29 janvier 2019

Projet Royalmount : de Montréal à Hongréal

Comment défigurer une métropole

Véritable perturbateur artériel au cœur de Montréal, le projet Royalmount frappe par son clinquant architectural, beaucoup de béton-verre-métal anonyme et froid, aucun cachet, loin d’être accueillant et chaleureux. Un monstre énergivore (mais le Québec offre son électricité à rabais), grand producteur de pollution lumineuse et de GES. Montréal devient une hideuse métropole de camelote et de faux prestige pour les riches immigrants et touristes étrangers. L’unique but est le profit, peu importe les coûts environnementaux et la non-acceptabilité sociale. Au Québec, ce sont les promoteurs qui décident où ils installeront leurs parcs immobiliers et industriels... L’extrême complaisance des municipalités et du gouvernement va totalement à l’encontre de la réduction des GES et du smog. Carbonleo n’a pas voulu révéler la liste des investisseurs étrangers liés au projet Royalmount. Comment se fait-il que nos décideurs ne nous protègent pas contre la mainmise – d’où qu’elle vienne? Un laxisme qui sent les «enveloppes brunes».
   Bienvenue à Hongréal, dans la belle province de Hongbec (1), au moins les immigrants et touristes chinois ne seront pas dépaysés... 

Hongréal :
  


Hong Kong  :


«Royalmount, c'est une catastrophe annoncée»
 Jean-Claude Marsan, architecte, urbaniste et professeur émérite de l'Université de Montréal, se prononce sur les grands projets en développement à Montréal.

Projet Royalmount : un «modèle de développement dépassé»

La Presse, 17 janvier 2019

Les deux arrondissements montréalais qui sont voisins des terrains du projet Royalmount ont exprimé clairement, hier soir, leur opposition à la présence de ce complexe touristique et commercial privé de 2 milliards à l'intersection des autoroutes 15 et 40, en plein centre de l'île de Montréal.
   Les deux arrondissements ont plaidé pour la création d'un comité, sous l'autorité de la ville-centre ou sous toute autre forme, dont le mandat serait de réaliser une planification urbaine commune et cohérente avec les municipalités de Mont-Royal et de Côte-Saint-Luc. Cette planification devra comprendre un plan de transport intégré pour l'axe de l'autoroute Décarie afin de mieux absorber les impacts du projet Royalmount et des projets résidentiels importants prévus dans le secteur.
   Comme La Presse l'a révélé hier, près de 20 000 nouveaux logements et résidences sont déjà en planification dans les villes de Mont-Royal et de Côte-Saint-Luc ainsi que dans les arrondissements de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce et de Saint-Laurent, autour de l'axe Décarie.
   Les villes et arrondissements craignent que l'arrivée de plusieurs milliers de futurs résidants et la circulation automobile générée par le projet Royalmount, qui attend 70 000 visiteurs par jour, ne créent de sérieux problèmes de circulation dans tout le centre-ouest de l'île.
   Royalmount est un vaste projet commercial et touristique planifié sur des terrains industriels désaffectés dans la municipalité de Mont-Royal, à l'intersection des autoroutes 15 et 40. Le projet prévoit l'implantation de cinq hôtels, de plusieurs tours de bureaux [pour 15 000 employés], de 100 restaurants, de 200 commerces, d'un centre de mieux-être haut de gamme, d'un aquarium, d’un parc aquatique d’un théâtre, d'un cinéma et de deux salles de spectacle.
   En réponse aux craintes exprimées par des administrations municipales et plusieurs autres acteurs de la société civile quant à la congestion routière provoquée par le projet, le promoteur Carbonleo s'est engagé à financer la construction d'une passerelle au-dessus de l'autoroute Décarie, au coût de 22 millions, pour relier directement la station de métro De la Savane à Royalmount.
   Selon le maire, l'implantation de Royalmount, dans sa forme actuelle, va provoquer une «explosion» de la circulation automobile à l'intersection des autoroutes 15 et 40, et un «cauchemar pour tous les résidants de Montréal» jusqu'à Anjou, dans l'est de la métropole.
   Il est aussi recommandé que «le volet commercial de ces secteurs soit concentré sur les besoins de première nécessité des résidants et soutienne la consommation responsable, le développement durable, les commerces indépendants et l'achat local, par des mesures concrètes encourageant la présence de commerces de quartier».
   Le promoteur, lui, maintient son intention d'aller de l'avant et se trouve parfaitement dans son droit puisqu'il est soutenu par les autorités municipales de Mont-Royal, pour qui le projet se traduira par des entrées fiscales importantes.


Il est évident que le Canada est déjà une colonie chinoise, dans la réalité concrète de l’exploitation de toutes nos ressources. Pensez-vous que la Chine va renoncer à la manne canadienne qu’elle ramasse à pleine poche à cause de la polémique entourant l’affaire Huawei / Meng Wanzhou? Voyons donc! La RPC ne renoncera jamais à nous enfoncer sa technologie 5G dans la gorge, à exploiter nos ressources et à nous vendre leur camelote obsolète fabriquée dans les camps de travail. Ce n’est que du chantage pour nous mettre genoux. Sommes-nous des valets dopés aux vapeurs du cash?

Entre 2011 et 2015, le Québec a accueilli plus de 20 000 immigrants chinois.  Au premier trimestre de 2018, sur le total des admissions à l’immigration permanente au Québec, 42,1 % des immigrants provenaient d’Asie. La création de liaisons aériennes directes entre Montréal et la Chine au cours des dernières années a aussi entraîné une hausse remarquable du nombre de touristes asiatiques; selon Tourisme Montréal, les visites ont plus que doublé depuis 2014. La vague d’immigration devrait donc se poursuivre.
   Depuis quelques années, les Maritimes ont été prises d’assaut par des Chinois et des Thaïlandais qui visent l’industrie de la pêche.
   «À l’aéroport Roméo-LeBlanc, dans le sud-est du Nouveau-Brunswick, des milliers de homards vivants sont embarqués dans un avion-cargo qui atterrira en Chine deux jours plus tard. Cette scène, bien qu’impressionnante, est plutôt banale dans les Maritimes. Des avions le ventre rempli de homards quittent Moncton ou Halifax presque tous les jours pour répondre à l’énorme appétit du marché asiatique. Avec une classe moyenne de 430 millions de personnes, la Chine à elle seule est devenue un marché incontournable. Dans sa mire : le homard canadien, la nouvelle tendance gastronomique. Les Asiatiques ne se contentent plus d’importer du homard vivant. Ils sont de plus en plus nombreux à investir dans des usines de transformation dans les Maritimes. C'est un marché à saisir, puisque, après tout, le homard n'a jamais été aussi abondant dans les eaux du golfe du Saint-Laurent. Au moins une dizaine d’usines de fruits de mer ont été achetées ou construites dans les Maritimes par des investisseurs asiatiques au cours des cinq dernières années seulement. Pourquoi acheter des permis de transformation et non de pêche? Tout simplement parce qu’une politique interdit aux investisseurs étrangers d’acheter des quotas de pêche ou des permis de pêche, la Politique d’émission des permis pour la pêche commerciale de 1996 pour l’est du Canada. La seule façon pour eux d’accéder au homard est d’obtenir des permis de transformation délivrés par les gouvernements provinciaux.


