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19 mai 2021

Pierre-Olivier Limoges : un Bolsonaro en herbe?

«La forêt précède les peuples; le désert les suit.» ~ Chateaubriand

«Ne nous flattons pas trop de nos victoires sur la nature; elle se venge de chacune d’elles.» ~ Engels

«Ils, nos ennemis, pourront couper toutes les fleurs, mais jamais ils ne seront les maîtres du printemps.» ~ Pablo Neruda

«Malgré tout ce que les gens disent, à long terme, y’a pas de place pour les animaux sur terre avec nous. Malgré tout ce qu’on dit, y’a pas de place pour les arbres non plus. Y’a pas de place pour rien d’autre que nous, et ce que nous faisons, et ce que nous détruisons. L’être humain détruit, change, aménage, il humanise tout.» ~ Serge Bouchard (1947-2021), anthropologue, écrivain, animateur de radio  

D’entrée de jeu, on le sait et c’est infiniment triste, que tout le vivant a disparu avec la coupe à blanc des 20 hectares d’érables : animaux, oiseaux, insectes, plantes, etc., tout un monde vivant n’est plus.

Quand le bois disparaît, la faune disparaît. (Campagne pour la sauvegarde des forêts tropicales en Asie)

M. Limoges pourrait souffrir de glaucome environnemental s’il mesure tout à l’argent. L’affaire sent l’hypocrisie crasse, visqueuse, aussi nauséabonde que du lisier porcin. Le nouveau propriétaire terrien n’ayant pas respecté l’ordre de l’huissier lui intimant de stopper la coupe à blanc, et flairant l’injonction de la Cour supérieure, a plutôt accéléré le saccage – jour et nuit, à haute vitesse, sans permission, en toute impunité. Donc, le résultat est pitoyable : 20 hectares d’érables abattus. C’est comme les enfants qui se dépêchent à faire leurs mauvais coups avant de se faire pogner – quand on découvre le larcin, il est trop tard, le mal est fait et irréversible.

   Le monsieur prétend vouloir cultiver du foin, de l’ail et des vignes à raisin – au Roundup Monsanto? Est-il fermier ou homme d’affaires?

   Merci à notre système de justice inefficace et pas du tout inoculé contre la corruption. Merci à nos fonctionnaires en pantoufles des ministères concernés – agriculture, forêts, environnement – inefficaces et facilement corruptibles aussi.

   Pour ceux qui voudraient voir les dégâts en personne ou sur Google maps / satellite, voici l'adresse : Les Fermes Jules-Édouard,195, chemin Saint-Guillaume, Sainte-Marthe QC (Montérégie)

Une coupe à blanc d’érables aggravée par les délais de justice

Thomas Gerbet ICI Radio-Canada Info / 18 mai 2021

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1793640/remblai-arbres-foret-sainte-marthe-terres-agricoles

L'érablière abattue sans autorisation n'a pas pu être sauvée à temps par une municipalité de la Montérégie. Le propriétaire veut cultiver à la place foin, ail et vignes.

   Sans permission, un propriétaire terrien a coupé vingt hectares de forêt à Sainte-Marthe, une localité située à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de Montréal. C'est l'équivalent de 28 terrains de football remplis d'érables jetés à terre en quelques jours.

   Huit jours se sont écoulés avant que la municipalité puisse présenter le dossier en cour et obtenir une injonction pour faire cesser les travaux. Entre-temps, le contrevenant a accéléré la coupe d'arbres.

   Le directeur général de Sainte-Marthe s'est senti comme dans une ambulance immobilisée à un passage à niveau jusqu'à ce que le train passe. «On était totalement impuissants et catastrophés, raconte Michel Bertrand. On s'est retrouvé les mains liées.»

   Contrairement au palais de justice de Montréal qui peut traiter des demandes d'injonction du genre sur une base quotidienne, ce type de cause ne peut être entendu qu'aux deux semaines au palais de justice de Valleyfield.

   Le 4 mai, la municipalité constate que le nouvel acquéreur d'une propriété agricole défriche et remblaie son terrain de 95 hectares. Il n'a aucune autorisation et contrevient aux règlements municipaux.

   Le 5 mai, un huissier lui intime l'ordre d'arrêter les travaux immédiatement, mais la coupe d'arbres et le remblai se poursuivent.

