31 octobre 2012

Il s’en passe des choses



La faim rampe, même dans les pays dits riches 

Bilan-Faim Québec 2012

Montréal, le 30 octobre 2012 – Les résultats de l’enquête Bilan-Faim Québec 2012 démontrent une augmentation significative de 17 % depuis l’an dernier des paniers de provisions donnés à chaque mois à des québécois en situation de pauvreté. Dans un mois typique, les organismes desservis par les membres Moisson du réseau des Banques alimentaires du Québec répondent à plus de 1,8 million de demandes (provisions, repas et collations) d’aide alimentaire d’urgence. Près de la moitié des bénéficiaires de cette aide sont des familles avec enfants (48,4 %).

«Bien qu’il puisse paraître surprenant de retrouver de tels résultats au Québec, il s’agit de la réalité d’un nombre trop élevé de québécois. Cette augmentation année après année des personnes ayant recours à l’aide alimentaire est inquiétante mais démontre hors de tout doute à quel point le travail des membres des Banques alimentaires du Québec est essentiel», affirme Zakary O. Rhissa, directeur général des Banques alimentaires du Québec.

Selon l’étude Bilan-Faim Québec 2012 :
• Les familles avec enfants représentent près de la moitié des ménages auxquels répondent les banques alimentaires (48,4 %);
• 14,6 % des bénéficiaires des banques alimentaires chaque mois au Québec effectuent une demande d’aide pour la première fois;
• 9,9 % de ceux qui reçoivent l’aide d’une banque alimentaire ont un revenu provenant d’un emploi actuel ou récent;
• La proportion des femmes aidées a fait un bon de 8 % comparativement à l’an dernier (48,9 % en 2012 vs 40,9 % en 2011);
• En mars 2012 (la période couverte par l’étude), 51,9 % des organismes nous ont rapporté une augmentation de leur clientèle.
Version complète du rapport Bilan-Faim Québec 2012 disponible au : www.banquesalimentaires.org/BilanFaimQc2012

***
Source : Radio Canada, nouvelles : Un nombre croissant de Canadiens a de plus en plus recours aux banques alimentaires

Plus de 882 000 Canadiens ont fréquenté une banque alimentaire en mars 2012, une augmentation de 2,4 % par rapport à l'année précédente, selon l'étude annuelle de Banques alimentaires Canada dévoilée mardi. Le nombre de Canadiens qui ont recours aux banques alimentaires a bondi de 31 % depuis le début de la récession en 2008.

Les enfants et les jeunes représentent 38 % des utilisateurs de banques alimentaires, alors que les bénéficiaires de l'aide sociale, les membres des Premières Nations et les familles monoparentales sont également dans le besoin.

COMMENTAIRE

Les épiceries à grande surface et les restaurants gaspillent des quantités faramineuses de nourriture en raison d’un prétendu «manque de fraicheur». Certains donnent, mais ils sont rarissimes. On bloque cette forme de récupération sous des prétextes aussi aberrants que l’insalubrité possible. Je ne comprends pas.

***

Sandy et le nucléaire

Je me souviens d’un ami clairvoyant (maintenant décédé) qui m’avait dit en 1992 que ce qu’il craignait le plus en matière de catastrophes c’était la possibilité d’une fuite nucléaire provenant du Vermont. Il me décrivait des scénarios apocalyptiques (comme au cinéma!) et je peux vous assurer que le Québec mangeait une méchante claque. Comme on dit, c’est peut-être à nos portes.

À l’époque, je n'étais pas inquiétée outre mesure et j’ai oublié. Mais le passage de Sandy a rouvert le fichier. J’ai même failli écrire dans mon dernier message «j’espère qu’on fermera les centrales nucléaires des états américains du nord-est». Et, il y en a suffisamment pour générer des catastrophes hors de proportion : Oyster Creek New Jersey; Millstone Waterford Conn.; Vermont Yankee Brattleboro, Vt.; Limerick Philadelphie; Peach Bottom, Pennsylvanie, pour ne nommer que celles-là.

Commentaire d’un internaute américain :
«Que se passera-t-il si 240 incidents semblables à Tchernobyl ou Fukushima se produisent en Amérique du Nord, ainsi que d’autres tout autour de la planète? Si pareille chose se produit, fuir et essayer de survivre quelque part sera sans doute la meilleure initiative… jusqu’à ce qu’un premier nuage radioactif, provenant d’une centrale près de chez-vous, se mette à flotter au-dessus de votre tête.»

On peut espérer que rien de semblable ne se produise, mais il faudrait que les «décideurs» des deux côtés de la clôture y voient immédiatement

Impressionnant! - photographe inconnu
 

 
***
Au chapitre du «Nobody Cares», on peut dire que les Haïtiens y goutent puisqu’on les laisse patauger tous seuls - ou à peu près - avec les conséquences de Sandy. Simplement horrifiant.

29 octobre 2012

Ce climat orange…


À l’approche de l’Halloween (où tout devient orange), qui marque le passage de la lumière vers l’ombre, de la vie vers la mort (Toussaint), la décoloration de la nature et peut-être la nôtre, l’ouragan Sandy arrive telle une curieuse coïncidence.
 