C’est donc ce qu’a fait Nathan Song. Originaire de la Chine, il vient de construire un vivier flambant neuf à Back Bay, petit village de pêche dans la baie de Fundy, dans le sud-ouest du Nouveau-Brunswick. «Ici j’ai un accès direct à la ressource, dit-il. Tout est une affaire de confiance. Nous avons des vidéos et des photos de notre usine que nous pouvons montrer à nos clients en Chine. Notre marque de commerce est très importante et notre nom, Bay Shore, a une réputation sur le marché chinois.» Nathan Song s’attend à ce que plusieurs de ses compatriotes chinois le rejoignent dans les Maritimes. «Je pense qu’on va en voir de plus en plus, dit-il. Le homard est tellement populaire en Chine que tout le monde veut profiter de cette industrie.
   Chaque année, le producteur de fruits de mer de Moncton Paul Farrah se rend au Boston Seafood Show, qui se tient au mois de mars. C’est un des plus grands salons de fruits de mer au monde, avec Bruxelles et Beijing, où se rencontrent vendeurs et acheteurs pour signer les commandes pour l’année à venir. Paul Farrah tente d’y séduire de potentiels clients asiatiques. C’est ce qu’on appelle, dans le jargon de l’industrie de la pêche, du matching. S’il tente de les avoir comme clients pour exporter ses produits, Paul Farrah n’est pas rassuré par la présence d’investisseurs asiatiques sur le territoire. «Aujourd’hui, les Chinois essaient de se rapprocher de la ressource et de la contrôler en achetant des produits des usines, ensuite en achetant des usines, puis des bateaux.» Il admet lui-même avoir été approché par des Asiatiques qui souhaitent acheter son entreprise, Partner Seafood Inc. Offre qu’il a refusée, assure-t-il. «La prochaine étape, c’est quoi? Ils vont l’acheter vivant, frais, l’exporter et le transformer chez eux? Ça, c’est dangereux.
   Nathan Song, de son côté, se veut rassurant. Il engage lui-même une vingtaine de travailleurs locaux. «Je pense que quand on construit une usine de zéro, c’est une preuve de bonne foi envers les gouvernements et les résidents locaux, surtout quand on les engage. Je ne recommande pas à des acheteurs chinois de juste venir avec leurs travailleurs pour avoir une main-d’oeuvre moins chère. Nous avons une main-d’oeuvre sur place, et c’est mieux de les avoir de notre côté.» 

Ndlr : Courtoisie ou hypocrisie? On le découvrira quand tous les immigrants chinois du coin auront obtenu leur statut de citoyen canadien et seront des «locaux»...

À lire même si c’est déprimant :

Les Asiatiques vont vider l’océan atlantique comme ils le font aux Îles Galápagos et ailleurs dans le monde. 

La saisie, un véritable carnage de requins (entre autres pour leur maudite soupe aux ailerons soi-disant aphrodisiaque)

Un navire chinois est saisi aux Galápagos pour 300 tonnes de pêche illégale incluant plus de 6000 requins protégés Ce navire chinois de 98 mètres de long avait été détecté dans un premier temps le 13 août 2017 près de l'île San Cristobal, alors qu'il traversait les eaux de la réserve marine de l'archipel des Galápagos sans autorisation. Arraisonné par la marine équatorienne, le Fu Yuan Yu Leng 999 transportait en fait 300 tonnes de produits marins congelés, dont des milliers de requins d'espèces menacées.
   Les vingt membres d'équipage, tous chinois, ont été condamnés dimanche 27 août, à l'issue de trois jours d'audience menés par la juge équatorienne Alexandra Arroyo. L'équipage a été inculpé pour possession et transport d'espèces protégées, dont 6623 requins marteau, mako et des requins-renards. Les peines vont de 4 ans de prison pour le capitaine à 3 ans pour ses trois assistants et 1 an pour le reste de l'équipage.

Source : ActuNautique Magazine | Le 28 août 2017

Les résidents [chinois] fantômes

Faux emplois, fausses résidences, falsification de passeports, l’imagination de la firme New Can, en banlieue de Vancouver, n’avait aucune limite. Sous ses allures légitimes, la firme est une opération bien huilée pour tromper la vigilance du gouvernement. Avant de se faire prendre, elle a permis à des centaines de clients [chinois] d’obtenir la citoyenneté canadienne ou de renouveler leur résidence permanente sous de fausses représentations. Enquête raconte la plus importante fraude en matière d’immigration de l’histoire canadienne.

Un reportage à voir
Ou

(1) De Hong Kong à Hongcouver, en Colombie-Asiatique (Canada)  

Comment Vancouver est-elle devenue la capitale asiatique des Amériques?

Par Stéphane Parent  
Radio Canada International, samedi 15 avril 2017

Le reportage inclut une vidéo

Hongcouver


Le caractère asiatique de Vancouver frappe immédiatement tous ceux qui s’aventurent dans cette ville de la côte ouest du Canada dont la région métropolitaine est la troisième en importance au Canada après celles de Toronto et Montréal.
   Ici, un habitant de la région sur quatre parle une langue asiatique quotidiennement! Les Asiatiques sont d’autre-part au nombre de plus de 350 000 dans la région de Vancouver qui compte un peu plus d’un million d’habitants.
   Il y a eu différentes vagues d’immigration asiatique qui se sont installées à Vancouver, la plus grosse ayant eu lieu à la fin des années 80. Entre 1981 et 1996, selon les statistiques de la Colombie-Britannique, 86,4 % des immigrants de Vancouver en provenance de l’étranger venaient du continent asiatique et seulement 3,5 % du continent européen.
   Selon le recensement du Canada en 2001, 34 % de la région métropolitaine de Vancouver était d’origine asiatique. En 2010, la moitié de toute la population de la région de Vancouver était d’origine asiatique!

De Hong Kong à Hongcouver
L’influence asiatique est omniprésente à Vancouver sur tous les secteurs économiques. Les liens que la ville possède avec les autres pays du Pacifique permettent à Vancouver d’être la ville canadienne qui dépend économiquement le moins des États-Unis. Le quartier chinois, l’un des trois plus importants du continent, est également presque aussi vieux que la ville elle-même.
   Mais cette migration ne s’est pas toujours effectuée sans heurts. Dans les années 80 et 90, certains citoyens de Vancouver avaient affublé leur ville d’un surnom péjoratif : Hongcouver.
   Cette semaine à La bonne question nous répondons aux interrogations d’un auditeur de Radio Canada international en République démocratique du Congo qui veut savoir s’il y a encore à Vancouver des résistances de la part des citoyens de souche par rapport au visage asiatique qu’a pris la ville.

Un peu d’histoire…
L’histoire des Chinois au Canada débute avec la ruée vers l’or et de la construction du chemin de fer.

