31 mai 2021

Crimes contre les autochtones : déni et omerta

Les propos des infirmières du Centre hospitalier de Joliette sentent la radio-poubelle à plein nez. Leur attitude méchante, vulgaire, irrespectueuse et raciste envers la patiente autochtone Joyce Echaquan est clairement dans cette ligne d’influence. 

Voici des exemples de propos rapportés en 2016 par le Comité des femmes de l'AFPC-Québec (Alliance de la Fonction publique du Canada). Je cite :

Radio X se démarque de ses concurrents avec les attaques les plus vicieuses. Sexisme, antiféministe, racisme et la haine font partie prenante de leurs sujets quotidiens. Malheureusement, les propos tordus et diffamatoires qui sévissent sur nos ondes trouvent écho dans la population et se répandent insidieusement au sein de notre communauté. Jeff Fillion et ses acolytes plongent leur public dans un univers d’imbécillité, de stupidité et de médiocrité d’une ampleur difficilement concevable. Traitant notamment les femmes comme des déchets, des sous-personnes. Allant même jusqu’à justifier leur diarrhée verbale au nom de la liberté d’expression. Jeff Fillion a osé affirmer en ondes le 15 novembre 2016, qu’il n’était pas possible que des femmes autochtones de Val d’Or aient pu être agressées sexuellement parce qu’elles sont «déboitées, maganées, elles ont les dents pourries et souffrent probablement d’hépatite». Impossible que des policiers jeunes et beaux, ayant de belles femmes et une belle famille aient eu l’espace d’un instant une mauvaise pulsion. Il ramène un débat concernant également l’abus de pouvoir, la violence et l’intimidation à une analyse faite de mauvaise foi.

    Selon une conversation qu'il aurait eue avec un policier de Val-d'Or, les agents qui y travaillent sont jeunes et beaux, en couple et n'entretiendraient jamais de relation avec des femmes des Premières nations.

    L'animateur les qualifie de «cas problématiques, [...], de filles qui sniffent de la colle, c’est des filles qui sont en boisson comme ça se peut pas [...]. Vraiment maganés, déboîtés».

    Il est revenu sur le sujet dans une autre émission une semaine plus tard, suggérant que ces femmes «étaient peut-être belles là, il y a 15 ans là, mais sont tellement maganées par la vie, ils [sic] ont tellement une vie qui est une vie de décadence. […] Il y a toutes sortes d’affaires. Les policiers arrivent là-dedans, c’est le bordel. Les filles sont, ont, euh, l’hépatite, euh, les filles sont, leur donnent des claques dans la face, leur crachent dans la face.»

    L’animateur est revenu sur le sujet dans une autre émission une semaine plus tard, suggérant que ces femmes «étaient peut-être belles là, il y a 15 ans là, mais sont tellement maganées par la vie, ils [sic] ont tellement une vie qui est une vie de décadence. [...] Il y a toutes sortes d’affaires. Les policiers arrivent là-dedans, c’est le bordel. Les filles sont, ont, euh, l’hépatite, euh, les filles sont, leur donnent des claques dans la face, leur crachent dans la face

Comparez les clichés racistes de 2016 à ceux de 2021 – voyez-vous une différence?

Voici quelques citations rapportées au cours de l’enquête sur la mort de Joyce Echaquan.

Plusieurs témoins des propos tenus envers la défunte

Ariane Lacoursière / La Presse 25 mai 2021

 [...] Pendant que Joyce Echaquan hurlait de douleur aux urgences de l’hôpital de Joliette, au moins quatre infirmières «riaient d’elle», selon une jeune femme de 34 ans venue témoigner mardi à l’enquête publique du coroner sur la mort de la mère de famille atikamekw. Trois autres témoins ont raconté avoir entendu des propos comme «c’est une Indienne, c’est pas grave» ou «ça aime mieux se faire fourrer pis avoir des enfants».

    Dans un témoignage fort émotif, Annie Desroches a raconté les heures qu’elle a passées aux urgences, étendue sur une civière, aux côtés de Joyce Echaquan. Annie Desroches a affirmé que Joyce Echaquan disait être là pour «des douleurs au ventre» qu’elle a associées à un sevrage. «Elle disait aux infirmières qu’elle repartait toujours avec des morphines» et disait «ne plus vouloir cette cochonnerie de médicament de merde», a lu Mme Desroches.

