30 avril 2012

Détecter les pervers


Rares sont ceux qui n’ont jamais eu affaire à des manipulateurs dans leurs relations (travail, famille, amitié, couple). Mais, le fleuron haut-de-gamme dans le domaine reste le pervers narcissique – on ne souhaiterait même pas à son pire ennemi de côtoyer ce genre de spécimen.

Or, en écoutant les actualités la semaine dernière, j’étais stupéfaite de voir comme les caractéristiques du pervers narcissique ressemblent à celles des démocraties sur le point de glisser dans l’autarcie.

***
Si le sujet vous intéresse, lisez l’ouvrage/source référé à la fin – impressionnante limpidité et précieux conseils pour gérer ce genre de relations destructives. On tombe toujours sur le bon livre, le bon message ou la bonne personne au moment opportun; il suffit d’être alerte, d’écouter et d’agir en conséquence. 

Un aperçu

Le pervers narcissique

Toute personne en crise peut être amenée à utiliser des mécanismes pervers pour se défendre.  Nous avons tous des traits de personnalité narcissique (égocentrisme, besoin d’admiration, intolérance à la critique) sans que ce soit pour autant pathologique. Il nous est tous arrivé de manipuler autrui dans le but d’obtenir un avantage, et nous avons tous déjà éprouvé une haine destructrice passagère.

Ce qui nous distingue des individus pervers, c’est que ces comportements ou sentiments n’ont été que des réactions passagères, et ont été suivis de remords ou de regrets. La notion de perversité implique une stratégie d’utilisation puis de destruction d’autrui, sans aucune culpabilité.

Les pervers narcissiques sont considérés comme des psychotiques sans symptômes, qui trouvent leur équilibre en déchargeant sur un autre la douleur qu’ils ne ressentent pas et les contradictions internes qu’ils refusent de percevoir. Ils « ne font pas exprès » de faire mal, ils font mal parce qu’ils ne savent pas faire autrement pour exister. Ils ont eux-mêmes été blessés dans leur enfance et essaient de se maintenir en vie. Ce transfert de la douleur leur permet de se valoriser aux dépens d’autrui.

La personnalité narcissique est décrite ainsi (elle présente au moins cinq des manifestations suivantes) :
- le sujet a un sens grandiose de sa propre importance;
- est absorbé par les fantaisies de succès illimité, de pouvoir;
- pense être « spécial » et unique;
- a un besoin excessif d’être admiré;
- pense que tout lui est dû;
- exploite l’autre dans les relations interpersonnelles;
- manque d’empathie;
- envie souvent les autres;
- fait preuve d’attitudes et de comportements arrogants
.

Le narcissisme

Un Narcisse, si l’on se réfère au Narcisse d’Ovide, est quelqu’un dont la vie consiste à chercher son reflet dans le miroir. L’autre n’existe pas en tant qu’individu mais en tant que miroir. C’est quelqu’un qui est obligé de se construire un jeu de miroirs pour se donner l’illusion d’exister. Comme un kaléidoscope, ce jeu de miroirs a beau se répéter et se multiplier, cet individu reste construit sur du vide. N’ayant pas de substance, il se « branche » sur l’autre et, comme une sangsue, essaye d’aspirer sa vie.

Les pervers narcissiques sont insensibles, sans affect. Comment une machine à reflets pourrait-elle être sensible? De cette façon, ils ne souffrent pas. Souffrir suppose une chair, une existence. Ils n’ont pas d’histoire puisqu’ils sont absents. Seuls les êtres présents au monde peuvent avoir une histoire.

La mégalomanie

Les pervers narcissiques sont des individus mégalomanes qui se posent comme référents de la vérité, de la rectitude. On leur attribue souvent un air supérieur, distant. Même s’ils ne disent rien, l’autre se sent pris en faute. Ils présentent une absence totale d’intérêt et d’empathie pour les autres, mais ils souhaitent que les autres s’intéressent à eux. Tout leur est dû. Ils n’admettent aucune mise en cause et aucun reproche. Les pervers entrent en relation avec les autres pour les séduire; on les décrit souvent comme des personnes séduisantes et brillantes.

Dans la logique perverse, il n’existe pas de notion de respect de l’autre. Autrui n’existe pas, il n’est pas vu, pas entendu. Il est seulement « utile ». Les pervers narcissiques sont imperméables à l’autre et à sa différence, sauf s’ils ont le sentiment que cette différence peut les déranger. C’est le déni total de l’identité de l’autre, dont l’attitude et les pensées doivent être conformes à l’image qu’ils se font du monde.

La force des pervers est leur insensibilité. Ils ne connaissent aucun scrupule d’ordre moral. Ils ne souffrent pas. Ils attaquent en toute impunité car même si en retour les autres utilisent des défenses perverses, ils ont justement été choisis pour leur incapacité d’atteindre à la virtuosité qui les protègerait. Quand le pervers ressent une blessure narcissique (défaite, rejet), il éprouve un désir illimité d’obtenir une revanche; c’est une rancune inflexible à laquelle il applique toutes ses capacités de raisonnement. L’efficacité de ses attaques tient au fait que la victime ou l’observateur extérieur n’imagine pas qu’on puisse être à ce point dépourvu de sollicitude ou de compassion envers autrui.

