29 avril 2016

Rien à vous reprocher?

Je visite régulièrement The Intercept pour avoir accès à l’endroit de la médaille. Hier, j’ai lu un article de Greenwald au sujet des conséquences psychologiques de la surveillance de masse, dont l’autocensure fait partie. Avez-vous déjà censuré vos opinions ou vos recherches en ligne même si vous n’avez rien à vous reprocher, juste au cas où la machine les classerait subversives ou rebelles? Car tout le monde sait que la bête fonctionne par mots-clés...

Par ailleurs, on peut penser au rapport autorité / culpabilité / punition. Par exemple, quand une patrouille nous suit sur l'autoroute, même si nous respectons les limites de vitesse et que nous n'avons commis aucune infraction, on se demande tout de suite 'ai-je fait quelque chose de travers?'. Les policiers (tout comme les religieux) sont de forts symboles d'autorité qu'on associe à faute, transgression et punition. Tout le système éducationnel, familial et social, est basé sur le sentiment de culpabilité; si l'on ajoute une quelconque religion sur le top, avec ses péchés et ses codes restrictifs, alors là, bonne chance. De sorte que la culpabilité et la peur d'être puni surgissent sans qu'on ait commis de faute en raison du conditionnement subi depuis la petite enfance. Aberrant, non? Edward Bernays (neveu de Freud), considéré comme le père de la propagande, a ingénieusement appliqué les enseignements de son oncle à ses méthodes de manipulation de l'opinion publique. Elles se pratiquent à plein régime encore aujourd'hui parce qu'elles sont efficaces.  

«Est-il absolument indispensable qu’il y ait antagonisme entre l’intérêt de l’individu et celui de la collectivité? Probablement que non. Mais l’on peut aussi se demander pourquoi notre terre, qui pourrait être un endroit passablement agréable pour des êtres intelligents, est transformée en enfer par la stupidité de ses habitants.»
~ Alexandra David Néel (Sous une nuée d’orages, Plon 1940)


Image : PKUCZY (Pawel Kuczynski) -- tellement génial!

Extrait de New Study Shows Mass Surveillance Breeds Meekness, Fear and Self-Censorship, par Glenn Greenwald (The Intercept) :  

A newly published study from Oxford’s Jon Penney provides empirical evidence for a key argument long made by privacy advocates: that the mere existence of a surveillance state breeds fear and conformity and stifles free expression. Reporting on the study, the Washington Post this morning described this phenomenon: “If we think that authorities are watching our online actions, we might stop visiting certain websites or not say certain things just to avoid seeming suspicious.” 
     The new study documents how, in the wake of the 2013 Snowden revelations (of which 87% of Americans were aware), there was “a 20 percent decline in page views on Wikipedia articles related to terrorism, including those that mentioned ‘al-Qaeda,’ “car bomb’ or ‘Taliban.'” People were afraid to read articles about those topics because of fear that doing so would bring them under a cloud of suspicion. The dangers of that dynamic were expressed well by Penney: “If people are spooked or deterred from learning about important policy matters like terrorism and national security, this is a real threat to proper democratic debate.” 
     As the Post explains, several other studies have also demonstrated how mass surveillance crushes free expression and free thought. A 2015 study examined Google search data and demonstrated that, post-Snowden, “users were less likely to search using search terms that they believed might get them in trouble with the US government” and that these “results suggest that there is a chilling effect on search behavior from government surveillance on the Internet.” 
     The fear that causes self-censorship is well beyond the realm of theory. Ample evidence demonstrates that it’s real – and rational. A study from PEN America writers found that 1 in 6 writers had curbed their content out of fear of surveillance and showed that writers are “not only overwhelmingly worried about government surveillance, but are engaging in self-censorship as a result.” Scholars in Europe have been accused of being terrorist supporters by virtue of possessing research materials on extremist groups, while British libraries refuse to house any material on the Taliban for fear of being prosecuted for material support for terrorism
     There are also numerous psychological studies demonstrating that people who believe they are being watched engage in behavior far more compliant, conformist and submissive than those who believe they are acting without monitoring.

Suite de l’article :
https://theintercept.com/2016/04/28/new-study-shows-mass-surveillance-breeds-meekness-fear-and-self-censorship/



Transcription/traduction par TED

Il existe un certain type de vidéos sur YouTube consacrées à une expérience que tout le monde ici a sans doute déjà vécue. Dans ces vidéos on y voit des gens, qui croyant être seuls, se lancent dans des comportements exubérants - des chants endiablés, des danses virevoltantes, des activités sexuelles soft - avant de s'apercevoir, qu'en fait, ils ne sont pas seuls : quelqu'un les observe. Du coup, ils arrêtent immédiatement leur activité, horrifiés. La honte et l'humiliation se lisent sur leurs visages. Leur expression dit : «Je ne suis prêt à faire ça que si personne ne me regarde.»

Nous sommes là au cœur du travail auquel je me suis consacré ces 16 derniers mois, la question de l'importance de l'intimité, une question qui a pris de l'ampleur dans le contexte du débat mondial, soulevé par les révélations d'Edward Snowden qui nous ont appris que les US et leurs alliés, à l'insu du monde entier, ont transformé Internet, autrefois considéré comme un outil de libération et de démocratie sans précédent, en un espace de surveillance de masse systématique sans précédent.

Une opinion courante dans ce débat, même parmi les personnes mal à l'aise avec cette surveillance, c'est que cette invasion à grande échelle n'entraîne pas un réel préjudice car il n'y aurait que les personnes agissant mal qui auraient des raisons de se cacher et de protéger leur vie privée. Cette vision du monde sous-entend qu'il y a deux sortes de personnes : les bons et les méchants. Les méchants sont ceux qui planifient des attaques terroristes, ou des crimes violents, et qui ont donc des raisons de cacher ce qu'ils font, des raisons de protéger leur intimité. À l'inverse, les gentils sont des gens qui vont au travail, rentrent chez eux, élèvent leurs enfants, regardent la télé. Ils n'utilisent pas Internet pour préparer des attentats, mais pour suivre l'actualité, échanger des recettes, ou pour organiser les activités de leurs enfants. Ces gens ne font rien de mal, ils n'ont donc rien à cacher et aucune raison de craindre la surveillance du gouvernement.

Ceux qui expriment cette opinion s'engagent, de façon extrême, dans un acte d'autodépréciation. Car ce qu'ils disent revient à dire : «J'ai accepté de devenir une personne tellement inoffensive et inintéressante que je n'ai pas peur que le gouvernement sache ce que je fais.» L'expression la plus pure de cette vision du monde a été énoncée en 2009 par celui qui fut longtemps PDG de Google, Eric Schmidt. Interrogé sur les multiples façons dont son entreprise porte atteinte à la vie privée de centaines de millions de personnes à travers le monde, il répondit, je cite : «Si vous faites quelque chose que vous ne voulez pas que d'autres sachent, peut-être que, déjà, vous ne devriez pas la faire.»