    Si Joyce Echaquan était calme au début, elle aurait ensuite commencé à souffrir et à crier. À un certain moment, elle aurait demandé d’être contentionnée, ce qu’on lui aurait refusé. Elle serait tombée et une infirmière aurait dit à une collègue : «Elle s’est jetée à terre, tu sais bien!», soutient Mme Desroches, qui a beaucoup pleuré dans son témoignage. Joyce Echaquan aurait continué de hurler, selon la témoin, et une infirmière aurait dit : «Là, tu vas arrêter de crier d’même, là, tu déranges tout l’monde ici. On n’est pas dans une garderie ici, on gère pas les bébés.»

    Mme Desroches indique qu’au moins quatre infirmières riaient à ce moment de Joyce Echaquan. Si elle n’a pas entendu ce qu’elles disaient, Mme Desroches estime que celles-ci se moquaient clairement de la patiente atikamekw, qui hurlait qu’elle allait «quitter son corps» et qui disait : «vous me laissez mourir!» «C’était de Joyce qu’elles riaient. Elles la regardaient et riaient», a dit Mme Desroches.

    Deux autres témoins présents aux urgences le jour du drame ont aussi rapporté différents propos tenus envers Joyce Echaquan. Stéphane Guilbault, dont la fille était traitée aux urgences, dit avoir entendu du personnel crier et certains dire : «Les Indiennes, elles aiment ça se plaindre pour rien, se faire fourrer pis avoir des enfants». Josiane Ulrich affirme avoir entendu des infirmières dirent qu’elles étaient «tannées de l’entendre se plaindre» en parlant de Joyce Echaquan et qu’«on paye pour ça».

    Un peu plus tôt mardi, une infirmière ayant travaillé de 2010 à 2020 à l’hôpital de Joliette a affirmé avoir déjà entendu des commentaires «négatifs» de la part de certains collègues sur les patients autochtones et de différentes nationalités. Cette infirmière a aussi raconté avoir été témoin d’un évènement troublant impliquant l’infirmière congédiée à la suite de la mort de Joyce Echaquan; cette dernière a dit que Joyce Echaquan était «épaisse en câlice» et «ben meilleure pour fourrer».

https://www.lapresse.ca/actualites/2021-05-25/enquete-du-coroner-sur-la-mort-de-joyce-echaquan/une-agente-de-liaison-ignoree.php

Depuis la mort de Joyce Echaquan des autochtones de partout ont peur des hôpitaux 

Stéphanie Marin, La Presse canadienne à Québec / Le Devoir 31 mai 2021

L’impact de la mort de Joyce Echaquan s’est fait ressentir bien au-delà de l’hôpital de Joliette : des Autochtones de diverses communautés craignent d’aller se faire soigner depuis qu’ils ont appris ce qui lui est arrivé.

 Photo : Paul Chiasson, La Presse canadienne / via Le Devoir

C’est ce qu’a rapporté le chirurgien innu Stanley Vollant, qui a témoigné lundi matin à l’enquête publique de la coroner sur la mort de la mère de famille atikamekw.

    Dr Vollant a raconté son parcours personnel, miné par le racisme tout au long de ses études qui l’ont mené à devenir chirurgien digestif. Il y a des préjugés fortement ancrés dans le système de santé, a-t-il dit : du racisme intégré et parfois « invisible ».

Vidéo : interview avec le Dr Vollant

https://www.ledevoir.com/societe/606099/depuis-la-mort-de-joyce-echaquan-des-autochtones-de-partout-ont-peur-des-hopitaux

Un cas de harcèlement de la part d’un supérieur hiérarchique :

Un policier autochtone bafoué

Sylvain Desjardins / ICI Radio-Canada Société 31 mai 2021

Un officier autochtone de la GRC accuse son employeur de racisme et de discrimination. Le caporal Jeremy Tomlinson, d’origine mohawk, est en quête de justice. Ébranlé par le traitement qu’on lui a fait subir, il cherche réparation. Il s’est confié à notre journaliste Sylvain Desjardins.

