31 décembre 2013

Une nuit d'hiver

Rien n’a changé.  
Par ce froid sibérien, je ressens exactement la même chose que Burns… une couple de siècles plus tard.


Robert Burns (1759-1796)
Poésies traduites de l’écossais par M. Léon De Wailly
Adolphe Delahays, Libraire; 1843

Une nuit d’hiver

«Pauvres malheureux nus, qui que vous soyez
Qui êtes exposés aux fureurs de l’impitoyable tempête!
Comment vos têtes sans abri et vos flancs affamés,
Votre déguenillement plein de trous et de fenêtres vous défendront-ils
Contre des saisons telles que celles-ci!»
      -- Shakespeare

Quand le mordant Borée, cruel et dur,
Sous son aigre souffle fait frissonner le bois sans feuilles;
Quand Phébus jette un regard de courte durée
       Loin du midi du ciel,
S’obscurcissant sous les couches de pluie
       Ou les tourbillons de neige;

Une nuit la tempête agitait les clochers,
Le pauvre Travail reposait doucement dans les bras du Sommeil,
Tandis que les ruisseaux, engorgés d’amas de neige,
       Détournaient leurs eaux vagabondes,
Ou, s’échappant par l’issue lentement creusée,
       S’y précipitaient tête baissée.

Écoutant battre les portes et les fenêtres,
Je pensais au bétail frissonnant
Et aux innocents moutons, qui sont en butte aux attaques
       De l’Hiver ennemi;
Et, à travers la neige où ils enfoncent, s’efforcent d’atteindre
       Le pied d’un rocher.

Vous tous, oiseaux sautillants, petits êtres sans défense,
Que, dans les joyeux mois du printemps,
Je prenais plaisir à entendre chanter,
       Que devenez-vous?
Où abriterez-vous votre aile tremblante?
       Où fermerez-vous votre œil?

Même vous qui, toujours occupé de projets meurtriers,
Solitaires, errez loin de vos retraites farouches,
Mon cœur vous pardonne le juchoir taché de sang
       Et le parc de brebis ravagé,
Lorsque, impitoyable, la tempête déchaînée
       Vous frappe rudement.

En ce moment Phoebé, à l’apogée de son règne,
Bien enveloppée de noir, contemplait la plaine lugubre;
Une foule de pensées mélancoliques continuaient
       D’assiéger mon âme,
Lorsqu’à mon oreille ce chant plaintif
       Arriva lent et solennel : --

«Soufflez, soufflez, ô vents, de plus pesantes bouffées!
Et toi, gèle, ô glace à l’âpre morsure!
Descendez, ô vous, neiges froides et suffocantes!
Toute votre rage réunie comme à présent ne révèle pas
   Une méchanceté plus endurcie, plus implacable,
   Une malignité vindicative plus enracinée
Que celle que l’homme, cet illuminé du ciel, montre à l’homme son frère.
Voyez le poignet de fer de l’Oppression cruelle,
   Ou la main sanglante de la furieuse Ambition  
Lâchant, comme des limiers hors de laisse,
   Le Malheur, le Besoin et le Meurtre sur une terre!
   Même dans le paisible vallon champêtre
La Vérité fait, en pleurant, son lamentable récit,
Comment le Luxe gros et gras, ayant à son côté la Flatterie,
       Ce parasite qui lui empoisonne l’oreille,
   Et derrière lui un tas de misérables à l’âme servile,
Examine sa fastueuse propriété, qui s’étend au loin,
       Et regarde le simple paysan,
   Dont le travail entretient la splendeur dont elle brille,
       Comme une créature d’une autre espèce,
       Une substance plus grossière, non raffinée,
Mise là pour son usage seigneurial, bien loin, bien bas au-dessous de lui.
   Où donc, où est la tendre, l’ardente angoisse de l’amour
   Avec le front hautain de l’honneur seigneurial,
       Puissances que vous reconnaissez fièrement?
   Est-ce là, sous le noble nom de l’amour,
   Que peut loger, sombre, l’intention égoïste
       De se rendre seul heureux!
   Qu’on lui montre l’innocence virginale en proie
       Aux embûches d’un amour prétendu,
   Cet honneur tant vanté prend la fuite,
   Évitant l’influence naissante de la douce Pitié,
Sans égard pour les larmes et les vaines prières!
   Peut-être à cette heure, dans le nid de la sale misère,
   Elle serre votre enfant contre son cœur désolé,
Et avec un effroi de mère elle tremble aux secousses du vent!
        Ô vous qui, enfoncés dans des lits de duvet,
N’éprouvez d’autres besoins que ceux que vous vous créez vous-mêmes,
   Pensez un moment à la destinée malheureuse
De celui qui est renié de ses amis et de la fortune!
Après avoir mal apaisé les cris impérieux de la nature irritée,
       Il s’étend sur son lit de paille pour dormir,
Tandis que, par le toit en lambeaux et le mur crevassé,
       Le froid chasse et amoncelle la neige sur son sommeil!
       Pensez à l’affreuse contrainte du cachot,
       Où le crime et la pauvre infortune languissent!
       Le crime, homme sujet à l’erreur, vois-le d’un œil de pitié!
       Mais la fureur légale poursuivra-t-elle
       Le malheureux, déjà écrasé
       Des coups non mérités de la fortune cruelle?
Les fils de l’affliction sont frères en détresse :
Secourir un frère, quelle jouissance exquise! »

Je n’en entendis pas davantage, car Chante-Clair
       Secoua la neige poudreuse
   Et salua le matin d’une acclamation –
       Un chant éveille-chaumière. 