– En, 1858, des mineurs d’origine chinoise arrivent en Colombie-Britannique, attirés par la découverte d’or dans la vallée du Fraser.
– En 1880, 15 000 travailleurs chinois sont recrutés pour parachever la construction du chemin de fer du Canadien Pacifique en Colombie-Britannique.
– En 1923, la Loi de l’immigration chinoise de 1923, connue aussi sous le nom de Loi d’exclusion des Chinois, interdit à presque tous les immigrants chinois d’entrer au Canada.
– En 1947, certaines restrictions sur l’immigration chinoise sont maintenues. Les Sino-canadiens ne peuvent faire venir leurs enfants de plus de 18 ans au pays.
– En 1967, le gouvernement fédéral modifie sa politique d’immigration et met en place des règles uniformes pour tous les demandeurs, peu importe leur pays d’origine. L’immigration au Canada augmente de façon considérable.
– En 1999, la Canadienne d’origine chinoise Adrienne Clarkson est nommée gouverneure générale du Canada.
– En 2006, le premier ministre canadien, Stephen Harper, présente des excuses formelles aux Sino-canadiens pour la Loi d’exclusion des Chinois et des politiques d’immigration défavorables à leur égard.
En 2013, le Canada compte 1 million de citoyens d’origine chinoise, l’une des plus formidables diasporas chinoises dans le monde.

27 janvier 2019

Le commerce des domestiques

Le marché international des domestiques fait partie des obscénités de la traite des humains. Le sort des femmes philippines, qui cherchent du travail pour sortir de l’extrême pauvreté, est funeste. Il ne faut surtout pas compter sur le gouvernement philippin, par ouvertement misogyne, pour leur venir en aide.

Hong Kong, un territoire semi-autonome contrôlé par Pékin, est l'une des villes les plus riches du monde, un centre financier rempli de gratte-ciel, de boutiques de luxe et de magnats milliardaires. C’est le coffre-fort de la nouvelle classe de parvenus. On a commencé à autoriser les employés de maison étrangers à travailler sur le territoire dans les années 1970 pour compenser une pénurie de personnel local. En 2016, Hong Kong compte plus de 300 000 travailleurs domestiques migrants, dont beaucoup viennent d'Indonésie ou des Philippines. À Hong Kong, comme partout en République populaire de Chine, on bafoue les libertés fondamentales et les droits de la personne, à bras raccourci.
   Le documentaire «Les petites bonnes asiatiques, invisibles esclaves modernes» confirme les déplorables comportements violents et cruels des employeurs. Ces femmes sont de la main-d’oeuvre échangeable / jetable. Les Philippines sont le deuxième plus grand pourvoyeur de main-d’œuvre dans le monde; plus de 2000 femmes quittent leur pays à chaque jour, en quête de travail à l’étranger. Une femme réfugiée au centre Bethune raconte que son employeur lui avait mordu le visage et les bras, elles sont parfois brûlées au fer à repasser. Certaines femmes se suicident pour échapper aux violences, d’autres sont parfois injustement exécutées pour des fautes qui dans une société civile «normale» ne sont pas des crimes.
   Un broker hongkongais (un genre de «M. Shipping») fait ses provisions de domestiques «corvéables à merci» tous les mois à Manille. Évidemment les Chinois ne sont pas les seuls à profiter de ce commerce ignoble, mais comme ils visent toujours le top dans tout, ils pourraient se mériter une couple de médailles, ex aequo  avec les Saoudiens...

Pourquoi toute cette méchanceté, toute cette haine?
C’est carrément du délire psychotique.

Les petites bonnes asiatiques, invisibles esclaves modernes

En Asie et au Moyen-Orient, des millions de domestiques provenant de l’étranger sont victimes d’un système esclavagiste bien établi. Elles travaillent dans des conditions inhumaines où les violences psychologiques, physiques et sexuelles faites par leurs employeurs sont courantes.
   Dans les training centers à Manille, capitale des Philippines, des sociétés spécialisées dans le recrutement de domestiques forment des femmes qui devront être capables de se plier à toutes les exigences de leur futur employeur. Une fois embauchées, elles subissent très souvent des abus verbaux, physiques et sexuels. En Asie et au Moyen-Orient, dans l'intimité de familles impunies, plus de quinze millions de domestiques sont victimes d'un véritable esclavage.



Production : Tournez S'il Vous Plaît, France 2016, durée : 44 min
Réalisateur(s) : Alexandra Jousset et Gratiane de Moustier
Journaliste(s) : Magali Serre-Mc Cormick, Klara Wyrzykowska, Anne Julie Martin


Dans le quotidien infernal des employées de maison étrangères à Hong Kong

Enfermées dans des gratte-ciel, nombreuses sont celles qui ont dénoncé les exploitations et les abus de leurs patrons. Mais la peur de perdre leur visa rend leur démarche délicate.

 
La PLU (Progressive Labor Union of Domestic Workers) et d'autres organisations ont fait les gros titres en donnant la parole à des femmes agressées par leurs patrons. L'association a fait campagne contre les lois obligeant les employés de maison étrangers à dormir chez leurs employeurs.

Ce jour-là, lorsque Nicole (nom modifié) a terminé le travail dans un des gratte-ciel tape-à-l'œil de Hong Kong, elle avait des traces ensanglantées de griffures dans le dos. Elle a décidé que cette fois-ci était la fois de trop : elle ne retournerait pas travailler. Elle avait déjà dû supporter des claques sur le visage, les hurlements perçants de sa patronne qui la traitait de «dégueulasse» et de «débile», ainsi que des mois d'insomnie. D'habitude, elle priait et pensait : «Aidez-moi, Dieu, donnez-moi la force de supporter tout cela.» Mais ce jour-là a été le pire de sa vie.
   Quelques minutes plus tôt, Nicole préparait le repas pour la famille qui l'embauche, comme elle le fait depuis un an maintenant. Sa patronne – une mère au foyer de deux enfants qui passe son temps à surveiller son employée – l'a alors accusée de cuisiner avec de l'eau sale. Nicole explique que, sans crier gare, sa patronne l'a agressée : elle l'a fait tomber par terre avant de la traîner par un bras jusqu'à la porte d'entrée et de la jeter hors de l'appartement. [...]
   Grace Estrada raconte que ses premiers employeurs l'obligeaient à se lever toutes les deux heures la nuit pour vérifier que leur enfant ait toujours de l'eau dans son verre. Avec deux autres membres de PLU, elle relate différents témoignages d'abus qui leur sont parvenus : une femme était forcée de coucher sur un sèche-linge que son employeur allumait la nuit, la chaleur et les vibrations l'empêchant de dormir; une autre a raconté que son employeur passait les journées chez lui à regarder du porno en caleçon pendant qu'elle travaillait; une autre a dû dormir sur un rebord de fenêtre. Toutes ces femmes ont souhaité rester anonymes et les archives des plaintes déposées sont protégées par le décret de protection des données personnelles. [...]

Suite :

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Des employés de maison maltraitées à Hong Kong

Couverte d’hématomes sur l’ensemble du corps, Erwiana Sulistyaningshih, est rentrée dans son pays d’origine, l’Indonésie, le 10 janvier 2014. Employée comme domestique à Hong Kong, elle a subi maltraitance et torture par sa patronne, femme de 44 ans, condamnée à 6 ans de prison. Une réalité portée publique, mais bien trop souvent cachée de femmes «bonnes à tout faire» souffrant dans l’ombre.