    Une perle rare. Un policier d’élite, rompu aux techniques de tir et d’interventions tactiques, doté en plus d’une expérience d'enquêteur de terrain. Ajoutez à cela qu’il est un Autochtone de la nation mohawk.

    Pas étonnant qu’après 15 ans de service pour la GRC on l’ait recruté en 2017, pour faire partie d’une nouvelle équipe spéciale de lutte contre le crime organisé en milieu autochtone au Québec. [...]

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1796845/policier-autochtone-tomlinson-caporal-mohawk-grc

Les coups de grâce d’un génocide programmé  

Ici, on donne dans l’innommable : 215 enfants autochtones enfouis dans une fausse commune sur le site du pensionnat de Kamloops. Disparus, rayés de la carte, sans avoir été identifiés et répertoriés.

Pensionnats autochtones : des appels à étudier d’autres emplacements

ICI Radio-Canada / 31 mai 2021

Des voix s’élèvent pour que les anciens pensionnats autochtones soient passés au peigne fin, dans le but d’identifier d’éventuels lieux contenant des restes d’enfants enterrés.

    Après la découverte de 215 restes d’enfants sur le site d’un ancien pensionnat de Kamloops, des Autochtones de la Colombie-Britannique, de l’Alberta et de la Saskatchewan demandent que les lieux d'anciens pensionnats soient étudiés pour déterminer si d'autres restes d’enfants internés de force sont présents dans le sol.

    Mary Ellen Turpel-Lafond, directrice du Centre d'histoire et de dialogue sur les pensionnats autochtones de l'Université de la Colombie-Britannique (UBC), pense que les sites des pensionnats devraient être protégés. "Nous devons nous assurer qu'ils sont contrôlés et protégés afin que des enquêtes approfondies puissent être menées."

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1797353/autochtones-pensionnats-alberta-etude-site-sepulture-enfants

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En 2015, j’ai publié plusieurs articles sur les persécutions subies par les autochtones; tapez «Pensionnats autochtones» dans le moteur de recherche de mon site à droite.

«Ils m’attrapaient et m’amenaient à ce pédophile»

Quand on observe les maîtres du monde concurrencer sur l’échiquier planétaire, soutenir les tensions raciales, les désordres sociaux, les guerres frontalières et économiques, armer simultanément les factions opposées, vendre des humains comme du bétail, et génocider des populations autochtones pour s’accaparer de leurs ressources, il ne reste pas de place pour l’optimisme.

    «150 000  enfants ont été arrachés à leur famille et placés dans des pensionnats pour la plupart sous l’égide de différentes communautés religieuses.»

https://situationplanetaire.blogspot.com/2015/06/ils-mattrapaient-et-mamenaient-ce.html

J’ai sauté au plafond en lisant des extraits du document d’enquête de Kevin D. Annet : Hidden No Longer; Genocide in Canada, Past and Present. Non pas à cause des méthodes génocidaires utilisées – toujours les mêmes horreurs! – mais parce que nous ne savions rien de ce qui se passait. Qui étaient les assassins? De fervents chrétiens supposés suivre religieusement le Décalogue. Notamment : «tu ne tueras point», «tu ne déroberas point», «tu ne convoiteras point la maison de ton prochain; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain» – ah mais... le mot «prochain» n'incluait pas les autochtones bien entendu (ou les "sauvages" comme ils disaient).

«Cette histoire de génocide délibéré implique tous les niveaux de gouvernement au Canada, la Gendarmerie royale du Canada (GRC), chaque église dominante, les grandes entreprises, la police locale, des médecins et des juges. Le réseau de complices de cette machine à tuer était, et demeure, si vaste que sa dissimulation a nécessité une procédure complexe de camouflage conçue par les hautes sphères du pouvoir au pays. Le cover-up se poursuit, surtout que maintenant des témoins oculaires des meurtres et des atrocités commis par l'Église dans les «pensionnats» sont révélés pour la première fois :