   Mais cette vérité se grava profondément dans mon esprit :
       Entre tous ses ouvrages,
   Le cœur bienveillant et bon
       Ressemble le plus à Dieu.

-------
P.S. : À ceux qui s’ennuient parce qu’ils sont seuls : allez donner un coup de main à Mission Old Brewery, à l’Accueil Bonneau ou n’importe quel centre de dépannage dans votre région… 


ET PAIX SUR TERRE  

30 décembre 2013

Bilan de l’évolution humaine

TOUT-RIEN (1978)
Par Frédéric Back

Résumé :  
Le film Tout-rien est une allégorie illustrant ce désir de l'homme d'accaparer toutes les richesses et les beautés de la nature. Trop longtemps l'humanité a vécu avec le sentiment que tout ce qui existe a été créé pour son usage. Par la disparition définitive d'espèces animales et végétales, le monde s'appauvrit de jour en jour; les forêts, l'eau potable et une nature féconde sont de plus en plus rares. Le film se termine malgré tout sur une note optimiste; Frédéric Back a bon espoir que les générations futures retrouvent le bonheur du partage et la nécessité de vivre en harmonie avec la nature.
http://www.fredericback.com/index.fr.shtml  



Malheureusement, j’ai de la difficulté à partager l’optimisme de Frédéric Back au sujet des générations futures. L’homme est fondamentalement un tueur, un saccageur, et si la nouvelle génération change par un quelconque miracle (car nous l’avons formée), aura-t-elle le temps d’inverser la vapeur avant que tout soit détruit? 

J’aurais plus envie d’ironiser à la Greg Nagan (extrait 5 janvier 2004) :
       L’optimisme est ennuyant. Je pourrais probablement quintupler les clicks sur mon site web si j’écrivais sur la manière dont le monde va en enfer. Ça c'est intéressant. Mais, lentement et monotonement les choses vont de mieux en mieux pour la race humaine. Nous vivons plus longtemps, en meilleure santé, et plus heureux. Le pourcentage de personnes vivant en liberté continue de croître. Les pronostiques les plus durs dont on dispose n’éveille pas le désespoir, mais un optimisme prudent. C’est ennuyant en maudit.
       Ouais, je sais, il y a des guerres et des rumeurs de guerres, et toute cette merde. Il y a de la désolation et de la souffrance et de la cruauté et de l'injustice. Les prisonniers politiques croupissent encore dans des prisons, l'esclavage est toujours un fléau sur terre, des enfants meurent encore de faim et de maladies guérissables, et de simple négligence. On tue encore des innocents au nom de Dieu, de l'idéologie et de l'économie. Je pense simplement qu'une fois de temps en temps nous devrions nous arrêter et reconnaître qu'il y en a de moins en moins à chaque année; que, lentement mais sûrement, nous sommes moins horribles en tant qu’espèce, moins cruels les uns envers les autres.
       Source : http://www.justmorons.com/today_arc.html

[Traduction/adaptation maison]

26 décembre 2013

Le message de Back doit porter fruits


Je suis profondément attristée du décès de Frédéric Back. Nous avons perdu un grand humaniste. Il y a plus de vingt ans, j’ai eu l’immense privilège de causer avec lui chez un ami, et je n’ai jamais oublié la simplicité, la douceur et la sensibilité de cet être exceptionnel. Il voulait que son œuvre ait un sens et c’est réussi. Mais elle survivra à la seule condition que nous réparions nos dégâts, cessions d’en créer davantage et préservions ce qui reste.
 
À voir : Le fleuve aux grandes eaux
 Ce film a requis quelque 17 000 dessins! Mais ce n’est tant cet exploit que l’éveil de conscience qu’il suscite qui importe. «C’est une ignominie. Il faut cesser de polluer le fleuve. Il faut tout arrêter maintenant  pour lui donner la chance de guérir», répétait-il.
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2013/02/le-fleuve-aux-grandes-eaux.html

Lettre au sujet du nucléaire (2010) :
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2011/03/le-nucleaire-suite.html

À explorer absolument : son site
http://www.fredericback.com/index.fr.shtml

Crédit photo : John B. Mosaïcultures 2013. L’homme qui plantait des arbres en hommage à Back; une sculpture de 20 pieds de hauteur (6,10 m).
Beau documentaire photographique en passant :   
http://myvirtualgarden2.blogspot.ca/2013/09/mosaiculture-exhibition.html

Voici le mot d'introduction de Back au recueil L’animal, son bien-être, et la loi au Québec, publié par Wilson & Lafleur. Mon exemplaire date de 1990; et si la cause a progressé, ça avance néanmoins à vitesse d’escargot, et parfois même ça recule...  

«Nous vivons une époque difficile mais extraordinaire. La puissance de l’atome a conditionné les rapports humains, l’éveil d’une conscience universelle change notre attitude par rapport à cette planète que nous tenions à asservir et à exploiter à outrance. Cette fragile paix dont nous bénéficions ici depuis un temps record a permis de se pencher sur des injustices que notre civilisation acceptait depuis trop longtemps comme un état de fait.

Il suffit de penser qu’il y a à peine un siècle, l’esclavage était admis par la plus grande part de l’humanité, alors que nous trouvons cela maintenant d’une cruauté et d’une aberration inadmissibles. Les agressions internationales, la ségrégation, le racisme, le fanatisme religieux, la condition féminine, et bien d’autres sujets sont remis en question; des progrès significatifs sont en cours. De même nos rapports à la nature et à toutes ses constituantes sont analysés de plus en plus subtilement et devraient nous amener à une forme de conduite plus en harmonie avec l’avenir de notre environnement et celui des générations futures.