Il y a beaucoup de choses à dire sur cette façon de penser. La première est que les gens qui tiennent ce discours, qui disent que la vie privée n'est pas si importante que ça, n'y croient pas eux-mêmes. Et on peut démontrer qu'ils n'y croient pas, parce que tout en disant que l'intimité n'a pas d'importance, ils mettent en place tout un ensemble d'actions pour protéger leur propre intimité. Ils verrouillent leurs boîtes mails et leurs comptes de réseaux sociaux, ils mettent des serrures à leur chambre et salle de bain, tout un ensemble de moyens pour empêcher les autres d'entrer dans ce qu'ils considèrent leur sphère privée, et pour protéger tout ce qu'ils n'ont pas envie de rendre public. Ce même Eric Schmidt, le PDG de Google, a ordonné à ses employés chez Google d'arrêter de communiquer avec le magazine en ligne CNET après que CNET ait publié un article rempli d'informations privées sur Eric Schmidt, obtenues exclusivement grâce à des recherches sur Google avec des produits Google. (Rires) On retrouve cette même contradiction chez le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, qui, en 2010, dans une interview tristement célèbre, a déclaré que l'intimité n'est plus, je cite : «la norme sociale». L'année dernière, Mark Zuckerberg et son épouse ont acheté non seulement leur propre maison à Palo Alto, mais aussi les quatre maisons adjacentes, pour 30 millions de dollars afin de s'assurer qu'ils disposaient d'un espace privé suffisant pour empêcher d'autres personnes d'espionner ce qu'ils font en privé.

Pendant ces 16 derniers mois, à chaque débat, partout dans le monde, quelqu'un m'a dit : «Je n'ai pas à m'en soucier car je n'ai rien à cacher.» Je réponds toujours la même chose. Je sors un stylo et j'écris mon adresse mail. Je leur dis : «Voici mon e-mail. Quand vous rentrerez chez vous, envoyez-moi les mots de passe de toutes vos boîtes mail, pas simplement les jolies et respectables, je les veux toutes. Je veux juste y jeter un coup d’œil, voir ce que vous faites en ligne, lire et publier ce que j'y trouverai d'intéressant. Après tout, si vous n'êtes pas malveillant, si vous ne faites rien de mal, vous ne devriez rien avoir à cacher.»

Personne n'a accepté ma proposition. (Applaudissements) J'ai surveillé cette boîte aux lettres religieusement : c'est le désert. Et il y a une raison à cela : les êtres humains, même ceux qui, en théorie, contestent l'importance de l'intimité, comprennent de façon instinctive son importance fondamentale. Nous sommes, il est vrai, des animaux sociaux, nous avons besoin de faire savoir aux autres ce que nous faisons, disons, pensons, et c'est pourquoi nous publions des informations personnelles en ligne. Mais il est tout aussi essentiel, pour être quelqu'un de libre et d'épanoui, d'avoir un jardin secret à l’abri du jugement des autres. Il existe une raison à ce besoin, et cette raison est que nous tous, pas seulement les terroristes ou les criminels, nous tous, avons des choses à cacher. Il y a plein de choses que nous faisons ou pensons que nous racontons volontiers à notre médecin, notre avocat, notre psy, notre époux, ou notre meilleur ami mais qui nous submergeraient de honte si le reste du monde les apprenait. Nous décidons chaque jour, quels éléments de notre vie nous voulons partager et quels éléments de notre vie nous gardons pour nous. Les gens peuvent facilement déclarer qu'ils ne tiennent pas à leur intimité mais leurs actes contredisent la sincérité de leurs affirmations.

Il y a une raison pour laquelle nous recherchons cette intimité, universellement et instinctivement. Ce n'est pas un réflexe naturel comme respirer ou boire de l'eau. Quand on se trouve dans une situation, où l'on peut être contrôlé, où l'on peut être observé, notre comportement change radicalement. Les comportements que nous adoptons quand nous pensons être observés sont soumis à une forte autocensure. C'est un simple fait de la nature humaine reconnu par les sciences sociales, la littérature, la religion, et dans quasiment tous les domaines. Il existe des dizaines d'études psychologiques qui prouvent que lorsque quelqu'un sait qu'il pourrait être observé, le comportement qu'il adopte est beaucoup plus conformiste et consensuel. Chez les humains, la honte est une motivation très puissante, comme l'est le désir de l'éviter. C'est pourquoi les hommes, lorsqu'ils sont observés, prennent des décisions qui résultent, non pas de leur propre réflexion, mais des attentes qu'on a mises sur eux, ou des règles de la société.

Cette prise de conscience a été exploitée au maximum, à des fins pratiques, par le philosophe du XVIIIe siècle Jeremy Bentham, quand il a cherché à résoudre un problème majeur généré par la société industrielle, dans laquelle les institutions étaient devenues si vastes et centralisées qu'elles ne pouvaient plus surveiller et contrôler les individus. La solution qu'il imagina était un projet architectural, originellement destiné aux prisons, baptisé le panoptique. Sa caractéristique première était la construction d'une immense tour au centre de l'établissement depuis laquelle le personnel de surveillance pouvait à tout instant observer n'importe quel détenu, même s'il ne pouvait pas tous les surveiller en même temps. L'élément crucial de ce concept était que les détenus ne pouvaient voir l'intérieur du panoptique, l'intérieur de la tour. Ils ne savaient donc jamais s'ils étaient surveillés. Ce qui l'enthousiasmait le plus dans cette découverte était que les prisonniers devaient présumer qu'ils étaient constamment surveillés, ce qui les forcerait à intégrer les principes d'obéissance et de discipline. Michel Foucault, philosophe français du XXe siècle, s'est rendu compte que ce modèle pouvait être utilisé pour toutes les institutions qui exigent un contrôle des comportements : les écoles, les hôpitaux, les usines, les lieux de travail. Foucault a dit que cette vision du monde, cette structure conçue par Bentham, serait la clé du contrôle social dans des sociétés modernes, occidentales, qui pourraient se passer des dispositifs typiques des totalitarismes punir, emprisonner, tuer les dissidents, ni de contraindre légalement un groupe à rester loyal, car la surveillance de masse crée au sein de l'esprit, une prison beaucoup plus subtile mais beaucoup plus efficace, une prison qui pousse au respect des normes sociales et de la doctrine sociale dominante avec plus d'efficacité que la force brute.

L'œuvre littéraire la plus emblématique sur l'espionnage et la vie privée est «1984», le roman de Georges Orwell, que nous étudions à l'école, et qui est donc presque devenu un cliché. Lorsqu'on l'évoque au sein d'un débat, les gens le rejettent aussitôt sous prétexte qu'il n'est pas pertinent. Ils rétorquent : «Dans «1984», il y avait des caméras dans les foyers, les gens étaient observés à chaque instant, rien à voir avec le régime de surveillance auquel nous sommes confrontés.» Ceci est en fait une grossière méprise des avertissements lancés par Orwell dans «1984». Le danger qu'il pointait n'était pas un régime de surveillance qui contrôle tout le monde à tout instant, mais un état où les gens ont conscience qu'ils peuvent être surveillés à tout moment. Voici comment le narrateur d'Orwell, Winston Smith, décrit le système de surveillance auquel il est confronté : «Évidemment, il n'y avait aucun moyen de savoir si, à un moment donné, on était surveillé.» Il continue en disant : «Ils pouvaient nous mettre sur écoute quand ils le voulaient. On devait vivre, on vivait, l'habitude est devenue instinct, en admettant que tout son émis pouvait être entendu et, sauf dans l'obscurité, tout mouvement scruté.»

Les religions abrahamiques prêchent, elles aussi, qu'il existe une autorité invisible et omnisciente qui, du fait de son omniscience, observe constamment ce que l'on fait, ce qui signifie que l'on n'a jamais de moment d'intimité : le moyen ultime d'imposer l'obéissance à leurs préceptes.

