Toutefois, il y a plus grave. Néron était un ange comparé
à certains chefs d’état, dont les jouets sont plus que terrifiants.
Cette photo a largement circulé, ainsi que celles
d’Hiroshima et de Nagasaki, nous rappelant que notre civilisation s’articule sur le mode «œil pour œil, dent pour dent».
Entre les 13 et 15 février 1945, les forces alliées bombardèrent la ville de
Dresde, en Allemagne. Il est difficile de trouver des données exactes. Donc, à
peu près 1070 bombardiers britanniques et américains ont largué 3430 tonnes de bombes
explosives et incendiaires sur les populations civiles – trois attaques surprise en
quinze heures. L’immense brasier raya la ville de la carte, désormais réduite à un amas de
décombres, de cendres et de cadavres. On ne s’entend pas sur le nombre de morts
ni sur les justifications nébuleuses de la stratégie «tapis de bombes». Avant
la guerre, Dresde, surnommée la «Florence de l’Elbe», comptait parmi les plus
belles villes européennes pour son architecture et ses musées.
«Quiconque
lutte contre des monstres devrait, ce faisant, prendre garde à ne pas devenir un
monstre lui-même. Et, si vous scrutez l'abîme assez longtemps, l'abîme vous
scrutera à son tour.» ~
Friedrich Nietzsche
Certains «experts» suggèrent que les «démonstrations
de force» de Kim-Jong-un auraient pour unique but de mettre la Corée du Nord sur
la «map». J’en doute. À mon avis, il faut toujours prendre les psychopathes au
sérieux, ils sont imprévisibles et ne rigolent jamais.
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Que veut la
Corée du Nord?
Radio-Canada avec New York Times
Pyongyang a récemment procédé à deux tirs de
missiles balistiques intercontinentaux et cette escalade militaire pourrait
cacher un agenda politique bien simple selon des experts : la reconnaissance
internationale. [...]
«On peut
voir dans leur langage et dans leur approche qu’ils s’inspirent beaucoup de la
relation sino-américaine.» ~ Joshua
H. Pollack, rédacteur au Nonproliferation
Review
Le
professeur John Delury de l’Université Yonsei à Séoul partage cette opinion :
il s'agit d'une stratégie qui s’appuie sur le développement parallèle de
l’économie et du programme nucléaire. «Idéalement, la Corée du Nord pourrait
reproduire le modèle chinois en normalisant ses relations avec les États-Unis à
l’aide de la dissuasion nucléaire», explique le professeur.
Joshua H.
Pollack fait valoir que les démonstrations de force nord-coréennes sont souvent
accompagnées de demandes, tel le retrait des troupes américaines de la
péninsule coréenne et l’arrêt des exercices militaires, pour ainsi obtenir de
petites concessions sur plusieurs décennies. [...]
Article intégral :
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L’ONU
adoptait un traité bannissant l’arme atomique... sans l’aval des pays qui la
possède déjà
Associated Press ǀ Le 7 juillet 2017
Plus de 120
pays ont adopté un traité pour bannir les armes nucléaires, vendredi, lors d'un
vote des Nations unies boycotté par tous les pays détenteurs de cette
technologie de même que par plusieurs de leurs alliés, dont le Canada.
Un total de 122 pays ont voté en faveur de ce
traité contraignant, les Pays-Bas s'y sont opposés et Singapour s'est abstenu.
La
présidente de la conférence où il a été négocié, Elayne Whyte Gomez, soutient
qu'il s'agit de la première entente multilatérale de désarmement à être conclue
en plus de 20 ans.
L'ambassadrice
costaricaine a avancé que «le monde attend cette norme légale depuis 70 ans»,
soit depuis le largage des premières bombes atomiques sur les villes japonaises
d'Hiroshima et de Nagasaki, en août 1945, à la fin de la Deuxième Guerre
mondiale.
