Pour en savoir plus, l’article de Thomas Gerbet
Trop de pesticides
inutiles dans les champs
Si vous n’êtes pas convaincu de la nécessité de
bannir ces poisons omniprésents dans notre environnement et qui au final
aboutissent dans notre assiette sans notre consentement, lisez l’histoire de Carol
Van Strum. Cette femme qui habite en Oregon a conservé une quantité colossale
de requêtes et dossiers juridiques reliés aux activités délétères de
l’industrie chimique. D’une importance capitale pour tout environnementaliste
digne de ce nom. En tout, sa bibliothèque contient plus de 200 000 pages
d'information qui retrace «40 ans de mensonges et de collusion entre
l'industrie chimique et les organismes de réglementation qui étaient censés
protéger la santé humaine et l'environnement», déclarait le journaliste Peter von
Stackelberg, qui, avec Center for Media
and Democracy et Bioscience Ressource
Project a contribué à la numérisation des dossiers ainsi que plusieurs autres
recueillis par des militants. Quelque 20 000 dossiers en
ligne sur le site :
Poison
Papers https://www.poisonpapers.org/the-poison-papers/
Sharon Lerner a rencontré Carol
Van Strum
The Intercept 26 juillet 2017
Article intégral en anglais :
https://theintercept.com/2017/07/26/chemical-industry-herbicide-poison-papers/
Article intégral en anglais :
https://theintercept.com/2017/07/26/chemical-industry-herbicide-poison-papers/
Extraits (traduction maison)
100 000
pages de secrets sur l’industrie chimique couverts de poussière dans une grange
– jusqu’à aujourd’hui
Pendant des décennies, certains des secrets les
plus sales et les plus sombres de l'industrie chimique ont été conservés dans
la grange de Carol Van Strum. La vieille structure de 80 ans, abimée, humide et
visitée à l’occasion par un ours noir, abritait plus de 100 000 pages de
documents liés à des procès contre Dow, Monsanto, DuPont, Union
Carbide, l'Agence de protection de l'environnement, le Service des forêts américain,
l'Armée de l'air et des entreprises de pâtes et papiers, entre autres.
En 1974, Carol Van Strum, souhaitant une vie
simple en milieu rural, déménageait à Siuslaw National Forest en Oregon. Peu
après son arrivée, elle constata que le Service des forêts avait pulvérisé sa
propriété avec les herbicides 2,4,5-T et 2,4-D. Ces poisons sont les deux
principes actifs de l’Agent Orange que l’armée américaine a cessé d’utiliser à
la suite des protestations du public. On savait qu’ils causaient des cancers,
des malformations congénitales et de graves préjudices aux humains, aux animaux
et à l'environnement. Mais, aux États-Unis, le Service des forêts continua de
les pulvériser. Entre 1972 et 1977, 20 000 livres de 2,4,5-T ont été répandus
sur une zone de 1 600 kilomètres carrés comprenant la propriété de Van Strum et
la ville voisine, Alsea.
Un
jour, ses quatre enfants furent directement aspergés tandis qu’ils pêchaient
dans la rivière. Immédiatement après, ils commencèrent à saigner du nez, à
avoir des diarrhées sanguinolentes et des maux de tête. Plusieurs voisins tombèrent
malades aussi. Après un épandage, plusieurs femmes de la région avaient des
fausses couches spontanées. Les résidents avaient aussi remarqué que les
animaux mouraient ou avaient des malformations bizarres – des oiseaux à becs difformes, des wapitis aveugles, des chats
et des chiens qui se mettaient à saigner des yeux et des oreilles. Lors d'une
rencontre communautaire, les résidents décidèrent d’envoyer au Service des
forêts un rapport détaillé des effets de l’épandage dont ils avaient été
témoins. «Nous pensions [naïvement] que s'ils savaient ce qui nous était
arrivé, ils ne recommenceraient pas.» Le Service des forêts ayant refusé de
cesser l’épandage, Strum et ses voisins entamèrent une poursuite qui mena à une
interdiction temporaire du 2,4,5-T dans leur région en 1977. L’accès aux données
d'une entreprise frauduleuse, l’Industrial
Bio-Test Laboratories, favorisa l’interdiction définitive en 1983.
«Nous n’étions pas des écologistes, le mot
n’existait même pas à l'époque. Nous ne voulions pas être empoisonnés, voilà
tout.» (Van Strum)
À ce jour, la bibliothèque contient plus de 200 000 pages. Tout au long de ces années d’investigation, Van
Strum a amassé quantité de preuves troublantes démontrant les dangers des produits
chimiques industriels et les pratiques frauduleuses des entreprises qui les
fabriquent. Par exemple, deux documents rapportent que Dow a retenu les
services d'un dermatologue de l'Université de Pennsylvanie pour mener des
expériences sur des prisonniers dans les années 1960 afin d’étudier les effets
du TCDD – un contaminant particulièrement toxique inclus dans le 2,4,5-T. Un
autre document rapporte qu’en 1985 Monsanto mit sur le marché un produit
chimique contenant du TCDD, le Lysol, qui fut utilisé comme désinfectant pendant
vingt-trois ans. Un autre document indique qu’à partir de 1990, la politique de
l'EPA permettait, en certaines circonstances, l'ajout de déchets toxiques dangereux
comme ingrédients inertes dans certains pesticides et autres produits.