   »On entend toujours des histoires au sujet de tous les enfants qui ont été tués à Kuper Island. L’existence du cimetière au sud de l’école, où l’on enterrait les bébés des jeunes filles violées par les prêtres, a été ignorée jusqu'à ce qu'il soit creusé par les prêtres à la fermeture de l’école en 1973. Les religieuses pratiquaient les avortements et parfois elles tuaient les mères. Il y avait beaucoup de disparitions. Ma mère, âgée de 83 ans maintenant, a vu un prêtre descendre un escalier en traînant une fille par les cheveux; la jeune fille est morte. Des filles ont été violées, tuées et enterrées sous le plancher. Nous avons demandé à la GRC de la région d'exhumer cet endroit et de rechercher les restes, mais ils ont toujours refusé jusqu’à récemment, en 1996. Le caporal Sampson nous a même menacés. Ce genre de cover-up est la norme. Les enfants ont délibérément été mis en contact avec des malades atteints de tuberculose à l'infirmerie. C'était une procédure standard. Nous avons recensé 35 meurtres sur une période de sept ans.» ~ Témoignage de Diane Harris au Tribunal IHRAAM, le 13 juin 1998 (agente en santé communautaire pour le Conseil de bande Chemainus, Vancouver)

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Ne me demandez pas pourquoi je déteste les religions, toutes! Je ne me réconcilierai jamais avec l’hypocrite espèce humaine qui prêche l’amour.

28 mai 2021

Qui achète le bois de ces immenses arbres centenaires?!

Les Chinois. Eux qui protègent de plus en plus leurs forêts. Alors ils se servent chez nous. Qui sont les sinistres rapaces qui leur vendent nos forêts, et comment se fait-il que nous les laissons faire?! Pas un seul élu provincial ou fédéral n’est capable de mettre ses culottes et de crier holà! c’est terminé (1).

    J’avais l’impression que la Colombie Britannique était plus écolo, plus évoluée que le Québec. Faux, je m’illusionnais. Globalement, je le répète pour l’énième fois, le Canada est un cancre indécrottable en environnement.

Une photo d’arbre géant enflamme le web

Radio-Canada / Colombie Britannique

Photo : Lorna Beecroft. La photo d’un tronc d’arbre immense, transporté sur un camion-remorque près de Nanaimo, sur l’île de Vancouver, a généré de nombreuses réactions à travers le monde et enflammé le débat sur la coupe des arbres anciens.

Lorna Beecroft était en route pour faire des courses, près de Nanaimo, lorsqu’elle a vu l’immense tronc d’arbre. Ébahie par sa grosseur et ayant en tête les manifestations qui ont lieu actuellement au sud de l’île contre la coupe de forêts anciennes elle l'a pris en photo.

    «Je n’ai jamais vu un arbre aussi gros sur un camion. Il pourrait bien avoir 1000 ans», souligne-t-elle.

    Sa photo, publiée sur les réseaux sociaux, a été partagée plus de 15 000 fois sur Twitter et plus de 18 000 fois sur Facebook, et ce, partout à travers le monde. Lorna Beecroft a reçu des messages d’aussi loin que le Japon, l’Allemagne et le Danemark.

    La photo, prise la semaine même où plus de 127 manifestants ont été arrêtés en tentant de protéger les forêts anciennes du bassin versant de Fairy Creek, au sud de l'île de Vancouver, a touché une corde sensible à l'échelle mondiale.

    Les manifestants se sont rassemblés à plusieurs endroits près de Port Renfrew et de Lake Cowichan pour tenter d’empêcher l’entreprise forestière Teal Jones de couper dans ces secteurs.

    Depuis plus d’une semaine, des agents de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) sont sur place pour faire respecter l'injonction accordée par la Cour Suprême de la Colombie-Britannique interdisant aux manifestants de bloquer l'accès aux travailleurs forestiers et en délogeant les manifestants et en retirant leurs barricades.

    Lorna Beecroft explique avoir travaillé dans l’industrie forestière dans l’intérieur de la province et ne pas être contre l’exploitation forestière. Les arbres anciens méritent toutefois d’être protégés, souligne-t-elle.

    «C’est comme de regarder quelqu’un tirer sur le dernier dodo.» Lorna Beecroft

L’arbre n’était pas protégé

Le ministère des Forêts a confirmé que l’immense épinette sur la photo est un arbre qui provient du nord de l'île de Vancouver et qui a été coupé en 2020, quelques mois avant la nouvelle réglementation protégeant les arbres géants.