Ce que ces systèmes de pensée apparemment différents reconnaissent, la conclusion qu'ils obtiennent, c'est qu'une société où les gens sont surveillés à chaque instant est une société qui pousse à la conformité, à l'obéissance et à la soumission, ce pourquoi, tous les tyrans, du plus manifeste au plus subtil, briguent ce système. À l'autre bout du spectre, et beaucoup plus important, on a le domaine de l'intimité : qui est la possibilité d'un lieu où l'on peut penser, raisonner, interagir et parler sans sentir sur nous le jugement d'autrui, car c'est là que la créativité, la recherche et la différence d'opinion peuvent se développer. Pour cette raison, lorsque nous acceptons une société où nous sommes en permanence sous surveillance, nous acceptons qu'on fasse une entaille profonde à l'essence de la liberté humaine.

La dernière observation que je ferai sur cette façon de penser, est l'idée que seuls ceux qui ont quelque chose à se reprocher auraient des raisons de se cacher et donc de défendre leur intimité. Cette idée envoie deux messages destructeurs, deux principes destructeurs. Le premier est que les personnes qui protègent leur intimité, les personnes qui recherchent l'intimité seraient, par définition, de mauvaises personnes. C'est une conclusion que nous devrions éviter à tout prix. Surtout parce que lorsqu'on imagine «quelqu'un qui fait du mal», nous, on imagine des terroristes organisant un attentat, ou un criminel violent, ce qui est une conception beaucoup plus restreinte que celle de ceux qui détiennent le pouvoir lorsqu'ils disent «faire du mal». Pour eux, «faire du mal» signifie faire quelque chose qui pose un défi à l'exercice du pouvoir.

L'autre principe destructeur, plus insidieux encore, qui découle d'accepter cette vision du monde, c'est qu'il y aurait un marché implicite accepté par les gens qui souscrivent ces idées. Ce marché est le suivant : quand vous serez prêts à devenir suffisamment effacés et suffisamment inoffensifs, pour les pouvoirs en place, alors, et seulement alors, vous serez à l'abri des dangers de la surveillance. Uniquement les dissidents, qui défient le pouvoir, doivent s'en inquiéter. De multiples raisons devraient nous pousser à éviter ce principe. Peut-être que, aujourd'hui, ces comportements n'ont pas leur place dans votre vie, mais cela pourrait changer à l'avenir. Même si vous êtes certains de ne jamais vous y livrer, l'existence des gens prêts à s'opposer au pouvoir, capables de s'opposer au pouvoir - dissidents, journalistes, activistes et bien d'autres - est quelque chose qui profite à toute la collectivité et que nous devrions préserver. Tout aussi primordial, l'indicateur mesurant le degré de liberté dans une société n'est pas la façon dont elle traite ces bons citoyens obéissants, mais la façon dont elle traite ses dissidents et ceux qui résistent à sa doctrine. La raison la plus importante est qu'un système de surveillance de masse réprime notre liberté de plein de manières. Il proscrit toutes sortes de conduites sans qu'on s'en aperçoive. La célèbre socialiste Rosa Luxemburg a dit : «Celui qui ne bouge pas ne sent pas ses chaînes.» On peut tenter de rendre les chaînes de la surveillance de masse invisibles et indétectables mais les contraintes qu'elle nous impose n'en deviennent pas moins puissantes.

(Remerciements / Applaudissements)

Bruno Giussani : Merci, Glenn. Je dois dire que ce plaidoyer était convaincant mais je voudrais revenir sur ces 16 derniers mois et sur Edward Snowden pour quelques questions. La première vous est personnelle. Nous avons appris l'arrestation à Londres de votre partenaire, David Miranda, et vos autres embarras. J'imagine, en termes d'engagement et de prise de risques, la pression que vous devez subir pour avoir défié les plus grands organismes souverains au monde. Dites-nous un peu plus.

Glenn Greenwald : Je pense que dans ces situations, le courage des gens est contagieux. Donc même si mes confrères journalistes et moi-même étions conscients du risque - les États-Unis sont le pays le plus puissant de la planète et n'apprécient pas que l'on révèle leurs secrets par milliers sur Internet à volonté, voir une personne de 29 ans, une personne ordinaire, qui a grandi dans un environnement tout à fait ordinaire, faire preuve d'un courage moral aussi important que celui d'Edward Snowden, sachant qu'il irait en prison jusqu'à sa mort ou que sa vie s'effondrerait, m'a inspiré, a inspiré mes confrères et je pense, des gens du monde entier. Même de futurs informateurs, qui ont compris qu'ils pouvaient aussi s'engager dans de telles pratiques.

BG : J'aimerais connaître vos liens avec Ed Snowden, car vous lui avez beaucoup parlé, et vous continuez très certainement, mais dans votre livre, vous ne l'appelez pas Edward, ou Ed, vous utilisez «Snowden». Pourquoi?

GG : C'est certainement une chose qui pourrait être examinée par une équipe de psychologues. Je ne sais pas vraiment, mais il pourrait avoir une raison :
l'un de ses objectifs les plus importants, et l'une de ses tactiques les plus importantes, était qu'il savait qu'une manière de détourner l'attention du contenu des révélations serait d'essayer de diriger l'attention sur lui. De ce fait, il s'est éloigné des médias. Il a tenté d'éviter que sa vie privée ne soit examinée. Je pense que l'appeler Snowden est une façon de le présenter comme un important acteur de l'Histoire plutôt que de lui donner un relief particulier qui aurait pu détourner l'attention de la véritable question.

BG : Ses révélations et le travail des journalistes ont beaucoup nourri le débat et plusieurs gouvernements ont réagi, avec des projets et des programmes pour remanier le concept d'Internet. De nombreuses choses vont aujourd'hui dans ce sens. Mais je voudrais savoir : vous, personnellement, quel aboutissement souhaitez-vous? À quel moment penserez-vous : «Nous avons réussi à faire bouger les choses»?

GG : Le dénouement pour moi, en tant que journaliste, est très simple. Il faut qu'on soit sûr que chaque document digne d'intérêt, digne d'être divulgué, soit divulgué, que des secrets qui ne devraient pas l'être soient dévoilés. Voilà l'essence du journalisme et voilà dans quoi je m'engage. Comme je trouve odieuse la surveillance de masse pour toutes les raisons que j'ai citées, mon travail aboutira quand les gouvernements du monde entier ne pourront plus soumettre les populations au contrôle et à l'espionnage sauf s'ils convainquent un tribunal ou une entité que la personne ciblée a vraiment agi de façon illégale. Voilà selon moi la façon de restaurer le droit à la vie privée.

BG : On a vu, à un événement TED, que Snowden se présente comme un défenseur des valeurs démocratiques et des principes démocratiques. Pourtant, beaucoup de gens ont du mal à croire qu'il n'avait pas d'autres motivations. Ils ont du mal à croire qu'il n'y avait pas d'argent en jeu, qu'il n'a pas vendu ses secrets à la Chine ou la Russie, qui ne sont pas de bons amis des États-Unis en ce moment. Je suis sûr que beaucoup de gens se posent la question : est-il possible qu'il y ait une facette de Snowden que nous n'avons pas encore vue?

