–
Anytime, Tony!
Pourquoi perdre notre temps avec des élections? Pourquoi
prendre des détours alors qu’il suffirait de confier officiellement la «gestion» de l’État au crime organisé
international. Plus de fonctionnaires pour ceux qui veulent les éliminer. On
s’épargnerait aussi les sempiternelles négociations commerciales
internationales (ALENA & Cie).
À part
quelques exceptions, on n’entend pas les clans du crime organisé déblatérer
contre leurs adversaires à la radio et à la télé. Non, ils règlent leurs
comptes en famille à la mitraille et utilisent l’aide médicale à mourir pour
les procureurs qui enquêtent sur leurs activités. Le crime organisé administre
déjà avec grand succès des domaines socioéconomiques lucratifs – drogue,
prostitution, restauration (contrats de protection), armes, construction,
matériaux, centres commerciaux, génie-conseils, gestion des déchets, etc., mais,
il gère aussi les déchets toxiques/nucléaires.
Ce billet traîne depuis une semaine dans mes
dossiers – je publie ou pas? Le voici, avec quelques mises à jour. À commencer par cette nouvelle; je souhaite
sincèrement bonne chance à M. Labeaume (selon un ex-policier, le Monsieur n’a
pas la réputation de régler les problèmes à l’amiable) :
Le maire de
Québec invite la mafia «à sacrer son camp»
Le maire de Québec ne veut pas de la mafia à
Québec. Il invite Francisco Del Bolso à «faire ses valises et à décamper».
Le
message est clair pour Del Bolso, un proche de l’ex-parrain Vito Rizzuto, qui
habite depuis le printemps dans la région de Québec. «On ne veut pas le voir à
Québec. On ne veut pas de mafieux. S’il a fait ça pendant des années à
Montréal, il s’est trompé de ville. On ne veut plus le voir ici», a spécifié
Régis Labeaume.
Le maire
de Québec souligne qu’il s’agit d’un seul individu pour l’instant et que «la
police de Québec est sur son cas». Il encourage les éventuelles victimes à ne
pas céder et à contacter la police.
«Je veux
dire à tous ceux qui pourraient être victimes de tentative d’extorsion
d’appeler vivement la police, elle va les protéger. Qu’ils aient le courage de
le faire, qu’ils n’acceptent aucune tentative
d’extorsion ou de corruption», a affirmé le maire.
Del Bolso
est soupçonné d’avoir voulu extorquer des
propriétaires de pizzeria comme l’a révélé le bureau d’enquête du Journal
de Québec.
– Céline
Fabriès | Le Soleil | 13 septembre 2018
Journal de Montréal, le 6 juin 2018 – La proximité entre une organisatrice du
Parti libéral du Canada, qui a démissionné mercredi, et un proche de la mafia contribuera au cynisme de la population
envers la classe politique, se désolent des élus fédéraux de tous les partis. Karine Desjardins a quitté
l’organisation du Parti libéral du Canada (PLC) dans Belœil-Chambly peu après
que notre Bureau d’enquête ait révélé ses liens d’affaires avec un proche du
crime organisé. Elle était aussi candidate pour Justin Trudeau en 2015 dans
cette circonscription de la Montérégie.
La Presse, le 12 septembre 2018 – Deux procureures attitrées aux procédures
d'Objection, la plus importante
enquête anti-motards en 10 ans au Québec, se sont fait voler chez elles, le
même jour, la semaine dernière, des documents policiers et judiciaires liés au
dossier. Pour les autorités, ces introductions par effraction sont d'autant
plus préoccupantes que les deux victimes font partie du Bureau de la grande
criminalité et des affaires spéciales du Directeur des poursuites criminelles
et pénales (DPCP), et que le ou les malfaiteurs n'ont subtilisé que les
documents, et rien d'autre.
On pourrait énumérer des cas jusqu’à la nausée, et comme on le voit, mon introduction n’est
pas exagérée. La Commission Charbonneau avait à peine gratté la surface du
problème de corruption entre le pouvoir politique et le crime organisé au
Québec. Celui-ci persiste, entre autres à cause d’un système de justice
inopérant, pour ne pas dire impuissant. (Sans surprise, aucun candidat ne
propose une réforme drastique du système de justice.)