    Dans un courriel, un porte-parole du ministère explique que l’arbre en question a été coupé entre le mois de mars et la mi-août 2020, puis transporté par l’entreprise Western Forest Products «un mois avant l'entrée en vigueur du règlement sur la protection des arbres spéciaux, le 11 septembre 2020».

    «Le gouvernement a mis en place cette réglementation afin de protéger des arbres exceptionnellement gros à travers la province et, aujourd’hui, il pourrait être illégal de couper un arbre de cette taille et une contravention de 100 000 $ pourrait être imposée», indique le courriel.

    Mais puisque l’arbre a été coupé avant l'entrée en vigueur du règlement, aucune contravention ne sera donnée, écrit le porte-parole.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1796721/arbre-geant-ancien-nanaimo-reseaux-sociaux 

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(1) Un article datant de 2019 – rien n’a changé, c’est pire...

Les vieux arbres géants du Canada de plus en plus exportés en Asie

Thomas Gerbet / ICI radio-Canada Environnement, 2 octobre 2019

Photo : TJ Watt*

La forêt ancienne a presque complètement disparu sur l'île de Vancouver.

Des siècles pour pousser. Quelques heures pour être coupés. Le Canada a exporté des quantités record d'arbres vers les marchés asiatiques ces dernières années. Pendant ce temps, le Canada est le dernier pays du G7 pour la protection des aires terrestres.

    La souche mesure au moins deux mètres de diamètre. On pourrait s'y coucher sans dépasser. Autour de nous, une immense coupe à blanc, comme un carreau dans une forêt transformée en damier.

    Nous sommes à Port Renfrew, municipalité autoproclamée «capitale canadienne des grands arbres». Sur l'île de Vancouver, certaines souches mesurent jusqu'à six mètres de diamètre, ce qui témoigne de l'âge qu'avaient ces arbres avant d'être abattus.

Dans la forêt pluviale tempérée de l'Ouest, qui capte particulièrement bien le carbone, certains arbres ont plus de 1000 ans.

    «Ce sont des écosystèmes importants pour les espèces en danger, pour le climat, pour le tourisme, pour la culture autochtone, explique TJ Watt, de l'Ancient Forest Alliance. La protection de ces arbres est vraiment déficiente.»

    Comment l'intensité des coupes peut-elle se maintenir, alors que l'industrie forestière a connu un important déclin ces dernières années, avec une vingtaine de fermetures de scieries en Colombie-Britannique? La réponse se trouve du côté de l'Asie.

    La quasi-totalité des troncs exportés depuis le Canada vient de Colombie-Britannique.

    Les usines canadiennes ont priorité sur l'exportation, mais comme elles sont moins nombreuses et que la demande est forte ailleurs, les billes de bois d'ici partent à l'étranger sur de gigantesques navires.

    En plus, les acheteurs japonais ou chinois sont prêts à payer plus cher nos arbres. Ironiquement, certains produits créés avec ce bois, comme des meubles, finissent par revenir chez nous et être achetés par les Canadiens.

    Au milieu d'une coupe à blanc vieille de sept ou huit ans, un gigantesque Douglas apparaît. Il mesure 66 mètres de haut et 4 mètres de diamètre à sa base. L'arbre a été laissé là par la compagnie forestière à la demande d'un ingénieur forestier qui s'était ému qu'on coupe ce géant de plusieurs siècles.

    Couper ces arbres est légal, puisque le territoire n'est pas protégé.

    Les compagnies forestières rappellent que leurs activités génèrent des milliards de dollars et emploient des dizaines de milliers de Canadiens.

    La Colombie-Britannique se vante d'offrir une protection à 55 % de la forêt ancienne, mais c'est un chiffre à prendre avec des pincettes, selon Andrea Inness, d'Ancient Forest Alliance. «Les 55 % sont un pourcentage de la forêt encore debout, mais le chiffre n'inclut pas tout ce qui existait à l'origine. Selon cette logique, plus on coupe en dehors des zones protégées et plus le pourcentage de protection augmente.»