GG : Non, je trouve ça absurde et idiot. (Rires) Je sais que vous jouez juste l'avocat du diable, mais si vous voulez vendre des secrets à un autre pays, ce que Snowden aurait pu faire, et devenir très riche, la dernière chose à faire serait de les communiquer à la presse, car ils perdraient toute leur valeur. Les gens qui veulent s'enrichir vendent leurs secrets discrètement. Je pense qu'il est crucial de préciser que ces accusations proviennent de représentants du gouvernement américain, de personnes au sein des médias loyales à ces différents gouvernements. Je pense que la plupart des gens qui disent : «Je ne crois pas que Snowden ait agi à cause de ses principes, il doit avoir des raisons perverses et infâmes.» en disent beaucoup plus sur eux-mêmes que sur la cible de leurs accusations, car... (Applaudissements) ces personnes, celles qui émettent ces accusations, agissent toujours en fonction de leurs intérêts corrompus. Ils pensent donc que tout le monde est infesté comme eux, par cette maladie qui est l'absence d'âme, d'où leur hypothèse.

(Remerciements / Applaudissements)

Dans la même veine :
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2015/02/lepouvantail-moineaux-tweets-et-autres.html

«En toute chose il faut considérer la fin»

Un rapide tour du monde ce matin. La mémoire Internet, malgré ses capacités colossales, ne pourrait jamais répertorier les folies humaines tellement il y en a.

L’autre jour je suis tombée sur un article se référant au film de fiction Aftermath, Population Zero (National Geographic 2008). Je ne suis pas friande de films apocalyptiques, puisque, concrètement, nous sommes déjà dans la phase de déclin. Mais, je l’ai regardé. À mon avis, le déroulement événementiel en heures, jours, années, siècles et millénaires suivant la disparition des hommes est tout à fait plausible.

En résumé, les réalisateurs ont essayé d’imaginer ce qui se passerait si tous les humains disparaissaient simultanément dans la minute; on ne sait ni comment ni pourquoi, mais c’est un prétexte pour mesurer les impacts de notre mode de vie. À quoi ressemblerait ce monde sans humains où plus rien ne serait contrôlé? Qu’adviendrait-il des animaux de compagnie et de ferme, en grand nombre et soudainement en liberté (free-run)? Combien de temps faudrait-il avant que les centrales nucléaires explosent, que les gratte-ciel s’effondrent et que les satellites tombent du ciel? Les écosystèmes détruits par des années de pollution pourraient-ils jamais se reconstituer? Des questions qui méritent réflexion.

Les débuts du film sont déprimants je le concède, mais à mesure qu’on avance, c’est plus réjouissant. Le résultat final est jubilatoire : la nature a repris le dessus, une nouvelle terre renaît de ses cendres.



La mainmise de l’homme avec ses inventions machiavéliques ayant disparu, déjà au bout de 200 ans, il reste peu de traces, mis à part des objets en acier inoxydable et des smartphones quasi indestructibles. Certains animaux se sont adaptés et ont survécu. Après avoir été contrôlée pendant des millénaires, la terre continue de tourner sans nous, et mieux. Si le Physarum polycephalum, un organisme (végétal) vivant qui selon une étude scientifique n'a pas le moindre neurone mais est capable d'apprendre, c’est-à-dire qu’il tire des leçons de ses expériences pour se nourrir sans risque, imaginez ce que la terre peut faire! À la fin, 25 000 ans plus tard, on suggère que la terre entrera dans une nouvelle ère glaciaire pour une période indéterminée. Repos bien mérité.

Ce qui se passe aujourd’hui à Alep correspond tout à fait aux images de synthèse post-apocalyptiques d’Aftermath, à l’exception qu’il y a des humains dans le décor!

Le film est remarquable dans le sens où il nous permet de comprendre les impacts désastreux de notre culture «branchée», esclave d’une technologie qui régit absolument tout. Or celle-ci peut se dérégler et flancher à l’échelle planétaire en un click, il suffirait qu’un hacker diabolique en décide ainsi (selon des pirates informatiques chevronnés). Sans électricité, plus rien ne fonctionne. Je n’ai rien contre la technologie, mais en être complètement dépendants nous rend extrêmement vulnérables. Les tremblements de terre, inondations, déversements pétroliers, essais/accidents nucléaires, la pollution extrême, la désertification, etc., n’ont rien de fictif. La surconsommation, la surproduction, le gaspillage et la croissance démographique illimitée entraînent l’accaparement de tous les espaces et de toutes les ressources de la planète. Nous cheminons allègrement vers un suicide collectif.

Il faudrait croire les bobards des climato-sceptiques qui prétendent que tout est sous contrôle, que nous ne sommes pas responsables des changements climatiques, qu’il s’agit plutôt d’un phénomène cyclique «naturel»? Regarder la réalité en face c’est adhérer à la théorie du complot? Give us a break.

“All we had to do is to get out of the way”, conclut le narrateur à la fin du film.

À voir ou revoir (espérons qu’il restera en ligne, vu son aspect éducatif) :
https://www.youtube.com/watch?v=kaSUSmy90Mw

Comme le disait si bien Mark Twain :

«Telle est la race humaine. Souvent il semble vraiment regrettable que Noé et sa bande n'aient pas manqué le bateau.» (in Christian Science)

In a book by Charles Darwin, Mark Twain had written:
“Can any plausible excuse be furnished for the crime of creating the human race?”
(The New York Times, “Hartford Museum Purchases Barrels Full of Twain's Old Books”, July 31, 1997)

“Damn these human beings; if I had invented them I would go hide my head in a bag.” (Letter to William Dean Howells, 1899)

“Human beings seem to be a poor invention. If they are the noblest works of God where is the ignoblest?” (Notebook, 1896)

Via: http://www.twainquotes.com/

26 avril 2016

Un futur sans eau potable ni terres arables?



Penelope Cruz personnifie l’eau
WATER
Nature Is Speaking
Conservation International (CI)
http://www.conservation.org/nature-is-speaking/Pages/default.aspx

Commentaire d’un internaute : “What they don't understand is that the ones in power are preparing for the time the world dies, relying solely on artificial life, and controlled livestock. They are already working on it. This is why they are distracting the masses with this thing called "life". No one will be able to grow their own food. For those people who will "run off into the forest" – there will be no forest. No animals. For those people who will go with the flow – what if you’re not worthy enough to eat in their eyes? The food will be controlled by one governing force. This is when freewill won't exist anymore – there will always be free radicals, of course. We don't want to get that far. Some of us are ready to fight, protect, and go down screaming if necessary.” ~ Colin Williamson



Edward Norton personnifie le sol
SOIL
Nature Is Speaking
Conservation International (CI)

Comme on le dit dans le documentaire Tout peut changer : «La lutte se joue entre le capitalisme extrême et le climat. La terre a ses limites et c’est ce qui nous obligera à changer. Emparons-nous de cette crise systématique et climatique profonde qui secoue le monde afin de transformer notre système économique défaillant en quelque chose de radicalement mieux.» (Inspiré du livre de Naomi Klein, disponible en ce moment sur ici.tou.tv Radio-Canada)

La contestation et la pression viennent de plus en plus de ceux qu'on appelle les environnementalistes pauvres touchés par les tentatives de mise à sac de leurs habitats. Cela s’est fait à Halkidiki en Grèce, dans la province de Pradesh en Inde et à Powder River au Montana. En Alberta, même les non autochtones commencent à voir Fort McMurray d’un autre œil : «C’est barbare», dit un travailleur albertin. «Pas besoin de réfléchir longtemps pour le constater. Je ne dis pas qu’il faut fermer demain matin, j’ai beaucoup d’amis qui travaillent là et ce serait terrible. Mais il faut absolument faire la transition. On déplore les pertes d’emplois, mais tous ces ouvriers pourraient être réaffectés à la fabrication et à l’installation d’éoliennes, de panneaux solaires, etc. Il n’y a aucune raison valable de ne pas le faire.» Par contre, il y a aussi beaucoup de jeunes travailleurs cupides et irresponsables, gagnant quelque 4000 $ par semaine, qui se fichent totalement des impacts destructeurs du lieu. Un travailleur est retourné dans son patelin après 5 ans, avec un million de dollars en poche. Fast money, man...

