19 décembre 2021

Bioterrorisme rampant – 2

En 2014, la Dr Joane Liu ne mâchait pas ses mots, elle était alors la présidente de Médecins sans frontières international : «L’Ébola donne un nom au bioterrorisme. Avant on pensait seulement à contagion, hot zone, mais là, je pense que c’est un peu la réalité qui a rattrapé la fiction.» 

Enfin un médecin qui osait parler des vraies affaires!


Je suis toujours renversée d’entendre des journalistes «officiels» ou le Commun des mortels se pâmer dès qu’il est question de «théorie du complot», et qui qualifient ceux qui en parlent de paranoïaques. «Ils n’ont pas les yeux en face des trous» comme dit l’adage.
      Car qu’est-ce qu’un conflit ou une guerre sinon un complot pour s’approprier le bien d’autrui et/ou tuer de prétendus ennemis? Qu’est-ce qui empêche une nation d’enfouir des bombes en territoire convoité et de les faire détonner à distance éventuellement? Nous avons des drones capables de bombarder des cibles à l’autre bout du monde en deux secondes par commande à distance. Et qu’est-ce qui empêche une nation de propager des virus et des bactéries indétectables, invisibles? Rien. Et, la mondialisation fournit d’immenses opportunités. J’aimerais qu’un biochimiste m’explique comment on peut créer un barrage contre des virus et bactéries invisibles qui se transmettent d’humain à humain. 

Marc Filterman (Les armes de l’ombre) :

Il faut distinguer les virus des bactéries. Rappelons qu’un virus est 100 fois moins gros qu’une bactérie. Le problème, c’est que toutes ces substances sont incontrôlables en raison de leur taille. Elles peuvent être dissimulées dans une éprouvette ou même une recharge de stylo, alors qu’elles sont particulièrement nocives.
       Tous les pays ont participé pour des raisons économiques à la dispersion d’un matériel bactériologique très important à travers la planète. Si les Américains ont voulu faire continuer les recherches en Irak, après que les inspecteurs de l’ONU aient pourtant inspecté tous les sites, c’est parce qu’ils savaient ce qu’ils avaient vendu à ce pays, et qui n’avait pas été retrouvé. Voilà la vraie raison qu’ils n’ont jamais dévoilée. Ils n’étaient pas les seuls, les pays d’Europe ont participé à équiper l’Irak…
       L’inconvénient des substances destinées à réaliser ces armes bactériologiques, c’est qu’elles peuvent se retourner contre leurs créateurs, utilisateurs ou fournisseurs. Chaque année en Europe, à l’approche d’hiver, on est confronté à un nouveau type de grippe. Une année elle est espagnole, puis anglaise, italienne, chinoise, etc. On peut se poser la question si des laboratoires pharmaceutiques n’ont pas créé des virus mutants à partir de souches initiales avant de les disperser dans la nature? Dans quel but? L’argent bien sûr; en fabriquant et en vendant des centaines de milliers de vaccins le trésor de guerre se chiffre en milliards de francs. Les services secrets comme la DST ne se sont-ils jamais posé la question, et ne sont-ils pas arrivés à la conclusion que certains virus retrouvés dans le métro étaient des fabrications de laboratoire?

https://situationplanetaire.blogspot.com/search?q=Marc+Filterman

18 décembre 2021

Bioterrorisme rampant

Quoiqu’on en dise, la pandémie COVID-19 avec ses agressifs variants comme l’omicron, a toutes les caractéristiques d’une attaque bioterroriste.

Mais comment se concoctent des virus aussi infectieux et contagieux? Les passages suivants, tirés d’un roman noir, ne sont même pas fictionnels : les guerres bactériologiques ont toujours existé – elles ont servi à éliminer des populations entières en des temps records tout au long de l’histoire.

Je suis Pilgrim / TERRY HAYES, 2012 / V.F. Le livre de poche 2014

Résumé de l’éditeur

Une jeune femme assassinée dans un hôtel sinistre de Manhattan. Un zoologiste, père de famille, décapité en public sous le soleil d'Arabie Saoudite. Le directeur adjoint d'un institut médical énucléé en Syrie. Un complot visant à commettre un effroyable crime contre l'humanité. Et en fil rouge, reliant ces événements, un dénommé Pilgrim.

Pilgrim n'existe pas officiellement. Sous ce nom de code se cache un homme qui, autrefois, a dirigé une unité d'élite des services secrets et qui, avant de se retirer dans l'anonymat le plus total, a écrit un livre de référence sur la criminologie et la médecine légale. Un homme rattrapé par son passé d'agent secret.

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Après bientôt deux ans de pandémie galopante, on est en droit de se questionner sur le bioterrorisme. Dans cet extrait du roman de Hayes, un ex-djihadiste né en Arabie saoudite décide un beau jour qu’il est temps de rayer les Américains de la carte. Dans ce but, il concocte un variant de la variole plus violent que celui d’origine. Aucun vaccin au monde ne protégera pas contre cette version. Pour le tester, avant d’infecter ses trois cobayes (deux hommes et une femme) l’homme avait pris soin de les inoculer avec le meilleur vaccin existant qu’il avait volé dans un laboratoire ultra sécurisé. Le surnom de cet homme est le Sarrasin.

P. : 337-340

Après la mort des hommes, victime elle aussi d’une forte poussée de fièvre et d’horribles sueurs nocturnes, la femme sut qu’elle était condamnée à brève échéance. [...] Tard un soir, le Sarrasin la regarda tituber jusqu’au baquet pour rafraîchir son visage brûlant et découvrir les premières pustules sur le dos de sa main. Le Sarrasin sut alors que le virus ultra-violent qu’il avait synthétisé était non seulement hautement infectieux, mais que l’adjonction du gène supplémentaire avait également permis d’annihiler les effets du meilleur vaccin que la science puisse offrir. C’était, sans l’ombre d’un doute et sans la moindre chance de salut, une arme terroriste de nature à éliminer toutes les autres.

