Pourtant il
ne s’agit pas d’une lutte à finir entre Terroristes Verts et Terroristes Bruns, le but
des revendications écologiques est simplement d’éviter l’hécatombe, le suicide
collectif – toutes espèces confondues.
L’animal
humain au cours des derniers siècles est devenu un pollueur extrême. Motivé par
la peur, la vanité, la paresse, l’appât du gain et la volonté de pouvoir, il a
eu tout le loisir d’explorer et d’expérimenter la violence engendrée par ses instincts
grégaires.
Il y a plus de 50 ans, les écologistes cherchaient
à susciter un éveil, une vision plus consciente de l’interdépendance entre les
êtres vivants, une réflexion sur les activités humaines destructrices. Fallait-il
suivre les valeurs prônées par une société excessivement matérialiste et
égocentrique?
Aujourd’hui, l’état d’urgence ne laisse plus
de place à la tergiversation. Les industries ont saccagé les forêts, les déserts,
les jungles, les océans, les régions polaires. Qu’avons-nous gagné? Devons-nous
laisser le massacre se poursuivre au nom de la croissance économique? Allons-nous
échapper au suicide collectif?
J’ai
écrit cette intro d’article en fin de semaine en pensant au documentaire Black Hole réalisé par João Dujon Pereira (2016) :
https://www.blackholemovie.com.au/synopsis
C'est le même combat
qu'au Dakota avec Keystone XL et qu'en Colombie Britannique avec Trans Mountain /
Kinder Morgan.
Ce film
retrace les 965 jours de blocus contre la mine de charbon de Maules Creek dans
le bassin de Gunnedah, en Australie, exploitée par la compagnie Whitehaven
Coal. La mine a vu le jour grâce à des manœuvres de corruption politique, en
dépit des années de protestation dénonçant la destruction de Leard State Forest
où se trouve la mine, la destruction des sites culturels autochtones de Gamilaray
et les impacts sur la santé des communautés environnantes. C’est une histoire
de résistance, de persévérance et d'activisme politique pour empêcher de
puissantes entreprises de détruire le monde naturel qui nous soutient, pour
préserver la terre, l'eau et l’air. Un documentaire choquant et triste.
Les
militants ont été battus par les agents de sécurité – alors qu’aucun d’eux n’était
armé. Ils ont été emprisonnés pour désobéissance civile et un militant des Premières
Nations a même été tué. Coupables d'être «verts».
If the activists were the bad guys why would they let
their lives be threatened by Whitehaven Coal to protect their land, water and
air?
“February the 15th marks what will be an act of ecological vandalism and economic
stupidity, smashing down the critically endangered Laird State Forest and
destroying the habitat of at least 396 species of plants and animals. The only
thing that is standing there preventing this intergenerational theft is the
community. And I really want to pay respect today and give absolute
encouragement to the people who’ve prepared to be in Maules Creek and put
themselves on the line.” ~ Christine Milne, Leader of the Australian Greens (at
the time / 2012-2015); during a Parliament session
Justin Trudeau et son pipeline
Ça fait
des décennies que les scientifiques, les biologistes et les écologistes expliquent
en long et en large pourquoi il faut freiner la production d’énergies fossiles. Des drapeaux rouges, il y en a des tonnes. Mais le
message ne passe pas.
Le
concours de promesses électorales va bon train, alors il me fait énormément
plaisir de reproduire ce cri d’alarme :
«Le plus grand défi de l’histoire de
l’humanité» : l’appel de 200 personnalités pour sauver la planète
LE MONDE
| 03.09.2018 à 06h43 • Mis à jour le 03.09.2018 à 18h07 | Par Collectif
D’Alain
Delon à Patti Smith, tous ont répondu à l’appel de Juliette Binoche et de
l’astrophysicien Aurélien Barrau pour une action politique «ferme et immédiate»
face au changement climatique.
Tribune.
Quelques jours après la démission de Nicolas Hulot, nous lançons cet appel : face au plus grand défi de l’histoire de
l’humanité, le pouvoir politique doit agir fermement et immédiatement. Il
est temps d’être sérieux.
Nous
vivons un cataclysme planétaire. Réchauffement climatique, diminution drastique
des espaces de vie, effondrement de la biodiversité, pollution profonde des
sols, de l’eau et de l’air, déforestation rapide : tous les indicateurs sont
alarmants. Au rythme actuel, dans quelques décennies, il ne restera presque
plus rien. Les humains et la plupart des espèces vivantes sont en situation
critique.
Pas trop tard pour éviter le pire
Il est
trop tard pour que rien ne se soit passé : l’effondrement est en cours. La
sixième extinction massive se déroule à une vitesse sans précédent. Mais il
n’est pas trop tard pour éviter le pire.
Nous considérons donc que toute action
politique qui ne ferait pas de la lutte contre ce cataclysme sa priorité
concrète, annoncée et assumée, ne serait plus crédible.
Nous considérons qu’un gouvernement qui ne
ferait pas du sauvetage de ce qui peut encore l’être son objectif premier et
revendiqué ne saurait être pris au sérieux.
Nous
proposons le choix du politique – loin des lobbys – et des mesures
potentiellement impopulaires qui en résulteront.
C’est une
question de survie. Elle ne peut, par essence, pas être considérée comme
secondaire.
De très nombreux autres combats sont
légitimes. Mais si celui-ci est perdu, aucun ne pourra plus être mené.
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