Intoxication langagière garantie au paradis artificiel des
campagnes électorales... Voici un exemple hilarant cité par Olivier Niquet à La soirée est encore jeune. La candidate
de la CAQ dans Champlain en Mauricie, Sonia LeBel, a déclaré : «Nous à la CAQ on est convaincus que la faune
est une richesse naturelle, euh... c’est notre patrimoine québécois. Je me
plais à dire que c’est notre Walt Disney collectif.» Hum... avec une p'tite larme pour Bambi, car selon le parti qui sera au pouvoir, notre Walt Disney collectif risque de disparaître comme par magie.
À voir (très drôle) Langue de bois – Franck Lepage – Incultures. Ce militant de l’éducation populaire
présente des spectacles, des conférences et des ateliers, notamment sur
désintoxication du langage.
«Vous
avez besoin d’une dizaine de concepts opérationnels, c’est-à-dire de mots qui
ne veulent strictement rien dire mais qui donnent l’impression de dire quelque
chose. Là, je vous ai préparé une communication avec 17 mots, c’est pour les
besoins du spectacle, c’est énorme. Vous n’avez jamais jamais besoin de ça, vous
n’êtes pas là pour faire passer le maire pour un imbécile. Lui, il utilise à
tout casser 5 mots ou 6 mots : vie associative, partenariat... Le préfet s’il
est là, il utilise deux mots : république, sécurité...»
«Just watch them» : un jour c’est non, le
lendemain c’est oui – en boucle. L’absence du PLQ, lors d’un débat sur
l’environnement à HEC Montréal le 6 septembre, pourrait signifier que
MM. Couillard et Moreau ont compris qu’il est futile de faire des promesses
quand les dés sont pipés.
Hydrocarbures
: «Il faut se garder une petite marge»
Alexandre Shields et Marco Bélair-Cirino
Le Devoir |
7 septembre 2018
Après avoir
nié pendant plusieurs mois son intention d’ouvrir la porte aux forages
pétroliers et gaziers dans les cours d’eau du Québec, le gouvernement Couillard
admet finalement que la chose sera bel et bien possible. La Coalition avenir
Québec (CAQ) se montre elle aussi favorable aux projets dans les lacs et les
rivières.
Interpellé
lors d’un arrêt de son autobus de campagne à Longueuil, jeudi, le premier
ministre Philippe Couillard n’a pas écarté la possibilité de voir des
entreprises pétrolières ou gazières effectuer des forages dans un cours d’eau «pour
des raisons spécifiques, dans des endroits spécifiques».
[...]
Le
ministre avait également publié, à la mi-août, une lettre dans Le Devoir
intitulée «Nos lacs et nos rivières ne sont pas ouverts aux pétrolières». Le
gouvernement a aussi publié, le 17 août, un communiqué coiffé d’un titre qui
stipulait ceci : «Québec dit non aux hydrocarbures en milieu hydrique».
En
théorie, cela devait marquer un virage complet dans la position du
gouvernement, qui avait décidé d’ouvrir les cours d’eau aux projets des
pétrolières et des gazières dès la première version des projets de règlements
de la Loi sur les hydrocarbures, publiée en septembre 2017.
La réglementation élaborée par le
gouvernement Couillard, et qui entrera en vigueur d’ici 15 jours, fixe
finalement des règles détaillées pour ouvrir la porte à l’exploration et
l’exploitation d’énergies fossiles dans les lacs et les rivières du Québec.
La
Coalition avenir Québec se montre elle aussi favorable à ces opérations dans
les cours d’eau. « Pour les forages conventionnels dans des cours d’eau, nous
estimons que la science a su démontrer qu’on peut atténuer les risques », a
ainsi soutenu le porte-parole de la CAQ, Ewan Sauves, jeudi, en réponse aux
questions du Devoir.
[...]
53 000 km²
couverts par les permis d’exploration
Dans un texte commun, plusieurs groupes
environnementaux ont aussi dénoncé cette porte ouverte aux forages en milieux
hydriques. La porte-parole de la Coalition Eau Secours, Alice-Anne Simard, a
rappelé que la liste des cours d’eau formellement hors d’accès pour les
entreprises pétrolières et gazières ne compte que 16 noms.
«Il est
essentiel de rappeler que le Québec possède sur son territoire près de 3,6
millions de lacs, étangs et mares, alors que les ruisseaux et les rivières se
comptent par dizaines de milliers. Protéger uniquement seize cours d’eau
navigables quant aux forages pétroliers et gaziers n’est nettement pas
suffisant pour assurer la protection de notre ressource la plus précieuse»,
a-t-elle fait valoir.
Les
permis d’exploration d’hydrocarbures couvrent plus de 53 000 km² du territoire
québécois. La carte officielle de ces permis permet de voir que les lacs et les
rivières de plusieurs régions pourraient être ciblés par les entreprises
détentrices de permis.