Évidemment, les industriels néolibéralistes et les climato-sceptiques honnissent Naomi Klein qu’ils traitent de marxiste-léniniste. «Que Dieu bénisse le charbon et le sable bitumineux!» s'exclament-ils. En réalité, ils craignent que leur système s’écroule si jamais une majorité de gens effectuait un vrai virage.

À voir ou revoir à l’heure des Panama PapersLe prix à payer 1 et 2 -- L’évasion fiscale est un mal qui gangrène sérieusement les revenus des États. La majorité des grandes entreprises auraient goûté le fruit de l’optimisation fiscale et s’y adonneraient toujours. Découvrirez comment fonctionne cette mécanique immorale et bien huilée.

23 avril 2016

Journée antivivisection

Parmi la multitude de journées internationales, celle-ci me tient à coeur :
24 avril : Journée Mondiale des Animaux dans les Laboratoires. Cette journée d'action a été reconnue par les Nations Unies et elle se déroule chaque année le 24 avril. Plusieurs manifestations ont lieu aujourd’hui en France (23 avril).

Les vivisecteurs comptent parmi les tortionnaires du système de «santé». Une horreur de plus parmi toutes celles que nous infligeons aux animaux, prétendument pour nous sauver la vie. Sadique, inutile et non probant, car à la fin, les vrais cobayes c’est nous, et qui plus est, ces pratiques cruelles n’empêcheront personne de mourir à son heure. (Je me répète, mais je crois qu’on ne le dira jamais assez; voyez le libellé ‘Zoofriendly’.)

Il suffit de visiter virtuellement un Guantánamo pour animaux (on en trouve sur Youtube) pour commencer à penser par soi-même et à se poser de sérieuses questions. En plus de l’horreur, on se butte au même dilemme qu’avec l’industrie de la viande : il faut usiner des millions de cobayes. Une industrie à milliards de dollars dont la facture environnementale est proportionnelle.

Mark Twain n’était pas seulement abolitionniste, il a joué un rôle crucial de sensibilisation sur la cruauté envers les animaux, notamment, sur la vivisection : 
   «Peu m’importe de savoir si la vivisection obtient des résultats utiles à la race humaine ou non. Le fait de savoir que les résultats sont profitables à la race n’éliminerait pas mon hostilité à son égard. La souffrance infligée à des animaux non consentants est à l’origine de mon hostilité, et pour moi, cela ne nécessite aucune justification supplémentaire. C’est clairement une question de sentiment pour moi, et il est si intense et profondément enraciné dans ma constitution et ma nature, que je suis certain que je ne pourrais pas voir un vivisecteur vivisecté sans éprouver une sorte de satisfaction mitigée. (...) 
   Je ne désire pas vous choquer en énumérant les atrocités de la vivisection, mais puisque les apologistes essayent de tromper le public avec de vagues déclarations à savoir que les vivisecteurs ne commettent pas d’actes de cruauté, je souhaite en dire suffisamment pour réfuter leurs affirmations. 
   Il y a malheureusement d'abondantes preuves que d'innombrables expériences ont été effectuées sur des animaux sensibles. Ils ont été ébouillantés, cuits, échaudés, brûlés avec de la térébenthine, congelés et cautérisés (conscients); ils ont été partiellement submergés et ramenés à la conscience pour répéter le processus; ils ont été sectionnés et mutilés dans chaque partie de leur corps et maintenus vivants dans cet état pour des expériences, pendant des jours ou de semaines. Si je le voulais, je pourrais accumuler des montagnes de preuves qu'on peut trouver dans les publications des physiologistes et le rapport de la Commission royale d'enquête. ... Mais je n’ai pas le coeur.»

~ Mark Twain, lettre adressée à la London Anti-Vivisection Society, 26 mai 1899.
Texte intégral :
http://think-differently-about-sheep.com/Animal_Rights_A_History_Mark%20Twain.htm

«… Le spécisme est l'idéologie qui justifie et impose l'exploitation et l'utilisation des animaux par les humains de manières qui ne seraient pas acceptées si les victimes étaient humaines. Les animaux sont élevés et abattus pour nous fournir de la viande; ils sont pêchés pour notre consommation; ils sont utilisés comme modèles biologiques pour nos intérêts scientifiques; ils sont chassés pour notre plaisir sportif. La lutte contre ces pratiques et contre l'idéologie qui les soutient est la tâche que se donne le mouvement de libération animale.»

~ Antoine Comiti, Les Cahiers antispécistes 
http://www.cahiers-antispecistes.org/spip.php?article15

Bientôt la fin de la vivisection?
12 minutes pour le comprendre

Source : Mr Mondialisation (une mine d’or d'informations)
https://mrmondialisation.org/bientot-la-fin-de-la-vivisection/

Nous vous présentions récemment «12 minutes», une nouvelle web-série documentaire qui donne un temps de parole aux acteurs anonymes du changement au sein de notre société. Pour son quatrième épisode, le réalisateur engagé Dakota Langlois a choisi d’aborder de façon simple et pudique un thème peu représenté dans les médias : la vivisection. Définie comme une «dissection expérimentale pratiquée sur un animal vivant», cette pratique barbare opérée dans les laboratoires depuis des siècles, et souvent cachée au grand public, démontre aujourd’hui ses faiblesses.



La France, en tête des expérimentations animales pratiquées en Europe

Loin des campagnes publicitaires alléchantes élaborées par les grandes marques pharmaceutiques ou de cosmétiques, c’est souvent une réalité bien plus sombre qui se cache dans les laboratoires. En effet, ce sont chaque année 2,5 millions d’animaux, rien qu’en France, et 12 millions en Europe, qui succombent à des expérimentations, «sacrifiés» sur l’autel d’une certaine vision de la science. Parmi ces cobayes, on compte de nombreuses espèces de rongeurs, mais aussi des primates, des oiseaux, des chiens, des chats, des animaux dits «de ferme» ainsi que de multiples espèces d’invertébrés.
   Élevés en surnombre dans des cages minuscules, sans jamais voir la lumière du jour ni connaître la sensation de liberté, ces animaux sont bien souvent les victimes d’expérimentations malsaines alors qu’ils sont encore en vie. Tests d’effets secondaires de médicaments; tests dermatologiques de lotions et cosmétiques pouvant occasionner brulures et tumeurs; tests neurologiques, notamment concernant la privation de sommeil, parfois aux moyens de chocs électriques,… si la recherche médicale est souvent utilisée pour justifier la pratique, ces tortures servent le plus souvent à tester et vendre des produits de consommation. Alors que des images d’abattoirs choquent le monde, au même moment, des tortures et des mutilations sont exercées chaque jour en toute légalité sur des êtres doués de sensibilité. 
   Les gros laboratoires où ces tests sont industrialisés justifient la plupart du temps la nécessité de leurs pratiques en mettant en avant le confort de l’Homme, la santé et sa sécurité. Cependant, de plus en plus d’études et de scandales médiatisés viennent démontrer que toutes ces expérimentations animales seraient non seulement inutiles pour l’Homme, mais que leurs résultats seraient aussi allègrement orientés en fonction de l’espèce animale choisie. C’est du moins ce qu’estiment les oppositions à la vivisection, toujours plus nombreux.

