30 juillet 2016

Politique hollywoodienne


Donald, Hillary, Bill et Melania (mariage de Trump, 2005). Belle complicité...

En réalité, les deux aspirants semblent également dangereux. God bless America...

C’est à se demander si Trump n’a pas été «payé» par le clan Clinton pour jouer les guignols afin de pousser les Américains à élire Hillary. Alambiqué? Pas tant que ça. D’autant plus que les républicains n’ont fait aucun effort concret pour déloger l’arrogant clown. Il ne restait plus qu’à éliminer Bernie Sanders, de manière odieuse. J’ai écouté des bribes du discours d’Hillary : elle a récupéré tout le programme de Sanders, et lui a même rendu hommage pour obtenir le vote des récalcitrants. Quelle hypocrisie!

12 août 2016 - Clin d'oeil : apparemment, nous sommes plusieurs à avoir compris le jeu (trop drôle) :



Qu’est-ce qu’un complot sinon une conspiration secrète pour éliminer, voire assassiner, des concurrents ou de prétendus ennemis? (1)



Beaucoup de gens ont comparé le couple Clinton au couple Underwood. Même l’auteur du livre, Michael Dobbs, disait récemment qu’Hillary Clinton était la vraie Claire Underwood. Aïe... 
     House Of Cards Creator: Hillary Clinton Is The Real Claire Underwood 
     Lord Dobbs, the creator of House of Cards, is considering which real-life individual is closest to Claire Underwood, the ice-cold political wife played by Robin Wright in the Netflix series. 
     “Hillary [Clinton],” Dobbs says after a moment’s thought. 
     “She is a political figure in her own right – behind the scenes, but now increasingly in front of the scenes. That is much more of a Claire character than, for instance, Cherie [Blair], who as far as I’m aware didn’t become actively aware in politics as such.” 
     It’s not necessarily the endorsement the US presidential candidate would be after but Dobbs is obsessed with the character of the former first lady and how it’ll affect her run for the top job. 
     “I’m fascinated by Hillary of course, because she comes with so much baggage,” he tells BuzzFeed News. “That baggage is her strength but also her vulnerability. We just have to wait and see where the balance lies on that. Though it is bizarre that the system that was bred out of [rejection of a King] has produced the Bushes, the Kennedys, the Clintons, the Roosevelts...”



«La nature humaine n'a pas beaucoup changé au cours des millénaires. Quand j'étais au lycée, j'ai dû lire Jules César. J'ai été totalement captivé par l'écriture et l'histoire. L'homme le plus puissant du monde fut mis en pièces, poignardé à mort sur les marches de la curie de sa propre capitale, et par ses meilleurs amis. Voilà l’histoire de House of Cards. Et de tous les politiciens dans une certaine mesure. Presque tous les politiciens sont écartés à la fin.» (Michael Dobbs)

Dans un article intitulé How 'House of Cards' Parallels the 2016 Election Season, Jackie Strause compare divers aspects de la campagne de 2016 à ce qui se passe dans House of Cards. Elle conclut en disant que la course réelle pour la présidence sera peut-être pire que celle de la cinquième saison de House of Cards.

1. The timeline: From the primaries to a brokered party convention
2. A first lady's quest to be President
3. KKK controversy
4. Debate over whether experience and elected office go hand-in-hand
5. Social media and the media
6. Transparency, domestic surveillance and ISIS
7. Fear

http://www.hollywoodreporter.com

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(1) Néron accusa Sénèque de complot et le contraignit à se suicider... la sagesse dérange, encore aujurd’hui. 

«... Pour qui sait l'employer, la vie est assez longue. Mais l'un est dominé par une insatiable avarice; l'autre s'applique laborieusement à des travaux frivoles; un autre se plonge dans le vin; un autre s'endort dans l'inertie; un autre nourrit une ambition toujours soumise aux jugements d'autrui; un autre témérairement passionné pour le négoce est poussé par l'espoir du gain sur toutes les terres, par toutes les mers; quelques-uns, tourmentés de l'ardeur des combats, ne sont jamais sans être occupés ou du soin de mettre les autres en péril ou de la crainte d'y tomber eux-mêmes. On en voit qui, dévoués à d'illustres ingrats, se consument dans une servitude volontaire. 
     Plusieurs convoitent la fortune d'autrui ou maudissent leur destinée; la plupart des hommes, n'ayant point de but certain, cédant à une légèreté vague, inconstante, importune à elle-même, sont ballottés sans cesse en de nouveaux desseins; quelques-uns ne trouvent rien qui les attire ni qui leur plaise : et la mort les surprend dans leur langueur et leur incertitude. 
     Les vices nous entourent et nous pressent de tous côtés : ils ne nous permettent ni de nous relever, ni de reporter nos yeux vers la contemplation de la vérité; ils nous tiennent plongés abîmés dans la fange des passions. Il ne nous est jamais permis de revenir à nous, même lorsque le hasard nous amène quelque relâche. Nous flottons comme sur une mer, profonde où, même après le vent, on sent encore le roulis des vagues; et jamais à la tourmente de nos passions on ne voit succéder le calme. 
     Enfin parcourez tous les rangs de la société, depuis les plus humbles jusqu'aux plus élevés : l'un réclame votre appui en justice, l'autre vous y assiste; celui-ci voit sa vie en péril, celui-là le défend, cet autre est juge : nul ne s'appartient; chacun se consume contre un autre. 
     Informez-vous de ces clients  dont les noms s'apprennent par coeur, vous verrez a quels signes on les reconnaît : celui-ci rend ses devoirs à un tel, celui-là à tel autre, personne ne s'en rend à soi-même. 
     Aucun homme ne souffre qu'on s'empare de ses propriétés; et, pour le plus léger différend sur les limites, on a recours aux pierres et aux armes. Et pourtant la plupart permettent qu'on empiète sur leur vie; on les voit même en livrer d'avance à d'autres la possession pleine et entière. Ou ne trouve personne qui vous fasse part de son argent, et chacun dissipe sa vie à tous venants. 
     Tels s'appliquent à conserver leur patrimoine, qui, vienne l'occasion de perdre leur temps, s'en montrent prodigues, alors seulement que l'avarice serait une vertu.

Mortels vous vivez comme si vous deviez toujours vivre. Il ne vous souvient jamais de la fragilité de votre existence; vous ne remarquez pas combien de temps a déjà passé; et vous le perdez comme s'il coulait d'une source intarissable, tandis que ce jour, que vous donnez à un tiers ou à quelque affaire, est peut-être le dernier de vos jours. Vos craintes sont de mortels; à vos désirs on vous dirait immortels.»

Extraits de :
Sénèque
De la brièveté de la vie
Trad. de M. Charpentier, Paris, 1860

27 juillet 2016

Marre des causeries? Riez-en!

À se tordre.

