29 septembre 2022

Temps et argent à gaspiller pour la monarchie

J'ai préféré laisser retomber la poudre à canon avant de publier une chronique d'humeur sur le décès d'Élisabeth II. La couverture médiatique a été pharaonique. En tout cas, au Canada, le sujet a éclipsé des dossiers extrêmement importants. On avait du temps et de l'argent à gaspiller!

Photo : Associated Press; 96e anniversaire. La reine me laisse indifférente, mais j'adore les chevaux… Et puis, exceptionnellement, elle n'est pas vêtue de fuchsia ou de vert fluo de la tête aux pieds! (Rire) La sobriété a toujours meilleur goût.   

Combien coûteront ces 12 jours de parade et de commémoration en l'honneur d'Élisabeth II? Impossible d'imaginer… Les funérailles de la Reine-Mère en 2002 avaient coûté 6,15 millions d'euros. La visite de 11 jours de Charles et Camilla au Canada en 2009, avait coûté 2,5 millions de dollars aux contribuables canadiens! On aurait pu nourrir plusieurs familles sous le seuil de la pauvreté, ici-même dans notre beau pays dit riche; mais Stephen Harper adorait la reine, comme la majorité des membres du parti conservateur.

     Tout ce flafla pour des gens aussi ordinaires que vous et moi, mais que les Britanniques vénèrent inconditionnellement. Pour couronner le tout : des porteurs ont transporté à main nue un cercueil en bois de chêne massif doublé de plomb (sans doute extrêmement lourd) tel qu'exigé par la reine elle-même. Hé! On est en 2022 et les charriots à roulettes et ajustables pour grimper des escaliers existent… 

     Le gratin des dirigeants et des têtes couronnées (quelque 500) a assisté aux funérailles; en tout et partout 2000 personnes ont été conviées. Un magnifique show publicitaire…

     En ce qui me concerne, ça fait des années que je ne peux plus voir la tête de la reine sur nos billets de banque. J'espère ne jamais voir celle de Charles III sur les billets de 20 $ – toujours les plus nombreux en circulation. Un cas de figure : la Banque du Canada va sans doute nous l'imposer.

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«Qu’enseigne cette ruée sur les cérémonies de la mort d’Élisabeth II aux roturiers planétaires du XXIe siècle? Un besoin de rituels, un désir de perpétuer de vieilles traditions quand tout s’efface, un respect pour une reine aimée et admirée? Douze jours de deuil dans le mythe partagé : une véritable éternité à notre époque d’instantanéité. Plusieurs passaient vite sur les abus passés de la Couronne, l’esclavage, le colonialisme aveugle, les disparités sociales choquantes d’une monarchie aux traces iniques et ensanglantées. Des regards se détournaient du contraste entre le peuple britannique étranglé par la récession et la richesse de sa monarchie. Vraie hypnose collective pour une foule éplorée. Ce départ bouleversait les mémoires, mais fut excessivement couvert, en ronde hallucinée.

     Sous le pouvoir des images, cette reine, dont le couronnement transmis sur les télés du monde avait, en 1953, inauguré la dynastie-spectacle, voulait tirer sa révérence urbi et orbi avec plus de faste encore. Époque oblige!»

Le spectacle royal par Odile Tremblay, Le Devoir / Chronique / 22 septembre 2022

https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/757790/chronique-le-spectacle-royal

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La monarchie selon Mark Twain (1835-1910) 

«Je souhaiterais vivre cinquante ans de plus; je crois que je verrais les trônes de l'Europe vendus aux enchères comme de la vieille ferraille. Je crois que je verrais réellement la fin de ce qui est sûrement la plus grotesque de toutes les escroqueries jamais inventées par l'homme : la monarchie. Il y a imposture et imposture; il y a fraude et fraude, mais la plus flagrante de toutes est celle des couronnés.»

     «La monarchie a la parole, et grâce à elle, elle a pu persuader l'homme que d'une manière ou d'une autre, elle diffère du serpent à sonnette, que d'une façon elle a quelque chose de valable, quelque chose qui mérite d'être préservé, quelque chose de bon et de grand, d'élevé et de raffiné, quelque chose qui lui donne le droit d'être protégé contre la massue du premier venu qui l’attraperait si elle sortait de son trou.» (Lettre non publiée adressée au tsar, 1890)

     «Nous tenons ces vérités pour évidentes : tous les monarques sont des usurpateurs et des descendants d'usurpateurs; pour la raison qu'aucun trône n'a jamais été établi dans ce monde par la volonté librement exercée du seul corps possédant le droit légitime de l'établir – la multitude de citoyens d'une nation. Le monarque est une sorte de propriétaire-esclavagiste qui n'obtient pas sa propriété par l’achat, la négociation ou la ruse – non, il en hérite d'un ancêtre qui l'a volée.» (Lettre à Sylvester Baxter du Boston Herald, 1889)

     «Nous voyons les monarques se rencontrer et participer à des cérémonies solennelles, le visage impassible; mais il est possible d'imaginer que lorsqu'ils se rencontrent en privé ils se rient au nez.» (Carnet de notes)

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Les membres de la famille royale justifient leur existence en s’occupant. Ils répondent à quelque 100 000 lettres et à 2000 engagements divers, rencontrent jusqu'à 70 000 invités, accueillent des chefs d’État, ouvrent des sessions du Parlement, remettent des titres d’honneur à des citoyens britanniques et se consacrent à des œuvres caritatives. Ils sont pratiquement toujours en party. Le principal travail des monarques est de parader.