«Nous ne sommes pas des rats de 70 kg»

Partant de cette observation, ce sont aujourd’hui de nombreux scientifiques, médecins, vétérinaires ou simples militants pour les droits des animaux qui s’opposent à la vivisection. En effet, on ne peut que constater le nombre alarmant de personnes victimes des effets secondaires lourds de nouveaux et anciens médicaments, représentant à elles seules 135 000 hospitalisations et 13 000 décès chaque année en France. Mais alors, d’où proviennent ces chiffres, si les expérimentations sur animaux sont censées nous garantir une protection optimale face aux effets secondaires indésirables? 
   Comme la presse a pu le mettre en avant lors de scandales sanitaires, incriminant entre autres le Mediator, la pilule contraceptive Diane 35, ou, plus récemment, un nouveau médicament testé sur des patients volontaires à Rennes, les dégâts d’un médicament trop rapidement mis sur le marché peuvent être considérables. Et pour cause, si tous ces médicaments ont préalablement été testés sur des animaux de laboratoire, allant du rat au chimpanzé (censé être l’espèce la plus proche de l’Homme génétiquement), ils se sont révélés par la suite non seulement inefficaces, mais aussi entièrement néfastes pour l’espèce humaine. 
   En pratique, les experts opposés à la vivisection estiment que chaque espèce a sa propre façon de réagir à un produit. Il serait donc aberrant d’adapter à l’Homme des résultats issus d’une simple expérimentation sur des rongeurs ou des primates. De plus, en fonction de l’espèce qui «passera le test», les toxicologues pourront orienter les résultats en leur faveur car certains animaux réagissent mieux à certaines molécules. Ainsi, avec un traitement parfaitement identique, on pourra voir apparaître des symptômes complètement différents entre deux espèces de rongeurs, voire même au sein d’une même espèce ! Des résultats qui ne signifient donc pas grand chose, et présenteraient un simple réconfort psychologique pour rassurer le consommateur et surtout permettre une mise sur le marché.



Des alternatives qui ont déjà fait leurs preuves

Cela paraît pourtant évident : pour prouver la non-toxicité d’un produit sur l’Homme, il faut le tester… sur l’Homme lui-même! Ou du moins est-il maintenant facile pour les scientifiques de travailler sur des cellules humaines ou des organes isolés, dont la culture se fait hors du corps. Des puces à ADN sont également en train de voir le jour, permettant de tester préalablement les caractéristiques d’un produit sur le tissu d’un individu en particulier. Plus rapides, ces méthodes seraient aussi bien plus efficaces que les expérimentations animales, et permettraient au minimum de doubler le taux de réussite, qui se situe actuellement au faible seuil de 30% avec des animaux. 
   Malheureusement, les chercheurs engagés dans cette voie, tant pour l’évolution de la médecine que contre la souffrance animale, sont bien peu représentés dans les médias et souvent discrédités. Il faut dire que l’institution de la médecine est l’une des plus rigides. Par ailleurs, la vivisection, entrée dans une routine de taille industrielle qu’il est difficile de désamorcer, génère beaucoup d’argent autour du commerce des animaux de laboratoire ainsi que de leur hygiène et alimentation. Toutes les conditions sont réunies, en dépit d’alternatives plus modernes et plus fiables, pour perpétuer un modèle barbare et spéciste. 
   Aujourd’hui, les consommateurs semblent prendre conscience de leur impact au sein d’une chaîne beaucoup plus complexe et obscure que ce qu’on ne les laisse penser. En matière de cosmétiques, les alternatives non-testées sur animaux sont nombreuses. Certaines réalités ne peuvent plus être passées sous silence, de plus en plus d’alternatives abondent afin de leur permettre de faire des choix en accord avec leurs principes, leurs idéaux.

Rappelons qu’à l’occasion de la Journée Mondiale des Animaux dans les Laboratoires, plusieurs événements organisés par l’organisme International Campaigns se dérouleront en France le samedi 23 avril 2016, afin d’informer et de sensibiliser la population au sujet de la vivisection. http://www.international-campaigns.org/



Vidéo publiée le 8 avr. 2016
D’une forme un peu différente des épisodes précédents, composé principalement d'interviews, c’est entre Paris, Le Havre, Lyon et Rome que l’épisode abordera les nouvelles voies de recherches sans animaux, les problématiques et aberrations de mener des recherches scientifiques utilisant le modèle animal pour l’humain. Le sujet y est abordé par des intervenants d’exception, notamment Pr Claude Reiss (biologiste moléculaire), Dr André Menache (vétérinaire), Eric Moreau (fondateur de «Stop aux animaux dans les labos»), Audrey Jougla (écrivaine : «Profession : animal de laboratoire»), Laurence Abeille (députée EELV), Christiane Laupie (fondatrice de Pro-Anima), Paolo Bernini (député M5S)...

Pour soutenir l'émission : https://goo.gl/OPEORx
Suivez 12 MINUTES sur Facebook : https://www.facebook.com/douze.min/

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Les vidéos «12 minutes» couvrent plusieurs défis de société que nous ne pouvons plus balayer sous le tapis. Extrêmement intéressant.

22 avril 2016

N’oublions pas l’expédition de Jean Lemire

En ce Jour de la Terre, et tandis que notre gouvernement et/ou des municipalités approuvent la destruction d'écosystèmes au profit de promoteurs qui veulent construire des cabanes de luxe pour les ultra riches -- ces derniers achètent des terrains en bordure des cours d'eau, des lacs et des montagnes, par exemple dans les Laurentides, en Montérégie et aussi sur l'Île de Montréal pour ne nommer que ces régions. Notre QE (quotient environnemental) collectif étant quasi à zéro, on peut légitimement se demander jusqu'où ira la razzia.

À propos :
Imaginez un long voyage, un très long voyage...

Trois ans d’aventures, de récits, d’émerveillement et de réflexion sur l’état de notre planète. 1000 jours à sillonner les mers et les terres de cette vaste planète pour découvrir l’extraordinaire diversité de la vie et témoigner de son fragile équilibre. Dans le sillage des grandes expéditions d’hier, Jean Lemire et l’équipage du célèbre voilier océanographique Sedna IV a largué les amarres en avril 2012 pour une spectaculaire odyssée de trois ans!



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Nous devons nous contenter d’être des voyageurs virtuels, bien sûr, mais, l’expédition telle que documentée, avec une précision chirurgicale, nous permet de mieux savoir ce qui se passe sur notre planète.

Il n’y a pas de mots pour qualifier ce travail de «moine marin» qui ne doit surtout pas sombrer dans l’oubli. Alors, je vous invite à surfer et à faire circuler largement...  

