27 septembre 2012

Expertise en santé


«Garde, allez sur Internet sur le site CHIRURGIE.COM, défilez et
cliquez sur l’icône ‘Êtes-vous totalement perdu?’»  

«Ouah! Ça c’en est une bonne! Essayez Hobbs –
poussez sur son cerveau là où se trouve mon doigt.»

COMMENTAIRE

Compte tenu de ce que j’ai vu récemment en milieu hospitalier, je crois qu’il est moins risqué de rester malade que de confier son corps au système de santé

21 septembre 2012

Quand manger est un "luxe"


La réaction des lobbyistes et promoteurs de l’industrie nucléaire, pétrolifère et schisteuse concernant la fermeture de Gentilly-2 et le moratoire «Plan Nord» n’a rien d’étonnant. Dans ce milieu, on n’a pas l’air de comprendre du tout l’importance de respirer de l’air pur, de boire de l’eau potable et de manger des aliments sains.
 
Je suis d'accord avec Jean-René Dufort (Infoman) qui disait ce matin :
«J’aime mieux être pauvre que mourir contaminé!» 
 
Troquer 5000 emplois en industrie létale, pouvant exterminer des milliers de personnes (sans parler de faune et de flore), contre autant d’emplois sinon plus pour déclasser Gentilly, décontaminer le fleuve Saint-Laurent, etc., et bien vivre : voilà le problème à résoudre.
 
À chaque semaine 2,5 propriétés agraires sont abandonnées/vendues au Québec en raison du manque de soutien gouvernemental et pour bien d'autres motifs que l'on connait très bien.
 
Anecdote
 
À partir de 1906, plusieurs jours par semaine, Albert Bigelow Paine, accompagné d’un sténographe, se rendait chez Mark Twain qui lui dictait pêlemêle souvenirs, impressions et opinions que l’on retrouve dans Autobiographie éditée par A.B. Paine en 1924 et dans Biographie publiée en 1912. Albert Bigelow Paine rapporte une phrase de Mark Twain où l’auteur, mort en 1910, apparait comme un précurseur du Bertolt Brecht de 1928 à Berlin. «Erst kommt das Fressen, dann kommt die Moral…», chante-t-on dans L’Opéra de quat’ sous : d’abord la bouffe, la morale ne vient qu’après.
 
Mark Twain a dit un jour à Albert Bigelow Paine :
«La chose importante, ce n’est pas la morale, ni le savoir ni la civilisation. Un homme peut se débrouiller fort bien sans tout cela, mais il ne peut le faire sans quelque chose à manger…»
 

19 septembre 2012

Zénie en herbe

vraiment chouette ce site...

Prisonniers de la peur
Charlotte Joko Beck
 
Extrait de Soyez zen en donnant un sens à chaque acte à chaque instant

[Pratique : méditation, zazen]

Vous avez tous en tête le cliché familier du PDG surmené qui travaille jusqu’à dix heures du soir, qui passe son temps au téléphone et qui a à peine le temps d’avaler un misérable sandwich en guise de repas. Tant pis pour sa pauvre carcasse qui fait les frais de cette frénésie démente! Pendant ce temps-là, notre homme est persuadé de l’absolue nécessité d’une telle débauche d’activité : c’est ce qu’il faut faire pour s’offrir la belle vie. Mais il ne se rend pas compte que c’est le désir qui le mène par le bout du nez – comme c’est d’ailleurs le cas pour chacun de nous. Nos désirs ont une telle emprise sur nous que c’est à peine si nous nous rendons même compte que nous existons.

La plupart des gens qui n’ont pas de pratique spirituelle mènent des vies assez égoïstes. Ils sont entièrement pris par leurs désirs : l’envie d’être important, de posséder ceci ou cela, d’être riche et célèbre. C’est bien sûr vrai pour tout le monde, à des degrés différents, et nous ne sommes pas des exceptions. Cependant, à mesure que l’on pratique, on commence à se rendre compte que la vie ne fonctionne pas tout à fait comme la publicité veut bien nous le dire. Les pubs de la télévision voudraient nous faire croire qu’il suffit d’acheter le dernier fixateur à cheveux ou le produit de beauté tartempion, ou le système machin d’ouverture automatique des portes de garage pour être follement heureux. C’est un peu ça, non? Nous savons, pour la plupart, que ce n’est pas vrai. Nous ne sommes plus dupes de ces vaines promesses et, du fait que nous ne mordons plus à l’hameçon, nous commençons aussi à nous rendre compte qu’il y a quelque chose qui cloche sérieusement dans nos vies. La logique du désir égoïste qui nous domine ne nous rend pas heureux.

Une fois cette constatation faite, on passe à un deuxième stade : «Eh bien, puisque cela ne marche pas de vivre en égoïste, je vais essayer de ne plus l’être.» La plupart des religions – et certains groupes de zen n’échappent pas à cette logique – visent à nous guérir de notre égoïsme. Que se passe-t-il en réalité? Conscients de notre mesquinerie et de notre sècheresse de cœur, nous décidons de nous lancer à la poursuite d’un nouveau désir, plus glorieux : on se veut bon, gentil et patient. Et ce désir va main dans la main avec un sentiment de culpabilité : dès que l’on ne se sent pas à la hauteur de la nouvelle image de soi qu’on s’était créée, on culpabilise. C’est toujours la même chanson : on essaie d’être autre chose que ce que l’on est, et quand on n’arrive pas à incarner ses idéaux, on se sent coupable ou on sombre dans la dépression.

La pratique passe généralement par ces deux phases-là : d’abord, on se rend compte de ses défauts – on est égoïste, envieux, mesquin, violent, ambitieux, etc. Ensuite, par réaction, on adopte une nouvelle ambition : cesser d’être égoïste. «Comment est-ce que je peux encore avoir des pensées comme celles-là! Depuis le temps que je fais zazen, pourquoi suis-je encore si mesquin et pétri de désir? Je devrais être tellement mieux que ça maintenant!» Tout le monde tombe dans le panneau! L’ennui, c’est que les religions – et certains centres zen n’y échappent pas, hélas – cherchent souvent à faire de leurs fidèles des petits saints qui ne font ou qui ne pensent jamais rien de mal. Ce qui est une erreur, du point de vue de l’évolution spirituelle des personnes concernées qui ont facilement tendance à devenir arrogantes. Elles ont tendance à se croire supérieures aux autres, sous prétexte qu’elles connaissent La Vérité et que les autres l’ignorent et ont donc forcément tort. Il y a des gens qui m’ont dit un jour : «Notre sesshin commence à 3 heures du matin. Et la vôtre? À 4h15? Ah bon…» C’est une bonne illustration de l’arrogance qui caractérise ce deuxième stade (le sentiment de culpabilité en engendre pas mal!) Je ne condamne pas, je constate : on est arrogant parce qu’on ne se rend pas compte de la réalité des choses.

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que tout désir est une expression de l’égo et de notre peur; et c’est encore plus vrai, s’agissant du désir de devenir tel ou tel.

«Si j’arrive à devenir parfait, à me réaliser spirituellement, à trouver l’éveil, l’illumination, je n’aurai plus peur.» Le voyez-vous, ce désir déguisé en quête spirituelle? On brûle d’envie de tourner le dos à ce que l’on est pour se jeter à la poursuite d’un idéal. Pas forcément l’éveil, d’ailleurs; il y en a qui voudraient simplement savoir éviter les scènes de ménage avec leur femme. Bien sûr qu’il vaut mieux ne pas se battre avec son épouse, mais la tension que va éprouver un mari qui se force à ne pas se mettre en colère risque au contraire d’aggraver encore la situation…

Quand on veut changer de peau en s’efforçant de ne plus être égoïste et envieux, c’est un peu comme si on décrochait les vilains chromos accrochés au mur de sa chambre pour les remplacer par de jolis tableaux. Cependant, si la pièce est une cellule de prison, on n’aura fait que changer de décor : les murs seront un peu moins sinistres mais on restera toujours prisonnier. Si vous substituez aux images de désir, de colère et d’ignorance qui formaient votre paysage, de belles reproductions de valeurs morales idéales, peut-être améliorerez-vous le décor, mais vous ne serez toujours pas libres.
()

La prison, dans laquelle nous nous croyons enfermés et que nous nous donnons tellement de mal à redécorer sans cesse, n’en est en fait pas une. En réalité, la porte n’a jamais été bouclée car il n’y a même pas de verrou.

