Toutes nos
formations politiques affirment représenter «le»
changement. Oui, «faisons du neuf
avec du vieux»! Ainsi entendons-nous des tonnes de promesses emballées sous
vide et réchauffées au four à micro ondes.
Où nous
mènera la prochaine cohorte au pouvoir?
Qu'est-ce que la proportionnelle mixte?
Le PLQ
est le seul à s'opposer à la refonte du mode de scrutin.
«C'est encore nous,
dans les régions, qui allons passer à la casserole.» ~ Philippe Couillard, chef
du PLQ
Les
Québécois votent actuellement pour le candidat d'un parti dans une
circonscription, et le parti qui réussit à faire élire le plus de députés est
appelé à former le gouvernement.
Avec un mode de scrutin mixte, le projet
envisagé par les trois autres partis, les électeurs voteraient toujours pour un
député dans leur circonscription, mais il y aurait également des candidats
proposés par les partis sur des listes régionales, élus en fonction du
pourcentage des votes obtenu par chacune des formations.
Un autre chef de parti avait promis que les
élections fédérales de 2015 seraient les dernières sous ce mode de scrutin :
Justin Trudeau. Le gouvernement Trudeau avait toutefois renoncé à l'idée, ce
qui a suscité la colère de plusieurs électeurs.
(Source :
ICI Radio-Canada Info)
Il n’y a
malheureusement pas de candidats du Parti vert dans toutes les
circonscriptions. Et, le Parti Nul n’a pas eu le temps d’inscrire des
candidats. Si la réforme du scrutin n’a pas lieu, nous verrons encore les
mêmes têtes sur les poteaux dans quatre ans. Mais, peut-être que la Parti
nul réussira à présenter plusieurs députés – ce qui serait une option par défaut des plus
respectables.
Mission du Parti nul
La
démocratie, au Québec comme dans plusieurs pays occidentaux, est en perte de
légitimité, au point où de plus en plus de citoyens jugent inutile d’exercer
leur droit de vote. Il y a là un grave problème qui demande toute notre
attention.
Pourquoi un Parti nul? Parce que l’électeur
ne dispose d’aucun moyen d’exprimer son vote de manière à signifier sans
équivoque son insatisfaction à l’égard des partis politiques, du système
électoral ou des institutions politiques en général. D’une part, l’abstention
consiste à ne pas se prévaloir de son droit de vote, ce qui, même lorsqu’il
s’agit d’un geste de protestation volontaire et réfléchi, risque toujours
d’être interprété comme un simple désengagement politique ou, pire encore,
comme un acquiescement tacite à la situation sociale et politique actuelle.
D’autre part, le bulletin de vote délibérément annulé sera assimilé à la
catégorie des «votes rejetés», non considérés dans le résultat de l’élection.
On comprend donc la nécessité de mettre en
place un medium d’expression de l’insatisfaction citoyenne efficace qui ne
trahisse pas l’opinion authentique de l’électeur. C’est précisément cette
faille démocratique que le Parti nul se donne comme mandat de corriger. Pour
que l’insatisfaction populaire puisse être prise en compte de façon
significative dans les résultats électoraux, le Parti nul propose de présenter
un candidat nul dans chaque circonscription électorale. Ainsi, une case «Parti
nul», symbolisant l’annulation du vote, apparaîtra sur chaque bulletin de vote,
permettant aux électeurs désireux d’exprimer leur insatisfaction d’être
réellement considérés dans le résultat de l’élection.
Le Parti nul existe pour mettre au jour un
malaise démocratique dont il faut selon nous tenir compte. Nous croyons que
cette insatisfaction est significative et qu’elle mérite d’être exposée
puisqu’elle est la manifestation du fossé qui sépare la classe politique, qui
exerce dans les faits le pouvoir, et la volonté du peuple, qui est sensé, dans
une démocratie, exercer ce pouvoir. Reconnaître collectivement l’existence de
ce malaise démocratique, notamment par la comptabilisation des votes annulés,
n’est qu’une des étapes qui peut nous mener vers l’instauration d’une véritable
démocratie.
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Prenons
donc un moment pour réfléchir à tous nos défis individuels, collectifs et planétaires, à la lumière de cet article.
[Les
passages en bold sont de mon initiative.]
Parlons du changement
Patrick Estrade (psychologue, écrivain)
J’adore
parler du changement. J’en parle dans tous mes livres. J’adore parler du
changement, dis-je, parce dans le mot changement, j’entends : transformation,
évolution, mûrissement, grandissement, bref tous ces mots qui indiquent qu’une
personne est vivante, qu’elle vit dans un monde bien vivant lui aussi. J’aime
le changement car j’aime le nouveau. Le nouveau, c’est ce qui n’est pas encore
là, mais qui pourrait – ou qui pourra – bientôt arriver. Le nouveau, c’est
comme un voyage, comme une aventure. Le nouveau, c’est la vie
Changer ou ne pas changer telle n’est pas la
question
À la base
de toute nécessité de changement, il y a une «crise». Ce mot vient du grec
«krisis». Attention : Krisis, ce n’est pas la galère, la catastrophe. Krisis
signifie : en examen. Et, par extension, ce sera le jugement, le choix, la
décision. On est en crise, donc tant mieux, il va falloir s’arrêter pour
réfléchir et faire le point. On est en crise? Tant mieux, c’est que quelque
chose doit changer, qui va nous conduire à adopter une autre attitude ou un
autre regard sur les choses ou sur la vie.