Invitation d’un internaute américain : J’ai lu beaucoup de messages sur Internet concernant la façon dont Sandy a pu être programmée par HAARP – qui a la réputation de jouer avec les conditions climatiques en vue de créer des bouleversements géopolitiques/économiques. Ce stratagème menace une quantité massive d’innocentes vies et de propriétés. Je pense qu’il est urgent de contrebalancer. J’invite donc les gens orientés «Lumière» à charger l’atmosphère de Lumière et d’Amour, en espérant que le pouvoir de la Lumière minimise les effets de cette catastrophe. Plus nous serons nombreux, plus nous pourrons avoir un impact bénéfique… 

Commentaire : qu'il s'agisse d'une catastrophe naturelle ou programmée ou due à nos bourdes environnementales, l'idée de contrebalancer est bonne; en tout cas, ça ne peut pas nuire...

Grands et petits dieux font la pluie et le beau temps…
 
La terre est une sorte d'école, ou un champ de pratique, pour apprendre à créer. Le groupe d’âmes qui s’y affaire depuis plusieurs millénaires semble piétiner … et si la tendance se maintient, peut-être faudra-t-il remettre les compteurs à zéro et refaire nos classes? Hum...

Ce que les mouches sont pour des enfants espiègles, nous le sommes pour les dieux : ils nous tuent pour leur plaisir; Dès que nous naissons, nous pleurons d’être venus sur ce grand théâtre de fous...
~ William Shakespeare

***

Questionnements
Jane Roberts, 1980

Cette immense propriété,
ciel et terre,
entourée de galaxies,
semble soudain miniature,
un monde de jouets
dans un vaste espace intérieur,
jamais extériorisé,
une cellule minuscule gentiment logée
au milieu d'un front cosmique,
nos cimes arborescentes
les terminaisons nerveuses
du cerveau d’un dieu,
ses pensées comme des feuilles virevoltant,
qui montent et descendent et chutent
sur le sol fertile de l'esprit.

Vision étrange!
Mais supposons que nos saisons représentent
l'agitation cellulaire d’un quelconque
esprit global,
et que chaque été n’est qu'un message
qui clignote entre des neurones
aussi immenses que des étoiles
pendant que nous
vivons quatre-vingt-dix jours et nuits
au bas-fond
du rêve d'un dieu.

Et qu’en est-il de nous, si désinvoltes,
les yeux de notre âme s'ouvrant sur les choses terrestres?
Sommes-nous des dieux miniatures,
hébergeant en nous
des créatures qui se rencontrent
dans le tourbillon de nos tissus
qu’elles voient comme des mondes?

Mes pensées estivales
font-elles  en sorte que les arbres portent fruits
et que les lilas fleurissent
dans le paysage cellulaire de ma peau,
où des êtres-jouets
arrachent mes fleurs de pommiers
et grignotent
mes fruits jusqu’au cœur?
Est-ce que mes rages
causent des tempêtes terrifiantes,
secouant la voûte du cerveau,
et faisant courir les poupées vers un abri?
J'espère que non.

Pourtant, nous tuons des fourmis
qui vivent juste sous nos pieds,
et un seul pas
peut anéantir un village complet de fourmis,
mais nous prenons pour acquis
que leur vie est si courte
qu’elle ne leur manquera pas.
Néanmoins, cela fait réfléchir :
les fourmis nous appellent-elles Destin?

Le tonnerre est-il réellement
la voix d’un dieu
empiétant sur notre univers,
se propageant en lourd grondement
qui fendra nos nuages?
Et nos chuchotements tombent-ils
comme des gouttes de pluie en d'autres mondes,
ou tombent-ils dans le sol
devenant des graines qui pousseront?

Folle spéculation?
Non. Assise ici, une fois,
j'ai entrevu des formes gigantesques
à la périphérie de l'univers,
nous observant discrètement et furtivement
comme pour ne pas déranger
notre réalité.
Elles se mélangeaient à la terre et au ciel,
cependant trois grandes fenêtres me montrèrent 
un torse incomplet sur lequel se superposaient
des maisons, des arbres, et des rues.
J'ai dû regarder par deux fois juste pour voir
où ils fusionnaient.
À l'instant même, les pièces ont rétréci,
et je sentais que notre monde, petit, tout douillet,
était suspendu dans un gigantesque espace intérieur,
et je me suis redressée, inquiète.
Les formes avaient disparu.
Les pièces reprirent leur état normal,
mais je les avais vues à travers d'autres yeux,
et cette vision
s’imposait toujours.

Or, si notre vie est si infime,
comment se fait-il que nos amours et nos haines
émergent de façon si extrême,
qu'une journée semble si longue
qu'elle ne finit plus,
ou qu'un un mot
puisse frapper si vivement
qu’il fait monter les larmes?
Que vaut cette expérience?
Quels sont les centres de pouvoir qui se croisent
de sorte que nous vivions, vous et moi, comme chaque fourmi?