Cela ne suffit pas de le dire, évidemment; encore faut-il en faire une réalité vécue, pour chacun d’entre nous. Alors, comment peut-on concrétiser cette liberté qui est la nôtre? Nous avons vu que l’égoïsme et le désir de le dépasser étaient tous deux inspirés par la peur – jusqu’au désir d’atteindre la sagesse et la perfection qui vient aussi de cette même peur. Nous n’aurions pas besoin de courir après tous ces désirs si nous nous rendions compte qu’en réalité, nous sommes déjà libres. Ce qui nous renvoie une fois de plus à la même pratique : apprendre à ouvrir les yeux, à devenir plus lucides, sans tomber dans des impasses telles que de vouloir ne plus être égoïste. Car il ne s’agit pas de tomber de l’égoïsme inconscient dans un oubli de soi calculé, mais plutôt de se rendre compte de l’inutilité d’une telle volte-face. Si nous passons malgré tout par ce deuxième stade, essayons au moins d’en avoir conscience! Sachons que ce n’est qu’une phase transitoire qui débouche sur la suivante.

La troisième phase est celle de l’observation attentive qui, seule, ouvre les yeux sur la réalité des choses. On apprend à se faire le témoin de soi, pour sortir de la logique dualiste des deux premières phases. Au lieu de se dire : «Je ne dois pas être impatient», on observe son impatience. En prenant du recul pour regarder ce qui se passe en soi, on aperçoit la réalité de son impatience. Et c’est un processus qui n’a rien de commun avec la fabrication d’une image idéale de soi; en s’acharnant à s’imaginer sous les traits d’une personne patiente et bien gentille, on ne ferait que dissimuler sa colère et son impatience sous ce portrait idéalisé, et nos sentiments réels ne tarderaient pas à refaire surface, tôt ou tard. Ce que nous avons besoin de voir, c’est la réalité de ces instants pénibles où nous nous sentons impatients, jaloux, déprimés. Quand on prend l’habitude d’observer son esprit, on se rend compte que l’on est pris dans un tourbillon de pensées incessant : si seulement j’étais comme ci ou comme ça, si seulement ces gens-là étaient un peu plus comme ci ou comme ça! On revit le passé, on se projette dans l’avenir, on bâtit des châteaux en Espagne. On essaie de tout prévoir pour que les choses s’arrangent à notre avantage.

Quand on sait prendre du recul et se faire le témoin patient et persévérant de ce qui se passe en soi, on se rend compte que les deux attitudes que nous venons de décrire – suivre les pulsions de son égoïsme ou les fuir – sont aussi stériles l’une que l’autre. En comprenant cela, on passe, insensiblement et tout naturellement, à la troisième phase, c’est-à-dire à l’expérience directe de la réalité brute de chacune de nos pensées ou de nos émotions : vivre, sentir à fond l’instant d’impatience ou de jalousie. On échappe ainsi à la logique dualiste qui nous projetait vers un soi idéal en délaissant ce que l’on était déjà. On revient à la réalité de ce que l’on est. Et, quand on sait expérimenter à fond ses émotions, celles-ci se dissolvent d’elles-mêmes sous notre regard lucide, car elles ne sont rien de plus que le fruit de nos pensées.

Pratiquer veut dire regarder sa peur en face, au lieu de fuir et de tourner comme un lion en cage dans sa petite cellule qu’on essaie de bricoler pour la rendre un peu plus agréable à vivre.

En fait, nous passons pratiquement toute notre vie à fuir quelque chose : la souffrance ou notre mal-être fondamental. Même notre sentiment de culpabilité est encore une fuite. Quand on cesse de se détourner de la réalité, on fait face à ce qui se passe à chaque instant. On accepte d’être exactement ce que l’on est à ce moment-là – en colère, méchant, jaloux. Non que cela nous fasse plaisir, car nous aimons tellement mieux nous imaginer dans le rôle de quelqu’un de gentil et de sympathique – même si cela ne correspond pas souvent à la réalité!

L’égo commence à mourir le jour où l’on fait réellement l’expérience de ce que l’on est, et c’est de cette mort que jaillit une nouvelle vie.

En prenant du recul par rapport à ses idéaux pour les observer avec l’œil d’un témoin, on renoue avec sa nature essentielle, qui n’est autre que l’intelligence de la vie.

Quel est le rapport entre l’éveil spirituel et le processus que nous venons de décrire? Il est simple : l’observateur désengagé sort de l’irréel et, le voyant pour ce qu’il est, il se retrouve de plain-pied dans le réel. Cela ne durera peut-être qu’une seconde, au début, mais plus ça ira, et plus on arrivera à y rester. Le jour où vous serez capables de cultiver cette lucidité attentive pendant quatre-vingt-dix pour cent de votre temps, vous constaterez qu’il n’y a plus de distance, plus de différence entre la vie et vous. Vous serez votre vie, et donc vous saurez ce qu’elle est.

Vous aimerez peut-être le libellé «Joko Beck»

16 septembre 2012

Premier anniversaire "Occupy"

Le mouvement de contestation sociale «Occupy» célèbre son premier anniversaire en ce lundi 17 septembre. J’en profite pour mettre à la une un ouvrage que j’ai déjà recommandé dans mon blogue «L’art est dans tout».

Il s’agit de La juste part, Repenser les inégalités, la richesse et la fabrication des grille-pains par David Robichaud et Patrick Turmel. L’ayant relu une deuxième fois, j’insiste : tout le monde devrait le lire! À commencer par les gouvernants, les entrepreneurs et les économistes. Et pour vous y inciter, je vous propose le dernier chapitre de ce brillant exposé des plus accessibles au commun des mortels. Une centaine de pages où chaque phrase vaut son pesant d’or – vendu à 9,95$, ce qui ne devrait pas vous ruiner  :o)

