31 juillet 2021

Stephan Bureau et Didier Raoult

Je ne suis pas scientifique, mais la façon dont Stephan Bureau a accueilli Didier Raoult, que je considère personnellement comme un dangereux mystificateur, m’avait estomaquée. Je m’attendais à ce que Bureau, lui qui attaque durement ses interlocuteurs à l’occasion, défie le promoteur de l'hydroxychloroquine et questionne la validité de ses arguments (1).  

Invraisemblance – Les débats sur l'hydroxychloroquine [pour prévenir ou traiter la Covid-19] inspirent plusieurs théories du complot. Paradoxalement, alors que cette molécule est produite et distribuée par les industries pharmaceutiques (ce qui pourrait nourrir la théorie du complot de Big Pharma) et qu'elle est préconisée par Didier Raoult, elle n'est pas associée aux théories conspirationnistes mais aux discours antisystème ciblant notamment ces industries. (Wikipedia)

La chloroquine, puis l'hydroxychloroquine ont eu une large promotion sur les médias sociaux, surtout en France après une publicité du professeur Didier Raoult, repris par le président des États-Unis Donald Trump. En mars 2020, aux États-Unis, Bayer / Merck & Co. a offert 3 millions de comprimés de chloroquine aux hôpitaux américains, lorsque cette molécule a été intégrée dans les essais cliniques. (Wikipedia)

Saviez-vous que l’empoisonneur BAYER avait acheté Merck & Co. en 2014?

Illustration : Uderzo / Le Point / mars 2020 – «Panoquinix» et sa potion magique...

Des scientifiques n’ont pas tardé à critiquer avec virulence l’émission de Stephan Bureau, et avec raison. L’affaire s’est rendue chez l’ombudsman de Radio-Canada. L’animateur, réputé pour son arrogance, a répondu que si c’était à refaire, il ferait la même chose, et qu’il ne s’excuserait pas...

Didier Raoult et le luxe du temps (Bien entendu)

Révision par l’ombudsman de Radio-Canada d’une plainte visant l’entrevue de Stéphan Bureau avec le Dr Didier Raoult, le 26 mai 2021 à l’émission Bien entendu, sur ICI PREMIÈRE.

Le 26 mai 2021, Mme Marine Corniou a porté plainte à propos de l’entrevue accordée par le Dr Didier Raoult à l’animateur Stéphan Bureau, dans le cadre de l’émission Bien entendu, diffusée le jour même sur ICI PREMIÈRE.

La plaignante, qui est journaliste scientifique au magazine Québec Science, estime d’abord que le Dr Raoult n’aurait jamais dû être invité.  

Elle écrit : «(...) la décision d’inviter Didier Raoult est en soi hautement discutable tant ce chercheur, qui est à contre-courant du consensus scientifique, a contribué à propager de fausses informations sur la pandémie de SARS-CoV-2. Rappelons que plusieurs études de Didier Raoult sont considérées comme problématiques – soit en raison de la méthodologie soit par suspicion de fraude – par des dizaines de scientifiques sur le site Pubpeer (ce sur quoi aucune question n’a été posée).»

Et elle ajoute : «D’autre part, les questions complaisantes de l’animateur ont non seulement donné à l’invité une tribune exceptionnelle, mais lui ont également permis de propager des faussetés sans la moindre remise en question.»

Après quoi, la plaignante rappelle que les hypothèses du Dr Raoult ont été testées par des dizaines d’autres chercheurs », sans succès. Selon elle, Didier Raoult ment, ni plus ni moins, en affirmant que l'hydroxychloroquine est un traitement efficace contre la COVID-19.

Selon elle, Stéphan Bureau «contribue à présenter Didier Raoult comme un martyr ou un individu "résistant"», lorsqu’il affirme, après son entretien avec le scientifique français, que «"faire taire" n’est pas une solution». Or, ajoute-t-elle, le Dr Raoult «est simplement un scientifique désavoué sur des motifs sérieux par la communauté».