En fait, au moment où j'écris,
une fourmi,
file à toute allure sur le sol,
comme absorbée par une entreprise,
ses pattes courant aussi vite que possible,
à travers le tapis-continent de la cuisine
jusqu’aux parois du mur-montagne.
Comme cette pièce doit paraître massive,
ses meubles
ses luminaires au firmament
familiers mais étrangers;
même une fourmi sait qu'elle n'est pas seule,
et que la pièce sert à d'autres activités
qui se déroulent autour d’elle en tout temps;
ce qui est une évidence lorsque,
par exemple, une fourmi grimpe
sur le couvercle d'un pot et que je la fais tomber,
ou bien qu’elle erre dans l'évier
au moment où l’eau coule du robinet.
Parfois, ma main de géante la sauve,
en la laissant ramper dessus, puis en la secouant pour la libérer;
parfois distraite, j'oublie, trop tard,
et je la vois succomber à son sort.

Pourtant, les fourmis connaissent des recoins secrets
et des crevasses,
qui me sont inaccessibles,
et les troubles intérieurs et les préoccupations continuent
à quelques centimètres à l’intérieur de la sculpture blanche.
Des joies et des angoisses miniatures
frémissent et s’élèvent
chez les générations de fourmis et de mouches,
juste à la surface de mes journées,
et dont je n’ai pas du tout conscience.

Même mon chat est un géant poilu
pour une fourmi,
un obstacle à contourner prudemment
comme une montagne
qui risque de s'effondrer
à tout moment.
Alors, peut-être que l'univers
a des buts différents des nôtres,
et que les arbres, la terre et même les étoiles
sont les meubles
d’un autre type de galaxie
que nous appréhendons.

If We Live Again
Or Public Magic and Private Love
Poetry by Jane Roberts
Prentice-Hall, 1982

Adaptation/traduction Boudabla – original anglais : http://situationplanetaire.blogspot.ca/2011/05/wonderings.html

27 octobre 2012

Patricia Deslauriers trio et Richard Desjardins



Patricia Deslauriers trio : en hommage à Richard Desjardins.
Trop superbe! À savourer, note par note. Il n'y a pas que les cordes des instruments qui vibrent, les nôtres aussi!  

Le trio de jazz :
Patricia Deslauriers, contrebassiste, chef d’orchestre, arrangeure et compositrice, accompagne les plus grands artistes d’ici et d’Europe depuis 20 ans. Guy St-Onge réalisateur, arrangeur et chef d’orchestre, a collaboré avec des artistes tels que Michel Legrand, David Bowie et certains des plus grands Orchestres Symphoniques de la planète. Paul Brochu est reconnu par ses pairs comme le meilleur batteur au Canada; il s’est illustré, entre autres, avec UZEB, Gino Vannelli et Michael Brecker.

«Il y a beaucoup de substance dans l'oeuvre de Richard Desjardins. Ce qui n'est pas facile, c'est de pouvoir rendre la poésie et le respect qu'on éprouve pour son oeuvre. Je pense qu'on y est parvenu et je le dis sans prétention aucune. Le respect et l'amour que nous portons à sa musique et ses mots ont été à la base de notre réussite.»
~ Patricia Deslauriers

Album Lucky lucky - chansons adaptées :
335 Nord / Le saumon / Dans ses yeux / Jenny / Lucky Lucky / Elsie / Notre Dame des Scories / L’homme-canon / L’Effet Lisa / Tu m’aimes-tu

26 octobre 2012

Les oubliés des catastrophes

Septembre 2012 – Vallée de l'Okanagan, Colombie-Britannique. Photo : PC/Jeff Bassett

Feux de forêt; statistiques canadiennes par province (celles où il y en a le plus)
Ontario  2010 : 797 – 2012 : 1444
Alberta  2010 : 893 – 2012 : 1408
Colombie Britannique 2010 : 1133 – 2012 : 1334
Québec  2010 : 512 – 2012 : 766

Au total près de 5000 feux en 2012 – c’est beaucoup…
 
Parfois en tapant un mot clé, parmi les suggestions, un site nous attire et glisse automatiquement dans nos favoris. Ce fut le cas pour le site de l’écrivaine Elyane Rejony. Tout comme elle, à chaque fois que je vois des grands feux de forêt, je songe aux personnes bien sûr, mais aussi à la panique et à la souffrance qu’éprouvent également les animaux grillés vifs. Ça me bouleverse... Le pire c’est que la plupart du temps, ces feux sont dus à la négligence d’un campeur, d’un fumeur, ou à la malveillance d’individus inconscients.
 
Deux poèmes d’Elyane Rejony à méditer…
[Site : http://elyane.rejony.pagesperso-orange.fr/elyanerejony/index.html]

Incendies en Catalogne en juillet 2012
Samedi, 4 août 2012 

(…) Je pense beaucoup à ces gens morts, poursuivis par les flammes, sans issue. Je pense à ces gens qui ont vu brûler leur maison. A ceux qui ont eu très peur, qui s'en sont sortis, qui ont abandonné leur véhicule pour fuir. La douleur humaine se partage «naturellement», surtout lorsqu'elle est servie en spectacle sur un plateau au moment de l'apéritif.