... Pour couvrir ses cris et pouvoir continuer d’observer ce qui se passait, le Sarrasin dut se bourrer les oreilles de coton et réciter le Coran.

Quand l’hémorragie finit par la tuer, il ne bougea pas. Il voulait savourer le moment : les trois corps attestaient de la menace qu’il avait désormais à sa portée et qui fait tellement peur aux experts en terrorisme qu’ils lui ont donné un nom spécial : «le Soft Kill» de l’Amérique.

  37 –

C’est un fait : en l’absence d’un vaccin efficace, aucun pays au monde ne pourrait survivre à une attaque de variole de grande ampleur, pas même un pays comptant trois cents dix millions d’habitants, à l’origine de cinquante pour cent de la richesse du monde, détenant suffisamment d’armes nucléaires pour détruire plus de cent fois la planète, et ayant produit plus de Prix Nobel en sciences et en médecine que toute autre nation. Il serait aussi impuissant face à la variole majeure que les trois prisonniers gisant morts dans leurs propres sécrétions au fond de leur tombeau de pierres.

Mais, un seul homme, un virus – était-ce vraiment réalisable? Le Sarrasin s’en savait capable et, curieusement, Washington aussi.

On l’avait baptisé Hiver Noir.

C’était le nom d’une simulation de bioterrorisme conduite à la base Andrews de l’armée de l’air au printemps 2001. Des années plus tard, alors qu’il travaillait au Liban, le Sarrasin avait lu sur Internet un rapport présentant les conclusions de l’exercice. Même s’il n’avait jamais pensé à faire de la variole une arme, le rapport tenu secret à l’époque l’aurait certainement orienté dans la bonne direction.

Hiver Noir partait de l’hypothèse d’une attaque de variole contre les États-Unis dans laquelle une personne porteuse du virus entrait dans une galerie marchande d’Oklahoma City. Le rapport décrivait le développement de l’épidémie et établissait une simulation de la statistique de mortalité. Treize jours après que le vecteur atteint était entré dans la galerie marchande, le virus s’était étendu à vingt-cinq États, avait infecté des centaines de milliers de personnes – dont un tiers étaient mortes –, débordé le système de santé publique, provoqué un effondrement rapide de l’économie et plus ou moins conduit à l’écroulement de l’ordre social. Naturellement, le virus frappait à tort et à travers, et les policiers, les pompiers ainsi que le personnel de santé en étaient aussi rapidement victimes que la population en général, peut-être un peu plus vite, et c’était une prolifération de pillages et d’incendies non maîtrisés. Les hôpitaux devaient fermer et barricader leurs portes. L’exercice avait vite été interrompu : on n’avait nul besoin d’en savoir plus.

Tous ceux qui ont lu ce rapport et participé à son élaboration ont sans doute pensé la même chose : il ne s’agissait que d’une personne infectée dans une galerie marchande d’Oklahoma City, porteuse d’une souche de ce virus relativement peu agressive. Imaginez la même chose transposée dans le métro de New York, à la parade de Thanksgiving de Macy’s ou au Superbowl.

Et alors que les autorités ordonnaient la production et le stockage du vaccin, aucun financement substantiel n’a été alloué à la recherche d’un traitement de la maladie, seule manière certaine de renvoyer la variole au magasin de l’histoire et de l’enlever des rayons des armes potentielles. Comme on l’a souvent observé, les généraux sont toujours en train de préparer la dernière guerre, pas la prochaine.

Et si ce n’était pas une personne qui avait été infectée, mais vingt, cent, ou mille? Bien que le rapport Hiver noir ne l’ait jamais précisé, tous les analystes de la CIA, les experts de la défense contre les attaques biologiques, les épidémiologistes et leurs simulations informatiques à n’en plus finir semblaient partir de l’hypothèse que la personne d’Oklahoma City était un contaminé-suicide, un volontaire ayant reçu une dose de virus avant d’être lâché aux États-Unis.

Pour le Sarrasin, l’utilisation de contaminés-suicide, ou vecteurs pour les pathologistes, était absurde. (...)

Non, il avait imaginé quelque chose de beaucoup plus efficace que tous les scénarios envisagés par les experts américains. Selon ses estimations, son plan devait fournir au moins dix mille vecteurs répartis sur tout le territoire de l’ennemi éloigné.

Soft Kill de l’Amérique, en effet.

[Les Américains ayant découvert le lieu d’expérimentation du Sarrasin et une pièce de couverture de selle épargnée de la chaux, celle-ci fut analysée.]  

P. 361

Penché sur l’écran de son microscope électronique, il [Walter Drax] n’en crut pas ses yeux. Le cœur battant, en nage dans sa combinaison de biosécurité, il s’y reprit trois fois avant d’être convaincu – changeant même de microscope et revenant à sa station de travail pour consulter la documentation correspondante ainsi que les manuels secrets de l’institut.

Il était bien en présence de la Variola major. D’instinct, il sut que c’était une souche très virulente, mais il fut plus terrifié encore en observant le noyau d’ADN qui se trouvait au centre : il avait été génétiquement modifié. Il n’eut pas le moindre doute qu’il s’agissait d’une souche pathogène militarisée, une arme de destruction massive pour une guerre où tous les coups seraient permis.

Fin des extraits

Parallèle avec COVID-19 et ses variants toujours plus invasifs et infectieux  

En 2010, j’ai vu un reportage inquiétant sur le Laboratoire national de microbiologie (LNM) situé à Winnipeg – des liquides contaminés avaient fui dans la nature. Ce laboratoire abrite les pires virus qui existent. On y conserve même un spécimen de la variole prétendument éliminé complètement depuis des décennies.