Aide-mémoire :
«Cinq témoins entendus pendant la commission Charbonneau – l'ex-ministre libérale Nathalie
Normandeau, son ex-chef de cabinet, Bruno Lortie, deux ex-vice-présidents de la
firme de génie-conseil Roche, Marc-Yvan Côté et France Michaud, et
l'ex-responsable du bureau de circonscription de Pauline Marois, Ernest Murray – doivent répondre à des accusations
de complot, de corruption, de fraude et d'abus de confiance. Selon le mandat
d’arrestation de l'UPAC, ces cinq personnes, ainsi que Mario Martel,
ex-président de Roche, et François Roussy, ex-maire de Gaspé et ancien attaché
du député péquiste Gaétan Lelièvre, ont comploté ‘dans le but de commettre un acte criminel, soit : corruption d'un
membre d'une législature, fraude envers le gouvernement et souscription à une
caisse électorale pour l'obtention ou la rétention d'un contrat, abus de
confiance et fraude’.»
(Commission Charbonneau : un an après où en
sont les procès? Par François Messier, ICI Radio-Canada Info, le 23 novembre
2016)
Le débat des chefs – On sait que nos représentants politiques
souffrent de grave myopie environnementale, de sorte qu’ils se concentrent sur
des projets accessibles à leur courte vue : des couches recyclables en
CHSLD; des autobus électriques nolisés pour rediriger les patients des urgences
vers l’Oratoire Saint-Joseph (des miracles, ça arrive!); des hochets
électroniques pour bébés (à 4 ans, ils seront habitués à l’intelligence
artificielle qui remplacera les profs), des boîtes à lunch santé (?!) aux écoliers;
350 $ par année aux «aînés pauvres» (qui reçoivent entre 15000 $ et
19000 $ par an, incl. le supplément de revenu garanti); plus de jobs à 40 $ et
50$ de l’heure (dans quel domaine?); de l’argent de poche pour les familles,
etc.
Les
partis indépendantistes PQ et QS n’obtiendront sans doute pas le pouvoir,
malgré leur bonne volonté face aux enjeux environnementaux. De sorte que les
Québécois voteront pour l’un des deux jumeaux : PLQ et CAQ. Ces deux néo-capitalistes
ne proposent pas de réformes en agrobusiness, en appropriation des terres ni en
exploitation pétrolière, gazière et forestière. Pas plus qu’ils ne parlent de
la pollution du fleuve Saint-Laurent avec son trafic de cargos pétroliers qui
va augmenter. Les espèces menacées? C’pas de leurs affaires. M. Couillard
disait que son gouvernement avait mis la barre haute et qu’il n’y aurait pas
d’exploration à proximité des lacs et des rivières, mais son ministre de l’Environnement,
Pierre Moreau, a récemment affirmé le contraire. «Ça prend des entreprises
intéressées à investir au Québec si on veut maintenir nos programmes
gouvernementaux.» (Philippe Couillard, lors du débat) Voilà. Ça fait longtemps que le Québec
appartient à des investisseurs étrangers, tout comme le Canada d’ailleurs.
À lire : La vérif https://ici.radio-canada.ca/sujet/la-verif
À voir/écouter : Rad, le laboratoire de journalisme
de R.-C.
Immigration
: la question déterminante de l'élection?
Par Olivier Arbour-Masse, 12 sept. 2018
Philippe Couillard essaie de faire de
l'immigration la question centrale de la campagne électorale. En quoi les
positions des principaux partis sont-elles différentes sur cette question? Et
sur le thème de l'environnement, quel parti obtient la meilleure note?
Bien-être
animal : terrain glissant pour les partis?
Par Mathieu Papillon, 13 sept. 2018
La SPCA a questionné cinq partis politiques sur
leurs engagements en matière de bien-être animal. Et ils n'ont pas obtenu
autant de réponses qu'ils l'auraient souhaité. S'agit-il d'un terrain glissant
pour les partis?