L’irresponsabilité

Les pervers se considèrent comme irresponsables parce qu’ils n’ont pas de subjectivité véritable. Absents à eux-mêmes, ils le sont tout autant aux autres. S’ils ne sont jamais là où on les attend, s’ils ne sont jamais pris, c’est tout simplement qu’ils ne sont pas là. Au fond, quand ils accusent les autres d’être responsables de ce qui leur arrive, ils n’accusent pas, ils constatent : puisque eux-mêmes ne peuvent pas être responsables, il faut bien que ce soit l’autre. Jamais responsables, jamais coupables : tout ce qui va mal est toujours de la faute des autres.

Ils se défendent par des mécanismes de projection en portant au crédit d’autrui toutes leurs difficultés et leurs échecs. Ils se défendent aussi en déniant la réalité. Ce déni est constant, même dans les petites choses quotidiennes, et même si la réalité prouve le contraire. La souffrance est exclue, le doute de soi également. Ils doivent donc être portés par les autres. Agresser les autres est le moyen d’éviter la douleur, la peine, la dépression.

La paranoïa

Les pervers narcissiques tendent à se présenter comme des moralisateurs : ils donnent des leçons de probité aux autres. En cela ils sont proches des personnalités paranoïaques.

La personnalité du paranoïaque se caractérise par :
- l’hypertrophie du moi : orgueil, sentiment de supériorité;
- la psychorigidité : obstination, intolérance, rationalité froide, difficulté à montrer des émotions positives, mépris d’autrui, sarcasme;
- la méfiance : crainte exagérée de l’agressivité d’autrui, sentiment d’être victime de la malveillance de l’autre, suspicion, jalousie;
- fausseté de jugement : elle interprète des évènements neutres comme étant dirigés contre elle.

Cependant, à la différence du paranoïaque, le pervers, s’il connait bien les lois et les règles de la vie en société, se joue de ces règles pour mieux les contourner. Le propre du pervers est de défier les lois. Son but est de dérouter l’interlocuteur en lui montrant que son système de valeurs ne fonctionne pas, et ainsi de l’amener à une éthique perverse.

La prise de pouvoir des paranoïaques se fait par la force tandis que celle du pervers se fait par la séduction – mais quand la séduction ne marche plus, il peut recourir à la force. La phase de violence est en elle-même un processus de décompensation paranoïaque : l’autre doit être détruit parce qu’il est dangereux. Il faut attaquer avant d’être soi-même attaqué.

Il s’agit là d’une défense contre la désintégration psychique. En attaquant l’autre, le pervers cherche avant tout à se protéger. Là où pourrait apparaitre de la culpabilité nait une angoisse psychotique insupportable qui est projetée sur le bouc émissaire avec violence. Celui-ci est le réceptacle de tout ce que son agresseur ne peut pas supporter. Ce mécanisme lui assure une relative stabilité.

Parce qu’ils se sentent impuissants, les pervers craignent la toute-puissance qu’ils imaginent chez les autres. Dans un registre quasi délirant, ils se méfient d’eux, leur prêtent une malveillance qui n’est que la projection de leur propre malveillance. La haine projetée sur une cible devenue proie suffit à apaiser les tensions intérieures, ce qui permet au pervers de se montrer d’une compagnie agréable par ailleurs. D’où la surprise ou même le déni des personnes qui apprennent les agissements pervers d’un proche qui n’avait jusqu’alors montré que sa face positive. Dés lors, les témoignages des victimes ne paraissent pas crédibles.

La victime objet

La victime est victime parce qu’elle a été « désignée » par le pervers. Elle devient le bouc émissaire responsable de tout le mal. Elle sera désormais la cible de la violence, évitant à son agresseur la remise en question. Elle va payer pour les crimes « qu’il » a commis. Même les témoins de l’agression la soupçonnent. On imagine qu’elle consent tacitement ou qu’elle est complice, consciemment ou non, de son agression. Il est commun d’entendre dire que si une personne est devenue victime, c’est qu’elle y était prédisposée par sa faiblesse ou ses manques. Nous voyons au contraire, que les victimes sont habituellement « choisies » parce qu’elles ont un plus que l’agresseur cherche à s’approprier.

Pourquoi a-t-elle été choisie?

Parce qu’elle était là. Elle n’a rien de spécifique pour l’agresseur. C’est un objet interchangeable qui était là au mauvais/bon moment et qui a eu le tort de se laisser séduire – et parfois celui d’être trop lucide. Elle n’a d’intérêt pour le pervers que lorsqu’elle est utilisable. Elle devient un objet de haine dès qu’elle se dérobe ou qu’elle n’a plus rien à donner.

