29 septembre 2018

L’avidité fait perdre la boule

Photo : Alamy, foto-zone

(Inédit)

Il n'y avait qu'un arbre
Un enfant
Il est tombé
Ils l'ont coupé
Allez comprendre

Richard Neveu, poète (1962-2008)

~~~
En introduction (mon billet concerne l’exploitation du charbon) :

Hurricane Florence Released Tons of Coal Ash in North Carolina. Now the Coal Industry Wants Less Regulation.

Sharon Lerner
The Intercept | September 28 2018

Photo: Landsat 8 / NASA

Even as coal ash storage basins are leaking massive amounts of pollution in the wake of Hurricane Florence, the coal industry is working on a novel legal strategy to stop the federal regulation of this toxic by-product of coal combustion. The very same week that coal ash turned some river water in North Carolina into gray pudding and the pollution amassed to the point that it could be seen from space, coal companies have been successfully limiting their liability for this contamination under the Clean Water Act.

The coal industry was already enjoying a banner year under the Trump administration – one capped by the rollback of a 2015 Environmental Protection Agency rule that had set basic limitations on the disposal of coal ash. The waste contains carcinogens and neurotoxins, including arsenic, boron, cadmium, hexavalent chromium, lead, lithium, and mercury, and is often stored in unlined pits.

Photo: N.C. Department of Environmental Quality via AP

In this image made from a Sept. 21, 2018 drone video provided by the North Carolina Department of Environmental Quality, light gray material flows out of a flooded coal ash dump toward the Cape Fear River at Duke Energy’s L.V. Sutton Power Station in Wilmington, N.C.

More:

~~~ 
C’est fou, je croyais que l’Allemagne était à une coche au-dessus des autres pays de l’Union européenne en matière d’environnement. Il semble que non. Une histoire profondément triste à tous les égards.

Il s’appelait Steffen. À Hambach, un blogueur militant chute mortellement lors de l’opération policière

Violette Bonnebas | Reporterre, le 19 septembre 2018


 
Le matin du jeudi 13 septembre, les autorités allemandes ont lancé l’assaut contre la Zad de Hambach, dans l’ouest du pays. Depuis six ans, des écologistes y luttent pour préserver ce qu’il reste d’une forêt millénaire, déjà mangée à 90 % par une mine de lignite géante dont l’appétit semble insatiable.

Photo prise par Steffen M., mercredi 19 septembre, montrant la police pourchassant un militant.

Mercredi 19 septembre, le jeune blogueur Steffen M. [âgé de 27 ans] a fait une chute mortelle. Un déploiement policier massif se déroulait en forêt de Hambach, pour évacuer des écologistes qui tentaient d’empêcher l’extension d’une mine de charbon géante.

   Berlin (Allemagne), correspondance
Il s’appelait Steffen. Proche des milieux écologistes allemands, il couvrait depuis déjà plusieurs mois la vie des habitants de la Zad de Hambach. Ces militants s’opposent à la destruction de la forêt millénaire de Hambach, dans l’ouest de l’Allemagne, menée par la compagnie électrique RWE pour étendre une mine de charbon géante à ciel ouvert.

Ce mercredi 19 septembre, cela faisait sept jours que le jeune photojournaliste suivait l’évacuation surdimensionnée – 3500 policiers, canons à eau, chevaux, hélicoptères – des quelque 150 militants de la Zad et de leurs 51 cabanes perchées dans les arbres. Peu avant 16 heures, il a chuté d’un pont suspendu entre deux cabanes, à 14 mètres de hauteur. Gravement blessé, il a été transporté en urgence à l’hôpital de Cologne mais n’a pu être réanimé et est décédé.

Dans une conférence de presse organisée dans l’urgence, le porte-parole de la police régionale, Paul Kemen, a assuré qu’«aucune opération n’était alors en cours dans le secteur où a lieu l’accident». Selon lui, un policier serait venu au pied de l’arbre pour donner à Steffen M. une carte mémoire d’appareil photo. Le journaliste serait tombé en tentant de la remonter via un système de câbles et poulies.

Mais le collectif de zadistes Hambi Bleibt donne une autre version des faits. «Le SEK [unité d’élite de la police allemande] était en train d’arrêter un militant près du pont suspendu. Notre ami était apparemment en chemin pour filmer l’interpellation lorsqu’il est tombé», écrivent les militants sur leur site internet.

Les opérations d’évacuation de la Zad ont été immédiatement suspendues. Sur place, le deuil et la stupeur règnent parmi les militants et les policiers, selon le journaliste de la Tageszeitung Malte Kreutzfeldt. «Nous sommes profondément bouleversés, a réagi le collectif de militants Hambi Bleibt. Nos pensées vont à ses proches, ses amis et tous ceux qui se sentent concernés.»

Les zadistes demandent l’arrêt définitif de l’évacuation. «Nous demandons à la police et RWE de quitter immédiatement la forêt et de stopper cette opération dangereuse. Aucune autre vie humaine ne doit être mise en danger.» De son côté, la compagnie, premier énergéticien d’Allemagne, a déclaré sur Twitter «regretter un accident tragique».

