29 novembre 2018

Catéchisme économique

Les priorités de l’administration de François Legault (CAQ) :
1. Éducation – 2. Économie – 3. Santé

La protection de l’environnement a été effleurée vers la fin du discours inaugural du premier-ministre : «La survie de notre planète est en jeu, a-t-il dit. Je ne peux ignorer ce défi de l'urgence climatique et continuer de regarder mes deux fils dans les yeux.»
   Cependant, l’urgence climatique ne coïncide pas du tout avec ses «plans audacieux» à la hauteur de ses «ambitions».
   Le 27 novembre, il avait déclaré à La Presse : Le gouvernement de la Coalition avenir Québec compte fixer des cibles «plus réalistes» pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).
   Étonnant? Non. Avec la CAQ, le Québec devient un «bar ouvert / buffet à volonté» pour les investisseurs et les entreprises (même les plus polluantes). 


Que dire du troisième lien, qui réunira les rives du fleuve, en passant par l’île d’Orléans «qu’on visite sur la pointe des pieds», comme dit le poète Christian Vézina.
   En 1970, les experts embauchés par le ministère des Transports avaient conclu qu’un passage par l’île d’Orléans exigeait «moins d’expropriations». Dans son étude livrée au gouvernement en 2016, l’expert Bruno Massicotte concluait aussi qu’il s’agissait de «la solution la plus avantageuse vis-à-vis de la faisabilité technique, de la fonctionnalité et des coûts». François Legault affirme même que le troisième lien peut devenir «un projet de développement durable», en reliant le projet de tramway de Québec à la Rive-Sud.
L’idée est stupide, et c’est une claque à un véritable joyau patrimonial du fleuve!
À lire :
Enfouissement des fils à l’île d’Orléans : un troisième lien qui surprend

Caricature : Pascal, Le Devoir 29.11.2018

François Legault pourfendait la peur du changement dont font preuve les citoyens.
Nous avons peur, à raison, de son «paléoconservatisme» à la Paul Gottfried :

Économie, fiscalité et entreprenariat  

L’économie sera la «deuxième priorité» du gouvernement, a poursuivi M. Legault, en rappelant que son Conseil des ministres compte un nombre «sans précédent» d’entrepreneurs, de gestionnaires et d’anciens dirigeants de grandes entreprises ou d’organisations. «Ils partagent tous l’ambition d’enrichir le Québec […] et les Québécois», a-t-il assuré, non «pas parce que la richesse est une fin en soi, mais plutôt parce qu’elle nous donne les moyens de nos ambitions».
   François Legault a aussi répété que son gouvernement va chercher à accroître les investissements des entreprises au Québec. Il compte y parvenir en remodelant Investissement Québec, pour qu'il devienne «plus agile, plus volontaire, plus ambitieux, plus entreprenant», en modifiant leur régime fiscal et en allégeant leur fardeau administratif.
   Le chef de la Coalition avenir Québec a aussi ramené sur le tapis son «Projet Saint-Laurent», qui vise à créer des zones d'innovation le long du fleuve. «Ces zones pourraient regrouper, dans un bel environnement, un port, un pôle ferroviaire, un campus de recherche et des entreprises innovantes», a-t-il indiqué.
   Un message clair aux investisseurs québécois et internationaux : « Sortez les projets de vos tiroirs et venez nous voir. On va vous aider à les réaliser. C'est le temps d'investir!»
   Le gouvernement compte aussi maximiser les échanges commerciaux avec les autres provinces canadiennes, mais aussi avec l'Afrique, le Mexique et l'Asie.
   Le premier ministre souhaite également que le Québec profite de son «énergie verte, abondante et abordable» pour devenir une véritable «superpuissance énergétique» pouvant aider les autres provinces et les États américains de la Nouvelle-Angleterre à se débarrasser du charbon, du gaz ou de l'énergie nucléaire.
   Lorsque le Québec aura réussi à vendre plus d'électricité, il pourra lancer de nouveaux projets de barrages hydro-électriques.

Article intégral :

Quelle sorte de campus? Quelle sorte d’entreprises innovantes? Quelle sorte de zones d’innovation le long du fleuve ou de pôle ferroviaire? On n’en sait strictement rien. En outre ce gouvernement veut autoriser les motoneiges au Disneyworld Mont-Tremblant mais aussi dans les réserves fauniques! 

À quoi peut rêver un ancien comptable sinon à accumuler et à sauver de l’argent?

Conclusion : nous pouvons compter sur l’escouade économique de la CAQ pour défigurer le Québec et le mener au suicide écologique.

Dictionnaire politico-économique

«Plusieurs grandes entreprises se rendront coupables d’activités douteuses, malgré leurs politiques de responsabilité sociale. Cela est souvent le cas de grands projets industriels dont les impacts écologiques ou sociaux peuvent être potentiellement très grands. Compte tenu de la taille des investissements en jeu, on dépensera des sommes importantes pour «vendre» les projets aux populations concernées. Politiciens et gens d’affaires chercheront à s’assurer de l’acceptabilité sociale du projet, ce qui, trop souvent, ne se traduit que par une efficace campagne de relations publiques auprès des parties prenantes – trompe-l’œil vague, à dessein, désignant à peu près n’importe quelle personne pouvant être touchée par le projet... [...] Par exemple, des citoyens et citoyennes d’une communauté pourraient se dire favorable à un investissement industriel parce qu’il créera de nombreux emplois, argument généralement mis de l’avant par les promoteurs comme par le gouvernement, mais fermeraient les yeux sur ses impacts environnementaux à long terme. L’entreprise TransCanada se débat avec à peu près tous les niveaux de gouvernement au Canada et aux États-Unis, en plus des groupes de citoyens et militants, pour faire accepter ses projets d’oléoducs transportant le pétrole extrait des sables bitumineux d’Alberta. [...] Une enquête de Radio-Canada en novembre 2014 montrait que l’entreprise a embauché l’une des plus grandes firmes de relations publiques au monde, Edelman, pour faire passer son projet. Le plan préparé visait à mobiliser 35000 citoyens influents dans leurs communautés afin qu’ils appuient publiquement le projet, notamment dans les médias sociaux, contre rémunération. Le recours à cette armée d’influenceurs montre à quel point les médias sociaux peuvent se mettre au service de la propagande pure et simple, au-delà des principes d’acceptabilité sociale (TransCanada publie d’ailleurs annuellement un «Rapport de responsabilité sociale d’entreprise»). Ces entreprises affirment désirer être de bons citoyens corporatifs, alors qu’elles ne sont rien d’autres que des entreprises, justement, parfois très peu respectueuses de la préservation des écosystèmes ou de la qualité de vie des citoyens.
   Pareillement, on affirmera que les projets industriels doivent respecter les principes du développement durable, expression vide de sens, s’il en est. Le philosophe Luc Ferry note que personne ne plaiderait en faveur d’un «développement intenable» et que l’expression est si floue qu’elle ne dit rien de déterminé. On nage en pleins bons sentiments, le moindre projet industriel ou commercial se targuant de respecter le développement durable. Malgré d’innombrables normes ou meilleures pratiques, on s’en remet généralement à une pétition de principe plutôt qu’à de véritables actions respectant les écosystèmes. L’économie verte n’est, plus souvent qu’autrement, qu’une fumisterie – les anglophones dénoncent le subterfuge par le terme greenwashing, enverdissement en français. [...]