Photos : Open Minded, Centre de training  

Face au manque d’emploi, les exilées, le plus souvent des femmes diplômées, prisent l’ancienne colonie britannique pour son libéralisme, ses nombreuses agences de placement dans des familles, et ses salaires élevés (environ 400€ par mois, soit plus que dans leur pays natal). Pour ces raisons, elles quittent mari et enfants et se sacrifient en travaillant d’arrache-pied pour assurer à distance un meilleur avenir à leur famille, en envoyant un peu de leur argent amassé.
   Cependant, leur espoir d’une meilleure vie tourne rapidement au cauchemar. Une fois sur place, elles désenchantent. Privées de leur papier d’identité, sous-alimentées, contraintes à ne dormir que quelques heures par nuit sur une latte de bois, et ne devant pas compter leurs heures, leur seul moment de liberté est leur jour de repos le dimanche. [...]
   Certains dimanches sont plus militants. Les femmes brandissent alors insignes et panneaux pour faire valoir leurs droits. Violentées et réduites au rang d’esclave, très peu n’osent porter plainte. Les militants des droits de l’Homme ont d’ors et déjà essayé maintes fois d’alerter le gouvernement sur ces abus, mais la seule réponse obtenue a été la passivité et la non prise en compte de ces femmes, qui réclament plus de droits et leur intégration dans la société. [...]

Source :

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Écœurement, révolte, impuissance, voilà ce que l’on ressent face au quotidien des Petites bonnes asiatiques...

Dans un «centre de formation» aux Philippines, on apprend à des jeunes femmes pauvres à «ne pas répondre», à «faire tout ce que dit le maître» et à «s’excuser», même d’exister. Leur but est de partir et se faire engager à Hong Kong, Dubai ou au Liban, pour gagner des sous pour leur famille. Le gouvernement encourage ce trafic d’êtres humains : c’est une façon de lutter contre le chômage et de renflouer l’économie du pays. Tant pis pour elles.
   Le maquignon les rencontre, élimine les fortes têtes et les tailles fortes, et livre les autres à ses clientes, sur catalogue. Visions abjectes. On photographie ces femmes mains en avant, pour prouver qu’elles ont leurs dix doigts. Mais aucun droit. À Hong Kong comme ailleurs, leur passeport est confisqué par les patrons dès l’arrivée, leur salaire utilisé pour rembourser des «frais» de l’agence d’intérim. Elles bossent de 7 à 22 h. Elles dorment dans des chambres minuscules, sont interdites de sortie, couvertes de bleus, voire handicapées à vie, à la suite de mauvais traitements. Les tribunaux ne condamnent pas les employeurs violents. Un musicien américain* a un jour décidé de prendre fait et cause pour ces filles que personne ne défend. Tout seul, il guide les victimes, collecte des fonds, paie leurs soins...


* Le producteur de musique californien Karl Frederick Anderson, grâce aux réseaux sociaux, peut s’occuper de 5 à 6 nouveaux cas par semaine en Arabie saoudite, à Dubai ou au Koweit. Sans jamais avoir mis les pieds en Arabie saoudite ou aux Philippines, il a pu aider plus de 150 femmes. Il a été étonné de constater que les plus grandes organisations et programmes d’aide liés à la protection des droits de la personne refusent d’intervenir dans les cas individuels. Chaque femme sauvée le motive à poursuivre son singulier combat.
   «C'est de l'esclavage, dit Anderson. Chaque jour, je vois le visage de l'esclavage. Il y a une femme qui a été forcée de manger les selles d'un enfant dans sa couche parce qu'elle ne l'avait pas changée assez rapidement. Une femme n'avait le droit de manger que la nourriture que sa famille de parrainage laissait dans son assiette. Elles sont traitées comme des chiens 


«Pour mettre fin à ce cycle de violences et d’oppression, il faudrait que le gouvernement philippin cessent d’envoyer des travailleurs domestiques à l’étranger. Je crois que c’est culturel : les employeurs croient que les bonnes sont leur propriété et qu’ils ont le droit de leur faire n’importe quoi. En 2016, 2,2 millions de travailleurs philippins ont été envoyés dans des pays asiatiques et en Arabie saoudite.» (Karl Anderson)  

Source :

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CISO Centre international de solidarité ouvrière

Au Canada, depuis le milieu des années 50, les travailleuses domestiques, en grande majorité des personnes racisées provenant de l’immigration, ont marqué le développement économique du pays, sans jamais bénéficier de la reconnaissance qui leur était due, leur travail demeurant le plus souvent invisible et peu valorisé socialement. Les politiques à leur égard ont le plus souvent visé à exploiter leur force de travail et non à défendre leurs droits humains. Aujourd’hui, on dénombre environ 25 000 de ces travailleuses au Québec et 150 000 au Canada. Ces femmes sont vulnérables à l’exploitation, à la discrimination raciale, au harcèlement sexuel et psychologique, aux violences, aux viols, bref, à l’esclavage moderne.
   Actuellement, seulement 25 États ont ratifié la Convention. En rejoignant ces États, le Canada pourrait assumer un rôle en faveur de la défense des droits des travailleuses domestiques et plus largement, des travailleuses migrantes. De plus, cette ratification inciterait d’autres États à ratifier la Convention C-189 (de l’OIT) et à adopter des normes contraignantes en faveur des droits et de la sécurité de ces travailleuses.

Source :

Où travaillent les domestiques?

Dans le monde, Organisation internationale du travail (OIT) estime qu’il y a entre 67 et 100 millions de travailleuses domestiques, dont 15,5 millions d’enfants et une très grande majorité de filles et de femmes. Elles doivent dans plusieurs cas faire face au racisme, à l’esclavage, aux violences physiques et sexuelles et à de graves atteintes à leurs droits et en particulier leur droit de se déplacer librement. 

En carte

Les travailleurs domestiques représentent une part importante de la main-d’œuvre mondiale du secteur informel, et figurent parmi les catégories de travailleurs les plus vulnérables. Ils travaillent pour des ménages de particuliers, souvent sans véritable contrat de travail, sans être déclarés, exclus du champ de la législation du travail. Leur  nombre ne cesse d’augmenter dans les pays développés et en développement. Bien qu’un nombre conséquent d’hommes travaillent dans le secteur – souvent comme jardiniers, chauffeurs ou majordomes – le travail domestique demeure extrêmement féminisé : 80 pour cent des travailleurs domestiques sont des femmes. [...]

Source :

Centenaire de l’OIT – 1919-2019

23 janvier 2019

Invasion à la chinoise

Il y a des limites à faire rire de soi et d’être la proie de prédateurs voraces. Nos dépotoirs débordent d’objets non durables, non réparables, non retournables, donc jetables. Notre système de récupération est quasi nul. Les manufacturiers nous ont précipités dans un gouffre maintenant devenu un Himalaya d’ordures. Nous ne savions pas d’où ça venait ni où ça allait... Maintenant, nous le savons. Alors, c’est à nous de faire des choix plus intelligents que nos téléphones.