N’étant qu’un objet, peu importe qui elle est. Néanmoins, l’agresseur évite quiconque pourrait le mettre en péril. Quand pervers et paranoïaques s’associent, cela ne fait que décupler l’effet destructeur sur les victimes désignées. C’est ce que l’on voit plus particulièrement dans les groupes et dans les entreprises. Il est plus amusant de mépriser ou de se moquer de quelqu’un devant un spectateur encourageant! Il n’est pas rare que les pervers recueillent une approbation tacite de témoins qu’ils ont d’abord déstabilisés, puis plus ou moins convaincus.

Le propre d’une attaque perverse, c’est de viser les aspects vulnérables de l’autre, là où il existe une faiblesse. Chaque individu présente un point faible qui deviendra pour le pervers un point d’accrochage. Les pervers ont une intuition très grande de ces points de fragilité. Les pervers cherchent chez l’autre le point faible qu’il suffit ensuite d’activer par une communication déstabilisante.

Le discours des pervers narcissiques est un discours totalitaire qui nie l’autre dans sa subjectivité. On peut se demander pourquoi les victimes intériorisent ce discours alors que la réalité peut démentir ce discours. Or si on se sert d’elles, ce n’est pas pour autant le jeu qu’elles souhaitent jouer.

Dans la relation avec le pervers, il y a domination de l’un sur l’autre et impossibilité pour la victime, de réagir et d’arrêter le combat. C’est en cela qu’il s’agit réellement d’une agression. La mise en place préalable de l’emprise a retiré le pouvoir de dire non. Il n’y a pas de négociation possible, tout est imposé. La victime est entrainée dans cette situation perverse à son corps défendant. Elle s’est retrouvée engluée dans une situation sans avoir les moyens d’y échapper. Le tort essentiel de la victime est de n’avoir pas été méfiante, de n’avoir pas pris en considération les messages violents non verbaux. Elle n’a pas su traduire les messages, elle a pris ce qui a été dit au pied de la lettre.

La faille à laquelle s’attaquent les pervers se situe le plus souvent dans le registre de la dévalorisation et de la culpabilité. Un procédé évident pour déstabiliser l’autre est de l’amener à se culpabiliser. Ce fonctionnement totalisant est le même chez l’agresseur et chez l’agressé. Dans les deux cas, il existe une exacerbation des fonctions critiques, envers l’extérieur pour les pervers, envers soi-même pour les victimes. Lors d’une agression, il suffit aux pervers de nier pour que les victimes doutent. Même si elles ont parfois un sentiment d’injustice, leur confusion est telle qu’elles n’ont aucun moyen de réagir. En effet, face à un pervers narcissique, il est impossible d’avoir le dernier mot : la seule issue est de se soumettre.

Accepter cette soumission ne se fait qu’au prix d’une tension intérieure importante, permettant de ne pas réagir et de calmer l’autre quand il est énervé. Cette tension est génératrice de stress. Lorsque ces pressions se poursuivent sur de longues périodes, la résistance s’épuise, on ne peut plus éviter l’émergence d’une anxiété chronique. Cet état de stress chronique peut se traduire par un état d’appréhension et d’anticipation difficile à maitriser, un état de tension permanente et d’hypervigilance.

Lors d’une agression perverse, l’agresseur fait en sorte de paraitre tout-puissant, donnant à voir rigueur morale et sagesse. On sait que l’agressivité impulsive, tout comme l’agressivité prédatrice, peut mener au crime violent. Les pervers, pour prouver que leur victime est mauvaise, sont prêts à susciter chez elle de la violence à leur égard.

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Extrait/adaptation de
Le harcèlement moral; la violence perverse au quotidien  
Marie-France Hirigoyen, médecin, psychanalyste, psychothérapeute familiale

28 avril 2012

Arrête et écoute


Tandis que tout le monde
Est en train de se battre, 
Le voyageur solitaire
Se sent à l’aise tout seul.
Il a vécu hors des conventions
Depuis fort longtemps;
Sa besace est vide.
Quand il se déplace,
Il prend un bâton comme compagnon;
Quand il parle,
Il prend les pierres comme auditoire.
Si tu lui demandes quelle est sa religion,
Quand il a faim c’est un bol de riz.

~ Wen-siang (1210-1280)

[While everyone else
Is so busy striving,
The lone traveler
Is at ease by himself.
He’s been living outside of convention
For a long time now;
In his pouch there is nothing at all.
When he walks,
He takes a cane for a companion;
When he talks,
He has the rocks for an audience.
If you ask him what his religion is,
When hungry it’s a bowl of rice.]

***   

Humour Zen

Sois ici, maintenant.
Sois ailleurs plus tard.
Est-ce si compliqué?

[Be here now.
Be someplace else later.
Is that so complicated?]

***

Sois conscient de ton corps.
Sois conscient de tes perceptions.
N’oublie pas que chaque sensation physique
n’est pas un symptôme de maladie incurable. 

[Be aware of your body.
Be aware of your perceptions.
Keep in mind that not every physical
sensation is a symptom of a terminal illness.]