Le PLQ n’a pas répondu au questionnaire, et M.
Couillard a rassuré les cowboys lors d’un point de presse en déclarant qu’il y
aurait toujours des rodéos à St-Tite.
Vous aimez votre porc du Québec? Bon appétit. L’industrie porcine québécoise ne fait pas mieux que les usines américaines.
The FBI’s
Hunt for Two Missing Piglets reveals The Federal
Cover-Up of Barbaric Factory Farms
Glenn
Greenwald | The Intercept | October 7 2017
DxE photograph depicting piglets huddled up against their mothers at Smithfield-owned Circle Four Farm in Utah. DxE says the piglets were sick or starving.
Photo: Wayne Hsiung / DxE
FBI raids animal sanctuaries. Under normal circumstances, a large
industrial farming company such as Smithfield Foods would never notice that two
sick piglets of the millions it breeds and then slaughters were missing. Nor
would they care: A sick and dying piglet has no commercial value to them. Yet
the rescue of these two particular piglets has literally become a federal case – by all appearances, a matter of
great importance to the Department of Justice. On the last day of August, a
six-car armada of FBI agents in bulletproof vests, armed with search warrants,
descended upon two small shelters for abandoned farm animals: Ching Farm Rescue
in Riverton, Utah, and Luvin Arms in Erie, Colorado. [...]
In general, the core moral and philosophical
question at the heart of animal rights activism is now being seriously debated:
Namely, what gives humans the right or justification to abuse, exploit, and
torture non-human species? If there comes a day when some other species
(broadly defined) – such as machines – surpass humans in intellect and cognitive complexity, will they have a
valid moral claim to treat humans as commodities whose suffering and death can
be assigned no value?
The irreconcilable contradiction of
lavishing love and protection on dogs and cats, while torturing and
slaughtering farm animals capable of a deep emotional life and great suffering,
is becoming increasingly apparent.
https://theintercept.com/2017/10/05/factory-farms-fbi-missing-piglets-animal-rights-glenn-greenwald/
Non, je ne me suis éloignée du sujet : la production industrielle d’animaux
pour la consommation de viande fait partie des pires enjeux environnementaux, à
la grandeur de la planète. On se moque encore des végétariens, mais si les gens
savaient ce qu’ils mangent, je pense qu’ils feraient le virage. (Voyez les
libellés Végétarisme et Zoofriendly)
MISE À JOUR 16/09/2018 – Les Carolines pourraient
connaître de sérieux désastres écologiques.
Certes, les gens ont pu se mettre hors de danger à l’approche
de l'ouragan Florence, mais les infrastructures laissées derrière font face aux
conséquences des pluies diluviennes : les centrales nucléaires (dont certaines
sont situées au bord de l'océan), les bassins de cendre de charbon (contenant des
métaux lourds comme l'arsenic, le plomb, le mercure et le sélénium liés aux
maladies respiratoires et au cancer), les sites contenant des déchets dangereux,
les usines chimiques – et les fermes porcines industrielles avec quelque 4000 bassins
de lisier. La Caroline du Nord compte 9,7 millions de porcs, produisant près de
10 milliards de gallons de lisier par an. Les comtés Duplin et Sampson affichent
la concentration la plus élevée d’élevage de porcs. L'Iowa est le seul État où la
production est plus volumineuse.
Les fosses à purin sont à ciel ouvert et
cette pratique a fait l’objet de nombreuses critiques de la part de groupes
environnementaux. Une poursuite pour nuisance avait même été entreprise par un
groupe de 500 citoyens dans le centre de l’État contre la multinationale
Smithfield, propriétaire de la plupart des fermes d’élevage. Un juge de
première instance leur a accordé près de 100 millions $, mais la décision a été
portée en appel par Smithfield.
En 1999, après l’ouragan Floyd, des
centaines de milliers de porcs, de poulets et autres animaux d’élevage
flottaient dans une soupe toxique et puante de matières fécales, de pesticides,
d’engrais et de gazoline.