Enverdissement...

Du développement durable à l’acceptabilité sociale pour aboutir au concept global de gouvernance, non seulement les entreprises, mais aussi les gouvernements, usent de trompe-l’œil qui cherchent à ennoblir le vocabulaire afin de faire oublier les conséquences concrètes et souvent désastreuses des projets de développement économique. Cette terminologie de l’entreprise privée a, en effet, été largement récupérée par la sphère politique. Ces concepts occultent non seulement des grands pans du réel, mais justifient également le retrait de la responsabilité publique. [...]
   La vie politique se soumet, dès lors, aux règles du management et de la gestion efficace – et, ultimement, à celles de la concurrence. On met en concurrence les diverses composantes de l’administration publique avec les entreprises privées, forçant les organismes gouvernementaux à singer la logique du secteur privé, mais surtout les coinçant dans un double rôle insoutenable : adopter les règles du privé tout en prétendant continuer à servir l’ensemble de la communauté et à préserver le bien commun. Véritable aporie, le langage lisse et neutre de la gouvernance évacuera en douce la véritable vie politique de nos sociétés.
   Éliminer le politique de la vie publique implique une annihilation radicale de la dissidence et de la pensée critique, les dogmes de la gouvernance «revêtant des airs de pensée critique». L’élément le plus fondamental de la vie démocratique se vide de sa substance, on délibère à vide. À la délibération, au cœur même de la vie politique, se substitue le choix du meilleur gestionnaire, celui ou celle qui réussira à appliquer avec le plus d’efficacité et de rigueur les règles de bonne gouvernance et l’administration la plus rentable.»

Source de l’extrait : Les passagers clandestins; Métaphores et trompe-l‘œil de l’économie; IANIK MARCIL; Éditions Somme toute 2016 (p. 128/131)

La métaphore du «buffet campagnard»
Emmanuel Delannoy, Institut Inspire (2013)

Vous êtes invité à une grande fête, par exemple pour célébrer un mariage, ou une naissance.
   Les convives s’assoient aux tables rondes installées autour d’un généreux et très appétissant buffet campagnard. L’ambiance à votre table est sympathique, la conversation s’attarde un peu quand vous constatez que la file d’attente se forme pour l’accès au buffet. Vous vous levez donc et rejoignez avec vos amis la file d’attente. Vous patientez dans la bonne humeur en continuant à discuter.
   Mais devant vous, les premiers arrivés au buffet se goinfrent, se servent et se resservent de généreuses assiettes, et partent avec les meilleurs bouteilles. Quand vous arrivez au buffet, le meilleur est déjà parti, et il ne reste plus grand chose.
   Choquant, n’est-ce pas?
   C’est pourtant ce que sommes en train de faire à nos enfants et à nos petits enfants. Ceux qui naissent aujourd’hui n’auront que les miettes du buffet. Ceux qui sont nés au mauvais endroit n’ont déjà que des miettes.
   Ceux qui émettent le plus de gaz à effet de serre sont ceux qui souffriront le moins du bouleversement climatique. Ceux qui en émettent le moins seront ceux qui en souffriront le plus.
   Ceux qui se sont goinfrés des énergies fossiles sont ceux qui auront le plus les moyens technologiques de faire face à la crise énergétique, en trouvant des solutions de substitution.
   Les populations aisées et urbaines du nord, pour qui la biodiversité n’est qu’un concept un peu abstrait, à la limite de l’esthétisme, ne souffrent pas trop de son érosion. Bien moins que ceux qui doivent y puiser chaque jour de quoi assurer leur subsistance.
   Et ainsi à l’avenant. Vous avez dit responsabilité?

Photo: ICI Radio-Canada. Plus de 17 % des enfants vivent dans la pauvreté au Canada, dont plus de 37 % d’entre eux sont issus des Premières Nations, selon un rapport du groupe Campagne 2000. On retrouve quatre circonscriptions québécoises – toutes Montréalaises – dans les 30 régions où le taux de pauvreté est le plus élevé : Ville-Marie / Le Sud-Ouest / Île-des-Soeurs, plus de 38 %; Papineau, la circonscription du premier ministre Justin Trudeau, 30 %. (Le Devoir, 19 juin 2018) M. Legault, qui est si préoccupé par l'éducation et les enfants, pourrait sûrement faire quelque chose - il est plus facile d'étudier quand on a mangé...

Des faits...  

