animal » et « mammifère ». Ils parlent de poissons et d’insectes, par exemple, comme s’ils étaient des mammifères. Ce qui vit est une plante ou un animal. L’amibe est un animal, à l’égal de l’éléphant. L’observation du comportement animal couvre toute la gamme, allant des créatures microscopiques aux mammifères les plus gros. Cela dit, je dois reconnaître que j’ai favorisé les espèces qui nous sont familières ou, du moins, celles qui leur sont apparentées. À quoi bon expliquer des types de comportements animaux difficiles à observer? J’ai fait en grande partie impasse sur le monde microscopique, car peu de gens possèdent des microscopes. Je me suis limité aux formes de vie les plus évoluées, plus faciles à observer mais aussi, dans une certaine mesure, plus significatives pour notre espèce. Nous apprenons davantage sur nous-mêmes des singes que des microbes, et à considérer notre monde moderne, nous avons besoin d’en savoir le plus possible sur nous-mêmes.

Comme je l’ai déjà écrit dans mon livre sur le comportement humain, nous ne sommes que des animaux dont la tête a… enflé, et plus tôt nous accepterons ce fait, mieux nous nous en trouverons. Anthropoïdes et bipèdes, nous avons réussi à dominer notre petite planète au point que nous risquons de l’étouffer. Nous pouvons tirer bien des leçons des autres animaux, pour notre plus grand bénéfice. Il est temps de nous asseoir afin d’observer les autres créatures avec lesquelles nous partageons cette planète. Elles ont beaucoup à nous apprendre.

Notre préoccupation première devrait être d’aimer les animaux pour eux-mêmes et non pour nous. Dans le passé, nous n’avons que trop utilisé notre savoir pour les exploiter plutôt que pour les exalter. Le moment est venu de changer cela, et mieux nous apprendrons à simplement observer les animaux, plus facile ce sera

-- Desmond Morris, 1990

Wikipédia :
Desmond Morris, né le 24 janvier 1928 au Royaume-Uni près de Swindon, Wiltshire, est un zoologiste vulgarisateur et un artiste peintre surréaliste. Il réalise en 1957 une exposition de peinture faite par Congo, son chimpanzé, avant d'être remarqué comme présentateur pour l'émission Zoo Time dans les années 1960. Également producteur de show télé et auteur de livres de zoologie, son éclectisme n'a pas contribué à sa crédibilité scientifique dans sa présentation animale de l'être humain. Il reste pourtant un précurseur en matière d'éthologie humaine (voire de la sociobiologie humaine), notamment à travers l'ouvrage Le Singe nu, best-seller vendu à plus de dix millions d'exemplaires.

Site officiel - bibliographie complète : http://www.desmond-morris.com/

Articles de Desmond Morris – dont celui à propos des éléphants qui peignent des tableaux (2009) – en anglais : http://www.dailymail.co.uk/home/search.html?s=y&authornamef=Desmond+Morris

***
Be kind, for everyone you meet is fighting a hard battle.
(Philo)


Le prétexte ordinaire de ceux qui font le malheur des autres est qu’ils veulent leur bien.
(Luc Clapiers)