Je crois que l'empathie réelle ne doit pas se contenter de notre anthropocentrisme culturel. Mes pensées empathiques se tournent aussi vers les êtres les plus humbles, les plus oubliés. Les animaux souffrent autant que nous en brûlant. Je pense à leur détresse et à leur douleur : comme nous ils ont peur, ils essaient de fuir mais parfois ils sont attachés ou enfermés. Et ils ont mal, et ils hurlent, comme les humains qui se consument.

On nous parlera peut-être, en passant, des milliers de «bêtes» qui rapportent de l'argent (et encore), et je comprends bien l'intérêt légitime des hommes.

Dans notre monde où la sensiblerie est bien plus vilipendée que le cynisme ou la cruauté, il ne me paraîtrait pas superflu d'évoquer, en passant, le fait que de nombreux êtres vivants sont morts dans les incendies. Juste pour rappeler que les êtres humains ne sont pas les seuls êtres vivants de la planète. Mais que vaut un être vivant s'il n'est pas un humain ? Rien du tout. Notre société se moque déjà de la vie humaine, alors pensez, les animaux…

On nous répète en boucle que la prise de conscience écologique avance, que l'humain comprend enfin l'importance du reste de la nature en dehors de lui. L'environnement, les biotopes, la faune, la flore…Tu parles !

Mon avis de poète paraîtra peut-être étrange à ceux qui oublient que les animaux ont un cerveau, un système nerveux, et qu'ils souffrent, qu'ils ont peur, comme nous. Dans le regard éperdu d'un chien ou d'un chat recueilli, on peut lire la reconnaissance et l'affection, que l'on ne voit d'ailleurs pas briller dans les yeux de tous les humains. Alors?
Les poètes sont là pour faire penser à ce qui s'oublie facilement. Je n'aime ni le racisme, ni le sexisme, ni l'espécisme.


J'ai écrit, il y a des années, ce petit texte, pour ne pas oublier les détails «inutiles».

Flammes
Dans le grand incendie des collines, dévoreur de sève et de sang,
Sous les hurlements sauvages du feu
personne n'entend
crépiter les souris, les musaraignes au fin minois,
brûler vivants les petits lézards, les orvets et les salamandres,
les biches, les marcassins, les blaireaux, les furets,
s'étouffer les oisillons au nid,
craquer les tortues calcinées, les fourmis consumées,
les coccinelles carbonisées,
Suffoquer les petits lapins épouvantés dans leur abri,
personne n'entend
Milliers de victimes minuscules,
vivantes, muettes
Humbles vies palpitantes d'espoir
comme nous,
effacées du monde sans ménagement
effacées de la vie
et du monde vivant
sans empathie
oubliées des journalistes et des bilans
niées
effacées
ignorées des braves gens.
Braves gens.



D'après les premières enquêtes, le feu serait parti d'un mégot … Un mégot. Un humain serait donc responsable du désastre. Mas il a droit, lui, par sa seule nature d'humain, à l'empathie humaine. Pourtant les animaux, que nous méprisons officiellement, puisqu'ils n'ont juridiquement que le statut d'objet, ne jettent jamais de mégot.


 
Les oiseaux de Fukushima
Mars 2011

Le printemps arrive dans nos garrigues sèches, une petite averse éveillera les graines,
Les cystes reverdissent, le buis embaume, le parfum des herbes mouillées sent bon la vie,
Le chant inlassable des mésanges bleues annonce la tiédeur des matins, il fait bon sur la Terre.
Là-bas, à Fukushima, les oiseaux innocents volent au ciel inquiet.
Innocents oiseaux
Qui ne savent rien des réactions en chaîne, des sites nucléaires, des ambitions humaines.
Innocents oiseaux qui volent en ciels d’estampes dans l’air contaminé,
Ils voulaient faire leur nid, perpétuer la vie, simplement.
Pourtant ils vont mourir. Ils mourront sans savoir, sans rien voir.
Ou bien auront-ils vu les enfants innocents pourvus de dosimètres,
Les paysans qui se suicident, les réfugiés sans espoir,
Les mères en pleurs, les maisons abandonnées pour toujours
Dont les fenêtres vides, comme des yeux crevés, accueilleront bientôt
Une jungle de branches aux feuilles déformées,
Un chien mort de faim au bout de sa chaîne, les troupeaux abattus…
L’envol des oiseaux jaillit dans la mort sournoise qui habite l’espace,
La mort invisible attend leurs ailes vives, sur les collines douces, inhabitables
Où les cerisiers en fleurs sourient aux vies perdues
Où les lianes recouvriront bientôt les routes désertées.
Innocents oiseaux qui voulaient juste vivre
Vivre
Comme tous les vivants.
Ils ne savaient rien des radionucléides ni de leur radio-toxicité.
Mort nucléaire invisible
Souffle obscène de transparence sur maisons de papier
Mort impalpable sur les rizières où le ciel allume ses rubans
Mort sournoise qui rôde sur les colonnes rouges des temples éternels
Mort toute puissante, sur terre, dans l’air, dans l’océan,
Mort inévitable
Mort nucléaire créée par l’intelligence démesurée
De savants trop sûrs d’eux, bien loin des chants d’oiseaux.
Arrogance criminelle imposée à la Terre entière
Et au ciel immense où les oiseaux veulent seulement vivre,
Vivre
Comme tous les vivants.
25 ans avant Fukushima, les oiseaux de Tchernobyl déjà tombaient des nues.
Le Nucléaire, industrie d’avenir ? Avenir d’amnésique.
Combien faudra-t-il de désastres pour arrêter la folie humaine ?
Nous voulons juste vivre
Vivre
Dans la beauté du monde et le souffle sacré des hirondelles
Sous les grands silences bleus du ciel.
Qui a protégé la vie à Fukushima ?
Qui protège nos vies ?
Qui ?