Van Strum a dû faire la paix avec une tragédie
personnelle. En 1977, sa maison fut réduite en cendres et ses quatre enfants périrent
dans l'incendie. Les pompiers venus sur le site ont déclaré que le fait que
toute la maison ait brûlé si rapidement indiquait la possibilité d'un incendie
criminel. Mais l’enquête n’a jamais déterminé les causes. Van Strum soupçonnait
certains de ses adversaires d’avoir provoqué l’incendie (1). C’était une
période de conflit intense entre les militants locaux et les employés des
compagnies forestières, les fabricants de produits chimiques et les organismes
gouvernementaux. Un groupe de résistants en colère avait détruit un hélicoptère
du Service des forêts utilisé pour l’épandage. Un jour, en arrivant chez elle, Van
Strum trouva des promoteurs d’herbicides (qu'elle poursuivait en justice) rôdant
sur sa propriété.
«J'ai accepté que je ne saurais jamais vraiment ce
qui s'est passé.» Elle n’a pas reconstruit et vit maintenant dans une
dépendance à côté du site dénudé où se trouvait sa maison autrefois. Mais son
engagement à lutter contre les produits chimiques toxiques a survécu à
l'épreuve. «Si c'était intentionnel, alors c’était la pire chose qui pouvait
m’être arrivée. Après cela, rien ne pouvait m’arrêter.»
Maintenant, après toutes ces années, Van Strum,
âgée de 76 ans, estime qu'il est temps de transmettre sa collection de documents
afin que «d'autres puissent prendre la relève». L’origine d'un grand nombre de luttes
actuelles contre les produits chimiques peut être retrouvée dans ses documents.
Le scandale de l'Industrial Bio-Test
Laboratories est central dans le litige sur la cancérogénicité du Roundup
de Monsanto, par exemple. En outre, le 2,4-D, l'autre ingrédient actif de
l'Agent Orange, est encore en usage. Les sociétés forestières continuent d’utiliser
largement à la fois le 2,4-D et le Roundup. Les batailles juridiques sont loin
d’être terminées.
«Je jouerai le rôle de Lorax. Ce sera amusant.» (Carol Van Strum)
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Quand je pense que j’ai déjà salué les initiatives
à connotation environnementale de Nicolas Hulot sur mon blogue. Pouah. C’est notre
naïveté, ou notre crédulité, qui nous tue. Est-ce que tous les élus sont achetables? Je le crois de plus en plus.
Comme dit l’auteur de cette vidéo «on se fout de not’ gueule». Et comment...
Hulot sacrifie notre santé aux lobbies : Les perturbateurs endocriniens
(Osons causer)
Découvrez comment Hulot a enterré 10 ans de luttes
en Europe pour la réglementation des perturbateurs endocriniens, ces substances
qui détruisent notre santé et causent baisse de fertilité, cancers,
malformations... On ne peut pas y échapper, ils sont partout, mais il reste un
espoir pour protéger notre santé.
►► LA PÉTITION : http://bit.ly/PetitionGenerationsFutures
►► LA PÉTITION : http://bit.ly/PetitionGenerationsFutures
La question demeure : à quand un VRAI PROCÈS pour
GÉNOCIDE PLANÉTAIRE DEVANT un GRAND JURY capable de condamner nos assassins à
la prison à vie?
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(1) Je n’ai aucun doute qu’il s’agissait de
représailles. Quand on prend connaissance du rapport de Global Witness 2016, on
voit que les grandes compagnies industrielles n’hésitent pas à faire assassiner,
brutaliser et emprisonner les militants qui veulent protéger leurs milieux de vie, leur travail et leurs terres. De sorte que près de quatre personnes par semaine ont été tuées en 2016.
Beaucoup de violence testostéronique...
cinq policiers contre une femme non armée, assise par terre, qui ne veut pas être embarquée. Un humain «normal», équilibré, ne peut pas agir de la sorte. Je
commence à me demander si l’agrobusiness n’injecte pas de la testostérone dans
la nourriture des forces de répression, causant ainsi des perturbations endocriniennes dramatiques...
Across
the world people are being murdered, attacked and arrested for standing up to
companies that want to take their land. A new Global Witness report has found
that nearly four people a week were killed in 2016 fighting for their homes,
their livelihoods and the land, forests and rivers we all depend on.
D’autres vidéos à partir de ce lien :
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