Parmi cette orchestration souhaitable pour le bonheur de l’humanité et l’espoir d’un monde plus charitable il y a cependant une tragique lacune : si la Société québécoise pour la défense des animaux a été constituée, c’est précisément dans le but de plaider pour un sort plus juste à nos cohabitants terrestres.

À mesure que nous découvrons et analysons tous les aspects de la vie sur la planète, nous sommes confrontés avec l’évidence que les créatures qui l’habitent ne sont pas simplement des espèces à exploiter, ou à éliminer, mais qu’elles ont toujours un rôle régulateur et bénéfique dont nous sommes souvent les premiers bénéficiaires. Les animaux font partie d’écosystèmes établis depuis des millénaires, dont ils subissent et respectent les lois. Des chercheurs scientifiques de plus en plus nombreux ont analysé les comportements individuels et sociaux des espèces en liberté comme celles qui sont contraintes par la domestication : des preuves évidentes s’accumulent pour contredire les théories cartésiennes ou «rationalistes», et démontrent que les animaux ne sont pas simplement des machines, incapables de souffrir physiquement ou psychologiquement, mais des êtres capables de pensées, de sentiments et de courage.

Cependant notre manière de les traiter est de la dictature pure et simple. Tout est permis, les tortures comme les méthodes concentrationnaires, du moment que ça rapporte! Ce ne sont que… est le mot de passe qui excuse tout!

Notre démographie galopante et envahissante, la mauvaise répartition des ressources mondiales, la spéculation associée à une rapacité insatiable prétendent justifier le sort de plus en plus menacé, étriqué et cruel de «nos frères inférieurs» : la destruction massive des espèces, l’emprisonnement à vie dans les jardins zoologiques, l’incarcération des animaux domestiques dans des conditions souvent abjectes et les tortures prolongées, incontrôlées, de millions d’animaux dans les laboratoires sont des sujets qui touchent de plus en plus notre conscience.

Il faut agir. Il faut réagir!

Dès 1973, maître Roger Beullac et d’autres gens de bonne volonté, décident de créer un mouvement qui propose une législation mettant les animaux du Québec à l’abri de ces multiples abus. Ils regroupent des avocats et des personnes de divers milieux afin d’en établir les buts et les règlements. Cette «Société québécoise pour la défense des animaux» est constituée en février 1976 en vertu de la Loi sur les compagnies du Québec, et reconnue organisme de charité.

Elle a pris des mesures concrètes en vue de :
- réclamer un statut particulier pour l’animal;
- obtenir une législation modifiée pour la protection de toute espèce;
- y inclure le contrôle de l’expérimentation animale;
- accélérer la recherche de méthodes de remplacement, et promouvoir celles qui ont fait leur preuve;
- faire connaître les lois canadiennes et québécoises actuellement en vigueur relatives au bien-être de l’animal;
- obtenir un contrôle gouvernemental sur la vente de TOUT ANIMAL quelle que soit l’espèce;
- enrayer la surpopulation insensée des animaux de compagnie en facilitant la castration;
- soumettre des recommandations aux municipalités du Québec;
- combattre la destruction de notre faune, en interdire la commercialisation et veiller à son bien-être;
- abolir les méthodes cruelles de piégeage;
- exposer l’aberration de l’élevage intensif;
- mettre un terme à l’utilisation abusive de l’animal dans le divertissement;
- faire connaître et respecter le monde animal par tous les moyens possibles.

Cette Société compte entièrement sur l’aide des gens de cœur qui se penchent sur la détresse animale et qui veulent lui apporter plus qu’une sympathie passive, des personnes qui sont prêtes à donner à son œuvre de leur temps, de leur argent, afin qu’elle survive.

Beaucoup de gens, de même que des représentants de la loi, sont confrontés à des situations concernant des animaux, mais ils ne connaissent pas leurs prérogatives. Afin de rendre les lois existantes facilement accessibles, la SQDA en a fait une compilation et une première édition, fort appréciée, parue en 1982 sous le titre : L’animal, son bien-être et la loi au Québec.

Ce nouveau recueil a été remis à jour. Il vous permet de voir et de connaître ce qui est… et tout ce qui reste à faire, pour qu’il y ait aussi un minimum de justice pour les animaux au Québec.»

~ Frédéric Back

Illustration de F. Back pour la SQDA

24 décembre 2013

En quelques mesures

Joyeux Noël!

Très jolie pièce. Même si ce n’est pas de la musique de Noël, il y a un passage qui me fait penser à «Ça bergers, assemblons-nous», c’est subtil…

Gassenhauer (chanson populaire); Schulwerk  Musica Poetica  
Carl Orff (1895-1982), auteur de Carmina Burana.

23 décembre 2013

Dansez!


Que vous choisissiez de célébrer Noël, le Solstice ou autre chose, il reste que c’est une période dont on peu profiter pour s’entourer des gens qu’on aime.
Je vous le souhaite.

Dansez, amusez-vous, sans vous préoccuper de ce que pensent les gens…
Oubliez la situation planétaire et vos tracas personnels (si vous le pouvez).
Life is for fun! – essayons d’y croire pendant quelques jours.

Dernière suggestion pour ne pas se prendre au sérieux lors des rencontres… 

Nous sommes beaucoup
Par Pablo Neruda

De tant d’hommes que je suis, que nous sommes,
je ne puis en trouver aucun :
ils se perdent sous mes vêtements,
ils sont partis dans une autre ville.

Lorsque tout est préparé
pour me montrer intelligent
le sot que je porte caché
prend la parole dans ma bouche.