***

Pour trouver le Bouddha, regarde à l’intérieur.
Au plus profond de toi, il y a dix mille fleurs.
Chaque fleur s’épanouit dix mille fois.
Chaque fleur produit dix mille pétales.
Tu aimerais peut-être voir un spécialiste.

[To Find the Buddha, look within.
Deep inside you are ten thousand flowers.
Each flower blossoms ten thousand times.
Each blossom has ten thousand petals.
You might want to see a specialist.] 

***

Paraprosdokians

- Je n’ai pas dit que tu avais tort, j’ai dit que je te blâmais.

- Si j’étais d’accord avec toi, nous aurions tous les deux tort.

- N’argumente pas avec un idiot. Il va t’abaisser à son niveau et te battre,
car il a de l’expérience.


27 avril 2012

Ah, la politique…

Crédit photo : Urs Schimdli, Suisse
 
Vraiment drôle l’arène politique, avec tout ce beau monde drapé dans sa dignité, son bon droit et sa rectitude. En fait, ce serait drôle si ça ne tuait pas tant de monde.

Quelques réflexions de Mark Twain à ce sujet :

La moralité politique et commerciale des États-Unis* n’est pas qu'un peu de nourriture pour rire, c’est un banquet entier!   [*Inscrivez le pays de votre choix…]
~ Mark Twain; Eruption

Maintenant je suis pas mal certain que souvent, très souvent, en matière de religion et de politique, la faculté de raisonnement de l’homme ne dépasse pas celle du singe.
~ Mark Twain; Eruption

Quand la politique se mêle de gouvernance municipale, ce qui en résulte en crimes et en infamies est alors incroyable. En fait, cela permet d'accepter et de croire à l'impossible…
~ Mark Twain, Lettre à Jules Hart, 1901

Regardez la tyrannie du parti – ce qu’on appelle allégeance au parti, fidélité au parti – un piège inventé par des hommes rusés à des fins égoïstes et qui transforme les électeurs en possessions, en esclaves, en lapins dont ils sont les maitres, et qui eux-mêmes hurlent à grands cris des inepties sur la liberté, l'indépendance, la liberté d'opinion, la liberté de parole, tout à fait inconscients du formidable paradoxe; et ils oublient ou ignorent que leurs pères et leurs églises avaient proféré les mêmes blasphèmes une génération plus tôt alors que celle-ci fermait ses portes à l’esclave pourchassé, matraquait sa poignée de défenseurs humanitaires à coup de citations bibliques, avalait les insultes et léchait les bottes de son maitre sudiste.
~ Mark Twain; The Character of Man, autobiography

***

One day you'll realize that the people capable of running the country are too smart to get into politics.
~ Jim Unger; Herman, 1980

***

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25 avril 2012

Delirium roboticum

Certaines découvertes scientifiques auraient pu être bénéfiques pour l’humanité – notamment l’énergie nucléaire. Cependant, la plupart de ses applications sont des pièges mortels qui auraient dû rester sur les tablettes.

Même chose concernant l’univers de la robotisation, de l’intelligence artificielle et de la nanotechnologie. Plusieurs applications fantastiques ont certes fait progresser les intercommunications, mais plusieurs mériteraient d’être démolies au marteau-compresseur.

Toutes sortes de robots (minuscules comme des moustiques ou énormes comme les satellites) nous bombardent de fréquences perturbatrices nuit et jour sans notre consentement et contrôlent nos vies de façon insidieuse et absurde.

Qui plus est, bien des gens sont dépendants de leurs bidules au point de ne plus utiliser leur propre mémoire et intelligence, au risque d’être frappés d’Alzheimer (1) bien avant l’échéance probable.

La chaine des répercussions reste inconnue. Un journaliste disait que son fils préfèrerait se faire amputer un bras plutôt que de renoncer à son iPad ou à son téléphone intelligent!

On prétend que toutes ces choses sont sans effets sur notre corps physique. Peut-être qu’individuellement l’impact est insignifiant, mais additionnées, c’est à faire défriser Einstein!

Qu’arrivera-t-il si le compteur intelligent dérape?
Qu’arrivera-t-il si l’on est prisonnier de la technologie? 
Qu’arrivera-t-il si le cyber système global plante, quelle que soit la cause du déclenchement?
On n’a qu’à se rappeler des grandes pannes hydroélectriques pour imaginer le gâchis, ou revoir certains films de science-fiction.

L'erreur est humaine, mais pour se planter vraiment, il faut un ordinateur.
(Auteur inconnu)

Le spécialiste en robotique et intelligence artificielle de l’université américaine Carnegie Mellon, Daniel H. Wilson, a publié en 2005 un ouvrage intitulé How to Survive a Robot Uprising (Tips on Defending yourself against the Coming Rebellion) - un best-seller.

L’auteur détient un doctorat et a travaillé dans des laboratoires de recherche prestigieux (Microsoft Research, Palo Alto Research Center, Intel Research de Seattle). Il vit maintenant avec plusieurs colocataires imprévoyants dans une maison intelligente, à Pittsburgh, Pennsylvanie.