La forêt de Hambach est devenue ces dernières années le symbole de la lutte contre le charbon en Allemagne. Occupée depuis six ans par des militants écologistes, elle est promise à la destruction par son propriétaire, la compagnie d’énergie RWE, qui souhaite exploiter son sous-sol riche en lignite. Sur les 4100 hectares que comptait la forêt à l’origine, il n’en reste plus aujourd’hui que 200. À la suite du feu vert de la justice allemande, RWE entend en raser la moitié à partir du 1er octobre. Le gouvernement régional de Rhénanie-du-Nord-Westphalie a lancé la semaine dernière l’évacuation de la Zad, officiellement pour «risques élevés d’incendie».

~~~
[...] Il n’y a certainement pas qu’en France où se déroulent de grands projets industriels destructeurs de l’environnement. À Hambach des militants s’activent depuis plusieurs années pour protéger les restes d’une forêt vieille de 12 000 ans de la folie extractive. ... Alors que certains arbres atteignent ici les 350 ans, la forêt pourrait être définitivement rasée dans les prochains mois. À la place de ces arbres, on trouverait alors une nouvelle immense mine à ciel ouvert, comme tant d’autres dans la région.

Oppositions au projet
... L’exploitant RWE a d’ores et déjà annoncé que la mort du journaliste n’empêcherait pas de poursuivre le défrichement de la forêt. De quoi rassurer les investisseurs du géant de l’énergie coté en bourse.

RWE, deuxième producteur d’électricité en Allemagne, a également été classé en 2015 au premier rang des plus grands pollueurs en Europe. Depuis 2004, le géant de l’énergie allemand veut exploiter les derniers espaces de la Forêt de Hambach pour y extraire le charbon qui s’y trouve. Pour empêcher la réalisation de ces plans, l’association environnementale BUND dépose d’abord un recours en justice afin de contester l’autorisation donnée par les autorités locales à RWE. Cette démarche ayant échoué, les militants décident d’occuper la forêt et y maintiennent une zone à défendre (ZAD) depuis 2012. Pour les militants, il s’agit non seulement de protéger une forêt d’une grande rareté tant sur le plan écologique que symbolique, mais aussi d’alerter à propos du changement climatique et de l’urgence de sortir des énergies fossiles. Les 51 cabanes construites pour la plupart dans les arbres ont été érigées dans la forêt. Depuis le début des opérations du jeudi 13 septembre, la moitié de ces installations ont été détruites. 

L’Allemagne embourbée dans le charbon, la France la soutient
Certes, l’Allemagne se développe rapidement en matière d’énergies renouvelables. Mais comme le relève Bastamag, la poursuite de ses activités liées à l’extraction de charbon est en contradiction avec les ambitions affichées de l’Allemagne : «L’évacuation des défenseurs du climat de la forêt d’Hambach a lieu alors même qu’une ‘commission charbon’ travaille depuis juin à un plan de sortie du charbon». La dissonance est flagrante. [...]

Source : Mr Mondialisation | 23 septembre 2018

~~~
On fait la même chose avec les opposants à l’extension du pipeline Trans Mountain en Colombie Britannique. Aux États-Unis, la persécution par les forces armées envers les résistants peut être très violente, et les arrestations/incarcérations sont nombreuses.

Ici, une femme autochtone a brutalement été contrainte à quitter les lieux du sit-in :

This is my friend Cherri Foytlin being brutally arrested for protecting her native lands.  For protecting water. For fighting against climate change. For trying to stop a fracked oil pipeline in Louisiana. This is white supremacy. This is the oil industry. This is a crime. ~ Josh Fox September 5, 2018

Josh Fox a réalisé plusieurs films/documentaires : Memorial Day (2008); Gasland (2010); The Sky Is Pink (2012); Occupy Sandy (2012); Gasland Part II (2013); How to Let Go of the World, and Love All the Things Climate Can't Change (2016); AWAKE, A Dream From Standing Rock (2017)

New:


The rules have changed. The water has changed. The climate has changed. The truth has changed. We must change.

The Truth Has Changed captures the rapid-fire shocks that are changing the fabric of our lives – from 9/11 and the Iraq war, to fracking and the BP Deepwater Horizon oil spill, to Hurricane Sandy, to relentless smear campaigns against climate scientists, to the fight for 100% renewable energy, to Standing Rock, to the 2016 presidential campaign, to Cambridge Analytica.
   The paradigm shift that global warming represents parallels a paradigm shift in how we process truth. Both deeply affect democracy. [...]
   Josh's live one-man show, also called "The Truth Has Changed," has been in development with HBO with a debut at New York City's Town Hall on September 11 and 12, 2018, and then broadcast and turned into a film, and taken on an extended national tour.

Book & videos : 

Aucun commentaire:

Publier un commentaire