31 août 2017

Post mortem du rodéo NomadFest MTL

 
Bonne nouvelle : le maire de Montréal, M. Coderre, a déclaré qu’il n’y aurait pas de rodéo urbain l’année prochaine. Saluons cette sage décision. Si l’on dénonce les mauvais coups, on doit souligner les bons.

Cela dit, il reste le dossier calèches. Le propriétaire du business, dont l’écurie est inadéquate, délabrée et insalubre, a eu gain de cause et continue de faire circuler ses calèches dans les bouchons de circulation du Vieux-Montréal et du centre-ville. Si les Montréalais votent pour l’équipe Projet Montréal, peut-être que les choses changeront. Beaucoup de traditions dépassées et désormais injustifiables ne méritent d’être préservées, notamment les calèches et les rodéos.

Marc Bekoff avait écrit au maire de Montréal pour exprimer son indignation  au sujet du rodéo urbain NomadFest (extrait) :
   «Alors que la foule assistant au rodéo hurle avec enthousiasme devant le «concours» qui se déroule entre l’humain et l'animal, toute personne ayant des sentiments et étant familière avec le comportement des mammifères peut voir que l'animal est réticent, et plus encore, qu’il est terrifié, souvent blessé et plongé dans la douleur. Le seul participant volontaire au rodéo est l'humain

Notre rapport avec les animaux est appelé à changer, et cela passera immanquablement par l’éducation. Les articles ci-après indiquent que si la tendance se maintient, ce sont les enfants qui éduqueront leurs parents.   
           
«Comment se fait-il que les gens disent aimer les animaux et qu’ils les tuent?»

Marc Bekoff, Ph.D. (Animal emotions)
Le 20 août 2017 | Psychology Today

J'aime beaucoup travailler avec les jeunes et parler du comportement animal, de conservation, et de la relation humain-animal [...]. Beaucoup de jeunes s'intéressent de près à ces sujets et posent souvent des questions qui ne sont pas de leur âge. Non seulement sont-ils bien renseignés sur les comportements animaux puisqu’ils observent les différents compagnons qui  partagent leur maison, mais ils regardent aussi d’excellents documentaires à la télévision. Plusieurs sont aussi très préoccupés par la façon dont on les maltraite, ils posent des questions qui démontrent l’empathie et la compassion qu’ils ressentent envers le sort des autres animaux.
   Je fais toujours attention quand j’aborde la question ou d'autres sujets avec des jeunes, et je les laisse déterminer le cours de la discussion. Discuter de la violence envers les animaux peut être traumatisant, mais, en raison de la facilité d'accès aux médias de masse, la plupart des jeunes en savent bien plus que j’en savais à leur âge et même plus âgé. Ils posent des questions sur des animaux dont je n'ai jamais entendu parler, tel ce rare rongeur d'Amérique du Sud qu’une fillette trouvait «vraiment cool». Je lui ai demandé de se renseigner sur son nouveau «favori» et de donner une courte présentation devant la classe, ce qu'elle a fait. Un jeune posait des questions sur la durabilité, et il en savait déjà pas mal sur ce que signifie «vie durable».


Lors d’une discussion, tandis que je parlais de l’extermination des loups, Jean, âgée de 6 ans, a demandé «Comment se fait-il que les gens disent qu'ils aiment les animaux et qu’ils les tuent?», et quelques autres jeunes ont abondé dans le même sens. Ils étaient très sérieux et voulaient vraiment en parler. Cela a mené à un débat général sur les enfants et les animaux, et nous avons parlé des jeunes néo-zélandais qui, dans le cadre du programme scolaire régulier, sont poussés à tuer des animaux; ensuite ils ont dit qu’on en faisait des marionnettes et qu’on les rabaissait de toutes sortes de façons.
   Concernant la situation en Nouvelle-Zélande, tous les enfants étaient choqués et perturbés d’entendre parler du programme visant à tuer des opossums et d’autres animaux. Quand j'ai demandé si quelqu'un voulait participer, pas un seul n’a levé la main. Quelques enfants ont dit qu'ils ne le feraient pas même si cela leur méritait d’être expulsé de l'école. Je les ai félicités de leur attitude positive envers les autres animaux, et tout ce que j’espérais c’est que leurs enseignants et leurs parents soient d'accord avec eux. [Voyez les extraits du second article sur la Nouvelle-Zélande] 
[...]
   Ce que j'ai vraiment apprécié de ces discussions c’est l’attention que les jeunes portent aux sujets «chauds», et à quel point ils sont renseignés et expriment facilement et librement leurs opinions. Tout cela m'a donné espoir pour l'avenir.

Quand les gens disent aimer les animaux et leur font du mal, je suis heureux qu'ils ne m'aiment pas

Juste avant la fin de la discussion, un garçon a dit «Le mot amour signifie que vous aimez vraiment quelqu'un, non?», et une fillette a ajouté «J'aime mon chien et jamais je ne lui ferais de mal, et je serais vraiment enragée si quelqu'un essayait de le faire». Tous les enfants étaient d'accord. Plusieurs étaient vraiment confus au sujet de l'amour, et je me disais que beaucoup d'adultes le sont aussi; mais c'est un autre sujet dont on a abondamment parlé sur Psychology Today [...]. Néanmoins, entendre quelqu’un dire qu’il aime les animaux puis le voir les brutaliser et les tuer sème facilement la confusion tant chez les jeunes que les adultes. [...]  

Travailler avec les enfants est un cadeau

Travailler avec les jeunes est un cadeau, et je repense à nos conversations stimulantes longtemps après. Leur vif intérêt pour la vie des autres animaux et la facilité avec laquelle ils posent des questions, y compris celles qui sont centrées sur des sujets difficiles, est incroyablement rafraîchissant.