Pourquoi l’égalité profite à tout le monde

De la fin de la Deuxième Guerre mondiale jusqu’aux années 1970, le sort de la majorité de la population s’est amélioré de façon à peu près constante. Mais depuis les années 1970, alors que les revenus du 1% ont bondi de façon spectaculaire, le revenu médian des foyers canadiens n’a pas augmenté. Il a même légèrement diminué.
       Pourquoi s’en plaindre? Après tout, si personne n’a volé ou exploité qui que ce soit, cette situation est efficiente : certains ont beaucoup plus, sans que les autres n’aient vraiment moins. C’est de cette façon que nous devrions évaluer la situation actuelle selon la théorie économique traditionnelle.
       Dans les 15 ou 20 dernières années, de nombreuses études dans le champ de l’économie comportementale sont toutefois venues bousculer cette façon de voir les choses. Elles se sont entre autres intéressées à la question du lien entre la richesse et cette chose que nous recherchons avant tout : le bonheur. La conclusion de ces études est que, dans les pays développés, ce qui compte du point de vue du bonheur ou du bien-être de l’individu, ce n’est pas la richesse absolue, mais la richesse relative eu égard à celle des autres.
       Dans The Spirit Level, un livre fort important sous-titré; «Pourquoi l’égalité profite à tout le monde», les épidémiologistes Richard Wilkinson et Kate Pickett partent de ce point de départ pour conclure que, dans les pays développés, le niveau de bonheur d’une société est intimement lié à son niveau d’égalité. Ou, plus précisément, que ce qui importe pour le bien-être et la santé d’une population n’est pas sa richesse absolue, mais une certaine égalité entre ses membres.
       Pour parvenir à cette conclusion, les auteurs ont analysé les données d’une vingtaine de pays développés, de façon à évaluer la présence de problèmes sociaux qui frappent plus souvent les membres moins favorisés de la société : problèmes de santé mentale, dépendance aux drogues et à l’alcool, espérance de vie moins élevée, obésité, performances scolaires faibles, grossesse à l’adolescence, homicides et autres formes de violence, emprisonnement et faible mobilité sociale.
       Dans une société donnée, ces problèmes sociaux sont étroitement liés aux revenus : moins les gens sont riches, plus ils sont à risque. Ce qui est fascinant, c’est que l’on observe ce phénomène peu importe le revenu le revenu moyen du pays concerné. Ce qui rend une personne à risque, ce n’est pas d’être pauvre en termes absolus, c’est d’être plus pauvre que les autres membres de sa société.
       En d’autres termes, c’est l’importance des inégalités entre les citoyens dans une même société qui permet le mieux de prédire la présence et la gravité de ces problèmes.
       À peu près tous les problèmes sociaux associés aux groupes défavorisés sont davantage répandus et plus graves dans les sociétés plus inégalitaires. Et ce, de façon très importante. La suite de l’étude a permis de conclure, en revanche, que plus un pays est égalitaire, mieux il excelle sur le plan de la santé et du bien-être de sa population générale.
       En effet, ce ne sont pas seulement les moins favorisés qui profitent de sociétés plus égalitaires, mais bien la grande majorité de la population. Dans une société plus égalitaire, la plupart vivent un peu plus longtemps, sont moins susceptibles de souffrir d’obésité ou de dépendance à l’alcool, leurs enfants sont sans doute un peu mieux éduqués, ils courent moins de risques d’être victimes de violence, de se retrouver dans un gang ou d’être parents à l’adolescence.
       Voilà déjà une bonne raison de favoriser des politiques égalitaires.
       Il existe une autre raison pour laquelle la richesse ne mène pas nécessairement au bonheur. C’est que nos préférences et nos rêves s’adaptent à nos moyens financiers.         
       Rappelez-vous ce dont vous rêviez lorsque vous étiez étudiant. Une fois sur le marché du travail, ces rêves ont été remplacés par d’autres, en partie déterminés par votre nouvelle situation socioéconomique.
       La plupart des gens interrogés sur le montant dont ils auraient besoin pour mener une vie satisfaisante répondent, tous revenus confondus, qu’ils aimeraient gagner 40% de plus. Notez que ce phénomènes ne s’observe pas quechez les pauvres ou chez les membres de la classe moyenne. Dans Le temps des riches, Anatomie d’une sécession, Thierry Pech cite ne autre enquête dans laquelle on apprend que lorsqu’on demande aux personnes dont le capital (US) «quelle fortune serait nécessaire pour qu’ils se sentent vraiment à l’aise, ils indiquent tous une somme avoisinant le double de leur patrimoine». Peu importe que ces gens «valent» un ou 10 millions.
       Comment expliquer ce phénomène?
       Il faut comprendre qu’une fois satisfaits certains besoins de base, ce que nous identifions comme nos besoins et la façon convenable de les assouvir dépend fortement du contexte de référence et de comparaison dans lequel nous nous trouvons.
       Par exemple, qu’est-ce qu’un logement convenable pour une famille de quatre personnes? Tout dépend du contexte! Il n’existe pas de réponse objective à cette question. À Manhattan, un grand quatre pièces parait raisonnable pour y vivre avec sa famille. Dans une banlieue québécoise, un appartement de taille semblable semblera inadéquat pour un célibataire ou un jeune couple, mais pas pour une famille. Même superficie, contextes différents.
       Notre contexte influence et conditionne tous nos choix de consommation. Il n’existe pas de prix objectivement juste pour un mariage, un téléphone cellulaire, un cadeau pour notre belle-mère, un complet, un téléviseur ou un café. Tout dépend de ce que les autres dépensent pour les mêmes articles. Il se dégage un standard, une norme plus ou moins précise qui diffère d’un milieu à un autre. Payer 6$ pour un café, 700$ pour un téléphone ou 350 000$ pour un condo de 900 pieds carrés ne fait plus sursauter les jeunes professionnels montréalais. Un standard s’est installé, et si tous n’ont pas les moyens de se le permettre, c’est un prix jugé convenable par plusieurs, alors qu’il semblerait sans doute aberrant dans un milieu plus modeste. C’est à partir de ce type de standard que nous prenons nos décisions économiques.
       En quoi est-ce que les inégalités croissantes posent problème, de ce point de vue?
       L’économiste Robert Frank démontre que les changements dans les habitudes de consommation d’un groupe situé au haut de l’échelle sociale modifient le cadre de référence du groupe se situant juste en-dessous, ce qui provoque une cascade de consommation. Nous nous comparons bien sûr d’abord avec nos «semblables», ou avec les membres de notre cercle professionnel, social ou familial, et pas directement avec les plus riches. Mais les choix de ces derniers, croit Frank, affectent le comportement de consommation de la classe moyenne par une chaine de «comparaisons locales».
       Une des conséquences du fait que les plus riches se sont beaucoup enrichis est qu’ils ont modifié leurs habitudes de consommation : ils dépensent plus. Ils ont de plus grosses maisons,  de plus grosses voitures, dépensent davantage dans l’organisation de soirées ou pour le mariage de leurs enfants. Mais il y a un groupe, tout juste en-dessous des « super riches », qui gravitent autour de ces derniers et dont le cadre de référence change en conséquence de ces nouvelles habitudes de consommation. Pour ne pas se sentir déclassés, eux aussi vont dépenser plus que avoir une plus grosse maison, une plus grosse voiture, un plus beau mariage pour leur progéniture… De ce fait, le groupe tout juste en-dessous de ce second groupe voit aussi son cadre de référence modifié, et ainsi de suite, jusqu’aux membres de la classe moyenne, qui doivent dépenser plus aujourd’hui qu’hier, simplement pour maintenir leur position sociale. Les comportements des plus riches ont donc, à travers plusieurs intermédiaires, un impact sur les habitudes de consommation de la classe moyenne. Une statistique américaine incroyable va dans ce sens : la nouvelle maison médiane aux États-Unis est aujourd’hui plus de 30% plus grosse qu’il y a trente ans. Les plus riches, profitant d’un enrichissement substantiel, ont investi dans des maisons immenses. Ils ont donc modifié le standard de ce qu’est une «maison de prestige». Les gens légèrement moins riches ont alors considéré qu’il était légitime de s’installer dans une maison légèrement moins grande que celle des «super riches.» Et ainsi de suite jusqu’aux moins bien nantis, qui eux aussi ont vu le standard de la résidence modeste gagner en superficie.
       Or, ces investissements et ces dépenses plus importantes n’ont pas eu pour effet d’augmenter le bonheur général. Avoir une plus grosse maison ou un plus bel habit ne rend personne plus heureux, si tout le monde autour de nous a une aussi grosse maison ou un aussi bel habit. L’accroissement des inégalités a simplement eu pour effet de modifier à la hausse les standards de toutes les classes sociales.
        Mais l’économie ne s’en porte pas mieux et les Canadiens ne sont pas plus riches. Tel que mentionné, le revenu médian n’a à peu près pas bougé depuis 30 ans. Les Canadiens ont donc dû faire des choix : afin de vivre dans une grande maison, ils ont dû quitter la ville-centre pour la banlieue, payer davantage pour une voiture «convenable» et pour des biens de luxe qu’ils jugent appropriés à leur situation socioéconomique.
        Ces choix impliquent moins d’économies, plus d’endettement, moins de loisirs et plus de temps passé dans la congestion automobile soir et matin. Pas exactement la recette du bonheur. En ce sens, et plusieurs études l’ont démontré, l’augmentation des inégalités est une cause de stress importante. Les gens ne sont pas plus heureux maintenant. Et avec le taux d’épargne moyen négatif pour les Canadiens depuis 2005, nous pouvons nous attendre à ce que leur bonheur n’augmente pas à la retraite!
       Cela n’a rien à voir avec le fait que les individus sont plus snobs ou de moins en moins «raisonnables». Le standard change. Lorsque plusieurs personnes paient 6$ pour un café, en choisir un à 5$ semble raisonnable. Lorsque plusieurs personnes autour de vous ont un téléphone intelligent à 700$, choisir le modèle à 400$ semble raisonnable. Lorsque la plupart de vos amis vivent dans 900 pieds carrés et ont des hypothèques de plus de 350 000$, il est raisonnable de vivre dans 800 pieds carrés avec une hypothèque de 300 000$. De la même façon, lorsque les gens autour de vous travaillent 50 heures par semaine, font deux heures de route soir et matin ou n’ont pas de placements, il est facile d’être convaincu que tout cela est parfaitement raisonnable…
       Le problème, c’est que, par définition, le standard n’est pas très excitant. Il ne permet à personne de se distinguer et en vient donc à être perçu comme un besoin, et non pas une gâterie. Une large portion de la population sacrifie donc beaucoup pour s’offrir ce qui est approprié à sa condition socioéconomique, mais ces biens n’ont finalement rien de spécial ni de très enthousiasmant. L’augmentation des prix des standards propres à leur classe socioéconomique ne les rend pas plus heureux, elle ne les rend que plus pauvres.
       L’adoption de politiques néolibérales favorise donc les inégalités, qui à leur tour rendent les gens moins heureux. Une distribution plus égalitaire des revenus permettrait d’améliorer le niveau de bonheur de tous les citoyens.
       La croissance des inégalités expliquerait d’ailleurs aussi la crise économique de 2008. En fait, plusieurs économistes ont suggéré un parallèle entre cette crise et la grande crise de 1229. C’est notamment le cas de Michel Kumhof, économiste en chef au Fonds monétaire international. Les deux grandes crises du dernier siècle, celle de 1929 et celle de 2008, ont été précédées par une augmentation très importante de l’endettement dans les foyers les plus pauvres et ceux de la classe moyenne. Les inégalités se sont accrues, encourageant le surendettement, jusqu’à ce que ce dernier ne paraisse plus soutenable et que la crise frappe de plein fouet.
       Nous pouvons critiquer la régulation insuffisante du système financier ainsi que la trop grande disponibilité des prêts hypothécaires pour des individus qui n’en avaient pas les moyens. Mais c’est aussi la demande pour ces prêts qui a alimenté la crise. Les inégalités croissantes ont fait grimper les prix des maisons et ont fait en sorte qu’un nombre grandissant d’Américains ont dû s’endetter davantage simplement pour maintenir leur position socioéconomique. Pour Michel Kumhof, aucun doute possible : la solution pour éviter une nouvelle crise passe nécessairement par la réduction des inégalités.
       Plusieurs d’entre nous n’ont pas besoin de tels arguments pour souhaiter davantage d’égalité, mais ceux qui n’ont pas particulièrement d’attrait pour l’égalité, ou qui ne trouvent ni inéquitable ni indécent le fait que les hauts dirigeants d’entreprises aient un revenu qui soit quelques centaines de fois plus élevé que celui de leurs employés, devraient su moins maintenant avoir une justification rationnelle pour la favoriser.