Prêts pour la prochaine pandémie? / Québec Science / 3 octobre 2019

Article intégral :

https://www.quebecscience.qc.ca/sante/prets-pour-la-prochaine-pandemie/

(...) On ne manipule pas des bestioles aussi virulentes à la légère. Des précautions extrêmes doivent être prises pour garantir la sécurité des employés, limiter les risques d’accident, de fuite ou d’attaque terroriste. D’ailleurs, les consignes sont claires : il m’est interdit de photographier les portes, les fenêtres et les caméras de surveillance, histoire de prévenir tout acte malveillant.

Le LNM, qui fête ses 20 ans cette année, est la seule installation au Canada à être classée niveau 4 sur l’échelle de sécurité biologique. Cela correspond au plus haut degré de confinement, indispensable pour manipuler les «P4», les pathogènes de classe 4. «Cette catégorie regroupe des pathogènes susceptibles de provoquer des maladies graves, avec des taux de mortalité et de transmission élevés, et contre lesquels nous n’avons en général ni vaccins ni traitements», explique Mike Drebot, virologue réputé du LNM. Tous les P4 connus sont des virus, dont la plupart causent des fièvres hémorragiques comme Ebola.

Les échantillons viraux sont eux-mêmes confinés dans des fioles spéciales. On refuse de me pointer l’endroit où ils sont stockés dans le laboratoire… Reste que les pires virus du monde sont tapis là, dans l’un des frigos ou derrière la porte close que j’aperçois au fond. Y compris celui de la grippe espagnole de 1918, que des scientifiques ont «ressuscité» ici, en 2007, dans le but de l’étudier.

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Quand j’ai lu des articles sur les allégations d’espionnage chinois en juillet 2019, j’ai pensé que les élus Canadiens atteignaient des niveaux de naïveté, d’inconscience ou d’hypocrisie inégalables. Nous sommes tellement imbéciles que nous leur décernons même des prix!

Photo : En 2018, Dre Xiangguo Qiu avait reçu le Prix du Gouverneur général pour l'innovation des mains de la gouverneure générale Julie Payette.

Le couple de chercheurs chinois et leurs étudiants ont finalement été expulsés du LNM. Ils partageaient des informations et des échantillons avec l'Institut de virologie de Wuhan.  

Je comprends que certains scientifiques ont établi des liens directs entre COVID-19, Wuhan et le bioterrorisme délibéré.

Le Covid échappé d’un laboratoire : la théorie qui n’a plus rien de conspirationniste

Par Jean-Loup Adenor / Marianne / Le 14 mai 2021

Qualifiée de complotiste lorsqu’elle a émergé fin 2019, alors que le coronavirus se répandait comme une traînée de poudre, la théorie selon laquelle le virus aurait fuité d’un laboratoire chinois est aujourd’hui prise au sérieux par une partie de la communauté scientifique. Une leçon d’humilité pour les journalistes prompts à crier à la conspiration.

Devant l'institut de virologie de Wuhan le 3 février 2021.

Le temps du «fact-checking» n’est assurément pas celui de la science. Une lettre de 18 scientifiques américains renommés publiée dans le magazine Science le 14 mai exhorte les autorités sanitaires et le reste de la communauté scientifique à envisager toutes les pistes quant aux origines, toujours inconnues, de l’épidémie de Sars-Cov-2.

Les signataires rappellent, dans un ton mesuré, un fait qui demeure incontestable : plus d’un an après le début de la crise, personne n’est en mesure d’établir avec certitude l’origine du virus, ni le chemin qu’il a emprunté pour contaminer l’homme. «Nous devons considérer les deux hypothèses d’origine de l’épidémie, celle d’une origine naturelle et celle d’une fuite de laboratoire, comme sérieuses jusqu’à ce que nous ayons assez de données pour trancher», écrivent les auteurs. Ils appellent à «conduire toutes les investigations nécessaires» pour déterminer cette origine.

Une courte escale dans le passé s’impose. Fin 2019, ce qui n’est encore qu’une épidémie chinoise frappe très durement la ville de Wuhan. De nombreux observateurs notent la présence d’un laboratoire de recherche virologique non loin du marché où l’épidémie est censée avoir démarré.

Article intégral

https://www.marianne.net/societe/sante/le-covid-echappe-dun-laboratoire-la-theorie-qui-na-plus-rien-de-conspirationniste

Virus : la fuite de Wuhan... et celle de Winnipeg

Normand Lester / Journal de Montréal / Le 4 juin 2021 

Article intégral :

https://www.journaldemontreal.com/2021/06/04/virus-la-fuite-de-wuhan-et-celle-de-winnipeg

Aussi incroyable et invraisemblable que cela puisse paraître, le Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg, le principal centre de recherche sur les virus au Canada, mène depuis des années avec des scientifiques militaires chinois des expériences et des études sur les virus.

Les services de sécurité du Canada mettent pourtant depuis longtemps en garde contre la coopération en matière de recherche avec Pékin. La Chine s’approprie des découvertes étrangères pour faire avancer ses programmes militaires, y compris dans le domaine viral pour rendre des maladies plus contagieuses ou plus mortelles.

Malgré tout cela, deux scientifiques travaillant pour l'armée chinoise ont pu s’intégrer aux équipes de recherches du labo de Winnipeg. L'un d'eux était même responsable d'une section du programme sur les agents pathogènes spéciaux. Le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) s'est dit particulièrement préoccupé par les informations voulant qu’il ait transmis des informations à l'Institut chinois de virologie de Wuhan (WIV).

Les deux chercheurs chinois ont été licenciés du laboratoire de Winnipeg après avoir expédié des échantillons des virus Ebola et Henipah au laboratoire de Wuhan. L'Agence de la santé publique du Canada dit qu’elle a alerté la GRC à ce sujet, mais elle s’est refusée à tout autre commentaire.