Le monde s’éloigne toujours plus de son objectif climatique avec un fossé grandissant entre les émissions de gaz à effet de serre et l’ambition de l’Accord de Paris, alerte mardi l’ONU dans un rapport annuel sévère.
   En 2017, les émissions de GES sont reparties à la hausse, après trois ans de relative stabilité. Et 2018 devrait connaître la même tendance, avec une augmentation attendue des émissions du secteur de l’énergie (les trois quarts du total), a déjà prévenu l’Agence internationale de l’énergie.
   Selon le rapport spécial publié en octobre par les experts climat de l’ONU (GIEC), le monde doit aussi viser l’objectif 1,5 °C – et pas seulement 2 °C – s’il veut se garder d’impacts majeurs, vagues de chaleur, super-ouragans ou calottes glaciaires déstabilisées. Or à ce stade, il court vers +4 °C par rapport au niveau préindustriel, à la fin du siècle.
   Le PNUE insiste sur l’amélioration de l’impulsion au niveau national et le rôle à jouer par les gouvernements, par exemple avec «une politique fiscale soigneusement conçue [...] pour subventionner des solutions à faibles émissions et taxer les combustibles fossiles».
«Les gouvernements doivent vraiment reprendre leurs contributions, et relever leurs ambitions», souligne M. Drost, du PNUE. «Il y a tant de chemin à parcourir, et nous devons agir rapidement. Pas dans des décennies, maintenant.» 

Catherine Hours – Agence France-Presse à Paris, 27 novembre 2018

Toutefois...

Affirmant que le gouvernement canadien met intentionnellement en danger la vie de ses citoyens les plus jeunes en ne faisant «pratiquement rien» pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES), l'organisation Environnement Jeunesse souhaite intenter une action collective contre Ottawa. Au Canada, c'est le cabinet d'avocats Trudel Johnston & Lespérance, habitué des actions collectives, qui porte la cause d'Environnement Jeunesse; l'avocat Bruce Johnston agit d'ailleurs pro bono.

ENvironnement JEUnesse vs Canada

Les jeunes du Québec poursuivent le gouvernement du Canada pour son inaction dans la lutte contre les changements climatiques


Le 26 novembre 2018, ENvironnement JEUnesse, représenté pro bono par le cabinet Trudel Johnston & Lespérance, a déposé une demande d’autorisation à la Cour supérieure du Québec afin d’exercer une action collective au nom de tous les jeunes de 35 ans et moins du Québec contre le gouvernement du Canada.
   ENvironnement JEUnesse allègue que le gouvernement du Canada brime les droits fondamentaux d’une génération. Il contrevient aux droits des jeunes d’une part parce que sa cible de réduction de gaz à effet de serre n’est pas suffisamment ambitieuse pour éviter des changements climatiques dangereux, et d’autre part, parce que ses actions ne permettent pas l’atteinte de cette cible pourtant déjà insuffisante.
   Si le gouvernement continue dans cette voie, cette génération et celles à venir subiront les conséquences graves des changements climatiques, les privant ainsi de leur droit à un environnement sain et à la protection de la biodiversité, de leur droit à la vie et à la sécurité, et de leur droit à l’égalité.

Première étape d’une procédure judiciaire de plusieurs années
Pour obtenir l’autorisation de la Cour pour porter la cause devant les tribunaux, ENvironnement JEUnesse doit d’abord démontrer à la Cour supérieure du Québec qu’il existe une apparence de droit, c’est-à-dire qu’à première vue, les faits allégués, s’ils sont prouvés dans un procès au mérite, peuvent justifier les conclusions recherchées, soit que la cible et les actions insuffisantes pour lutter contre les changements climatiques briment plusieurs droits fondamentaux. 

Un mouvement mondial
Plusieurs démarches similaires ont cours à travers le monde, notamment aux Pays-Bas, où le gouvernement s’est vu forcé de se doter d’un plan concret pour atteindre sa cible climatique. Ce gouvernement est légalement tenu de réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 25 % d’ici 2020 par rapport aux niveaux de 1990. Des poursuites similaires ont lieu notamment aux États-Unis, en Belgique, en Norvège, en Irlande, en Nouvelle-Zélande, en Suisse, en Colombie et au Royaume-Uni.

S'impliquer
Nous exigeons que nos droits et ceux des générations futures soient protégés et respectés. Nous exigeons que le Canada agisse sans délai pour éviter un réchauffement climatique dangereux, au-delà de 1,5°C, comme le recommande le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC). Pour y parvenir, nous avons besoin de vous.
   ENvironnement JEUnesse invite toutes les personnes à s'impliquer afin que le gouvernement du Canada se dote d'une cible ambitieuse et d'un plan qui permette de l'atteindre. Voici trois actions qui s'appuient sur la force du nombre.
   D'autres actions et initiatives suivront. Ce n'est que le commencement.
   Nous sommes également solidaires avec les autres initiatives citoyennes pour exiger une action climatique plus forte, dès maintenant. C'est pourquoi nous vous invitons à lire et à signer le Pacte pour la transition, à appuyer la déclaration climatique de votre regroupement ou à créer la vôtre, de même qu'à endosser la Déclaration d'urgence climatique (la DUC).

Contact
ENvironnement JEUnesse
50, rue Sainte-Catherine Ouest, bureau 340
Montréal (Québec) H2X 3V4
514-252-3016 | 1-866-377-3016 (sans frais)

Déclarations climatiques (enregistrées) de candidats, juristes, ingénieurs, urbanistes, restaurateurs, etc. :

Créé en 1979, ENvironnement JEUnesse (ENJEU) est un organisme d’éducation relative à l’environnement qui vise à conscientiser les jeunes du Québec aux enjeux environnementaux, les outiller à travers ses projets éducatifs et les inciter à agir dans leur milieu. ENvironnement JEUnesse est un réseau qui valorise le développement de l’esprit critique et qui donne la parole aux jeunes engagés afin qu’ils fassent connaître leurs préoccupations, leurs positions et leurs solutions concernant les enjeux environnementaux actuels.


Ce bouddha a résisté au Camp Fire en Californie. Restons stoïques, c’est peut-être la seule manière de passer à travers l’effondrement. Il n’y aura pas d’apocalypse globale instantanée. Nous voyons plutôt de plus en plus de petites et moyennes apocalypses qui nous tombent dessus comme des plaques de domino. 