   Le 6 mai, Sainte-Marthe mandate ses avocats pour obtenir une injonction en Cour supérieure. Mais la cause ne sera entendue que le 14 mai, faute d'un juge disponible.

Le contrevenant a accéléré la coupe

La municipalité et le voisinage constatent qu'après le 6 mai, le défrichage s'intensifie sur le terrain des Fermes Jules-Édouard. De la machinerie supplémentaire est envoyée sur place pour couper les arbres de jour comme de nuit.

   Des cartes satellites consultées par Radio-Canada démontrent que la superficie abattue est passée de 10 hectares à 20 hectares entre le 6 et le 14 mai.

   «Ça a eu l'effet contraire, déplore le directeur général de Sainte-Marthe. On était découragés.»

   Radio-Canada a demandé au greffe du palais de justice de Valleyfield quelle serait la prochaine date d'audience disponible si une municipalité devait demander injonction pour une même situation. Le greffe a répondu «le 18 juin».

   Sainte-Marthe a l'intention de dénoncer «cette incongruité» auprès du gouvernement du Québec.

Le silence des autorités provinciales dénoncées

Radio-Canada a découvert que dès le 2 mars un enquêteur de la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) avait constaté une première coupe à blanc illégale dans l'érablière. Un ordre de cesser immédiatement la coupe et de reboiser a été remis le 22 avril.

   Le propriétaire ne s'est pas conformé et Sainte-Marthe déplore le fait de ne pas avoir été informée par la CPTAQ. C'est même Radio-Canada qui a appris l'existence de cet avis à la municipalité, le 14 mai, après l'audience.

   Quant au ministère de l'Environnement du Québec, il n'a pas été en mesure de dire quand il a pris connaissance de la situation et quelles actions il a posées. Nous savons seulement qu'un inspecteur du ministère s'est rendu sur place pour analyser le remblai et prendre des échantillons afin de déterminer s'il s'agit de sols contaminés.

   Il y a tellement de véhicules lourds remplis de terre de l’extérieur qui ont emprunté la route qu’elle s’est affaissée sur une centaine de mètres.

   Ronald Verdonck, qui cultive du maïs et du soya sur des terres voisines, dénonce «le silence des autorités» dans ce dossier. «Toutes les personnes autour d'ici ont des puits artésiens ou des puits de surface, donc on ne veut pas contaminer notre eau qui est d'excellente qualité», dit-il.

    Deux ruisseaux traversent la propriété en plus de la présence de plusieurs milieux humides. Par ailleurs, la municipalité suspecte la présence de rainettes faux-grillon.

Le propriétaire s’explique

Pierre-Olivier Limoges a fait l’acquisition, en décembre dernier, de ces terres zonées agricoles pour 1,1 million de dollars.

   Dans un communiqué transmis aux médias, il explique vouloir agrandir la superficie cultivable pour produire du foin, de l'ail et des vignes à raisin. «Il s’agit d’un projet de retraite et d’un legs que je souhaite laisser à mes enfants», affirme-t-il.

   Le propriétaire soutient avoir averti la municipalité dès le mois d'octobre de ses intentions de «défricher totalement la terre» et remblayer une partie. Il plaide que la municipalité lui a alors signifié qu'il n'avait pas besoin d'autorisation.

   «Par un revirement de situation inattendu on apprend que le conseil municipal a adopté en février 2021 deux nouveaux règlements visant spécifiquement à empêcher les travaux en question.» ~ Pierre-Olivier Limoges, propriétaire des Fermes Jules-Édouard

   M. Limoges affirme que la municipalité ne l'a jamais informé de ces nouveaux règlements qui l'obligeaient à demander des autorisations pour les coupes d'arbres et le remblai.

   De son côté, Sainte-Marthe affirme l'avoir prévenu. Le juge a retenu l'argument de la municipalité.

Avec la collaboration de Daniel Boily, Mathieu Bolduc et Vianney Leudière

Commentaires d’internautes :

«Au prix que ce vend le bois, du bois franc en plus, le propriétaire va s'en mettre plein les poches.» ~ Robert Rochon

«Il existe, au Québec, une loi sur la protection des érables. De mémoire, cette loi impose des amendes salées pour chaque arbre coupé. Si les avocats avaient fait leur travail, cette hécatombe aurait pu être évitée... Il y aurait lieu pour eux, maintenant, de demander à la Cour une injonction pour bloquer la vente du bois coupé en contravention de la loi.» ~ Denis Lesage  

11 janvier 2021

Masque, confinement, couvre-feu...