Fermes porcines. Source : Départements
de la qualité de l’Environnement et de la Santé des Carolines du Nord et du
Sud.
Photo :
Wikipedia/Doc Searls. La Compagnie Duke Energy a décidé de fermer la centrale
nucléaire Brunswick en Caroline du Nord quelques jours avant l’arrivée de
l’ouragan Florence. Cette centrale, la
plus à risque, possède deux réacteurs de même type que Fukushima... Les centrales
nucléaires sont-elles conçues pour résister à ces intempéries extrêmes? Les
explications d'Ursule Boyer-Villemaire, chercheuse à la Chaire de recherche de
l'UQAM sur les risques hydrométéorologiques liés aux changements climatiques.
Fin de la mise à jour.
Tout cela étant dit, le Québec est extrêmement vulnérable en matière d’environnement. Nous faisons face à la fonte des glaciers (au nord), à l’exploration pétrolière/gazière/minière et à la pollution agroindustrielle (partout sur le territoire), et au parc atomique étasunien (au sud). À ce chapitre, si le parti élu laisse le crime organisé gérer les déchets nucléaires, eh bien, autant mettre une croix sur le Québec.
Le parc de centrales nucléaires américain est le
plus grand du monde. Il compte 99
réacteurs en fonctionnement répartis dans 62 centrales (juillet 2018),
dont la majorité se trouve sur la côte Atlantique. Cette poudrière est menaçante,
sans même parler des réserves d’ogives et des sites d’enfouissement de déchets
radioactifs.
En ce moment même, plusieurs Américains
craignent que les pluies diluviennes de l’ouragan Florence n’affectent les
centrales qui sont sur sa trajectoire. Les inondations et le nucléaire ne font
pas bon ménage, on l’a vu à Fukushima.
En 2010, Barack Obama était fier d’annoncer «une
nouvelle génération de centrales nucléaires sécuritaires
et propres» : (1/27/10)
Barack Obama – State of the Union: “To create more of these clean energy jobs, we need
more production, more efficiency and more incentives. And that means building a
new generation of safe, clean nuclear power plants in this country. Because the
nation that leads the clean energy economy will be the nation that leads global
economy. And America must be that nation.” Hum...
2017
Map of Nuclear Power Plants In North America. Google
Earth New US Nuclear Reactors Vs Fault (Copiez la référence pour voir la carte en plus grand.)
Ce documentaire est terrifiant :
The Atomic States of America
By
Don Argott, Kelly McMasters, Sheena Joyce ǀ 2012, 1:32
En résumé, le
nucléaire ne peut pas être VERT. La confiance aveugle des gens est due à l’ignorance
efficacement entretenue par la désinformation, les mensonges, le camouflage et le
silence des entreprises industrielles et des institutions gouvernementales. Le
pétrole est visible et puant, mais le nucléaire est hypocrite, sournois. Dans
l’eau du robinet par exemple, il est invisible, inodore et incolore; c’est sans
doute pourquoi on le qualifie «d’énergie propre». Ainsi, les gens ne se rendent
compte de rien jusqu’à ce que des épidémies de cancers frappent les populations
vivant à proximité des centrales – les fuites sont fréquentes, et personne
n’est avisé.
Le slow poisoning fait son chemin, et le Dr
Helen Caldicott explique clairement l’extrême perméabilité du corps aux
émissions radioactives invisibles (ce que nient les promoteurs bien sûr). Les compagnies
«rassurent» les populations touchées, alléguant le faible taux de particules.
Tout le monde croit le baratin et oublie : “mankind is so incredibly
stupid”, dit Helen Caldicott. Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’elle dénonce
l’énergie nucléaire, et elle affirme qu’elle le fera jusqu’à sa mort.
Toutefois, de plus en plus de citoyens se mobilisent pour réclamer la fermeture
des centrales, des sites de fracturation hydraulique et des mines de charbon.