http://www.david-robichaud.com/

COMMENTAIRE

Rien n’a changé depuis des temps immémoriaux…
La parodie «Les bobos» à Télé Québec dépeint le phénomène exposé précédemment : un petit couple de «bonne conscience», cool et in, vivant selon les normes d’un quartier à la mode, réputé pour son snobisme intellectuel, sa culture superficielle et son standing socioéconomique à la remorque des «marques»… À voir si vous avez accès à la zone, c'est à se tordre :-)

Ah, la comparaison! Comparaison au plan de l’apparence physique, de l’intelligence, de la culture, de la réussite sociale, des possessions, etcetera. On retrouve cette peste sociale à tous les niveaux, tant dans les villages que les mégapoles, ouvertement ou subtilement poussée à grand renfort de marketing, branding et pub...

Le contentement et la simplicité volontaire ne font pas rouler l’économie, mais ils nous font vivre très décemment… Pour avoir connu les deux versants de la montagne, par choix, je sais qu’au bout du compte, ce sont les rapports humains bienveillants et sincères, les amitiés, la coopération et le «care» de soi et des autres qui nous rendent le plus heureux, quel que soit notre pécule. C’est trop simple, personne n’en veut!

Et pendant cette course à la croissance, un milliard de personnes ne mangent pas à leur faim sur la planète… Si la simplicité volontaire vous intéresse vous aimerez peut-être :
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2012/06/refonte-1.html
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2012/06/refonte-2.html

Géronto-rally

«Le problème avec la génération actuelle,
c'est qu'ils sont incapables de se tenir debout.»
 
«Vous souvenez-vous des 20 années supplémentaires
obtenues par votre mode de vie sain? Eh bien, les voici…»  
 

14 septembre 2012

Rêves de bonheur

Au lieu de réaliser nos rêves de bonheur
Nous les démolissons frénétiquement
Avec, au bout de l’effort que du malheur
Validant nos fausses croyances

Vos pensées ne créent pas la réalité; elles la permettent ou ne la permettent pas.  
~ Alan Cohen

Vous aimerez peut-être «Ce monde vitriolant» :
http://artdanstout.blogspot.ca/

12 septembre 2012

Mehr Licht! mehr Licht!


Si j’étais une touriste interstellaire pacifique s’approchant de la terre pour une visite de courtoisie, voyant le spectacle, je mettrais les breaks et je virerais de bord sur le champ… Blague à part, quand on s’intéresse à l’astronomie, ne serait-ce que superficiellement, notre immense petitesse et notre affligeante étroitesse d’esprit paraissent sidérales.

De la Lumière!

Mehr Licht! mehr Licht!
(Dernières paroles de Gœthe.)

Quand le vieux Gœthe un jour cria : «De la lumière!»
Contre l’obscurité luttant avec effort,
Ah! Lui du moins déjà sentait sur sa paupière
Peser le voile de la mort.

Nous, pour le proférer ce même cri terrible,
Nous avons devancé les affres du trépas;
Notre œil perçoit encore, oui! Mais, supplice horrible!
C’est notre esprit qui ne voit pas.

Il tâtonne au hasard depuis des jours sans nombre,
À chaque pas qu’il fait, forcé de s’arrêter;
Et, bien loin de percer cet épais réseau d’ombre,
Il peut à peine l’écarter.

Parfois son désespoir confine à la démence.
Il s’agite, il s’égare au sein de l’Inconnu,
Tout prêt à se jeter, dans son angoisse immense,
Sur le premier flambeau venu.

La Foi lui tend le sien en lui disant : «J’éclaire!
Tu trouveras en moi la fin de tes tourments.»
Mais lui, la repoussant du geste avec colère,
A déjà répondu : «Tu mens!»

«Ton prétendu flambeau n’a jamais sur la terre
Apporté qu’un surcroît d’ombre et de cécité;
Mais réponds-nous d’abord : est-ce avec ton mystère
Que tu feras de la clarté?»