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24 octobre 2012

Wat is rong wit you?


Wat is rong wit you?
 
Wy you ask questions?
 
Life simple.
 
We eat, drink, f..., make children, sleep, work to pay tings.
 
Big money? No money?
 
No difference, all same ting.
 
Dat’s it.
 
:-)

23 octobre 2012

Végétalisme et crise

Une communauté végétalienne défie la crise grecque
Par Deepa Babington et Lefteris Papadimas
Reuters – 2 sept. 2012


Photo 23 juillet 2012 / REUTERS / Deepa Babington : Apostolos Sianos, 32 ans, un des quatre co-fondateurs du Mont Telethrion, une communauté autosuffisante à Aghios, sur l'ile grecque d'Eubée, au nord-est d'Athènes.

AGHIOS, Grèce (Reuters) - Il y a deux ans, quand ils ont vu Panos Kantas et trois de ses amis débarquer d'Athènes pour lancer une communauté autosuffisante, vivre dans des yourtes et faire pousser leurs propres légumes, les habitants du village d'Aghios, sur l'ile grecque d'Eubée, au nord-est d'Athènes, n'ont pas caché leur surprise.

En Californie ou en Scandinavie, cette initiative n'aurait pas fait autant de bruit. Mais dans un pays où la question écologique n'existe qu'en ville, dans l'arrière-pays grec, très conservateur, elle a éveillé les soupçons des locaux et causé l'hilarité de beaucoup.

Aujourd'hui, ce sont les quatre amis qui rient.

"Il y a encore deux ans, tout le monde pensait que nous étions fous. Mais ce n'est plus le cas", se félicite Panos Kantas, un ancien programmeur informatique âgé de 29 ans qui a cofondé le projet Mont Telethrion. "La crise a validé un constat qui nous semblait évident, et qui l'est maintenant pour tout le monde."

Les débuts sur ce mont abrupt, face à la mer, n'ont pas été évidents, entre le feu de bois pour se tenir chaud l'hiver et l'inquiétude des villageois alentour qui pensaient qu'ils communiquaient avec l'espace.

Aujourd'hui, la communauté végétalienne compte entre 15 et 20 enthousiastes, membres à plein temps, et, alors que la crise économique grecque ne cesse de s'aggraver, des dizaines de personnes sont venues se renseigner pour éventuellement les rejoindre.

Près de 80% de la nourriture consommée est produite dans le potager, assure Apostolos Sianos, un des quatre co-fondateurs de la communauté, et le groupe obtient le reste en troquant ses produits avec les villageois. Le but ultime - se passer d'argent - n'est pas atteint puisqu'il faut bien payer l'électricité ou la construction d'une structure destinée aux projets d'agrandissement de la communauté, sur un terrain voisin. Pourtant, si ce sont des yourtes qui ont été choisies pour vivre, c'est parce qu'il s'agit du seul habitat qui ne nécessitait pas un permis couteux de la part des autorités locales.

La crise a changé les mentalités

Il y a dix ans, quand le pays était en plein 'boom' économique, le projet Mont Telethrion n'aurait pas trouvé beaucoup de volontaires, estime Dimitris Ibrahim, coordinateur en Grèce pour Greenpeace. "À l'époque les gens étaient davantage intéressés par leur bienêtre, gagner de l'argent, les marchés financiers. On se serait moqué de ces gens - la société grecque n'était pas prête à entendre ce genre de message", dit-il. "Aujourd'hui, c'est vraiment pertinent. Cela touche au cœur : n'importe quel Grec connait quelqu'un qui se tourne vers ce genre de pratique."

Cette communauté fait partie d'une série d'initiatives écologiques qui ont fleuri en même temps que la crise de la dette.

"D'une façon générale, la crise a donné à beaucoup de gens l'occasion de changer leur façon de penser et d'essayer de s'organiser différemment", explique Theocharis Tsoutsos, professeur à l'université technique de Crète et qui étudie les projets à énergie renouvelable. "Par exemple faire les choses à une plus petite échelle, créer son propre jardin, ou essayer de promouvoir les enjeux écologiques à une petite échelle, ou promouvoir les initiatives agricoles à bas cout."