Complément
Dr Helen Caldicott, Fukushima's Ongoing Impact (2014) : les composants de
l’énergie nucléaire, les effets de l’exposition aux radiations et le développement
de cancers, tumeurs, difformités, cataractes, etc., à plus ou moins long terme chez
toutes les espèces (humains, faune, insectes et flore). Nous vivons dans un océan
de poisons chimiques toxiques, alors pas étonnant que le cancer nous ronge. En
anglais : https://www.youtube.com/watch?v=4qX-YU4nq-g
C’est en voyant le documentaire Le poison de la mafia et la loi du silence
que j’ai mesuré le degré de complaisance (de soumission?) des gouvernements envers
le crime organisé. «Dans ce documentaire d’Arte, on découvre les pratiques de
la mafia calabraise en Italie, qui, main dans la main avec les multinationales
et les états du monde entier (d’autres mafias), organise une gestion des
déchets nucléaires pour le moins abominable. Noyés au fond des mers dans des
épaves sabordées, enfouis dans des décharges légales et illégales sur terre, ces
déchets empoisonnent gravement les humains et les non-humains des milieux
qu’ils intoxiquent.» (Nicolas Casaux)
Carte des navires (connus) transportant
potentiellement des déchets toxiques, parfois nucléaires, coulés en mer par la
mafia (tirée du site http://www.infondoalmar.info/)
Voici les problèmes de première importance
auxquels devraient s’attaquer les élus en octobre prochain, mais...
Quelques
documentaires sur des catastrophes écologiques occultées
Nicolas Casaux | Le Partage | Novembre
2017
La plupart des militants écologistes se sont un
jour ou l’autre heurtés, lors d’une discussion ou d’un débat sur les problèmes
environnementaux, à un (ou des) individu(s) particulièrement sceptique(s) et/ou
techno-religieux (ceux qui croient fermement que le développement technologique
nous permettra toujours de résoudre les problèmes qu’il engendre
perpétuellement).
La
déforestation massive? On replantera des «forêts», traduction : des
plantations, des monocultures, non pas des forêts, et en espérant qu’il reste
des sols sur lesquels les planter, puisque, ainsi qu’on peut le lire dans un
article récemment publié sur le site du quotidien Les Échos :
«Au
cours des cent dernières années, un milliard d’hectares de terres fertiles, l’équivalent
de la surface des États-Unis, se sont littéralement volatilisés. Et
l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)
s’inquiète de l’avenir des surfaces restantes. Dans un rapport de 650 pages,
publié en décembre à l’occasion de la clôture de l’Année internationale des
sols, elle constate qu’un tiers des terres arables de la planète sont plus ou
moins menacées de disparaître.»
Traduction
: la civilisation industrielle (ses pratiques agricoles, sa bétonisation
inexorable, etc.) détruit les sols du monde entier.
La surpêche?
Il suffira de diminuer les quotas et de créer des réserves marines.
Le
plastique dans les océans? Il suffira de quelques inventions du type de
celle de Boyan Slat (qui reste, à l’heure actuelle, un joli mirage, et qui, de
toute manière, n’a jamais constitué une solution puisqu’elle ne vise pas à
endiguer le flot ininterrompu des millions de tonnes de déchets plastiques que
l’humanité industrielle déverse en permanence, de multiples façons, dans les
eaux du monde entier).
L’air qui
est devenu cancérigène? On installera des filtres, on mettra en place des
mesures visant à interdire les émissions de polluants, on dépolluera l’air avec
des aspirateurs géants qui débarrasseront l’air des merdes toxiques qu’on y
balance encore.
Ce qu’il y a de bien, avec la pensée magique,
c’est qu’elle sert de contre-argument contre à peu près tout. Et pendant ce
temps-là, tout empire. Je ne compte pas me lancer ici dans un bilan des dégradations
écologiques en cours, ce serait beaucoup trop fastidieux, interminable et puis,
impossible de dresser une liste exhaustive!
