20 septembre 2018

Vous désirez un changement radical?

Regardez autour de vous : le changement est déjà arrivé! L’absence de vision à moyen et long terme des décideurs politiques et de leurs économistes (analphabètes en environnement) nous enfonce chaque jour un peu plus dans un gouffre collectif (1) – une espèce de doline géante (sinkhole).

I’m still looking for a permanent end to global insanity.

Doline, Guatemala City, 2007. Un autre incident du genre s'est produit en 2010. 

Doline... dans ta maison! 

Alors, déterminer si les immigrants sont des êtres humains ou juste de la main-d’œuvre, si l’éducation sera gratuite, si la classe moyenne sera prospère, si les pauvres mangeront encore du baloney au salaire minimum *, si les voitures électriques réduiront le nombre de véhicules à passager unique (le conducteur!), si le pétrole restera la principale ressource d’énergie jusqu’en 2050, etc. – toutes ces préoccupations sont périmées. Il aurait fallu y voir avant hier.
 
* Philippe Couillard pense qu’on peut nourrir une famille (un adulte et deux adolescents) avec 75 $ par semaine. «Par contre, les menus ne seront pas très variés et on sera pas mal sur le végétal», a-t-il dit jeudi à la station de radio Énergie. Pas question de gâteries à la crèmerie du coin... 
   Le propre du chirurgien est de saucissonner des patients, on peut bien sûr appliquer la méthode aux budgets...
   La vérif ICI Radio-Canada Nouvelles
   Par Thomas Gerbet, avec Vincent Maisonneuve et Gabrielle Proulx
   Vérification faite, non seulement ces repas ne seraient pas du tout nutritifs, mais il serait même impossible de maintenir cette alimentation à long terme, selon des nutritionnistes.
   Pour nourrir deux adolescents et un adulte avec 75 $ par semaine, il faudrait donc prévoir 1,19 $ par repas et par personne.
   «Non, ce n'est pas réaliste», souligne Catherine Labelle, nutritionniste au Dispensaire diététique de Montréal. Son organisme estime que le coût minimal d'un régime nutritif est de 8,34 $ par membre de la famille par jour, donc autour de 181 $ par semaine, si on extrapole à trois personnes. Cela inclut seulement les produits de base et il faudrait tout cuisiner.

Photo : Radio-Canada/Regis Peugnet. Philippe Couillard savoure une crème glacée durant la campagne électorale. 

Selon les données du Dispensaire, un budget de 75 $ par semaine ne permet plus de nourrir une famille de trois depuis les années 1980.
   «On n'est plus en 1975. Ça n'a aucun sens. Ce n'est pas viable du tout.» Stéphanie Côté, nutritionniste
   Selon le rapport canadien sur les prix alimentaires à la consommation, une famille québécoise de deux adultes et deux adolescents dépensait en moyenne 225 $ par semaine pour se nourrir en 2017, donc environ 169 $ pour trois personnes.
   «À 75 $ par semaine, c'est impossible», confirme Sylvain Charlebois, professeur en distribution et politiques agroalimentaires à l'Université Dalhousie, à Halifax.

Possible en mettant de côté l'équilibre alimentaire?
En fait, cette famille ne pourrait pas se permettre d'acheter des fruits et des légumes frais. Il n'y aurait pas non plus de fromage, de viande ou de poisson dans son alimentation, presque uniquement des légumineuses.
   La nutritionniste Stéphanie Côté estime que pour y arriver «il faudrait des aliments extrêmement répétitifs». Elle pense à un repas constitué de pâtes alimentaires, de haricots noirs et de maïs. «Ce n'est certainement pas soutenable à long terme, selon elle. Il y a très peu d'aliments qui permettent de nourrir une famille avec environ 3 $ par repas. C'est utopique, même pas pensable.»
   Une famille pourrait toutefois subvenir à ses besoins en utilisant les banques alimentaires. Plus de 400 000 personnes les fréquentent au Québec, dont 150 000 enfants.


Bref un autre débat des chefs ce soir à TVA – et comme dit la Capitaine Marleau «j’ai soif, y’a l’mensonge qui m’empêche d’avaler».

Mieux à faire : regarder une autre belle histoire de corruption politico-économique :
    
Opération M. Chen : La face cachée des visas dorés québécois

Enquête | 20 septembre à 21h00 sur ICI Radio-Canada Télé ou sur tou.tv après la diffusion. 

Le programme des immigrants investisseurs du Québec, qui permet d’obtenir la résidence permanente en échange d’un prêt sans intérêt, a la cote parmi les riches, principalement originaires d’Asie. Entre les pressions auprès de fonctionnaires pour en accepter le plus possible, le laxisme de consultants et d’avocats en immigration et l’embellissement des retombées réelles par Investissement Québec (2), ce programme de visas dorés connaît plusieurs zones d’ombre. Enquête a accompagné en caméra cachée un millionnaire fictif M. Chen dans ses démarches pour obtenir une résidence permanente pour le Québec et révèle la face cachée des visas dorés.