Article intégral :
Le Canada
loue les terres de la couronne, entre autres en Alberta, à des investisseurs
pétroliers depuis le début du 20e siècle – dote d’un mariage pour l’éternité. L’Alberta est peu à peu
devenue une vache à pétrole que les grandes pétrolières tèteront jusqu’à la
dernière goutte, entre autres Koch
Industries qui détient 294 concessions de la couronne, soit près de 2
millions d’hectares; c’est le plus grand investisseur étranger (comme par hasard
américain) en Alberta. Le Canada est néanmoins polygame – d’autres pétrolières ont mis du
cash dans le trou puant, dont plusieurs investisseurs chinois, ça s’entend. Le
Québec est sous l’emprise du même système (1).
«Quand M. Harper disait : ‘Nous ne pouvons rien faire pour réduire les
émissions de gaz parce que cela va détruire l'économie’, il élevait
l'économie au-dessus de cet air même qui nous tient en vie. C'est suicidaire!»
~ David
Suzuki, 2015
~~~
De Bangkok
à San Francisco en passant par Bruxelles, des dizaines de milliers de personnes
ont pris part à des marches samedi dans de nombreuses villes à travers le
monde, pour exiger des gouvernements qu'ils agissent enfin sérieusement contre
le dérèglement climatique, en pleine préparation de la COP 24.
Photo : Sébastien Salom Gomis, AFP. Plusieurs
personnes se sont regroupées à Nantes, dans l'ouest de la France, pour
sensibiliser la population face au dérèglement climatique.
L’incompatibilité
du capitalisme avec la vie
Lorna Salzman | Counter Currents |
Le 26 mai 2018
«Pouvez-vous penser à n'importe quel problème dans
n'importe quel domaine de l'activité humaine à n'importe quelle échelle, du
microscopique au global, dont la solution à long terme serait de nouvelles
augmentations de population, localement, nationalement ou mondialement?» ~ Al Bartlett
Al Bartlett n'est plus avec nous, mais sa sagesse
persiste. Cette citation arrive à un moment où les économistes et les
gouvernements se bousculent pour s'attaquer au fait que dans le monde civilisé
occidental, la population s'est stabilisée et est en dessous de son niveau de
remplacement dans de nombreux pays.
Pour les
gens qui ont un cerveau c'est une bonne nouvelle, le seul exemple qui existe
encore. Pour ceux qui ont une fixation sur la croissance de la production et de
la consommation, c'est inquiétant. Cela vous montre à quel point ces gens sont
ignorants et malicieux, car ils misent sur un processus qui ne peut
qu'accélérer l'effondrement total des écosystèmes et des sociétés du monde.
Les
projections d'un monde de 15 milliards de personnes en 2050 est bien sûr
totalement absurde, parce que bien avant cette date beaucoup de gens vont
mourir (contribuant ainsi par inadvertance au contrôle de la population). À
l'heure actuelle, on estime à 22 millions le nombre de réfugiés dans le monde,
ce qui est probablement une sous-estimation si l'on inclut les personnes qui
vivent au bord de la famine mais qui, pour diverses raisons, n'ont pas pu se
déplacer ailleurs. Ils mourront probablement avant de pouvoir bouger, et les
refuges pour eux continueront à diminuer.
Il est
alarmant et stupéfiant de constater, en lisant sur les économies, la
mondialisation, le libre-échange et les questions connexes, que ceux qui font
des déclarations sur la nécessité d'une croissance économique accrue, les
travailleurs et les consommateurs, n'ont pas changé d'un iota leur point de vue
ou leurs revendications. Même les blogs, les revues et les journaux les plus
progressistes et les mieux informés ne parlent que de l'inégalité économique,
de la cupidité des entreprises, du 1% des riches et de la pauvreté, on ne fait
presque JAMAIS référence aux crises mondiales du changement climatique et à la
biodiversité, encore moins aux séquelles : maladie, famine, sécheresse et effondrement
de l'agriculture (principalement en raison du manque d'eau pour l'irrigation).
Seuls les blogs comme Post Carbon et Cassandra mettent les choses au clair.
Lisez Dissent, The Nation et tous les autres – vous n’aurez pas la vérité.
On ment au public, aux citoyens du monde
entier. On nous trompe. Intentionnellement. Quiconque se donne la peine de
faire des recherches sérieuses auprès de sources crédibles le comprendra
immédiatement. La raison est simple : le capitalisme. La seule chose qui peut
sauver l'humanité, ou plutôt le monde technologique développé, est une
dévolution rapide, loin du capitalisme. Le capitalisme n'est pas compatible
avec la préservation des humains ou de la planète, pas plus que la religion ne
l'est avec la science (une autre tromperie favorite).
Le capitalisme n'est pas seulement le profit. C’est la croissance. Le capitalisme respire et vit par la croissance. Sans expansion de la production et de la consommation, le capitalisme s'effondre. Et avec de l'énergie bon marché, il croît, d'où l'opposition à une taxe sur le carbone et à des prix plus élevés qui freineraient la consommation. Il n'y a pas de marge de manœuvre. Le choix entre la vie et le capitalisme deviendra plus clair de jour en jour. L'incompatibilité deviendra évidente pour les plus sceptiques qui sifflent dans l'obscurité et espèrent une énergie renouvelable deus ex machina.