D’ici à 2022, la Chine veut déployer sa propre station spatiale habitée dans l’espace. Parallèlement elle entend devenir maître du monde d’ici 2049. «Dans un film de propagande, Xi Jinping dévoile la première étape de sa stratégie de contrôle de l’économie mondiale consistant à construire de nouvelles routes de la soie. La Chine a investit mille milliards de dollars pour construire des chemins de fer, des ports, des voies maritimes, d’abord vers l’Asie, puis vers l’Europe, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Amérique latine.» (Le monde selon Xi Jinping, ARTE)

Il y a aussi une «route de la soie» au Canada. Nous sommes dans la mire de la Chine depuis longtemps. Nous avons (par naïveté ou sous la menace?) déroulé le tapis rouge. Ce partenaire commercial, convoite un large éventail de secteurs : industrie pétrolière et gazière de l’Alberta, industrie minière, construction (infrastructures, ports oléoducs...), industrie agroalimentaire (élevage, terres arables...) et pêcheries.
   Nous pourrions faire face à un scénario similaire à celui de l’Afrique : En 2009, la population chinoise en Afrique tournait autour de 580 000 à 820 000 individus. Aujourd’hui, ce nombre approcherait le million (ou même plus), bien que les chiffres exacts soient pratiquement impossibles à vérifier en raison de la mobilité des migrants chinois, des frontières très poreuses, des niveaux élevés de corruption au sein des agences gouvernementales africaines, et des inefficacités au sein des organismes chargés de l’immigration et du contrôle aux frontières. En termes de liens économiques, les chiffres du commerce entre l’Afrique et la Chine sont éblouissants en ce qui concerne à la fois le taux de croissance rapide ainsi que leur effectif total, estimé aujourd’hui à plus de 120 milliards de dollars. Où de nombreux investisseurs occidentaux voient un risque, les Chinois voient l’occasion – une perspective qui a conduit à une croissance phénoménale du nombre de Chinois en Afrique.  
   Pour nourrir 1 milliard et demi d’habitants, soit 23,28 pour cent de la population mondiale, la Chine ne possède que 7 pour cent des terres cultivables de la planète. Elle est donc très préoccupée de sa sécurité alimentaire. Sa solution : l’acquisition de terres agricoles en dehors de son territoire : 2,1 millions d’hectares, dont 100 000 hectares rien qu’en Russie. Ce qui place la Chine au rang de premier acquéreur mondial.
   En 2016, les investissements chinois aux États-Unis atteignaient 45,6 milliards... 

Mise à jour 24.01.2019 – Un bon exemple de mainmise chinoise. Ricardo Peñafiel, professeur associé à l’UQAM, commentait la validation ou non du président par intérim vénézuélien autoprovlamé; certains pays l’appuient d’autres pas : «La Turquie, la Chine et la Russie sont solidaires de Maduro. La Russie a toujours été proche du Venezuela parce qu’elle lui vend des armes; c’est commercial. La Chine est encore plus intéressante là-dessus parce qu’elle est actuellement le banquier du Venezuela et qu’elle se fait payer en pétrole. Donc, il y a une sorte de dépendance incroyable qui se fait, c’est comme s’il y avait un pipeline direct. Le Venezuela ne touche pratiquement pas un sou du pétrole qu’elle produit parce qu’il s’en va direct en Chine pour payer les frais de la dette.» (Midi info Radio-Canada Première, 24.01.2019).
   Ce qui est tout à fait conforme à la stratégie chinoise d’appropriation qui consiste à prêter de l’argent à un taux usuraire, en particulier aux pays pauvres, prétendument pour les aider à exploiter leurs ressources et à construire des infrastructures commerciales. Sachant que les pays ne pourront pas rembourser, en échange du rééchelonnement de la dette, la Chine exige le contrôle absolu de l’exploitation et des ressources pour une période pouvant aller jusqu’à 99 ans; pertes d’emplois et de revenus pour ledit pays. Et voilà, le tour est joué. 

La lune de miel (Justin Trudeau en Chine)


Le divorce (avec menaces de représailles)

Caricature : Pascal | Le Devoir, 19.01.2019

En raison du conflit entre Ottawa et Pékin au sujet de Meng Wanzhou, la responsable des finances du géant des télécommunications Huawei, j’ai récemment recommandé le documentaire Le dragon à mille têtes (THEMA 2016) portant sur l’ascension de la Chine au rang de deuxième puissance économique mondiale.

Je poursuis donc mes classes en sinologie avec les nombreux documentaires sur la Chine produits par ARTE – les drapeaux rouges se multiplient!

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On le constate dans cet article que ce n’est pas d’hier que la communauté internationale s’inquiète de l’intrusion numérique chinoise.

Huawei : un espion venu de Chine
Manuel Vicuña | ARTE 21, octobre 2014


Huawei, le géant chinois des télécommunications, s’est lancé à la conquête de l'Europe. Pourtant son image reste entachée par de graves soupçons de cyber-espionnage industriel. Mais l’Europe peut-elle pour autant se passer des investissements chinois?
   C'est un mastodonte encore méconnu du grand public. Le géant chinois Huawei, numéro 3 mondial des smartphones derrière Samsung et Apple, est bien déterminé à conquérir l'Europe. Le 29 septembre dernier, la France lui a ouvert les bras. Ce jour-là, le fondateur de la firme chinoise, Ren Zhengfei, est reçu à Matignon par le Premier ministre Manuel Valls. Il est venu annoncer un plan d'investissement de 1,5 milliard d'euros pour la France, avec à la clef la création de près de 2 000 emplois dans l'Hexagone. Quelques jours plus tôt, c'est en grande pompe que Huawei inaugurait à Sophia Antipolis – la technopole des Alpes maritimes – son centre de recherche et développement, avec là encore une vague de recrutements en prévision.

Lourds soupçons d'espionnage
Pourtant, Huawei n'est pas une entreprise comme les autres. Son fondateur a longtemps travaillé dans le renseignement militaire pour le compte de l'armée chinoise. Et si elle tisse sa toile partout en Europe, de l'Allemagne à la Suède, son image reste entachée de graves soupçons d'espionnage. Le risque majeur : le siphonage des données économiques des pays dans lesquels elle vend ses routeurs, des appareils par lesquels transitent l'ensemble de nos données informatiques.
   Huawei, un espion à la solde de Pékin? C'est ce que dénonçait récemment l'ex-patron de la CIA, Michael Hayden. Déjà, en 2012, le congrès américain avait demandé que le groupe soit exclu des contrats publics. Depuis, l'Australie a déclaré Huawei persona non grata sur son territoire. Quant à l'Angleterre, qui accueille un centre d'évaluation de sécurité de Huawei sur son sol, elle a décidé de redoubler de vigilance.
   En France, l'opération séduction du géant chinois semble fonctionner à plein régime. On se souvient pourtant qu'en 2012 le sénateur Jean-Marie Bockel préconisait dans son rapport sur la cyber-défense, d'interdire le déploiement et l'utilisation de routeurs Internet et autres équipements de cœur de réseau d'origine chinoise. Une proposition qui a toujours posé problème alors que SFR et Bouygues Télécom font notamment partie des clients de Huawei.

