29 août 2017

Sinistre humanitaire et environnemental (TX)

Cette catastrophe serait moins terrifiante s’il n’y avait pas tant de raffineries et de puits gaziers pouvant laisser échapper des résidus pétrochimiques dans l’environnement. Les Texans et les Louisianais deviendront-ils des réfugiés climatiques en raison des tornades et des tempêtes tropicales? Fuir? Mais pour aller où? Tout l’monde n’a pas un hélicoptère privé...

Houston est construite sur des marais où l’on continue de construire des édifices et des infrastructures pétrolières. Les autoroutes en béton n’absorbent pas l’eau. Les élus et les spéculateurs immobiliers et les industriels se fichent des conséquences de leur obsessive croissance économique... personnelle.

Or nous ne pouvons pas contrôler un feu qui se propage à grande vitesse à cause des vents ni les pluies diluviennes qui nous tombent dessus. Ces éléments, qu’on tente vainement d’entraver, d’enclaver, ignorent les frontières! Même un cerveau de 7W peut comprendre ça. Suggestion : remplissez votre sous-sol de rouleaux de papier essuie-tout en cas d’inondation...  

Les endroits où il fait bon vivre sont de plus en plus rares. Il reste bien sûr quelques îles paradisiaques que les élites s’approprient, notamment pour fuir les désastres qu’ils causent. Mais je ne vois rien à l’horizon pour le commun des mortels...

Image : Pawel Kuczynski

Inondations, raffineries et fracturation hydraulique 


En août 2013, la photographe Amy Youngs survole le Texas. Intriguée par ce qu’elle voit, elle prend une photo et la publie sur Flickr. Elle commente ainsi : «Vu ces étranges nouveaux paysages de fabrication humaine pendant mon vol entre Sacramento et Houston. Non pas des fermes ni des banlieues, mais plusieurs kilomètres de rectangles de terre décapés, certains avec des puits à côté, tous connectés à des routes. Je doute que les gens les voient en roulant sur les routes principales je n’en avais jamais vus mais de l’avion ils étaient très visibles. Bienvenue dans votre nouveau paysage!» 

Des internautes ont cherché et localisé les sites sur Google Maps.
Lien : google maps zoomez et vous verrez la multitude de rectangles blancs connectés à un réseau routier complexe. Nul doute que ce réseau mène à un pipeline...

Image : Google Maps.

Le site Common Sense Canadian fut le premier site à publier la photo :

An aerial photo of fracking operations in Texas taken and posted by Amy Youngs on August 3rd 2013 has caused a rumble online.

Damien Gillis | November 4, 2013

“Saw these strange new human-made landscapes on my flight from Sacramento to Houston. Not farming, not subdivisions, but many miles of rectangular patches etched out of the earth, some with pools next to them, all with roads to them. I doubt that people see these when driving on major roads – I never have – but they were very visible from a plane. Welcome to your new landscape!” 

Modern-day hydraulic fracturing was first developed in Texas’ Barnett Shale. As of 2011, the state led the nation with over 100,000 gas wells – many of which have involved fracking in recent years.

Update August 27, 2017:
The water-intensive process is being questioned as Texas faces drought conditions.


Nous avons appris à nous méfier des mille et un canulars médiatiques et photographiques si répandus sur Internet. Et c’est une excellente chose. Ainsi, certains internautes se sont demandé s’il s’agissait de puits de pétrole ou de sites de fracturation hydraulique. Elle a donc modifié son message sur Flickr :  

Aerial view of resource extraction in Texas. Are they oil, gas or fracking wells?

When I first posted, I identified these as fracking marks, but many who probably know more than I, have pointed out that these look more like gas wells or oil wells. I changed the title of the photo to show my uncertainty about the actual type of resource extraction pictured here. I am not an expert on types of resource extraction, I am an ecologically concerned artist who looks out the window of planes and notices the changes humans are making to the landscape.

To see more photos of what our new energy landscapes look like including wind farms, dams, coal plants, geothermal and solar fields visit this Flickr group I've organized called "Energy Extraction". Everyone is welcome to join and add related photos.


Visitez cette portion du site, c’est renversant :
Desert fracking (différents collaborateurs)

Un brin d’histoire.

En 2006, lors d’un boom d’extraction de sables bitumineux, le New York Times déclarait qu’il s’agissait d’une «nouvelle technique de forage». En 2009, le magazine déclarait la même chose. Qui plus est, en 1986, le NYT rapportait la contamination de puits d’eau potable causée par la fracturation hydraulique. Bref, peut-on se fier à qui que ce soit? Car en réalité, la fracturation hydraulique, utilisée à des fins commerciales, a débuté en 1949.

Fracturation hydraulique

La fracturation hydraulique a toujours été reconnue pour avoir de graves impacts désastreux sur l’environnement. À commencer par la déforestation. Aux États-Unis, des centaines d’hectares de forêt de piñon-juniper (1) ont été rasés, ainsi que le réseau routier adjacent. Les étoiles qu’on voyait autrefois la nuit au-dessus des mesas ont disparu derrière le feu des projecteurs allumés toute la nuit sur chaque site. De l’eau polluée et des déchets toxiques remplissent des dépotoirs. Le forage lui-même est violent et peut contaminer l’eau de surface, et les lubrifiants utilisés pour faciliter le forage ne sont pas bénins. Les puits conventionnels étaient remplis d’eau (parfois chimiquement traitée) et l’on ajoutait du dioxyde de carbone pour augmenter le flow – l’inondation au CO2 est connue pour causer des tremblements de terre. Les pires fracturations de l'histoire ont eu lieu en 1967, 1969 et 1973, lorsque des engins nucléaires ont explosé dans l'ouest du Colorado et le nord du Nouveau Mexique pour libérer de gaz et du pétrole se trouvant dans des formations rocheuses denses. (Données tirées d’un article de Jonathan Thompson, High Country News, 29 janvier 2012)
 (1) Pinus monophylla, pin à une feuille. L’arbre peut atteindre 15 m de hauteur et 50 cm de diamètre. Leur dissémination est assurée par le geai des pinèdes (Pinyon Jay).

Voilà comment l’industrie détruit le vivant partout sur terre.
Pas de pinèdes, pas de geais. C'est d'une tristesse (pour qui sait apprécier la beauté)

Image: Pinyon Jay Seabamirum at Flickr


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