    Même si la foresterie est de compétence provinciale, l'exportation de ressources naturelles est de responsabilité fédérale. Ottawa peut intervenir dans la conservation des milieux naturels.

    «Le gouvernement fédéral devrait demander à chaque province d'adopter les cibles de conservation des aires terrestres protégées sous l'égide de la Convention de l'ONU sur la biodiversité : 17 % d'ici 2020

    En ce moment, le Canada protège 10,7 % du territoire terrestre, ce qui en fait le plus mauvais élève de tous les pays du G7.

    De son côté, la Chine protège de plus en plus ses forêts. Selon les données de l'ONU, les Chinois conservent 15,6 % de leur territoire terrestre, soit plus que le Canada.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1327294/vieux-arbres-geants-canada-exportationn-asie

Vidéo incluse dans l’article

Lien Youtube https://www.youtube.com/watch?v=J5Kwmr6-kLI&t=33s

* Site du photographe TJ Watt incluant articles, photos et vidéos

https://www.tjwatt.com/blog/category/Forests

Vidéo Before & After

https://www.youtube.com/watch?v=0SW_p61ZpQk&t=43s

Ancient Forest Alliance

https://www.ancientforestalliance.org/take-action/send-a-message

27 mai 2021

Un tunnel dans la gorge

En passant, la récente plateforme de Blogger est de plus en plus exécrable - je n'arrive même pas à insérer des photos (récemment c'était les vidéos)! Si ça continue, je ferme boutique.

Les choses semblent "replacées"....

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En complément à l’article précédent. Oh les vilains petits amis qui passent avant «l’intérêt supérieur du Québec et des concitoyens»...

Le troisième lien : une horrible magouille de lobbyistes. Quelles seront les entreprises «amies» soumissionnaires pour construire le monstre? N’oublions pas que la main invisible qui gouverne, ce n’est pas Dieu, mais la mafia – elle est tout partout. Tant qu’à encourager la mafia, le gouvernement devrait l’obliger à réparer/reconstruire toutes les routes et infrastructures du Québec qu’elle a construites avec des matériaux bas-de-gamme. Il y en aurait pour plus de 10 milliards de dollars!

Caricature : André-Philippe Côté / Le Soleil, 21 mai 2021 

Ce projet mégalo est anti écologique. Non seulement le tunnel va perturber la faune fluviale sous-marine mais en plus, l’axe routier devrait empiéter sur une vaste zone agricole. Une fois de plus, les lobbies l’emportent sur le gros bon sens. C’est une insulte à la minorité intelligente! Pas d’inquiétude, si la contestation devenait trop vive, notre colonelle Geneviève Guilbault, vice première-ministre et ministre de la Sécurité publique, va nous enfoncer le tuyau dans la gorge, d’une main de fer... 

Il serait temps que la CAQ revienne sur terre

Antoine Robitaille / Journal de Montréal, 27 mai 2021

Il serait temps que les membres du gouvernement, au premier chef François Legault, relisent les premiers discours du chef de la CAQ comme premier ministre.

    Que disait-il le 18 octobre 2018, en soulignant que son caucus comptait 74 députés (maintenant 75)? Que cela lui conférait «une grande marge de manœuvre», mais qu’une telle situation n’était pas sans risque : «On pourrait être tentés de gouverner comme bon nous semble.»

    Il fallait plutôt faire preuve d’«humilité», commandait-il à ses députés : «Ça nous oblige à nous élever au-dessus des considérations partisanes, dans l’intérêt supérieur du Québec et de nos concitoyens.»

Duplessis

Tous ces beaux principes, ces belles résolutions, semblent être foulés aux pieds par les membres du gouvernement, actuellement.

    François Legault, un Maurice Duplessis 2.0? Je me méfie habituellement de ces rapprochements, faciles et souvent excessifs, servant simplement à démoniser une personnalité à peu de frais.

    Reste que mardi, en chambre, le premier ministre servit une réponse digne du «cheuf» à la co-porte-parole de QS, Manon Massé. Il lui reprochait son refus du projet (objectivement délirant) de tunnel autoroutier Québec-Lévis à 10 milliards $ : «Je comprends qu’elle a deux députés à Québec, mais on verra, l’année prochaine, combien il en reste. Puis, à ce que je sache, elle n’en a aucun dans Chaudière-Appalaches, puis ça va rester comme ça.»