     Les protocoles auxquels ils doivent se soumettre sont hallucinants. C’est d’un ridicule à se rouler par terre. Dans ce monde superficiel, l’important est de s’élever et de rester au-dessus de la masse en suivant des codes complexes de démarcation allant de l’habillement à la posture, à l’étiquette (façon de converser, de manger, de traiter les domestiques) jusqu’à la manière de gérer les écarts d’une moralité souvent trahie. [Les fréquentations du prince Andrew avec le pédophile Jeffrey Epstein en sont un exemple criant]. Les aristocrates imitent les comportements de la royauté à échelle réduite : ils héritent de la fortune familiale, ne travaillent pas, profitent du travail de leurs métayers sous-payés ou simplement nourris/logés, et récoltent les revenus de l’exploitation. Bingo!

     Je me demande pourquoi les gens se plaignent du 600 $ à 800 $ par mois que reçoivent les assistés sociaux – on les accuse de ne rien faire pour justifier leur paye.

     Même si Twain avait vécu 50 ans de plus il n’aurait pas eu le plaisir de voir disparaître les monarchies. Et de nos jours, là où il n’y a pas de rois, il y a souvent des dictateurs.

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Charles le maniaque

La vie à la cour est réglée au quart de tour – de vrais fanatiques. Et si un royal individu refuse de s'y conformer, mine de rien, on tentera de le pousser vers la porte en utilisant la persécution psychologique. Considérant les exigences de Charles, il serait étonnant que le nouveau roi allège la lourdeur des coutumes et rituels contraignants. Il sera peut-être pire que sa mère… On le dit arrogant, irritable et indifférent au mal qu'il inflige aux autres. Certains de ses coups de gueule et de ses crises de colère rendus publics, nuisent encore plus à sa réputation. (Torn Bower Rebel Prince)

Les manies du roi Charles III révélées : comment il emporte ses WC personnels en voyage et autres curiosités

Article mis à jour le 09/09/22 11:16

https://www.journaldesfemmes.fr/people/actus/2839007-manies-roi-charles/

Un roi a bien le droit d'avoir certaines exigences? Charles, tout juste devenu roi, avait déjà l'habitude, à titre de prince de Galles, de ne pas vivre exactement de la même façon que le commun des mortels. Ses bagages contiennent des éléments plutôt inattendus et ses repas doivent se dérouler de façon millimétrée...

Florilège de ses manies et exigences pour certaines bien loufoques!

Le journaliste Michel Faure est l'auteur de l'ouvrage «Charles, roi d'Angleterre» (éditions L'Archipel). Son livre est plein de pépites loufoques concernant le nouveau roi Charles III, encore prince de Galles à l'époque de la publication. Certes, des titres de noblesse et un emploi du temps chargé expliquent des exigences élevées à la manière des stars... mais quand on en arrive aux centimètres de dentifrice sur la brosse à dents et à la température du bain, certaines manies et habitudes du nouveau roi pourraient bien vous étonner! Le fils aîné d'Elizabeth II va-t-il garder, voire augmenter, ses demandes particulières alors que sa vie s'accélère? Le temps le dira...

Dentifrice, pyjama, lacets... un roi hyper propre!

Chaque matin, un valet de chambre étale 2 centimètres de dentifrice sur sa brosse à dents et lui fait couler un bain d'eau tiède. Pour ses vêtements, le prince Charles est particulièrement pointilleux. Il souhaite que son pyjama soit lavé et repassé tous les jours… tout comme ses lacets, qui doivent être repassés juste avant qu'il n'enfile ses chaussures. Un prince se doit d'avoir une allure impeccable.

Petit-déjeuner : un repas sacré pour Charles III

Une fois sorti de son bain et habillé, le prince Charles se voit servir son petit-déjeuner, «un mélange de germe de blé et de graines de céréales, du miel, des confitures et quelques fruit», explique l'écrivain à Vanity Fair. Il mange des œufs, mais il faut que ceux-ci soient bios et cuits seulement trois minutes. «Pour être sûrs de la satisfaction du prince, très maniaque, ses cuisiniers lui en préparent une demi-douzaine, lui réservant ainsi la possibilité du choix», détaille Michel Faure. Le tout, posé sur un plateau d'argent, of course!

Tea time pour le roi

Quant au déjeuner, le prince Charles le saute, tout simplement. À 17h par contre, pas question d'ignorer le tea time. Le fils d'Élisabeth II s'installer pour siroter tranquillement une tasse de thé Darjeeling (et rien d'autre).

Incroyable : Charles se déplace avec son propre... siège de toilettes!

Pour ses déplacements, le prince Charles s'assure de ne manquer de rien. Si vous fouillez ses valises (un scénario peu probable, on en convient) vous y verrez des draps frais, deux aquarelles de paysages écossais, son propre papier toilette, son siège de toilette transportable, une commode à tiroirs et son lit orthopédique. Rien ne doit manquer. Ah, la vie de château…