Certaines pollutions sont plus connues que
d’autres, certains problèmes écologiques sont mis en avant, tandis que d’autres
non. Ceux que j’ai cités font partie des classiques (avec l’épuisement de l’eau
douce par surexploitation des eaux souterraines ; le réchauffement climatique;
la montée du niveau des mers et des océans; l’acidification des océans; la
contamination des sols, de l’atmosphère, des mers, bref, de tous les milieux,
par les millions de produits chimiques issus des industries; l’épuisement de
nombreuses ressources non-renouvelables de types métaux, minerais en tous
genres), mais connaissez-vous ceux-ci :
•
Le poison de la mafia et la loi du silence
•
Arctique : cimetière atomique
•
Armes chimiques sous la mer
•
Océans poubelles
•
La ruée vers les fonds marins du Pacifique
[...]
Vidéos et commentaires du rédacteur :
Un exemple
local de catastrophe écologique due à
un entreposage inadéquat toléré par la
municipalité.
Il y 30
ans, le 23 août 1988, un épais nuage toxique s'échappa d'un entrepôt de
Saint-Basile-le-Grand, près de Montréal, où des barils d'huile contaminée par
des biphényles polychlorés (BPC) prirent feu. L'explosion ne fit aucune victime
mais le sol, l'air et l'eau furent contaminés, forçant l’évacuation de plus de
2500 habitants.
Quant
au propriétaire de l'entrepôt, Marc Lévy, il s'enfuit vers la Floride pour
éviter d'affronter la justice et d'acquitter la facture de 30 millions de
dollars de nettoyage. Il ne
reviendra pas au Canada. En fin de compte, Québec assuma seul l'ensemble des
coûts liés à la catastrophe.
Le Québec n’avait encore jamais connu de
catastrophe écologique et le seul incinérateur pouvant éliminer ces déchets de
façon sécuritaire était en Alberta. Mais ils n’en voulaient pas. Un an plus tard,
peu avant les élections, Robert Bourassa (premier ministre) envoie les barils
qui restent, sur un navire russe, à destination de l’Angleterre. Là-bas, la
population refuse de recevoir la cargaison empoisonnée, le navire fait demi-tour
et revient au Québec. Alors, comme le député de Saguenay n’avait pas appuyé
Bourassa, c’est chez lui, à Manic 2 qu’on impose leur entreposage. Il faudra
attendre 10 ans avant qu’ils ne soient mis hors d’état de nuire – 18 000 tonnes
furent incinérées en Alberta en 1998. En 2011 il en restait encore plus de 300
tonnes.
On qualifiera cet événement de pire
catastrophe écologique de l'histoire du Québec, jusqu'à la tragédie de
Lac-Mégantic, le 6 juillet 2013.
Se
référant l’événement, Daniel Green disait à l’émission Le 15-18 (23 août 2018) : «Contrairement à l’amour, le BPC
c’est pour toujours. Les entreprises continuent à déverser des BPC dans
l’environnement, et les inspections sont de plus en plus rares. Il faut
absolument surveiller les entrepôts et la manière dont on élimine les BCP... Les
gouvernements confient la décontamination
à des mafieux sans scrupules pour qui la seule chose qui compte est de faire de
l’argent à moyen terme. On en a vu quelques exemples récemment.»
Daniel Green est un expert québécois en pollution
environnementale qui travaille pour la protection des écosystèmes du Québec et
du Canada depuis plus de 30 ans. Il s’est donné comme mission de vulgariser l’information
scientifique et d’informer le public sur les grands enjeux environnementaux :
la réduction de la contamination des cours d’eau, la prévention des
déversements de pétrole, le contrôle des polluants atmosphériques et la
surveillance des incinérateurs de déchets dangereux. Il est actuellement
président de la Société pour Vaincre la
pollution (SVP). Ses tâches l’ont amené à intervenir auprès du public, des
médias et des tribunaux pour faire valoir le droit de la population à un
environnement sain. «La pollution nous tue, au profit de quelques-uns. Cela ne
peut plus durer, le temps est court.»
En 2017, avant les élections municipales, Daniel Green
recommandait aux Montréalais de voter
avec leurs poumons. [La recommandation tient pour les élections du 1er
octobre.]
Aucun commentaire:
Publier un commentaire