Le guide est disponible en français sous le titre :
Survivre à une invasion robot (Ils arrivent. Soyez prêts.); Calmann-Lévy, Orbit, 2012. Un livre instructif pour des nuls en nano-cyber technologies comme moi, et qui fait réfléchir.

Le livre est classé sous la catégorie science-fiction et humour. Mais derrière cet humour délirant, on entend toutefois une sonnette d’alarme différente des bips et alertes sonores qui font désormais partie de notre quotidien.

La prémisse de Survivre à une invasion robot est simple : comment faudrait-il réagir scientifiquement à une catastrophe technologique où les robots se retournent contre leurs créateurs, les humains? L’auteur propose des astuces pour détromper la reconnaissance faciale, vocale et gestuelle, pour fuir des essaims de mouches électroniques, désactiver un robot domestique rebelle, soigner une blessure au laser, s’échapper d’une maison intelligente, etc.

Quelques passages en vrac

Vous avez sans doute trouvé ce livre au rayon humour ou science-fiction. Souhaitons qu’il y reste… Les scénarios rassemblés dans ce livre sont soit envisageables, soit déjà effectifs. Derrière chaque conseil se cache un vaste champ d’authentiques recherches scientifiques … et de vraies réponses obtenues suite à de longs entretiens avec des experts en robotique. Vous constaterez que la frontière entre science-fiction et science tout court a tendance à s’effacer.

Une poignée de robots ont déjà quitté le stade de prototype et s’insinuent peut à peu dans nos vies – ils encombrent des magasins de jouets, rampent sur les cratères de Mars et se cognent aux meublent en nettoyant le tapis. Aujourd’hui, les scientifiques travaillent d’arrache-pied pour donner vie à ces créatures artificielles. Au Japon, des gérontologues emploient des petits robots en peluche pour la câlinothérapie des personnes âgées. Les enfants badinent avec des robots jouets aux visages souriants. Tout cela peut nous sembler inoffensif ou anodin, et pourtant…

Le but de ce livre est de vous préparer le mieux possible à la prochaine révolte robot. Vous découvrirez les spécificités des différents types de robots, vous apprendrez pourquoi on les a conçus et quelles sinistres avancées l’avenir nous réserve. Vous saurez à quoi ressemblent les nombreux modèles de robots, vous comprendrez comment ils perçoivent leur environnement et comment ils raisonnent. Plus important encore, vous apprendrez à leur échapper, à les tromper, à les perturber, à les mettre hors de combat – et au final, à les détruire.

Tous les robots suivent le principe suivant : ils amassent des informations via leurs capteurs, prennent des décisions grâce à leur intelligence artificielle et se servent de leurs effecteurs pour agir dans l’environnement.

CONNAITRE SON ENNEMI

Comment s’échapper d’une maison intelligente
Votre maison robot peut frapper à tout moment. En général, elle ne dispose pas de moyens directs de vous nuire, alors méfiez-vous des plans machiavéliques qu’elle fomentera. Les accidents domestiques ne sont pas toujours accidentels, justement. Dès que votre maison robot pète les plombs, agissez immédiatement. Question de vie ou de mort. 
      [Conseils de l’auteur : restez calme, éliminez les capteurs portables, débarrassez-vous des cartes à puces, téléphones mobiles et bracelets électroniques qui peuvent communiquer avec la maison intelligente (si vous avez une puce sous-cutanée, ça risque de faire un peu mal - lol); ne perdez pas de temps à appeler au secours, votre priorité est de sortir; la maison robot contrôlera les appels entrants et sortants, mais aussi l’accès physique à la porte d’entrée; etc.]

Capteurs
Les robots diffèrent de tous les adversaires que l’humanité affronte depuis la nuit des temps. Nous ne pouvons même pas concevoir l’étendue et la profondeur des informations dont ils disposent. Un capteur est un engin qui convertit une propriété du monde physique en signal électrique.

Vision
Les caméras hyperspectrales utilisent une large tranche du spectre électromagnétique. Elles sont souvent utilisées par les satellites en orbite pour localiser des minerais dans le sous-sol. Braquées sur un humain, ces caméras voient littéralement sous la peau.

Ouïe
Un robot peut entendre votre cœur battre à travers un mur de béton. Il peut vous entendre respirer sous l’eau, et ramper sous la terre. Les robots utilisent des microphones pour entendre les sons qui voyagent dans l’air et ils détectent les sons aquatiques avec des hydrophones. Les sons traversant les objets solides sons appelés vibrations et s’enregistrent via des capteurs sismiques. Dans l’espace, personne ne vous entendra crier… sauf les robots. Les vibrations constituent le seul type de son décelable dans le vide.

Les microphones
Les robots emploient différents types de microphones. La plupart sont omnidirectionnels, sensibles aux sons provenant de toutes les directions. D’autres sont directionnels. Les microphones paraboliques enregistrent le son de cibles très éloignées. Le robot les utilise pour espionner les conversations privées ou capter les battements de cœur humains.