Parodie TED TALKS

“Thought Leader” gives talk about “Thought Leadership” that will inspire your thoughts



http://www.cbc.ca/radio/thisisthat/features/video

THIS IS THAT

By CBC Radio

Pat Kelly vividly remembers when he first knew he was a "thought leader":

"In 2005, I met another 'thought leader' and I asked him how he became a 'thought leader' and he said 'I don't know.' It was then that I knew I could be one too."

Kelly proved his skill at leading thoughts on the This Is That Talks stage this past April in Whistler, BC. As you can see in the video of his talk, Kelly confidently made grand statements, spoke with his hands, and had slides - all hallmarks of a true "thought leader" or "influencer."


Pat Kelly showing that he is a true "thought leader" on the This Is That Talks stage in Whistler, BC. (Joseph Schweers/CBC)

"My talk was a big success: I said things and the audience nodded their heads."

Based on the success of his talk, Kelly hopes to appear on a number of podcasts about "big ideas."

This is That is an award-winning satirical current affairs show that doesn't just talk about the issues, it fabricates them. Nothing is off limits -- politics, business, culture, justice, science, religion -- if it is relevant to Canadians, we'll find out the "This" and the "That" of the story.


Each week, hosts Pat Kelly and Peter Oldring introduce you to the voices and stories that give this country character in this 100% improvised, satirical send-up of public radio.

Hillary élue par défaut

Décevant que les démocrates n’aient pas eu le cran de choisir Bernie Sanders. Mais, comme je le disais dans mon autre blogue : «...l’establishment  n’aime pas le côté socialiste (non pas communiste) de Sanders. En fait, son programme tient réellement compte des pauvres, des gens de couleur, des ethnies, des changements climatiques, et ainsi de suite, c’est-à-dire de tous les énormes défis auxquels nous faisons face actuellement (et ce n’est pas juste aux États-Unis que ça se passe).»
http://artdanstout.blogspot.ca/2016/07/si-nous-etions-honnetes.html



Certaines féministes se réjouissent de l’intronisation d’Hillary Clinton. Une femme élue présidente serait en effet exceptionnel au paradis des misogynes (1). Plusieurs démocrates lui reprochent d’avoir choisi un colistier «à l’intégrité élastique» : 
     «Mme Clinton s'est finalement tournée vers le sénateur Kaine, un autre politicien avec une feuille de route exceptionnelle, malgré les nombreuses faveurs qu'il semble avoir reçues. (...) 
     Plusieurs démocrates craignaient le choix de Tim Kaine qui, de surcroît, n'est pas un libéral pur et dur. Il est personnellement contre l'avortement, mais respecte les femmes qui militent en sa faveur. Il s'oppose à la peine de mort, mais a maintenu les exécutions en Virginie. C'est aussi un partisan du libre-échange, et il a ses entrées dans le monde de la finance à Wall Street. Fervent catholique, Tim Kaine a été missionnaire au Honduras, où il a appris l'espagnol, qu'il maîtrise parfaitement. 
     Le choix de Kaine sera-t-il suffisant pour rallier les partisans de Bernie Sanders, essentiels à l'élection de l'ex-secrétaire d'État? Sanders, qui a sans cesse dénoncé la corruption durant les primaires. Plusieurs de ses partisans rêvaient d'un tandem Clinton-Warren, la sénatrice Elizabeth Warren étant beaucoup plus près du profil idéologique de Bernie Sanders que de celui de Tim Kaine.»
~ Christian Latreille (ICI Radio-Canada Info) 

Ce tandem me fait penser à celui de l'ex première ministre Pauline Marois avec son dauphin Pierre Karl Péladeau (dont l’honnêteté me paraît aussi «élastique» que celle de Tim Kaine). Je ne pardonnerai jamais à Marois d’avoir approuvé la fracturation hydraulique à l’île d’Anticosti – un acte de haute trahison (crime d’une extrême déloyauté envers son pays). Par ailleurs, il s’en commet plusieurs quotidiennement sur toute la planète. Allons-nous bousiller la croissance économique pour sauver l’environnement!? Voyons donc, jamais!

Les sérieuses violations en matière de rectitude politique à l’égard de Bernie Sanders indiquent une dangereuse tolérance à la trahison chez les démocrates... Diable! il y avait de quoi leur cracher à la figure et virer les talons. La réaction de Sanders montre que le sort de son pays lui tient plus à cœur que les vaines politicailleries.
     Nos systèmes électoraux sont si biaisés qu’ils n’ont rien de démocratique. De sorte que les supporteurs dépités de Sanders voteront peut-être pour le «parti vert».
     Une note d’espoir : parfois les backbenchers peuvent avoir plus d’influence que les marionnettes BCBG de façade, élues en bonne due forme. (Un backbencher au Canada est un membre du Parlement ou de l’Assemblée législative qui n’est ni leader ni ministre ni membre de l’opposition.)

On a ainsi pu noter que plusieurs éléments du programme politique de Bernie Sanders ont été intégrés à celui adopté officiellement lundi soir par le Parti démocrate, qu’il a lui-même déclaré «le plus progressiste jamais proposé par le parti». Toujours ça de gagné.
 
“Climate change is the greatest environmental crisis facing our planet. We need to leave this world in a way that is healthy and habitable for our kids and future generations. Unless we act boldly and transform our energy system in the very near future – there will be more drought, more floods, more acidification of the oceans, more rising sea levels. When we do that we can create hundreds of thousands of good-paying jobs. 
     Meanwhile Republicans choose to reject science. They call climate change a “hoax,” no need to address it.” 
~ Bernie Sanders
 
 
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(1) Aux États-Unis :

- 1 adolescente sur 4 est violentée par son «p’tit ami» 

- 1 femme sur 4 est violentée par son partenaire/conjoint durant sa vie

- 1 femme sur 6 est violée ou victime d’une tentative de viol

- 15 % des victimes de viol ont moins de 12 ans (!)



- 1 homme sur 18 est derrière les barreaux ou étroitement surveillé

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“Woman’s liberation is a total assault on the role of the American woman as a wife and mother and on the family as a basic society unit.”
~ Phyllis Schlafly (In March 2007, Schlafly said in a speech at Bates College in Lewiston, Maine: "By getting married, the woman has consented to sex, and I don't think you can call it rape." In 2016, she endorsed Donald Trump's candidacy for president. In 1982 Schlafly was largely responsible for The Equal Rights Amendment’s failure.) 


Collage : Anne Taintor http://www.annetaintor.com/  

“The feminist agenda is not about equal rights for women. It is about a socialist, anti-family political movement that encourages women to leave their husbands, kill their children, practice witchcraft, destroy capitalism and become lesbians.”
~ Pat Robertson (Robertson est un télévangéliste protestant de confession baptiste et militant politique de la droite conservatrice chrétienne; il est contre la séparation de l'Église et de l’État, l’homosexualité et l'avortement.)

