29 janvier 2013

Guérison «naturelle» – 1

Crédit illustration Head-Heart Coherence : www.heartmath.org

Parfois quand j’époussette mes livres, je m’arrête, feuillète un vieux livre, et redécouvre des trésors. Celui-ci, dont je partage quelques extraits (traduction/adaptation maison), aura bientôt 40 ans. Je comprends qu’à l’époque peu de gens étaient sensibilisés à ces notions, mais depuis le temps qu’Internet existe, je suis quand même étonnée que le grand public commence à peine à s’y familiariser.
 
Source : Natural health within; Taraknath Bose
Arogya House; 1974 
[Compilation d’après les enseignements de Sri Aurobindo et de La Mère.]


La santé est un état positif de bien-être où toutes les parties de chaque organe du corps sont en harmonie et en équilibre fonctionnel avec tous les autres organes. En d'autres termes, lorsque tous les organes du corps fonctionnent normalement, l'état de bien-être physique, appelé santé, existe. Donc l’équilibre fonctionnel égale santé et le déséquilibre fonctionnel égale maladie.
 
Les gens accordent généralement peu d'attention à leur santé jusqu'à ce qu'ils la perdent. Ils attendent de tomber malades, puis se précipitent chez le médecin; et là s’arrête toute responsabilité, ou du moins c’est ce qu’ils pensent. L'idée qu'ils pourraient être les seuls responsables de leur santé ou de leur maladie et que leur guérison dépend davantage d’eux que du médecin, n’est ne pas évidente pour eux.
 
En outre, les gens qui ont de mauvaises habitudes de vie ne sont pas les seuls à gâcher leur santé. Même les gens bien intentionnés obtiennent des résultats similaires à cause d’habitudes incorrectes ou simplement par insouciance.
 
Comme La Mère le disait très justement : «C’est la volonté éclairée de l'esprit qui doit gouverner le corps, et non pas le corps qui doit imposer sa loi à l'Esprit. Quand on sait qu'une chose est mauvaise, on devrait être capable de ne pas la faire. Vous ne devez pas vous soumettre à l’incapacité, à la mauvaise volonté ou au défaut de coopération du corps. Pour ce faire, vous devez suivre une discipline physique et devenir le maître dans votre propre maison. Pour réaliser le yoga intégral de Sri Aurobindo, le contrôle du corps sous toutes ses formes est une base indispensable. Un corps qui vous gouverne est un ennemi car il crée un désordre inacceptable.»
 
Le bon entretien du corps devrait être instauré dès l'enfance et se poursuivre durant l’adolescence. Un philosophe disait: «Être bien né est le plus grand des bonheurs humains.» Malheureusement pour l’espèce, cette bonne fortune ne touche qu’une infime partie des humains. Le meilleur potentiel génétique peut être compromis si nous le gérons mal, si nous dépassons nos limites corporelles ou si nous ne renouvelons pas entièrement les pertes d’énergie de notre organisme. Cela exige une gestion intelligente, et pour ce faire nous devons comprendre parfaitement les principes essentiels de la santé et de la vie. Créer et entretenir sa propre santé est entièrement une question de maintien des fonctions corporelles normales, et cela se fait en observant strictement les lois et les principes fondamentaux de la santé.
 
Pour conclure, voici une mise en garde de La Mère : «... dès que vous vous livrez à des excès, à l’intempérance ou à n’importe quelle habitude malsaine, il devient absolument impossible de maîtriser votre corps pour qu’il se développe normalement. En outre, vous gâchez votre santé et par conséquent vous sapez la base même de tout idéal physique.»
 
Connaître le corps

Le corps humain est un mécanisme à la fois très complexe et très simple. Le connaître de l’intérieur n’est ni facile ni impossible. Le corps possède une conscience qui lui est propre. Nous ne la connaissons pas et ne croyons pas utile de la connaître. Si seulement nous pouvions regarder et observer son travail et en savoir un peu plus à ce sujet, nous serions surpris de découvrir une merveilleuse machine. On dit que l'homme est né pour être heureux et jouir d'une longue vie en santé.
 
Maintenant, qu’est-ce qui interfère avec ce dicton? On a dit et redit qu’avec la civilisation moderne, nos vies étaient devenues très artificielles et remplies de choses qui tendent à produire la maladie. La tension mentale, la constante inquiétude, l’insécurité, la précipitation, le manque d'air frais, d'exercice régulier et de repos naturel, ont fait de l'homme un mendiant en matière de santé. Et la santé étant la vraie base du bonheur, nous sommes donc de plus en plus malheureux. Maintenant, comment remédier à la situation actuelle et redevenir sains et heureux? S'il est difficile, voire impossible, d'en finir avec le mode de vie «moderne» et «civilisé» comme on l’appelle, on ne dira jamais assez que l'homme doit changer sa vision. Au lieu de chercher des cures miracles instantanées à ses maladies que trop évidentes, il devrait s’arrêter et trouver la vraie solution de l’intérieur. La première chose qu’on attend de nous, c’est de nous connaître nous-mêmes – de quoi sommes-nous faits, quelles sont nos capacités et nos faiblesses, et quelle est la meilleure façon de nous adapter à notre société actuelle sans devenir un fardeau et créer encore plus de malheur autour de nous.
 
Le corps humain fonctionne en accord avec les habitudes acquises durant l’enfance. Ces habitudes produisent soit la santé, soit des problèmes de santé qu’on appelle maladies. Tout ce qui apporte santé et bonheur est bon, et cela varie beaucoup d'une personne à l'autre. Chacun doit trouver son propre bien. En général, il y a certaines lois de base qui, lorsqu’elles deviennent des habitudes dès l'enfance, peuvent rendre un homme heureux et en santé. Mais concernant les détails, chacun doit découvrir ce qui est bon pour lui, à savoir ce qui l’aidera à maintenir son corps en santé.
 
Maintenant, il faut bien comprendre la chose fondamentale suivante : notre corps est un mécanisme très puissant créé de telle sorte que ce n’est qu’en cessant de gaspiller son énergie (mauvaises habitudes, entraînement inadéquat) qu’il restera en santé tout au long de son existence sur terre. Pour le commun des mortels, la principale source d'énergie pour faire fonctionner le corps est la nourriture; et la meilleure façon de dépenser cette énergie est l’activité tous azimuts, tant physique que mentale. Donc si les habitudes alimentaires et les activités sont correctement équilibrées, presque tout le monde peut jouir d’un certain niveau de santé.
 