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Des experts signalent un possible cas d’espionnage de la Chine au Canada

Radio-Canada / Le 10 juin 2021

Article intégral :

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1800648/espionnage-chine-canada-laboratoire-national-microbiologie-qiu

Selon des experts en sécurité nationale, le congédiement de deux scientifiques chinois du Laboratoire national de microbiologie (LNM), situé à Winnipeg, pourrait révéler un cas d'espionnage.

La Dre Xiangguo Qiu, une médecin venue de Chine qui s'était hissée à la tête de la section Développement de vaccins et thérapies antivirales du programme des agents pathogènes spéciaux du Laboratoire national de microbiologie LNM, ainsi que son mari, Keding Cheng, un biologiste, ont officiellement été congédiés en janvier dernier, après avoir été escortés à l'extérieur du laboratoire et s'être vu retirer leur habilitation de sécurité il y a deux ans.

Lors de l'expulsion des deux scientifiques, en juillet 2019, les étudiants chinois qui travaillaient dans l'équipe de la Dre Qiu s'étaient eux aussi fait montrer la porte et la chercheuse avait vu ses voyages jusque-là effectués en Chine de façon régulière suspendus. De plus, des ordinateurs avaient été saisis et un registre de laboratoire était manquant.

Le Laboratoire national de microbiologie LNM est l'unique laboratoire de niveau 4 au Canada sur l’échelle de sécurité biologique, équivalant au plus haut niveau de confinement, ce qui lui donne la capacité de traiter les agents pathogènes les plus mortels du monde, comme l'Ebola.

L'expulsion des scientifiques est survenue deux mois après qu'ils eurent partagé des informations et des échantillons de deux types de paramyxovirus, l'Ebola et l'Henipah, avec l'Institut de virologie de Wuhan. Le laboratoire de Winnipeg avait accepté d'envoyer les échantillons au laboratoire chinois, autorisé lui aussi à manipuler des pathogènes dangereux.

"La Chine a un programme d'armes biologiques très actif, très agressif et extrêmement dangereux, souligne M. Leuprecht. Alors, les autorités chinoises pourraient se réapproprier toute la recherche générée ici pour faire avancer des causes plutôt néfastes."

Compte tenu des antécédents de la Chine en matière d'espionnage de la propriété intellectuelle, un autre expert s'inquiète du fait que des établissements de recherche chinois aient contribué à financer certains des travaux effectués en collaboration avec les scientifiques du Laboratoire national de microbiologie LNM.

Doit-on s’inquiéter de vol de données biologiques dans les laboratoires

Radio-Canada, juillet 2019

Article intégral :

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1222894/grc-chercheuse-chinoise-ebole-sous-enquete-evincee-laboratoire-recherche

L'accès sécurisé pour le couple de chercheurs et leurs étudiants chinois a été annulé, selon des sources travaillant au sein du laboratoire et qui ne souhaitent pas être identifiées par crainte de représailles.

Cette mise à l’écart intervient plusieurs mois après que des informaticiens du Laboratoire national de microbiologie LNM furent entrés dans le bureau du Dre Qiu, en dehors des heures de bureau, et eurent remplacé son ordinateur. Ses voyages réguliers en Chine ont également commencé à être refusés.

Lors d'une réunion tenue le 8 juillet, le personnel du Laboratoire national de microbiologie LNM a appris que le couple était en congé pour une période indéterminée. On leur a spécifié de ne pas communiquer avec eux.

Affilié à une université chinoise

Originaire de Tianjin, Xiangguo Qiu est arrivée au Canada en 1996 pour y suivre des études supérieures. Elle est toujours affiliée à l'université de cette ville et a fait venir de nombreux étudiants au fil des années afin de l'épauler dans son travail.

Elle occupait jusqu'alors le poste de responsable du développement de vaccins et de traitements antiviraux au sein du Programme des agents pathogènes spéciaux du laboratoire. Son domaine de prédilection est l'immunologie, mais la Dre Qiu est également professeure auxiliaire au département de microbiologie médicale de l'Université du Manitoba.

Son mari, Keding Cheng, travaille également au sein du laboratoire en tant que biologiste. Il a publié des travaux de recherche sur les infections du VIH, le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), les infections à l’E. Coli et le syndrome de Creutzfeldt-Jakob.

10 décembre 2021

Des avocats déchirent leur toge

C’était beau de voir ça. Notre système de justice est inadéquat et comporte des failles immenses. Pensons à Gilbert Rozon et Éric Salvail qui ont été acquittés, faute de preuve hors de tout doute raisonnable! Les avocats criminalistes sont les chacals du cirque juridique. Même quand ils savent que leur client est coupable, leur seul but sera de lui éviter la condamnation. En matière d’agressions sexuelles, pour ce faire, ils tentent de miner la crédibilité des victimes et de les déstabiliser en évoquant des stéréotypes méprisants, comme l’avait fait le juge Robin Camp.

Pourquoi les victimes (majoritairement des femmes) ne dénoncent-elles pas? Souvent par crainte qu’on ne les croit pas, car la plupart du temps c’est parole contre parole. Et l’indécrottable présomption d’innocence du présumé coupable fait en sorte que parfois ce sont les victimes d’agressions qui doivent prouver leur innocence! – elles pourraient avoir provoqué ou incité le viol ou l’agression (attitude, vêtements, etc.). Le monde à l’envers.  

