17 septembre 2018

Vous sentez-vous coupable de polluer?

Vous ne devriez peut-être pas. Mais continuez de recycler quand même...

J’écoutais les chefs de partis palabrer sur nos réserves d’eau douce, notre ressource la plus précieuse de toutes. L’eau potable n’est pas une denrée que l’industrie privée peut s’approprier pour ensuite nous la revendre embouteillée. En outre, sous prétexte de protéger des emplois, les gouvernements n'exigent même pas de redevances équitables (c.-à-d. proportionnelles à la valeur) auprès des industriels qui en gaspillent des quantités colossales pour la méga production de bétail, les monocultures de Monsanto, la transformation alimentaire, la fracturation hydraulique, l'exploitation minière, etc.
   Le problème est mondial. La guerre pour l’eau est identique à celle pour les terres agricoles et les forêts. L’envahissement se fait en pantoufles, sournoisement, camouflé derrière des noms de compagnies dites «locales».  
   Si nos élus continuent de permettre à des multinationales comme Nestlé, Coca-Cola et autres, de s’approprier notre eau potable (au Québec, en Ontario, en Colombie-Britannique...), peut-être connaîtrons-nous le sort de nombreuses populations de par le monde : «Depuis 1990, le Mexique a parié sur la privatisation de toute l’économie  mexicaine avec le traité de libre-échange. C’est une politique néolibérale de privatisation. Ils privatisent le pétrole, l’énergie électrique, le gaz, l’eau, les forêts, tes terres, tout le pays est en vente en fin de compte. L’état providence, l’état des programmes sociaux et des projets pour son peuple, cet état mexicain a disparu. Beaucoup de conflits sont nés de ce traité de libre-échange. Le gouvernement disait que ce serait bénéfique. Mais en réalité c’étaient des mensonges.» (Témoignage tiré du documentaire Mexique, sous l’emprise du Coca; les dessous de la mondialisation)

Prenez note que produire un litre de Coca-Cola requiert 6 litres d’eau potable.

En 2013-2014, Nestlé a siphonné 265 millions de litres d’eau souterraine (par année) en Colombie Britannique sans paiement, sans surveillance ni déclaration obligatoire.

Multinational food conglomerate Nestlé has been harvesting 265 million litres a year of BC groundwater, without payment, oversight, or mandatory reporting.
‘THEY TAKE IT AND SELL IT BACK TO US’
In the District of Hope, Nestlé’s well draws from the same aquifer relied upon by about 6,000 nearby residents, and some of them are concerned.
   “We have water that’s so clean and so pure, it’s amazing. And then they take it and sell it back to us in plastic bottles,” said Hope resident Sharlene Harrison-Hinds.
Commonsense Canadian:

Documentaires à voir sur la privatisation de l’eau :

Our Water, Our Future
Cascade Locks, Oregon is heaven on earth a small town nestled in the awe-inspiring Columbia River Gorge. But when Nestlé came to town with a proposal to bottle their water, citizens launched an all-out effort to protect their most precious resource. Our Water, Our Future tells the story of these unlikely activists and their advice for communities facing water grabs around the world.

A Tale of Two Cities
A Tale of Two Cities tells the story of citizens from two very different Michigan communities picturesque, small town Evart and gritty, industrial Flint that have found their futures inextricably linked by a threat to the one thing that all life requires: water. In our third short documentary, we explore the growing threat of water privatization and what happens when government runs a critical function, like providing clean drinking water, as if it were a business.

5 Things Nestlé Doesn’t Want You To Know

How Plastic Production Pollutes Small Town (Trailer The Story of Plastic) 
Plastic pollutes at every step of the way but much of the consequences are hidden from view. We're pulling back the curtain to reveal the frontline communities being poisoned by plastic. The Story of Plastic will be released in early 2019



The One Thing Missing From Beach Cleanups
The new strategy to hold Big Plastic accountable
Every year, thousands of people get together to clean up the waste that washes onto beaches around the world – but more plastic always reappears. To break the cycle of plastic pollution, we need to do things another way. This year, we’re not just cleaning up trash – we’re bringing accountability to the companies that create it. 