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(1) Changements climatiques : est-il trop tard?
Médium large ICI Radio-Canada Première | Le 20 septembre 2018

Les efforts des gouvernements pour réduire la portée des changements climatiques sont insuffisants et il est clair que la limite de 2 degrés de réchauffement fixée par l'Accord de Paris ne sera pas respectée. Normand Mousseau (physicien), Catherine Potvin (biologiste et écologiste forestière), Alain Bourque (climatologue et directeur d’Ouranos), et Claude Villeneuve (biologiste, auteur de Est-il trop tard?) blâment la classe politique d'avoir écarté les scientifiques de l'administration publique.

Audiofil :

En complément

Creuser jusqu'où?
Extractivisme et limites à la croissance
Éditions Écosociété, 2015

Sous la direction de Yves-Marie Abraham, David Murray  

Avec des textes de collectif ALDEAH, Charles Beaudoin-Jobin, Philippe Bihouix, Laura Handal Carvantes, Denis Delestrac, Ariane Gobeil, Alain Gras, Martin Hébert, Normand Mousseau, Manuela Lavinas Picq, Éric Pineault, Bertrand Schepper-Valiquette, Nicolas Sersiron

Partout, l'heure est à l’intensification de l’exploitation industrielle des «ressources naturelles». Forêts, eau douce, minerais, sable, rivières, faune sauvage, gaz de schiste, pétrole, terres fertiles, paysages grandioses : tout y passe! La justification de ces efforts est partout la même : cette exploitation est un facteur de croissance essentiel dont il serait fou de ne pas profiter alors que les emplois manquent et que les États sont endettés. C’est le choix de l’extractivisme. Si ce phénomène suscite des débats, ceux-ci ne portent généralement que sur les conditions de l’exploitation de ces richesses : qui va vraiment profiter de ces ressources? Comment ne pas faire trop de dégâts en les mettant à profit ? Est-ce le bon moment de les exploiter?
   Et si, au lieu de se préoccuper de la bonne façon de partager ce «gâteau» (sans trop salir la nappe), on s’interrogeait plutôt sur  la pertinence même de le consommer? Avons-nous vraiment besoin d’harnacher de nouvelles rivières, d’exploiter toujours plus de gisements de pétrole et de minerais, d’ouvrir de nouveaux territoires aux touristes, d’intensifier les cultures et l’élevage animal? Ne s’agit-il pas d’une fuite en avant, sur un chemin qui ne mène nulle part, sinon à la destruction pure et simple de notre habitat terrestre et de nos sociétés? Ne pourrions-nous pas vivre aussi bien, voire mieux, sans pratiquer ce type d’exploitation? Si oui, à quelles conditions?
   Les auteur.e.s s’attaquent à ces questions difficiles en dénonçant la logique de l’extractivisme avant d’en souligner les principales limites physiques. Les effets destructeurs et irréversibles du processus économique sur les ressources naturelles dites «non renouvelables» (énergies fossiles, minerais, etc.) étant déjà à l’œuvre, les auteur.e.s s’attellent à décrire les alternatives possibles à ce «modèle de développement» : low-tech, transition énergétique, résistance autochtone et philosophie du buen vivir... Ils nous invitent à changer de paradigme pour penser les pistes d’actions nécessaires dans un futur post-extractiviste. Car à force de creuser, nous arrivons bel et bien aux limites de notre unique planète.

Yves-Marie Abraham est professeur à HEC Montréal, où il enseigne la sociologie de l’entreprise et mène des recherches en sociologie de l’économie.
Historien de formation, David Murray est éditeur aux Éditions Écosociété et gravite depuis plusieurs années autour des milieux de la décroissance.


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(2) Investissement Québec a pour mission de stimuler la croissance et de favoriser la prospérité économique du Québec. Pour mener à bien son mandat de prospection internationale, notre organisation compte 12 bureaux internationaux, situés en Europe, en Asie et dans les Amériques. (Source : Investissement Québec)

Parmi les incitatifs pour vendre les ressources du Québec aux investisseurs étrangers : 

Le Québec se classe avantageusement en ce qui concerne les coûts d'exploitation.
Un taux d'imposition concurrentiel : le taux d'imposition de 26,8 % appliqué au Québec est l'un des plus faibles en Amérique du Nord.
Une énergie propre, renouvelable et offerte à un tarif avantageux : le Québec, qui est considéré comme le plus important producteur d'hydroélectricité en Amérique du Nord, est en mesure d'offrir une énergie fiable à des tarifs parmi les plus bas et les plus stables du monde.
Une main-d'œuvre qualifiée et abordable : les coûts de main-d'œuvre sont très concurrentiels grâce à un important bassin de travailleurs qualifiés.
Au Québec, on trouve de l'eau douce de bonne qualité en abondance. Il est ainsi moins coûteux de la traiter pour la rendre potable. C'est ce qui explique le prix peu élevé de l'eau comparativement à la plupart des pays du monde.