Yannis Razakias et Maria Eikosipentaki ont ainsi quitté Athènes il y a trois mois pour venir vivre au sein de la communauté. Ce couple a appris l'existence du projet sur internet et y a vu le moyen idéal de tourner le dos à une vie urbaine emplie de stress. "La crise a clairement joué psychologiquement dans notre décision. Nos clients, nos employeurs, tout le monde parlait de la crise et de comment l'on pourrait s'en sortir", raconte Maria Eikosipentaki, qui était coiffeuse depuis 14 ans.

Néanmoins, la communauté a encore quelques batailles à gagner. Il est ainsi plus difficile de convaincre les villageois des environs du bien-fondé de leur projet que les habitants d'Athènes. "Ils ne peuvent pas s'en sortir sans argent et avec juste un lopin de terre", estime Stathis Raxiotis, un agriculteur de 65 ans, en buvant son café dans le centre d'Aghios. "Nous sommes fermiers depuis des décennies", ajoute-t-il. "Nous avons des centaines d'arbres, énormément de terres, mais avec la crise, même nous, nous ne nous en sortons pas tous seuls."

~ Baptiste Bouthier pour le service français, édité par Julien Dury

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COMMENTAIRE

Quoiqu'en dise l’agriculteur de 65 ans à la fin, il n’en demeure pas moins que les gens qui seront autosuffisants (c.-à-d. indépendants de l’agrobusiness) auront des fruits et légumes de qualité à se mettre sous la dent. Et puis, on ne meurt pas de se priver de viande…

Quelques statistiques ahurissantes :

 
Selon la FAO, il se consomme plus de 9075 kilos de viande chaque seconde dans le monde. La consommation a progressé de 2,3% par an au cours des dix dernières années. Nombre d’animaux tués depuis le 1er janvier : 232 058 976 341
 
Notre insatiable appétit de viande
Le monde a consommé 286,2 millions de tonnes de viande et 700 millions de tonnes de lait (sans parler des œufs et des 130 millions de tonnes de poissons) en 2010, la production de viande de poulet a été multipliée par 6 de 1970 à 2008, celle de la viande de porc a triplé et celle de la viande de bœuf a doublé.

Nombre d'animaux tués pour fournir de la viande dans le monde : 48 650 285 134
Les prévisions de consommation de viande sont de 463 milliards de kilos pour 2050, ce qui représenterait 100 milliards d'animaux abattus chaque année. L'abattage des animaux pour fournir de la viande représente plus de 1090 animaux par seconde soit 60 milliards d'animaux tués chaque année représentant 280 milliards de kilos (vs. 44 milliards en 1950) selon la FAO.

Consommation de poulets et volailles dans le monde : 74 257 102 529
La volaille est la 2ème viande la plus consommée au monde. 2905 kilos de poulets et viande de volailles sont produits et consommés dans le monde chaque seconde, soit 91 600 000 tonnes de viande par an. Cela représenterait 86 milliards de poulets, 1,3 milliards de dindes, 4,2 milliards de canards, etc.

Production de viande bovine dans le monde en kilos : 54 172 748 337
La viande bovine est la viande de l'espèce Bos taurus, plus couramment appelée bœuf, qui s'applique à la viande issue d'animaux différents de l'espèce (vache, taureau, taurillon, génisse ou bœuf), à l'exception du veau, pour lequel on parle plus de viande de veau. Selon la FAO, plus de 66 millions de tonnes de viande bovine produites en 2010, soit plus de 2100 kilos par seconde.

Production mondiale de saumon Atlantique : 972 803 900
Le saumon, toutes espèces confondues, pêche et aquaculture, occupe la troisième place des produits halieutiques commercialisés dans le monde, après le thon et le crevette. La production mondiale actuelle du saumon atlantique est de 1,2 million de tonnes par an, soit plus de 38 kilos par seconde. Le saumon atlantique (issu d'élevage) constitue plus de 90% du marché du saumon d'élevage, et plus de 50% du marché global du saumon. 75 % proviennent de la Norvège et du Chili.

http://www.worldometers.info/fr/ :

Environnement
- Hectares de forêt détruite cette année : 4 215 785           
- Terres arables perdues en raison de l'érosion du sol cette année (hectares) : 5 675 348
- Émissions de dioxyde de carbone (CO2) cette année (tonnes) : 27 200 766 783          
- Désertification cette année (hectares) : 9 727 342           
- Produits chimiques toxiques déchargés par les industries dans l'air, terre, et eaux cette année (tonnes) : 7 937 818 

Alimentation
- Gens sous-alimentés dans le monde : 906 825 321         
- Gens en surpoids : 1 564 760 061 
- Personnes obèses dans le monde : 521 586 687  
- Personnes mortes de faim aujourd'hui : 28 463    
- Argent dépensé pour des maladies liées à l'obésité aux États-Unis : 442 920 562 $      
- Argent dépensé en programmes de perte de poids aux États-Unis : 175 948 146 $


Photo : The Crosby Kitchen
 
Bien dans son assiette… végétarienne!

22 octobre 2012

Accusé levez-vous!