On dit que les annonces de location de chiens pour la promenade pendant le couvre-feu entre 20 h et 5 h – une des rares sorties permises – sont des canulars. Pas certaine de ça, moi, les humains sont capables de tout; les money-makers ne ratent jamais une occasion d’exploiter les animaux. En effet, en Espagne, où un couvre-feu similaire avait été imposé en mars 2020, des propriétaires ont réellement mis leurs chiens en location sur des sites pour permettre à d’autres de prendre des marches.


La suite?  

Le confinement? une opportunité de réforme cérébrale :

«... Nous avons grand besoin de miser sur des cerveaux, de structurer cette société en lui donnant autre chose à espérer que le pouvoir idiot de se bronzer sur le sable et de s’enivrer à coups de shooters.» ~ Jean-François Nadeau (article intitulé Emma, Le Devoir 04.01.2021)

https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/592659/emma


18 août 2020

Le fleuve de la mort

Enlisés jusqu’au cou, ce n’est pas le moment de baisser la tête...

La navigation sur la voie maritime du Saint-Laurent : 
il faut adapter l’industrie au fleuve, non pas adapter le fleuve à l’industrie.

«Malgré tout ce que les gens disent, à long terme, y’a pas de place pour les animaux sur terre avec nous. Malgré tout ce qu’on dit, y’a pas de place pour les arbres non plus. Y’a pas de place pour rien d’autre que nous et ce que nous faisons, et ce que nous détruisons. L’être humain détruit, change, aménage, il humanise tout.» ~ Serge Bouchard, anthropologue, écrivain et animateur radio

Photo de base : IStock. Les humains, en masse, ne représentent que 0,01 % de la vie sur la planète. Pourtant, malgré notre apparente insignifiance, notre influence sur le reste de la vie terrestre est indéniable. Changements climatiques, déforestation et surpêche sont tous des exemples cités couramment. Le groupe qui occupe le premier rang est… notre bétail! Environ 60 % des mammifères sur Terre sont des animaux d’élevage, tels que le bœuf, le porc et les autres animaux de la ferme.

En octobre 2019, le premier ministre François Legault vantait l’un de ses pires projets de développement économique : «le projet GNL Québec permettrait une réduction très importante des émissions de GES de la planète et il y aurait création de milliers d’emplois très payants en région».

Rien de bon ne peut résulter de ce fantasme, absurde à tout point de vue. Les élus, souffrant de glaucome environnemental, continuent de soutenir le projet sous la pression des lobbyistes; celui-ci devrait aller de l’avant avec ou sans l’approbation sociale.  

Une quarantaine d’économistes québécois ayant de sérieux doutes sur ses retombées économiques ont dénoncé le projet GNL Québec. À leur avis, il n’est pas crédible de soutenir que le gaz remplacera des énergies plus polluantes comme le charbon, en Europe et en Chine. D’autre part, les auteurs de la lettre affirment que les quelque 6000 emplois directs et indirects qui seraient créés pendant la phase de construction du projet et les 1100 autres une fois que l’usine de liquéfaction serait en activité risquent en fait d’aggraver la pénurie de main-d’oeuvre dans la région.

Plus de 250 médecins ont aussi exprimé leurs craintes en écrivant au premier ministre. «Nous vous écrivons en tant que médecins et professionnels de la santé au sujet du projet Énergie Saguenay-Gazoduq pour vous demander de prendre en compte les impacts négatifs qu’il pourrait avoir sur la santé humaine, s’il voyait le jour. Tout d’abord, le gaz naturel présente en lui-même un risque important de par sa nature hautement inflammable. Ce risque accompagne chaque étape de manutention du produit, dont le transport et le stockage. Depuis 2008, plus de 500 incidents impliquant des gazoducs relevant de l’Office national de l’énergie ont été répertoriés au Canada, dont certains font état d’explosions.
   C’est un risque dont nous devons tenir compte considérant que le projet Énergie Saguenay implique la construction d’un gazoduc de 782 kilomètres traversant le Québec de part en part, de l’Abitibi-Témiscamingue à Saguenay en passant par la Haute-Mauricie. Il en va de même pour le transport du gaz naturel liquéfié (GNL), dont 11 millions de tonnes seraient exportées chaque année en passant par le fjord du Saguenay dans des navires-citernes. En cas d’accident, le GNL peut former une dilution explosive avec l’air susceptible de s’enflammer et de causer des dommages jusqu’à 3,5 km.
   Une aberration climatique. Ensuite, lorsqu’il est question de changements climatiques, la santé humaine devient un enjeu mondial qui exige un sens des responsabilités transcendant le régionalisme. C’est pourquoi le projet Énergie Saguenay concerne la santé de tous.» [...]