26 novembre 2018

La vicieuse influence d’Edward Bernays

«Les valeurs humaines universelles sont celles qu’on ne passe pas en contrebande de pays en pays, car elles ne rapportent rien.» 
~ Stanislaw Jerzy Lec, écrivain polonais (1909-1966) 

Notre civilisation est à la merci du capitalisme sauvage basé sur la surproduction, la surconsommation, le gaspillage et les énergies sales les plus polluantes.
   Le Black Friday (Vendredi fou) nous montre à quel point nous sommes toujours sous l’emprise des stratégies de manipulation du public d'edward Bernays dont le succès dépasse les plus grands rêves qu’aurait pu caresser le bonhomme. Selon lui, «tous les humains sont des imbéciles extrêmement faciles à manipuler et à contrôler». Et il l’a prouvé à maintes reprises. Ce psychopathe, conscient des conséquences sinistres de ses campagnes commerciales et politiques, n’a jamais éprouvé de remords, au contraire il s’en vantait.
                

Pourquoi avons-nous tant de décideurs politiques menteurs, corrompus et cupides? Pourquoi baisent-ils les pieds des tyrans financiers? Pourquoi se comportent-ils comme des criminels?

Des réponses dans ce documentaire :

Propaganda : la fabrique du consentement  

Comment influencer les foules? À travers la figure d’Edward Bernays (1891-1995), l'un des inventeurs du marketing et l'auteur de «Propaganda», un passionnant décryptage des méthodes de la «fabrique du consentement».
   Si les techniques de persuasion des masses apparaissent en Europe à la fin du XIXe siècle pour lutter contre les révoltes ouvrières, elles sont développées aux États-Unis pour convaincre les Américains de s’engager dans la Première Guerre mondiale. Peu connu du grand public, neveu de Sigmund Freud, l'auteur du livre de référence Propaganda et l'un des inventeurs du marketing, Edward Bernays (1891-1995) en fut l’un des principaux théoriciens. Inspirées des codes de la publicité et du divertissement, ces méthodes de «fabrique du consentement» des foules s’adressent aux désirs inconscients de celles-ci. Les industriels s’en emparent pour lutter contre les grèves avec l’objectif de faire adhérer la classe ouvrière au capitalisme et transformer ainsi le citoyen en consommateur. En 2001, le magazine Life classait Edward Bernays parmi les cent personnalités américaines les plus influentes du XXe siècle.
   Ce documentaire riche en archives retrace, à la lumière d’une analyse critique, le parcours de celui qui, entre autres, fit fumer les femmes, inspira le régime nazi, accompagna le New Deal et fut l'artisan du renversement du gouvernement du Guatemala en 1954.

À voir

Encore plus d’information sur les répercussions de la théorie de Bernays (quel titre formidable) :

Lobbytomie
Comment les lobbies empoisonnent nos vies et la démocratie

Stéphane HOREL *
Éditions La Découverte 2018

Lobby des pesticides. Lobby du tabac. Lobbies de la chimie, de l’amiante, du sucre ou du soda. On évoque souvent les «lobbies» de façon abstraite, créatures fantastiques venues du mystérieux pays du Marché, douées de superpouvoirs corrupteurs et capables de modifier la loi à leur avantage. Pourtant, les firmes qui constituent ces lobbies ne sont pas anonymes et leur influence n’a rien de magique. Leurs dirigeants prennent en toute conscience des décisions qui vont à l’encontre de la santé publique et de la sauvegarde de l’environnement.
   C’est cet univers méconnu que Stéphane Horel, grâce à des années d’enquête, nous fait découvrir dans ce livre complet et accessible. Depuis des décennies, Monsanto, Philip Morris, Exxon, Coca-Cola et des centaines d’autres firmes usent de stratégies pernicieuses afin de continuer à diffuser leurs produits nocifs, parfois mortels, et de bloquer toute réglementation. Leurs responsables mènent ainsi une entreprise de destruction de la connaissance et de l’intelligence collective, instrumentalisant la science, créant des conflits d’intérêts, entretenant le doute, disséminant leur propagande.
   Dans les cercles du pouvoir, on fait peu de cas de ce détournement des politiques publiques. Mais les citoyens n’ont pas choisi d’être soumis aux projets politiques et économiques de multinationales du pétrole, du désherbant ou du biscuit. Une enquête au long cours, à lire impérativement pour savoir comment les lobbies ont capturé la démocratie et ont fait basculer notre système en «lobbytomie».

* Stéphane Horel, journaliste indépendante et collaboratrice du Monde, explore de longue date l’impact du lobbying et des conflits d’intérêts sur les décisions politiques. En 2017, son travail sur les perturbateurs endocriniens - qui a donné lieu au livre Intoxication, La Découverte, 2015 - a été récompensé par le prix Louise Weiss du journalisme européen. En 2018, elle a reçu, avec Stéphane Foucart, l’European Press Prize de l'investigation pour leur série sur les Monsanto Papers publiée dans Le Monde.


Vous pouvez lire le prologue :

Le livre de recettes du psychopathe :    
Propaganda / Comment manipuler l'opinion en démocratie
Edward Bernays
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Oristelle Bonis
Préface de Normand Baillargeon
Zones (2007)

«La propagande consiste essentiellement à associer des images et des mots à forte charge émotive à une idée politique ou économique qui, en réalité, n'a rien à voir avec les images et les mots utilisés.
   Imaginez une publicité politique montrant des enfants adorables qui jouent sur une pelouse verdoyante [au ralenti, bien sûr, avec fond de musique douce] et un parent concerné disant : «Je veux que mes enfants aient un avenir sûr, une bonne éducation, et la chance d’avoir une vie heureuse [plus d'images d'enfants en train de jouer ou assis sur les genoux de leurs parents ou qui vont à l'école]. J’ai travaillé très fort pour assurer leur sécurité et j’ai peur qu'ils la perdent [notez l’émotion associée à ‘j’ai peur’].» À la fin, apparait le message : votez pour Untel.  
   Cette mini pièce de théâtre a évoqué l'enfance, la sécurité, le bonheur, l'éducation, et l'inquiétude. Rien d'essentiel n’a été dit, et les financiers derrière la pub se fichent très probablement de vos enfants, de leur éducation ou de leur sécurité. En fait, ils pourraient fort bien couper les budgets de l’éducation, couper l’aide aux enfants défavorisés, et siphonner votre argent durement gagné pour soutenir des guerres et l'exploitation. Mais peu importe – vos émotions ont déjà été subtilement biaisées de sorte que vous pensez que le bonheur de vos enfants et votre peur sont reliés à votre vote. La même annonce pourrait, bien entendu, vendre presque n’importe quoi.»
~ William Martin (Taoist Living, 2016)

