29 novembre 2011

Au bout du chaos

En conclusion à la série «Changement de fréquence» je vous propose cette réflexion de la biologiste évolutionniste Elisabeth Sahtouris au sujet de la crise globale actuelle. (Traduction/adaptation libre)
La chenille peut manger 300 fois son propre poids, dévaster quantité de plantes durant son processus de transformation en papillon. Au terme du gavage, elle s’endort, sa peau durcit et se transforme en chrysalide. À l’intérieur de la chrysalide, dans le corps de la chenille qui sommeille, une nouvelle créature très différente, un papillon, prend forme. Ce phénomène a longtemps intrigué les biologistes. Comment un plan génomique pouvait-il exister dans la chenille afin de former cette nouvelle créature? Ils savaient qu’une métamorphose se produisait chez plusieurs espèces d’insectes, mais jusqu’à très récemment on ignorait que la nature avait mixé des configurations génomes/protéines dès les débuts de l’évolution. Durant toute sa vie, la chenille maintient dans sa peau des amas de cellules contenant le génome/protéine du papillon – ce que les biologistes appellent des cellules  ‘imaginales’ – qui ne se développeront qu’au moment de la crise découlant du gavage, de l’épuisement et de la rupture. 
      Une telle métamorphose est une excellente métaphore pour les grands changements de la globalisation, dans le sens de la transformation mondiale qui se produit, tel que Norie Huddle l’a illustré dans son livre pour enfants ‘Butterfly’. Notre vieux système engorgé est en train de mourir  rapidement tandis que la vision d’une société nouvelle et très différente, longtemps maintenue par plusieurs ‘cellules imaginales’ humaines, émergeant comme un papillon, représente les solutions à la crise de prédation, d’hyper consommation et de rupture. Une façon de vivre sur terre plus légère, une société humaine non pas conçue selon les modèles et les mécanismes de notre machinerie sociale bien huilée, mais plutôt en considérant cette société comme un organisme vivant, intelligent et capable de s’organiser. 
      C’est le dernier sursaut d’une civilisation à l’agonie. Ces gouvernements qui promeuvent le nucléaire et veulent contrôler les réserves de pétrole du Moyen-Orient le font par instinct de survie, tout comme la chenille qui se gave pour se développer. Les gouvernements savent qu’il y a mieux à faire, mais ils cherchent uniquement à prospérer, c’est leur job. Si vous aimez les papillons vous ne marcherez pas sur les chenilles. Détester les gouvernements  est inutile. Si vous voulez changer le monde, vous ne pouvez pas exiger la coopération des compagnies oléifères. Nous devons créer un nouveau monde en parallèle. Si vous voulez un monde papillon, n’écrasez pas les chenilles, mais joignez plutôt vos forces à d’autres ‘cellules imaginales’ pour bâtir un meilleur futur pour tous! 

http://sahtouris.com/#1_0,0,

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COMMENTAIRE

Au bout du gavage et de la destruction : le nouveau...
À nous de réveiller nos 'cellules imaginales', car comme le disait Krishnamurti "ce n'est pas l'amour qui sauvera l'humanité, mais la peur de l'extinction"...

D’une certaine manière, cette vision rejoint le propos de Jane Roberts dans son poème WORLDSLATE
En anglais dans «Introduction» :
http://situationplanetaire.blogspot.com/p/introduction.html
En français dans «Aller-retour perpétuel» :
http://situationplanetaire.blogspot.com/2010/08/terre-aux-abois.html

Dans le même ordre d’idée vous aimerez peut-être :
http://situationplanetaire.blogspot.com/2011/05/grands-et-petits-dieux-font-la-pluie-et.html
http://situationplanetaire.blogspot.com/2011/05/wonderings.html

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À lire :
Destruction massive
Géopolitique de la faim
Par Jean Ziegler
Éditions Seuil  

Toutes les cinq secondes un enfant de moins de dix ans meurt de faim, tandis que des dizaines de millions d’autres, et leurs parents avec eux, souffrent de la sous-alimentation et de ses terribles séquelles physiques et psychologiques.

Et pourtant, les experts le savent bien, l’agriculture mondiale d’aujourd’hui serait en mesure de nourrir 12 milliards d’êtres humains, soit près du double de la population mondiale. Nulle fatalité, donc, à cette destruction massive. Comment y mettre fin ?

En prenant d’abord conscience des dimensions exactes du désastre : un état des lieux documenté, mais vibrant de la connaissance acquise sur le terrain par celui qui fut si longtemps en charge du dossier à l’ONU, ouvre le livre. (…)

Suite et vidéo sur Seuil.com : http://www.seuil.com/livre-9782021060560.htm

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