Peut-on se passer des capitaux chinois?
Châteaux, domaine viticoles, immobilier de prestige, finances, énergies, modes… Les groupes chinois sont présents dans tous les secteurs de l'économie. Les échanges entre la Chine et l'Europe s'élèveraient actuellement à 1,2 milliard d'euros par jour.  Preuve, s'il en fallait une, de ce dynamisme : la «nouvelle Route de la soie», ce projet de grande ampleur conçu par Pékin pour rapprocher la Chine de son partenaire européen et étendre les capitaux chinois sur le Vieux Continent. C'est ainsi que le port allemand de Duisbourg est devenu une destination phare pour les trains de marchandises chinois grâce à une ligne ferroviaire parmi les plus longues du monde. Les Chinois investissent de plus en plus en Allemagne. Des piliers de l'industrie lourde allemande, comme le groupe Putzmeister, ont fait l'objet de rachats spectaculaires au cours des dernières années.
   Reste que selon l'Agence française des investissements internationaux (Afii), l'Hexagone est devenu en 2012 la première destination en Europe des investissements chinois créateurs d'emplois, devant la Grande-Bretagne et l'Allemagne. Depuis, on a assisté à l'une des plus spectaculaires prises de participation chinoise dans une entreprise française : l'investissement de 800 millions d'euros que va faire Dongfeng pour entrer au capital du constructeur automobile PSA. Mais les Chinois sont aussi présents dans des secteurs moins visibles. Dans un article de Rue 89, Pierre Haski pointe des exemples d'investissements inattendus comme celui de la production laitière.

«Ce qui est à vendre...»
La France, elle, applaudit des deux mains. «Les investissements chinois sont les bienvenus en France, et nous sommes mobilisés pour les faciliter», s'est réjoui le chef de la diplomatie, Laurent Fabius, lors de la venue du président Xi Jinping en mars dernier. Le pays souhaite accueillir à l'avenir 50 000 étudiants chinois contre 35 000 aujourd'hui. Reste un pan de l'économie française dans lequel la Chine s'aventure encore peu. «D'une manière générale, les Chinois avancent prudemment sur les financements d'infrastructures ou les marchés publics; ils ne veulent surtout pas apparaître trop pressés, voire comme des prédateurs», analyse le spécialiste de la Chine, François Godement dans Les Échos. Pour lui : «La question est de savoir ce qui est à vendre en France (…) Ni les ports, ni les concessions d'autoroute, ni les voies ferrées. En tout cas, pas pour l'instant...»

L'Internet en Chine selon Xi Jinping - Le Topo | 9 min
ARTE Disponible du 27/11/2017 au 26/11/2020
Censure, surveillance, blocage : l’Internet, selon Xi Jinping, est au service du rayonnement de la Chine et doit rester sous le contrôle étroit du Parti communiste.

Le monde selon Xi Jinping
ARTE Disponible seulement jusqu’au 2 février 2019

Ou jusqu’au 16 février 2019 sur Youtube (posté par ARTE)

Le rouleau compresseur a tendance à déchirer la soie... 

Depuis 2012, le désormais «président à vie» Xi Jinping a concentré tous les pouvoirs sur sa personne, avec l'obsession de faire de la Chine la superpuissance du XXIe siècle.

Plongée au coeur de son «rêve chinois»  
Derrière son apparente bonhomie se cache un chef redoutable, prêt à tout pour faire de la Chine la première puissance mondiale, d'ici au centenaire de la République populaire, en 2049. En mars dernier, à l’issue de vastes purges, Xi Jinping modifie la Constitution et s’intronise «président à vie». Une concentration des pouvoirs sans précédent depuis la fin de l'ère maoïste. Né en 1953, ce fils d’un proche de Mao Zedong révoqué pour «complot antiparti» choisit à l'adolescence, en pleine tourmente de la Révolution culturelle, un exil volontaire à la campagne, comme pour racheter la déchéance paternelle. Revendiquant une fidélité aveugle au Parti, il gravira en apparatchik «plus rouge que rouge» tous les degrés du pouvoir.
   Depuis son accession au secrétariat général du Parti en 2012, puis à la présidence l'année suivante, les autocritiques d'opposants ont réapparu, par le biais de confessions télévisées. Et on met à l'essai un système de surveillance généralisée censé faire le tri entre les bons et les mauvais citoyens. Inflexible sur le plan intérieur, Xi Jinping s'est donné comme objectif de supplanter l'Occident à la tête d’un nouvel ordre mondial. Son projet des «routes de la soie» a ainsi considérablement étendu le réseau des infrastructures chinoises à l’échelle planétaire. Cet expansionnisme stratégique, jusque-là développé en silence, inquiète de plus en plus l'Europe et les États-Unis.

Impériale revanche
Dans ce portrait très documenté du leader chinois, Sophie Lepault et Romain Franklin donnent un aperçu inédit de sa politique et montrent que l'itinéraire de Xi Jinping a façonné ses choix. De Pékin à Djibouti – l'ancienne colonie française est depuis 2017 la première base militaire chinoise à l’étranger – en passant par la mer de Chine méridionale et l’Australie, les réalisateurs passent au crible les projets et les stratégies d’influence du nouvel homme fort de la planète. Nourrie d’images d’archives et de témoignages (de nombreux experts et de dissidents, mais aussi d'un haut gradé proche du pouvoir), leur enquête montre comment Xi Jinping a donné à la reconquête nationaliste de la grandeur impériale chinoise, projet nourri dès l'origine par la République populaire, une spectaculaire ampleur.
   
Ndlr : Quelques points relevés (non textuels)
Le projet pharaonique des routes de la soie (ceinture économique) est sans équivalent dans l’histoire de l’humanité. Il a comme objectif central d’accélérer les échanges commerciaux et de vendre en un temps record toutes les marchandises chinoises pour maintenir la croissance à flot, et de grignoter peu à peu les bases de l’économie occidentale. La Chine propose aux pays les plus pauvres de leur prêter l’argent nécessaire à la construction d’infrastructures commerciales. Si les pays ne peuvent pas rembourser les investissements, par exemple pour la construction d’un port, alors, en échange du rééchelonnement de la dette, la Chine exige le contrôle absolu du port pour une période de 99 ans; ce qui encourt des pertes d’emplois et de revenus pour la population locale et le pays.
   La stratégie d’influence politique de la Chine dans les pays étrangers se fait par l’intermédiaire des milieux d’affaires et universitaires de la société civile. Les communautés chinoises vivant à l’étranger financent les campagnes électorales des candidats favorables à la Chine ou soudoient des personnalités – politiques ou civiles –  pour faire circuler des idées positives sur le régime et promouvoir les relations amicales avec la Chine. Les pays autoritaires sont d’excellents partenaires pour la Chine puisque l’état de droit est inexistant.
   Ironiquement, la Chine copie le modèle américain qu’elle a contesté à grands cris. Et, «le pouvoir est au bout du fusil», car sur les routes de la soie les alliances politico-militaires sont de règle. Bref, Xi Jinping rêve d’établir un «paradis communiste mondial».

Photo : Ricky Carioti / Washington Post. Harry Wu est décédé le 26 avril 2016 alors qu’il était en vacances au Honduras. Il a dénoncé dans le monde entier les colonies pénitentiaires chinoises par le biais de livres et de conférences. Dans une interview du Los Angeles Times en 1995 il a déclaré : «Les camps de travail sont la pierre angulaire de la dictature communiste chinoise, la machine à écraser les êtres humains physiquement, psychologiquement et spirituellement. Je veux profiter de ma vie. J'ai perdu 20 ans. Mais la culpabilité est toujours dans mon cœur. Je ne peux pas m'en débarrasser. Aujourd'hui, des millions de personnes en Chine vivent mon expérience. Si je ne parle pas pour eux, qui le fera?»