 «À qui profite le crime? Aux pollueurs, évidemment! Moins les populations sont informées, moins elles se mobilisent; plus on peut polluer en paix, privatiser les profits et externaliser les coûts sociaux et environnementaux. Certains gouvernements aussi en bénéficient, il est plus facile de se faire élire sur des campagnes de peur ou des mensonges sans fondements que d’établir un programme cohérent. Et de s’y tenir!
   Le scepticisme en question ici découle peut-être d’un mécanisme de défense. Le doute est confortable, mais le confort se précarise à vue d’œil. Alors qu’il faudrait une mise en action massive et mondiale, on s’obstine encore sur la pertinence de la mobilisation. Si l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des catastrophes naturelles à l’échelle planétaire ne peut convaincre les climatosceptiques; si les données scientifiques et les preuves empiriques ne suffisent pas à démontrer l’évidence, rien ne le pourra. Nous sommes foutus. Le règne de l’opinion creuse propulsera d’autres Donald au pouvoir. Le pétrole coulera à flots, la déforestation et la désertification suivront leurs cours, l’acidification des océans s’accélérera et les millions de morts liés à la pollution crèveront en vain. Mais nous consommerons en paix.»
~ David Goudreault, travailleur social, poète er romancier québécois  
(Chronique Le réchauffement du climatoscepticisme; La Tribune, le 4 novembre 2017)  

La «taxe écologique» ou compensatoire – par exemple payer pour la plantation d’arbres afin de compenser ses émissions de GES – est une supercherie digne de Bernays, un ridicule marché de dupes.
   Comment compenser pour les espèces sauvages menacées d’extinction par la pollution et la déforestation? Avec des maternités pour éléphants, tigres, pangolins, lynx du Canada, caribou de la Toundra, lagopède des Saules, loup et sterne de l’Arctique, etc.?

Pour ajouter à l’horreur, nos municipalités vendent le moindre petit boisé à des promoteurs manufacturiers ou immobiliers, de sorte qu’on ne voit plus que des Wal-Mart, des Costco, des chaines de malbouffe comme McDonald’s, des parcs de résidences cossues pour les parvenus ou des condos bas de gamme pour la classe moyenne, et de plus en plus d’asphalte pour VUS, indispensables vu l’étalement urbain. Quant aux espaces privilégiés encore intacts, les plus beaux domaines et les meilleures terres agricoles, on les vend à des étrangers. Les pauvres? On les parquera dans des HLM construits avec des batteries de chars électriques hors d’usage – une façon de récupérer.



Le sort de 39 espèces sauvages en délibéré à Ottawa

La Presse, 29 novembre 2018; Espèces menacées

Le sort de 39 espèces sauvages canadiennes fera l'objet de délibérations cette semaine, à Ottawa, dans le cadre de la deuxième réunion annuelle du comité chargé de conseiller le gouvernement fédéral sur sa liste des espèces en péril.
   Le processus d'inscription à cette liste puis l'élaboration et la mise en oeuvre de programmes de rétablissement peuvent prendre jusqu'à dix ans, soit un délai deux fois plus long qu'initialement prévu.

Article intégral :

Par contre, quand vient le temps de saccager, on est dans l’urgence.  

Il y a 20 fois plus de déchets miniers que domestiques produits au Québec, avance une coalition

Hugo Prévost
Publié le mardi 20 novembre 2018

Une coalition de groupes environnementaux et d'acteurs politiques, dont l'organisation Pour que le Québec ait meilleure mine, pressent le gouvernement Legault d'agir rapidement pour réduire l'empreinte environnementale majeure de l'industrie minière. Selon eux, la pollution particulièrement importante générée par l'exploitation minière est méconnue du grand public.

Photo : Radio-Canada / Boualem Hadjouti. Mine à Malartic.

Plus de 100 millions de tonnes de déchets miniers seraient produits par année, soit au-delà de 20 fois ce que les citoyens et les autres entreprises d'ici rejetteraient dans les dépotoirs et autres décharges, avance le regroupement.
   La sortie publique de mardi matin survient alors que le ministère de l'Environnement du Québec, sous la direction de MarieChantal Chassé, est appelé à se prononcer sur un éventuel examen du BAPE dans le dossier de la minière australienne Sayona, qui souhaite installer une mine de lithium à proximité d'une source d'eau particulièrement pure dans la région d'Amos, en Abitibi.
   En campagne électorale, le futur premier ministre François Legault avait promis d'exiger «l'acceptabilité sociale» pour ce genre de projets, mais avait aussi souhaité que les projets miniers se réalisent plus rapidement pour accroître l'attrait économique du Québec.

Article intégral :

Damné double discours @&#$! Qu’ils se taisent plutôt que de nous mentir.

«Certains hommes ne sont absolument pas doués pour voir la vérité. Si vous saviez en revanche, comme les mensonges respirent la sincérité!» 
~ Stanislaw Jerzy Lec

23 novembre 2018

CAQ : une économie à la Mad Men

Avant d’aborder la question, je veux saluer les Sentinelles. Vivant isolée et de façon autonome depuis plus de 55 000 60 000 ans sur son île de la mer d'Andaman (Inde), la tribu refuse tout contact avec notre damnée civilisation qui n’apporte que destruction, pollution, maladies et autres calamités, dont l’évangélisation.
   Il semble que le visiteur tué par les Sentinelles voulait les évangéliser. Dans son journal de bord, qu'on aurait retrouvé, le zélé missionnaire avouait craindre pour sa vie en allant là-bas, mais il croyait que «Dieu l’aiderait».
   Le pauvre, il se mérite un Prix Darwin : les Prix Darwin (Darwin Awards) saluent l'amélioration du génome humain en récompensant ceux et celles qui se sont accidentellement retirés du patrimoine génétique global en mourant à la suite de comportements particulièrement stupides de leur part. Les prix sont donc généralement décernés à titre posthume, mais parfois à des vivants devenus stériles pour la même raison. http://www.darwinawards.com/  

Image: Seth Andrews, The Thinking Atheist https://twitter.com/thinkingatheist 

Fichons-leur la paix, ils ne causent de tort à personne. Je crains que de gros businessmen ne convoitent l’île, pour le moment protégée par le gouvernement. 

