31 août 2017

Post mortem du rodéo NomadFest MTL

 
Bonne nouvelle : le maire de Montréal, M. Coderre, a déclaré qu’il n’y aurait pas de rodéo urbain l’année prochaine. Saluons cette sage décision. Si l’on dénonce les mauvais coups, on doit souligner les bons.

Cela dit, il reste le dossier calèches. Le propriétaire du business, dont l’écurie est inadéquate, délabrée et insalubre, a eu gain de cause et continue de faire circuler ses calèches dans les bouchons de circulation du Vieux-Montréal et du centre-ville. Si les Montréalais votent pour l’équipe Projet Montréal, peut-être que les choses changeront. Beaucoup de traditions dépassées et désormais injustifiables ne méritent d’être préservées, notamment les calèches et les rodéos.

Marc Bekoff avait écrit au maire de Montréal pour exprimer son indignation  au sujet du rodéo urbain NomadFest (extrait) :
   «Alors que la foule assistant au rodéo hurle avec enthousiasme devant le «concours» qui se déroule entre l’humain et l'animal, toute personne ayant des sentiments et étant familière avec le comportement des mammifères peut voir que l'animal est réticent, et plus encore, qu’il est terrifié, souvent blessé et plongé dans la douleur. Le seul participant volontaire au rodéo est l'humain

Notre rapport avec les animaux est appelé à changer, et cela passera immanquablement par l’éducation. Les articles ci-après indiquent que si la tendance se maintient, ce sont les enfants qui éduqueront leurs parents.   
           
«Comment se fait-il que les gens disent aimer les animaux et qu’ils les tuent?»

Marc Bekoff, Ph.D. (Animal emotions)
Le 20 août 2017 | Psychology Today

J'aime beaucoup travailler avec les jeunes et parler du comportement animal, de conservation, et de la relation humain-animal [...]. Beaucoup de jeunes s'intéressent de près à ces sujets et posent souvent des questions qui ne sont pas de leur âge. Non seulement sont-ils bien renseignés sur les comportements animaux puisqu’ils observent les différents compagnons qui  partagent leur maison, mais ils regardent aussi d’excellents documentaires à la télévision. Plusieurs sont aussi très préoccupés par la façon dont on les maltraite, ils posent des questions qui démontrent l’empathie et la compassion qu’ils ressentent envers le sort des autres animaux.
   Je fais toujours attention quand j’aborde la question ou d'autres sujets avec des jeunes, et je les laisse déterminer le cours de la discussion. Discuter de la violence envers les animaux peut être traumatisant, mais, en raison de la facilité d'accès aux médias de masse, la plupart des jeunes en savent bien plus que j’en savais à leur âge et même plus âgé. Ils posent des questions sur des animaux dont je n'ai jamais entendu parler, tel ce rare rongeur d'Amérique du Sud qu’une fillette trouvait «vraiment cool». Je lui ai demandé de se renseigner sur son nouveau «favori» et de donner une courte présentation devant la classe, ce qu'elle a fait. Un jeune posait des questions sur la durabilité, et il en savait déjà pas mal sur ce que signifie «vie durable».


Lors d’une discussion, tandis que je parlais de l’extermination des loups, Jean, âgée de 6 ans, a demandé «Comment se fait-il que les gens disent qu'ils aiment les animaux et qu’ils les tuent?», et quelques autres jeunes ont abondé dans le même sens. Ils étaient très sérieux et voulaient vraiment en parler. Cela a mené à un débat général sur les enfants et les animaux, et nous avons parlé des jeunes néo-zélandais qui, dans le cadre du programme scolaire régulier, sont poussés à tuer des animaux; ensuite ils ont dit qu’on en faisait des marionnettes et qu’on les rabaissait de toutes sortes de façons.
   Concernant la situation en Nouvelle-Zélande, tous les enfants étaient choqués et perturbés d’entendre parler du programme visant à tuer des opossums et d’autres animaux. Quand j'ai demandé si quelqu'un voulait participer, pas un seul n’a levé la main. Quelques enfants ont dit qu'ils ne le feraient pas même si cela leur méritait d’être expulsé de l'école. Je les ai félicités de leur attitude positive envers les autres animaux, et tout ce que j’espérais c’est que leurs enseignants et leurs parents soient d'accord avec eux. [Voyez les extraits du second article sur la Nouvelle-Zélande] 
[...]
   Ce que j'ai vraiment apprécié de ces discussions c’est l’attention que les jeunes portent aux sujets «chauds», et à quel point ils sont renseignés et expriment facilement et librement leurs opinions. Tout cela m'a donné espoir pour l'avenir.