D’autres fois je m’endors parmi
la société distinguée
et lorsque je cherche en moi le courageux,
un lâche que je ne connais pas
court prendre avec mon squelette
mille précautions délicieuses.

Lorsque brûle une maison respectée
au lieu du pompier que j’appelle
l’incendiaire se précipite
et celui-là c’est moi. Je n’ai pas de remède.
Que dois-je faire pour me choisir?
Comment puis-je me réhabiliter?

Tous les livres que je lis
célèbrent des héros éclatants
toujours sûrs d’eux-mêmes :
je meurs de jalousie pour eux,
et dans les films de vents et de balles,
je demeure à jalouser le cavalier,
je demeure à admirer le cheval.

Mais lorsque j’appelle l’intrépide
c’est le vieux paresseux qui m’arrive,
et ainsi je ne sais qui je suis,
je ne sais combien je suis ou serons.
J’aimerais appuyer sur une sonnette
et sortir mon moi véritable
car si j’ai besoin de moi
je ne dois pas me dérober.

Pendant que j’écris je suis absent
et quand je reviens je suis déjà parti :
je vais voir si aux autres gens
il leur arrive ce qui m’arrive,
s’ils sont comme je suis si nombreux,
s’ils se ressemblent à eux-mêmes
et lorsque je l’aurai vérifié
je vais apprendre si bien les choses
que pour expliquer mes problèmes
je leur parlerai de géographie.

-------
Je veux vivre dans un monde où les êtres seront seulement humains, sans autres titres que celui-ci, sans être obsédés par une règle, par un mot, par une étiquette.
-- P.N. 

21 décembre 2013

N’offrez pas d’animaux sans réfléchir


Oh qu’ils sont irrésistibles! et ce sont des amis exceptionnels, MAIS...
Êtes-vous prêt à les éduquer, à leur donner du temps et à assumer les coûts (nourriture, soins vétérinaires, etc.)?

Beaucoup de gens achètent des animaux à leurs enfants en guise de cadeau de Noël. Adopter un animal est une responsabilité. Il faut du temps et de l’énergie pour s’en occuper car c’est un être vivant qui requiert des soins – ce n’est pas une bébelle.

Conséquemment, on ne peut pas le balancer sur le bord d’une route comme le sapin de Noël après les Fêtes… Tristement, c’est une pratique encore très répandue.

Il faut réfléchir avant. Si l’on n’est pas prêt à enseigner à un enfant comment être responsable d’un animal, il vaut mieux éviter de répondre à ce qui peut n’être qu’un caprice passager.

Sachant cela, si vous en offrez un, adoptez-le dans un refuge – les refuges débordent!

Plusieurs articles à ce sujet dans le libellé «Zoofriendly»
Entre autres ce qu’il en coûte :   
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2012/09/responsabilites-de-ladoption.html

Ainsi que :
http://artdanstout.blogspot.ca/2013/12/a-chacun-sa-mission.html
http://artdanstout.blogspot.ca/2013/12/juste-un-chien.html
http://artdanstout.blogspot.ca/2013/11/pourquoi-vivent-ils-moins-longtemps.html
http://artdanstout.blogspot.ca/2013/11/precieuses-lecons.html
http://artdanstout.blogspot.ca/2013/10/les-chiens-sont-aussi-des-personnes.html

20 décembre 2013

Le bal est parti!


Donnez à ceux que vous aimez des ailes pour voler,
des racines pour revenir et des raisons pour rester.
~ Dalaï Lama

Photo : L'Internaute

Vous aimerez peut-être :

Cultiver la pleine conscience au milieu du tourbillon :
http://artdanstout.blogspot.ca/2013/12/un-irritant-de-plus-un-irritant-de-moins.html

Survivre à la Saison :
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2012/12/survivre-aux-reunions-de-famille.html
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2013/01/lart-de-refuser.html

19 décembre 2013

Mise à sac à grande allure

«Depuis 1970 le nombre de catastrophes naturelles a quadruplé. Notre planète perd patience. Pensons autrement!» Crédit image (campagne 2009) : www.mtvswitch.org

N’avons-nous pas raison de nous affoler quand on songe à la manière dont on nous empoisonne (pollution eau/sol/air) – à notre insu?
       «Ils [Enbridge] sont en forage à Sainte-Julie-de-Newton depuis des semaines et on ne sait même pas ce qu'ils font! On n'a pas d'information. (...) C'est inconcevable.» Marie-Claude Nichols, préfet de la MRC de Vaudreuil-Soulanges (déc. 2013)

Fuites signalées par Enbridge entre 1999 et 2010 (combien ne l’ont pas été?) :
774, soit 160 808 barils ou 25 554 238 litres. Plus on transporte de pétrole, plus les risques de fuites et de déversements sont élevés. Le transport de pétrole bitumineux entraîne par ailleurs des risques de déversements plus élevés que le transport de pétrole léger et, en cas de déversement, les conséquences sont plus graves, tant pour l’environnement que pour la santé humaine.
(Source : AQLPA http://www.aqlpa.com/ )

Pensée du jour :
Mark Twain’s definition of a mine: "a hole in the ground owned by liars".