1000 jours pour la planète
http://sedna.radio-canada.ca/fr/accueil



BIODIVERSITÉ

Pour discuter de ce sujet immense, il importe d’abord d’explorer la signification de quelques mots importants qui apparaitront fréquemment dans ce site. Ces mots correspondant à des idées. Ces idées expriment des réalités. Et ces réalités composent le monde qui nous entoure. 
     Parlons d’abord du mot “biodiversité” lui-même. Comme c’est le cas pour plusieurs notions nouvelles, biodiversité est un bloconyme, c’est-à-dire un mot composé de deux autres mots ou parties de mots. Dans ce cas-ci, nous retrouvons “bio” et “diversité”. Bio vient du grec et signifie “vivant” ou “vie”, tout simplement. Diversité vient du latin et signifie “deux directions” ou “qui va dans des directions opposées”, une image semblable à la croissance de l’arbre dont les branches poussent en divergeant, en se multipliant et en s’éloignant. Biodiversité est également une contraction de l’expression diversité biologique. 
     La biodiversité, c’est donc la diversité de la vie ou, plus fondamentalement, la totalité de toutes les variations de tout le vivant, comme l’a écrit Edward O. Wilson, le chercheur qui a popularisé ce concept à la fin des années 1980s. La biodiversité, c’est la richesse des formes vivantes ; c’est la variété des traits et attributs de la faune et de la flore ; c’est la multiplicité des espèces et des milieux naturels. 
     La biodiversité au sens large se décompose en trois niveaux : (1) la diversité des gènes, (2) la diversité des organismes et (3) la diversité des systèmes écologiques. Les gènes sont similaires à des recettes ou à des plans: ils dictent la façon de construire et de constituer un être vivant. C’est la diversité génétique qui est à l’origine des différences physiques qui vous distinguent d’une autre personne, à moins que vous ne soyez des jumeaux parfaitement identiques. Au sein d’une même espèce, la diversité génétique peut être grande et plus grande sera cette diversité, plus grandes seront ses chances de survie face aux aléas de l’existence. 
     Tout humain appartient à la même espèce, Homo sapiens, et c’est là un aspect du second niveau, la diversité organismique (des organismes). De façon générale, un être vivant est un organisme qui naît, se développe, se nourrit, se reproduit et réagit à son environnement. Les organismes se classent en différentes catégories selon leur histoire et leur forme. L’espèce est la catégorie la plus utilisée pour désigner ce niveau de diversité. Mais il existe d’autres catégories qui permettent de classer les espèces : le règne, l’embranchement, la classe, l’ordre, la famille et le genre. L’on ignore aujourd’hui combien d’espèces habitent la Terre. Près de 1 729 000 espèces ont été découvertes et décrites au cours des dernières 250 années. Une étude récente suggère qu’il y en aurait au total environ 8 700 000 — plus de 85% des espèces demeureraient donc encore inconnues. Peut-être découvrirez-vous un jour l’une d’elles? 


Quadrupèdes au sol, les lémures catta gardent leur queue dans les airs pour ne pas se perdre de vue. Photo : Émile Walsh 

Les espèces vivent dans leurs milieux et développent de nombreuses relations les unes avec les autres. C’est le troisième et dernier niveau, la diversité écologique, c’est-à-dire la variété des habitats où vivent les organismes. L’écosystème est probablement l’aspect de ce niveau de la biodiversité avec lequel nous sommes le plus familiers. Un écosystème est un milieu où les organismes qui y vivent interagissent les uns avec les autres ainsi qu’avec la matière non-vivante (l’air, le sol, l’eau) et l’énergie procurée par le Soleil. Les milieux écologiques se divisent en différents ensembles, petits et grands. Par exemple, les écozones, les biomes, les écorégions et les habitats.

http://sedna.radio-canada.ca/fr/biodiversite/panoramas/291/biodiversite

LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES

En quelques mots

Le climat d’une région détermine de façon importante la composition des espèces animales et végétales qui y vivent. Lorsque le climat change rapidement à l’échelle du globe, les espèces n’ont que peu d’options : migrer, s’adapter ou s’éteindre. Les changements climatiques affectent et aggravent toutes les menaces qui pèsent sur la biodiversité, en faisant désormais le principal péril pour les espèces de la terre.

Survol de la situation

Les perturbations climatiques rapides qui affectent la terre et qui sont observées depuis une trentaine d’années bouleversent profondément le monde vivant. Depuis la révolution industrielle, aux alentours de 1750, notre monde est en pleine transformation et le climat change avec lui : la température moyenne à la surface de la planète s’est réchauffée de 0,74 °C. Les projections dans l’avenir portent ce réchauffement de 2,4 ºC à 6,4 ºC d’ici 2100. Quant au principal gaz qui cause ce réchauffement, le dioxyde de carbone, ou CO2, sa concentration sera bientôt de 395 parties par million (ppm), soit 115 ppm de plus qu’avant l’âge industriel (280 ppm). Jamais, au cours des 800 000 dernières années, n’y a-t-il eu autant de CO2 dans l’atmosphère terrestre. Le taux actuel de CO2 pourrait n’avoir jamais été aussi élevé depuis 20 millions d’années, ou même plus, selon certaines études!

MIGRER

Le réchauffement climatique transforme les écosystèmes où vivent les espèces. Les écosystèmes peuvent être affectés de plusieurs manières : – les températures moyennes peuvent réchauffer ou, dans certains cas, refroidir les habitats; – les précipitations moyennes peuvent augmenter ou diminuer; – les périodes moyennes d’ensoleillement peuvent également être modifiées durablement, affectant le régime des températures et des pluies. 
     Dans ces conditions changeantes, les espèces sont portées à bouger pour demeurer dans les milieux auxquels elles se sont adaptées. Il est important de distinguer ces migrations climatiques permanentes des migrations saisonnières que l’on observe chez plusieurs espèces, telles les outardes ou les baleines. Il existe deux grands types de migration vers la fraîcheur liés aux changements climatiques : la migration altitudinale (migrer vers les hauteurs) et la migration latitudinale (migrer vers les pôles). Déjà, les chercheurs de par le monde observent ces deux types de comportements migratoires, chez les oiseaux, les poissons et les insectes notamment. 
     Toutefois, dans un monde où les habitats sont fragmentés et où bien des forêts sont entourées par des routes et des champs agricoles, les migrations pour les espèces terrestres sont plus difficiles qu’elles ne l’étaient jadis.

S’ADAPTER

Un changement rapide des conditions qui prévalent dans un milieu ajoute, dit-on dans le jargon scientifique, des « pressions sélectives » sur les espèces. Cela signifie que certaines espèces mieux aptes ou mieux adaptées que d’autres à leur milieu auront davantage de chance de survivre à ces changements que les autres espèces. De plus, au sein d’une même espèce, les individus qui présentent des traits qui les avantagent par rapport à d’autres individus s’en sortiront probablement mieux qu’eux.
     Ce sont là les grandes lignes de la sélection naturelle, un mécanisme qui façonne profondément la diversité des espèces et dont la découverte remonte au 19e siècle, avec Charles Darwin et Alfred Wallace. 
     Or, l’évolution au gré des adaptations est un phénomène qui prend du temps alors que les changements climatiques actuels se produisent avec une grande rapidité. Un tel rythme n’a jamais été vu, en fait, depuis 55 millions d’années, soit lors de la formation de l’océan Atlantique. Pour survivre dans un environnement qui change rapidement, les espèces doivent, elles aussi, s’adapter rapidement. Cela se produit notamment lorsque les espèces évoluent par hybridation, c’est-à-dire par l’accouplement des membres de deux espèces proches, mais distinctes, comme c’est peut-être le cas pour les ours polaires et les grizzlys. Cependant, si des adaptations peuvent se faire par hybridation à l’échelle des individus, il semble improbable qu’une telle adaptation ne puisse toucher l’espèce tout entière. Les données fossiles montrent que les espèces ont davantage tendance à suivre les climats auxquels elles sont habituées, donc à migrer, plutôt que de demeurer fixes et de tenter de s’adapter à de nouvelles conditions climatiques. 
     Les changements climatiques affectent également la phénologie des milieux naturels, c’est-à-dire le retour cyclique de certains phénomènes tels la fonte des neiges, le bourgeonnement des arbres, la floraison des plantes à fleurs, l’apparition des larves d’insectes, etc. Ces retards ou ces devancements, parfois de plusieurs semaines par rapport aux normales de saisons, constituent des contraintes supplémentaires à l’adaptation des espèces.