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En Nouvelle-Zélande les autorités scolaires incitent les enfants à tuer des animaux

La guerre contre les loups et les marsupiaux (opossums et kangourous) en Nouvelle-Zélande est épouvantable. Les féroces prédateurs humains, dans leur immense besoin de tout contrôler, de tout mettre à leur main, ne laissent pas les populations animales se réguler d’elles-mêmes. Nous choisissons d’exterminer ou de préserver des espèces selon nos humeurs. Ce faisant nous perturbons l’ordre naturel des choses. Éliminez les loups, et les populations de cervidés augmenteront démesurément. Massacrez les cervidés, d’autres conséquences désastreuses surgiront. Les rats d’égouts sont les vrais éboueurs de nos ordures et si nous produisions moins de déchets, ils seraient moins nombreux. Le principe est le même pour tous les êtres vivants : sans nourriture, on meurt. Bien sûr, ils peuvent générer des maladies et c’est pourquoi on nous a appris à nous méfier, à les craindre et à éprouver de la répulsion. Mais peut-être que si nous les exterminons, nous ferons face à des problèmes plus graves car il y a longtemps que nous avons dépassé les limites des dépotoirs. En ce moment, c’est la guerre aux écureuils à Montréal. Certains ont commencé à les empoisonner et d’autres à les manger. Saviez-vous que les écureuils contribuent largement à la reforestation? Rien à faire, nous ne comprenons rien à rien. Ce n’est pas la sagesse qui va nous mener à l’extinction...

Phalanger volant (Petaurus breviceps) ou Sugar Glider de la famille des marsupiaux, originaire du nord-est de l’Australie. Photo : David Callan

Inciter les jeunes à la violence envers les animaux : les Néo-Zélandais appliquent des principes psychologiques bien connus

Marc Bekoff, Ph.D.
Le 16 juillet 2017 | Psychology Today

Je me suis réveillé ce matin avec un déluge de courriels concernant la résolution du gouvernement néo-zélandais d’exterminer les prédateurs d’ici 2050. Bien sûr, tous les Néo-Zélandais n’appuient pas cette guerre violente contre des animaux non-humains, mais on dit que plusieurs sont d’accord.
   Dans un essai intitulé Youngsters Encouraged to Kill Possum Joeys in New Zealand (Les jeunes encouragés à tuer les opossums en Nouvelle-Zélande), Jasmijn de Boo, PDG de New Zealand SAFE For Animals (1), a écrit : «Une majorité de la population néo-zélandaise semble appuyer le programme d’extermination ‘Predator Free 2050’, qui diabolise les opossums, les rats et les hermines.» On me dit que leur nombre pourrait être aussi élevé que 98 %. [...]



Travaillons fort pour que la violence n’engendre pas la violence

Il est essentiel de lutter contre l’incitation à tuer d'autres animaux chez les jeunes. [...] En enseignant aux jeunes à respecter les autres animaux le plus tôt possible, nous pourrions voir une baisse de la violence à l'égard des non-humains et de la violence à l’égard des humains. [...]  
   Il est bien connu que la violence peut traverser les frontières des espèces et qu'il est essentiel de travailler fort pour que la violence n’engendre pas la violence. Les enseignants et tous ceux qui encouragent les jeunes à tuer d'autres animaux doivent être pris à partie, car ce qu'ils font est injustifiable et incroyablement inhumain. Quelqu'un m'a écrit ce matin : «Ils savent exactement quoi faire pour perpétuer la haine envers les animaux.» [...]  
   On doit enseigner la compassion, l'empathie et la gentillesse aux jeunes, au lieu de les pousser à tuer d'autres animaux pour le plaisir. On devrait leur enseigner que la vie de chaque individu compte. Ces leçons profiteraient à tous.


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(1) Compassion through knowledge
One of the key areas of SAFE's work is education. Since 2004 SAFE has been committed to creating a strong and effective national learning programme.

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C’est plus facile d’aimer et ça ne coûte rien : on n’a pas besoin d’armes.

L’auteur de l’article fait parler son chien Chipper (un chien de thérapie) :  

Tout ce que vous faites, je le fais mieux. Je blague. En quelque sorte. La vérité est que parfois les animaux sont plus doués que les humains pour apporter du réconfort et de la joie aux autres – en particulier aux enfants handicapés, aux jeunes délinquants et aux patients âgés atteints de démence. Vous avez probablement entendu parler de chiens de thérapie, mais saviez-vous que les chats, lapins, cochons, ânes, chevaux, dauphins, poissons, hamsters, moutons, lamas, alpagas, oiseaux et poules font beaucoup pour que les gens se sentent aimés?

The Gentle Barn est un endroit paisible en Californie où  on héberge plus de 120 animaux qui ont été gravement maltraités. On y offre des excursions privées pour les jeunes à risque. Ellie, la fondatrice, estime que «les animaux, avec leur amour sans condition et sans jugement, peuvent souvent atteindre les enfants plus profondément et plus efficacement que les humains.» Il y a simplement quelque chose de spécial à étreindre une vache ou un un cochon. http://www.gentlebarn.org/  


Un refuge pour les ânes au Royaume-Uni offre un service de proximité. Des équipes spécialement formées accueillent des personnes atteintes de démence. Leurs centres de thérapie assistée avec des ânes ont aidé des centaines d'enfants ayant des besoins spéciaux comme améliorer leur confiance et leur estime de soi, leurs habiletés motrices majeures et mineures, leur équilibre psychologique et leur sens de l'accomplissement. Le site internet explique que «même l’enfant le plus perturbé, agité ou fermé est plus détendu quand il caresse l'âne ou lui parle.» https://www.thedonkeysanctuary.org.uk/ 


Si vous voulez faire équipe avec un animal pour égayer votre communauté, mais que vous n'avez pas la chance d'avoir un âne autour de la maison, pas de panique. Un vieux chien ou chat (ou un lapin, etc.) sera parfaitement à la hauteur.

Voici des moyens pour vous et votre animal de répandre de la bonté :
– Amenez votre animal dans un centre de soins, un refuge pour victimes de violence, un accueil pour sans-abri, une école, un orphelinat, ou un foyer de personnes handicapées. Votre animal doit être amical, bien entraîné, et très propre. Certains endroits nécessitent que votre compagnon soit un animal de thérapie certifié, alors assurez-vous de ne pas vous présenter sans vous être renseigné. (Il peut y avoir une organisation à proximité qui pourrait vous prêter un ami à quatre pattes pour faire du bénévolat.)
– Accueillez temporairement un animal de refuge jusqu'à ce qu'on lui trouve un foyer permanent. Des milliers de bons chiots, chatons, chiens et chats sont euthanasiés dans les refuges à tous les jours parce que les gens n'ont pas fait stériliser leurs animaux de compagnie. Nombre d'entre eux pourraient être sauvés si davantage de personnes étaient volontaires pour les héberger un bout de temps.
– Si vous n'avez pas déjà un animal de compagnie, alors vous devriez probablement sauter dans votre voiture maintenant et aller tout droit au refuge le plus près de chez vous.