Un énorme potentiel minier
Le Québec, c'est un vaste territoire de 1,7 million de km², dont seulement 1 % est exploité et 5 % fait l'objet d'un titre minier. Avec son environnement d'affaires favorable et son potentiel immense, le Québec est un endroit rêvé pour l'exploitation minière.
Reconnu pour son énorme potentiel minéral, le Québec est particulièrement attrayant pour l’exploration et l’exploitation des ressources, et son environnement d’affaires est très favorable aux investissements miniers.
Au total, 23 mines et plus de 350 établissements d’exploitation de substances minérales de surface sont en activité au Québec, et la valeur des expéditions minières a atteint 7,7 G$ en 2015. Les principales substances exploitées sont l’or et l’argent, le fer, le nickel, l’ilménite (titane), le zinc et la pierre de toute sorte.
En 2015, près de 200 sociétés minières ont mené plus de 600 projets d’exploration et de mise en valeur.
Le Québec est l’un des rares producteurs de niobium, de dioxyde de titane, de cobalt et de platine au monde. Il est également le premier producteur de concentré de fer et de zinc et le deuxième producteur d’or au Canada. Son sous-sol renferme également un potentiel important de substances comme le graphite, le lithium, le diamant, les terres rares et le tantale.

Photo : © Edward Burtynsky. Résidus toxiques de nickel, Sudbury, Ontario.

Le Plan Nord
Lancé en 2011, le Plan Nord est un vaste projet qui couvre une étendue de 1,2 million de km² et qui désenclave un territoire renfermant des richesses fabuleuses. Il vise le développement durable et intégré du potentiel économique du territoire, notamment dans le secteur minier, dans le plus grand respect des Premières Nations et des communautés locales.
   Le Québec occupe le 6e rang parmi les endroits les plus propices aux investissements miniers dans le monde, selon le classement 2016 de l’Institut Fraser.
   Seulement 5 % du vaste territoire du Québec fait l'objet de droits d'exploration.
   Le processus d'obtention des titres miniers est ultrasimple : il peut se faire par Internet ou par jalonnement sur le terrain.
   Au Québec, le taux d'imposition combiné des sociétés s'établit à 26,8 %, soit l'un des plus bas en Amérique du Nord. Un impôt minimal, calculé selon la quantité extraite de minerai ou le profit annuel de la société minière, est également perçu.
   Le Québec se distingue par des incitatifs fiscaux concurrentiels destinés spécifiquement aux producteurs miniers. Il offre des crédits d'impôt remboursables, des déductions et des allocations qui, cumulativement, en font un environnement d’affaires des plus avantageux.

Infrastructures électriques
Le Québec est le quatrième producteur mondial d’hydroélectricité. Cette source d’énergie renouvelable est offerte à un tarif concurrentiel par un réseau de distribution fiable sur une grande partie de son territoire. Une augmentation des capacités de production est déjà prévue pour répondre à la demande des nouveaux projets de développement minier.
   Le Québec compte plusieurs ports en eau profonde, dont celui de Sept-Îles, le plus important port minéralier d’Amérique du Nord, qui dispose d’un lien ferroviaire avec la Fosse du Labrador.

Désenclaver le Grand Nord
Dans le cadre du Plan Nord, le gouvernement prévoit investir en priorité dans le développement d’un système de transport intégré. Ce dernier permettra de désenclaver le territoire du Grand Nord et de desservir les projets au plus grand potentiel de développement économique, soit les projets énergétiques et miniers.



Enfin, écoutez ce prospecteur minier sans scrupules : comment saccager un territoire tout azimut.

Industrie minière : le Québec tire son épingle du jeu, selon le géologue Jean-Marc Lulin
«Les géologues, les géophysiciens et les foreurs québécois ont acquis une expertise qui est mondialement reconnue et qui est très facilement exportable», dit Jean-Marc Lulin, président et chef de la direction de la compagnie minière canadienne Azimut Exploration, au micro de Michel Lacombe. D'origine française, le géologue, qui compte plus de 30 ans d'expérience en Amérique du Nord, en Afrique et en Europe, ne tarit pas d'éloges envers le secteur minier de la Belle Province.

Vidéo publiée le samedi 7 juillet 2018

Citation du jour

If you have the source, you have the resource;
If you have the resource, you’ll have the power;
If you have the power, you’ll have the money;
When you have the money, you’ll have the people.
This is a circle.

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