23 septembre 2018

Il faut talonner les décideurs politiques – sans relâche

Dommage que les grandes chaines de télé/web n’aient pas organisé des panels de discussion sur les enjeux écologiques en parallèle à la campagne électorale, avec des vrais scientifiques, des journalistes renseignés et sérieux et des documentaristes chevronnés. Mario Cyr, qui explore et filme les fonds océaniques de long en large, s’ajoute à tous ceux et celles qui réclament des gestes concrets de la part des gouvernements maintenant...

Vous pouvez écouter Mario Cyr à Dessine-moi un dimanche (à 7h36); ainsi que la cinéaste Micheline Lanctôt (première partie à 8h44, l’Amérique profonde à 0:28 min; deuxième partie à 9h35, la campagne électorale à 5:06 min).

Un immense merci, à tous les lanceurs d’alerte de partout dans le monde qui n’ont pas peur de se mouiller.

Faites circuler la lettre de Mario Cyr, tandis que les candidats se chamaillent à savoir qui offre la  barbe à papa la plus «rose» aux électeurs.

Photo Getty Images

LETTRE AU FUTUR PREMIER MINISTRE

Mario Cyr | 15 septembre 2018, 13:29

À Mme Manon Massé
M François Legault
M Philippe Couillard
M Jean-François Lisée

À mon réveil, j’ai allumé la radio comme à chaque matin, mais en entendant les informations provenant des Caroline avec l’ouragan Florence et le super typhon qui fait rage sur les Philippines, j’ai ressenti un urgent besoin de vous écrire ces quelques lignes.

À l’aube du scrutin qui déterminera qui d’entre vous aura le privilège de nous représenter à titre de premier ou première ministre, je tiens à vous partager mon inquiétude et mon désarroi face au peu de place laissé à l’environnement dans certaines des plateformes alors que celui-ci devrait être en tête de lice, imbriqué avec l’éducation, la santé, l’économie, etc.

Vous n’êtes pas sans savoir que la situation environnementale d’aujourd’hui est catastrophique : Le dérèglement climatique d’origine humaine causé entre autres par l’utilisation des ressources fossiles; la pollution de l’eau, de l’air, en croissance constante; la perte de biodiversité à cause de l’empiètement sur la nature. Nous faisons partie d’un tout en équilibre fragile et chaque fois que nous ajoutons de la pression sur l’une ou l’autre de ces composantes, nous menaçons notre propre survie, pire encore celle de nos enfants et nos petits-enfants. Tous ces états de fait devraient vous interpeller à titre de futur chef d’état et que l’inaction ou l’aveuglement volontaire jusqu’aux prochaines élections n’est plus possible.

Je tiens à vous rappeler également, alors que vous paraphrasez sur le seuil d’immigrants à accepter à la frontière, qu'il y a des millions de personnes dans le monde qui sont contraints à l’exil à cause de la faim et de la soif provoquées par la gourmandise des pays les plus riches dont nous faisons partis. Voilà la vraie question: sur la planète d’ici 30 ans, si rien n’est fait, il y aura entre 500 millions et 1 milliard d’êtres humains qui seront des réfugiés climatiques. Nous devrons alors ouvrir nos frontières, pas sur une base de valeurs collectives, mais par nécessité et obligation à défaut de quoi il y aura une escalade de violence face à cette inégalité.

Nous avons bâti notre propre mur et nous y fonçons tête baissée, les yeux fermés, à toute vitesse, comme s’il n’existait pas.

Ce constat, bien que sombre, n’est pas là pour donner des munitions aux partisans «d’il est trop tard», bien au contraire, il se veut une invitation à revoir notre façon de faire. À l’échelle de la planète, je suis à peine plus gros qu’un colibri qui transporte sa goutte d’eau et tout comme lui je refuse de fuir face à la menace. Je tiens à contribuer à mon humble façon d’abord en vous interpellant pour que vous réaligniez votre tir en vue du scrutin du 1 octobre, et surtout en vous enjoignant de réinventer votre manière de gouverner. Il faut vous entourer de gens qui ont à cœur des valeurs écologiques et ne pas opposer développement à environnement. Il faut des politiques exemplaires et investir ayant toujours en tête que la nature n’a pas de prix et que de l’ignorer a un coût humain et environnemental important. Voilà l’unique changement que les gens attendent.

Si vous avez une réponse à donner à cette lettre, dites-le à un enfant près de vous.

Faite-lui la promesse que plus rien ne sera pareil, qu’à partir d’aujourd’hui, au Québec, le gouvernement = environnement.

Mario Cyr
Caméraman sous-marin, conférencier, entrepreneur et surtout, le plus important, GRAND-PAPA


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Mario Cyr est un exceptionnel directeur photo, explorateur des fonds marins. Reconnu à travers le monde pour ses images à couper le souffle, il a collaboré à plus de 150 documentaires produits par Discovery Channel, National Geographic, IMAX, la BBC et Disney. Il a contribué aux scènes les plus spectaculaires du célèbre film Océans réalisé par Jacques Perrin, qui a remporté le César du meilleur documentaire.
   Il a remporté la palme d’or au Festival mondial d’Antibes pour le documentaire Toothed Titans en plus d’être en nomination aux Emmy Awards pour Ice Bear 3D.
   Ce natif des Iles-de-la-Madeleine au Québec n’a pas froid aux yeux; il est le premier à filmer des morses sous l’eau en 1991, et en 2011, il fait partie de la première équipe de tournage à filmer des ours polaires sous l’eau sans recourir à une cage pour se protéger.
   Avec plus de 500 conférences-spectacles à son actif, le récit de ses aventures incroyables captive les gens d’ici, d’Europe et même d’Asie, où ses photos se retrouvent dans de grandes expositions et même en couvertures de magazines.
   Considéré comme l’expert mondial de la plongée sous les glaces, Mario Cyr est le Spielberg des profondeurs.

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