Mme Corniou soupçonne Stéphan Bureau de considérer «qu’en science, les opinions sont à mettre sur le même plan que les faits», alors que, conclut-elle, «je pense que Radio-Canada sait faire la différence et ne devrait pas relayer de tels propos».

https://cbc.radio-canada.ca/fr/ombudsman/revisions/2021-07-28

(1) Source : Wikipedia. Fin mai 2020, une étude est publié dans The Lancet, contre l'utilisation de la molécule, qu'elle considère comme aggravant les risques pour les patients, mais est rétractée quelques jours plus tard. Après l'affaire Raoult, c'est la seconde affaire qui met en lumière le manque de rigueur de certaines études. Durant toute l'année 2020, de nombreuses publications scientifiques apportent des éléments pour ou contre l'utilisation de l'hydroxychloroquine, que ce soit en prophylaxie, en début d'infection ou en cas de symptômes graves. Les doses prescrites, les durées de traitement et les associations avec d'autres médicaments varient lors de chaque étude, ainsi que la comparaison avec des groupes de contrôle.

Cependant, au cours de 2020, les méta-analyses et revues systématiques tendent de plus en plus à montrer que l'hydroxychloroquine n'est pas efficace en prévention de la Covid-19, et qu'il n'y a pas de preuve scientifique forte pour appuyer l'usage de hydroxychloroquine en traitement de la Covid-19. L'Organisation mondiale de la santé donne un avis négatif de l'usage de l'hydroxychloroquine contre la Covid-19 pour les patients hospitalisés et à des fins de prévention et avise de restreindre l'usage avant l'hospitalisation à des essais approuvés, donc pas de prescription hors AMM (off-label). Au 2e trimestre 2021, la controverse est éteinte : l'hydroxychloroquine n'est plus envisagée comme un traitement efficace et bon marché

27 juillet 2021

La mafia Bayer-Monsanto

Quand même incroyable, c’est Bayer-Monsanto qui veut augmenter la quantité de résidus de glyphosate au Canada pour soi-disant être à égalité avec celle des États-Unis. Pourquoi accepter trois fois plus de résidus de glyphosate dans notre assiette? Nos élus sont vraiment malades.

Après la deuxième guerre mondiale, un géant allemand de l’industrie chimique, le Groupe IG Farben, fut démantelé en sociétés distinctes : Bayer, BASF et Agfa. Bayer AG, c’est le neurotoxique tabun et le gaz moutarde; Ziklon B (camps de concentration). L’agent orange, avait été produit par Monsanto et Dow Chemical. Bayer a acheté Monsanto – parfait tandem d’assassins!

    Entre 2016 et 2019, au moins une douzaine de substances toxiques interdites en Europe ont été vendues par Bayer au Brésil, sous différentes marques de pesticides. Les activités de Bayer-Monsanto s’articulent aujourd’hui autour de trois divisions : Pharmaceuticals (médicaments de prescription), Consumer Health (médicaments en vente libre) et Crop Science (produits phytosanitaires). Le désherbant vendu sous la marque Roundup étant suspecté d’être cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer, Monsanto, l’entreprise le commercialisant détenue par Bayer, fut accusée devant la justice par des anciens utilisateurs du produit atteints de cancers. En septembre 2018, on dénombrait 8 700 procès et 18 000 plaintes en janvier 2019. À la barre, quatorze sociétés de l’industrie qui ont fabriqué le produit chimique mortel, comme Monsanto ou encore Dow Chemical, étaient défendues par une vingtaine d’avocats.  

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bayer_(entreprise)

Voyons donc, le Roundup n’est pas du tout toxique...

Glyphosate : c’est le géant Bayer qui a demandé au Canada de revoir ses limites

(...) L’agence de Santé Canada et Bayer assurent que les changements proposés ne posent pas de risques pour la santé. Le flou demeure toutefois sur les intentions qui sous-tendent la demande de révision, car les deux se contredisent.

La cheffe de section à la Direction de l’évaluation sanitaire de l’ARLA, Isabelle Pilote, explique que la requête de la multinationale était "pour les importations", "les données venaient des États-Unis" où le glyphosate est encore plus utilisé que chez nous.