Random Acts of Kindness | April 11, 2014

29 août 2017

Sinistre humanitaire et environnemental (TX)

Cette catastrophe serait moins terrifiante s’il n’y avait pas tant de raffineries et de puits gaziers pouvant laisser échapper des résidus pétrochimiques dans l’environnement. Les Texans et les Louisianais deviendront-ils des réfugiés climatiques en raison des tornades et des tempêtes tropicales? Fuir? Mais pour aller où? Tout l’monde n’a pas un hélicoptère privé...

Houston est construite sur des marais où l’on continue de construire des édifices et des infrastructures pétrolières. Les autoroutes en béton n’absorbent pas l’eau. Les élus et les spéculateurs immobiliers et les industriels se fichent des conséquences de leur obsessive croissance économique... personnelle.

Or nous ne pouvons pas contrôler un feu qui se propage à grande vitesse à cause des vents ni les pluies diluviennes qui nous tombent dessus. Ces éléments, qu’on tente vainement d’entraver, d’enclaver, ignorent les frontières! Même un cerveau de 7W peut comprendre ça. Suggestion : remplissez votre sous-sol de rouleaux de papier essuie-tout en cas d’inondation...  

Les endroits où il fait bon vivre sont de plus en plus rares. Il reste bien sûr quelques îles paradisiaques que les élites s’approprient, notamment pour fuir les désastres qu’ils causent. Mais je ne vois rien à l’horizon pour le commun des mortels...

Image : Pawel Kuczynski

Inondations, raffineries et fracturation hydraulique 


En août 2013, la photographe Amy Youngs survole le Texas. Intriguée par ce qu’elle voit, elle prend une photo et la publie sur Flickr. Elle commente ainsi : «Vu ces étranges nouveaux paysages de fabrication humaine pendant mon vol entre Sacramento et Houston. Non pas des fermes ni des banlieues, mais plusieurs kilomètres de rectangles de terre décapés, certains avec des puits à côté, tous connectés à des routes. Je doute que les gens les voient en roulant sur les routes principales je n’en avais jamais vus mais de l’avion ils étaient très visibles. Bienvenue dans votre nouveau paysage!» 

Des internautes ont cherché et localisé les sites sur Google Maps.
Lien : google maps zoomez et vous verrez la multitude de rectangles blancs connectés à un réseau routier complexe. Nul doute que ce réseau mène à un pipeline...

Image : Google Maps.

Le site Common Sense Canadian fut le premier site à publier la photo :

An aerial photo of fracking operations in Texas taken and posted by Amy Youngs on August 3rd 2013 has caused a rumble online.

Damien Gillis | November 4, 2013

“Saw these strange new human-made landscapes on my flight from Sacramento to Houston. Not farming, not subdivisions, but many miles of rectangular patches etched out of the earth, some with pools next to them, all with roads to them. I doubt that people see these when driving on major roads – I never have – but they were very visible from a plane. Welcome to your new landscape!” 

Modern-day hydraulic fracturing was first developed in Texas’ Barnett Shale. As of 2011, the state led the nation with over 100,000 gas wells – many of which have involved fracking in recent years.

Update August 27, 2017:
The water-intensive process is being questioned as Texas faces drought conditions.


Nous avons appris à nous méfier des mille et un canulars médiatiques et photographiques si répandus sur Internet. Et c’est une excellente chose. Ainsi, certains internautes se sont demandé s’il s’agissait de puits de pétrole ou de sites de fracturation hydraulique. Elle a donc modifié son message sur Flickr :  

Aerial view of resource extraction in Texas. Are they oil, gas or fracking wells?

When I first posted, I identified these as fracking marks, but many who probably know more than I, have pointed out that these look more like gas wells or oil wells. I changed the title of the photo to show my uncertainty about the actual type of resource extraction pictured here. I am not an expert on types of resource extraction, I am an ecologically concerned artist who looks out the window of planes and notices the changes humans are making to the landscape.

To see more photos of what our new energy landscapes look like including wind farms, dams, coal plants, geothermal and solar fields visit this Flickr group I've organized called "Energy Extraction". Everyone is welcome to join and add related photos.


Visitez cette portion du site, c’est renversant :
Desert fracking (différents collaborateurs)

Un brin d’histoire.

En 2006, lors d’un boom d’extraction de sables bitumineux, le New York Times déclarait qu’il s’agissait d’une «nouvelle technique de forage». En 2009, le magazine déclarait la même chose. Qui plus est, en 1986, le NYT rapportait la contamination de puits d’eau potable causée par la fracturation hydraulique. Bref, peut-on se fier à qui que ce soit? Car en réalité, la fracturation hydraulique, utilisée à des fins commerciales, a débuté en 1949.

Fracturation hydraulique

La fracturation hydraulique a toujours été reconnue pour avoir de graves impacts désastreux sur l’environnement. À commencer par la déforestation. Aux États-Unis, des centaines d’hectares de forêt de piñon-juniper (1) ont été rasés, ainsi que le réseau routier adjacent. Les étoiles qu’on voyait autrefois la nuit au-dessus des mesas ont disparu derrière le feu des projecteurs allumés toute la nuit sur chaque site. De l’eau polluée et des déchets toxiques remplissent des dépotoirs. Le forage lui-même est violent et peut contaminer l’eau de surface, et les lubrifiants utilisés pour faciliter le forage ne sont pas bénins. Les puits conventionnels étaient remplis d’eau (parfois chimiquement traitée) et l’on ajoutait du dioxyde de carbone pour augmenter le flow – l’inondation au CO2 est connue pour causer des tremblements de terre. Les pires fracturations de l'histoire ont eu lieu en 1967, 1969 et 1973, lorsque des engins nucléaires ont explosé dans l'ouest du Colorado et le nord du Nouveau Mexique pour libérer de gaz et du pétrole se trouvant dans des formations rocheuses denses. (Données tirées d’un article de Jonathan Thompson, High Country News, 29 janvier 2012)
 (1) Pinus monophylla, pin à une feuille. L’arbre peut atteindre 15 m de hauteur et 50 cm de diamètre. Leur dissémination est assurée par le geai des pinèdes (Pinyon Jay).