“America’s decline as a world power is a direct result of the feminists’ movement for reproductive freedom and equal rights.”
~ The Christian Voice

We have no obligation to make history.
We have no obligation to make art.
We have no obligation to make a statement.
To make money is our only objective.”
~ Michael Eisner (former CEO, The Walt Disney Co., Internal memo)

26 juillet 2016

Les stéréotypes de masculinité et de féminité expurgés

À l’heure des actes de violence à répétition, des masculinistes sexistes à la Donald Trump et de l’exploitation sexuelle (filles/femmes/garçons), deux documentaires extrêmement percutants pour mieux comprendre comment nous en sommes arrivés à adopter des comportements socioculturels aussi destructeurs à tous les niveaux – physique, émotionnel, mental et spirituel.

Le milieu de vie et l'éducation ne sont pas les seuls responsables du phénomène. Le nombre d’heures que les jeunes passent à visionner du contenu dégradant est incroyable. Les films, les vidéos et les jeux électroniques violents influencent et créent des dépendances. Si les images n’avaient aucun effet sur les consommateurs, l’industrie de la publicité s’écroulerait. Ce n’est pas sans raison que les soldats américains s’entraînent avec des jeux vidéo violents – ces jeux déshumanisent et dépersonnalisent, car on ne tue pas des vraies personnes...

Les garçons et les adolescents (même des prisonniers) qui ont participé à des ateliers de déprogrammation témoignent de l’extraordinaire effet libérateur d'enrayer ce modèle de masculinité basé sur la domination et la supériorité qui les maintenait dans la performance et la compétition. Ils pouvaient enfin respirer et être eux-mêmes!

Les deux films sont d’autant plus intéressants qu’ils confirment que les pires choses peuvent changer.

(Malheureusement pas sous-titrés; résumés en français à la fin.)



The Mask You Live In
Jennifer Siebel Newsom, Jessica Congdon (2015)  

Film: https://thoughtmaybe.com/the-mask-you-live-in/

Compared to girls, research shows that boys in the U.S. are more likely to be diagnosed with behavior disorder, prescribed stimulant medications, fail out of school, binge drink, commit a violent crime, and/or take their own lives. The Mask You Live In asks: As a society, how are we failing our boys?

The Mask You Live In unpacks how this culture’s narrow and harmful definition of masculinity affects boys, young men; girls and women; and society in general in myriad ways, as our children struggle to stay true to themselves when confronted by this culture. 
     Pressured by their peer group, heavily influenced by a barrage of media messages, and even their very own parents and other adults in their lives, our protagonists confront messages encouraging them to disconnect from and suppress their emotions, devalue authentic friendships, objectify and degrade women, and resolve conflicts through violence, control and manipulation. These traits and stereotypes closely interconnect with problems of race, class, and circumstance, creating a maze of identity issues boys and young men must navigate to become “real” men as the culture expects and perpetuates. 
     Experts in neuroscience, psychology, sociology, sports, education, and media also weigh in, offering empirical evidence of the “boy crisis” and tactics to combat it. 
     The Mask You Live In ultimately illustrates how we, as a society, can raise a healthier generation of boys and young men.

+ First, let us expand what it means to be a man. Masculinity can be about more than physical force, sexual conquest, and economic success. These stereotypes are hurting all of us.

+ Second, let us as parents and mentors model a healthier form of masculinity. It’s up to us to give the next generation a positive representation of being a man that does not hinder their social-emotional growth.

+ And finally, we have to support boys in being their whole selves – help boys connect their hearts to their heads so they can find the courage and conviction to stay true to themselves.

But let me be clear. It’s not just about boys, not just about men, and it’s not just about parents and mentors – we’re all in this together. Hopefully, The Mask You Live In inspires each of us to take the challenge and help ourselves and the boys in our lives stay true to themselves and overcome limiting stereotypes.

”To eradicate male violence toward women, we’ve got to raise up a healthier generation of boys that become men, that learn how to be emotionally connected and. . .respect other human beings.” ~ Joe Ehrmann, Founder, Coach for America

(House of Ruth Screening with the Baltimore Ravens 2015 Rookie Class) 

The Representation Project http://therepresentationproject.org/#



Miss Representation
Jennifer Siebel Newsom (2011)

Film: https://www.youtube.com/watch?v=CgX7XkHV7x8

The issue

The media is selling young people the idea that girls’ and women’s value lies in their youth, beauty, and sexuality and not in their capacity as leaders. Boys learn that their success is tied to dominance, power, and aggression. We must value people as whole human beings, not gendered stereotypes.

Miss Representation exposes how mainstream media and culture contribute to the under-representation of women in positions of power and influence in America. 
     The film draws back a curtain to reveal a glaring reality we live with every day but fail to see – how the media’s limited and often disparaging portrayals of women and girls makes it difficult for women to feel powerful and achieve leadership positions. 
     In a society where media is the most persuasive force shaping cultural norms, the collective message we receive is that a woman’s value and power lie in her youth, beauty, and sexuality, and not in her capacity as a leader. While women have made great strides in leadership over the past few decades, the United States is still 33rd out of the 49 highest income countries when it comes to women in the national legislature. And it’s not better outside of government. Women make up only 4.6% of S&P 500 CEOs and 17% of directors, executive producers, writers, cinematographers, and editors working on the top 250 domestic grossing films. 
     Stories from teenage girls and provocative interviews with politicians, journalists, entertainers, activists, and academics, like Katie Couric, Rosario Dawson, Gloria Steinem, Margaret Cho, Condoleezza Rice, Rachel Maddow, and Nancy Pelosi, build momentum as Miss Representation accumulates startling facts and statistics that will leave the audience shaken, but armed with a new perspective.

The Representation Project http://therepresentationproject.org/#

Traduction maison 

The Mask You Live In

Selon les recherches, comparativement aux filles, les garçons américains sont plus susceptibles d’avoir des problèmes de comportement, d’être médicamentés, d’échouer à l'école, de consommer une quantité excessive d'alcool (calage), de commettre des crimes violents et/ou de s’enlever la vie. The Mask You Live In demande : en tant que société, manquons-nous à nos obligations envers nos garçons?

The Mask You Live In dévoile comment la définition de la masculinité étroite et nuisible de cette culture affecte les garçons et les jeunes hommes; les filles et les femmes; et la société en général d'une multitude de façons, comme nos enfants luttent pour rester eux-mêmes quand ils sont confrontés à cette culture. 
     Poussés par leurs pairs, fortement influencés par le flot continu des messages multimédia, et même par leurs parents et des adultes de leur entourage, nos protagonistes sont exposés à des messages les incitant à se déconnecter de leurs émotions et à les réprimer, à dévaluer les amitiés authentiques, à objectiver et dégrader les femmes, et à résoudre les conflits par la violence, le contrôle et la manipulation. Ces traits de caractère et ces stéréotypes sont étroitement reliés aux problèmes de race, de classe et de statut, créant un labyrinthe de problèmes d'identité dans lesquels les jeunes garçons et les jeunes hommes doivent naviguer pour devenir les «vrais» hommes que la culture impose et perpétue.
     Des experts en neuroscience, psychologie, sociologie, sports, éducation et médias présentent également des preuves empiriques sur la «crise du garçon» et des tactiques pour lutter contre elle. 
     Enfin, The Mask You Live In illustre aussi comment nous, en tant que société, pouvons instaurer une génération de garçons et de jeunes hommes plus sains.