Enfin, une centaine de professeurs et de chargés de cours de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) ont signé et envoyé au gouvernement une lettre d’opposition au projet d’usine gazière Énergie Saguenay, de GNL Québec. Ils disent redouter les répercussions d’un projet qui ne répondrait pas à «l’urgence climatique» et plaident pour une «transition socioécologique» dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
   «Il est évident que le Québec ne peut pas bâtir son avenir sur des projets fragilisant les écosystèmes, les populations humaines et l’avenir économique tout en provoquant une forte tension sociale régionalement et au Québec», insistent les auteurs de cette lettre envoyée au gouvernement du Québec, au gouvernement fédéral et aux députés de la région.
    «[...] C’est un leurre de croire que de futures infrastructures de transport gazier serviront aux intérêts de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Notre région possède tous les atouts naturels, environnementaux, humains et économiques pour se placer en chef de file d’une transition socioécologique qui désormais n’est plus optionnelle», ajoutent-ils, dans le document signé par 63 professeurs, 38 chargés de cours et 26 professionnels de l’UQAC.
À lire ou relire :

Gazoduq/GNL, en bref (octobre 2019)

Le projet de Gazoduq/GNL vise à exporter 11 millions de tonnes de gaz, principalement du méthane, provenant de l’Alberta. Le tracé de gazoduc risque d’affecter 43 communautés locales québécoises, de même que 5 communautés autochtones tout le long du tracé. Près de 320 passages par années seraient effectués dans le parc marin du Fjord du Saguenay, affectant les bélugas et plusieurs autres espèces marines protégées. De l’extraction jusqu’à la consommation du gaz, le projet émettrait un minimum de 46 millions de tonnes de gaz à effets de serres.


Le gouvernement Legault ne financera pas seul GNL Québec
Alexandre Shields, Le Devoir 14 août 2020

Photo : Alexandre Shields / Le Devoir. Les méthaniers qui exporteraient le gaz naturel d’Énergie Saguenay navigueraient dans le seul parc marin du Québec.

Vendredi, Québec solidaire a donc pressé le gouvernement de rejeter GNL Québec. «Sans injections massives d’argent public, c’est un projet qui ne verra jamais le jour. M. Legault doit tourner le dos à ce projet-là et proposer de vraies alternatives économiques au Lac-Saint-Jean et aux autres régions touchées par le projet», a fait valoir le député Gabriel Nadeau-Dubois.
   Du côté du Parti québécois, on estime aussi qu’il est temps de tourner la page sur cette usine, qui traiterait essentiellement du gaz naturel exploité par fracturation. «Je suis désolé pour les employés touchés, mais ces mises à pied démontrent une fois de plus que ce projet du siècle dernier est difficile à financer et à rentabiliser. La seule option est de passer à autre chose et que le gouvernement prenne un véritable virage vers l’économie verte et les énergies renouvelables, beaucoup plus créatrices d’emplois dans les régions», a expliqué au Devoir Sylvain Gaudreault, porte-parole en matière d’environnement.
   «Assujettir l’avenir d’une région aux aléas des capitaux et marchés étrangers volatils, c’est le contraire du principe de souveraineté économique. La seule et unique certitude de ce projet, ce sont ses effets délétères sur la biodiversité et le climat», a réagi pour sa part la Fondation David Suzuki. Les émissions liées au projet seront surtout produites en Alberta, mais aussi lors du transport du gaz naturel. Selon les évaluations des experts des gouvernements du Québec et du Canada, celles-ci devraient atteindre près de huit millions de tonnes par année.
   La Société en commandite GNL Québec, qui est la société mère responsable du financement des projets Énergie Saguenay et Gazoduq, a toutefois nié jeudi la rumeur qu’elle pourrait mettre un terme au plus important projet industriel de l’histoire du Québec. «Concernant l’avenir des projets, il n’y a aucune décision envisagée en septembre. Les deux projets poursuivent leur développement et le projet Énergie Saguenay s’apprête à franchir une étape cruciale avec la tenue des audiences publiques du BAPE.» Le mandat du BAPE pour ce projet doit débuter le 14 septembre.
   Le gaz naturel qui serait liquéfié par l’usine Énergie Saguenay serait exporté à bord de navires méthaniers qui traverseraient le seul parc marin du Québec, soit celui du Saguenay-Saint-Laurent. Selon les prévisions du promoteur, le projet impliquerait au moins 320 passages chaque année pour des navires de 300 mètres de longueur et 50 mètres de largeur. Ce volet soulève des questions sur la protection de mammifères marins du Saint-Laurent, dont le béluga.