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Les climats, les saisons, les sons, les couleurs, l’obscurité, la lumière, les éléments, les aliments, le bruit, le silence, le mouvement, le repos, tout agit sur notre machine, et sur notre âme.
       Je me levais matin, et tout en me promenant je faisais ma prière qui ne consistait pas en un vain balbutiement des lèvres, mais dans une sincère élévation de coeur à l'Auteur de cette aimable nature dont les beautés étaient sous mes yeux. Cet acte se passait plus en aspirations qu'en demandes. Je savais qu'auprès du dispensateur des vrais biens, le meilleur moyen d'obtenir ceux qui nous sont nécessaires, est moins de les demander que de les mériter.
       Tout ce qui m'est extérieur m'est étranger désormais. Je n'ai plus en ce monde ni prochain, ni semblables, ni frères. Je suis sur la terre comme dans une planète étrangère où je serais tombé de celle que j'habitais. Si je reconnais autour de moi quelque chose, ce ne sont que des objets affligeants et déchirants pour mon coeur, et je ne peux jeter les yeux sur ce qui me touche et m'entoure sans y trouver toujours quelque sujet de dédain qui m'indigne, ou de douleur qui m'afflige 
~ Jean-Jacques Rousseau (1712-1778)

Diable, que dirait-il aujourd’hui?!

Cartooniste : Poleurs (ingénieur retraité originaire du Luxembourg; il a remporté de nombreux prix http://www.poleurs.lu/index.html )

17 décembre 2013

La vie privée? Un artéfact, une relique!


Photo (article à lire aussi) :
http://www.indianic.com/blog/general/how-to-avoid-nsa-spying-surveillance.html

La sphère a consacré une émission à la surveillance en ligne. Audio fil :
http://www.radio-canada.ca/emissions/la_sphere/2013-2014/

Le clic est le verrou de notre prison. Ce monde virtuel est une réelle trappe à souris. Euh, non… plutôt un collant à mouches.

Des individus pro-liberté se décarcassent pour concevoir des outils contre l’intrusion abusive. C’est louable, et on devrait les remercier; mais c’est le combat de «David contre Goliath». Bref, on ne le dira jamais assez, pensez-y deux fois avant de partager n’importe quoi sur Internet. Effacez/videz tant que vous voudrez, c’est là pour rester – chez votre serveur et le collecteur global NSA. Car, il semble que nous soyons tous de potentiels terroristes – être en désaccord avec des politiques gouvernementales ferait-il de nous des terroristes? Aussi ridicule que ça? Et peut-être qu’aux yeux de la surveillance parano, vous êtes encore plus louche si vous n’utilisez pas le réseau. Vraiment malade.

En revanche, on peut essayer de réduire notre empreinte numérique – messagerie, mots de passe et navigation. Mais comme le dit la chroniqueuse Véronique Raymond : «il n’y a pas de solution miracle».

Bref, elle a testé différents outils.

Le clou : Immersion. Découvrez combien d’emails vous avez échangés. Qui sont vos correspondants? Véronique Raymond a découvert 47 000 emails/conversations répertoriés sur une période de 7,5 années. Les métadonnées incluent l’identification des destinataires (Cc, heure, date, etc.), la localisation : une cartographie complète de votre réseau social. Hallucinant! «Après ça, on ne veut plus envoyer de courriels, jamais!», dit la chroniqueuse. je confirme, ça fait peur en effet. Et ça donne envie de revenir à la poste traditionnelle – les lettres manuscrites ont tellement plus de charme et de valeur!  
https://immersion.media.mit.edu/

Choix du navigateur
Navigateurs parmi les plus fiables en matière de confidentialité 

Startpage combiné à ixquick
https://www.startpage.com/fra/aboutstartpage/

 
Bien sûr, le top de l’anonymat : TOR (lisez l’historique du projet – intéressant)
https://www.torproject.org/

Vérifiez la difficulté (ou la facilité) de détection de vos mots de passe
1 Password https://agilebits.com/onepassword
Lastpass https://lastpass.com/misc_download.php
Password management http://www.roboform.com/

Découvrez qui vous traque et secouez les miettes de biscuits (cookies)
Is your browser configuration rare or unique? If so, web sites may be able to track you, even if you limit or disable cookies

Panopticlick https://panopticlick.eff.org/
Adblockplus https://adblockplus.org/fr/internet-explorer
Do not track me http://www.abine.com/index.php
Ghostery (Tracking blocker) http://www.ghostery.com/

Placotez en privé – so to speak...!  
Private chat https://crypto.cat/

Messagerie éphémère
Les emails s’autodétruisent après lecture (pas fou!) dans un délai que vous aurez prédéterminé. Même si ça laisse une trace, l’empreinte inévitable est quand même moins importante. Valide pour texto et SMS.
Create a message that automatically self-destructs after reading.
Secret Ink https://secretink.co/

À noter : Il existe des enregistreurs d’ondes électromagnétiques provenant des frappes de clavier (via les clés USB); on peut ainsi reconstituer les conversations (les guichets automatiques ne sont pas épargnés).

Transmettez l’info à vos amis si vous jugez que c’est opportun!

Je suis toujours étonnée d’entendre des gens dire «moi, je n’ai rien à cacher».
En êtes-vous sûr…?
Un peu d’humour :
L'épouse découvre l'historique de navigation...
Image : http://obstacol.com/


Même si on n’utilise pas Internet…  

Dans tous les espaces publics, des robots/caméras minuscules enregistrent tout de nous. Que pouvons-nous contre ce viol psychique/physique? Rien! Je cherche une combinaison spéciale réfractaire à ces ondes et détecteurs nocifs et intrusifs. Un jumpsuit pare-balles-taser peut-être? Un bouclier protecteur? 