Quand les gens disent aimer les animaux et leur font du mal, je suis heureux qu'ils ne m'aiment pas

Juste avant la fin de la discussion, un garçon a dit «Le mot amour signifie que vous aimez vraiment quelqu'un, non?», et une fillette a ajouté «J'aime mon chien et jamais je ne lui ferais de mal, et je serais vraiment enragée si quelqu'un essayait de le faire». Tous les enfants étaient d'accord. Plusieurs étaient vraiment confus au sujet de l'amour, et je me disais que beaucoup d'adultes le sont aussi; mais c'est un autre sujet dont on a abondamment parlé sur Psychology Today [...]. Néanmoins, entendre quelqu’un dire qu’il aime les animaux puis le voir les brutaliser et les tuer sème facilement la confusion tant chez les jeunes que les adultes. [...]  

Travailler avec les enfants est un cadeau

Travailler avec les jeunes est un cadeau, et je repense à nos conversations stimulantes longtemps après. Leur vif intérêt pour la vie des autres animaux et la facilité avec laquelle ils posent des questions, y compris celles qui sont centrées sur des sujets difficiles, est incroyablement rafraîchissant.


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En Nouvelle-Zélande les autorités scolaires incitent les enfants à tuer des animaux

La guerre contre les loups et les marsupiaux (opossums et kangourous) en Nouvelle-Zélande est épouvantable. Les féroces prédateurs humains, dans leur immense besoin de tout contrôler, de tout mettre à leur main, ne laissent pas les populations animales se réguler d’elles-mêmes. Nous choisissons d’exterminer ou de préserver des espèces selon nos humeurs. Ce faisant nous perturbons l’ordre naturel des choses. Éliminez les loups, et les populations de cervidés augmenteront démesurément. Massacrez les cervidés, d’autres conséquences désastreuses surgiront. Les rats d’égouts sont les vrais éboueurs de nos ordures et si nous produisions moins de déchets, ils seraient moins nombreux. Le principe est le même pour tous les êtres vivants : sans nourriture, on meurt. Bien sûr, ils peuvent générer des maladies et c’est pourquoi on nous a appris à nous méfier, à les craindre et à éprouver de la répulsion. Mais peut-être que si nous les exterminons, nous ferons face à des problèmes plus graves car il y a longtemps que nous avons dépassé les limites des dépotoirs. En ce moment, c’est la guerre aux écureuils à Montréal. Certains ont commencé à les empoisonner et d’autres à les manger. Saviez-vous que les écureuils contribuent largement à la reforestation? Rien à faire, nous ne comprenons rien à rien. Ce n’est pas la sagesse qui va nous mener à l’extinction...

Phalanger volant (Petaurus breviceps) ou Sugar Glider de la famille des marsupiaux, originaire du nord-est de l’Australie. Photo : David Callan

Inciter les jeunes à la violence envers les animaux : les Néo-Zélandais appliquent des principes psychologiques bien connus

Marc Bekoff, Ph.D.
Le 16 juillet 2017 | Psychology Today

Je me suis réveillé ce matin avec un déluge de courriels concernant la résolution du gouvernement néo-zélandais d’exterminer les prédateurs d’ici 2050. Bien sûr, tous les Néo-Zélandais n’appuient pas cette guerre violente contre des animaux non-humains, mais on dit que plusieurs sont d’accord.
   Dans un essai intitulé Youngsters Encouraged to Kill Possum Joeys in New Zealand (Les jeunes encouragés à tuer les opossums en Nouvelle-Zélande), Jasmijn de Boo, PDG de New Zealand SAFE For Animals (1), a écrit : «Une majorité de la population néo-zélandaise semble appuyer le programme d’extermination ‘Predator Free 2050’, qui diabolise les opossums, les rats et les hermines.» On me dit que leur nombre pourrait être aussi élevé que 98 %. [...]