Voilà comment l’industrie détruit le vivant partout sur terre.
Pas de pinèdes, pas de geais. C'est d'une tristesse (pour qui sait apprécier la beauté)

Image: Pinyon Jay Seabamirum at Flickr


28 août 2017

On est ignorants, mais on sait comment foutre le bordel

Moirage rouge sur les eaux de l'inondation dans la région de Palacios, TX, et forte odeur de produits chimiques dans l'air.

Les ouragans au pays du pétrole : une recette pour engendrer des désastres
Mother Jones, 28 août 2017

Les raffineries et les infrastructures autour de Galveston Bay gèrent environ 25 pour cent de l'industrie du raffinage de pétrole, plus de 44 pour cent de sa production d'éthylène, 40 pour cent de son alimentation en produits chimiques de spécialité et plus de la moitié de son carburant.
   Bassell Lyondell, Anadarko Petroleum et ExxonMobil ont évacué les travailleurs plates-formes de forage et d'exploitation pétrolière, qui ensemble ont déversé un total de 741 000 gallons de pétrole et de gaz pendant les ouragans Katrina et Rita.
   Les écologistes craignent que Harvey engendre des problèmes de santé publique en raison de rejets accidentels de substances toxiques, et pas seulement dans les raffineries et les centrales électriques. Dans les 30 pays où une catastrophe s’est produite, il y a des douzaines de sites superfund [Comprehensive Environmental Response, Compensation, and Liability Act, un programme fédéral chargé d’assurer le nettoyage des sites souillés par des matières dangereuses] dont un grand nombre sont essentiellement remplis de produits chimiques nocifs. Les fosses de la rivière San Jacinto, par exemple, contiennent des dioxines cancérigènes reconnues pour causer des anomalies congénitales. 
   Les écologistes soulignent avec justesse que les communautés qui vivent le plus près de ces sites – tant les superfund que les raffineries sont, de façon disproportionnée, des gens à faible revenu et des minorités. «C'est un problème de justice environnementale et sociale.»

Comme toujours, le pauvre monde paye les factures de la cupidité. Vous ne trouverez pas les résidences des frères Koch à proximité de leurs raffineries et des sites superfund...

Sur l’échiquier planétaire, tous les pays ayant des ressources pétrolières, gazières et minières risquent d’être envahis et dépouillés un jour ou l’autre. Les États ne prennent des décisions qu’en faveur des intérêts privés – qu’ils soient capitalistes ou communistes ne change rien à l’affaire.

Allez hop! Tous en Afghanistan! Les vastes réserves afghanes de gaz naturel et de pétrole : «la guerre en vaut la peine». C’est une guerre de conquête économique et de pillage, une «guerre de ressources». Même si l’Afghanistan est reconnu comme un foyer stratégique en Asie centrale, aux frontières de l’ex-Union Soviétique, de la Chine et de l’Iran, au carrefour de routes de pipelines et d’importantes réserves de pétrole et de gaz naturel, son énorme richesse minière ainsi que ses réserves de gaz naturel inexploitées sont demeurées totalement inconnues du public étasunien jusqu’en juin 2010. Une partie du plan des États-Unis et de l’OTAN est de prendre tôt ou tard possession des réserves de gaz naturel de l’Afghanistan, ainsi que de prévenir le développement des intérêts énergétiques russes, iraniens et chinois dans le pays.
~ Michel Chossudovsky, directeur du Centre de recherche sur la mondialisation, et professeur d’économie à l’Université d’Ottawa.

Alliance Chine / Pakistan :  Pékin déploie un «plan Marshall» de 55 milliards de dollars au Pakistan pour construire des autoroutes, des voies de chemin de fer, des centrales thermiques et solaires, des champs d’éoliennes, un aéroport et un port en eaux profondes à Gwadar, à quelques encablures du détroit d’Ormuz. Nom officiel : China-Pakistan Economic Corridor (CPEC). Ce corridor énergétique et routier à travers le Pakistan s’inscrit dans le programme chinois «One Belt, One Road» visant à ressusciter les routes de la soie. Le premier maillon de 57 km sera terminé en décembre. Les travaux ont commencé fin 2014 et seront achevés en 2020. Ce chantier est l’un des trente-deux projets lancés par la Chine au Pakistan depuis 2014.
~ Emmanuel Derville, envoyé spécial au Pakistan | 27 juillet 2017

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Ramenons le problème de la pollution industrielle à notre échelle :
quelles sont les conséquences sur notre environnement immédiat, sur notre vie et notre santé?

Après avoir consulté certains dossiers de Poison Papers, j’ai voulu en savoir davantage sur les perturbateurs endocriniens, car on en parle abondamment. L’industrie chimique a majoritairement contribué à perturber tout le vivant : humains, animaux, insectes, plantes, sols, cours d’eau, et bien sûr l’air.
   Les pesticides et les herbicides utilisés par les industries agroalimentaires nous mènent la vie dure depuis des décennies. Ces substances chimiques qui se terminent par ide ont une corrélation directe avec tuer qu’on retrouve par exemple dans suicide, homicide, ethnocide, génocide, écocide, etc.; ajoutons à ces substances des plantes et des animaux génétiquement modifiés (non identifiés au Canada tel ce nouveau saumon transgénique), et nous obtenons un cocktail propice à toutes sortes de réactions physiologiques. À moins de mettre du Roundup directement dans son potage, et les changements se font par l’accumulation graduelle des poisons combinés, les dégâts peuvent apparaître plus ou moins rapidement selon les individus.

Caricature : Le Monde 

D’abord aperçu du système endocrinien.

Sabotage hormonal  
Les glandes endocrines

Le système endocrinien est un grand réseau de communication qui assure le bon fonctionnement de l’organisme. Il se compose de glandes qui produisent plus de 50 hormones différentes. Ces hormones sont transportées par le sang et transmettent des ordres aux cellules. Les glandes endocrines émettent le message, les hormones le transmettent et les cellules obéissent. Les hormones régissent de cette façon plusieurs fonctions du corps : métabolisme, reproduction, sommeil, température du corps, appétit, certains comportements, etc.