Harelde boréale (changula hyemalis). Photo : Wolfgang Wander

On a déjà observé des changements dans les dates de floraison et les régimes migratoires, ainsi que dans la répartition des espèces, partout dans le monde. En Europe, le début de la saison de croissance a avancé de 10 jours, en moyenne, au cours des quarante dernières années. Ce type de changements peut affecter toute la chaîne alimentaire et créer des décalages au sein des écosystèmes dans lesquels différentes espèces ont développé des interdépendances synchronisées (lorsque des espèces dépendent l’une de l’autre à un moment bien précis). Les projections indiquent que les changements climatiques provoqueront la modification des aires de répartition des organismes porteurs de maladies, mettant potentiellement en contact ces organismes avec des hôtes qui n’ont pas développé d’immunité contre ces maladies. Les habitats d’eau douce, les zones humides, les mangroves, les récifs coralliens, les écosystèmes arctiques et alpins, les terres arides et semi-arides ainsi que les forêts de brouillard sont particulièrement vulnérables aux impacts des changements climatiques.

S’ÉTEINDRE

L’extinction est le sort qui attend les espèces qui n’auront su ou qui n’auront pu faire face aux menaces qui pèsent sur elles. Et, en fait de menaces, les changements climatiques sont globaux, durables et profonds. L’on commence à documenter les premières espèces dont l’extinction est probablement attribuée aux changements climatiques. C’est le cas de l’escargot d’Aldabra (Rachistia aldabrae). Cet escargot, qui n’existait nulle part ailleurs que sur l’île d’Aldabra, second plus grand atoll corallien de la planète, situé dans la partie ouest de l’archipel des Seychelles, dans l’Océan Indien, s’est éteint dans les années 1990. On attribue sa disparition au niveau élevé de mortalité des bébés en raison des pluies moins fréquentes, elles-mêmes causées par les transformations climatiques qui affectent cette région. 
     De nombreuses espèces sont excessivement vulnérables aux changements de température. C’est particulièrement le cas des espèces polaires et alpines. Ce sont les premiers groupes à avoir subi une contraction de leur habitat et à être confrontés à l’arrivée d’espèces venues des climats plus tempérés. Les espèces marines sont, elles aussi, fort exposées aux risques d’extinction. D’une part, les récifs de corail sont susceptibles d’être foudroyés par des épisodes de blanchiment. D’autre part, l’acidification des océans, une autre conséquence du CO2 émis en quantité par les activités humaines, met en péril la formation de petits organismes carbonés à la base de la chaîne alimentaire. 
     Exemples de menaces liées aux changements climatiques – Sécheresse – Inondation – Désertification – Transformation des écosystèmes (ex. : passer de forêt à savane) – Extinction des climats  – Migrations humaines et conflits autour des ressources (ex. : eau douce) – Acidification des océans. 

Le saviez-vous?

La banquise de l’Arctique se réduit en surface de 12% par décennie. À ce rythme, le pôle Nord pourrait être libre de glace d’ici quelques décennies à peine. Où iront les espèces, comme l’ours polaire, qui dépendent de cette glace pour vivre?

http://sedna.radio-canada.ca/fr/biodiversite/problematiques

20 août 2014 | Jean Lemire

Maître chez nous?

Il n’y a pas que du beau en terres arctiques. Nous avons remonté un fjord magnifique qui mène au paradis des narvals. Une équipe de biologistes est installée au sommet d’une montagne pour compter le nombre de narvals qui empruntent ce carrefour de fjords d’une beauté à couper le souffle. Ils dénombrent en moyenne de 4 000 à 7 000 narvals chaque année à cette période de l’année. Or, au bout d’un de ces fjords, se dressent des grues géantes, qui s’offrent en contraste troublant avec la quiétude des lieux. Un port en eaux profondes est en construction. Une mine gigantesque s’est installée et les prévisions sont terrifiantes: des super bateaux cargo feront dorénavant la navette pour rapporter ce fer vers les villes. 12 mois par année, un bateau tous les 2 jours, brisant ainsi cette glace qui est si importante pour les Inuits au printemps. Et je ne parle pas de l’impact sur les narvals. Et des risques immenses pour la navigation. On appelle cela le progrès… 
     Cette compagnie, étrangère, nous a accueillis avec une appréhension évidente. On ne voulait pas nous voir là! On nous a d’abord dit que nous étions sur un terrain privé! Quand je leur ai mentionné que nous étions sur l’eau, on m’a dit que leur propriété s’étendait à tout le fjord!!!! Ce qui ne fait aucun sens légalement, mais ce qui montre bien le sentiment de propriété de l’exploitant. 
     Maître chez nous, qu’on dit? Cette compagnie du Texas ne semble pas avoir entendu cette expression auparavant…

http://sedna.radio-canada.ca/fr/aventure/blogue-jean-lemire

Pour ajouter à l'horreur : La flotte marchande chinoise incitée à emprunter l'Arctique

http://www.lapresse.ca/environnement/dossiers/changements-climatiques/201604/20/01-4973190-la-flotte-marchande-chinoise-incitee-a-emprunter-larctique.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_changements-climatiques_505_section_POS4


À lire aussi :
http://sedna.radio-canada.ca/fr/aventure/journaux-de-bord

21 avril 2016

Nouveau départ à l’horizon


THE BEGINNING IS NEAR

Jour de la Terre

Y’a personne qui va s’en sortir vivant.
Alors, arrête de te prendre au sérieux.
Mange de la bouffe de qualité.
Marche au soleil. Saute dans l’océan.
Dis toujours la vérité.
Écoute ton cœur. Écoute ton intuition.
Sois bizarre. Sois drôle.
Sois généreux. Sois honnête.

C’est tout.
Y’a plus de temps pour autre chose.

(Auteur inconnu)

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“Better start swimming or you’ll drawn
The times, they are changing.”

~ Bob Dylan, 1963

Au rythme où fondent les glaciers, soit nous apprenons à nager, soit nous recyclons de façon appropriée – la collecte devrait être facile : océans, fleuves et lacs en sont pleins :  



Mais, à la fin, la nature gagne toujours.





Smog politique

Mike Duffy blanchi des 31 accusations criminelles qui pesaient contre lui par le juge Charles Vaillancourt.


Photographe : Sean Kilpatrick

Disons que je trouve son intégrité 'plus blanche que blanche' discutable. Le juge avait du javellisant dans sa manche?

L’authenticité et l’intégrité reçoivent de grandes gifles en ce moment. La qualité derrière le respect et la modestie c’est l'humilité. Si nous sommes humbles, nous acceptons nos erreurs et en assumons la  responsabilité. Intégrité = honnêteté et droiture.
-- Postes à combler : recherchons des leaders politiques honnêtes.

Selon que vous serez puissant ou misérable
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

~ Jean de La Fontaine (Les animaux malades de la peste)

Telle est la loi de l'univers : 
Si tu veux qu'on t'épargne, épargne aussi les autres.

~ Jean de La Fontaine (L'Oiseleur, l'Autour et l'Alouette)