J’ai réalisé l’ampleur du jeu en lisant un article au sujet d’une musique méditative. Un lien renvoyait à un laboratoire spécialisé en recherche sur les différences entre le mental conscient et le subconscient. Les chercheurs utilisent des technologies très sophistiquées pour enregistrer les micro-activités cérébrales inconscientes des gens (dans les espaces publics à travers le monde) – par exemple on peut vous filmer en train de regarder des pubs ou des objets, de humer un parfum ou l’arôme du café fraîchement percolé, etc.
       Selon ces recherches, 80% de nos achats se font inconsciemment, c’est-à-dire sous l’influence du subconscient : à n’importe quel moment, parmi les millions de parcelles d’information captées, seulement une quinzaine sont transférées au cerveau. En d’autres mots, la partie consciente reçoit beaucoup moins d’information que la partie subconsciente. Néanmoins, le moindre micromouvement fournit une multitude de renseignements sur les sentiments, les pensées et les émotions inconscientes de la personne. L’équipement peut enregistrer les micro-variations de tension dans les muscles du visage, fournissant ainsi de précieuses données sur l’état psychologique et les motivations profondes de l’individu qui le pousseront à agir d’une manière plutôt qu’une autre. Bien sûr, on capte aussi le focus oculaire, les zones de chaleur corporelle, etc. Le software d’enregistrement biométrique produit en temps réel une analyse détaillée des pensées, feelings, motivations et actions de l’individu. Le but avoué de ce labo : servir les corporations et entreprises en les aidant à mieux manipuler, séduire, se démarquer, positionner leurs brands...

En parcourant le site, j’ai vu le fantôme d’Edward Bernays en fond d’écran (dans ma tête s’entend). Un paradis pour tous les Bernays de ce monde, dont le leitmotiv était grosso modo : «tous les humains sont des imbéciles faciles à manipuler». Il doit mourir de jalousie en voyant les moyens dont disposent ses disciples! La bible de cet expert en manipulation perverse : 
Propaganda Comment manipuler l'opinion en démocratie
Edward Bernays
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Oristelle Bonis
Préface de Normand Baillargeon*
Zones (2007) : http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=21

Un page-turner. Si vous n’avez pas envie de lire (ou relire) l’ouvrage en entier, lisez au moins la préface de Normand Baillargeon, vous aurez une idée générale du système et de ses répercussions jusqu’à aujourd’hui.

Extraits de la préface :
«La propagande est à la démocratie ce que la violence est à un État totalitaire.»
~ Noam Chomsky

On pourra prendre une mesure de l'influence des idées de Bernays en se rappelant la percutante remarque d'Alex Carey, suggérant que «trois phénomènes d'une considérable importance politique ont défini le XXe siècle». Le premier, disait-il, est «la progression de la démocratie», notamment par l'extension du droit de vote et le développement du syndicalisme; le deuxième est «l'augmentation du pouvoir des entreprises»; et le troisième est «le déploiement massif de la propagande par les entreprises dans le but de maintenir leur pouvoir à l'abri de la démocratie». L'importance de Bernays tient précisément au fait qu'il a, de manière prépondérante et peut-être plus que quiconque, contribué à l'articulation et au déploiement de ce troisième phénomène.
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Par-delà ces exposés, où il est parfois difficile de ne pas entendre le ton du bonimenteur, cette ambitieuse œuvre de propagande en faveur de la propagande fournit l'occasion, à un personnage au parcours atypique, d'exposer et de défendre sa solution au problème de la démocratie contemporaine tel qu'il le conçoit. Et c'est peut-être justement par les idées qu'il expose à ce sujet, par la transparence avec laquelle il dévoile certaines des convictions les plus intimes qui prévalent au sein d'une large part des élites de nos sociétés et de ses institutions dominantes, que cet ouvrage constitue un incontournable document politique. 
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Normand Baillargeon* est professeur en sciences de l'éducation à l'Université du Québec à Montréal (UQAM), essayiste et chroniqueur à Radio Canada Première.

16 décembre 2013

Cours Santa cours!

Je ne connais pas ce grossiste…, mais je trouve ses pubs vintage très drôles. Même si elles s’adressent aux Américains, je pense que beaucoup de Canadiens pourraient mettre la tuque…

À considérer avant de planifier les festivités.

Cours Santa cours!
Avec un IMC de plus de 32, Santa est obèse, comme 35% des adultes américains. Si on veut le revoir l’an prochain, Santa doit couper dans les cannes de bonbon et descendre de son traîneau.

Yé! Un mois complet d’excès de bouffe et d’alcool et pas de gym! Ça c’est des Fêtes!
Les Américains prennent en moyenne 1 kilo pendant les Fêtes. Vous avez le droit manger un gâteau, mais de préférence, voyez à ce qu’il soit faible en matières grasses et préparé avec des ingrédients naturels.

Faux ou réel? Aucune femme ne le dira.
Entre la Thanksgiving et le Nouvel An, les Américains créent 25% plus de déchets que durant tout le reste de l'année – plus d'un million de tonnes! Contribuez à réduire les déchets en recyclant votre sapin ou achetez-en un faux réutilisable.

Santé! C’est la saison… buvons sans modération!
En 1010, près de 16 000 Américains sont morts de cirrhose. Essayez de couper l’alcool pendant les Fêtes; et pourquoi ne pas faire une cure de désintoxication… Votre foie – et votre famille – vous en remercieront.

Il vaut mieux donner que recevoir. Sauf mon Kombucha.
Ça, c'est pour moi!
En 1212, 45,5 millions d'Américains vivaient dans la pauvreté, gagnant moins de 23,000$ (U.S.) par année. Tout le monde ne peut pas se payer du Kombucha, mais qui n'apprécie pas la bonne volonté de ses concitoyens?