Il existe plusieurs sortes d'aliments, mais il est difficile de couvrir le sujet dans ce fascicule. Disons simplement que tout ce que nous mangeons affecte le corps de deux façons. Les aliments se classent en deux principales catégories – aliments positifs et aliments négatifs. Le corps humain est ainsi fait qu'un équilibre doit être maintenu; à chaque fois que cet équilibre est rompu, quelque chose se dérègle et nous ressentons un malaise; et si cela continue pendant un certain temps, la maladie s’installe. Alors il faut être conscient de ce que nous mangeons, nous devrions avoir une connaissance adéquate des aliments, et c’est plus facile qu’il n’y paraît. Tous les fruits de saison et les légumes regorgent d'éléments positifs et nourrissants, et devraient constituer une partie importante de notre alimentation quotidienne. Les céréales et les noix de toutes sortes sont des aliments concentrés et devraient être consommés en petite quantité.
 
Maintenant, à chaque fois que quelque chose se dérègle dans le corps, il peut y avoir perte d’appétit, constipation, maux de tête, et d’autres symptômes comme une faiblesse générale, fatigue, etc. La meilleure chose à faire est de cesser de manger des aliments solides jusqu'à ce que la faim revienne. On peut boire beaucoup d'eau fraîche, de l'eau de noix de coco, des jus et aussi manger des fruits de saison. Après un jour ou deux, dans la majorité des cas, le corps sera débarrassé de tout malaise.
 
L'activité est la principale source de drainage de notre énergie; elle doit donc être réglée de façon à ne pas nous fatiguer ni nous épuiser. N’importe quelle activité, mentale ou physique, si elle se poursuit sans interruption pendant longtemps peut nous affecter et endommager le système nerveux. Peu d'entre nous sont conscients de la quantité d'énergie gaspillée à penser ou à s'inquiéter, ou même à regarder quelque chose  d’ennuyant ou de perturbant. Écouter la radio ou regarder la télévision peut aussi entraîner une perte d'énergie, et la plupart des gens ne s’en rendent même pas compte. Il faut de la diversion dans les activités et suffisamment de repos pour récupérer l'énergie perdue pour donner au corps le temps de se recharger de nouvelle énergie.
 
L'équilibre entre alimentation, activité et repos est le principal facteur de maintien de la santé. Il existe également d'autres facteurs qui influent sur le fonctionnement normal du corps humain, et ils ne doivent pas être négligés. Ce sont l’élimination, le sommeil, l’hygiène et l’exercice.
 
L’élimination est à la base de la santé. Toute irrégularité dans l'évacuation des déchets peut alourdir, entraîner l’inertie et divers autres symptômes. La constipation est un cadeau de la civilisation moderne qui, à elle seule, cause de nombreuses maladies. Prendre un verre ou deux d’eau fraîche le matin en se levant facilitera l’élimination de façon naturelle. Les légumes verts feuillus et les fruits comme la papaye et la goyave peuvent aussi aider à éliminer la constipation. Thé, café, boissons froides, etc., sont tous des stimulants qui ralentissent l’évacuation – on devrait les éviter.

Le sommeil revitalise et calme le système nerveux – si seulement nous apprenons à bien dormir. Avant d'aller dormir, nous devrions nous détendre, allongés sur le lit sans bouger, puis, lentement, essayez de nous vider la tête de toutes nos pensées. Le sommeil devrait être exempt de rêves inutiles; pour cette raison, la lecture de livres stimulants avant de dormir est à proscrire. Il faut cesser de manger au moins deux heures avant d'aller au lit. La durée du sommeil devrait être de six à huit heures pour les adultes (cela peut varier d’une personne à l’autre), et de huit à dix heures pour les enfants. Il est préférable de dormir en plein air (si possible) et de porter des vêtements amples et légers. Si vous dormez dans une chambre, la fenêtre devrait être ouverte pour permettre à de l'air frais de circuler librement.
«Une fois que vous aurez compris les lois de la nature, vous résoudrez vos problèmes de santé», disait le célèbre naturopathe Henry Lindlahr. Les remèdes de la nature sont les meilleurs et les plus efficaces. Une des principales raisons pour laquelle le système de guérison naturelle n'est pas très populaire auprès du public ou des professionnels de la santé, c’est parce qu’il semble trop simple. Comment croire qu’un simple jeûne à l’eau puisse guérir une fièvre se demandent les gens qui ont l'habitude de courir chez le médecin pour le moindre petit malaise et qui consomment différentes pilules magiques et des toniques aux noms mystérieux. En effet, nous sommes devenus tellement habitués, ou plutôt accros, aux traitements médicaux ultramodernes essentiellement externes, que la vérité simple et universelle à savoir que toute véritable guérison vient de l'intérieur est complètement perdue. Les lois de la nature sont extrêmement simples et faciles à comprendre, si seulement nous prenons le temps de nous y intéresser.

Guérison «naturelle» – 2

Crédit illustration Heart Intelligence : www.heartmath.org

Corrélation entre corps et maladies

À l'exception des accidents et des brûlures, presque tous les maux sont le résultat d’un mode de vie désordonné. En termes simples, une santé défectueuse est l’indice d’un mode de vie artificiel qui entraîne un déséquilibre de l'être dans sa totalité.

Souvent nous exagérons dans un domaine et en négligeons un autre. Le déséquilibre dans le corps introduit la maladie. Si nous violons les simples lois de la nature dans notre manière de respirer, manger, boire, dormir, réfléchir, travailler, bouger, etc., nous brisons l'équilibre et tombons malades. Quelle que soit la maladie, nous devons nous rappeler qu’elle affecte divers éléments complémentaires.