L’hypothalamus
Véritable chef d’orchestre des autres glandes de l’organisme, l’hypothalamus surveille toutes les hormones qui circulent dans l’organisme. L’hypothalamus est une partie très importante du cerveau. Il émet des signaux chimiques qui commandent aux autres glandes de sécréter des hormones. Il assure le maintien de l’équilibre biologique de l’organisme. Il intervient notamment au niveau du comportement sexuel et des émotions.

L’hypophyse
L’hypophyse répond aux ordres de l’hypothalamus et organise l’émission des informations dans le corps. Aussi connue sous le nom de glande pituitaire, l’hypophyse est une glande endocrine qui se trouve dans une petite cavité osseuse à la base du cerveau, juste au-dessous de l’hypothalamus. L’hypophyse produit des hormones telles que l’hormone de croissance, l’hormone folliculo-stimulante (FSH), l’hormone lutéinisante (LH) et la thyréostimuline (TSH). Certaines de ces hormones stimulent à leur tour d’autres glandes endocrines, notamment les ovaires, les testicules et la glande thyroïde.

La thyroïde
Première glande à être reconnue comme telle par les scientifiques, la thyroïde est située sur le devant du cou. En plus de stimuler le métabolisme des graisses, des sucres et des protéines, les hormones qu’elle sécrète sont essentielles au développement correct et à la différenciation de toutes les cellules du corps humain.

Le pancréas
En plus de sécréter des enzymes digestives, le pancréas sécrète des hormones qui régularisent principalement le taux de sucre dans le sang : l’insuline et le glucagon. Le pancréas est un organe situé dans l’abdomen, derrière l’estomac.

Les glandes surrénales
Les deux glandes surrénales sont situées au sommet des reins. Elles gèrent les situations de stress en produisant de l’adrénaline et du cortisol. Elles régulent également la concentration de minéraux dans le sang.

Les ovaires
Glandes du système reproducteur des femmes, les ovaires produisent des hormones appelées œstrogènes qui agissent sur la croissance, le système nerveux central, les fonctions de reproduction, les tissus, les os, les vaisseaux sanguins et le foie. Les ovaires sont responsables de l’apparition des caractères sexuels féminins comme la formation des seins, et ils jouent un rôle central dans le cycle menstruel. Les ovaires sécrètent aussi de la progestérone, une hormone qui assure le bon déroulement de la grossesse, et de la testostérone. La testostérone agit sur la libido et, pendant la grossesse, contribue au développement du sexe du fœtus.

Les testicules
Les hommes possèdent deux glandes de reproduction : les testicules, qui sont situés dans le scrotum, sous le pénis. Les testicules sécrètent la testostérone, hormone qui fait apparaître les caractéristiques sexuelles masculines, influence la production des spermatozoïdes et gouverne la libido.

Sabotage hormonal
Science des perturbateurs endocriniens

Les perturbateurs endocriniens sont des substances nocives qui se retrouvent dans l’organisme où ils peuvent causer des problèmes de santé en déréglant les hormones. Soupçonnés d’être à l’origine de l’infertilité et de malformations, mais aussi de cancers, d’allergies, de problèmes musculosquelettiques et cardiovasculaires, les perturbateurs endocriniens suscitent une grande inquiétude chez les scientifiques.
   Les perturbateurs endocriniens agissent à des doses extrêmement faibles et leurs effets varient chez un embryon, un enfant, un homme ou une femme. Les dommages peuvent apparaître plusieurs années après l’exposition initiale. De plus, les effets combinés de plusieurs perturbateurs endocriniens sont encore mal connus.

Votre exposition
Les composés chimiques qui risquent de perturber notre système hormonal se retrouvent dans de nombreux produits et objets de notre environnement immédiat. Des aliments aux meubles en passant par les produits d’hygiène et de beauté, les perturbateurs endocriniens se cachent souvent là où on ne le soupçonnerait pas.

Pour une cuisine sécuritaire

Graphique : LP/Infographe – C. Têche; Le Parisien

Les humains sont situés tout en haut de la chaîne alimentaire. Cela signifie que les polluants accumulés par chacun des maillons de la chaîne se retrouvent dans leur corps. Qui plus est, les aliments que nous consommons sont traités puis transformés, ce qui ajoute au passage des dizaines de produits synthétiques au menu.
   Plus une espèce est élevée dans la chaîne alimentaire, plus elle concentre de polluants. Les céréales, les fruits et les légumes sont à la base de la chaîne. Suivent les animaux qui se nourrissent d’herbe, de grains et d’autres végétaux. Ils accumulent les polluants des végétaux qu’ils mangent. Enfin, il y a les carnivores qui se nourrissent d’autres animaux, comme les gros poissons qui mangent les plus petits. Les carnivores sont en haut de la chaîne et héritent de la pollution accumulée par tous les autres maillons.
   Suivant cette logique, pour éviter les polluants, mieux vaut se nourrir le plus possible de végétaux. C’est d’ailleurs une des principales recommandations de santé publique : plus de fruits et légumes, moins de viande. Et idéalement, plus d’aliments biologiques.

Les fruits et légumes
Les pesticides sont à la tête du classement des perturbateurs endocriniens : il s’agit de la famille de produits chimiques la plus représentée dans la liste des perturbateurs endocriniens et la plus étudiée. Les lois sur l’agriculture encadrent l’utilisation des pesticides, mais on en détecte tout de même des résidus dans les fruits et légumes.
   En 2004-2005, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) ont analysé quelque 500 échantillons de légumes et de fruits frais au Québec, pommes, fraises, framboises, laitue romaine, poivrons verts, tomates des champs et pommes de terre. Ils ont recensés 219 produits chimiques dans ces produits, rapportait Le Devoir en 2008, et le tiers contenaient des pesticides.
   Un constat surprenant s’est aussi dégagé : les fruits et légumes du Québec étaient plus contaminés que ceux provenant de la Thaïlande et du Brésil. Les produits du Québec dépassaient les normes admises dans 1,5 % des cas, soit six fois plus que dans le reste du Canada et plus que pour les produits importés de l’Afrique du Sud, du Costa Rica, des États-Unis, du Guatemala, du Mexique, du Chili et de l’Équateur. Les pays qui dépassent les normes plus souvent que le Québec sont la Chine, l’Inde et le Salvador.