The Story of Stuff (en passant, l'organisme cherche des traducteurs) 

Autrefois, les boissons gazeuses étaient offertes dans des bouteilles de verre consignables. Arrivèrent les méga formats en bouteilles de plastique – moins lourdes, moins onéreuses en transport, et surtout exemptées des coûts de la consignation (gérée par les entreprises). Plus d’argent dans les poches des industriels. Or quand nous balançons les contenants de plastique dans les bacs, la majorité se retrouve au site d’enfouissement. Même chose pour le verre non consignable – direction dépotoir. Heureusement, certaines municipalités québécoises ont installé des conteneurs pour récupérer le verre. Mais, ce n’est pas tout le monde qui veut ou peut se déplacer... Il faudrait revoir tout le processus de recyclage, en incluant la consigne des contenants en verre.

Plastique : quand les industriels paient pour culpabiliser le consommateur

Source : Mr Mondialisation | 13 septembre 2018

Faire porter la responsabilité du désastre écologique aux consommateurs et aux collectivités : voici la stratégie développée par les industriels pour ne pas avoir à se confronter avec la problématique qu’est celle du plastique. L’équipe de Cash Investigation nous dévoile dans sa dernière enquête, Plastique : la grande intox, comment des entreprises comme Coca-Cola freinent voire empêchent que l’addiction au plastique soit attaquée de manière frontale.
   Les chiffres percutants concernant les pollutions plastiques sont répétés d’année en année et pourtant rien ne change. Toutes les deux secondes, une tonne de plastique est déversée dans les mers. D’ici 2050, certains experts estiment qu’on trouvera plus de particules de plastique que de poisson dans l’ensemble des océans terrestres. Les faits sont connus, tous comme les effets dramatiques sur les populations humaines et l’environnement. Inévitablement, on s’interroge : comment expliquer que les pratiques ne changent pas? Pourquoi des décisions ne sont elles pas prises pour endiguer la problématique à la source, chez le producteur? [...]

 

Réduction du plastique et intérêts économiques ne font pas bon ménage
Depuis que le plastique est devenu une préoccupation majeure qui attire l’attention des scientifiques, des politiques et d’une part grandissante de la population, les industriels ne peuvent plus se montrer indifférents à un sujet qui le met directement en cause. En effet, une bonne partie des aliments que nous consommons au quotidien sont contenus dans des emballages plastiques. La survie même d’un modèle économique dépend de ce plastique pas cher. Soucieuse de leur image, les multinationales comme Coca-Cola ou Évian multiplient les annonces depuis quelques années afin d’affirmer leur volonté d’agir, le plus souvent en affichant des objectifs ambitieux en matière de recyclage. Ces entreprises seraient, selon le discours, en première ligne pour régler le fléau qu’est devenu le plastique. Vraiment? Ce n’est pas si simple que ça. [...]
   Tout est fait pour donner le sentiment que les choses évoluent, sans que rien ne change vraiment.
   Dans un dossier publié en mars dernier sur le site de l’Observatoire des Multinationales, l’ONG bruxelloise constate à propos du secteur de l’agro-alimentaire : «Il est bien moins coûteux et bien plus commode pour ces industriels de déplacer l’attention vers les consommateurs et la responsabilité individuelle en matière de déchets que de modifier leurs pratiques de production et d’emballage. On ne s’étonnera donc pas que l’industrie des emballages et ses clients dans le secteur de l’alimentation et de la boisson soutiennent de nombreuses campagnes de sensibilisation anti-déchets partout en Europe.» Entendez : ces campagnes «cool et sympa» sont inefficaces sur le fond!
   [...] Pas question d’imaginer un monde sans plastique pour les industriels. Et le coût important de cette gestion revient aux collectivités et aux citoyens, pas aux industriels. On ne s’étonnera pas, alors, de voir des entreprises comme Coca-Cola, Danone ou encore Haribo financer des ONG dont l’objet est d’organiser de grands évènements de ramassage de déchets dans la nature et dont le mot d’ordre consiste à pointer «l’incivilité» individuelle. Une stratégie finement étudiée pour détourner les regards vers un cul de sac. Car pendant que nous ramassons quelques déchets – ce qui reste une très bonne chose localement – ces mêmes industriels continuent d’abreuver la planète de milliards de produits plastiques. [...]

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