Capteur ultrasonique
Les sons émis par le capteur ultrasonique sont inaudibles pour l’oreille humaine, mais certains animaux comme les chiens, les dauphins et les chauvesouris les entendent clairement. Plus la fréquence est élevée, plus le son est puissant. Si on règle un capteur ultrasonique à plus d’un mégahertz, le faisceau traverse la peau humaine (une technique employée couramment par les gynécologues : l’échographie produit une image à ultrasons du fœtus dans l’utérus de la mère).

Comment tromper la reconnaissance faciale
La reconnaissance faciale est largement utilisée un peu partout dans le monde. Le Royaume-Uni a le triste privilège de posséder le plus grand nombre de caméras de surveillance au monde. Quatre millions et demi de ces charmants engins sons disséminés dans les lieux publics. Le citoyen moyen est filmé environ trois cents fois par jour. En général on les place en hauteur, sur les toits des bâtiments ou au sommet des lampadaires dans les parkings à ciel ouvert. Méfiez-vous tout particulièrement des caméras orientables qui se déplacent toutes seules. Certaines peuvent zoomer. C’est leur but principal, d’ailleurs : reconnaitre un visage et zoomer dessus. Un robot n’oublie jamais un visage. Si un robot aperçoit votre bouille, il l’intègrera à sa base de données et la comparera aux autres pour vous reconnaitre. 
      [Conseils de l’auteur : grimez votre visage, portez des lunettes noires, masquez vos caractéristiques faciales; changez de couleur de peau, changez de tête - lol]

Comment tromper la reconnaissance gestuelle
Votre vigoureuse démarche assurée vous trahira à cinquante mètres. Un robot se contente d’analyser la façon dont vous marcher, avant d’utiliser l’imagerie biométrique pour découvrir votre identité. Mais il peut tout aussi bien déterminer votre humeur, votre sexe, votre poids et la nature de la surface sur laquelle vous vous promener. 
      [Conseils de l’auteur : n’attirez pas l’attention, portez des vêtements susceptibles de masquer vos mouvements, exagérez votre démarche – les systèmes enregistrent la façon très personnelle (unique, pour tout dire) dont vous marchez, pour la reconnaitre plus tard. Faussez le processus en sautant de temps en temps, en glissant et en trottant sans prévenir; simuler une blessure ou placer un caillou dans votre chaussure modifiera radicalement votre style – lol, on comprend mieux les tenues vestimentaires et les comportements des ados…]

Extrait de la conclusion

Les humains dont le métier consiste à concevoir et construire des robots s’appellent les cybernéticiens. La plupart utilisent leur savoir pour le bien de l’humanité. Ils créent des outils intelligents et efficaces pour nous simplifier la vie. Ils essaient avant tout de tondre votre pelouse et ne s’intéressent pas beaucoup à l’apocalypse (sauf les savants fous qui, eux, sèment sciemment les graines de la fin du monde).

De nouveaux prototypes assumeront les tâches que nous détestons, se comporteront comme de fidèles (et immortels) animaux de compagnie, et surveilleront des milliers d’arrière-grand-mères. Les robots ont déjà visité plus de planètes que les hommes. Ils ont posé le pied sur Vénus, sur Mars et Titan, un satellite de Saturne à l’atmosphère dense et nuageuse. Dans combien de temps s’abattront-ils sur notre foyer, la planète Terre?

N’oubliez pas : les informations et les conseils listés dans ce livre sont véridiques, même si cela vous parait incroyable – ou pas assez incroyable, justement. Dans les prochaines années surveillez les progrès de la cybernétique, votre vie en dépend.

Wilson a écrit d’autres ouvrages, dont Le Panthéon des savants fous, publié aussi chez Calmann-Lévy, 2010
Site : http://www.danielhwilson.com/ 


À lire, ne serait-ce que par curiosité. Si les mâchoires vous dévissent à force de rire ou à cause de l'étonnement, essayez de garder la bouche fermée quand même pour éviter de gober trop de mouches électroniques…

***
(1) La bonne nouvelle : oubliez l’Alzheimer, vos lunettes vont remplacer votre cerveau :  
http://www.lemonde.fr/technologies/article/2012/04/05/google-presente-un-prototype-de-lunettes-connectees_1680586_651865.html

24 avril 2012

Ne lâchons pas


Ne lâchons pas … notre lâcher-prise!

Le temps qu’il fait et les quatre nobles vérités

Les premiers enseignements donnés par le Bouddha – appelés les «quatre nobles vérités» – portaient sur la souffrance.

La première noble vérité dit que le malaise fait partie de la condition humaine. Rien n’est en essence d’une manière ou d’une autre. Autour de nous, le vent, le feu, la terre et l’eau ne cessent de jouer de diverses qualités, comme des magiciens. Nous changeons nous aussi comme le temps. L’être humain monte et descend comme la marée, il croît et décroit comme la lune. Il ne voit pas que, comme le temps, il est fluide et non solide; voilà pourquoi il souffre.