+ Premièrement, il faut élargir ce que signifie être un homme. La masculinité doit se situer au-delà de la force physique, des conquêtes sexuelles et du succès financier. Ces stéréotypes sont préjudiciables à tous.

+ Deuxièmement, en tant que parents et mentors il faut présenter un modèle de masculinité plus sain. C'est nous qui devons fournir à la prochaine génération la représentation positive d’un homme qui n’entrave pas sa propre croissance sociale et émotionnelle.

+ Enfin, nous devons soutenir l’intégrité globale des garçons – les aider à connecter leur coeur à leurs têtes pour qu'ils puissent trouver le courage et la détermination de rester fidèles à ce qu’ils sont.
 
Miss Representation

Le problème

Les médias vendent aux jeunes gens l'idée que la valeur des jeunes filles et des femmes réside dans leur jeunesse, leur beauté et leur sexualité, et non pas dans leur capacité de leadership. Les jeunes garçons apprennent que leur succès est relié à la domination, au pouvoir et à l'agression. Nous devons considérer les humains dans leur intégralité, non pas en fonction d’archétypes sexistes.

Miss Representation expose comment les médias grand public et la culture contribuent à la sous représentation des femmes dans les postes de pouvoir et d'influence en Amérique.
     Le film dévoile une réalité flagrante vécue quotidiennement, mais qui nous échappe – les médias présentent des modèles très limités et souvent désobligeants des filles et des femmes, de sorte qu’elles ont de la difficulté à s’imaginer avoir du pouvoir et obtenir des postes de direction. 
     Dans une société où la force persuasive des médias façonnent les normes culturelles, le message collectif que nous recevons est que la valeur et le pouvoir d'une femme résident dans sa jeunesse, sa beauté et sa sexualité, et non pas dans son intelligence et ses capacités de leadership. Alors que les femmes ont accompli de grands progrès en matière de leadership au cours des dernières décennies, les États-Unis sont toujours au 33e rang parmi les 49 pays à revenu salarial élevé en ce qui concerne la présence de femmes à des postes de décision dans la fonction publique. Et ce n’est pas mieux à l'extérieur du gouvernement. Dans la production des 250 films qui ont obtenu les plus grosses recettes, 4,6 % de femmes étaient PDG et 17% directrices, productrices exécutives, rédactrices, cinéastes et scénaristes.
     Au fil des histoires d'adolescentes et des entrevues provocantes avec des politiciens, des journalistes, des artistes, des activistes et des universitaires comme Katie Couric, Rosario Dawson, Gloria Steinem, Margaret Cho, Condoleezza Rice, Rachel Maddow et Nancy Pelosi, Miss Représentation révèle des statistiques et des faits surprenants et qui laissent l'auditoire troublé, mais armé d'une nouvelle perspective.

22 juillet 2016

Gaz Bar Anticosti

Les anomalies décisionnelles du PLQ

«Qu’est-ce que cela peut faire que je lutte pour la mauvaise cause puisque je suis de bonne foi? Et qu’est-ce que cela peut faire que je sois de mauvaise foi puisque c’est pour la bonne cause?» ~ Jacques Prévert

En principe, un gouvernement élu est supposé décider ou trancher s’il y a lieu. On dit par ailleurs qu’il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée. Néanmoins, quand ça se produit au quotidien, on peut légitimement se questionner. Les élus seraient-ils atteints du trouble dissociatif de l'identité (TDI) ou d’amnésie dissociative? Selon le DSM-V, les patients atteints de TDI présentent des alternances de personnalité (ou d'états de personnalité) différentes, et peuvent passer de l'un à l'autre sans pouvoir le contrôler.

On peut avec raison blâmer le Parti Québécois d’avoir cautionné la fracturation hydraulique à l’Île d’Anticosti. Incompréhensible. Comment peut-on prétendre aimer une province (qu’on voudrait un pays) et l’offrir en pâture à des industries génocidaires – en ce sens qu’elles détruisent la faune et la flore, polluent les habitats, l’eau et l’air, et menacent conséquemment la vie des humains? Cela tend à prouver que ce ne sont pas les élus qui gouvernent, mais plutôt les lobbies corporatifs. 
     Vu sa grande obsession du développement économique, le PLQ aurait sans doute fait comme le PQ s’il avait été au pouvoir à ce moment-là. Car le PLQ continue d’approuver toutes sortes de projets destructeurs pour l’environnement, quand il ne les finance pas lui-même. Ainsi, les machines à cash industrielles font la pluie et le beau temps et ne lâchent ni Anticosti ni les rives du fleuve ni les terres arables.

Je jubilerais si, ironiquement, les nations autochtones du Québec, après que nous les ayons méprisées pendant des siècles, nous épargnaient la destruction d’Anticosti et du fleuve : «Le chef du Conseil des Innus d'Ekuanitshit, Jean-Charles Piétacho, a déposé une nouvelle demande d'injonction provisoire et interlocutoire à Québec, pour empêcher tous travaux de forage sur l'île d'Anticosti. Si la demande est approuvée, elle entrera en vigueur rapidement en attendant que la cour rende sa décision sur l'injonction permanente qui a été déposée précédemment à Montréal.»


«Cheers, c’est notre tournée!»  (Gas Bar Pétrolia/Anticosti)

Dire oui et non simultanément = noui

Alexandre Robillard, La Presse  Le premier ministre Philippe Couillard, selon qui il est «terrible» de prélever l'eau des rivières sur l'île d'Anticosti, a soutenu vendredi qu'il est sur la même longueur d'onde que son ministre David Heurtel, pour qui l'opération est «minime» et «acceptable».
     M. Couillard n'a vu aucune contradiction entre ses propos et ceux du ministre de l'Environnement, tenus à quelques jours d'écart, au sujet des activités d'exploration d'hydrocarbures sur l'île, dans l'estuaire du Saint-Laurent. 
     «En fait, on a un discours qui est le même pour tout le monde, on est pris avec un contrat que vous connaissez, il faut l'exécuter, on l'exécute pleinement», a-t-il dit dans un point de presse clôturant une mission en Europe. 
     Mercredi, lors d'une étape à Hambourg, M. Couillard a jugé qu'il était «terrible» de prélever 30 millions de litres d'eau dans une rivière à saumons, une opération pourtant approuvée par le ministère de l'Environnement. 
     Une semaine plus tôt, à Québec, M. Heurtel avait minimisé l'impact de cette opération de la coentreprise Hydrocarbures Anticosti, dont le gouvernement est un partenaire financier avec la société Pétrolia. Selon le ministre, «cet impact a été jugé acceptable au niveau de l'analyse scientifique qui en a été faite».