Une baleine blessée dans le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent
Alexandre Shields, Le Devoir 14 août 2020


Photo : Florent Tanlet. Un rorqual commun photographié le 7 août dans le parc marin. Le cétacé aurait été sévèrement mutilé sur le dos par l’hélice d’un moteur ou l’étrave d’un bateau.

Une baleine d’une espèce en péril aurait récemment été blessée dans le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent, a appris Le Devoir. Mais la confusion règne sur cet incident, selon ce qui se dégage des informations transmises par Parcs Canada, qui a changé sa version des faits en cours de journée vendredi.
   Selon les informations envoyées par courriel vendredi en avant-midi par les autorités du parc marin, un zodiac d’excursion de Croisières AML aurait heurté le 29 juillet «une baleine» dans le parc marin. L’incident est survenu «alors que les conditions de navigation étaient difficiles dû au brouillard. Le pied du moteur du bateau pneumatique aurait possiblement frappé un rorqual commun alors que le pilote était en route vers le quai», a-t-on précisé dans une première réponse, fournie à la suite d’une demande envoyée mardi.
   Une photo prise le 7 août au large de Tadoussac, dans le parc marin, et obtenue par Le Devoir, montre justement un rorqual commun qui aurait été sérieusement mutilé sur le dos par l’hélice d’un moteur ou l’étrave d’un bateau au cours des derniers jours. La blessure était très récente, mais elle ne menacerait pas la vie de l’animal.
   Dans sa réponse détaillée sur l’incident du 29 juillet transmise vendredi en avant-midi, Parcs Canada ne confirmait toutefois pas que le rorqual pris en photo le 7 août est la même baleine que celle qui aurait été heurtée par le zodiac d’AML. Fait à noter, le rorqual photographié mutilé et le cétacé qui aurait été frappé par le bateau se trouvaient tous deux dans le parc marin, où les rorquals communs sont très peu nombreux.
   Toutes les espèces de baleines qui fréquentent le Saint-Laurent sont susceptibles d’être heurtées par des bateaux. Certaines portent d’ailleurs des cicatrices de collisions ou de lacérations par des hélices de moteurs. Dans le parc marin du Saguenay -Saint-Laurent, une aire marine mise en place pour protéger les cétacés, les baleines sont aussi susceptibles d’être heurtées mortellement par des navires cargos, des pétroliers ou des porte-conteneurs.   


La baleine de Montréal sans doute tuée par un navire
Alexandre Shields, Le Devoir 11 juin 2020

[...]  
Pas moins de 7000 navires transitent chaque année sur le Saint-Laurent, notamment directement dans l’habitat des 13 espèces de cétacés qu’on peut retrouver dans l’estuaire et le golfe. Et les projets d’expansion portuaire à Montréal et à Québec, mais aussi sur le Saguenay, devraient accroître ce trafic maritime.
   Chaque année, des cétacés sont tués dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent, principalement en raison d’empêtrements dans des engins de pêche ou parce qu’ils sont frappés par des navires commerciaux. La quasi-totalité de ces cas n’est jamais médiatisée, voire jamais rapportée. Ils concernent pourtant parfois des espèces en voie de disparition, comme le rorqual bleu, dont la population adulte est estimée à seulement 250 individus. Depuis 2017, pas moins de 20 baleines noires ont également été retrouvées mortes dans le golfe du Saint-Laurent. Certaines avaient été frappées par des navires.
   En plus des risques de collisions, la circulation maritime entraîne une pollution sonore constante qui peut s’avérer nuisible aux cétacés. Le bruit généré par les navires commerciaux sur le Saint-Laurent peut se propager sur plus de 100 kilomètres.