    Présumer ainsi des décisions des électeurs, c’est de l’arrogance politique pure. On comprend que les sondages, dont raffole la CAQ, sont excellents. Selon la firme Léger, 82 % des Québécois seraient satisfaits du gouvernement. Du jamais-vu ou presque.

[...]

    Ces succès se traduisent en chiffres d’appui populaire mirobolants. Mais tout cela semble doper gravement le gouvernement Legault. Or, la drogue, comme chacun le sait, fait perdre le contact avec la réalité.

    C’est particulièrement manifeste chez le premier ministre et sa vice-première ministre, Geneviève Guilbault.

    Tous l’ont constaté à l’étude des crédits de la Capitale, qui se transforma en passe d’armes stupéfiante avec la libérale Marwah Rizqy. Mme Guilbault faisant preuve d’une désinvolture, d’une partisannerie crasse, rappelant celle de son ancien patron Jacques Dupuis.

    Même attitude hier, en chambre. Elle a, sans rire, parlé de «toile de mobilité durable» pour désigner le projet de REC (Réseau express de la Capitale), dont la pièce centrale est un tunnel autoroutier; lequel congestionnera des quartiers ayant déjà assez souffert du déferlement automobile : Saint-Roch et Saint-Sauveur.

    Le succès politique peut gravement monter à la tête. Surtout quand on gouverne à coup de décrets depuis un an. Et ça croît avec l’usage. Une désintox à partir des principes de 2018 ne ferait pas de tort.

https://www.journaldemontreal.com/2021/05/27/il-serait-temps-que-la-caq-revienne-sur-terre

Le troisième lien Québec-Lévis : le hasard et le gâteau

Michel C. Auger / ICI Radio-Canada Info, 24 mai 2021

Le pont de l’Île-aux-Tourtes dans l’Ouest de l’Île de Montréal doit être refait. Il a succombé aux mêmes problèmes qui ont affecté le pont Champlain. Actuellement on essaie de prolonger sa vie, mais une "erreur humaine" a fait en sorte de le fragiliser davantage et de forcer sa fermeture.

    Ce pont de 2 kilomètres est une infrastructure névralgique où circulent 87 000 véhicules chaque jour. Il sert deux axes autoroutiers cruciaux pour Montréal, soit la route de Toronto et celle vers Ottawa.

    Le ministère des Transports, sachant que le pont est condamné, a demandé à une firme indépendante d’étudier trois options : un tunnel, un pont avec une section à haubans comme le nouveau pont Samuel-de-Champlain, ou un pont conventionnel, pas très haut au-dessus du niveau du lac des Deux Montagnes, comme le pont actuel.

    Nos collègues de Quebecor ont révélé ces derniers jours que cette solution, étant considérablement moins chère, c'est celle que le ministère a choisie.

    Comparons maintenant avec le troisième lien. Les études définitives ne sont pas encore terminées, mais le ministère des Transports estime actuellement que 50 000 véhicules par jour circuleront dans ce tunnel de 8,3  kilomètres. Plusieurs estiment d’ailleurs que ce chiffre est exagéré.

    La largeur du fleuve à l’endroit choisi est d’un peu plus d’un kilomètre. Mais on a choisi de faire un tunnel de l’ExpoCité du côté de Québec (près du très achalandé Centre Vidéotron) et jusqu’à l’autoroute 20 du côté de Lévis, donc assez loin du centre-ville, d’où les 8,3 kilomètres.

    Résultat : le projet coûterait entre 7 et 10 milliards de dollars, ce qui, dans l’hypothèse la plus élevée, serait la moitié du coût du tunnel sous la Manche, qui fait pourtant 50 kilomètres. Même en admettant qu’un dollar ne vaut pas la même chose qu’il y a trente ans, c’est un coût faramineux. 

    Passons maintenant à l’aspect politique. Ce qui se dit beaucoup à Québec ces jours-ci, c’est que ce projet de 10 milliards de dollars vise essentiellement à garantir une dizaine de sièges à la CAQ dans les régions de Québec et de Chaudière-Appalaches.