À la grandeur de la terre, il y a des milliards de drones biologiques efficacement zappés par la conscience sans âme qui gouverne. Le drone ne pense pas par lui-même ni ne questionne ses tâches; il se contente de les exécuter quand son maitre-programmeur appuie sur certains boutons. Point.
 
Nous croyons être conscients parce que nous pensons. Or, offrez-nous des liasses de billets de banque, et pouf! toute forme de conscience disparait; nous sommes prêts à vendre les membres de notre famille et de notre communauté, et même notre pays, sans hésitation. Pouvons-nous nous vanter d’être fiables et intègres? Hum.
 
Illustration L'Internaute Magazine / Martin Ducrot
En ce moment, on entend souvent : «Ah, les gens ont peur de l’argent, de la richesse et de la croissance économique». Ce n’est pas l’argent qui fait peur, mais notre cupidité. L’argent est l’un des boutons du zappeur les plus utilisés pour contrôler les drones…
 
Je ne jette la pierre à personne car je me fais zapper régulièrement sans le réaliser sur-le-champ. Mais souvent, une petite lumière rouge s’allume quand je me surprends à agir sous l’effet de programmations indésirables; et si je ne l’ignore pas, je stoppe…
 
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N’accusez plus les autres
Par Richard Carlson

Dès que quelque chose cloche, nous avons naturellement tendance à nous défausser : c’est toujours «la faute du voisin». Et si ce n’est lui, c’est donc son frère. Regardez autour de vous, et vous verrez ce réflexe presque partout en action. Un objet a disparu? Quelqu’un l’aura déplacé. La voiture ne marche pas? C’est le mécanicien qui a mal fait son travail. Vos dépenses excèdent vos revenus? Votre femme est une flambeuse. La maison est mal rangée? Décidément, vous êtes le seul à y mettre du vôtre, à part vous, personne n’en fiche une rame. Un projet a pris du retard? Vos collègues de bureau n’ont pas assuré leur part de boulot. Etc.

Ce type de mentalité est devenu extrêmement courant de nos jours. Sur un plan personnel, cela nous entraine à croire que nous ne sommes jamais entièrement responsables ni de nos actes ni de nos problèmes. Sur un plan plus général, cela conduit certains à mettre tous les maux dont nous souffrons sur le dos de la «société». Des criminels en profitent même pour s’inventer des alibis grotesques qui leur permettent d’échapper à la loi. Quand on prend l’habitude de montrer les autres du doigt, on en vient vite à leur faire grief de sa colère, de ses frustrations, de ses échecs, de son stress et de son malheur.

Sur le plan personnel, il est impossible d’être heureux lorsqu’on reporte tous les blâmes sur son entourage. Certes, il arrive que nos proches contribuent à nos difficultés, mais c’est à nous d’être à la hauteur et de prendre en main notre bonheur. Les circonstances ne font pas l’homme, elles le révèlent.

Tentez l’expérience. Surveillez ce qui se passe quand vous cessez de faire porter le chapeau aux autres pour tout et n’importe quoi. Il ne s’agit pas, bien sûr, d’aller à l’autre extrême et de les dédouaner de tous les actes répréhensibles qu’ils peuvent commettre. Il s’agit de revendiquer la pleine responsabilité de votre bonheur et de vos réactions. Quand la maison est en chantier, plutôt que d’en imputer la faute à votre femme ou à vos enfants, allez-y, rangez! Quand votre ménage vit au-dessus de ses moyens, essayez de voir dans quel secteur vous pouvez réaliser quelques économies. Mais surtout, lorsque vous avez l’impression de toucher le fond, n’attendez pas qu’on vous lance une bouée : il faut savoir nager!

Charger de torts son entourage draine une énergie mentale considérable. C’est une forme de pensée génératrice de stress et de mal-être, qui vous condamne à l’impuissance puisqu’elle soumet votre destin au comportement d’un autre – sur lequel vous n’avez aucune prise! Cessez de vous en prendre au monde et vous recouvrerez aussitôt votre libre initiative. Vous allez redevenir un «décideur». Vous aurez à l’esprit que vous jouez un rôle déterminant dans l’élaboration de sentiments positifs. La vie est beaucoup plus gaie quand on arrête de chercher des poux dans la tête des autres. Assumez, vous m’en direz des nouvelles.

Ne vous noyez pas dans un verre d’eau
Cent conseils pour vous simplifier la vie!
J’ai Lu Bien-être; Psychologie

19 octobre 2012

Cette nuit : les sans-abri


La 23e vigile pour les sans-abri se déroulera peut-être sous une pluie torrentielle… 
 
Dormir dans la rue c’est, entre autres, subir tous les caprices de la nature, nuit après nuit.
 
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Une nuit de solidarité
 
C'est quoi?  Ça peut être plein de choses, mais c’est avant tout un événement de sensibilisation qui s’accompagne bien souvent d’une vigile à la belle étoile remplie de chaleur humaine. Les personnes de la rue et la population y partagent un moment privilégié, ponctué d'activités et de spectacles
 
Destinée à qui?  À tous les citoyens!
 