La Science à son tour s’avance et nous appelle.
Ce ne sont entre nous que veilles et labeurs.
Eh bien ! Tous nos efforts à sa torche immortelle
N’ont arraché que les lueurs.

Sans doute elle a rendu nos ombres moins funèbres;
Un peu de jour s’est fait où ses rayons portaient;
Mais son pouvoir ne va qu’à chasser des ténèbres
Les fantômes qui les hantaient.

Et l’homme est là, devant une obscurité vide,
Sans guide désormais, et tout au désespoir
De n’avoir pu forcer, en sa poursuite avide,
L’Invisible à se laisser voir.

Rien ne le guérira du mal qui le possède;
Dans son âme et son sang il est enraciné,
Et le rêve divin de la lumière obsède
À jamais cet aveugle-né.

Qu’on ne lui parle pas de quitter sa torture.
S’il en souffre, il en vit; c’est là son élément;
Et vous n’obtiendrez pas de cette créature
Qu’elle renonce à son tourment.

De la lumière donc! Bien que ce mot n’exprime
Qu’un désir sans espoir qui va s’exaspérant.
À force d’être en vain poussé, ce cri sublime
Devient de plus en plus navrant.

Et, quand il s’éteindra, le vieux Soleil lui-même
Frissonnera d’horreur dans son obscurité,
En l’entendant sortir, comme un adieu suprême,
Des lèvres de l’Humanité.

Louise Ackermann, Poésies Philosophiques

10 septembre 2012

Responsabilités de l’adoption


Complément au message précédent…
 
On n’insistera jamais assez sur la responsabilité et la disponibilité quotidienne qu’exige un animal de compagnie. Jamais. Si vous devez constamment vous absenter, il vaut mieux vous abstenir de leur compagnie; ou alors, assurez-vous d’avoir une personne de confiance qui viendra s’en occuper quotidiennement. J’ai entendu parler d’un type qui, lorsqu’il partait en vacances, enfermait son chien au sous-sol sans surveillance pendant deux semaines, deux fois par année. Il prétendait «adorer» son chien. Bien sûr! Et puis, ne parlons pas des propriétaires qui exposent leurs chiens aux intempéries, attachés à des cabanes minables, et qui manquent souvent de nourriture et d’eau – les chiens méritent mieux…
 
On ne répètera jamais assez non plus que les animaux ne sont pas des jouets, des gadgets jetables. Plusieurs ont été expulsés de leur environnement naturel ou produits en élevage intensif pour les caprices des acheteurs. Malheureusement, on tient rarement compte qu’ils sont avant tout des ÊTRES VIVANTS, avec des besoins réels, et qu’ils sont dépendants de nous pour leur survie.
 
Encore une fois, il faudrait renseigner/éduquer parents et enfants sur leurs responsabilités.
 
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Adaptation d’un article de Janice Brown, fondatrice de TAILS
Source : Care2  

Savoir ce que vous devrez faire pour prendre soin adéquatement d’un animal pour le reste de ses jours est crucial. Si plus de gens comprenaient vraiment l’ampleur de l’engagement nécessaire – avant d’accueillir un animal dans leur vie – il y en aurait beaucoup moins qui seraient abandonnés ou expédiés dans des refuges.

Pour vous aider à préparer ce long et joyeux voyage avec votre compagnon animal, nous avons rassemblé quelques éléments importants à considérer avant d’adopter.

[Note : les montants sont en dollars US – et peuvent donc varier selon les pays]

Chien

Budget : investissement initial entre 200-400$, dépendant de la taille;
Soins annuels : 500-1500$

Couts additionnels à considérer:  
Examens vétérinaires de routine : 100-500$ par année
Stérilisation : 50-150$
Training : 40-300$

Aménagement : Les chiots doivent être contrôlés lorsqu’il n’y a personne pour les surveiller. Si un chien adulte n’a pas de panier, installez-lui un matelas dans un endroit chaud et tranquille. Tous les chiots et les chiens ont besoin de beaucoup d’exercice quotidiennement. Ne laissez pas votre chien dehors pour de longues périodes seul et sans surveillance; cependant, si vous devez le faire, assurez-vous qu’il soit dans un endroit ombragé et qu’il ait beaucoup d’eau et de nourriture.

Nettoyage : On doit promener les chiens plusieurs fois par jour. Dans les endroits publics, les humains doivent ramasser leurs excréments! De plus, les chiens perdent leurs poils, alors vous devez passez l’aspirateur et être prêt à les brosser régulièrement. Côté positif : plus de miettes sous la table.

Diète : Habituellement, les chiots mangent plusieurs fois par jour; un adulte peut manger une fois ou deux par jour. Les nourritures varient – préparées maison ou préfabriquées. Visitez votre vétérinaire aussitôt après avoir adopté votre chien pour vous renseigner sur les portions, les besoins nutritionnels, etc.

Interaction avec les enfants : La plupart des chiens aiment jouer avec les enfants, mais il est nécessaire de les surveiller – le chien le plus doux peut mordre pour se protéger si l’enfant est trop excité ou brutal.

Espérance de vie : Celle-ci varie selon les races. En général, plus le chien est gros moins il vit longtemps. Un Chihuahua peut facilement vivre 15 ans et plus; le Grand Danois dépasse rarement 8 ans.

Chat

Budget : investissement initial entre 150-200$
Soins annuels : 500-1200$

Couts additionnels à considérer 
Examens vétérinaires de routine : 50-300$ par année
Stérilisation : 40-150$

Aménagement : Votre maison lui convient parfaitement, en autant qu’il a une litière accessible. Certains chats aiment avoir un panier ou un lit dans un endroit tranquille. 

Nettoyage : Une litière propre est vitale pour la santé du chat. Nettoyez-la quotidiennement. Videz et désinfectez le bac, et changez le composé régulièrement. Brosser la robe de votre chat peut réduire grandement la chute libre des poils et limiter la quantité de boules de poils qu’avalera votre chat en se nettoyant, en particulier s’il s’agit d’un chat à poils longs.

Diète : Les chatons mangent trois ou quatre fois par jour. Le chat adulte, une à trois fois par jour. Consultez un vétérinaire pour le type de nourriture et la routine alimentaire. On devrait encourager les chats à boire de l’eau le plus possible.

Interaction avec les enfants : La personnalité des chats varie, mais beaucoup de chats aiment socialiser avec les enfants. Néanmoins, surveillez toujours les interactions.

Espérance de vie : Les chats peuvent vivre 20 ans et plus, en particulier s’ils vivent à l’intérieur.

Lapin miniature

Budget : investissement initial 200$
Soins annuels : 700$

Aménagement : En règle générale, les lapins ont besoin d’une huche ou d’aune cage d’au moins 4 fois sa taille. Si le fond est en métal grillagé, mettez un tapis. En dehors de la cage, les lapins adorent se mêler aux humains, s’amuser et explorer – mais il est indispensable de les surveiller, car ils adorent ronger les fils électriques…

Nettoyage : Installer la litière dans un coin de la cage – copeaux ou papier journal déchiqueté. Nettoyez la litière quotidiennement et la cage une fois par semaine.

Diète : Les lapins ont besoin d’herbes pour leur digestion; ils mangent aussi des boulettes préparées et de la verdure. Les jouets à gruger sont indispensables pour garder leur dentition en bon état. Leur besoin de mâchouiller peut leur causer des problèmes si vous ne rendez pas la maison «rabbit-proof» en éliminant de l’environnement les mêmes objets que dans la maison «baby-proof».

Interaction avec les enfants : Un adulte doit être le principal responsable des soins. Sous surveillance, les enfants et les lapins peuvent avoir beaucoup de plaisir ensemble. Avertissement : si vous amenez un lapin è la maison pour Pâque, pensez-y bien avant de vous engager. Les refuges animaliers rapportent un nombre croissant d’abandons dans les semaines et les mois qui suivent Pâque. Dans les cercles de bienêtre animalier on appelle le phénomène «The Easter Dump» [même problème avec les si mignons poussins qui normalement deviendront des poulets!].