Wikipédia : Les stéréotypes sur le viol sont des idées reçues concernant l'agression sexuelle et le viol. Ils ont souvent pour conséquence d'excuser les agresseurs, de créer de l'hostilité envers les victimes, et d'affecter les décisions prises en tribunal. Les stéréotypes sur le viol ont une influence significative sur l'avis des jurés, des détectives, des juges, des criminels et des victimes. Ils poussent à blâmer la victime, lui faire honte ou remettre en cause son témoignage. Un mythe répandu est que ce que la victime porte peut mener à une agression sexuelle, ou que le viol est la faute de la victime si elle porte des vêtements peu couvrants. De même, on estime souvent que la victime est responsable de son agression si elle est sous l'emprise de l'alcool ou de drogues au moment de l'agression. En général, une victime de viol serait perçue comme responsable de son agression si elle s’était rendue seule dans la maison ou dans la voiture de son agresseur. https://fr.wikipedia.org/wiki/St%C3%A9r%C3%A9otypes_sur_le_viol

Et si l’agresseur est connu du public et a du pouvoir, comme Nicolas Hulot par exmple, alors qui croira qu’un prédateur se cache derrière la face d’angelot (1)? Que faire de la solidarité masculine socioculturelle ou politique genre boys club? Les obstacles sont quasi insurmontables. Et le mensonge est maître.

«Tout vice a pour serviteur le mensonge. Le mensonge souligne et aggrave le tort qu'il espérait cacher.» ~ Eugène Marbeau (Remarques et Pensées)

Je recommande vivement ce documentaire. Peu importe s’il comporte des inexactitudes, ça ne change rien au fond du problème et ça ne peut aucunement empirer la mauvaise opinion que nous avons déjà de notre système de justice bancal.


LA PARFAITE VICTIME (documentaire)

Pourquoi les victimes d'agression sexuelle dénoncent-elles sur les réseaux sociaux? Une enquête cinématographique dans l’espoir d’un examen de conscience collectif.

Diffusé sur : https://ici.tou.tv/la-parfaite-victime/S01E01?lectureauto=1

Radio-Canada [a présenté] présentera La parfaite victime malgré les critiques d’avocats

Annabelle Caillou / Le Devoir 7 décembre 2021

Le milieu judiciaire est revenu à la charge lundi contre La parfaite victime. Des associations d’avocats et d’avocates de la défense ont demandé à Radio-Canada de retirer le documentaire de sa programmation mardi soir, l’accusant de véhiculer des faussetés et une «vision trompeuse de la justice». Leur requête a toutefois été rejetée par le diffuseur public.

«On peut à bon droit critiquer le fait que certains propos tenus dans le film ne soient pas rigoureusement conformes à la réalité. On peut être en désaccord avec le message ou le ton du film. Mais cela ne saurait en aucun cas constituer un motif suffisant pour empêcher sa diffusion », a indiqué le porte-parole de la société d’État, Marc Pichette, dans un courriel envoyé au Devoir lundi.

Dans une lettre adressée à la haute direction de Radio-Canada et transmise à l’ombudsman du diffuseur public plus tôt dans la journée, les présidents de quatre associations d’avocats et d’avocates de la défense – notamment de Montréal-Laval-Longueuil, de Québec et de l’Outaouais – ont fait part de leurs inquiétudes au sujet de la diffusion grand public du documentaire.

Selon eux, La parfaite victime contient plusieurs faussetés et contrevient ainsi aux «normes et pratiques journalistiques» de Radio-Canada. Le diffuseur devrait «éviter d’exposer le grand public à cette vision trompeuse de la justice et d’infliger aux victimes une souffrance injustifiée en plus de potentiellement les décourager de porter plainte».

Expression de craintes

Réalisé par les journalistes Monic Néron et Émilie Perreault, ce documentaire lève le voile sur les obstacles que rencontrent les victimes d’agressions sexuelles lorsqu’elles décident de porter plainte. En plus de donner la parole aux victimes, les journalistes interrogent des avocats criminalistes, des procureurs de la Couronne et des juges pour expliquer au mieux le fonctionnement du système judiciaire en la matière.

Déjà lors de sa sortie en salle cet été, plusieurs voix du milieu judiciaire s’étaient élevées pour dénoncer des inexactitudes du film et exprimer des craintes sur les effets négatifs qu’il pourrait avoir sur les victimes.

Un argumentaire repris par les quatre associations d’avocats. Dans leur lettre, ils démontrent par exemple qu’une «simple recherche sur Internet» permet de contredire l’affirmation de l’avocat de la défense Patrick Davis – interrogé à la caméra –, qui assure n’avoir «perdu aucune cause d’agression sexuelle». «Nous avons pu recenser quatre décisions publiées dans lesquelles des accusations d’agressions sexuelles ont été retenues malgré les représentations contraires de Me Davis […] En laissant faussement croire que des avocats peuvent faire acquitter tous leurs clients, on vient valider ce sentiment d’impuissance et, ultimement, on contribue à décourager le recours à la justice pour toute victime d’agression sexuelle», écrivent-ils.

Ils leur reprochent également d’avoir diffusé les commentaires de Claude F. Archambault, «un ancien avocat radié du barreau depuis plus de dix ans pour de multiples infractions reliées à la malhonnêteté», assurant que les «pratiques d’intimidation» contre les victimes décrites par «ce triste personnage» n’ont plus lieu d’être aujourd’hui et sont d’ailleurs «interdites».

Faire «changer les choses»

«Si sa démonstration n’est pas sans faille, ce film controversé fournit l’occasion d’une discussion qui s’impose dans notre société», souligne de son côté Radio-Canada pour justifier sa diffusion.

Ouvertes à la critique, les journalistes Monic Néron et Émilie Perreault regrettent de voir qu’on «essaie d’empêcher les gens de regarder le documentaire». Elles soutiennent qu’il ne décourage pas les victimes de porter plainte, au contraire. «On a eu énormément de témoignages de personnes qui avaient entendu les critiques et qui sont allées voir le film, et elles disaient : « moi, je suis en attente d’un procès ou je songeais à porter plainte […] et je me sens désormais mieux outillée pour ce qui m’attend», indique Monic Néron.