Vous m’offrez la cité… je préfère les bois; 
Car je trouve, voyant les hommes que vous êtes,
Plus de cœur aux rochers, moins de bêtise aux bêtes.
(L'Année terrible)

Et quand un grave Anglais, correct, bien mis, beau linge,
Me dit : – Dieu t'a fait homme et moi je te fais singe;
Rends-toi digne à présent d'une telle faveur! –
Cette promotion me laisse un peu rêveur.
(La Légende des siècles) 

~ Victor Hugo (1802-1885)

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Une brochette de Mad Men et Mad Women  

Pour mémoire : Mad Men a dépeint la société et la culture américaine des années 1960, caractérisée entre autres par l'homophobie, l'antisémitisme, le racisme, la corruption, le mensonge et la dissimulation, et l'absence totale de préoccupations environnementales...

Photo : Mathieu Potvin / ICI Radio-Canada

L’escouade économique de la Coalition avenir Québec (CAQ) est constituée d’affairistes compulsifs qui répètent le discours de tous nos autres partis – d’abord il faut varloper et vider le territoire de ses ressources pour faire beaucoup de cash, et ensuite on verra ce qu’on peut faire pour l’environnement qui n’est pas une priorité.
   Le programme de développement économique de la CAQ va totalement à l’encontre des mesures requises pour freiner la destruction des territoires et la pollution. Les Québécois ont élu la pire formation politique pour ce qui est de la protection de l’environnement (pire que le PLQ, il faut le faire!). Rappelons que l’argent chinois coule à flot partout où il y a des minerais (notamment du  lithium de roche parce que l’avenir est dans les batteries), des sables bitumineux et du gaz naturel à exploiter.

Certains membres du cabinet de la CAQ démontrent également qu’il ne faut pas hésiter à postuler pour un job même quand on n’a aucune expérience / compétence.

En principe, un/e ministre de l’Environnement devrait être le chien de garde de la protection environnementale. Terrifiant de voir une MarieChantal Chassé occuper ce poste.

Qui est MarieChantal Chassé, nouvelle ministre de l'Environnement du Québec?

Un texte de Thomas Gerbet
Publié le vendredi 19 octobre 2018

Elle rêve de posséder son jet privé, mais critique, dans un nouveau livre, la croissance économique effrénée. MarieChantal Chassé, qui n'a aucun bagage en environnement, incarne à elle seule les défis du nouveau gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) pour redorer son image et répondre aux exigences de la population quant aux changements climatiques.
   MarieChantal Chassé fait partie des entrepreneurs du gouvernement Legault. PDG de deux compagnies aéronautiques, l'une au Canada et l'autre aux États-Unis, la femme d'affaires de 51 ans, ingénieure, n'était pas pressentie pour le poste de ministre de l'Environnement.

 
Photo : La Presse. En 2015 elle a déclaré : «L'économie de marché stimule la cupidité et l'avidité. Une économie de partage mobilisant confiance, inclusion et équité doit être possible.» ~ MarieChantal Chassé (@MarieChantalCha) 8 mars 2015

Dans le même temps, le soir de sa victoire, la nouvelle députée de Châteauguay, qui a délogé le libéral Pierre Moreau, a promis de faire du développement économique sa «priorité» dans sa circonscription.

Photo de Barbie : Bill Kroll, pour Mattel. En 2017, lors d'une entrevue donnée au blogue Genium 360, destiné aux ingénieurs, MarieChantal Chassé parle de ses inspirations – Dominique Anglade, Véronique Cloutier, Oprah Winfrey et Hillary Clinton – et elle appelle les jeunes filles à rêver grand, comme elle. «Je me laisse aller à ce rêve glorieux d'un avion privé pour multiplier mes allées et venues par la voie des airs et à ce rêve tout simple de retourner auprès des miens en un instant pour un souper de famille tous les soirs», disait-elle.  

Article intégral :

Même si elle a travaillé pour une usine d’Alcan, je me demande si elle peut différencier le lithium de roche du gluten. Elle esquive les questions des journalistes sur l'environnement  en répétant qu’elle va se renseigner.

La ministre de l’Environnement du Québec face à une première grande décision

Un texte de Thomas Gerbet
Publié le mardi 20 novembre 2018 à 4 h 28 

La ministre de l'Environnement MarieChantal Chassé devra bientôt décider si elle soumet à l'examen du BAPE un projet de mine de lithium, situé à quelques dizaines de mètres de «la meilleure eau potable au monde» qui alimente la région d'Amos, en Abitibi, et l'usine d'eau Eska. Une coalition de groupes citoyens et environnementaux, ainsi que Québec solidaire et le Parti libéral le lui ont rappelé, mardi matin.
   La compagnie minière australienne Sayona n'a jamais caché son intention d'éviter le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) pour que son projet de mine de lithium entre le plus rapidement possible en activité. Il faut dire que sur le marché, la demande est de plus en plus forte pour ce métal utilisé dans la fabrication des batteries de cellulaires et de véhicules électriques.
   L'entreprise a délibérément réduit son plan de production à 1900 tonnes par jour pour qu'il ne dépasse pas la limite de 2000 tonnes fixées pour la tenue d'un BAPE.
   Sauf que la nouvelle Loi sur la qualité de l'environnement, entrée en vigueur en mars, est venue contrecarrer ses plans. La ministre de l'Environnement a maintenant le droit de recommander au gouvernement d'assujettir un projet au BAPE, même s'il ne répond pas aux critères. MarieChantal Chassé aura trois mois pour prendre cette décision à partir de la demande de permis qui doit se faire cet automne.
   Déjà, l'ancienne ministre de l'Environnement, la libérale Isabelle Melançon, préoccupée par ce projet, avait annoncé son intention d'utiliser son droit discrétionnaire et de demander un BAPE. Mais le 24 octobre, la nouvelle ministre MarieChantal Chassé a semé le doute sur ses intentions en refusant de s'engager.