Toutes les maladies sont en quelque sorte un processus d'autoépuration du corps, une tentative de la nature pour redresser un déséquilibre et débarrasser le corps des déchets indésirables. La médecine moderne blâme les germes ou les microbes dont on dit qu’ils sont l’unique cause de nos diverses maladies. La cure naturelle ne nie pas l'existence de germes ou de microbes, mais fait seulement remarquer que ces soi-disant «agents pathogènes» ne peuvent s'épanouir que s’ils trouvent un sol fertile. Quand on a déjà créé un déséquilibre dans le corps et causé une baisse de vitalité et de résistance naturelles, le corps devient la proie de germes. Donc, c'est le fait d’avoir abusé de notre corps qui nous rend malades; les germes sont uniquement l'effet et non la cause de la maladie.

Le corps est une entité complète et doit être traité comme tel, même si a priori une seule partie ou un seul organe du corps semble atteint. C'est pourquoi, tout en traitant la partie affectée on ne peut ignorer l'ensemble. Quelle que soit la manifestation extérieure d'une maladie, le fait reste le même : une certaine disharmonie a sûrement eu lieu au sein de l'organisme, et par conséquent tout le corps a besoin d'attention, car en réalité, le corps est un organisme dont toutes les parties sont interdépendantes.

Corrélation entre corps et traitements

Le but essentiel de presque toutes les maladies est de rendre le corps plus fort et libre de tout manque d'harmonie résultant d’une vie désordonnée. Se pose immédiatement la question suivante : comment renforcer le corps? Il faut purifier le sang en le débarrassant des matières résiduaires et puis adopter de bonnes habitudes de vie.

Voilà l'essence de la philosophie de guérison naturelle : éliminer les causes de toutes les maladies en optant pour un mode de vie sain à l’aide de moyens naturels. Nous pouvons restaurer le corps simplement en utilisant les cinq éléments de base de la nature. Les méthodes que nous proposons peuvent varier d'une personne à l'autre, mais la vérité reste la même : le corps a la possibilité de fonctionner naturellement, possède en lui toute la puissance curative nécessaire pour recouvrer la santé qu’il a perdue en raison d’un mode vie défectueux dû à l’ignorance ou à la négligence.

La Mère disait: «Le corps à lui seul est merveilleusement conscient; il sait spontanément et immédiatement ce qui est bon pour sa santé et se renforcer.»

Les cinq éléments de base de la nature

Nous avons déjà mentionné que la nature inclut les mêmes cinq éléments fondamentaux dont nos corps sont faits : l’éther, l’air, le soleil, l'eau et la terre. Maintenant, nous verrons comment tirer le meilleur parti de ces cinq éléments pour préserver notre santé et aussi guérir nos maladies.

L’éther (ou skypower) est le plus élevé et le plus important des cinq éléments de la nature; c’est la forme la plus subtile d'énergie disponible pour l'être humain [il s’agit du prâna – énergie vitale universelle]. On peut en profiter en abondance, notamment pendant le jeûne. En matière de guérison naturelle, il faut apprendre à entrer en contact avec l'éther tout comme avec la terre. Dormir à la belle étoile facilite l’absorption de l'éther. Bien qu’invisible à le œil humain, l'éther est la forme la plus subtile d'énergie pouvant aider l’humain à demeurer en santé.

L'air est essentiel, notre vie en dépend! L’air est chargé d'oxygène – élément de l’énergie qui stimule notre corps. Nous pouvons très facilement expérimenter les bénéfices de l'air en marchant le long d'une rivière, au bord de la mer ou en montagne. L'air frais devient rare au fur et à mesure que l'industrialisation augmente et pollue l'atmosphère. Si nous ne pouvons pas aller à la campagne ou en forêt, nous pouvons quand même trouver du temps quotidiennement pour nous exposer à l'air frais, peut-être sur la terrasse de notre maison ou dans un parc; s’il y a une rivière, la mer ou la montagne à proximité, allez-y. Votre salle de travail et votre chambre devraient être correctement ventilées pour permettre l’entrée d'air frais.

Le soleil est le meilleur ami de l'homme, disait La Mère. Mais en raison de conceptions erronées au sujet de la lumière solaire et de la chaleur, nous avons fait du soleil notre ennemi; et tout le monde essaie de l'éviter en restant à l'intérieur autant que possible et en portant des lunettes noires. La lumière du soleil est une source riche en vitamine D, dont la carence entraîne par exemple de l’agitation chez les enfants. La lumière du soleil est essentielle pour les os, la peau et les yeux. Un bain de soleil quotidien – pendant quelques minutes, tôt le matin ou tard en après-midi – peut facilement se prendre en toutes saisons.

L'eau est un purificateur. Il purifie le corps et le refroidit également, ce qui a un effet stimulant sur l'esprit. L'utilisation de l'eau est essentielle pour la santé et plus nous l’utilisons, plus nous devenons physiquement et mentalement serein et calme.

Outre la douche, il y a différents types de bains, chauds ou froids, utilisés comme traitements naturels. L'eau nettoie non seulement le corps, mais il élimine aussi la fatigue, nous remplit d'énergie et tonifie les nerfs.

La terre fournit notre nourriture, notre principale source d'énergie. Nous utilisons aussi l’argile sous forme de compresses ou de cataplasmes pour soigner diverses maladies de peau. On les utilise sur la peau pour expulser le poison de l'organisme, refroidir le système nerveux, activer les divers organes du corps et diminuer la douleur dans les cas de brûlures graves ou d’ulcères.

L'utilisation de tous ces éléments de la nature dans leur forme naturelle, où ils sont disponibles en abondance, apporte plusieurs merveilleux bénéfices aux personnes en quête de santé naturelle, qui est un droit d'aînesse pour chaque individu.

Le rôle de l'attitude mentale et de la foi dans la maladie

L’esprit joue un rôle très important et souvent décisif dans le maintien de la santé. L'homme, on l’a répété maintes fois, ne vit pas que de pain. Il est essentiellement un être mental. Maintenant, qu’est-ce que l’esprit? En peu de mots, l'esprit est le siège des pensées et des idées. L’esprit peut rendre l'homme heureux ou malheureux. Le bonheur favorise la santé tandis que la dépression favorise la maladie. 