Donnez un câlin à un végétalien pendant les Fêtes!
Il y a seulement 2,5% d’Américains qui se déclarent végétaliens, alors on peut penser qu’il n’y a pas grand monde à qui offrir un câlin. Mais, le nombre de végétariens augmente de 33% régulièrement. Alors, ça fait beaucoup de câlins à donner! 

Décorez avec des guirlandes de quinoa!
Les Américains n’incluent pas assez de fibres dans leur alimentation. Cela peut entraîner constipation, diverticulose, hémorroïdes, maladies coronariennes, accidents vasculaires cérébraux, diabète et gain de poids. Les fibres débouchent!

Ah, le réchauffement climatique, c’est formidable...  
à ce temps-ci de l'année!
Chaque année du 21e siècle se classe comme la plus chaude depuis 1880. Note positive : les émissions de Co2 sont à leur plus bas niveau depuis 18 ans. Toujours ça de gagné.

Source :
http://www.abesmarket.com/the-scoop/article/the-insight/holiday-dishing-dirty.html?viewall

15 décembre 2013

Dat’s it, dat’s all !

Géniale cette sculpture de neige...
 
Demain... après le pelletage (source : http://icanhas.cheezburger.com/ )

Are you upset little friend? Have you been lying awake worrying? Well, don't worry...I'm here. The flood waters will recede, the famine will end, the sun will shine tomorrow, and I will always be here to take care of you. ~ Charlie Brown to Snoopy
 
Snoopy Quotes:
 
Dear IRS, Please remove me from your mailing list.
 
My life has no purpose, no direction, no aim, no meaning, and yet I'm Happy. I can't figure it out. What am I doing right?
 
Sometimes when I get up in the morning, I feel very peculiar. I feel like I've just got to bite a cat! I feel like if I don't bite a cat before sundown, I'll go crazy! But then I just take a deep breath and forget about it. That's what is known as real maturity.
 
To live is to dance, to dance is to live.
 
Why can't we get all the people together in the world that we really like and then just stay together? I guess that wouldn't work. Someone would leave. Someone always leaves and then we have to say good-bye. I hate good-byes. I know what I need. I need more hellos. 
 
Yesterday I was a dog. Today I'm a dog. Tomorrow I'll probably still be a dog. Sigh! There's so little hope for advancement.

Pelletez et vous trouverez…

(Photographe inconnu) 

14 décembre 2013

Le Dr Julien

Dr Gilles Julien

En ce 14 décembre, tandis qu’on commémore les sinistres conséquences de la «culture armée» (à Newtown), ici, l'on promeut la «culture des enfants».

J’éprouve une grande admiration pour l’immense travail du pédiatre social Gilles Julien, dont les résultats sont spectaculaires. Sa façon de parler des enfants est si inspirante, qu’on a envie de s’impliquer sur le champ. Il y a toutes sortes de façons de le faire, alors visitez son site pour les détails : http://fondationdrjulien.org/ . La Guignolée du Dr Julien, c’est une fois par année, mais les besoins essentiels du corps et de l’esprit, c’est à longueur d’année qu’on doit les combler…

Le Garage à musique



Mot du Dr Julien
Inspirer et mobiliser
(Octobre 2013)

Un des objectifs de notre approche de pédiatrie sociale en communauté, c'est d'inspirer la communauté, les jeunes et les familles en particulier, pour travailler ensemble à une plus grande équité.

Récemment nous avons eu un témoignage clair sur notre capacité à mobiliser une communauté lors de notre visite aux « Petits gourmets dans ma cour », un projet issu de l'esprit entrepreneurial de la famille de Josée Lefebvre. Le 4 octobre dernier, nous étions conviés à un 5 à 7 à Laval, dans le quartier Duvernay, pour rencontrer nos associés et bienfaiteurs qui rendaient compte de leur grand projet de mobilisation de la communauté. Leur activité-bénéfice, un souper communautaire préparé par les gens du voisinage et servi par les enfants, a permis d'amasser 32 500 $, dont 12 500 $ seront remis au centre de pédiatrie sociale de Laval et le reste, à la Fondation.

Quand des enfants se mobilisent pour une cause, et c'est souvent le cas pour la nôtre, on peut être certain qu'une voie s'ouvre toute grande pour changer le monde.

Voilà qui nous donne espoir et énergie pour continuer notre travail auprès des enfants!

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Plus près de chez nous, dans nos quartiers montréalais, les enfants ne trouvent pas beaucoup de place à eux où on respecte leur droit de vivre pleinement. La rue est dangereuse, les ruelles sont délabrées et peu fréquentables, les logements sont souvent inadéquats, les beaux parcs se font rares et les adultes non recommandables sont nombreux à tourner autour.