Travaillons fort pour que la violence n’engendre pas la violence

Il est essentiel de lutter contre l’incitation à tuer d'autres animaux chez les jeunes. [...] En enseignant aux jeunes à respecter les autres animaux le plus tôt possible, nous pourrions voir une baisse de la violence à l'égard des non-humains et de la violence à l’égard des humains. [...]  
   Il est bien connu que la violence peut traverser les frontières des espèces et qu'il est essentiel de travailler fort pour que la violence n’engendre pas la violence. Les enseignants et tous ceux qui encouragent les jeunes à tuer d'autres animaux doivent être pris à partie, car ce qu'ils font est injustifiable et incroyablement inhumain. Quelqu'un m'a écrit ce matin : «Ils savent exactement quoi faire pour perpétuer la haine envers les animaux.» [...]  
   On doit enseigner la compassion, l'empathie et la gentillesse aux jeunes, au lieu de les pousser à tuer d'autres animaux pour le plaisir. On devrait leur enseigner que la vie de chaque individu compte. Ces leçons profiteraient à tous.


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(1) Compassion through knowledge
One of the key areas of SAFE's work is education. Since 2004 SAFE has been committed to creating a strong and effective national learning programme.

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C’est plus facile d’aimer et ça ne coûte rien : on n’a pas besoin d’armes.

L’auteur de l’article fait parler son chien Chipper (un chien de thérapie) :  

Tout ce que vous faites, je le fais mieux. Je blague. En quelque sorte. La vérité est que parfois les animaux sont plus doués que les humains pour apporter du réconfort et de la joie aux autres – en particulier aux enfants handicapés, aux jeunes délinquants et aux patients âgés atteints de démence. Vous avez probablement entendu parler de chiens de thérapie, mais saviez-vous que les chats, lapins, cochons, ânes, chevaux, dauphins, poissons, hamsters, moutons, lamas, alpagas, oiseaux et poules font beaucoup pour que les gens se sentent aimés?

The Gentle Barn est un endroit paisible en Californie où  on héberge plus de 120 animaux qui ont été gravement maltraités. On y offre des excursions privées pour les jeunes à risque. Ellie, la fondatrice, estime que «les animaux, avec leur amour sans condition et sans jugement, peuvent souvent atteindre les enfants plus profondément et plus efficacement que les humains.» Il y a simplement quelque chose de spécial à étreindre une vache ou un un cochon. http://www.gentlebarn.org/  


Un refuge pour les ânes au Royaume-Uni offre un service de proximité. Des équipes spécialement formées accueillent des personnes atteintes de démence. Leurs centres de thérapie assistée avec des ânes ont aidé des centaines d'enfants ayant des besoins spéciaux comme améliorer leur confiance et leur estime de soi, leurs habiletés motrices majeures et mineures, leur équilibre psychologique et leur sens de l'accomplissement. Le site internet explique que «même l’enfant le plus perturbé, agité ou fermé est plus détendu quand il caresse l'âne ou lui parle.» https://www.thedonkeysanctuary.org.uk/ 


Si vous voulez faire équipe avec un animal pour égayer votre communauté, mais que vous n'avez pas la chance d'avoir un âne autour de la maison, pas de panique. Un vieux chien ou chat (ou un lapin, etc.) sera parfaitement à la hauteur.

Voici des moyens pour vous et votre animal de répandre de la bonté :
– Amenez votre animal dans un centre de soins, un refuge pour victimes de violence, un accueil pour sans-abri, une école, un orphelinat, ou un foyer de personnes handicapées. Votre animal doit être amical, bien entraîné, et très propre. Certains endroits nécessitent que votre compagnon soit un animal de thérapie certifié, alors assurez-vous de ne pas vous présenter sans vous être renseigné. (Il peut y avoir une organisation à proximité qui pourrait vous prêter un ami à quatre pattes pour faire du bénévolat.)
– Accueillez temporairement un animal de refuge jusqu'à ce qu'on lui trouve un foyer permanent. Des milliers de bons chiots, chatons, chiens et chats sont euthanasiés dans les refuges à tous les jours parce que les gens n'ont pas fait stériliser leurs animaux de compagnie. Nombre d'entre eux pourraient être sauvés si davantage de personnes étaient volontaires pour les héberger un bout de temps.
– Si vous n'avez pas déjà un animal de compagnie, alors vous devriez probablement sauter dans votre voiture maintenant et aller tout droit au refuge le plus près de chez vous.

Random Acts of Kindness | April 11, 2014

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