Alors comment rendre l'esprit heureux? En évitant de cultiver des pensées déprimantes et en privilégiant des pensées qui rendent heureux. La pensée centrée sur l'insécurité, la peur, la tristesse, l’isolement, la haine, la jalousie, la cupidité et les grandes ambitions, etc., crée un état d'esprit malsain. C’est de la nourriture négative pour l'esprit. Une attitude mentale positive centrée sur la joie, le courage, l’amitié, l’amour, la sympathie, la bonne volonté, la bienveillance, etc., engendre la santé.

Nous ne sommes pas vraiment conscients que la colère peut créer des ulcères d'estomac, l’avarice de la constipation, une attitude aigrie de l'indigestion, l'insécurité et la solitude du cancer, etc. Ce ne sont que quelques exemples, mais ils montrent très clairement la part importante que joue la pensée dans le maintien de la santé physique.

Maintenant, comment la foi peut-elle aider à guérir? La foi fait en sorte qu’on croit en un pouvoir suprême, appelé Nature ou Dieu, ou simplement à quelque chose de beaucoup plus grand que la force humaine, et qui dépasse l'entendement.

La civilisation moderne nous a graduellement privés de notre foi simple et naturelle en une sagesse supérieure. Nous avons perdu notre foi en Dieu sans la remplacer par quelque chose de plus puissant. La vraie foi apporte une certitude à l'homme. Le fait de croire en un principe bienveillant d’amour et sagesse auquel l’homme peut se relier le rend généreux, humble, plein d'amour et de bonne volonté – des choses nécessaires pour être heureux et en santé. En outre, la foi suppose une forme quelconque de prière, de méditation ou de satsang qui tend à calmer le mental humain, le libère de l’inquiétude et l’apaise. Tous ces facteurs aident l'organisme à sécréter certains fluides internes qui sont essentiels au maintien d’une bonne santé.

Dans la hâte et la précipitation de la vie moderne, nous avons peine trouver quelques moments pour penser en silence, entre autres à nous, et pour observer nos nombreuses activités. La foi nous aide à penser à nous et à observer nos actions. Ainsi, nous apprenons à être patient et courageux devant les défis de la vie quotidienne.

La peur est l'ennemi le plus dangereux de l'homme et de son état de santé; en ayant la foi, nous pouvons nous débarrasser de la peur et nous remplir d'espoir et de résistance intérieure. C'est la peur de la maladie qui tue un homme plus que la maladie elle-même. Donc, si nous avons la foi et sommes convaincus que nous ne mourrons pas d'une quelconque maladie, nous aurons le courage d’y faire face et de finalement nous en débarrasser.

C'est notre foi au médecin qui nous guérit dans la plupart des cas et non pas la médecine, dit la Mère, et nous pouvons ajouter que c'est notre foi qui nous guérira de tous les maux humains grâce à la puissance de guérison qui existe déjà dans notre corps.

«Soyez toujours gentil, laissez tomber toutes les critiques acerbes, ne voyez plus de mal dans tout, et forcez-vous obstinément à ne rien voir d'autre que la présence bienveillante de la grâce divine et vous verrez, non seulement en vous mais autour de vous, une atmosphère de joie tranquille, de confiance paisible et d’espoir lumineux se diffusant de plus en plus; non seulement vous sentirez-vous heureux et tranquille, mais la majorité de vos troubles physiques disparaîtra. [...] …il est assez frappant de voir comme les fonctions digestives sont extrêmement sensibles à la critique, à la méchanceté, à l’aigreur, au jugement tranchant. Il n’y a rien qui ne perturbe davantage le fonctionnement de la digestion. Et c'est un cercle vicieux; plus la fonction digestive est perturbée, plus vous devenez méchant, critique, dégoûté de la vie, des choses et des personnes. Vous n’en sortez pas. Il n’y a qu’une seule cure à proprement parler, c’est de vous abstenir, de refuser absolument cette attitude à travers un contrôle constant, et d’adopter volontairement une attitude de vraie bienveillance. Essayez et vous verrez que vous serez en bien meilleure santé.» -- La Mère

Split de glaciers

Plus spectaculaire que le banana-split : un détachement de la grandeur de l'ile Manhattan en direct... Encore une fois, nous sommes forcés de constater à quel point nous sommes petits.


27 janvier 2013

Divin split


Je sais, ce n’est pas la saison (surtout par un moins 20°C). Mais on dit qu’on guérit le mal par le mal; donc, le froid par le froid.

En parfaite sucromane, ma mère disait souvent : «les gens ne se querellent jamais quand ils mangent leur dessert». Sa théorie est très facile à prouver empiriquement.**  

Le banana-split
Philippe Delerm*

[...] On n’en prend jamais. C’est trop monstrueux, presque fade à force d’opulence sucreuse. Mais voilà. On a trop fait ces derniers temps dans le camaïeu raffiné, l’amertume ton sur ton. On a poussé jusqu’à l’île flottante le léger vaporeux, l’insaisissable, et jusqu’à la coupelle aux quatre fruits rouges la luxuriance estivale mesurée. Alors pour une fois, on ne saute pas sur le menu la ligne réservée au banana-split.
— Et pour vous ?
— Un banana-split.

C’est assez difficile à commander, cette montagne de bonheur simple. Le garçon l’enregistre avec une objectivité déférente, mais on se sent quand même un peu penaud. Il y a quelque chose d’enfantin dans ce désir total, que ne vient cautionner aucune morale diététique, aucune réticence esthétique. Banana-split, c’est la gourmandise provocante et puérile, l’appétit brut. Quand on vous l’apporte, les clients des tables voisines lorgnent l’assiette avec un œil goguenard. Car c’est servi sur une assiette, le banana-split, ou dans une vaste barquette à peine plus discrète. Partout dans la salle, ce ne sont que coupes minces pour cigognes, gâteaux étroits dont l’intensité chocolatée se recueille dans une étique soucoupe. Mais le banana-split s’étale; c’est un plaisir à ras de terre. Un vague empilement de banane sur les boules de vanille et de chocolat n’empêche pas la surface, exacerbée par une dose généreuse de chantilly ringarde. Des milliers de gens sur terre meurent de faim. Cette pensée est recevable à la rigueur devant un pavé de chocolat amer. Mais comment l’affronter devant un banana-split ? La merveille étalée sous le nez, on n’a plus vraiment faim. Heureusement le remords s’installe. C’est lui qui vous permettra d’aller au bout de toute cette douceur languissante. Une perversité salubre vient à la rescousse de l’appétit flageolant. Comme on volait enfant des confitures dans l’armoire, on dérobe au monde adulte un plaisir indécent réprouvé par le code – jusqu’à l’ultime cuillerée, c’est un péché.