Malheureusement :

* La pétrolière Suncor confirme qu'il y a eu une fuite de pipeline sur l'un de ses sites de sables bitumineux à Fort McMurray vendredi en matinée. – Pour le moment, la substance en question est inconnue ainsi que la quantité qui s'est écoulée. Par mesure de sécurité, l'accès à un pont et au site ont été fermés, mais ceux-ci ont finalement été rouverts vers 7 h 30. L'Agence de réglementation de l'énergie de l'Alberta a été avisée et une enquête est en cours.  

* Fuite de pétrole dans la rivière Saskatchewan Nord – North Battleford cesse de pomper l'eau – La Ville de North Battleford a cessé de pomper l'eau de la rivière Saskatchewan Nord en raison d'un déversement de plus 200 000 litres de pétrole de la compagnie Husky Energy. Un porte-parole de la Ville, Stewart Schafer, déclare qu'une nappe de pétrole a été détectée dans la rivière en aval de la municipalité, à la frontière de la Saskatchewan et de l'Alberta. De son côté, Husky Energy a mentionné par courriel que l'activité du pipeline avait été suspendue et que l'équipement approprié avait été installé le long de la rivière. La pétrolière attribue le déversement survenu jeudi matin à une brèche dans un pipeline transportant du pétrole lourd et une substance diluée.

* La Cour suprême du Québec coupe la poire en deux dans le litige opposant Québec à Pétrolia – Contrairement à ce que Pétrolia réclamait, ses partenaires dans la société Hydrocarbures Anticosti n'auront pas à verser les 13 millions de dollars requis pour effectuer des forages exploratoires d'hydrocarbures, cet été, sur cette île du golfe Saint-Laurent.
     C'est ainsi que la Cour supérieure du Québec a tranché, vendredi, le litige opposant la pétrolière québécoise à Ressources Québec, filiale d'Investissement Québec et de Saint-Aubin, filiale de la société française Maurel et Prom.
     Toutefois cette décision du juge Martin Castonguay n'est pas entièrement défavorable à Pétrolia: en effet le magistrat somme Québec et Saint-Aubin à financer, mensuellement, l'administration du projet, de même que le salaire des travailleurs et ce, jusqu'en mai 2017.
     De plus, le juge Castonguay somme les parties de nommer un administrateur indépendant au sein du CA de Hydrocarbures Anticosti, d'ici 30 jours.
(Radio-Canada avec La Presse Canadienne)

Et, ce sont nos taxes qui nourrissent la bête énergivore, cette calamité publique. «Un projet dont les retombées économiques seraient les plus importantes au Québec, du jamais vu», affirme le PDG de Pétrolia. Qui ramassera les retombées? Quelle bande d’entêtés totalement dépourvus de simple bon sens. «Nous ne faisons rien pour éliminer le risque de notre propre extinction. Cette société est si horrible, qu'on n'a plus du tout envie d'y vivre», disait Noam Chomsky dans une interview.

«La richesse est comme l’eau de la mer, plus on en boit, plus on a soif.»
~ Arthur Schopenhauer 