C’est ici que l’expression «main-d’œuvre jetable» prend tout son sens :

Laogaï, le goulag chinois
Documentaire THEMA ARTE 2013


THEMA a diffusé le documentaire Laogaï qui montre comment l’empire du Milieu oblige environ quatre millions de personnes à fabriquer des produits destinés au marché européen dans des camps de travail en tous points semblables aux anciens goulags soviétiques.

Laogaï, ainsi s’appellent les camps de travaux forcé en République populaire de Chine. La traduction littérale signifie «rééducation par le travail». À partir des années 1950, et d’après le modèle soviétique des goulags, Mao Zedong fait construire un très grand nombre de ces camps à travers tout le pays. Selon des ONG, il y aurait encore près de quatre millions de prisonniers. Retenus dans des conditions extrêmes, ils sont contraints de produire des biens, destinés entre autre au marché européen. Parmi les détenus, on retrouve des criminels mais souvent il s’agit de dissidents du pouvoir. Le documentaire de Hartmut Idzko «Laogaï – le goulag chinois» nous offre le témoignage traumatisant de trois anciens prisonniers : la Tibétaine Ama Adhe, l’écrivain et musicien  Liao Yiwu et Harry Wu, le fondateur de la Laogai Research Foundation.

Retrouvez dans ce dossier une interview du réalisateur et un reportage sur les méthodes brutales d’interrogatoire employées par le gouvernement chinois. Un article sur le camp 14 montre également la situation en Corée du Nord, dictature qui détient aussi un grand nombre de prisonniers dans des camps de travail.


Map of laogai in China. Marco L — own work. Based on information from Wu, Harry; Fang Lizhi; trans. Ted Slingerland (1992) Laogai - The Chinese Gulag, Westview Press

19 janvier 2019

La poutre dans l’œil de Trump

«Les immigrants illégaux répandent le crime, les drogues et la violence.» 
 

Très rare que je cite les rédacteurs des évangiles, mais là, avec toutes les allégations criminelles qui pèsent contre Trump*...   
   «Tu vois la paille dans l'oeil de l'autre mais tu ne vois pas la poutre dans ton œil. Homme au jugement perverti [hypocrite], ôte d'abord la poutre de ton oeil, et alors tu verras clair pour ôter la paille de l'oeil de ton frère.»

Intéressant l’équivalent turc :
Le serpent, ignorant sa propre sinuosité, dit au chameau que son cou est sinueux. 

Je me demande combien coûterait un mur de LEGO pour stopper les immigrants à la frontière. C’est résistant et ça permettrait à l’industrie pétrochimique d’écouler ses surplus de plastique. Un mur pour l’éternité, en souvenir du promoteur immobilier mégalomane.

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* Pierre Martin, professeur de science politique à l’Université de Montréal et directeur de la Chaire d’études politiques et économiques américaines au CÉRIUM, a «constitué un petit catalogue de scandales» ternissant l’aura de Donald Trump. (Journal de Montréal, 19.12.2018)

Toutes les entreprises ou organisations qui ont porté son nom au cours de la dernière décennie sont soit sous enquête, sous le coup de poursuites civiles, ou ont déjà donné lieu à des mises en accusation criminelles, des condamnations ou des peines de prison. Un article récent de Garrett Graff du site Wired identifie 17 enquêtes simultanées, réparties entre cinq entités. Ci-dessous, mon résumé de ce catalogue de scandales auxquels d'autres viennent s'ajouter à la fin. Plusieurs de ces scandales, pris individuellement, suffiraient à mettre fin à la carrière de tout politicien normal, mais dans le cas de Donald Trump, il semble que la quantité invraisemblable de scandales qui l'entourent fait en sorte qu'on ne les voit plus. Ils sont pourtant bien là...

L’enquête du procureur spécial sur l’affaire russe, Robert Mueller

1. Ingérence russe dans l’élection de 2016. Les faits sont suffisamment solides pour avoir mené à la mise en accusation formelle de 25 agents russes et à un plaidoyer de culpabilité de la part d’un Américain qui les aurait aidés. L’enquête continue.

2. Wikileaks. Deux proches de Trump, Roger Stone et Jerome Corsi, sont sous la loupe des enquêteurs et s’attendent à être mis en accusation. Leurs déclarations passées sont truffées de faussetés et de mensonges.

3. La filière du Moyen-Orient. Cette dimension de l’enquête est passée sous les écrans radar mais les liens du gendre de Trump, Jared Kushner, avec l’Arabie saoudite et Israël, entre autres, entremêlés à ses affaires personnelles, ont sonné plusieurs alarmes dans l’équipe du procureur Mueller.

4. Paul Manafort. À lui seul, l’ex-directeur de campagne de Trump est au cœur de suffisamment de scandales pour faire tomber n’importe quel politicien normal. Il a été jugé coupable d’une série d’accusations liées à une ribambelle d’activités louches. Ses liens avec le régime pro-russe d’Ukraine et plusieurs oligarques proches de Poutine sont bien documentés, tout comme ses efforts pour infléchir la plate-forme politique du Parti républicain en leur faveur. L’enquête continue.

5. Le projet de Tour Trump à Moscou. Pendant toute la campagne, le candidat Donald Trump s’est évertué à nier formellement tout lien d’affaires avec la Russie, mais il est maintenant de plus en plus clair qu’il était enfoncé jusqu’au cou dans un projet de tour au centre-ville de Moscou, pour lequel des documents existent, qui portent sa signature. Comment les électeurs auraient-ils réagi s’ils avaient connu l’ampleur des intérêts de Trump en Russie? On ne le saura jamais. Au mieux, on peut accuser Trump d'avoir menti pendant sa campagne électorale. Au pire, on peut spéculer qu'il est vulnérable à l'influence de Vladimir Poutine à cause de ses intérêts financiers ou pour d'autres raisons liées à ce projet.

6. Contacts avec des agents russes pendant et après la campagne. Au centre de l’affaire russe, il y a cette fameuse rencontre à la Trump Tower de New York entre l’équipe de campagne et des agents russes venus leur colporter des révélations sur Hillary Clinton. Il faut être plutôt naïf pour croire les explications de l’entourage de Trump au sujet de cet épisode qui établit clairement qu’un lien entre la campagne et les activités russes pour aider la campagne est plausible. L’enquête continue.

7. Entraves à la justice. Il faut rappeler que c’est cette dimension qui a entraîné la démission de Richard Nixon suite à l’affaire du Watergate. Dès les tout premiers moments de l’administration Trump, on note les efforts de différents membres de l’administration pour détourner l’attention de l’affaire russe. Les démarches à l’endroit de James Comey pour limiter les enquêtes du FBI sur Michael Flynn et le congédiement de Comey en mai 2017, que Trump a lui-même en entrevue lié à l’affaire russe, ne sont que les premiers morceaux du casse-tête que Mueller ne manquera pas de compléter. Les documents légaux partiellement publiés dans le cadre des poursuites contre Michael Cohen et Paul Manafort laissent entrevoir que le procureur spécial est en train de monter un dossier substantiel pour étayer d’éventuelles accusations d’entraves à la justice qui impliqueraient directement Trump.