La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules, p. 42-43  
Gallimard 1997

Source : Littérature et Cuisine; Quelques recettes et anecdotes culinaires d’écrivains; revue Québec Français 2002

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* Philippe Delerm est l'auteur de divers recueils de poèmes en prose dont La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules qui connut un immense succès. Il est le père de l’auteur-compositeur-interprète Vincent Delerm.
Dernier ouvrage : Je vais passer pour un vieux con; Éditions du Seuil,  octobre 2012

Poésie de Vincent Delerm :
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2012/12/compostage-emotionnel.html
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2012/11/il-y-de-ces-soirs-ou-la-nostalgie-m.html

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COMMENTAIRE 
 
** Une drogue douce
 
Loin de moi l’idée d’encourager la consommation de sucre; je considère que c’est une arme de destruction massive cachée dans presque tout ce qui se mange. La quantité de sucre raffiné que les gens consomment annuellement est sucromineuse...  
 
Sans sucre a pour objectif de dénoncer la surconsommation de sucres raffinés et la dépendance qu'elle engendre.  

26 janvier 2013

Paroles d’amour

Crédit photo : http://www.daishizen.org
Shodô : calligraphie. En réalité ce mot signifie la voie de l’écriture (sho – écrire, dô – voie); l'écriture sert à acquérir la maîtrise du corps et de l’esprit.

On dit que Ryôkan a souvent calligraphié ce texte de Dôgen.

Ai go : Paroles d’amour
Dôgen (1200-1253)
Shôbôgenzô

Quand l’on dit des paroles d’amour en présence d’êtres vivants, ce qui est le plus important, c’est de laisser surgir les mots d’amour qui se sont réfléchis au fond d’un cœur de compassion, vaste et généreux. Les paroles violentes sont tout à fait à l’opposé des paroles d’amour.

Dans la vie en société, on demande avec politesse des nouvelles de la santé d’autrui. Dans la voie bouddhiste, on conseille de prendre aussi soin de soi-même et on exprime sa piété filiale.

Quand, en état de compassion, on s’adresse à un être vivant avec la même douceur que si l’on s’adressait à un nourrisson, nos paroles sont des paroles d’amour.

Il est bon de faire l’éloge de l’homme vertueux, et d’avoir pitié de l’homme sans vertu.

Les paroles d’amour peuvent augmenter si l’on aime les prononcer. Alors surgiront des mots d’amour inattendus et inconnus de nous. Pendant toute notre existence, avec la force de notre volonté, il faut prononcer des paroles d’amour. De génération en génération, d’existence en existence, ne jamais abandonner mais toujours prononcer des mots d’amour. Grâce à cette racine de mots d’amour, les ennemis se réconcilient et les hommes sages et vertueux rendent la paix possible.

Quand quelqu’un reçoit directement des paroles d’amour, son visage s’éclaire de joie et son cœur de contentement.

Quand les paroles d’amour sont reçues indirectement, en l’absence de la personne qui les a prononcées, elles se gravent éternellement dans le corps et l’esprit.

La semence d’un cœur d’amour est le cœur de compassion et c’est ce cœur d’amour qui donne naissance aux paroles d’amour. Sachez qu’il y a dans les paroles d’amour assez de force pour faire tourner les astres dans le ciel.

-- Cette perle est extraite du livre Contes Zen; Ryôkan, Le moine au cœur d’enfant; Le Courrier du livre, 2001 


COMMENTAIRE

Les choses que nous prenons le temps d’écrire à la main s’inscrivent beaucoup plus profondément en nous que si nous utilisons un clavier/écran. Essayez! Écrire à la main c’est se dessiner… Quand je reçois une lettre ou une carte postale ça fait «wow!» parce que la personne a pris le TEMPS de m’écrire à la main. Très rare de nos jours.


Amour calligraphié : correction -- cette calligraphie ne signifie pas amour. Voyez le commentaire d'Anne ci-après;
site : http://www.tibetan-calligraphy.com/
 
Main
[] Les nouvelles générations ne connaissent plus cet autre très vieux plaisir duquel sont nés tant de chefs-d’œuvre : l’écriture à la main. Tandis que je trace ces mots, ma main droite glisse sur le papier. J’en éprouve le lissé qui, si je caresse la feuille, laisse apparaître un infime grain. Bonheur de la peau et de la chair. Ça n’est pas rien, oh! non, la sensualité de la main qui écrit.
      Le stylo? Serviteur! Il m’obéit au doigt et à l’œil. Il avance, il s’arrête, il se retire, il revient, il rature, il biffe, il voyage au-dessus des lignes, il ponctue ici, il corrige là, il retourne à la phrase, il écrit… C’est un furet, c’est un lézard. Avec la main, les lettres qui constituent les mots sont liées; sur l’ordinateur, les lettres ne sont jamais en contact les unes avec les autres. J’écris le mot amour : les lettres sont unies, mariées, fusionnées. Si je tape le mot amour, les lettres ne se touchent pas.
       Je suis pour une écriture charnelle de la main. 
Bernard Pivot
Les mots de ma vie; Albin Michel, 2011

Note : J’ai beaucoup aimé ce livre. Une fois terminé (malheureusement, j’en aurais lu encore plusieurs pages), ma foi, j’ai trouvé que Monsieur Pivot avait un petit côté «zen» dans sa manière simple et franche de dire les choses, tout en y mettant chaleur et sentiment. Enfin, c’est ma perception...

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Pensée du jour :

Laissez votre cœur parler pour vous.

Vous aimerez peut-être :
http://artdanstout.blogspot.ca/2012/12/les-preceptes-de-ryokan.html
http://artdanstout.blogspot.ca/2012/09/lillumination-de-dogen.html

http://situationplanetaire.blogspot.ca/2011/08/feu-lecriture-cursive.html

25 janvier 2013

Hippofriendly versus hippophagie


Parce que ma fille a grandi avec des chevaux 
(Auteure inconnue)

Ma fille a eu seize ans aujourd’hui; un âge qui  représente un passage chez la plupart des gens. Nous avons regardé ses photos de bébé et ses breloques. Mais, j’ai aussi pris le temps de réfléchir à la jeune fille qu’elle était devenue et aux choix qu’elle devrait envisager pour le futur. Je voyais l’athlète qu’elle était déjà et la femme déterminée qu’elle serait bientôt.