Les journalistes se justifient également d’avoir interrogé Claude F. Archambault, indiquant avoir souhaité bénéficier de sa «liberté de parole» puisqu’il n’est plus avocat. Il est d’ailleurs souvent sollicité par les médias sans que cela fasse de vague, soulignent-elles.

Quant aux faussetés en lien avec Me Davis, la journaliste assure qu’il «s’est assis devant la caméra en toute bonne foi» et qu’il «avait une explication pour chacune des causes» qu’il n’avait pas gagnées. «Une était davantage de la maltraitance qu’une agression sexuelle, donc il ne la comptait pas», donne-t-elle comme exemple.

«Visiblement, notre documentaire dérange, et c’est correct. C’est ce que ça prend parfois pour faire changer les choses», conclut-elle.

https://www.ledevoir.com/culture/medias/652371/medias-radio-canada-presentera-la-parfaite-victime-malgre-les-critiques-d-avocats?utm_source=recirculation&utm_medium=hyperlien&utm_campaign=corps_texte

Le DPCP préoccupé par la diffusion de La parfaite victime

Annabelle Caillou / Le Devoir

Après les avocats de la défense, c’est au tour du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) de faire valoir ses inquiétudes sur la diffusion du documentaire La parfaite victime sur ICI Télé mardi soir. Il demande que des correctifs ou une mise en garde soient apportés. Une demande rejetée par Radio-Canada.

«Le DPCP est préoccupé que certaines inexactitudes qui s’y retrouvent renforcent le préjugé selon lequel il est difficile pour une victime d’obtenir justice et que l’exercice conduise à décourager davantage les victimes de porter plainte», peut-on lire dans une lettre envoyée par le DPCP à la haute direction de Radio-Canada, dont Le Devoir a obtenu copie.

Le DPCP donne en exemple le taux d’autorisation des dossiers de violences sexuelles transmis par le Service de police de la Ville de Montréal qui s’élèverait à 18 % selon le documentaire. «La procureure en chef adjointe responsable de l’équipe des violences sexuelles à Montréal, Me Rachelle Pitre, a procédé elle-même au recensement manuel de tous les dossiers et confirme qu’il s’agit plutôt de 7 dossiers sur 10, soit 70 %», précise-t-on.

Contactées par Le Devoir, les réalisatrices Émilie Perreault et Monic Néron ont renvoyé le quotidien à un message publié sur les réseaux sociaux en juillet dans lequel elles détaillaient leurs démarches pour en arriver à cette statistique controversée.

Au début du processus de recherche en 2019, expliquent-elles, le DPCP leur avait indiqué qu’aucune donnée sur le sujet n’existait. Un an plus tard, ayant finalement obtenu par demandes d’accès à l’information les dernières statistiques disponibles, elles ont de nouveau rencontré le DPCP. «Si des chiffres différents devaient exister, il était primordial que nous puissions y avoir accès. Si la compréhension que nous avions de ces données n’était pas juste ou suffisamment précise, il appartenait au DPCP de le préciser. Il n’en fut rien. Silence radio», indiquent-elles dans leur message, précisant qu’il aura fallu attendre le lendemain de la première médiatique du film pour que des données soient rendues publiques.

D’autres critiques

Lundi, quatre associations d’avocats et avocates de la défense du Québec ont aussi transmis à Radio-Canada et son ombudsman leurs inquiétudes sur la diffusion de La parfaite victime, demandant carrément son retrait de la programmation. Le documentaire contient plusieurs autres faussetés, ont-ils fait valoir.

«Si sa démonstration n’est pas sans faille, ce film controversé fournit l’occasion d’une discussion qui s’impose dans notre société», avait indiqué dans la foulée Radio-Canada, refusant de retirer le documentaire de sa programmation.

La société d’état a également refusé mardi d’apporter des correctifs ou une mise en garde – tel que demandé par le DPCP – lors de la diffusion du documentaire mardi soir.

https://www.ledevoir.com/societe/652485/medias-le-dpcp-preoccupe-par-la-diffusion-de-la-parfaite-victime

(1) On n’a pas encore réussi à démolir le mur sur lequel les victimes butent constamment. Depuis les premières accusations de viol portées contre lui, Hulot n’a cessé de se déclarer innocent et il prétend être la victime d’un lynchage. Il méprise les femmes qui l’ont dénoncé et ose même faire de l’humour : «Un beau garçon comme moi, vous croyez que j’ai besoin de violer?»

En droit français, la prescription est un principe général de droit qui désigne la durée au-delà de laquelle une action en justice, civile ou pénale, n'est plus recevable.


Photo : Agence France Presse 

Envoyé Spécial / Nicolas Hulot : des femmes accusent

Saison 2021 – «Envoyé spécial» a recueilli le témoignage de plusieurs femmes qui accusent Nicolas Hulot d'agressions sexuelles. Les faits que certaines d'entre elles décrivent, dans ce numéro diffusé jeudi 25 novembre 2021, sont aujourd'hui prescrits, mais elles ont décidé de prendre la parole pour se  libérer». Une enquête [étalée sur quatre ans] de la journaliste Virginie Vilar.

https://www.tv5unis.ca/videos/envoye-special-500011703/saisons/2021/episodes/79

Ce que racontent les six nouvelles femmes qui accusent Nicolas Hulot d’agressions sexuelles

BFM TV 26 novembre 2021

Caresses ou baisers par surprise, tentative de fellation forcée... Dans un épisode d’«Envoyé spécial» puis par courrier, six femmes ont témoigné contre Nicolas Hulot pour des faits – prescrits – qui auraient eu lieu entre 1989 et 2008.

https://www.bfmtv.com/police-justice/ce-que-racontent-les-six-nouvelles-femmes-qui-accusent-nicolas-hulot-d-agressions-sexuelles_AN-202111250663.html

Une enquête ouverte sur les allégations de viols contre Nicolas Hulot

Guillaume Daudin, Eleonore Dermy / Agence France Presse

Le Devoir, 27 novembre 2021

La justice française a ouvert vendredi une enquête préliminaire après la diffusion d’un reportage télévisé retentissant dans lequel plusieurs femmes accusent l’ex-animateur et ancien ministre Nicolas Hulot de viols et d’agressions sexuelles, qu’il nie farouchement.