Photo : Sayona/SNC-Lavalin. Carte du projet minier. La partie bleue en haut à droite représente l'esker. On voit qu'il est situé à 130 mètres de la mine et 40 mètres de l'aire d'accumulation des résidus miniers.

La mine à ciel ouvert de la compagnie Sayona ferait un kilomètre de longueur, 600 mètres de largeur et 200 mètres de profondeur. Elle serait située sur le territoire du village de La Motte, à 30 kilomètres d'Amos, mais surtout très proche de l'esker Saint-Mathieu-Berry, un long cordon de sable et de gravier, hérité de la fonte des glaciers, qui filtre l'eau qui s'y accumule avant de s'écouler dans une rivière souterraine.
   Dans un premier temps, la minière avait parlé d'une distance de 500 mètres séparant son projet de l'esker. Or, le rapport de consultations publié par la compagnie le 2 octobre démontre que la mine à ciel ouvert sera plutôt située à environ 150 mètres et son aire d'accumulations des déchets miniers sera à moins de 40 mètres.
   Lundi, la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine a envoyé un avis juridique à la ministre de l'Environnement ainsi qu'à son collègue des Ressources naturelles et de l'Énergie, Jonatan Julien.
   La ministre MarieChantal Chassé n'était pas disponible pour commenter. Quant au ministre Jonatan Julien, il a mis fin abruptement à une mêlée de presse, lors du Congrès, mardi, avant qu'une question puisse lui être posée à ce sujet.
   Depuis des mois, la minière affirme qu'elle ne va «jamais toucher à l'intégrité ni à la qualité de l'eau de l'esker». La compagnie connaît la réputation de cette eau, filtrée naturellement, qui a déjà obtenu le titre de meilleure eau potable au monde.

Article intégral :

Wow, ça vaut le coup : l'entreprise promet 132 emplois durant 17 ans et envisage déjà des agrandissements potentiels.

Un projet de mine en Abitibi relance un vieux débat au Québec : doit-on croire les experts embauchés par les minières lorsqu'il s'agit de protéger l'environnement?
La course au lithium met-elle l’esker en péril?

Dans la même veine :

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Les sages propos de Thomas Paine (1737-1809) nous ramènent à l’essentiel des échanges commerciaux, de la gouvernance et des droits de l’homme.
  
Commerce :
L'idée d'avoir des marines pour la protection du commerce est illusoire. C’est mettre les moyens de destruction au service des moyens de protection. Le commerce n'a besoin d’autre protection que l'intérêt réciproque que chaque nation ressent à le soutenir – il s'agit d'un stock commun – il existe de par un équilibre d'avantages pour tous; et la seule interruption qu'il rencontre vient de l'état actuel non civilisé des gouvernements, et qu'il est dans l’intérêt commun de réformer...
   Il ne peut y avoir de nation qui s'épanouit seule dans le commerce; elle ne peut que participer; et sa destruction, dans n’importe quelle de ses parties, doit nécessairement affecter tout le monde. Par conséquent, quand les gouvernements sont en guerre, l'attaque est lancée contre le stock commun du commerce, et la conséquence est la même que si chacun avait attaqué le sien propre.
   La prospérité de toute nation commerciale est régulée par la prospérité des autres. S'ils sont pauvres, elle ne peut pas être riche; et sa condition, quelle qu'elle soit, est un indice de la hauteur de la marée commerciale dans les autres nations.

Gouvernement :
On a pensé qu'il s'agissait d'un progrès considérable vers l'établissement des principes de la liberté de dire que le gouvernement résulte d’une entente entre ceux qui gouvernent et ceux qui sont gouvernés : mais cela ne peut être vrai, parce qu'on met l'effet avant la cause; car puisque l'homme existait avant le gouvernement, il y a forcément eut un temps où le gouvernement n'existait pas, et donc il ne pouvait initialement exister aucun gouverneur avec qui conclure un pacte.
   Le fait doit donc être que les individus eux-mêmes, chacun dans son droit personnel et souverain, ont conclu un pacte entre eux pour produire un gouvernement : et c'est le seul mode dans lequel les gouvernements ont le droit de surgir, et le seul principe dans lequel ils ont le droit d'exister.
   Quand n'importe quel pays du monde pourra dire : «Mes pauvres sont heureux; il n'y a parmi eux ni ignorance ni détresse; mes geôles sont vides de prisonniers, mes rues de mendiants; les personnes âgées ne sont pas dans le besoin, les impôts ne sont pas oppressants; le monde rationnel est mon ami, car je suis un ami de son bonheur» – alors ce pays pourra se glorifier de sa constitution et de son gouvernement.

Droits de l’homme :
Thomas Paine a été témoin de la traite négrière et a travaillé fort pour l’abolition de l’esclavage. Au sujet des droits de l’homme, il a dit : «Une déclaration de droits est aussi une déclaration de devoirs réciproques. Ce qui est mon droit comme homme est également le droit d’un autre homme; et il est de mon devoir de lui garantir le sien comme de préserver le mien.» (Les droits de l'homme)

20 novembre 2018

Les changements climatiques à la dure

Optimisme chrétien fondamentaliste :
«Le monde va frire, mais les eaux de la fonte des glaciers vont l’arroser.»  

«Je me demande comment l'élite se sentira quand le monde s'effondrera autour d'elle, et qu'elle réalisera qu'elle ne pourra pas acheter une autre Terre.» ~ Steven Christensen

Les Californiens subissent les effets du réchauffement climatique de manière infiniment dramatique. Pourtant, les mises en garde n’ont pas cessé de circuler – les scientifiques brandissent des drapeaux rouges depuis des décennies et le font encore.


Wikipédia : De nombreux facteurs ont conduit à cette saison des incendies de Californie en 2018 qui a été si dévastatrice. La combinaison d’une quantité accrue de combustible naturel et de conditions atmosphériques aggravées par le réchauffement de la planète a entraîné une série d’incendies destructeurs.
   Toutefois cette raison est combattue par le président Donald Trump qui a affirmé : «Les feux de forêt en Californie sont amplifiés et aggravés par les mauvaises lois environnementales qui empêchent l'utilisation massive de quantités d'eau facilement accessibles. Il est détourné dans l'océan Pacifique». Il a également appelé à «couper les arbres» pour empêcher la propagation du feu (Must also tree clear to stop fire from spreading!).