Je pensais à certaines jeunes filles de notre ville, déjà enceintes, percées de partout, les cheveux de toutes les couleurs possibles, décrocheuses, accros aux drogues, sur la voie du «nulle part», et en quête d’identités superficielles parce qu’elles n’ont aucune estime de soi. Les parents de ces mêmes jeunes filles me demandent pourquoi je «gaspille» mon argent à acheter des chevaux pour ma fille. On me dit qu’en vieillissant elle va se lasser, perdre son intérêt, découvrir les garçons et toutes ces choses qui définissent la génération actuelle, et que cette «fainéantise» aura raison d’elle. Je ne pense pas que ce sera le cas; je pense qu’elle aimera toujours les chevaux et qu’elle en aura toute sa vie.

Parce que ma fille a grandi avec des chevaux, elle est capable de compassion. Elle sait qu’elle doit donner des soins particuliers aux plus jeunes comme aux plus vieux. Qu’il faut nous assurer que ceux qui n’ont pas de voix pour parler de leur douleur soient quand même soignés.

Parce que ma fille a grandi avec des chevaux, elle a appris à être responsable des autres et d’elle-même. Elle a appris que, quelle que soit la température, il faut s'occuper des êtres qui dépendent de nous. Il n’y a pas de «jour de congé» juste parce qu’on n’a pas envie d’être un propriétaire de cheval ce jour-là. Elle a appris que pour chaque heure de plaisir, il avait fallu d’abord trimer dur pendant plusieurs jours.

Parce que ma fille a grandi avec des chevaux, elle a appris à ne pas avoir peur de se salir, et compris que la majorité des êtres de ce monde qui respirent n’est pas préoccupée par les apparences. Les chevaux se fichent des vêtements griffés, des bijoux, des coiffures sophistiquées ou des accessoires dont nous nous parons pour impressionner la galerie. Ce qui importe pour le cheval, ce sont vos capacités de travailler dans son monde à lui; il se fiche que vous portiez un jeans de 80$ pour ce faire.

Parce que ma fille a grandi avec des chevaux, elle a été initiée à la sexualité et a appris que celle-ci pouvait à la fois enrichir et compliquer la vie. Elle a appris qu’il suffisait d’une seule copulation pour créer un bébé. Elle a appris comment les naissances se planifient, comment les bébés viennent au monde, et que, malheureusement, ils meurent parfois en bas-âge. Après quelques nuits d’insomnie passées à déjouer une vieille jument astucieuse, elle a pu voir ce que les gens qui n’ont pas de chevaux voient rarement : la naissance d’un vrai miracle.

Parce que ma fille a grandi avec des chevaux, elle comprend la valeur de l’argent. Chaque dollar peut se transformer en balles de foin, en sacs de nourriture et en visites chez le maréchal-ferrant. Quand les temps sont durs, l’achat de choses inutiles peut signifier disette et négligence au lieu de nourriture et soins appropriés. Elle a appris à évaluer la qualité de ses soins en les comparant à ceux prodigués par d’autres, et à s’assurer que ses standards ne baissent jamais, mais plutôt qu’ils s’élèvent simultanément à ses connaissances.

Parce que ma fille a grandi avec des chevaux, elle a appris à apprendre par elle-même. Ses professeurs ne pouvaient ni parler ni écrire, ni communiquer au delà du langage corporel et des réactions. Elle a dû apprendre à «lire» son environnement – à la fois les objets sécuritaires et non sécuritaires, à détecter de possibles dangers là où les autres ne voient qu’une jolie prairie. Elle a appris à évaluer les gens comme elle évalue les chevaux. Elle observe au-delà des apparences et des signaux extérieurs pour découvrir ce qu’il y a à l’intérieur.

Parce que ma fille a grandi avec des chevaux, elle a développé les qualités du vrai sportif à un haut niveau. Celui qui rivalise honnêtement est un gagnant. Les trophées et les rubans attestent qu’on est gagnant, mais ils ne prouvent pas qu’on soit un cavalier. Elle a aussi appris que certains sont prêts à faire n’importe quoi pour gagner, sans tenir compte de «qui» sera blessé. Elle sait que ceux qui trichent dans le ring de compétition trichent aussi dans tous les domaines de la vie et qu’on ne doit pas leur faire confiance.

Parce que ma fille a grandi avec des chevaux, elle s’estime et elle a une personnalité engageante. Elle peut parler à n’importe qui avec assurance parce qu’elle a appris à s’adresser à son cheval avec plus que des mots. Elle connaît la satisfaction de contrôler et d’entraîner un animal de plus de 450 kg qui se soumettra à la douceur de son toucher et qui ignorera la manipulation brutale et inepte de cavaliers plus forts qu’elle. Elle agit toujours avec calme et professionnalisme parmi des cavaliers beaucoup plus âgés.

Parce que ma fille a grandi avec des chevaux, elle a appris à prévoir. Elle sait que les choix d’aujourd’hui peuvent avoir des répercussions sur les cinq prochaines années. Elle sait qu’on ne peut s’occuper de ses investissements et les protéger sans provisions de dépannage. Elle connaît la valeur des terres et des bâtiments. Elle sait que selon la façon dont elle prend soin de son véhicule cela peut signifier promenade agréable ou remorquage du cheval sur le bord de la route par une journée chaude.

Quand je vois ce qu’elle a appris et comment cela peut favorablement contribuer à son devenir, je peux dire en toute honnêteté que je n’ai pas «perdu» un sous en lui procurant des chevaux. Je souhaiterais sincèrement que tous les enfants aient la chance d’apprendre toutes ces leçons de vie que les chevaux nous apprennent avant l’âge adulte.

