La lutte contre les pipelines de TransCanada et
Trans Mountain se poursuit. C’est le genre de problème qu’on ne peut pas
résoudre en étant «moitié-moitié», c.-à-d. à la fois pour et contre. Or c’est
l’attitude du gouvernement libéral (1). On ne peut pas réduire notre impact
environnemental tout en continuant d’extraire, de vendre et de faire circuler de
plus en plus de pétrole brut d’ouest en est, du nord au sud et outre-mer. On ne peut
pas prétendre respecter les propriétaires agricoles ni les Premières nations
tout en détruisant leurs terres et en les expropriant pour installer des sites
d’exploitation pétrolière, forestière et minière, et des pipelines (2).
Du côté de l’océan atlantique –
Dix
baleines noires mortes en un mois. Les animaux (terrestres et marins) sont
le baromètre de la pollution et du déclin généralisé des espaces naturels. Les
baleines noires nous envoient un gros message, mais nous souffrons de myopie
environnementale. Ne nous décourageons pas. Nous pourrons bientôt célébrer notre
large contribution à leur extinction et nous péter les bretelles en prenant des
selfies avec les derniers spécimens en arrière-plan, une larme au coin de
l’oeil...
Du côté de l’océan pacifique –
La
Colombie-Britannique veut contester Trans Mountain en cour
11 août 2017 | La Presse canadienne | Canada
Vancouver –
Le gouvernement de la Colombie-Britannique souhaite se joindre à la
contestation judiciaire du projet d’expansion de l’oléoduc Trans Mountain,
entre l’Alberta et la côte ouest.
Le gouvernement néodémocrate, élu en mai, a
demandé au juge à la retraite Thomas Berger de le conseiller sur la marche à
suivre pour obtenir la qualité d’intervenant dans la contestation judiciaire de
l’approbation donnée par le gouvernement fédéral de Justin Trudeau, l’automne
dernier. Les néodémocrates de la Colombie-Britannique se sont toujours opposés
au projet, alors que le précédent gouvernement libéral de Christy Clark l’avait
approuvé plus tôt cette année.
Le projet de 7,4 milliards de Trans
Mountain, filiale de Kinder Morgan Canada, triplerait la capacité de l’oléoduc
qui achemine déjà le pétrole des sables bitumineux albertains d’Edmonton
jusqu’à Burnaby, près de Vancouver. Cet accroissement du débit multiplierait
aussi par sept le nombre de navires pétroliers qui mouilleraient dans la grande
région de Vancouver.
Ottawa a
rejeté en novembre 2016 le controversé projet d’oléoduc Northern Gateway,
d’Enbridge, qui devait se rendre jusqu’au nord-ouest de la
Colombie-Britannique, mais il a approuvé le projet de Trans Mountain. Le
gouvernement Trudeau a par ailleurs donné son feu vert au prolongement de la
canalisation 3 d’Enbridge entre l’Alberta et le Wisconsin.
Le nouveau premier ministre de la
Colombie-Britannique, John Horgan, avait promis en campagne électorale, au
printemps dernier, qu’il utiliserait « tous les moyens à sa disposition » afin
de stopper le projet Trans Mountain. Plusieurs communautés des Premières
Nations et certaines municipalités contestent déjà le projet devant les
tribunaux.
Trans Mountain espère que le projet se
mettra en branle en septembre, mais le ministre de l’Environnement de la
Colombie-Britannique, George Heyman, a rappelé que la province avait approuvé
jusqu’ici seulement trois des huit plans de gestion environnementale qui
permettraient à Trans Mountain de lancer les travaux.
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(1) Il doit être très difficile de dire «non» aux
frères Koch quand on mange dans leurs mains. Leur empire regroupe une multitude de
grandes entreprises qui produisent et utilisent les énergies fossiles dans tous
les pays du monde. C’est pas rien!
À la tête
de la pyramide. Les sables bitumineux albertains transitent déjà vers les
États-Unis depuis longtemps. Pourquoi un shortcut? D’abord on veut faire passer
le transit de 590 000 à 830 000 barils par jour et pouvoir l’acheminer
plus rapidement vers les raffineries du Golf du Mexique. Les frères Koch sont
les investisseurs majoritaires du site d’extraction de l’Alberta, et le brut
canadien leur coûte moins cher que le brut vénézuélien. Une fois le brut raffiné
au Texas, l’entreprise vendra son gaz, non pas aux États-Unis, mais à
l’étranger. Ce qui indique clairement qu’il ne s’agit pas de «réduire la
dépendance aux importations de pétrole de l’étranger» comme elle le prétend,
mais bien d’augmenter les profits de ses pétrolières. Charles et David Koch empochent
chacun autour de 1,8 millions de dollars par heure (13 millions par jour), et
luttent contre la protection de l’environnement à grand renfort de
désinformation et de faits alternatifs
(mensonges) sur le réchauffement climatique (statistiques 2016).
Bon, vu
leur âge avancé, ils vont bien finir par mourir un jour. Mais cela ne règlera
pas notre problème car ils ont préparé une imposante relève à travers les écoles et les universités qu'ils subventionnent.