En cette période électorale, j'aimerais suggérer des idées pour redonner la ville aux enfants (extrait d'un texte paru dans le livre Rêver Montréal, ouvrage collectif sous la direction de François Cardinal, paru aux éditions La Presse) :
       «Montréal appartient à chacun de nous et c'est à nous tous qu'il importe d'en fabriquer le terreau.
       Relancer Montréal, c'est ramener la créativité au centre de tous ceux qui y habitent, c'est ramener la liberté des initiatives des milieux et de l'entraide spontanée, c'est aussi et surtout ramener le savoir-vivre et le savoir-être tous les jours de l'année entre Montréalais.
       Je propose de commencer par les enfants. C'est plus facile, car ils sont déjà en soi un terreau fertile. Ils sont prêts et pourront certainement nous influencer.
       Commençons par les plus souffrants dans les nombreux quartiers défavorisés de Montréal. Demandons-leur ce qu'ils souhaitent de Montréal, leur ville. Ils la veulent belle et fière, ils souhaitent de beaux parcs et des endroits où ils peuvent jouer en toute liberté et sécurité. Ils optent pour un logement où ils ont un espace à eux sans rats, coquerelles, moisissures et autres rampants qui leur font tellement peur. Mais surtout, ils veulent des adultes qui s'intéressent à eux, qui se conduisent bien avec eux, qui les respectent et qui leur servent de guide et de mentor.
       Puis, il y a tous ceux qui veulent découvrir leur ville, se l'approprier, marcher ses ruelles, franchir sa montagne, explorer son île majestueuse et garder l'espoir d'y contribuer un jour.
       Mon plus grand espoir, c'est celle de redonner notre ville à tous les enfants, une ville où ils sont aimés et privilégiés dans tous ses recoins, cachés ou non, une cité unique où l'on se préoccupe de leur bien-être et de leurs droits, en priorité.
       Mon plus grand souhait, c'est que tous les décideurs de Montréal, toutes les personnes influentes et tous les adultes consentants se mobilisent pour le succès de tous les enfants, pas seulement une fois l'an, mais chaque jour dans son milieu.
       Ce serait le moyen de redonner à notre Montréal toute la fierté qui lui revient.
       Elle se ferait belle pour ses enfants.»

Dr Gilles Julien, C.M., O.Q.
Pédiatre social
Président et Chef de la direction

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Vous aimerez sûrement le dernier ouvrage de Matthieu Ricard :

Plaidoyer pour l'altruisme
La force de la bienveillance
Éditions NIL

Abreuvés d'images violentes, confrontés à une société en crise, on n'imagine pas la force de la bienveillance, le pouvoir de transformation positive qu'une véritable attitude altruiste peut avoir sur nos vies au plan individuel et, partant, sur la société tout entière. Moine bouddhiste depuis près de quarante ans, Matthieu Ricard, lui, expérimente les vertus de l'altruisme au quotidien. Au carrefour de la philosophie, de la psychologie, des neurosciences, de l'économie, de l'écologie, Plaidoyer pour l'altruisme est la somme d'années de recherches, de lectures, d'expériences, d'observation et de réflexion.
       Avec le sens de la pédagogie qui le caractérise et toujours en s'appuyant sur des exemples très concrets, l'auteur de Plaidoyer pour le bonheur démontre point par point que l'altruisme n'est ni une utopie ni un vœu pieux, mais une nécessité, voire une urgence, dans notre monde de plus en plus interdépendant à l'heure de la mondialisation. Un essai passionnant, inspiré par un humanisme et une lucidité qui emportent l'adhésion.

http://www.matthieuricard.org/

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Solidarité
Par Jérôme Ravenet  

Qu'est-ce que la solidarité? Elle signifie d'abord l'entraide, le secours mutuel. Mais sous cet angle, la solidarité morale paraît naïve : qu'est-ce qui justifie que j'aide autrui? Le mérite-t-il? Et en ai-je les moyens, si l'on s'avise qu'il y a toujours un autre à aider? La solidarité se coupe même l'herbe sous les pieds! Pourra-elle résister à l'assaut de l'égoïsme si elle n'est qu'un devoir imposé de l'extérieur? C'est pourquoi il a fallu que les états modernes s'en occupent : les ministères de la solidarité sont peut être un peu froids mais déclinent en actions institutionnelles ce que la fraternité (républicaine ou autre) n'a jamais pu faire faire au coeur humain. Béquille sans doute, mais d'une fraternité handicapée qui n'a pas de leçon à lui donner...
       En un sens plus profond, la solidarité est la conscience de ce qui nous relie aux autres, au reste du vivant, voire à l'ensemble de la Nature. Pratityasamutpada ou coproduction conditionnée pour les Bouddhistes (Samyutta Nikaya, II-28), elle est également le principe de la morale taoïste (F. Jullien, 1995) ou le principe de solidarité énoncé à l'article I de la Constitution du GODF. Elle peut prendre un sens métaphysique et désigne alors l'unité foncière qui relie tous les existants par-delà leur individualité apparente, y compris les bêtes, les fleurs et les pierres - car la fraternité universelle peut après tout s'étendre jusque là. Notre individualité n'est qu'un miroitement, un peu d'écume sur l'océan de l'existence, une illusion au-dessus d'une mer d'indifférenciation. Toutes les existences n'en font qu'une. C'est la compréhension de cette vérité qui nourrit ou fonde la Compassion bouddhiste (nous "inter-sommes" dit Thich Nhat Hahn), comme la fraternité universelle des Maçons, ou le sens confucéen de l'humain, etc.
       La solidarité métaphysique ne converge-t-elle pas en profondeur avec l'écologie définie comme science des interrelations? Et si c'est le cas, ces spiritualités ne mériteraient-elles pas d'entrer en dialogue avec elle? Ne mériteraient-elles pas d'être entendues pour la perspective alternative qu'elles apportent aux débats juridico-scientifiques?

Bibliographie
Jullien F., Fonder la morale, Paris, Grasset, 1995.
Le Nouveau Phalanstère
https://sites.google.com/a/volubilys.fr/phalanstere2/philosophie-et-sciences-humaines/soli

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Vous aimerez peut-être «Pourquoi l’égalité profite à tout le monde» :
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2012/09/premier-anniversaire-occupy.html

Extrait de : La juste part, Repenser les inégalités, la richesse et la fabrication des grille-pains par David Robichaud et Patrick Turmel. Tout le monde devrait lire ce livre. À commencer par les gouvernants, les entrepreneurs et les économistes. Un brillant exposé accessible au commun des mortels.