Les poissons
De loin la plus connue et la plus étudiée, la contamination des poissons par le mercure suscite des craintes, avec raison. Toxique pour le système neurologique, le mercure est libéré dans l’environnement, au Canada et aux États-Unis, surtout par les centrales au charbon et les centrales hydroélectriques. Il s’accumule dans la chair des poissons en se fixant aux protéines.

La cuisine et les ustensiles de cuisine
Cuisiner et conserver les aliments n’a jamais été aussi facile. Des contenants en plastique aux casseroles antiadhésives, nombre d’ustensiles performants ont transformé notre façon de préparer les aliments. Mais a-t-on troqué la sécurité pour la facilité?
   Cuisiner et conserver les aliments n’a jamais été aussi facile. Des contenants en plastique aux casseroles antiadhésives, nombre d’ustensiles performants ont transformé notre façon de préparer les aliments. Mais a-t-on troqué la sécurité pour la facilité?

Les biberons
Les biberons ont fait la manchette en 2008. Le bisphénol A, un œstrogène synthétique présent dans le plastique dont ils sont fabriqués, se retrouvait dans 90 % des biberons utilisés au pays. La quantité de bisphénol A transférée dans le lait des nourrissons augmente considérablement lorsque le biberon est chauffé. Les biberons et autres produits en plastique à éviter parce qu’ils contiennent du bisphénol A sont identifiés par le symbole de récupération accompagné du numéro 7 et des lettres PC sur le fond du contenant. En l’absence de symbole, il faut contacter le fabricant pour obtenir l’information sur la matière plastique employée.

Les conserves et les canettes
Le bisphénol A se cache aussi à l’intérieur des boîtes de conserve métalliques et les canettes d’aluminium, y compris dans celles qui contiennent les préparations liquides pour nourrissons, dans le plastique dur qui en recouvre l’intérieur. Ce plastique sert à prévenir la contamination des boîtes de métal et à préserver le goût des aliments.
   Il existe des résines sans bisphénol A, mais l’industrie nord-américaine ne les a pas encore bien intégrées dans sa production. Les Japonais ont pris de l’avance en la matière, grâce à des mesures volontaires de l’industrie.

Les pellicules et contenants de plastique
Les phtalates se retrouvent surtout dans les plastiques. Ils sont aussi présents dans nombre d’emballages, pellicules de plastique ou d’aluminium.
   En présence d’aliments gras ou sous l’effet de la chaleur, les phtalates passent du plastique aux aliments. C’est souvent ce qui arrive lorsqu’un repas est chauffé au four à micro-ondes. Même les contenants de plastique désignés par les fabricants comme pouvant aller au four à micro-ondes laisseraient s’échapper des contaminants nocifs pour la santé, notamment le bisphénol A.

L’identification des plastiques
Les plastiques sont composés de différentes résines identifiées par un symbole triangulaire accompagné d’un numéro allant de 1 à 7 et d’une abréviation correspondant à la matière employée. Les symboles apparaissent sur les contenants de plastique. Seuls trois d’entre eux nous intéressent au titre des perturbateurs endocriniens.
3 V ou polychlorure de vinyle – matière plastique à laquelle sont ajoutés des phtalates.   
6 PS ou polystyrène – matière plastique pouvant dégager du styrène dans les aliments.
7 PC ou polycarbonate – matière plastique qui libérerait du bisphénol A.

Les viandes et produits laitiers
Les produits animaux consommés chaque jour exposent à une variété de perturbateurs endocriniens. Qu’ils proviennent de l’environnement de l’animal, de ses conditions d’élevage ou du traitement qu’on fait subir aux viandes et aux produits laitiers, mieux vaut être bien renseigné pour les éviter.

Les polluants persistants
Les dioxines, qui se fixent dans le gras, semblent être la source majeure de contamination environnementale des viandes et des produits animaux. Elles se retrouvent dans les sols servant à l’élevage des bovins, des porcs et des volailles, ainsi que dans les végétaux que ces derniers mangent comme le maïs, le foin, les betteraves et autres.
   Les dioxines se déplacent avec l’air et se déposent sur le sol, dans l’eau et sur les végétaux. Les efforts de décontamination des sols, notamment au Canada, semblent porter fruits : 60 % des dioxines et des furannes, un autre composé chimique nocif, sont disparus de l’environnement depuis 1990.

Les hormones de croissance
Dans les années 1980, l’Union européenne a interdit l’importation de bœuf en provenance du Canada et des États-Unis, en raison des hormones de croissance qu’ils contenaient et des dangers potentiels pour la santé humaine. Il s’ensuivit une guerre commerciale qui dure encore.
   En 2009, au Canada, certaines hormones de croissance, produites naturellement ou de manière synthétique, sont autorisées pour l’élevage bovin. Les veaux de lait ou de grain font exception, mais des tests de l’Agence canadienne d’inspection des aliments menés en 2004-2005 ont tout de même révélé chez eux la présence de ces hormones. Ces pratiques inquiètent de plus en plus les scientifiques et les dangers potentiels sont très mal connus.

Les risques de cancer
Les viandes rouges (bœuf, porc, agneau et chèvre) sont aussi associées à l’incidence de cancers et de problèmes d’obésité, surtout lorsqu’ils sont consommés en grande quantité. Il en va de même pour les viandes séchées, fumées ou salées comme le jambon, le bacon, le salami et les saucisses. Les procédés utilisés pour les obtenir peuvent libérer des substances cancérigènes.
   Des études ont montré que chez les gros mangeurs de viande rouge, les risques de cancer colorectal doublent. Elles peuvent aussi entraîner une hausse du taux de cholestérol, conduire à des maladies cardio-vasculaires et être à l’origine de la polyarthrite rhumatoïde.

L’eau

Depuis vingt ans, de plus en plus de produits pharmaceutiques et de produits utilisés pour les soins d’hygiène et de beauté sont rejetés dans l’environnement. Cela met en péril non seulement la qualité de l’eau, mais aussi la santé des gens.