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Hippophagie
Source : Wikipédia  

L'hippophagie est une pratique alimentaire consistant à consommer de la viande de cheval. Connue depuis la Préhistoire et pratiquée par de nombreux peuples eurasiatiques durant l'Antiquité, à l'exception des gréco-romains, elle est souvent associée à des pratiques rituelles païennes qui poussent l'Église catholique du Moyen Âge à la prohiber. Elle demeure lors des périodes de famine ou de disette, ainsi que chez les peuples asiatiques nomades comme les Mongols. Pratiquée à grande échelle en France depuis la fin du XIXe siècle, elle a fortement baissé entre les années 1960 et les années 2000. Les États-Unis l'ont rendue illégale dans plusieurs États. Le scandale sanitaire de la trichinellose, les «images choc» des conditions de transport des animaux de boucherie, et surtout la place symbolique et historique du cheval par rapport à l'homme font qu'elle est controversée, et expliquent la désaffection pour cette pratique alimentaire dans certains pays occidentaux. Les pays latins (notamment l'Italie), sud-américains (à l'exception du Brésil), scandinaves, d'Asie centrale (populations nomades du Kazakhstan et du Kirghizistan) et de l'Est (Chine, Japon) sont traditionnellement hippophages, par opposition aux pays anglo-saxons, considérés comme non hippophages. La religion juive et l'hindouisme interdisent la consommation de viande de cheval, les oulémas musulmans sont mitigés. À l'échelle mondiale, l'hippophagie est en augmentation et 4,7 millions de chevaux par an sont destinés aux huit pays les plus consommateurs.

Les animaux concernés sont des poulains de trait abattus avant l'âge de dix-huit mois, des chevaux de course qui échouent aux tests de sélection des hippodromes, et une majorité d'animaux réformés en raison de la vieillesse, d'une blessure, ou de toute raison qui rend leur vente aux abattoirs plus intéressante pour leur propriétaire. Avec l'équarrissage, la viande chevaline peut être collectée sur des cadavres de chevaux et servir à l'alimentation animale ou à destination des zoos. L'hippophagie a des partisans en la personne des professionnels de la filière viande chevaline et des professionnels de la santé qui louent les qualités nutritives, la richesse en fer et la faible teneur en gras de cette viande, ou encore la nécessité économique d'abattre les chevaux non désirés. Les principaux opposants à l'hippophagie sont les associations de protection animale, qui dénoncent les conditions de transport et d'abattage de ces chevaux qui se retrouvent parfois blessés, maltraités et affaiblis, ou sont toujours conscients lorsqu'ils se vident de leur sang sur la chaîne d'abattage.

Des campagnes de communications sont lancées de part et d'autre en France, en Belgique, aux Pays-Bas, aux États-Unis ou encore au Canada, tant pour défendre les qualités nutritives et gustatives de la viande de cheval et la nécessité économique de l'hippophagie que pour attirer l'attention du public sur le statut et les souffrances imposées à un animal qui sert souvent les activités humaines sans bénéficier d'une retraite ou d'une fin plus éthique. Le rôle du cheval ayant fortement évolué dans ces pays au XXe siècle, il est désormais perçu comme proche d'un animal de compagnie. Les alternatives à l'hippophagie incluent la mise à la retraite des chevaux réformés, leur euthanasie, et la crémation des cadavres.

COMMENTAIRE

Je peux comprendre la répulsion que les carnivores éprouvent vis-à-vis de la viande chevaline puisqu’en certains pays occidentaux, les chevaux sont devenus des animaux de compagnie au même titre que les chiens et les chats. C’est comme si on demandait à quelqu’un «Aimes-tu ton cheval? Oui? Tiens, manges-en une autre tranche!», entre autres, sous le prétexte de la récupération.

Le nombre d’animaux de consommation (bœuf, porc, volaille, etc.) dépasse celui des humains (nous sommes 7 milliards et plus d’individus), alors quel besoin avons-nous d’ajouter les chevaux?

 

Je souhaiterais, moi aussi, qu’on enseigne dans des écuries «ouvertes» les choses que la jeune fille a apprises au contact des chevaux – au plus grand nombre d’ados possible. Les chevaux nous apprennent la patience, la détermination, la compassion, l'humour, le doigter, l'estime de soi, etc. Je sais par expérience que lorsqu'une communication de «coeur à cœur» s'établit avec un cheval, notre perception de ces êtres, magnifiques à tous points de vue, est une expérience transcendante.

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Si le sort et le bien-être des animaux vous préoccupent, visitez les libellés «Zoofriendly», «Végétarisme» et l’onglet MPH.

23 janvier 2013

Conclusion

…aux récents messages au sujet de la terre
et de notre attitude à son égard.  
 
Les hommes sont des insectes se dévorant
les uns les autres sur un petit atome de boue.
~ Voltaire
(Grand-oncle de Jean-Pierre Claris)
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Épilogue
Jean-Pierre Claris de FLorian  
 
C’est assez, suspendons ma lyre,
Terminons ici mes travaux :
Sur nos vices, sur nos défauts,
J’aurais encor beaucoup à dire;
Mais un autre le dira mieux.
Malgré ses efforts plus heureux,
L’orgueil, l’intérêt, la folie,
Troubleront toujours l’univers.
Vainement la philosophie
Reproche à l’homme ses travers;
Elle y perd sa prose et ses vers.
Laissons, laissons aller le monde
Comme il lui plaît, comme il l’entend;
Vivons caché, libre et content,
Dans une retraite profonde.
Là, que faut-il pour le bonheur?
La paix, la douce paix du cœur,
Le désir vrai qu’on nous oublie,
Le travail qui sait éloigner
Tous les fléaux de notre vie;
Assez de bien pour en donner,
Et pas assez pour faire envie.

22 janvier 2013

Le cancer en pantoufles

 
On dit que le drame extérieur est le reflet d’un drame intérieur.
 
Le cancer arrive en pantoufles
S’installe au coin du feu
Se répand tranquillement  
Sans tambour ni trompette
Et pouf! Un beau jour
Il possède son hôte en entier
 
Le cancer ressemble aux invasions territoriales sur la planète,
celles qui ne font pas de bruit…


21 janvier 2013

L’art de refuser

 
Le sujet peut sembler trivial, mais c’est pourtant l’addition de tous les objets d'irritation qu’on trouve insignifiants qui fait qu’un beau jour le couvercle de l’autocuiseur saute.
 