Espérance de vie : Les lapins peuvent vivre entre 8-12 ans.

Hamster et gerbille de compagnie

Budget : investissement initial de 100$
Soins annuels : 300$

Aménagement : Une petite cage gréée d’une roue pour l’exercice et quelque autres accessoires pour grimper et se cacher sont idéals. Évitez les bols et jouets de plastique car ces petits animaux ont besoin de gruger, et ingurgiter du plastique peut causer de graves problèmes. Gardez la litière suffisamment épaisse pour qu’ils puissent s’y cacher.

Nettoyage : Nettoyez la cage et la litière une fois par semaine.

Diète : Les boulettes préparées sont disponibles dans les animaleries et lui procureront une diète équilibrée. Des fruits frais, des légumes et des noix peuvent compléter leur nutrition, mais vérifiez auprès du vétérinaire lesquels sont les meilleurs, car certains peuvent dangereux et même poison. Prévoyez un peu de bois ou du carton à mâcher pour garder leur dentition en bon état.

Interaction avec les enfants : Les hamsters et les gerbilles sont des animaux de compagnies très agréables pour les enfants qui savent les manipuler avec gentillesse et attention. D’un autre côté, les hamsters sont actifs pendant la nuit. Or si le hamster est installé dans la chambre de l’enfant, cela peut être un peu bruyant et déranger son sommeil. Il faut les laver à la main fréquemment pour éviter une potentielle contamination à la salmonelle  chez les enfants de moins de 5 ans – selon les recommandations de l’American Academy of Pediatrics.

Espérance de vie : Les hamsters vivent entre 1-3 ans; les gerbilles entre 3-4 ans.

Furet

Budget : investissement initial 200-300$
Soins annuels : 450$

Aménagement : Une grande cage est indispensable, avec une litière dans un coin. Assurez-vous de lui procurer beaucoup de temps pour l’exercice hors cage, sous surveillance. Parce que les furets sont très actifs et curieux, un adulte responsable doit s’engager à le superviser lors de ses explorations.

Nettoyage : Nettoyez le bac de litière complètement à chaque jour. Les bains réguliers peuvent réduire sa forte odeur, de même que la stérilisation. 

Diète : Donnez-lui de la nourriture commerciale ou de la nourriture pour chats de grande qualité, avec quelques fruits et légumes (de temps en temps car ils sont avant tout des carnivores).

Interaction avec les enfants : Certains furets aiment l’interaction avec des enfants, mais assurez-vous qu’un adulte supervise en tout temps – plusieurs furets mordent lorsqu’ils sont effarouchés et manipulés inadéquatement.

Espérance de vie : Les furets vivent en moyenne 5-8 ans.

Oiseaux

Budget : 270$ +
Soins annuels : 200$

Aménagement : Utilisez la plus grande cage possible, et assurez-vous qu’elle n’inclut aucun matériau toxique. Installez des perchoirs de différents niveaux, dont l’une intégrant sa nourriture et son eau. Tapissez le fond de la cage de papier – non imprimé. Dépendant de la taille, certains oiseaux aiment avoir un plat pour se baigner. Gardez la cage dans un endroit où les gens se réunissent de sorte que l’oiseau puisse profiter de la convivialité ambiante – ce sont des animaux très sociables.

Nettoyage : Changez le tapissage de la cage quotidiennement et nettoyez-la au complet une fois par semaine.

Diète : Utilisez les boulettes de graines commerciales convenant à l'espèce. Ajoutez des fruits et des légumes.

Interaction avec les enfants : Les perruches sont de merveilleux compagnons pour les enfants. D’autres espèces, comme les canaris et les pinsons, sont un peu moins communicatifs, mais restent d’adorables compagnons.

Espérance de vie : La plupart des oiseaux vivent entre 10-20 ans, bien que certaines espèces, comme les aras et les cacatoès, vivent jusqu’à 40 ans et même 70 ans. En général, plus l’oiseau est gros, plus il vit longtemps.
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9 septembre 2012

L’amour : c’est si simple!

John Unger et son chien Schoep

Photo : Hanna Stonehouse Hudson, aout 2012

Cet homme du Wisconsin et son chien se sont retrouvés sous les feux des projecteurs lorsque cet instantané, publié sur Facebook, a été vu par des millions de personnes à travers le monde.
 
Selon Granite Broadcasting (Northland's NewsCenter), une image vaut mille mots, certes, mais le plus récent cliché d'Hannah Stonehouse Hudson en vaut des millions.

 
Il adore ce chien, il en prend soin; sa vie tourne autour de ce chien. John Unger et Schoep (un chiot adopté d’un refuge) ont passé près de vingt ans ensemble. «Nous avions envie de travailler avec un chien victime de maltraitance. Nous avons discuté et conclu que ce que nous voulions faire, c’était aider un animal à vivre son plein potentiel», dit Unger. Il lui est difficile de parler de leur compagnonnage car la longue vie heureuse de Shoep, âgé de 19 ans, tire à sa fin.
 
«Ce qu'il signifie pour moi? Je ne peux pas l’exprimer avec des mots.»
 
Shoep souffre d'arthrite et a du mal à dormir. Pour soulager ses douleurs, Unger l’emmène se baigner, et ainsi, il s’endort dans ses bras.
 
«Nous ne serons pas en mesure de le faire encore longtemps. Alors, à chaque fois, c'est un moment d’émotion plutôt spécial. La joie de la baignade soulage sa douleur, du moins en partie, de sorte qu’il arrive à se détendre», disait Unger avec Schoep à ses côtés.
 
Hudson a immortalisé ce moment à la perfection, et sa photo, vue trois millions de fois, se résume à un mot : AMOUR.
 
«Ce sont deux êtres merveilleux, et si vous pouvez retirer quelque chose de cet instantané, prenez l'amour et transmettez-le à d'autres personnes», suggère Hudson. 
 
«Vous donnez de l’amour, et cet amour revient dix fois; voilà ce que je veux que les gens retiennent de cette photo», dit Unger.
 
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COMMENTAIRE
 
Cette photo est touchante et rend à merveille les sentiments d’abandon, de confiance et de paix que procure l’amour vrai, désintéressé mais combien tangible. J'ai en mémoire pareils moments vécus avec mes animaux de compagnie. C’est plus rare entre humains en raison des barrières égotiques qu’érige notre fabuleux orgueil.
 

6 septembre 2012

The Turn (A Pagan Lament)



The Turn (A Pagan Lament), album The Turn

Je suis plutôt analphabète en musique pop/folk/post-rock … et pour palier, j’écoute parfois Patrick Masbourian (PM, Première chaine R.C.)

C’est ainsi qu’hier, j’ai entendu Fredo Viola pour la première fois (The Sad Song). Dès les premières mesures, j’ai cessé toute activité, troublée par le dessin mélodique un peu étrange; j’ai fermé les yeux, et ce fut l’envoutement, l’émotion a passé. Un coup de cœur.

Il dit s'inspirer de plusieurs auteurs, notamment, Bartok, Belle and Sebastian, Shostakovich, Boards of Canada, Stravinsky parmi plusieurs autres.

Fredo Viola  a créé plusieurs albums – iTunes vend ses compositions à la pièce :
http://itunes.apple.com/us/album/the-sad-song/id297697176?i=297697180

Si vous aimez, vous trouverez la vidéo The Sad Song et plus d’info sur le musicien sur L’art est dans tout - sa démarche artistique est plus qu'intéressante :
http://artdanstout.blogspot.ca/2012/09/the-sad-song.html
ainsi qu'un parallèle entre Viola et Kahlo
http://artdanstout.blogspot.ca/2012/09/fredo-viola-et-frida-kahlo.html

5 septembre 2012

D'ici à la prochaine votation…

Avant toute chose, je veux exprimer mon profond regret vis-à-vis de cet acte de violence d’hier soir qui, en réalité, est une projection de la peur et de l’insécurité qui habitent plusieurs citoyens. Je veux aussi offrir ma compassion aux personnes directement touchées par ce drame.