Gaston Menier

Un brin d’histoire – Elle commence avec le cupide Henri Menier qui a acheté l’Île d’Anticosti en 1895 pour en faire une réserve de chasse et de pêche personnelle (aussi pour les élites). En important les espèces animales préférées des chasseurs, il a complètement bousillé le processus naturel d’élimination inter-espèces. À sa mort en 1913, son frère Gaston en hérite; puis il la vend à la Wayagamack Pulp and Paper Company  en 1926. En 1974, le gouvernement du Québec rachète l'île. Quarante ans plus tard, en 2014, le gouvernement Marois (PQ) fait un premier pas vers l'exploitation pétrolière à l'île d'Anticosti en investissant 115 millions $ dans deux projets visant à vérifier son potentiel d’exploitation. Une entente a ainsi été signée avec les entreprises Pétrolia, Corridor Resources et la pétrolière française Maurel & Prom, et une autre avec Junex, pour la réalisation de deux programmes d'exploration devant chacun se dérouler en deux phases.

~~~
L'histoire se répète... 

Une terre sans moustique ni pou
Par Serge Bouchard (1) 

Mon frère, le géologue, me disait un jour: «Tu sais, la Terre, nous lui sommes profondément indifférents, elle se passerait bien de nous. Quand nous aurons tout détruit de sa beauté, elle s’en refera une, elle sera belle une autre fois, mais serons-nous encore là pour le constater?» Les temps cosmiques et géologiques sont des temps qui nous dépassent. La beauté du monde n’est pas humaine, elle se situe hors de notre entendement; en sommes-nous si jaloux? Car il faut croire que l’humain vit sur la Terre dans le seul but de la défigurer.

J’ai une amie qui revient d’Hawaï. Ces îles volcaniques, depuis toujours isolées du reste du monde, s’étaient au fil du temps transformées en paradis des arbres et des fleurs, bougainvilliers, orchidées, hibiscus, oiseaux du paradis et des dizaines de variétés dont on ne saurait plus dire le nom. Sur ces îles et ces îlots poussait une forêt tropicale aux arbres magnifiques, dont le fameux Santal, arbre mythique, bois odorant dont les effluves portent à la méditation, invitent à la sagesse et inspirent le calme. Il n’y avait ni prédateur, ni reptile, ni moustique, ni pou, ce qui est bon pour la paix de l’esprit et le repos des vieilles âmes. Soixante-trois espèces d’oiseaux habitaient les îles, en compagnie d’une sorte de chauve-souris et du phoque moine, vieux mammifère solitaire et grognon. La tortue des mers venait pondre ses œufs sur la plage, à l’ombre des palmiers, en toute tranquillité. Il y a près de 2 000 ans, des humains ont abordé ce paradis, c’étaient des Polynésiens de la famille des Maoris, en provenance des îles Marquises. Ils amenaient avec eux la religion des grands Tabous et du Mana, ils apportaient aussi des chiens et des cochons. Plusieurs générations occupèrent pacifiquement les îles de l’Archipel, allant de l’une à l’autre à bord de leur fameuse pirogue, le va’a. Grands navigateurs, ils connaissaient les constellations, sachant s’orienter en haute mer à la seule observation des vagues, du ciel et du vent. Ils mangeaient du porc, des poissons, de la tortue, de grosses mangues juteuses et des bananes. Les chiens étaient heureux qui n’avaient pas de puces, le temps était au beau fixe, avec beaucoup de soleil, beaucoup de pluie, de la chaleur à profusion.

Puis vinrent les bateaux européens. Les îles furent officiellement découvertes en 1778 par le capitaine Cook, qui y trouva d’ailleurs une mort tragique aux mains des indigènes. La Pérouse, Vancouver et combien d’autres vinrent mouiller dans les parages de l’archipel malencontreusement nommé Sandwich, en l’honneur du comte anglais à qui l’on doit le plat du même nom, oh! malheur toponymique! À partir de là, l’île fut déflorée, spoliée, transformée, littéralement salie. Les Anglais n’apportaient pas que des chevaux, des chèvres et des moutons; venaient avec eux les jeux de pouvoir, la hiérarchie monarchique, la syphilis, toute l’avidité, toute la violence, tous les maux du monde. Dès 1810, Hawaï eut son roi, Kamehameha 1er, qui prit pour modèle le roi d’Angleterre. Au nom de la croissance économique, on dépouilla les îles de leur bois de santal, un nombre dramatique de fleurs disparurent en raison des brouteurs, on faillit exterminer les tortues, les phoques et les baleines à bosse. Avec l’introduction de la malaria aviaire, 23 espèces d’oiseaux s’envolèrent…

Dès 1812, le malheur était tel, en ce paradis perdu, que les Hawaïens étaient prêts à tout pour quitter leur île. On en recense même qui partirent travailler en Oregon aux côtés des Canadiens français et des Métis dans les durs métiers de la traite des fourrures – comme le rapporte le Montréalais Gabriel Franchère, en 1811, dans son journal de voyage. En un peu plus d’un siècle, Hawaï changea du tout au tout. Aujourd’hui, la population originale des Hawaïens ne représente plus que 6 % des habitants. Cet État américain est le seul qui soit bilingue, la langue hawaïenne y étant officiellement reconnue. Toutefois, ce statut est symbolique : il reste aujourd’hui moins de 1 000 locuteurs. Malgré la démantibulation de la culture, de la nature et de l’environnement, malgré ses blessures, Hawaï demeure dans l’esprit du tourisme mondial une destination paradisiaque. Mon amie revient d’Hawaï, elle fut sensible à sa beauté, d’autres amis y vont régulièrement, les avions sont pleins, les bateaux de croisière aussi. Des vagues et du soleil, des plages et des hôtels, des fleurs rouges et du ukulélé, du surfing, du kitesurfing, du trecking, du snorkeling, du golf et des ananas, du bon café, des bonnes bananes, de l’observation de volcans, l’archipel est un point chaud dans tous les sens du terme. Mais il suffirait d’un épisode majeur de réveil volcanique pour que tout ce qui est disparaisse et retourne en cendres. La lave effacerait les blessures. Repartirait alors la roue de la beauté, la lente roue de la beauté, qui ramènerait l’odeur du bois de santal, les oiseaux disparus et les fleurs originales auxquelles on pourrait donner de beaux noms, l’innocence en somme, une île pacifique sans moustique ni pou.

L'esprit du lieu 14/05/2016 : http://quebecscience.qc.ca/accueil

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(1) Serge Bouchard est anthropologue, écrivain et animateur de radio (ICI Radio-Canada Première). http://www.sergebouchard.ca/
     Il a publié quinze ouvrages et une soixantaine d’articles portant notamment sur les Inuits, les Amérindiens, les Métis et les peuples autochtones d’Amérique du Nord...  https://fr.wikipedia.org/wiki/Serge_Bouchard

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«Notre monde civilisé n’est qu’une grande mascarade : on y rencontre des chevaliers, des moines, des soldats, des docteurs, des avocats, des prêtres, des philosophes, et que ne rencontre-t-on pas encore? Mais ils ne sont pas ce qu’ils représentent : ce sont de simples masques sous lesquels se cachent la plupart du temps des spéculateurs d’argent (moneymakers).»
~ Arthur Schopenhauer  (1788-1860)

18 juillet 2016

Aide médicale à mourir : une pétition

À signer si vous êtes canadien et que la question vous préoccupe.

Définition de l’aide médicale à mourir au Canada : WAIT AND WATCH

Pétition de Nicole Gladu

Nous soussignés, demandons au premier ministre Trudeau de soumettre sans attendre à la Cour suprême le critère de «mort naturelle raisonnablement prévisible», pour qu’elle statue sur sa constitutionnalité. (...)

Pétition (bilingue) en ligne avec option de non divulgation publique de votre nom :
http://www.petitions24.net/aide_medicale_a_mourir__medical_assistance_in_dying

8 juillet 2016 par AQDMD