«Sa part du gâteau»

La ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, Geneviève Guilbault, s’est sans doute échappée quand elle a déclaré, lors de la conférence de presse, que ce lien entre Québec et la Rive-Sud serait réalisé pour éviter «que la région de Chaudière-Appalaches n’ait pas droit à sa part du gâteau».

    La beauté avec le gouvernement de la CAQ, c’est qu’il y aura toujours quelques ministres un peu moins expérimentés qui viendront dire la vérité. On ne sait où se trouve ce proverbial gâteau, mais ce qui importe, c’est de pouvoir dire qu’on a eu sa part. C’est, au fond, la seule justification du troisième lien.

    Évidemment, le malheureux pont de l’Île-aux-Tourtes est situé dans le West Island de Montréal, là où la CAQ n’a aucune chance de gagner des sièges. On peut bien y être économe avec les deniers publics. La région de Québec, elle, est la base politique de la CAQ, rien ne serait trop beau pour la conserver.

    Pourtant, sur tant d’autres choses, le gouvernement est capable de se montrer radin. Il négocie encore à la baisse avec certains de ses employés qui étaient pourtant en première ligne lors du début de la pandémie la plus meurtrière qu’ait connue le Québec moderne. Il chipote encore sur le statut d’immigration de ceux qui ont été nos «anges gardiens» pendant cette pandémie. Il y a encore quelques semaines, il remettait en question le projet de tramway à Québec, un projet autrement plus structurant pour l’avenir que le troisième lien.

    C’est sans compter les aspects environnementaux du troisième lien qui, quoi qu’en dise le gouvernement, ne devrait pas réduire la congestion automobile, mais devrait certainement contribuer à l’étalement urbain.

    Ce qui devrait faire en sorte que, pour la première fois, le premier ministre Legault risque de se retrouver du mauvais côté de l’opinion publique.

    L’environnement est plus que jamais l’angle mort de ce gouvernement. Et un troisième lien de 10 milliards de dollars qui ne sera populaire que sur la Rive-Sud de Québec et dans les puissantes radios privées de la Capitale. Ce qui pourrait bien, à terme, lui coûter encore plus cher électoralement.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1795579/troisieme-lien-quebec-levis-tunnel-auger

Pétage de bretelles et «électoralisme», les oppositions fustigent le 3e lien

Jonathan Lavoie / ICI Québec, 26 mai 2021

«Folie des grandeurs», «catastrophique pour les contribuables», «projet ridicule et inutile» : les partis d’opposition ont multiplié pour une deuxième journée consécutive les critiques au sujet du tunnel Québec-Lévis présenté la semaine dernière par le gouvernement Legault.

    Québec solidaire (QS) et le Parti québécois (PQ) se sont indignés des réponses offertes la veille par le premier ministre. Selon le chef du PQ, Paul St-Pierre-Plamondon, François Legault «parle d'électoralisme de manière décomplexée en répondant tant à Québec solidaire qu'au Parti québécois : «Vous n'avez pas de députés dans la région de Québec ».

    Il accuse la CAQ de vouloir «dépensez dix milliards de dollars pour la satisfaction de dix comtés» et déplore de la part du parti au pouvoir «un niveau d'arrogance qu'on n’a pas vu depuis longtemps ici à l'Assemblée nationale».

    «Cette manière-là méprisante de balayer les critiques de l'opposition sur le 3e lien, moi ça me rappelle la politique à la Maurice Duplessis», a renchéri le cochef de QS, Gabriel Nadeau-Dubois. «Ça me rappelle la politique où on achète des votes avec des bouts de route payés par les contribuables.»

    À la période de questions, la ministre responsable de la Capitale-Nationale a balayé ces critiques du revers de la main. «Que les partis d'opposition soient contre, bon, à quel point sont-ils représentés dans ces régions là? La question se pose. Ça explique peut-être en partie leur désintérêt pour la chose», a répondu Geneviève Guilbault.

    Bien que toutes les questions des libéraux étaient adressées au ministre de  l’Environnement, c’est systématiquement la vice-première ministre qui s’est levée pour prendre la parole.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1796200/oppositions-3e-lien-tunnel-quebec-levis-politique-assemblee-nationale