Oui, les Fêtes sont terminées, mais les invitations abondent en tout temps de l’année. Et, il est vrai que parfois nous avons de la difficulté à en refuser quelques-unes ici et là, pour diverses raisons – souvent par crainte de blesser. Combien de fois nous arrive-t-il encore de dire oui tout en pensant non? Humm… 
 
Comment dire non à une invitation
Andrea Bonior, psychologue
 
Vous êtes invité à une fête ou une autre activité sociale par un ami, un collègue ou un membre de la famille et, eh bien... vous ne voulez pas y aller. Vous n'avez rien de particulier au programme, mais, vous aimeriez mieux passer du temps avec votre famille ou votre partenaire, ou simplement profiter d'une soirée tranquille. Ça ne devrait pas être un grave problème. Mais vous pouvez avoir l’impression que c’en est un. Vous craignez de blesser quelqu’un. Vous ne voulez pas dire oui maintenant et annuler brusquement par la suite. Vous ne voulez pas non plus donner l’impression d’être antisocial. La psychologue Andrea Bonior propose des stratégies pour composer avec vos désirs contradictoires, allier intégrité personnelle et bienveillance, et refuser gentiment l’invitation sans fournir d’explications.
 
Obstacles à surmonter
 
Peur d'offenser : La crainte de blesser un ami, ou que celui-ci vous tienne rancune si vous refusez son invitation, peut être intense – en particulier chez les personnes qui ont tendance à se sentir coupable ou à donner priorité aux besoins des autres.
 
Peur de manquer quelque chose : Certaines personnes ont peur de s’accorder du temps ou de tenir compte de leurs propres besoins, car cela leur donne l’impression de passer à côté de leur vie, ou qu'elles manqueront quelque chose de formidable. 
 
La tentation de mentir : Prétexter un conflit d'horaire est l’une des tactiques les plus tentantes pour justifier un non. Cela peut vous désarçonner si, par exemple, l'hôte vous voit au supermarché quelques minutes avant le match de foot où vous seriez supposé être.
 
La tentation de céder : Si vous serrez les dents, dites oui et allez à l’événement à contrecœur, vous fabriquez du ressentiment – contre l'hôte et contre vous à cause du sentiment d'ambiguïté. Ce n'est pas juste pour vous ni pour ceux qui sont présents à l'événement, car cela créera probablement de la tension. Cela vous empêche également d’être intègre par rapport à vos propres désirs authentiques.
 
Stratégies de réussite
 
Donnez-vous la permission : Nous oublions souvent de fixer des limites et de donner priorité à notre santé mentale. Si vous avez besoin de temps pour vous, prenez-le. Voyez-le comme un moment sacré.
 
Excusez-vous et remerciez : Il y a plusieurs façons de démontrer chaleur et sympathie. «Merci beaucoup de m'avoir invité. Je suis désolé de ne pas pouvoir participer. Vous me donnerez des nouvelles de la rencontre, et je serais ravi de voir des photos.» Ce n’est pas tant ce que vous dites qui compte, mais la façon dont vous le dites. Projetez appréciation et connexion sincères, et ayez confiance que la personne comprendra.
 
Défiez vos craintes : Vous craigniez que votre refus mette l'hôte en colère ou vous fera paraître antisocial? Explorez et remettez en question ces préjugés, et demandez-vous ceci : «Est-ce que j’en voudrais à quelqu'un, ou le qualifierais d’ermite, simplement parce qu'il a refusé l’une de mes invitations?»
 
Soyez personnel : Si c’est possible, exprimez vos regrets en personne ou au téléphone. Si vous répondez sur Facebook, Twitter ou par texto, on aura l’impression que c’est mécanique et superficiel. Exception : s’il s’agit d’une invitation de réseau reçue par email, alors le refus électronique est tout à fait acceptable.
 
Source : Care2
 
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Un peu d’humour :
 
«Dans chaque fête, il y a toujours deux types de personnes : ceux qui veulent quitter et ceux qui veulent rester. Le problème est que souvent les premiers sont mariés aux seconds.»
~ Ann Landers, journaliste (1918-2002)
 
«Ne jamais être le premier à arriver à une fête ou le dernier à partir. Et ne jamais, jamais, cumuler les deux.»
~ Anonyme
 
«N’écoute pas les ragots et n’en colporte jamais, et tu ne seras jamais invité à aucune fête.»
~ Oscar Wilde, écrivain 1854-1900
 
«Être invité est le seul moyen de supporter le bruit que fait la fête des voisins.»
~ Anonyme
 
«Comme toutes ces fêtes, celle-ci fut d’abord silencieuse, puis vociférante, puis argumentative, puis tirant vers le pugilat, puis inintelligible, puis tout à la fois, puis incompréhensible, puis ivre. Une fois atteint le sommet de cette glorieuse escalade, il fut très difficile de redescendre sans embûche.»
~ George Gordon Byron, poète (1788-1824)
 
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Quelques citations de Peter Mayle extraites d’Un été en Provence :
 
«Pas une succession de plats, mais de repas !» 
 
«On ne peut raisonner avec un cochon au bord de l’extase gastronomique.»
 
«Le trou provençal : un sorbet confectionné avec le minimum d’eau et le maximum de marc… pour rincer le palais; à vrai dire il était suffisamment puissant pour anesthésier non seulement le palais, mais aussi les sinus et la partie frontale du crâne.»
 
Et le tango – ouille! 
«Des couples en état d’ébriété avancé  s’attaquant aux plongeons, virevoltes, aux claquements de talons de l’authentique danseur de tango : ce fut un spectacle inoubliable. Coudes dressés, têtes s’agitant d’un côté à l’autre, charges désespérées et chancelantes exécutées sur des pieds vacillant d’une extrémité à l’autre de la salle. Ce n’était partout que collision et catastrophes évitées de justesse. Par miracle il n’y eut pas de blessés.»
 
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«Ce ne sont pas les boissons, la jouissance, ni les tables somptueuses  qui font la vie agréable, mais la sobre pensée qui découvre les causes de tout désir et de toute aversion, et qui chasse les opinions qui troublent l’âme
~ Épicure