Au moins six femmes, dont l’une mineure au moment des faits, mettent en cause Nicolas Hulot. Dans un reportage de 62 minutes diffusé jeudi soir dans l’émission d’enquêtes Envoyé spécial, à la chaîne publique France2, trois d’entre elles ont témoigné, deux à visage découvert.

Sylvia y dit avoir été agressée sexuellement en 1989, à 16 ans, par Nicolas Hulot, dans la voiture de ce dernier, après avoir été invitée à assister à une émission qu’il animait alors à Paris à la radio publique.

Cécile raconte de son côté avoir repoussé en 1998, dans un taxi à Moscou, les assauts de l’ex-animateur de la célèbre émission sur l’environnement Ushuaïa, qui lui «touche les seins, l’entrejambe», alors qu’elle était âgée de 23 ans.

La procureure de Paris a annoncé l’ouverture de cette enquête sans qu’une plainte ait été déposée.

Elle suit là une habitude prise par le parquet de Paris depuis quelques années dès qu’une victime mineure est évoquée, ce qui est le cas dans ce dossier, pour notamment vérifier s’il n’en existe pas d’autres.

Les enquêtes, confiées à la brigade de protection des mineurs, viseront à «déterminer si les faits dénoncés peuvent caractériser une infraction pénale et si, au vu de leur ancienneté, la prescription de l’action publique est acquise», a précisé la procureure.

«Lynchage»

Une troisième femme, qui dit avoir travaillé avec lui en 2001, raconte qu’il l’a embrassée «à pleine bouche» par surprise, après une réunion de travail.

L’enquête télévisée comprend en outre le témoignage de la militante écologiste Claire Nouvian et revient sur la plainte pour viol déposée en 2008 par Pascale Mitterrand, petite-fille de l’ancien président français François Mitterrand (1981-1995), dont la révélation avait fait grand bruit début 2018 avant d’être classée sans suite.

Au parquet de Paris, l’un des procureurs statutairement chargés de superviser cette nouvelle enquête est celui qui avait classé l’enquête de 2008.

Deux autres femmes, l’ancienne animatrice de télévision Maureen Dor et une ex-employée de la chaîne privée TF1, ont en outre transmis à l’émission Envoyé spécial des témoignages écrits sur des faits dont elles accusent Nicolas Hulot.

La veille de la diffusion du reportage, l’ancien ministre de la Transition écologique (2017-2018) du président Emmanuel Macron avait nié formellement ces accusations d’agressions sexuelles et annoncé quitter «définitivement» la vie publique pour protéger ses proches et sa fondation des retombées d’un «lynchage».

L’avocat Alain Jakubowicz, qui défend l’ancien animateur avec Jacqueline Laffont, a salué l’ouverture d’une enquête. «Je préfère évidemment ce cadre de l’enquête, des instances de police et de justice inscrites dans un cadre de droit, que le procès fait sur des chaînes de télévision avec la condamnation à la clé», a-t-il déclaré. «Le problème évidemment, c’est que cette enquête […], on en connaît déjà l’issue sur le plan juridique, c’est qu’il y a une prescription.»

En France, depuis une loi récente, le délai de prescription pour un viol est de 20 ans, et de 30 ans pour les viols ayant été commis sur des mineurs à compter de la majorité de la victime.

«Ce que j’ai vu hier, ce sont des témoignages poignants, voire glaçants pour certains, et qui nous rappellent la nécessité que la justice puisse faire son travail», a déclaré le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal.

Une position qui tranche avec celle de nombreux membres du gouvernement en 2018, lorsqu’avait été dévoilée la plainte pour viol de Pascale Mitterrand.

Selon le porte-parole, à l’époque, « il y a eu un soutien à l’État de droit, à la présomption d’innocence ». « Aujourd’hui, a jugé M. Attal, il y a des témoignages supplémentaires qui s’ajoutent, qui n’étaient pas connus à l’époque. »

https://www.ledevoir.com/monde/europe/650331/agressions-sexuelles-une-enquete-ouverte-sur-les-allegations-de-viols-contre-nicolas-hulot

Bravo! La réponse est différente de celle de 2008 et 2018, alors que la fratrie politique avait pris partie pour Hulot.

1 décembre 2021

Avortement au Moonshine Whisky

 Photo : Evelyn Hockstein / Reuters. Manifestation à Austin, Texas.  

Chanson de folklore américain (John & Alan Lomax, 1938) Qui a ajouté la signature «God» au refrain? Sûrement pas un habitant de la Bible Belt!

The Rambling Gambler (or I'm a Rambler, I'm a Gambler)

Refrain

I’m a rambler, I’m a gambler

I’m a long way from home.

And if you don’t like me,

Then, leave me alone.

I’ll eat when hungry, I’ll drink when I’m dry.

And if Moonshine* don’t kill me,

I’ll live till I die.

     ~ God  

Je suis un vagabond, je suis un joueur.

Je suis loin de chez moi.

Et si vous ne m'aimez pas,

Eh bien, laissez-moi tranquille.

Je mangerai quand j'aurai faim, je boirai quand je serai à sec.

Et si le Moonshine* ne me tue pas,

Je vivrai jusqu'à ce que je meure.

     ~ Dieu

* Whisky de contrebande. Le terme Moonshine fut créé par les Moonshiners (contrebandiers) qui, clandestinement («à la lumière de la Lune»), produisaient et distribuaient du whisky. Légende ou fait avéré? On l’ignore.