Définition du jour : idiocratie

Le terme idiocratie est utilisé pour décrire un gouvernement qui est régi par un ensemble de personnalités incapables, particulièrement sottes et n'ayant manifestement aucune compétence pour gouverner. Exemple : Le pays fonce vers le désastre, gouverné comme il l'est par une idiocratie.
   Mais, il ne faut jamais désespérer des abrutis...

1 juillet 2020

Des touristes comme des bulldozers (bis)

Journaliste baroudeur toujours par monts et par mots, Gary Lawrence regroupe ses récits de voyages les plus marquants dans Fragments d’ailleurs, une lecture d’évasion idéale en ces temps de paralysie touristique (éditions Somme toute, 320 pages).
   «J’ai toujours voulu donner l’heure juste. En journalisme de voyage, c’est souvent trop beau, trop complaisant. Dès que quelque chose dépasse ou n’est pas agréable, j’aime en parler.»
   Il se fend d’ailleurs d’une diatribe introductive où le surtourisme en prend pour son rhume. Composée avant la parenthèse pandémique, celle-ci offre un triste portrait de la situation pour certaines destinations. «Je ne l’ai pas retouchée parce qu’on était rendus à un point critique, il ne faudrait pas l’oublier et éviter de reproduire les mêmes erreurs», lance celui qui cherche, même s’il se trouve parfois confronté à des dilemmes, à prêcher par l’exemple – en évoquant des lieux moins prisés ou des saisons délaissées, et en privilégiant des modes de voyage à échelle humaine, moins dommageables : petits groupes, randonnées par sentiers de muletiers... 

Article de Sylvain Sarrazin :


 

Site de l’écrivain (très intéressant) :

«...randonnées par sentiers de muletiers» – bien d'accord, à la condition que les touristes en surpoids marchent au lieu de monter des ânes, comme dans les îles grecques. On peut certes parler de surtourisme dans le cas présent. Les vidéos sont horrifiantes, de la cruauté pure. Quelles bandes sadiques, tant les opérateurs que les touristes! Gros ou pas, les touristes devraient prendre le téléphérique juste à côté!



 


    





Grâce aux campagnes de PETA et aux signatures des pétitions, il y a eu de nouvelles lois en 2018. Mais les mesures n'étant pas contraignantes, en 2019 les tortures se perpétuaient. 
   La Grèce a interdit aux gros touristes de monter à dos d'âne après que des militants aient déclaré que les animaux étaient blessés à la colonne vertébrale. Cette décision fait suite à l'apparition d'images choquantes d'ânes grimpant les marches étroites de l'île grecque de Santorin et portant des vacanciers obèses. Depuis, les législateurs grecs se sont engagés à faire plus pour aider les animaux. Le ministère du développement rural et de l'alimentation du pays a publié un nouveau règlement concernant le bien-être des ânes après avoir reçu de nombreuses plaintes suite à la couverture médiatique du mois de juillet. Ces ânes de l'état qui transportent des touristiques à Santorin ne doivent pas porter de charges supérieures à 100 kg, soit un cinquième de leur poids. Cela fait suite à des militants de la cause animale sur l'île qui affirmaient que les ânes étaient obligés de porter des charges de plus en plus lourdes alors qu'ils travaillent de longues heures, sept jours sur sept, sans abri, sans repos et sans eau -- ce qui leur laisse des blessures à la colonne vertébrale et des plaies ouvertes dues à des selles mal ajustées. Le bulletin précise que Les propriétaires d'équidés de trait doivent s'assurer que le niveau de santé des animaux soit élevé. Il doit également y avoir du matériel de désinfection dans leurs quartiers d'habitation et leurs postes de travail. En aucun cas, il ne doivent utiliser des animaux inaptes au travail, c'est-à-dire des animaux malades, blessés, en gestation avancée ou dont les sabots sont mal entretenus. Les animaux doivent recevoir quotidiennement une nourriture et une eau potable appropriées et suffisantes, dans des récipients qui ne peuvent être contaminés et qui sont nettoyés au moins une fois par jour.