Le
journaliste Lee Fang enquête depuis longtemps sur les activités de l’empire Koch
et ses quelque 450 think tanks d'Atlas Network répandus sur trois continents; le but est de promouvoir le mouvement libertarien, le néolibéralisme à
la Thatcher/Reagan et de détruire toute initiative socialiste dans les pays où
ils ont mainmise avec l'appui des gouvernements :
Sphere of Influence: How American
Libertarians Are Remaking Latin American Politics – Before
ending the interview, Chafuen intimated that there was more to come: more think
tanks, more efforts to overturn leftist governments, and more Atlas devotees
and alumni elevated to the highest levels of government the world over. “The
work is ongoing,” he said.
Voici un portrait sans édulcorant de Justin
Trudeau par Bill McKibben. L’écrivain et conférencier reconnu mondialement est
un farouche opposant au Keystone Excel
Pipeline.
Stop swooning over Justin Trudeau.
The man is a disaster for the planet.
By
Bill McKibben | The Guardian April 17, 2017
Donald
Trump is so spectacularly horrible that it’s hard to look away – especially now
that he’s discovered bombs. But precisely because everyone’s staring
gape-mouthed in his direction, other world leaders are able to get away with
almost anything. Don’t believe me? Look one country north, at Justin Trudeau.
Look all you want, in fact – he sure is
cute, the planet’s only sovereign leader who appears to have recently quit a
boy band. And he’s mastered so beautifully the politics of inclusion:
compassionate to immigrants, insistent on including women at every level of
government. Give him great credit where it’s deserved: in lots of ways he’s the
anti-Trump, and it’s no wonder Canadians swooned when he took over.
But when it comes to the defining issue of
our day, climate change, he’s a brother to the old orange guy in Washington.
Not rhetorically: Trudeau says all the right
things, over and over. He’s got no Scott Pruitts in his cabinet: everyone who
works for him says the right things. Indeed, they specialize in getting others
to say them too – it was Canadian diplomats, and the country’s environment
minister, Catherine McKenna, who pushed at the Paris climate talks for a
tougher-than-expected goal: holding the planet’s rise in temperature to 1.5C (2.7F).
But those words are meaningless if you keep
digging up more carbon and selling it to people to burn, and that’s exactly
what Trudeau is doing. He’s hard at work pushing for new pipelines through
Canada and the US to carry yet more oil out of Alberta’s tar sands, which is
one of the greatest climate disasters on the planet. [...]
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(2) La notion de propriété privée est une
illusion. Si quelqu’un se trouve sur le trajet d’un oléoduc, en vertu de la
clause d’expropriation administrative
pour cause d’utilité publique, il devra céder le passage. Cette manœuvre
est élastique et sert généralement les intérêts privés des grandes compagnies.
Expropriation administrative pour cause d'utilité publique. Quelle saloperie.
Cette semaine, TransCanada défendait, devant une Commission, le parcours de l’oléoduc Keystone XL au Nebraska. Des opposants ont présenté leurs objections. J’en ai écouté un bout en direct mercredi sur CBC. En fait, c’est complètement inutile puisque personne n’empêchera TransCanada de creuser. Les cinq membres élus de la Commission comptent quatre républicains et un démocrate qui devront soit approuver ou rejeter le parcours d’ici le 23 novembre prochain.
Mais des
agriculteurs ont décidé de leur barrer le chemin coûte que coûte en installant des panneaux solaires sur le parcours. Génial.
KXLP
Nebraska – Ranchers Fight Keystone XL
Pipeline by Building Solar Panels in Its Path
It's one of several creative
protests against pipeline companies trying to use eminent domain to take
private land.
By
Phil McKenna | Inside Climate News | July 11, 2017
After
years of battling Canadian pipeline giant TransCanada over the controversial
Keystone XL pipeline, Nebraska rancher Bob Allpress is taking an unusual step
to protect land that has been in his family since 1886.
In the coming weeks, Allpress plans to
install solar panels in the middle of a 1.5-mile long strip of land, a proposed
pipeline route that bisects his 900-acre ranch – and that TransCanada has
threatened to take by force through a legal process known as eminent domain.
"Not only would they have to invoke
eminent domain against us, they would have to tear down solar panels that
provide good clean power back to the grid and jobs for the people who build
them," Allpress said. [...]
"It's critical when we are fighting a
project like KXL to show the kind of energy we would like to see," said
Jane Kleeb, a Nebraska resident and president of Bold Alliance, one of several
environmental and Native advocacy groups behind the project.
TransCanada declined to comment.
Though largely symbolic – each installation would consist of
roughly 10 panels – the solar projects provide a clean energy alternative that doesn't
require land seizure or pose a risk to the environment.
“These solar projects don’t use eminent
domain for private gain and don’t risk our water,” Kleeb said.
Eminent domain allows the government or
private companies to take land from reluctant owners who are paid fair market
value. The proposed project must benefit the public; something that landowners
and environmental advocates argue is not the case with Keystone XL. [...]
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