 
Montana Brand Moonshine

Ouais, les pauvres femmes des États de la Bible Belt (Mississippi, Alabama, Montana, Texas, Louisiane, Kansas...) vont avoir besoin de Moonshine Whisky pour subir des avortements effectués avec des cintres ou des broches à tricoter (1). Ces États ruraux et très religieux sont socialement les plus rétrogrades des États-Unis. Les menaces de damnation éternelle au Jugement dernier pleuvent sur les pro-choix, et les médecins qui oseraient pratiquer des interruptions de grossesse, risqueraient la prison à vie. Horrifiant. Mais pourquoi? Parce qu’un bon nombre d’abrutis au pouvoir pensent que leurs croyances religieuses l’emportent sur les droits de la personne!

L’avenir du droit à l'avortement en débat à la Cour suprême des États-Unis  

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1843980/avortement-etats-unis-mississippi-interdiction-cour-supreme  

L'avenir du droit à l'avortement aux États-Unis se joue mercredi devant une Cour suprême profondément remaniée par Donald Trump qui pourrait profiter de l'examen d'une loi du Mississippi pour revenir près de 50 ans en arrière.

Tous les échelons du Parti républicain lui ont apporté leur soutien, ainsi que l'Église catholique et de nombreuses associations antiavortement, dont certaines ont dépensé des millions de dollars en campagnes publicitaires avant l'audience.

«Nous sommes sur le point d'entrer dans une nouvelle ère, où la Cour suprême va renvoyer l'arrêt "Roe v. Wade" aux oubliettes de l'histoire, dont il n'aurait jamais dû sortir.» Mike Pence, ancien vice-président des États-Unis (administration Trump)

On se croirait dans La servante écarlate où le patriarcat règne en maître tout-puissant.

(1) Les «tricoteuses» sont célèbres pour leurs aiguilles à tricoter qu’elles utilisent pour percer la poche des eaux, ouvrir le col de l'utérus et entraîner une fausse-couche. L'avortement dans ce contexte se pratique toujours dans la clandestinité, notamment par l'intervention appelée «dilatation et curetage». De nos jours, les méthodes pour avorter sont classées en deux groupes : les méthodes traditionnelles et les méthodes médicales. Les premières, d'efficacité variable, sont surtout utilisées dans les pays où l'avortement est illégal et où il est donc impossible d'accéder à l'avortement médicalisé, ou lorsque d'autres obstacles interviennent : âge, situation familiale, ressources économiques. Elles se basent sur des savoirs populaires et des croyances et peuvent mener à des effets secondaires graves et/ou des complications dangereuses pour la femme qui les utilise. Les méthodes médicalisées actuelles en matière d'avortement sont médicamenteuses ou chirurgicales. L'avortement médicalisé est autorisé aux États-Unis, dans tous les États, sous certaines conditions; mais depuis le 15 mai 2019, l'Alabama interdit la totalité des IVG. Quel que soit le statut légal de l'avortement, elles sont utilisées, mais avec des possibilités d'accès et de sécurité très différentes selon les contextes et la légalité ou non de l'avortement. Wikipédia 

Même aujourd'hui, l’avortement clandestin reste extrêmement dangereux

À la fin du XIXème siècle, l’avortement devient de plus en plus fréquent malgré l’illégalité, les difficultés, les douleurs, et sans tenir compte des pressions politiques, sanitaires, sociales, les femmes ont voulu échapper à la fatalité biologique des grossesses successives.

Les méthodes d’interruption de grossesse

Les recettes et autres potions pas tellement magiques. Elles sont effectuées par les femmes elles-mêmes. Principalement à base de persil, et plus tardivement à base de médicaments. Le taux de réussite n’atteint pas les 5 %, c’est pourquoi les femmes concernées doivent nécessairement utiliser des méthodes beaucoup moins douces. Tout au long du XIXème siècle les détails des faits notés dans les décisions de justice permettent de rendre compte de la violence que pouvait générer une grossesse non désirée...  

Le décollement ou la perforation des membranes. C’est la méthode utilisée dans les trois-quarts des cas. Entre 1870 et 1939, les avortements augmentent et sont beaucoup plus précis... Il faut remarquer que, quel que soit le terme de la grossesse, ce sont toujours les mêmes techniques rudimentaires qui sont utilisées. Aussi, des ustensiles de la vie quotidienne sont-ils détournés de leur usage normal : aiguille à tricoter, crochet, épingles, plumes à chapeau; ensuite des outils chirurgicaux : speculum, sonde en caoutchouc et canule fine, vendus librement à l’époque dans les grands magasins. Tout ceci n’a rien à faire dans un utérus, j’vous jure.

L’injection d’eau bouillie ou savonneuse, l’avortement se pratique soit avec une seringue, soit avec poires et canules à lavements.

Enfin, la dernière méthode est celle utilisée surtout par les spécialistes, la pratique consiste à dilater le col, soit avec des laminaires, soit à l’aide de bougies. Super... C’est très très rare car il faut un médecin, et le code pénal nous rappelle bien qu’ils peuvent être condamnés aux fers. La peine des fers ce n’est ni plus ni moins que des travaux forcés.

Les couples aisés, malgré l’illégalité, font appels à des sages-femmes, voire des médecins et du matériel relativement adapté pour pratiquer l’avortement. En revanche, pour les couples les plus démunis, il s’agit de matrones sans diplôme, ou de proches, ou de n’importe qui en fait, et surtout avec n’importe quoi.

De manière générale, les avorteurs et «faiseuses d’anges» sont à 16 % des proches (maris, familles, amies, voisines), 45 % sont des professionnels de santé (dont plus de la moitié de sages-femmes), 33 % sont des femmes ordinaires réputées s’y connaître (ménagères, ouvrières, paysannes, cartomanciennes, prostituées).

Article intégral : http://www.racontemoilhistoire.com/2014/02/avortement/