Caricature : Serge Chapleau | La Presse, 23 juin 2018. L’élection de Donald Trump démontre une chose, c’est qu’il ne faut pas hésiter à postuler pour un job même quand on n’a aucune expérience / compétence. Non seulement incompétent, l’homme est d’un obscurantisme et d’une vulgarité obscènes, sans parler de ses propos incendiaires.

Noah Diffenbaugh, professeur à l'université Stanford et spécialiste de l'Earth system science, a déclaré que les conditions atmosphériques des incendies de Californie devraient s’aggraver à l’avenir en raison des effets du changement climatique en Californie et que «Ces dernières années la Californie a été très cohérente avec les tendances historiques en termes d’augmentation des températures, de la sécheresse et du risque d’incendie de forêt». D'autres experts s'accordent pour dire que le réchauffement climatique est responsable de ces conditions météorologiques extrêmes. Le réchauffement de la planète a entraîné des températures plus élevées et moins de pluie, créant un paysage plus sec qui a permis aux feux de brûler plus longtemps et plus fort. En outre, la Californie du Nord et la vallée centrale ont connu une augmentation drastique des polluants atmosphériques au plus fort des incendies du mois d'août.
Source :

La qualité de l'air en Californie : les incendies dévastateurs mènent à un nouveau danger

Les incendies qui ont ravagé de vastes régions de la Californie présentent un nouveau danger pour les habitants : le nuage toxique dense et enfumé est l'un des plus polluants au monde.

Photo: Jim Wilson/The New York Times. La fumée du «Camp Fire» stagnant à Oakland, Californie

Vendredi (16 nov.), les habitants du nord de la Californie, sous l'effet du smog, se sont réveillés en apprenant que leur niveau de pollution dépassait celui des villes de Chine et de l'Inde qui comptent régulièrement parmi les pires.
   La recherche sur les effets à long terme des grands feux de forêt sur la santé est encore nouvelle. Mais un corpus croissant de données scientifiques montre comment les particules minuscules inhalées provenant de feux peuvent se nicher dans les tissus pulmonaires et nuire au système immunitaire.
   Le corps réagit avec zèle à ce qu'il considère comme une présence étrangère, et les effets peuvent durer des années en incitant le corps à réagir de façon excessive lorsqu'il rencontre une irritation pulmonaire ultérieure, a déclaré le Dr Kari Nadeau, pédiatre allergologiste à Stanford.
   Comme autre tactique, les cellules immunitaires réagissent aux particules étrangères en les arrosant de toxines pour les détruire. Ainsi, une telle mauvaise qualité de l'air peut provoquer une réponse immunitaire si forte qu'elle peut déséquilibrer le délicat réseau de l'organisme, en particulier chez les personnes prédisposées à l'asthme ou aux allergies.
   Les chercheurs affirment que les changements climatiques entraînent ce genre de problèmes de santé avec les feux de forêt, mais aussi avec des saisons de pollinisation  prolongées, des tempêtes de poussière et d'autres événements qui affectent la qualité de l'air.
   «Nous sommes en train d'établir un point de bascule dans le système immunitaire, ce qui mène à plus d'inflammation et de maladies», a déclaré le Dr Sharon Chinthrajah, pneumologue et allergologiste à Stanford, parlant de la façon dont le changement climatique a augmenté la pression sur les défenses humaines.


Incendies en Californie : l'avenir semble de plus en plus sombre pour des milliers de Californiens du Nord qui se sont retrouvés sans abri

Le «Camp Fire» survenu près de Paradise le 8 novembre dernier a ravagé près de 57 500 hectares dans le nord de l'État. L'incendie est le plus meurtrier de l'histoire californienne avec 79 morts (19.11.2018), et près d’un millier de personnes encore manquantes.

Photo: Marcus Yam / Los Angeles Times. Les évacués du Camp Fire ont installé un village de tentes dans le parking de Walmart à Chico, Californie.

Et il y a tous les brûlés vifs et les morts qu’il est impossible de dénombrer : oiseaux, animaux sauvages, animaux prisonniers des zoos, chevaux, bétail, animaux de compagnie (chiens, chats) abandonnés ou errants, etc. Panique et impuissance. Quand on est encerclé par les flammes il est impossible de fuir.



Ensuite, songeons à toutes les substances brûlées provenant des maisons, des fermes, des industries, etc. – bombonnes et conduites de gaz, matière plastique, métaux, véhicules, particules de toutes sortes, aspersions de produits toxiques destinées à stopper les flammes, etc. – dont les émanations sont charriées par les vents. C’est quoi l’apocalypse sinon des désastres de cette ampleur?

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Chez nous – ne craignez rien, tout est sous contrôle... enfin presque. 
Avec l’augmentation des cargos pétroliers/gaziers circulant sur le fleuve Saint-Laurent et dans les Maritimes, nous risquons de voir de tels «incidents» se multiplier, c’est évident.  

Un navire pétrolier au large des côtes de Terre-Neuve déverse 250 000 litres de pétrole brut

Malone Mullin - CBC News | 17.11.2018

Photo : Husky Energy. Une fuite provenant d'une conduite d'écoulement vers le SeaRose, vue sur cette photo, ne peut être contenue tant que les conditions océaniques ne se sont pas stabilisées, dit le Petroleum Board.

Le SeaRose a été fermé plus tôt cette année après que le bureau pétrolier eut découvert que Husky avait violé les protocoles d'exploitation lors d'une quasi-collision avec un iceberg en 2017.
   Lors de cet incident, à l'approche de l'iceberg le navire n'avait pas correctement débranché les conduites utilisées pour le remplissage des hydrocarbures.
   Plus de 80 membres d'équipage et 340 000 barils de pétrole se trouvaient à bord du navire à ce moment-là, selon le Petroleum Board. Une enquête a montré que la décision de ne pas se déconnecter était «motivée par des raisons économiques», selon des documents obtenus par CBC News à l'époque.