«Ils ont vu que les résidus observés [aux États-Unis] étaient plus élevés que nos limites maximales. Donc, pour pouvoir importer ces produits, ils sont venus au Canada faire une demande pour qu’on modifie notre limite maximale de résidus afin qu’on puisse accepter ces denrées.» ~ Isabelle Pilote, cheffe de section à la Direction de l’évaluation sanitaire de l'ARLA

C’est le gouvernement fédéral qui a calculé et proposé les nouvelles limites pour les légumineuses. Toutefois, elles vont bien au-delà des normes américaines et permettraient jusqu’à trois fois plus de résidus sur les haricots et les pois chiches.

La proposition est «injustifiée», selon la chercheuse associée à l’Institut national de recherche scientifique (INRS) Louise Hénault-Ethier, spécialiste des pesticides.

«Les pratiques agricoles actuelles permettent la production d’aliments sans nécessiter un rehaussement des tolérances», dit-elle.

Dans un échange de courriels avec Radio-Canada, Bayer, qui commercialise le glyphosate par l'intermédiaire de la marque Roundup, confirme avoir demandé au gouvernement canadien de «s’aligner» sur d’autres pays pour faire tomber des «barrières» et «faciliter le commerce des denrées».

«Cette proposition uniformise simplement les règles du jeu pour tous les producteurs et contribue à faciliter le commerce international», écrit la multinationale.

Toutefois, Bayer nie avoir fait la demande pour faciliter l’exportation de nourriture des États-Unis vers le Canada. «Il n’y a pas eu d’enjeu commercial identifié.»

Le Canada n’a pas besoin d’importer des légumineuses américaines. Nous sommes déjà autosuffisants avec 18 000 exploitations agricoles qui en produisent. Le pays est même premier exportateur mondial de lentilles et de pois secs.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1811085/glyphosate-bayer-canada-limites-pesticides-legumineuses

22 juillet 2021

GNL Québec : la CAQ a fini par entendre raison

Photo : Francis Vachon / Le Devoir   

Si le gouvernement avait refusé le projet dès le début, on aurait épargné temps, énergie et argent lancé par les fenêtres. Les carottes tendues par les promoteurs devaient être énormes. Il n’y a pas un seul parti politique qui peut se vanter d’être incorruptible. Et, un parti atteint de glaucome environnemental, dépourvu de conscience sociale et exclusivement préoccupé par la croissance de l’entreprise privée est un vrai danger public.

La mairesse de la ville de Saguenay, Josée Néron, déplorait la perte de quelques milliers d’emplois temporaires (durant la construction) et 300 à terme (un peu plus et elle nous faisait pleurer). Même attitude de la part de la ministre responsable de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Andrée Laforest. La pollution était le dernier de leurs soucis durant toute la période de propagande en faveur de ce projet stupide et délétère. Imaginez un déluge comme celui qui a eu lieu au Saguenay en 1996, mais sur l’emplacement d’une usine de liquéfaction du gaz fonctionnelle. Terrifiant. 

Pour le moment, réjouissons-nous de la bonne nouvelle. Et remercions les ministres qui ont réussi à passer par-dessus leur entêtement proverbial et leur orgueil.

Rejet de GNL Québec : une autre immense victoire contre l’industrie fossile

Équiterre 21 juillet 2021

Montréal, Québec, Rouyn-Noranda, 21 juillet 2021 - Les groupes signataires accueillent avec grande satisfaction l'annonce du gouvernement du Québec refusant le projet de GNL Québec/Gazoduq. Cette annonce est une victoire pour les dizaines de milliers de citoyen.ne.s qui se sont mobilisés au cours des trois dernières années.

Rappelons qu’au fil du temps, plus de 120 000 Québécois.e.s ont signé une pétition contre le projet. Ce sont aussi 54 associations étudiantes représentant près de 360 000 étudiant.e.s, plus de 648 scientifiques, incluant 250 médecins et professionnel.le.s de la santé, 40 économistes, plus de 60 groupes de la société civile, tous les partis d’opposition (représentant 58 % des électeurs.trices) et trois communautés innues qui ont pris position contre GNL Québec/Gazoduq. Les consultations publiques du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) ont également connu une participation historique avec le dépôt de plus de 2500 mémoires, dont plus de 90 % s’opposaient au projet, et ont mené à un rapport dévastateur du BAPE. Ce rejet est donc le résultat d’un effort collectif sans précédent dont des milliers de Québécois.e.s peuvent aujourd’hui être fier.ère.s.