Les deux besoins fondamentaux
Pour ma
part, j’en distingue deux : un chez la femme, un chez l’homme. Bon, ne me
faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Je ne suis pas en train de prétendre
que les besoins humains se réduiraient à ces deux seules questions. Je dis
juste que si l’homme et la femme vivant en couple conjugal comme le disait si
élégamment Marguerite Yourcenar, pouvaient reconnaître ce besoin respectif, un
grand pas serait fait dans leur compréhension réciproque et dans leur respect
mutuel, seuls ferments véritables de l’amour.
Pour
définir la crise, je n’ai jamais trouvé de meilleure définition que celle d’Antonio
Gramsci : «La crise, c’est quand le
vieux ne veut pas mourir et que le neuf ne peut pas naître». Là est le
noeud gordien du changement. Si celui-ci nous paraît si difficile, c’est parce
que nous essayons toujours de remettre
au plus tard possible le moment où il nous faudra effectivement faire mourir
l’ancien pour que le nouveau puisse naître, pensant naïvement que tant que nous
n’agirons pas, rien ne se passera. Or,
ne rien faire a un nom, c’est s’abstenir. C’est donc une action, et elle a des
conséquences.
Le changement, c’est troquer hier pour
demain
Par
conséquent, le vrai problème n’est pas de savoir si je peux m’abstenir de
changer mais de savoir que, que je m’abstienne ou non de changer, les deux
auront des conséquences. Si j’opte pour changer de mon plein gré, je pourrai
choisir mon moment, mes modalités et surtout, développer mes efforts de
changement au rythme qui me convient de façon à en garder la maîtrise. À
l’opposé, si j’attends que la vie m’y
contraigne, cela se fera généralement dans les pires circonstances et dans un
moment où je n’aurai pas le choix des modalités. Mon obligation de changement
se fera dans une telle urgence qu’il y a fort à parier que je le vivrai très
mal et qu’il me déstabilisera, chose que, précisément je voulais éviter en
reculant le moment de changer. C’est ainsi que nombre d’entre nous se
cantonnent dans des positions masochistes et frileuses, perpétuant au quotidien
des mondes de frustrations et de perspectives gâchées juste parce qu’ils n’ont
pas vu – ou pas su voir – les perspectives que pouvait contenir la crise qu’ils
traversaient.
Le changement est une épreuve, mais ce n’est
pas une plaie.
Plus nous
inscrirons notre vie dans une perspective d’évolution, moins nous aurons à le
redouter. Et de même, plus nous irons de notre plein gré vers lui,
l’accueillant comme une vitale nécessité, moins nous nous sentirons frappé par
ce que nous croyons être le destin.
Lorsque nous nous angoissons à l’idée de
changer quelque chose dans notre vie, nous devrions nous arrêter un moment sur
cette angoisse et nous demander si c’est réellement le changement que nous
redoutons, ou si ce ne serait pas plutôt la perte de quelques «fantômes» du
passé ou de quelques privilèges que la vie nous a consentis plus longtemps
qu’elle ne l’aurait dû. En
analysant avec un autre oeil ces situations, peut-être nous apercevrons-nous
que ce que nous considérions comme des «avantages acquis» n’en étaient plus
depuis longtemps, mais étaient devenus de bien mauvais compagnons de vie
entravant la route d’un épanouissement bien plus prometteur. Alors, cette crise
existentielle qu’est le changement deviendra pour nous une porte qui pourra
s’ouvrir vers un autre avenir.
Copyright
© Francis mise à jour du 01 Juin 2017
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«Il ne faut jamais se tromper de vie. Il n’y
a pas de marche arrière.»
~
Jean-Paul Dubois (La succession,
2016)
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En complément
Je crois
que ce livre peut être utile à tous, alors que les agressions physiques,
verbales, et les misérables trolls du web, sont monnaie courante...
Être soi
Et ne plus se faire tondre la laine sur le dos
Et ne plus se faire tondre la laine sur le dos
Patrick
Estrade
Éditions
Robert Laffont – Collection Réponses (2017)
Pourquoi
est-on vulnérable? Comment se laisse-t-on fragiliser?
Comment
reconquérir son territoire et son identité?
Dans une
société de plus en plus dure et concurrentielle, chacun d’entre nous est soumis
quotidiennement à des rapports de force et à des luttes de territoires. Quand
certains sortent magistralement leur épingle du jeu, d’autres peinent à
s’affirmer et à prendre leur place, malgré des efforts jugés démesurés. Pour
eux, bien sûr, «l’enfer, c’est les autres».
Or,
pour Patrick Estrade, l’humanité ne se partage pas entre d’un côté «les
écraseurs», et «les écrasés» de l’autre. Force est de constater, au contraire,
que les premiers ne sont forts que dans la mesure où les seconds acceptent
d’être faibles et de leur concéder du terrain. En raison d’une éducation trop
stricte, de traumatismes ou d’accidents de parcours, on peut laisser la loi des
autres s’imposer et sombrer dans la culpabilité, la frustration et l’autodénigrement.
Pour échapper à ce cercle vicieux, Patrick Estrade nous guide pas à pas dans un
nécessaire travail de recentrage sur soi émotionnel, relationnel et
intentionnel. Grâce à des analyses de cas, des outils faciles à utiliser et des
exercices pratiques, il nous aide à déjouer les stratégies invasives et les
mécanismes psychologiques invalidants, de façon à trouver un terrain sur lequel
jouer enfin à égalité avec les autres. Et donner le meilleur de soi-même!
Extraits disponibles :
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