Aide-mémoire pour choisir les candidats de la prochaine élection (qui ne saurait tarder...) basé sur l’hypothèse suivante : 
les citoyens n’existent pas pour le profit des gouvernements; ce sont les gouvernements qui sont établis pour profiter aux individus.

Si cette hypothèse est juste, il appartient aux citoyens :
- de créer leurs systèmes gouvernementaux, et de proposer/adopter des chartes d’autorité civile et des procédures administratives;
- de choisir des leaders exécutifs intelligents, sages, compétents et moralement intègres.

Afin d’éviter :
- la domination par des minorités médiocres et corrompues;
- le contrôle par des aspirants dictateurs ambitieux et crapuleux;
- l’exploitation par des hommes sans scrupules;
- l’usurpation de pouvoir de la part des branches exécutive, législative et judiciaire;
- les manigances d’agitateurs ignorants et inconscients;
- la course au profit et la concurrence impitoyable basées sur l’égoïsme individuel engendrant injustice et violence qui finiront par détruire ce qu’on voulait préserver;
- l’absence d’équité sociale et économique;
- la transformation des citoyens en esclaves fiscaux de l’État (les citoyens des grandes puissances sont taxés, réglementés et contrôlés d’une façon quasi oppressive);
- l’union de la Religion et de l’État;
- les destructions funestes et inutiles dues aux paniques;
- la perte de la liberté individuelle.
       On ne pourra empêcher les nations de se lancer dans la guerre tant qu’elles resteront contaminées par le virus illusoire du patriotisme. Il n’existe que deux niveaux de souveraineté relative sur cette planète :
- le libre arbitre spirituel de chaque individu (en dehors de toute religion d’autorité)
- la souveraineté collective de l’humanité (en dehors de toute dictature).
       En attendant l’apparition d’une véritable souveraineté (tant pour l’individu que l’humanité en bloc), tous les regroupements politiques demeurent relatifs, transitoires, et n’ont de valeur que dans la mesure où ils accroissent le bonheur, le bien-être et le progrès des individus et des nations dans leur ensemble.

Comment vivre en paix tant que la peur et l’égoïsme gouvernent?

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Réflexions supplémentaires extraites de : LES PROBLÈMES DE L’HUMANITÉ; chapitre IV / Le problème du capital, du travail et de l’emploi; par Alice A. Bailey (première édition 1947)

[À noter que la découverte dont il est question ici est l’énergie nucléaire] 

       Des problèmes majeurs se développeront à cause de cette découverte – le premier se développe maintenant et l'autre se développera plus tard. Le premier vient de ceux dont les intérêts financiers considérables sont reliés aux nouveaux produits que ce type d'énergie permet de créer, et qui se battent implacablement pour empêcher ces nouvelles sources de richesse de profiter à d’autres. Le second viendra du problème croissant de la main-d’œuvre, libérée d'un travail éprouvant et des longues heures exigées actuellement pour avoir un salaire suffisant pour vivre et se procurer le nécessaire. La première question touche le capital, la seconde le travail; l’une concerne le problème des intérêts purement égoïstes qui contrôlent depuis longtemps la vie de l'humanité, l'autre concerne le problème des loisirs et de leur utilisation à des fins constructives. L'un des problèmes se rapporte à la civilisation et à son fonctionnement correct dans l'ère nouvelle, l'autre concerne la culture et l'emploi du temps à des fins créatrices.
       Il n’est pas pertinent de prédire ici comment l'énergie la plus puissante jamais mise à la disposition de l'homme sera utilisée. Son application constructive, à l'avenir, est l'affaire de la science et son contrôle devrait revenir aux hommes de bonne volonté, comme il s'en trouve dans toutes les nations. Cette énergie doit être préservée contre les intérêts financiers; elle doit absolument servir à des fins pacifiques et à implanter un monde nouveau et plus heureux. Un domaine entièrement nouveau s'ouvre aujourd'hui à la recherche scientifique, domaine qu’elle a longtemps désiré pénétrer. Cette nouvelle puissance est bien plus sûre entre les mains de savants qu'entre celles des capitalistes, ou de ceux qui l'emploieraient uniquement pour augmenter leurs dividendes. Aux mains des grandes démocraties, cette découverte est moins dangereuse qu'en d'autres mains. Elle ne peut toutefois leur appartenir en propre indéfiniment. D'autres nations et d'autres races en possèdent le secret et, par conséquent, la sécurité future de l'humanité dépend de deux choses :
       1. Un enseignement progressif et rationnel, donné au peuple de chaque nation, sur les justes relations humaines, pour cultiver un esprit de bonne volonté. Cela amènera un changement complet des régimes politiques actuels, qui s'inspirent surtout du nationalisme et d'ambitions égoïstes. La véritable démocratie, pour le moment un simple rêve, sera fondée sur une éducation préparant à la bonne volonté.
       2. L'éducation des enfants concernant la véritable unité humaine future et l'usage des ressources du monde pour le bien commun. 