Les médicaments et les hormones
À titre d’exemple, l’usine de traitement des eaux de Montréal, à Rivière-des Prairies, n’élimine que de 10 % à 30 % des résidus de médicaments. Quantité de composés, incluant des composés hormonaux, aboutissent donc dans l’eau du Saint-Laurent.
   Le système endocrinien des poissons peut être perturbé par un nanogramme (un millionième de milligramme) d’hormones dans un litre d’eau, qui diminue leur fertilité ou cause la féminisation des mâles. À la sortie de l’usine d’épuration de Montréal, on compte jusqu’à 126 nanogrammes par litre d’œstradiol, une hormone impliquée dans le développement des caractéristiques sexuelles féminines.
   Les chercheurs se sont intéressés à la présence d’hormones naturelles et d’hormones provenant des contraceptifs oraux et de l’hormonothérapie liée au traitement de la ménopause. Au Québec, on constate une consommation annuelle de 128 millions de pilules contraceptives et 107 millions de doses d’hormonothérapie.

Les ignifuges bromés
Les concentrations de polybromodiphéniléthers (PBDE) sont en hausse au Canada, principalement dans le fleuve Saint-Laurent. Au cours des deux dernières décennies, elles ont augmenté considérablement dans l’organisme des poissons des Grands Lacs, des mammifères de l’Arctique, des bélugas du Saint-Laurent et dans le lait maternel des femmes. On peut déjà voir des signes de leurs effets potentiels sur les activités de la glande thyroïde, une perspective préoccupante.

L’inquiétude sur l’eau du robinet
En plus des pesticides, les hormones, les retardateurs de flammes et les filtres solaires UV sont des sources importantes de perturbateurs endocriniens qui se retrouvent dans l’eau.
   L’eau du robinet est-elle sécuritaire? Au Québec, les produits détectés dans l’eau potable dépassent rarement les normes. Prise individuellement, chaque substance a une concentration jugée acceptable. Cependant, les normes ne tiennent pas compte des effets combinés de toutes les substances. Un verre d’eau devient un cocktail de médicaments, pesticides, PBDE et autres perturbateurs endocriniens. Les effets de cette mixture sur la santé ne sont pas connus : mieux vaut appliquer le principe de précaution.

L’eau embouteillée
Les publicités d’eau embouteillée misent essentiellement sur sa pureté. Une vaste étude américaine, publiée en octobre 2008, jette une ombre sur cette belle image.
   Un nombre étonnant de contaminants chimiques se retrouvent dans toutes les marques d’eau analysées, certains excédant même les limites légales, par exemple en Californie, ainsi que les limites fixées volontairement par l’industrie elle-même, notamment en Caroline du Nord, en Virginie et dans le Maryland.
   Si le consommateur peut connaître les méthodes de filtration et la composition chimique de l’eau de son robinet, les entreprises ne sont pas tenues de révéler celles de l’eau vendue en bouteilles.

Quelques conseils

Les fruits et légumes :
– Laver les fruits et les légumes juste avant de les consommer et privilégier les produits biologiques et locaux autant que possible.
– Ajouter au menu des graines germées de pois, de radis, de brocoli et autres, qui sont très nutritives et habituellement cultivées sans pesticides.
– Varier les fruits et les légumes pour éviter l’accumulation d’un même pesticide.
– Acheter des produits locaux pour éviter les agents de conservation appliqués sur les aliments transportés sur de longues distances et pour contribuer à la réduction des gaz à effet de serre.

Les poissons :
– Choisir des poissons végétariens, qui ne mangent pas eux-mêmes des poissons.
– Éviter les gros poissons et les plus âgés, qui sont les plus contaminés.
– Éviter les simili-crabes, simili-pétoncles et simili-crevettes, fabriqués à partir de goberge très contaminée au mercure et à laquelle on ajoute entre autres des colorants, des agents de conservation et des arômes artificiels.
– Préférer la cuisson au four, au grill et au four à micro-ondes, plutôt que la friture.
– Lors de la cuisson du poisson, retirer avant la consommation le gras fondu dans lequel risquent de se trouver les polluants organiques persistants.
– Consulter le tableau présenté dans l’article sur le poisson pour faire ses choix.

Les viandes et les produits laitiers :
– Rechercher les viandes et les volailles biologiques, idéalement élevées en liberté, ou s’assurer à tout le moins que les animaux n’ont pas consommé de sous-produits animaux.
– Manger au plus 500 grammes de viande rouge par semaine.
– Favoriser les protéines végétales.
– Choisir des viandes maigres ou en retirer le gras : de nombreux perturbateurs endocriniens s’accumulent dans les matières grasses.

Les contenants et ustensiles :
– Éviter les casseroles en téflon. Préférer par exemple les poêles et casseroles en acier inoxydable, ou enduites de céramique.
– Ne pas utiliser les poêles et casseroles dont le revêtement antiadhésif est abîmé, car elles laissent s’échapper de grandes quantités de téflon dans les aliments.
– Acheter des biberons sans bisphénol A en consultant le guide préparé par Toxic Nation, intitulé Toxic Baby Bottles in Canada: Bisphenol A Leaching from Popular Brands of Polycarbonate Baby Bottles et disponible en ligne.
– Choisir des aliments frais de préférence aux aliments en conserve.
Utiliser des contenants de verre ou de céramique dans le four à micro-ondes plutôt que les contenants et les pellicules de plastique. Plus la chaleur est élevée, plus les substances nocives des plastiques migrent vers les aliments.
– Éviter les plastiques nos 3, 6 et 7, surtout pour conserver des aliments gras et pour les chauffer.
– Se débarrasser des contenants de plastique dès qu’ils sont abîmés. Plus le plastique est usé ou altéré, plus il libère de bisphénol A et d’autres substances.

L’eau :
– Installer des filtres, si possible, pour l’eau de la maison.
– Boire de l’eau du robinet filtrée plutôt que de l’eau embouteillée, particulièrement celle provenant des cruches d’eau en polycarbonate (plastique 7 PC) et les contenants de 18 litres. Le polycarbonate pourrait laisser s’échapper du bisphénol A dans l’eau.
– Assurer un recyclage sécuritaire des médicaments non utilisés et des contenants qui en gardent des traces en les retournant à la pharmacie.