Enquêtes menées par les procureurs fédéraux du district sud de New York (SDNY)

8. Complot pour enfreindre la loi sur le financement des campagnes électorales. Deux plaidoyers de culpabilité ont déjà été reçus pour des infractions à la loi électorale dans le cadre des paiements faits à des maîtresses passées de Trump pour acheter leur silence avant l’élection. Il est clair que Trump est impliqué dans ces affaires, mais il n’est pas certain qu’un procès en bonne et due forme mènerait à une condamnation et il est aussi plutôt clair que ces deux accusations ne suffiraient pas à convaincre suffisamment de sénateurs républicains pour assurer le succès d’un procès en destitution au Congrès. Il n’en demeure pas moins que le président Trump est présentement considéré comme un complice potentiel à une infraction criminelle reconnue (voir ici). La perquisition dans les bureaux de l’ex-avocat de Trump, Michael Cohen, et la collaboration de son ex-comptable Allen Weissenberg ont aussi, fort probablement, donné aux procureurs de New York amplement de matière pour monter de nouvelles accusations. C’est à suivre.

9. L’inauguration. Lorsqu’un président est intronisé, le financement des festivités qui entourent l’événement provient de fonds privés. L’inauguration de Trump a recueilli un record de 107 millions $ à ces fins, soit plus du double de l’inauguration de Barack Obama en janvier 2009, même si cette dernière avait été beaucoup plus imposante. D’où venait l’argent? Où est allé l’argent? Rien n’est clair et un article récent du Wall Street Journal donne une idée de l’ampleur des fraudes potentielles. L’enquête se poursuit.

10. Financement du Super-PAC de Trump. La provenance et l’utilisation des fonds de cette entité privée qui faisait la promotion de la campagne de Trump a soulevé beaucoup de questions et les procureurs de New York ont pris l’enquête en charge.

11. Lobbying pour des intérêts étrangers. En marge des différentes enquêtes du SDNY, des activités de lobbying illégal, notamment par l’ex-directeur de campagne Paul Manafort et son second Rick Gates, ont été mises à jour. Ces enquêtes progressent.

Enquêtes du procureur fédéral du District de Columbia

12. Maria Butina et la National Rifle Association (NRA). Maria Butina est une agente russe qui a infiltré la NRA et aurait potentiellement participé à des transferts de fonds russes à la NRA. Incidemment, cette organisation a fait des contributions financières à la campagne électorale de Donald Trump bien au-delà de toutes ses participations passées aux campagnes républicaines. Maria Butina a plaidé coupable à plusieurs accusations et collabore étroitement à l’enquête en cours sur ces malversations.

Procureur fédéral du district est de la Virginie

13. Elena Alekseevna Khusyaynova. On en sait encore peu sur cette affaire, mais cette agente russe est sous enquête pour sa participation aux campagnes de 2016 et 2018 et elle a été mise formellement en accusation.

14. Influence de la Turquie. L’ex-conseiller à la sécurité nationale de Trump, Michael Flynn, était étroitement lié à la Turquie, qui le payait des centaines de milliers de dollars pour des activités de lobbying non rapportées aux autorités alors même que Flynn faisait campagne aux côtés de Trump. L’enquête est en cours et Flynn y collabore.

Enquêtes de la ville et de l’État de New York

15. Fraudes fiscales. Une enquête approfondie du New York Times publiée le 2 octobre dernier braquait les projecteurs sur une multitude de pratiques frauduleuses liées aux activités de l’organisation Trump depuis l’époque où elle était dirigée par le père du président, Fred Trump. Les autorités de l’État de New York se sont saisies de ces allégations et plusieurs enquêtes sont en cours.

16. La Fondation Trump. La nouvelle est tombée hier: la procureure générale de l’État de New York a ordonné la dissolution de la fondation Trump, qu’elle accuse de multiples violations des lois et règlements gouvernant les activités des fondations charitables. J’aurai l’occasion de revenir bientôt sur les détails de cette affaire qui aura aussi des répercussions criminelles puisque de nombreuses fraudes fiscales pourraient y être rattachées.  

17. La clause des émoluments. La constitution des États-Unis interdit à un président en exercice de recevoir des paiements de toute nature de la part de gouvernements étrangers. Évidemment, Donald Trump reçoit de tels émoluments à la tonne. Une poursuite à cet effet a été déposée dans l’État de New York et elle progresse. À lui seul, l’hôtel Trump à Washington est un véritable aspirateur de fonds étrangers.

Ce n’est pas tout

18. Autres enquêtes. La nomenclature de Graff mentionne aussi d’autres enquêtes de nature encore inconnue, qui sont mentionnées de façon oblique dans les différents documents lourdement caviardés déjà publiés dans le cadre des différentes enquêtes mentionnées ci-dessus.

19. Poursuites civiles liées au harcèlement sexuel. Dans le sillage de la vidéo d’Access Hollywood où Donald Trump se vantait de multiples inconduites sexuelles, plusieurs femmes ont révélé avoir été l’objet d’avances non sollicitées et de diverses formes de harcèlement sexuel de la part de Donald Trump. C’est de l’histoire ancienne, mais ces affaires ne sont pas mortes. Notamment, le cas de Summer Zervos, qui poursuit Trump au civil en diffamation en Californie, est encore en suspens à cause de l’immunité présidentielle.

20. Trump University. Ce scandale a été balayé sous le tapis pendant la campagne présidentielle, mais il importe de se rappeler que Donald Trump a accepté de régler ce litige hors cour pour un montant de 25 millions, plus de la moitié des 40 millions en dommages réclamés par les plaignants. Son «université» était vraisemblablement une combine frauduleuse de A à Z.

21. Nomination de Matt Whittaker comme Attorney General par intérim. Le 19 novembre dernier, trois sénateurs démocrates ont déposé une poursuite contre le président alléguant que cette nomination est illégale puisqu’elle court-circuite l’ordre normal de succession et nomme à un poste majeure une personne non confirmée par le Sénat. La cause est en examen.

22. Engagement de travailleurs illégaux dans les propriétés de Trump. Avec l’énergie que Trump met à combattre l’immigration illégale, on s’attendrait à ce qu’il fasse un peu attention, mais de nombreux cas d’engagement d’immigrants sans documents dans les propriétés de Trump ont été répertoriés. Les suites de ces affaires ne sont pas claires.

23. Le téléphone cellulaire non sécurisé du président. Après avoir insisté pendant des mois pour condamner Hillary Clinton et la vulnérabilité de ses courriels, on aurait pu s’attendre à ce que le président Trump soit hyper attentif à la sécurité de ses propres communications. Pourtant, son téléphone cellulaire personnel, dont il se sert abondamment, n’est pas sécurisé et pourrait facilement avoir été l’objet de surveillance par des agents étrangers. Les démocrates ont promis de faire enquête sur cette affaire quand ils auront le contrôle de la Chambre des représentants.

24. Les courriels d’Ivanka. Finalement, puisque les républicains n’ont pas hésité pendant des mois à réclamer l’emprisonnement d’Hillary Clinton en raison de son utilisation d’un courriel privé pendant son séjour au département d’État, je m’en voudrais de ne pas mentionner le fait que la fille du président a utilisé un courriel privé pendant plusieurs semaines après sa nomination comme conseillère spéciale à la Maison-Blanche.