       Certaines nations, en raison de leur caractère cosmopolite et de la multiplicité des races qui les composent, sont généralement plus inclusives que d’autres dans leur manière de penser et de planifier. Elles sont plus disposées à percevoir l'humanité comme un tout.
       (…) Toutes les nations sont en général égoïstes, nationalistes, orgueilleuses et séparatistes. Et, il existe dans chaque pays, sans exception, de bons et de mauvais éléments; des groupes progressistes et des groupes réactionnaires. Des hommes cruels et ambitieux seraient heureux d'exploiter le monde en imposant le prolétariat à l'ensemble du monde civilisé; et il y a des penseurs et des progressistes doués de vision qui leur font opposition. Certains réactionnaires craignent le pouvoir croissant des masses et s'accrochent désespérément à leur prestige héréditaire et à leur position; ils souhaitent freiner le progrès du peuple et restaurer l'ancien système hiérarchique, paternaliste et féodal. D’autres isolent et persécutent des minorités; leur nationalisme ignorant et arrogant, leurs haines raciales, leurs attitudes séparatistes et leurs méthodes politiques malhonnêtes s’expriment par la voix de leurs représentants politiques.
       (…) Les nations de moyenne puissance sont conditionnées par des idéologies étroites, il leur faut lutter plus durement pour maintenir leur existence nationale; elles défendent leurs frontières et leurs profits matériels, et elles échouent par manque de coopération avec l'humanité tout entière. Les nations plus petites n'ont pas tout à fait la même attitude. Leurs régimes politiques sont relativement plus honnêtes et constituent, au fond, le noyau de ce monde fédéré, qui se formera inévitablement autour des Grandes Puissances. Ces fédérations se fonderont sur des idéaux culturels, pour garantir de justes relations humaines ; plus tard, elles ne se fonderont plus sur une politique de puissance; elles ne seront plus des combinaisons de nations alliées contre d'autres nations, à des fins égoïstes. Les frontières, le contrôle de certaines zones, et les jalousies internationales cesseront d'être des facteurs dominants.
       (…) D'abord, il faut reconnaître que la cause des troubles mondiaux et des guerres mondiales, qui ont ruiné l'humanité et répandu la misère sur toute la planète, sont attribuables en grande partie à un groupe égoïste, qui, dans des buts matérialistes, exploite les masses depuis des siècles et utilise le travail de l'humanité à ses propres fins égoïstes. Des barons féodaux du moyen âge jusqu'aux puissants groupes d'affaires de l'ère victorienne et à la poignée de capitalistes, nationaux et internationaux, qui contrôlent aujourd'hui les ressources du globe, le système capitaliste s'est développé et a ruiné le monde. Ce groupe de capitalistes s'est acquis l'exclusivité des ressources du monde et des matières premières nécessaires à une existence civilisée et les a exploitées. Il a pu le faire parce que les richesses du monde lui appartenaient et qu'il les contrôlait par des administrations liées entre elles. Il tenait tout en mains. Il a rendu possible les vastes différences existant entre ceux qui sont très riches et ceux qui sont très pauvres. Il possède l'argent et la puissance qu'il donne. Les gouvernements et les politiciens sont ses jouets. Il contrôle les élections. Il est responsable des étroits buts nationalistes des politiques égoïstes. Il a financé le commerce du monde et contrôlé le pétrole, le charbon, l'énergie, la lumière et les transports. Il est maître, publiquement ou en secret, des comptes en banque du monde entier.
       La responsabilité de la misère, largement répandue aujourd'hui dans tous les pays, incombe principalement à certains groupements importants d'hommes d'affaires, de banquiers, de chefs de cartels, monopoles, trusts et organisations internationaux, et aux directeurs d'immenses corporations, agissant par lucre, pour un gain commun ou personnel. Ils ne se soucient nullement du bien public, sauf dans la mesure où celui-ci demande plus de bien-être. Cela leur permet, grâce à la Loi de l'Offre et de la Demande, de fournir les biens, les transports, la lumière ou l'énergie, qui, en fin de compte, leur apporteront les plus gros bénéfices financiers. L'exploitation de la main-d'oeuvre, la manipulation des plus importantes ressources planétaires et l'encouragement à la guerre, pour leur profit, privé ou celui de leurs affaires, caractérisent leurs méthodes.
       La masse populaire le sait et sa colère monte progressivement contre ce groupe de capitalistes; les classes moyennes, sympathisantes, craignent ces hommes, mais redoutent d'agir. Les riches honnêtes, et ils sont nombreux, les chefs d'entreprises bien intentionnés, qui sont aussi humanitaires (il en existe aussi beaucoup) n'osent rien faire, par peur des représailles et de la ruine. Cette ruine toucherait, à part eux, leurs familles et leurs actionnaires.
       Dans chaque nation existent de tels hommes et des organisations pareilles, responsables du système capitaliste. Les ramifications de leurs affaires et leur mainmise financière sur l'humanité s'étaient établies, avant la guerre, dans tous les pays; elles existent toujours, quoiqu'elles se soient dissimulées pendant la guerre. Formés en un groupe international étroitement lié, ils agissent dans une complète communauté d'idées et d'intentions, se connaissent et se comprennent. Aujourd'hui, malgré le désastre où ils ont plongé le monde, ils se réorganisent et renouvèlent leurs méthodes. Leurs buts demeurent pareils.
       Leurs relations internationales ne sont pas rompues. Ils constituent la plus grande menace pour l'humanité actuelle. Ils contrôlent la politique, Ils achètent les hommes en vue dans chaque nation; ils s'assurent de leur silence par des menaces, par de l'argent, et par la crainte. Ils amassent les richesses et se procurent une popularité illusoire au moyen d'entreprises philanthropiques. Leurs familles mènent des existences douces et faciles. Ils s'entourent de beauté, de luxe et de trésors, ils ferment les yeux à la pauvreté, à la misère nue, au manque de chaleur et de vêtements décents, à la famine et a la laideur de l'existence menée par les milliers de gens qui les entourent. Ils donnent aux œuvres charitables et aux Églises, pour tranquilliser leurs consciences et pour éviter les impôts sur le revenu. Ils fournissent du travail à d'innombrables milliers, mais veillent à ce que ceux-ci reçoivent un salaire si minime, que le vrai confort, les loisirs, la culture et les voyages leur demeurent inaccessibles.
       Ce sont là de terribles accusations. Pourtant, elles peuvent être prouvées par mille exemples. Cela incite à la révolution et à des troubles croissants. Dans tous les pays, la masse du peuple est agitée et s'éveille à l'aube nouvelle qui naît. La guerre est maintenant déclarée entre les intérêts égoïstes des riches et la masse humaine, qui demande la justice et sa part équitable des biens de la terre.
       À l'intérieur du système capitaliste, il en est qui se rendent compte du danger menaçant leurs intérêts, et dont la tendance naturelle est de raisonner de façon plus large et plus humaine. Ces hommes se répartissent en deux groupes principaux :
   - d'abord, ceux qui sont vraiment humanitaires, qui désirent le bien de leurs semblables et qui n'entendent nullement exploiter les masses, ni profiter de la misère d'autrui. Ils sont parvenus à leur position et à leur influence, grâce à leurs vrais talents ou par leur situation héréditaire, et ne peuvent éviter la responsabilité de disposer des millions qui leur sont confiés. Souvent, leurs coadministrateurs les paralysent et leur lient les mains par les règles établies du jeu, par le sens de leurs responsabilités à l'égard de leurs actionnaires, et par la certitude que, quoiqu'ils fassent, qu'ils luttent ou qu'ils se démettent cela ne changera rien à la situation. Elle dépasse les possibilités individuelles. Ils demeurent donc relativement impuissants. Ce sont des gens équitables et justes, corrects et bons vivant simplement et dotés du sens des valeurs véritables mais ils ne peuvent guère agir de manière efficace.
    - en second lieu viennent ceux qui sont assez intelligents pour déchiffrer les signes des temps; ils comprennent que le système capitaliste ne peut continuer indéfiniment, en face de la colère croissante de l'humanité et du développement régulier des valeurs spirituelles. Ils commencent donc à transformer leurs méthodes, à universaliser leurs affaires, en instituant des accords coopératifs, avec leurs employés. Leur égoïsme inhérent leur dicte ces changements et l'instinct de préservation détermine leurs attitudes. Entre ces groupes se situent ceux qui n'appartiennent ni à l'un ni à l'autre et qui offrent un terrain propice à la propagande du capitaliste égoïste ou de l'humanitaire généreux.
       Il serait bon d'ajouter que le raisonnement égoïste et les motifs de division qui distinguent le système capitaliste se retrouvent chez le petit homme d'affaires sans importance, l’épicier du coin, le plombier et le mercier, qui exploitent leurs employés et trompent la clientèle. C'est l'esprit universel d'égoïsme et d'amour du pouvoir, contre lequel nous devons lutter.
       La note à donner et le motif sur lequel insister est l'humanisme. Une seule conception dominante peut sauver aujourd'hui le monde de la lutte à mort qui le menace sur le plan économique, empêcher le retour des anciens modes matérialistes, des vieilles idées et des conceptions périmées, et mettre un terme à l'influence subtile exercée par les intérêts financiers et le mécontentement violent des masses. La conviction de l'unité des hommes doit être adoptée. Cette unité doit être considérée comme une chose pour laquelle il vaut la peine de combattre. Elle doit constituer le nouveau fondement de toute notre réorganisation politique, religieuse et sociale et fournir leur but aux systèmes d'éducation.
       Unité, compréhension, relations et équité humaines, ainsi que l'unité essentielle de tous les hommes, tels sont les seuls principes valables pour l'édification du nouveau monde. Ils permettront d'abolir les rivalités et de mettre fin à l'exploitation d'une classe par une autre, et à la répartition injuste des biens de la terre. Aussi longtemps qu'il y aura des milliardaires et des misérables, les hommes ne seront pas à la hauteur de leur destin.
       La solution se trouve donc dans l'éducation, et encore plus d’éducation, et dans l'adaptation aux tendances existantes de notre temps telle que promue par ceux qui sont spirituellement ouverts et qui aiment leurs semblables.