La deuxième noble vérité dit que la résistance est le mécanisme de fonctionnement fondamental de ce qu’il est convenu d’appeler le MOI. Résister à la vie crée de la souffrance. La tradition nous apprend que la cause de la souffrance est la tendance à s’accrocher à sa vision étroite des choses, c’est-à-dire que nous sommes accros au MOI. On ne veut pas accepter de changer comme le temps, d’avoir la même énergie que tout ce qui vit. Quand on résiste, on se braque. On se fait vraiment solide. Cette résistance s’appelle le MOI.

La troisième noble vérité dit que la souffrance cesse quand on arrête de maintenir l’énorme MOI à tout prix. C’est ce que l’on pratique pendant la méditation. Quand on ne s’agrippe plus à ses pensées ni à son scénario, on reste assis tout bonnement avec la qualité et l’énergie du «temps» particulier auquel on s’est évertué à résister.

L’essence de la quatrième noble vérité, c’est qu’on peut utiliser tout ce qu’on fait pour s’aider à comprendre qu’on n’est pas séparé, qu’on fait partie de l’énergie qui crée tout. Si on apprend à s’assoir, immobile comme la montagne au milieu de l’ouragan, sans se protéger contre la vérité, la vivacité et l’immédiateté de celui ou celle qui fait simplement partie de la vie, on n’est alors plus cet être distinct pour qui les choses doivent se dérouler selon ses désirs.

Quand nous arrêtons de résister et que nous laissons le temps qu’il fait nous imprégner, nous pouvons alors vivre à fond. Il n’en tient qu’à nous.

Pema Chödrön
Bien-être et incertitude
Cent huit enseignements

***
Beaucoup de gens croient qu’ils ne peuvent renoncer à leurs constants états autopunitifs parce que les sentiments qu’ils éprouvent à l’égard de certaines personnes ou évènements passés sont tout simplement trop puissants; ils croient que ces états ont en quelque sorte prise sur eux et qu’il n’est pas en leur pouvoir de s’en libérer. Or, cela est tout à fait faux. N’ayant ni bras ni mains, les pensées et les sentiments ne peuvent avoir prise sur nous. Si nous sommes incapables de laisser aller un sentiment douloureux, c’est qu’une partie cachée de nous s’y accroche; elle craint de lâcher prise car toute sa vie ne tient qu'à cet attachement. Pour se libérer de la douleur, il faudrait que cette part de nous renonce à elle-même.

Guy Finley
Les voies de l’émerveillement

***
COMMENTAIRE

Je ne lâche pas.
Ce blog a eu deux ans hier - ce n'est qu'un bébé.
Je tiens à remercier chaleureusement toutes les personnes qui m'ont encouragée.

Trop chouette ce gif par Glenn Fox :  

23 avril 2012

La vie continue

Le joyau, le centre d’intérêt, est l’œil à l’intérieur de l’œil.
~ Jack Kérouac 

Faisons une petite excursion côté arts...

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Dans une salle d’attente de body shop, on a tout son temps pour feuilleter des magazines.

Ainsi ai-je lu un article captivant sur Chuck Close (1940 - ), ce remarquable peintre et photographe américain qu’on pourrait qualifier de chirurgien de l’image puisqu’il déconstruit pour reconstruire. En dépit de son handicap physique, l’artiste n’a pas jamais cessé d’expérimenter et de peaufiner son art.

Ce portraitiste n’est pas un chirurgien plasticien, en ce sens qu’il n’améliore pas son modèle mais qu’il en révèle plutôt les moindres défauts – le vrai visage, avec sa part de beauté et de laideur.

Close disait dans une interview :
«Vous empruntez un système de croyance et vous le suivez. C’est le chemin qui est intéressant; le chemin est l’expérience. Les limites vous permettent de devenir un artiste différent à chaque fois. À titre d’exemple, si vous alliez au Met à New York, vous pourriez conduire, prendre un taxi, marcher ou prendre le métro. Chaque expérience serait totalement différente.»

Sa technique picturale

En premier lieu, il faut mentionner que ses œuvres sont peintes à la main, non pas à l’aide d’une quelconque pixellisation numérique. Il s’agit d’un travail intense, immense,  exigeant beaucoup de patience et de temps. ‘A work of art in progress’, comme on dit.

Les sujets de ses œuvres sont des amis, des membres de sa famille, des artistes ou bien lui-même. Des portraits de face, en gros plan et grand format. Chuck Close utilise des photographies. Préalablement quadrillé, le cliché est ensuite reproduit case par case à plus grande échelle sur une toile. Autrement dit, chaque carré est un tableau en soi et l’ensemble crée une mosaïque de tableaux abstraits qui, vue de loin, duplique le cliché d’origine.
































Bref, de l’impressionnisme débouchant sur de l’hyperréalisme parfois cru comme une photo de passeport, et conséquemment rarement flatteur. [On n’a qu’à penser à nos photos de permis de conduire depuis qu’il est défendu de sourire lors de la prise de photo – facile d’avoir l’air d’un repris de justice ou d’une vieille identité de vie antérieure...] 