Souffrant depuis 24 ans d’une maladie musculaire dégénérative, l’adoption de la loi C-14 constitue pour Nicole Gladu, et beaucoup d’autres, un revers inattendu, cruel et choquant. Elle espérait avoir enfin accès à une aide médicale à mourir, que la loi québécoise des soins de fin de vie ne pouvait lui accorder; la fermeture d’esprit du gouvernement canadien l’en prive, au mépris du jugement Carter de la Cour suprême et de la Charte des droits et libertés du Canada, en imposant le critère de «mort naturelle raisonnablement prévisible». Susceptible de se prêter à moult interprétations et à de longues et coûteuses contestations judiciaires (telle que celle déjà amorcée en Colombie-Britannique), ce sont les gens dont on prétend ainsi protéger la vulnérabilité qui en pâtiront.

Début 2013 au Québec, devant la commission spéciale «Mourir dans la dignité», des juristes experts ont estimé que le pronostic médical ne doit pas se limiter à une évaluation temporelle de l’espérance de vie, et que la décision d’aide médicale à mourir ne devrait jamais être fondée sur cette seule donnée, mais plutôt sur la condition générale du patient et son évolution. Le patient, affirment-ils, demeure en toute circonstance le meilleur juge de sa situation, et il peut préférer la qualité de vie à la quantité de vie; sa décision lui appartient.

Sans attendre la reprise de la session parlementaire à Ottawa à la mi-septembre, les citoyens canadiens ont besoin d’être informés de l’impact négatif de ce critère restrictif pour les malades dégénératifs, et incités à exprimer publiquement  leur opinion.

Nicole s’est beaucoup investie dans la démarche qui a produit au Québec la loi 52 (mémoire, témoignage devant la Commission, entrevues médias), et elle entend consacrer ce qui lui reste d’énergie à vous demander de signer cette pétition.

Nouveau site de l’AQDMD http://aqdmd.org/

Articles complémentaires

Mourir dans l’indignité http://aqdmd.org/mourir-dans-lindignite/

Les usagers plaident pour un processus d’accès indépendant
http://aqdmd.org/usagers-plaident-processus-dacces-independant/

Dr. David Amies: In Quebec, inconsistencies reign in access to assisted dying
http://www.dyingwithdignity.ca/quebec_assisted_dying_data

14 juillet 2016

L’odieuse férocité humaine...

Je jonglais avec le tuner de la radio en fin d’après-midi. Les nouvelles habituelles : meurtres, enlèvements d’enfants, manigances politiques, corruption, funestes prédictions économiques, et j’en passe. Puis, le présentateur annonce soudain un attentat à Nice. À la fin du bulletin, je voulais déménager sur une autre planète.

Quand verrons-nous la fin de toutes les abominables tueries qui ensanglantent le monde? Quelle misérable planète!


Collage : Joe Webb, Before the war  http://www.joewebbart.com/

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«Mais pourquoi est-on tellement certain que toute douleur cesse avec la mort? Plus de la moitié du monde chrétien, et des millions d'orientaux, pensent autrement. Comment sait-on qu'elle est ‘en repos’? Pourquoi la séparation (pour ne mentionner qu'elle) qui torture tellement celui des amants qui est laissé derrière devrait-elle laisser insensible celui qui s'en va?
    ‘Parce qu'elle est dans les mains de Dieu’. Mais, dans ce cas, elle était tout le temps dans les mains de Dieu et j'ai vu ce que ces mains lui ont fait ici. Nous deviennent-elles tout-à-coup douces à l'instant où nous sommes hors du corps? Et dans ce cas, pourquoi? Si la bonté de Dieu s'oppose à ce qu'Il nous fasse du mal, alors ou bien Dieu n'est pas bon, ou bien il n'y a pas de Dieu : car dans la seule vie connue de nous Il nous fait du mal au-delà de nos pires craintes et au-delà de tout ce que nous pouvons imaginer. 
    Quelqu'un a dit, je crois : ‘Dieu fait de la géométrie.’ Et si la vérité était : ‘Dieu fait de la vivisection’?»

~ C.S. Lewis; 1898-1963 (Apprendre la mort / A Grief Observed)

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«Contre la stupidité, les dieux eux-mêmes luttent en vain.»
~ Friedrich von Schiller; 1759-1805 (La pucelle d’Orléans 

10 juillet 2016

«Toutes les vies comptent»

Vu le contexte, je sors temporairement de ma tanière pour faire ma petite part.
 
En passant – La vidéo du chanteur country Coffey Anderson pour éviter de se faire tirer si on est intercepté au volant par un policier.
 
What do you actually do when you get pulled over by the police? Here is a video that helps diffuse tension at traffic stop, it gives solid steps into ways of staying safe, and getting home. SHARE this. It's a must for all to see and show to your loved ones.
https://www.facebook.com/coffeyanderson/?fref=nf

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Le racisme n’est pas une «spécialité» américaine, il se propage sur la planète comme un cancer, une gangrène. On n’a qu’à penser à nos propres attitudes envers les Autochtones, ici même au Canada...

S’il y avait une solution, ce serait l’ÉDUCATION. Une tâche ardue de si longue durée que l’humanité pourrait bien disparaître avant qu’on arrive à quelque chose de concret!

Ce texte concerne les Amérindiens, mais on peut transposer facilement.

«Pour changer une société il faut changer les livres d’histoire. Il n’est d’autre monde que celui que nous avons créé.» (Bernard Arcand) 
    «Il est évident que les manuels livrent à l'étudiant une image simplifiée de l'Amérindien. [...] Tout réside dans le choix des caractéristiques principales et donc dans la nature même de l'image qui est construite. Et il est important alors de voir dans quelle mesure celle-ci peut servir à fonder un préjugé négatif. Nous entendons par là, pour reprendre la définition déjà ancienne de Allport (1954), une attitude contraire ou négative à l'égard d'une personne du seul fait de son appartenance à un groupe, sous prétexte que cette personne partage les caractéristiques négatives définies par l'image populaire du groupe. Le préjugé est une opinion toute faite, adoptée sans raison valable et sans examen sérieux et réfléchi : on juge l'individu avant même de le connaître et selon l'idée préconçue que l'on a du groupe auquel il appartient. Un des buts de notre étude est donc de voir si l'image véhiculée par les manuels scolaires risque d'inculquer aux enfants des préjugés envers les Amérindiens et dans quelle mesure cette image toute faite est négative, ce qui risquerait de préparer ces enfants au racisme et à la discrimination. [...] Nous considérons l'histoire comme le reflet de l'idéologie de ses auteurs et notre travail comme celui d'ethnologues étudiant un aspect particulier de la société québécoise. [...] Les événements historiques dont parlent les manuels sont des événements dont, en principe, nous ne savons rien et que nous ne connaissons que par ce qu'en disent les manuels. Notre travail ne concerne donc ni l'histoire, ni les Amérindiens, mais bien l'idéologie qui se sert de l'une et des autres. On ne corrige pas une idéologie, on la remplace. C'est pourquoi, plutôt que de vouloir rétablir les faits et corriger notre histoire, il nous paraît plus important d'en comprendre la construction, de découvrir en elle le reflet d'intérêts particuliers et de prendre conscience du fait que son enseignement est un outil de manipulation idéologique.»
    ~ Sylvie Vincent, ethnologue/anthropologue, et Bernard Arcand, anthropologue
(Introduction, L’image de l’Amérindien dans les manuels scolaires du Québec ou Comment les Québécois ne sont pas des sauvages; 1978)

Peut-être que les Américains pourraient inclure Huckleberry Finn (de Mark Twain) dans leurs programmes scolaires : 
    “Huckleberry Finn is a black novel. Yes, you’ve seen pictures of Samuel Clemens, and he’s white. Super white. White hair. White suit. White skin. But nobody’s ever seen Mark Twain, who was a figment – and a pigment – of Samuel Clemens’ imagination. And Mark Twain was black.”
    ~ David Bradley, Novelist, Winner of Pen-Faulkner award (address delivered in Hartford, Connecticut; 1985)

«Ce que je ne comprenais pas aussi intensément alors, c’est la haine de l’Américain Blanc envers le Noir. Une haine si profonde que je me demande si chaque homme blanc dans ce pays, lorsqu'il plante un arbre, ne voit pas des nègres pendus à ses branches.» ~ Jean Genet

