9 novembre 2011

La compétition à tous crins

Les réflexions du billet Flexibilité m’amènent à la triste histoire de Hickstead et Éric Lamaze, qui ne me laisse pas indifférente bien sûr.

Je trouve que c’est un parfait exemple de ce qui arrive quand on pousse par ambition au point de casser des vies – humaines et animales – pour le plaisir de l’ego.


Il faut savoir comment on traite les chevaux de compétition et de course. Brutalité, violence, contrôle, dopage, etc., font partie de la game. Une de mes amies a travaillé dans des hippodromes en Europe. On est loin de la vie en rose et ce n’est pas mieux ailleurs dans le monde. Ajoutons à cela le stress des déplacements, des voyages en avion et autres. C’est beaucoup demander. La compétition olympique, avec en plus ses performances contre-nature, n’échappe pas au système bien qu’on prétende le contraire. Je n’entends pas ici faire le procès de ces sports, plusieurs sites Internet ont le pied dans l’étrier et s’acquittent honorablement de la tâche.

Un vétérinaire disait en entrevue qu’il est rare qu’un cheval meure de cette façon durant une épreuve à obstacles, précisant que c’est très fréquent durant les parcours complets et les courses d’hippodromes car le cœur est soumis à un effort d’endurance hors du commun. Il ajoutait que le cœur du cheval peut pomper jusqu'à 300 litres de sang à la minute et que plus le stress de l’effort dure longtemps, plus le sang épaissit et crée d’énormes pressions dans tout le système cardiovasculaire.

Lamaze aimait son «fidèle partenaire» Hickstead. Comment douter qu’on le traitait avec grand soin si l’on considère les gains totalisant 3 millions de dollars qu’il a rapportés à son cavalier, auxquels s’ajoute la vente de sperme congelé à 5500 $ la fiole! C'est comme si sa banque avait fait faillite...

Une chance qu’il a déclaré : «Ce que les chevaux font pour nous, cavaliers, est incroyable. Ils font partie de la famille. Si nous choisissons ce sport, c’est parce que nous aimons les animaux. La perte d’un cheval, ce n’est pas comme briser un bâton de hockey ou une raquette de tennis.» Certainement. Mais on peut briser son jouet vivant aussi, sauf que ça prend plus de temps.

Les événements coup de pied – ou coup de pattes en ce cas-ci – sont parfois sources d’éveil de conscience. Peut-être qu’il entendra son prochain étalon lui murmurer : «arrête, j’en ai plein le cœur!»

Quant à moi, j’espère de tout cœur que les autres façons de travailler avec les chevaux renverseront un jour ces pratiques inhumaines. Je pense, entre autres, à Mac le Guérisseur qui est mort à 50 ans après avoir aider tant d’enfants et au centre Equinisity:

http://situationplanetaire.blogspot.com/2010/08/autisme-et-equitherapie.html 
http://www.equinisity.com/index.html  
http://situationplanetaire.blogspot.com/2011/10/mes-chevaux.html
http://www.equi-libre.fr/

Épuiser les Chevaux

Dong Yeji était un écuyer remarquable. Un jour, il fit une démonstration de ses talents au Duc Zhuang.

Il fit une centaine de tours de piste avec les chevaux du Duc.
- Les chevaux de Dong Yeji vont avoir des problèmes, dit Tchouang Tseu.

Troublé, Yan He remarqua :
- Croyez-vous?

Dong Yeji accouru en disant :
- Les chevaux se sont écroulés.

Yan He demenda à Tchouang Tseu :
- Comment le saviez-vous?
- L’énergie des chevaux est limitée. Ils étaient épuisés, mais il continuait à les pousser. C’est ainsi que j’ai su qu’ils risquaient de mourir.

Moralité :
Les actions délibérées provoquent souvent une grande perte d’énergie et conduisent à l’échec. Il en résulte l’épuisement extrême et l’autodestruction.

Source :
Tchouang Tseu 2, La musique de la vie
Tsai Chih Chung
Philo Bédé, Carthame Éditions

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