En prenant cette décision, le gouvernement se place donc du côté des nombreux scientifiques qui ont condamné le projet, tant à cause des énormes émissions de GES qu’il aurait provoquées que de ses impacts néfastes sur les bélugas du Saint-Laurent et ses risques importants pour la santé humaine.

«L’annonce du refus du projet GNL Québec/Gazoduq par le gouvernement québécois démontre qu’il n’y a plus d’avenir pour les projets fossiles, ont affirmé les groupes de la société civile. Avec la mort de l’oléoduc Énergie Est en 2017, le recul de Goldboro LNG plus tôt ce mois-ci et le rejet de GNL Québec aujourd’hui, nous pouvons enfin envisager un avenir sans nouveau pipeline dans la belle province.»

Cette décision est également le fruit de plusieurs années de mobilisation de la société civile. La première mobilisation contre le projet fut organisée par des protecteur.trices du territoire Innu en 2017, et depuis la mobilisation n’a cessé de s’accentuer : des centaines d'événements de mobilisation ont eu lieu aux quatre coins du Québec. Ces manifestations ont rassemblé des centaines de milliers de Québécois.e.s de tous les âges et tous les horizons derrière un slogan commun : «On mérite mieux!»

Les groupes tiennent d’ailleurs à souligner le leadership des collectifs locaux qui ont tenu tête à Goliath durant les dernières années, notamment la Coalition Fjord au Saguenay, le Collectif Innu Mashk Assi sur le Nitassinan, le Mouvement citoyen littOralement inacceptable à Tadoussac, le Comité citoyen carboneutre de la MRC de Maskinongé en Mauricie ainsi que Gazoduq parlons-en, la Coalition anti-pipeline de Rouyn-Noranda et l’Action boréale en Abitibi-Témiscamingue.

«Il est maintenant temps d’aller de l’avant et de développer des projets tournés vers un avenir résilient, ont conclu les groupes. Nous devons travailler à l’implantation d’une transition écologique et sociale en mettant de l’avant des projets de développement économique viable, et respectueux de la nature et de notre santé. Nous sommes fébriles à l'idée de tourner la page sur quatre années de lutte acharnée et sommes prêt.e.s à participer, avec les communautés locales, au développement de projets porteurs d’avenir, conçus dans une logique de transition verte pour une économie du 21e siècle.»

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Les groupes signataires sont : Action Environnement Basses-Laurentides, Amnistie internationale Canada francophone, l’Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME), la Coalition anti-pipeline de Rouyn-Noranda, la Coalition étudiante Arrêtons GNL, la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES), Eau Secours, ENvironnement JEUnesse, Équiterre, Le Fonds mondial pour la nature, la Fondation David Suzuki, Greenpeace, le Mouvement citoyen littOralement inacceptable, Nature Québec, La Planète s’invite en Santé, Protect Our Winters Canada, le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ), le Regroupement vigilance hydrocarbures Québec, la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) et le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ).

https://www.equiterre.org/communique/rejet-de-gnl-quebec-une-autre-immense-victoire-contre-lindustrie-fossille  

Le Saguenay entre déception et soulagement

«Là où j’ai un reproche à [faire à] Benoit Charette, c’est qu’il est arrivé les mains vides, a critiqué le député de Jonquière, Sylvain Gaudreault, qui s’opposait au projet GNL Québec depuis 2019.» L’élu péquiste propose de puiser jusqu’à 1 milliard de dollars annuellement dans le Fonds des générations pour s’assurer que les travailleurs puissent trouver leur place dans une nouvelle économie verte.

«Aujourd’hui, la CAQ de François Legault a simplement rendu la seule décision qui s’imposait et il était temps qu’elle soit prise, a réagi à son tour la députée de Québec solidaire, Ruba Ghazal. On a perdu beaucoup de temps avec un projet polluant comme GNL Québec au lieu de proposer aux citoyens et citoyennes du Saguenay des projets de développement économique verts et justes.» 