***
COMMENTAIRE : Les sources de pollution ne disparaîtront pas de sitôt; elles ont tendance à se multiplier. Néanmoins, en modifiant nos choix de consommation nous pouvons limiter un peu les dégâts. Si par ailleurs, vous adoptez un régime végétarien, ou mieux végan, si vous achetez des aliments certifiés bio (pour vrai!) et si vous préparez vous-même vos repas, l'empoisonnement sera moins rapide. Pour le reste... 

27 août 2017

Manif anti-rodéo du samedi 26 août, Montréal


Mise à jour (27 août 2017) Manif Anti-Rodéo Jour 4

«Plus d’une centaine d’activistes se sont joints à nous tout au long du week-end.
Vous êtes incroyables! Merci !!!

N’oubliez pas que les élections approchent à grands pas! Nous vous supplions d’aller voter.

Nous ne voulons pas avoir à revenir l’an prochain. L’administration Coderre doit comprendre que nous ne voulons plus jamais de rodéo à Montréal! Et il n’y a que l’équipe de Projet Montréal qui peut nous le garantir.»  

~ KARA 27.08.2017 

***
La finale : aujourd’hui (27 août), jusqu’à 14 h 
Place Jacques-Cartier (en face du 257, rue de la Commune Est)

Association Terriens et KARA :
   «Merci cher.es activistes d'avoir une fois de plus répondu à l'appel. Nous étions une centaine de militant.es à montrer notre désaccord face à la tenue du NomadFest.
Continuons à montrer à la ville que nous ne voulons plus de rodéo à Montréal, ni ailleurs au Québec. Que nous ne voulons plus de spectacles, ni autres activités promouvant la cruauté et l'exploitation animale.
   Nous devons créer un mouvement sans précédent contre l’utilisation des animaux à des fins de divertissement. Les élections approchent à grands pas! Nous devons montrer à l’administration Coderre que nous ne voulons pas de rodéo à Montréal!
   C’est inacceptable! Montréal mérite mieux!»

TERRIENS/KARA)

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Commentaire perso : si l’équipe (Joseph Willy Denis) Coderre l’emporte aux élections de novembre prochain, il faudra revenir à charge contre les rodéos et les calèches à Montréal (entre autres). Souhaitons que l’équipe Projet Montréal et Valérie Plante gagnent. La Ville a besoin d’un changement administratif radical, d’un extreme makeover...

Entrevue avec l’activiste Rocksan  
Spécial Rodéo
Veganmontréal.org  | Lundi 21 août 2017 18:38

Par Florence Scanvic

Tu peux revenir sur le début, avec le rodéo?
Depuis décembre 2016, tous les mois, il y a des gens qui se présentent aux conseils de ville et qui posent des questions au sujet du rodéo. Plusieurs organisations de défense des droits des animaux s’opposent au rodéo. Plus de 650 vétérinaires du Québec ont signé une lettre adressée au Maire pour annuler le rodéo. Plusieurs pétitions circulent dont celle de la SPCA de Montréal avec déjà plus de 26 000 signatures [27 août : 28 180]. Des vigiles anti-rodéo organisées par Association Terriens ont eu lieu toutes les deux semaines durant l’été dans le Vieux-Port. Enfin, le parti officiel de l’opposition, Projet Montréal, a à cœur la sécurité de toutes et de tous et propose des solutions progressistes en matière de gestion animalière, à commencer par sa position contre la LRP, l’élimination des calèches et l’interdiction des rodéos à Montréal.

Que sais-tu au sujet du rodéo qui va avoir lieu dans quelques jours à Montréal?
La monte de chevaux et de taureaux, le terrassement du bouvillon et la prise du veau au lasso sont des épreuves qui sont sanctionnées par les organisateurs du rodéo de Saint-Tite, les mêmes que ceux organisant le NomadFest. Ils ont décidé de ne pas programmer ces deux dernières épreuves, sûrement parce que les Montréalais ne les auraient jamais cautionnées. Lors de vigiles de l’organisation Association Terriens, j’ai régulièrement entendu : «je ne suis pas capable de voir les petits veaux se faire attraper au lasso.»

Donc on a gardé la monte de chevaux et de taureaux, c’est ça?
Exactement. Des sangles et des éperons sont utilisés pour faire réagir les animaux. Il y a des risques de blessures physiques, mais aussi psychologiques, selon le médecin vétérinaire Jean-Jacques Kona-Boun. Les éperons peuvent, entre autres, causer des ecchymoses internes. Sur ces questions, Anie Samson, vice-présidente du Comité exécutif de la Ville de Montréal et responsable de la sécurité publique et des services aux citoyens, nous a référé au guide du bien-être animal du NomadFest. Or, il y a une jument nommée Grady qui est décédée lors d’un rodéo à Saint-Tite le 28 mai dernier. Elle est morte à l’âge de six ans et entamait sa troisième année de rodéo. Le guide, qui prévoit que les chevaux doivent rester aux champs jusqu’à l’âge de cinq ans afin de leur permettre de terminer leur développement musculaire et osseux, n’a pas été respecté dans son cas…

Et au bout du compte, il se passe quoi?
Le rodéo aura lieu entre le 24 et le 27 août. Il y a cependant un comité formé d’experts mandatés par Me Alain Roy, le MAPAQ et les organisateurs du rodéo de Saint-Tite, qui aura comme mandat d’identifier les normes de conduite en matière de bien-être et de sécurité des animaux utilisés dans les rodéos au Québec. Une campagne de levée de fonds pour payer les coûts reliés au travail des experts est également en cours : https://www.gofundme.com/Rodeo-illegal-Rod-o-ill-gal  

Quels sont les points positifs du mouvement anti-rodéo selon toi?
La connexion entre plusieurs citoyen(ne)s qui s’est développée et le fait que les interventions aux différents conseils de ville portant sur le rodéo montréalais ont été diffusées et resteront accessibles via le web. Une chaîne YouTube intitulée AnimalMTL a été créée afin que toutes et tous puissent réécouter les interventions demandant l’annulation d’un rodéo à Montréal. Enfin, tout le monde peut visionner ces interventions à partir du site web de la ville de Montréal. Ce mouvement anti-rodéo est formé à la base d’activistes véganes.

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Le merveilleux groupe d’activistes qui sont avec nous depuis 3 jours. MERCI à vous tous. Photos : TERRIENS/KARA, notamment de Christelle Baccigotti.

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Nos amis canins sont d'une infinie patience...