Pourquoi? Pour rappeler à la population que chaque nuit, des personnes dorment à la rue. Pour briser l'indifférence et réduire les préjugés à l'égard des personnes sans-abri et leur témoigner notre solidarité. Pour revendiquer de meilleures conditions de vie et un meilleur partage de la richesse
 
Quand? 19 octobre 2012 (chaque année, 3e vendredi d'octobre)
 
Cette année, 27 municipalités organisent l'événement «La Nuit des sans-abri» dans leur région respective.
 
 
 

Un peintre de grand talent


Vous aimerez sûrement les tableaux de Juan Manuel Vasquez, ce peintre originaire du Guatemala qui, avant d’immigrer au Canada, a séjourné au Mexique en tant que réfugié.

Des éclats de beauté saisissants, hauts en couleurs et textures, et riches de sens.

Suite :  
http://artdanstout.blogspot.ca/2012/10/juan-manuel-vasquez-corps-et-ame-en-exil.html

18 octobre 2012

Choix cornélien


La vie est un merveilleux spectacle,
mais qu’est-ce qu’on est mal assis!
~ Auteur inconnu
 
Tu n’as pas une âme
Tu es une âme
Tu as un corps
~ C.S. Lewis

En ce moment, plusieurs personnes de mon entourage reçoivent des diagnostics de cancer – sein, peau, rein, etc. L’on ramasse des milliards de dollars pour trouver un remède miracle, mais on ne fait rien pour réduire l’une de ses principales CAUSES : la pollution environnementale. Tout est interdépendant dans la grande chaine biologique. Mais là n’est pas mon propos.

Donc, à la suite du diagnostic, certaines personnes sont prêtes à endurer n’importe quel supplice pour allonger leur vie, ne serait-ce que de quelques mois; c’est leur choix. Par contre, d’autres pensent que la récompense ne vaut pas l’effort, et ne veulent pas subir d’opération, de radiothérapie et de chimio. Mais que fait le système médical en pareil cas - soulage-t-il leurs souffrances même si les patients refusent les traitements?

Récemment, j’entendais un psychiatre dire à un patient à tendance suicidaire (forum radiophonique) : «Vous devez avoir le courage de vivre!» Certainement… Mais peut-être que certains ont réalisé que pour s’incarner sur terre il fallait a priori être suicidaire (on sait tous d’avance qu’on va mourir quoiqu’on fasse pour repousser la date d’expiration), et ensuite qu’on n’a pas tant besoin d’être courageux que simplement fou. Pourquoi les psy disent-ils que les suicidaires sont fous? Quand on regarde autour de soi, on peut légitimement se demander pourquoi nous choisissons de vivre sur une planète aussi inhospitalière où la cruauté, le mensonge, la duperie et l’escroquerie passent pour de l’intelligence et font tacitement partie des mœurs (d’ailleurs l’arène politique nous en fournit d’éloquents exemples :-).

Nous sommes prisonniers d’un corps physique pour une durée déterminée. La mort n’est pas une option, car «n'est éternel que ce qui n'a pas de commencement», comme le disait le Duc de Berry. Il y a quand même diverses manières d’envisager la mort :
- on s’y prépare en la voyant comme une libération ou un passage vers de nouvelles expériences; certaines philosophies de vie peuvent aider à élargir la perception de la mort.
- on la craint parce qu’on est très matérialiste, ou bien parce qu’on a adopté les vues limitées des religions classiques ou de la science pure et dure; la mort peut alors être une source de grande anxiété.

«Toute peur revient à la peur qu'a l'égo de l'anéantissement. Même une chose aussi insignifiante que le besoin compulsif d'avoir raison est due à la peur de la mort. En tant qu'égo, vous ne pouvez pas vous permettre d'avoir tort puisque cela signifie mourir. Lorsque vous vous désidentifierez du mental, avoir tort ou raison n'aura plus d'impact – vous pourrez clairement énoncer ce que vous pensez sans agressivité et sans être sur la défensive. L'égo ne peut pas vivre dans le présent – c'est le passé et le futur qui assurent sa survie. Si vous êtes dans l'instant, c’est le Soi qui prévaut car vous êtes dans la réalité.»
~ Tolle

«Ce n’est pas l’invisible  qui est de la fiction, mais le visible
~ Wen-tzu

Dialogue du Désespéré

La mort est aujourd'hui devant moi
comme la guérison devant un malade,
comme la première sortie après une maladie.

La mort est aujourd'hui devant moi
comme le parfum de la myrrhe,
comme lorsqu'on est sous la voile, par grand vent.

La mort est aujourd'hui devant moi
comme le parfum du lotus
comme lorsqu'on se tient sur la rive de l'ivresse.

La mort est aujourd'hui devant moi
comme un chemin connu
comme lorsqu'un homme revient de guerre vers sa maison.

La mort est aujourd'hui devant moi
comme un ciel qui se dévoile
comme lorsqu'un homme découvre ce qu'il ignorait...

Une ode à la mort de la littérature Égyptienne antique
Traduction : Claire Lalouette
La littérature égyptienne, Paris, P.U.F., 1981