Article intégral : 

https://www.ledevoir.com/societe/environnement/619791/gnl-quebec-le-saguenay-entre-soulagement-et-deception

Le gouvernement Legault rejette GNL Québec

https://www.ledevoir.com/societe/environnement/619512/environnement-le-gouvernement-legault-rejette-gnl-quebec

21 juillet 2021

Plus de poison Bayer-Monsanto dans notre assiette

On est en droit de se demander dans quelle assiette mangent nos décideurs politiques, à quatre pattes devant les tyrans de l’agrobusiness. La terre est toxique à un point de non retour et à la veille d’être inhabitable. On nous dit qu’une personne sur deux  mourra du cancer. Pourtant, il paraît que Santé Canada a notre santé à cœur! 


L’ajout de glyphosate dans l’assiette inquiète des médecins et chercheurs

Thomas Gerbet / Radio-Canada Santé /20.07.2021

L'industrie des pesticides soutient qu'il n'y a pas de danger et Santé Canada juge le risque acceptable.

La volonté du Canada d'autoriser plus de résidus du pesticide glyphosate dans l'assiette suscite l'indignation. Des médecins et des chercheurs dénoncent une idée à contre-courant pour laquelle les risques ne sont pas suffisamment connus.

La professeure à l'École de santé publique de l'Université de Montréal Maryse Bouchard a été «surprise» et «un peu sidérée» d'apprendre que le gouvernement fédéral veut permettre deux à trois fois plus de résidus de glyphosate sur les céréales et les légumineuses que consomment les Canadiens.

«C'est difficile à justifier, dit la titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les contaminants environnementaux et la santé des populations. «Ironiquement, Santé Canada nous dit de manger plus de légumineuses. Il y a d’ailleurs des gens qui font une grande consommation de ces protéines végétales.»

Les fabricants et distributeurs de pesticides, représentés par CropLife, affirment que les nouvelles limites envisagées par Ottawa «sont fixées à des niveaux bien inférieurs à la quantité qui pourrait présenter un risque pour la santé humaine».

De son côté, Santé Canada juge qu'«aux limites maximales de résidus proposés, ces résidus ne poseront pas de risques inacceptables».

«Je ne crois pas qu’on a les données pour affirmer ceci», réagit Maryse Bouchard. «Il n’y a pas d’études qui ont montré que le glyphosate était sans effet sur la santé, au contraire.»

Selon elle, le risque du glyphosate est «mal compris», «mal quantifié» et «on manque de données sur ce sujet».

Santé Canada a déjà admis évaluer les pesticides en se basant principalement sur les études fournies par les fabricants.

 

L'usage du glyphosate juste avant la récolte est à la mode, surtout dans l'ouest du pays, ce qui laisse davantage de résidus sur les céréales et légumineuses.

CropLife évoque aussi «le désir d'harmoniser» les limites «avec un autre pays partenaire commercial». Cependant, la nouvelle norme proposée par le Canada est moins exigeante que celles de l'Union européenne, des États-Unis et de la Chine.

«Alors que la tendance est presque partout de réglementer davantage les pesticides, Santé Canada s'inscrit dans une logique rétrograde et passive afin de répondre aux besoins de l'industrie», dénonce Nadine Bachand, d'Équiterre.

«Pour qui travaille Ottawa?» demande le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet. «La planète évolue vers de nouvelles pratiques agricoles [...] Ottawa fait l’inverse.»

Il n’a pas été possible d’obtenir une déclaration de la ministre fédérale de la Santé, Patty Hajdu.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1810291/inquietude-glyphosate-canada-pesticides-risques-sante

Cinq questions sur le glyphosate

Étienne Leblanc / Radio-Canada, le 25 octobre 2017

Le glyphosate est la molécule active du Roundup, l’herbicide le plus utilisé sur la planète. Il est commercialisé par la multinationale Monsanto, qui l’a mis en marché en 1974. Le glyphosate pénètre dans les organes de la plante, et se répand de son point d’entrée à travers toute la plante grâce à la sève. Il passe par tous les points de croissance de la plante, jusqu’aux feuilles et aux racines. Son succès commercial repose principalement sur sa bonne efficacité et son faible coût.