Les écrits de Richard Heinberg de l'institut Post
Carbon https://www.postcarbon.org/ et
d'Ugo Bardi du projet Cassandra http://www.cassandra-project.eu/
disent les choses telles qu’elles sont. Nous devons écouter et réveiller les
gens.
Counter
Currents
~~~
Entrevue
avec le biologiste et explorateur Jean Lemire (série 1000 jours pour la planète) à l’émission «Faites du bruit», 20h18 / 20h45 :
Lemire suggérait d’écouter intégralement l’entrevue
avec Nicolas Hulot sur France TV Info. Une sorte de panorama sur l’impuissance
des scientifiques et des écologistes face au pouvoir politique / lobbyiste. Son geste porte fruit...
~~~
Selon
Nestlé, dénoncer l’esclavage pourrait faire gonfler les prix des produits
“Nestlé,
one of the world’s largest food and drink companies, has warned proposed
legislation requiring big business to report on their efforts to combat modern
slavery could hit consumers’ hip pockets.
Companies operating in Australia with an
annual turnover of $100 million or more would be required to annually report on
the risks of modern slavery within their business and the actions they’ve taken
to address those risks under the federal government’s draft Modern Slavery Bill
2018.”
5 Things Nestlé Doesn’t Want You To
Know
~~~
(1) L’Association
pétrolière et gazière du Québec (APGQ) regroupe des entreprises privées
dont certaines n'ont pas de permis d'exploration. «Y'a du monde à messe», comme on disait au Québec dans les années 50.
Entreprises membres
les plus connues
• Junex – Place d'affaires : Québec. Source de financement : deux
ex-employés de la SOQUIP et la Caisse de dépôt et placement du Québec par
l'entremise de Gestion Sodemex. Territoire
visé : basses terres, Gaspésie, estuaire du Saint-Laurent. À noter : Junex détient près de la moitié de tous les permis émis
par le gouvernement.
• Intragaz exploration – Place d'affaires : Trois-Rivières. Source
de financement : Gaz métro et GDF (France) à titre de commandité, et la Société
québécoise d'initiatives pétrolières (SOQUIP), une filiale de la société d'État
SGF (Société générale de financement du Québec) à titre de commanditaire. Territoire visé : basses terres.
• Gastem – Place d'affaires : Montréal.
Principale source de financement : Ontario. Territoire visé : basses
terres, Gaspésie, golfe du Saint-Laurent.
• Talisman Energy – Place d'affaires : Calgary. Principale source de
financement : Computershare Trust Company of Canada (Alberta) qui contrôle
également Corridor Ressources et Questerre Energy. Territoire visé : basses
terres.
• Corridor Ressources – Place d'affaires : Calgary. Principale
source de financement :
Computershare Trust Company of Canada (Alberta). Territoire visé : estuaire du Saint-Laurent, golfe
du Saint-Laurent.
• Questerre Energy – Place d'affaires : Calgary. Principale
source de financement :
Computershare Trust Company of Canada (Alberta). Territoire visé :
basses terres.
• Pétrolympia – Place d'affaires : Montréal. Principale source de
financement : Petrolympic (Ontario), qui est détenu par des intérêts américains.
Territoire visé : basses terres, Gaspésie.
• Pétrolia – Place d'affaires : Rimouski. Principale source de financement :
Pilatus Énergie (Suisse), sous la présidence d'intérêts des Émirats arabes unis.
Territoire visé : Gaspésie, estuaire du Saint-Laurent
• Molopo – Place d'affaires : Montréal. Principale source de financement :
l'Alberta, avec des intérêts australiens et américains. Territoire visé :
basses terres, Bas-Saint-Laurent.
• Altai ressources – Place d'affaires : Toronto. Principale
source de financement : au porteur. Territoire visé : basses terres.
Entreprises
non-membres
Sky Hunter
Exploration, Alberta; Suncor Energy, Fort McMurray, Alberta (a
fusionné certaines de ses activités avec Pétro-Canada en mars 2009); Mac Oil Spa, Italie; Mundiregina ressources
Canada, Ontario; Abba Québec
ressources (appartient à Mundiregina ressources Canada.); Canadian Quantum energy corporation, Ontario et Alberta; Greencastle Ressources, Ontario; Les mines J. A. G.; Marzcorp
Oil & Gas, Ontario (avec des
investisseurs de la Gaspésie); NJ &
Exploration, Québec; Ressources
& Énergie Squatex, Québec; Ressources Vantex, Québec (entreprise liée à Ressources minières Vanstar); Softrock Minerals; Alberta Stelmine Canada, Ontario, États-Unis et Québec; Transamerican Energy, Colombie-Britannique; X-Terra
Ressources Corporation, Colombie-Britannique.
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