À visiter :
http://www.actuart.org/pages/chuck-close-le-topographe-hyperrealiste-des-visages-7253872.html 

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COMMENTAIRE

Je vois un rapprochement avec nos vies : quand nous nous donnons la peine de juxtaposer toutes nos expériences disparates (les petites cases), nous obtenons un portrait global fidèle, dépourvu d’illusion ou de complaisance – le diable se cache dans les détails.

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À une autre époque, la talentueuse peintre Élisabeth Vigée-Lebrun, contrairement à Close, donnait dans le portrait flatteur pour gagner son beurre.

On peut supposer que peindre des rois, courtisans et nobles au Siècle des Lumières requérait inévitablement une dose de complaisance. Côté «ressemblance», j’ignore si l’on peut se fier à toutes ces bouches en cœur charnues quasi omniprésentes à cette période … le botox n’existait pas.
Autoportrait Vigée-Lebrun
Louise de Prusse
























Aujourd’hui, avec la photographie, on peut voir les monarques et les gouvernants dans des instantanés souvent loin d’être valorisants.

Quoiqu’il en soit, ces deux peintres nous démontrent que la renommée peut venir indifféremment par la porte de la vanité ou de la vérité toute nue.

Extrait biographique (adapté de la présentation Wikipédia)

Louise-Élisabeth Vigée-Lebrun (1755-1842) est une peintre française considérée comme une grande portraitiste à l'égal de Quentin de La Tour ou Jean-Baptiste Greuze. Son père, Louis Vigée, était pastelliste et membre de l’Académie de Saint-Luc.

Le succès d’Élisabeth fut exceptionnel. Ses portraits de femmes, à la fois ressemblants et flatteurs, lui attirèrent la sympathie de la reine. Ce sera la protection de Marie-Antoinette, traduite par un ordre de Louis XVI, qui lui permettra d’être reçue à l’Académie royale de peinture et de sculpture le 31 mai 1783.

À l’été 1789, Élisabeth Vigée-Lebrun se trouvait à Louveciennes chez la comtesse du Barry, lorsque les deux femmes entendirent le canon tonner dans Paris. L’ancienne favorite se serait écriée : «Du temps du roi Louis XV, les choses ne se seraient pas passées ainsi!» Dans la nuit du 5 au 6 ctobre 1789, Élisabeth quitta la capitale avec sa fille, laissant derrière elle son époux, ses peintures et sa fortune. L’artiste vécut en exil à Rome, Vienne, Londres, et surtout à Saint-Pétersbourg, où elle fit un séjour de plusieurs années favorisé par des commandes de la haute société russe. Elle fut invitée par les grandes cours d’Europe, peignant sans cesse.

En 1800, elle fut rayée de la liste des évincés, mais elle ne rentra à Paris que deux ans plus tard. En 1805, elle peignit Caroline Murat, une des sœurs de Napoléon. «J’ai peint de véritables princesses qui ne m’ont jamais tourmentée et ne m’ont pas fait attendre», dira la peintre quinquagénaire de cette jeune reine parvenue.

En 1809, Élisabeth Vigée-Lebrun, âgée de 54 ans, vivait entre Paris où elle tenait salon, et Louveciennes où elle avait une maison de campagne. Elle publia ses Souvenirs vers 1835. Ils connurent un grand succès et restent un document très intéressant sur les bouleversements de cette époque qu’elle a vécus de si près. Elle a connu les personnages marquants de son époque, tous les artistes de renom et toutes les Cours. Elle mourut à Paris en 1842 et fut enterrée au cimetière de Louveciennes, avec pour épitaphe «Ici, enfin, je repose...».

Elle semble avoir eu une vie plutôt mouvementée en effet. 

Livre : La biographie de Geneviève Haroche-Bouzinac retrace la vie de la peintre et décrit aussi bien sa vie faste au sein de la cour que sa vie privée remplie de tristesse et de déception. Louise Elisabeth Vigée Lebrun, Geneviève Haroche Bouzinac, Flammarion, 2011

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COMMENTAIRE

N’ayant pas les talents d’un Chuck Close ou d’une Vigée Lebrun, nous pouvons néanmoins nous amuser avec des outils de création picturale comme FotoSketcher.
      Ce logiciel portable vraiment génial peut transformer nos photos en un clin d’œil (je l’ai utilisé dans certains messages). Très facile à manier, il comporte plusieurs techniques – dessin au crayon, peinture à l’huile, aquarelle… – avec des options d’ajustement des couleurs, de l’intensité des traits, des contrastes, de la texture papier/toile, etc. Il est possible aussi de dessiner avec la souris. http://www.fotosketcher.com/
      Et puis, rien ne nous empêche de redessiner à la main les photos déjà transformées avec le logiciel – pas de limites à l’imagination et à la créativité!

Et si vous avez de la difficulté à maitriser PhotoShop (c’est mon cas), une version simplifiée, PhotoFiltre, peut vous simplifier la vie.

Ces deux logiciels gratuits peuvent se télécharger sur PC Astuces.