Le brevet de Monsanto est entré dans le domaine public en 2000 et, depuis, de nombreuses sociétés commercialisent des produits à base de glyphosate. On en retrouve plus de 750 variétés différentes sur les tablettes.

Que nous révèlent les fameux «Monsanto Papers»? En mars 2017, la justice américaine a déclassifié des correspondances internes de la multinationale. Les documents contiennent des dizaines de milliers de pages qui révèlent que Monsanto a payé des experts qui acceptaient de signer des articles coécrits avec les employés du géant de l’agrochimie. Le but : faire contrepoids aux informations qui dénonçaient la toxicité du glyphosate.

 

Au Canada, la bataille autour du glyphosate n’a pas encore atteint les niveaux observés en Europe. Dans une déclaration publiée le 28 avril 2017, Santé Canada a autorisé l’utilisation du glyphosate pour une nouvelle période de 15 ans.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1063232/cinq-questions-glyphosate-pesticides-herbicides-monsanto 

Caricatures : Cartooning for Peace 

 
Auteur : Chappatte 

 
Auteur : Vadot 
 
Auteur : Miss Lilou 
 
 
Auteur : Jiho

 

19 juillet 2021

La première des libertés...

«La première des libertés est de ne pas répondre au téléphone» 

Essayez d’inculquer cette maxime aux accros qui dorment avec leur smartphone sous l’oreiller... bonne chance. C’est un outil formidable pour perdre la mémoire et nos facultés cognitives et nous zombifier à haute vitesse. Plus on est zombie, plus on utilise ce symbole de notre déclin. Et la fichue pandémie a rendu beaucoup de gens encore plus dépendants. Triste quand même. Mémoriser, réfléchir et penser par soi-même vont devenir vintage et hors d’usage dans peu de temps.

Le smartphone : poison ou remède?

Par Fabien Trécourt / CNRS Le Journal / 07.11.2018

Photo : Srinapa Wannapat, Bangkok / Getty images. Selon Pierre-Marc de Biasi, nous déléguons aux téléphones de nombreuses fonctions cognitives, perdant ainsi certaines facultés comme la capacité à s'orienter.

Dans son essai Le Troisième Cerveau, Pierre-Marc de Biasi, directeur de recherche émérite au CNRS, alerte sur la relation de dépendance que nous entretenons avec le Smartphone, outil «intrusif, injonctif et addictif».

Pour le moment, nous sommes les maîtres, et les Smartphones sont nos esclaves. Plus nous déléguons de tâches à cet outil, plus il devient compétent pour satisfaire et anticiper nos désirs, et plus nous devenons dépendants de lui : le petit serviteur zélé finira par se faire le maître de ses maîtres. J’ai eu envie d’approfondir cette réflexion en me donnant l’espace d’un essai. Il n’y avait pas de livre sur le sujet.

Il est déraisonnable d’échanger ses données personnelles et son profil contre des applications gratuites, même excellentes. Si vous vous vendez, on vous revendra. L’objectif reste de vous manipuler, de vous imposer des produits et, le cas échéant, de vous faire voter pour un candidat plutôt que pour un autre, comme l’ont prouvé plusieurs scandales récents.

Nous pourrons toujours tenter d’y opposer une posture de maîtrise – par exemple, en diminuant notre temps passé sur écran –, il reste que les algorithmes sauront de mieux en mieux capter notre attention au bon endroit, au bon moment et avec des arguments sur mesure qui feront toujours mouche. La seule résistance plausible serait l’émergence d’un mouvement low-tech, diminuant radicalement la part du technologique dans nos vies.

J’en doute beaucoup, car tout concourt à ce que le Smartphone devienne un outil universel du quotidien dont l’usage relèvera de la prescription : pour payer ses achats, ses impôts, prendre rendez-vous, s’informer, voyager, communiquer… Comment s’en passer? On ne vous le permettra pas.

Le Troisième Cerveau, Pierre-Marc de Biasi, CNRS Éditions (septembre 2018)  

Article intégral :

https://lejournal.cnrs.fr/articles/le-smartphone-poison-ou-remede