[Genet disait à propos de sa pièce de théâtre Les nègres : «Cette pièce est écrite non pour les Noirs, mais contre les Blancs. Je ne me mets pas à la place des Noirs mais je m'efforce de mettre le spectateur blanc face à son propre racisme et aux stéréotypes de la négritude sur lesquels il repose.»]


June 1940, Washington, D.C. “Negro driver asleep under a truck. There are no sleeping accommodations for Negroes at this service station on U.S. 1.”
Photo by Jack Delano for the Farm Security Administration. http://www.shorpy.com/

Suggestion : les expériences de Jane Elliott sur l’intimidation, le sexisme, le racisme, etc. Ces vidéos peuvent s’appliquer à toutes formes de racisme, incluant celui entre gens de même couleur et culture.

Tous les membres des forces policières devraient être soumis à cette expérience...

Jane Elliott’s experiment The Angry Eye
https://www.youtube.com/watch?v=GyIcXmXuakQ

Jane Elliott speaks on the Blue Eye/Brown Eye test, racism, president election & why whites are in fear
https://www.youtube.com/watch?v=Zht330OJOiw

21 juin 2016. Une heure consacrée à cette interview c’est peu pour apprendre beaucoup. Comme Jane Elliott le dit dans cette vidéo, il y a plus de prisons que d’écoles dans ce pays; il faudrait faire le contraire pour sortir de l’ignorance et de la pauvreté. Elle parle de Trump, Clinton, du massacre homophobe d’Orlando, du mouvement «Black Lives Matter», etc. J’avais la même impression qu’elle au sujet de la peur des blancs suprémacistes : d’ici peu de temps ils seront minoritaires aux États-Unis. Nous pouvons remercier plusieurs Noirs dont les inventions nous servent aujourd’hui – mais ce n’est pas mentionné dans les livres d’histoires; si les blancs savaient ça, ils tomberaient par terre. L’homo sapiens est la seule et unique race qui existe, dit-elle. D’après les résultats de ses expériences, Elliott est convaincue que si les profs faisaient l’exercice à chaque année avec leurs élèves de 6e dans plusieurs écoles, au bout de deux générations, les choses changeraient. Son matériel didactique est disponible sur son site  www.janeelliott.com À faire circuler.

L'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l'amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux... (Déclaration universelle des droits de l'homme, article 26.2)

Toute personne a droit à la sauvegarde de sa dignité, de son honneur et de sa réputation. (Charte des droits et libertés de la personne du Québec, article 4)

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Pour changer il faut aussi regarder la vérité en face... l’un des avantages du téléphone intelligent est qu’il nous la sert crument en temps réel. Connaître la vérité permet de faire le ménage dans la propagande. Il existe une substantielle collection de témoignages vidéo sur la brutalité policière envers les Noirs et d’autres ethnies. Voici le reportage d’une journaliste de Matter/Medium (2015). Je préfère vous avertir que les images sont très dures et révoltantes (cela ressemble à de la torture délibérée).

[Extraits, traduction/adaptation maison]

J'ai regardé 14 policiers terrasser un noir unijambiste près du QG de Twitter. 
Et personne n’a pu les arrêter.

Par Chaédria LaBouvier

La semaine dernière, j’allais au siège social de Medium à San Francisco pour discuter d'un projet sur lequel je travaille, axé essentiellement sur la brutalité policière. Ironiquement (ou pas vraiment), j'ai pris une heure de retard à cause de l’incident qui suit.

J'ai enregistré cette vidéo le 4 août 2015 à l'heure du déjeuner. Il s'agit d'un homme noir maîtrisé par la police dans la zone intermédiaire du Marché de San Francisco, entre les 7e et 8e rues. Même si l'intervention n'avait pas lieu directement devant le building de Twitter sur la 9e rue, de là, je pouvais distinguer un homme noir, de plus en plus encerclé par un mur de bleu (a wall of blue – policiers vêtus de bleu). J'ai rapidement sorti mon téléphone tandis que je traversais la 8e rue.

Les témoins disaient que quelqu’un avait appelé la police au sujet d’un homme qui agitait des bâtons autour de lui. Personne ne savait qui avait appelé, mais une femme avait entendu dire que c’était le gérant de la charcuterie. Quand je suis arrivée, plusieurs policiers étaient présents et avaient immobilisé Joe Bland au sol (comme on l'appellera); la vidéo débute à ce moment-là. Ils l'ont maintenu ainsi pendant au moins une demi-heure, à moitié nu, sur l'une des rues les plus achalandées de San Francisco.

Les bâtons? C’était ses béquilles. On peut entendre des témoins le mentionner en arrière-plan. On voit sur la vidéo que l'homme est unijambiste et qu’il porte prothèse. Joe Bland voulait récupérer ses béquilles. «Pourquoi faites-vous ça? Ce sont mes béquilles. Je m’en sers pour marcher.» Il répète cela tout au long de la vidéo. L’homme gémit parce qu’il a mal et demande qu’on le relâche. Quatre policiers sont à genoux sur lui pour le contenir, notamment sur sa prothèse, même s’il est menotté face contre terre et clairement incapable de marcher. À un moment donné, il y avait au moins 14 policiers encerclant l’unijambiste, principalement pour cacher la scène au public. [...]



Cette vidéo ne montre pas un homme en train de se faire tuer. Certains pourraient regarder cela et penser qu’il s’agit d’un cas exceptionnel, un cas isolé de maltraitance policière. Je ne suis pas d’accord – avec tout l’irrespect que je leur dois.

Ces incidents sont tellement quotidiens, tellement banals, qu’ils ne méritent même pas d’être rapportés aux nouvelles locales; c’est du harcèlement quotidien. Cela signifie que nous avons normalisé et banalisé ce type d’intervention policière à San Francisco et dans le reste de l'Amérique. On brutalise les gens les plus vulnérables, on les prive de leur dignité humaine, et même de leurs béquilles s’ils sont handicapés, alors qu'en réalité, ce sont surtout eux que la police devrait protéger.

Dans son livre The World and Me, Ta-Nehisi Coates écrit : «En Amérique, c’est une tradition que de détruire le corps des noirs – c'est un héritage.» [...]

... Il n’a même pas été accusé officiellement ni arrêté. Les infirmiers SFFD l’ont attaché sur une civière contre sa volonté et emmené à l'hôpital sans motif apparent. L’homme était humilié, profondément bouleversé, contrarié et il pleurait; mais ce ne sont pas des motifs suffisants pour envoyer quelqu’un à l'hôpital, ni le fait d’être physiquement handicapé. Monopoliser 14 policiers pour terrasser un unijambiste (présumé sans abri) me semble un gaspillage de ressources totalement ridicule.

Le service de Police de San Francisco est régulièrement sujet à la controverse relativement à cet héritage américain. Cette année, le département a été mêlé à un scandale de mails racistes – des messages où certains policiers traitaient les afro-américains de «singes» et encourageaient l'assassinat des «métis». [...]

Reportage intégral (en anglais) :
https://medium.com/matter/i-watched-14-police-officers-take-down-a-one-legged-homeless-black-man-outside-twitter-hq-1b3a9bf10e0f

«L'avenir de Nègres américains est dans le sud. Ici où, il y a trois cent vingt-sept ans, ils ont commencé à entrer dans ce qui est maintenant les États-Unis d'Amérique; ici où, ils ont apporté leur plus grande contribution à la culture américaine; et ici où, ils ont subi la damnation de l'esclavage, la frustration de la reconstruction, et le lynchage de l'émancipation.» ~ W. E. B. Du Bois


Auction & Negro Sales – Whitehall Street, Atlanta, 1864. This photo of a black Union soldier posted at a slave auction house in Atlanta is one of hundreds taken by George N. Barnard during Gen. Sherman's occupation of the city in the fall of 1864. Many were destroyed in the conflagration that erupted upon Sherman's firing of Confederate munitions stores when he departed on Nov. 15. http://www.shorpy.com/