Elle
précise que 129 pays membres de l'ONU sur 193 ont pris part à l'élaboration de
l'accord. Parmi les pays membres de l'OTAN, seuls les Pays-Bas y ont participé,
sous mandat du Parlement.
Aucune
des neuf nations détentrices ou présumées détentrices de l'arme nucléaire – les
États-Unis, la Russie, le Royaume-Uni, la Chine, la France, l'Inde, le
Pakistan, Israël et la Corée du Nord – n'a appuyé le traité. La plupart de
leurs alliés, dont le Canada, n'ont pas assisté au vote.
«Nous
n'avons pas l'intention de signer, de ratifier ou de devenir partie à ce traité»,
ont déclaré les représentants permanents des États-Unis, du Royaume-Uni et de
la France auprès des Nations unies après l'adoption du traité, ajoutant que «cette
initiative ignore clairement les réalités de l'environnement de sécurité
internationale». «Au contraire, précisent-ils, ce traité ne fera que multiplier
les divisions à un moment où le monde doit rester uni face aux menaces croissantes,
y compris celle posée par les efforts continus de prolifération nucléaire de la
République populaire démocratique de Corée. À cet égard, nous réitérons nos
engagements au titre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires
(TNP) et réaffirmons notre détermination à préserver et à continuer de
promouvoir son autorité, son universalité et son efficacité.»
Le traité
requiert que chaque pays qui y adhère, «dans aucune circonstance, ne développe,
teste, produise, manufacture, acquière, possède ou entrepose des armes
nucléaires ou d'autres engins explosifs nucléaires». Il interdit également
toute menace de recourir à de telles armes.
Il pourra
être ratifié à compter de septembre et entrera en vigueur dès que 50 pays en
seront signataires.
~~~
70 ans
après Hiroshima, quels pays possèdent l'arme nucléaire?
Alain Labelle
ICI Radio-Canada Info ǀ Le 8 août 2015
Après la
Seconde Guerre mondiale, le recours à l'arme nucléaire a plongé la planète dans
une course à l'armement sans précédent. Rien n'aura fait craindre la perte de
l'humanité plus que la prolifération de la bombe nucléaire. Mais la planète
est-elle plus sûre aujourd'hui?
Les
essais d'armes nucléaires ont grandement diminué depuis les années 1990. Des
traités signés par les États-Unis et la Russie ont aussi permis d'en réduire le
nombre et de démanteler des milliers de bombes depuis les années 1980. Mais ces
pas dans la bonne direction ne sont pas suffisants, estime Gordon Edwards,
expert canadien et militant d'un monde sans nucléaire.
«Il y a quand
même des milliers d'armes nucléaires en fonction actuellement. Pas moins de
5000 armes sont toujours opérationnelles et prêtes à être utilisées rapidement
dans les deux minutes. Lorsqu'elles sont lancées, il n'y a pas moyen de les
rappeler si nous changeons d'idée.» ~
Gordon Edwards
Selon
lui, réduire le nombre d'armes nucléaires n'a pas de véritable effet, tant
qu'il ne sera pas près de zéro. Il existe encore aujourd'hui assez armes pour
détruire toutes les villes de l'hémisphère nord... Et plusieurs fois.
La
situation actuelle est en ce sens toujours inquiétante, dit-il, précisant que
la crainte réside moins dans le fait qu'un pays ne développe la bombe que dans
la possibilité qu'un groupuscule ne s'en empare.
«Il y a
les groupes comme Al-Qaïda et l'État islamique, ou même le Ku Klux Klan - qui
sait - qui pourraient l'obtenir. Et elle n'est pas difficile à fabriquer. Ce
qui semblait difficile lors de la création des premières bombes larguées sur le
Japon ne l'est plus maintenant. Nous pourrions nous lever un matin et réaliser
que la ville de Washington a été détruite par une bombe et nous ne serions pas
en mesure de dire qui l'a fait exploser.» ~ Gordon Edwards
Le
scientifique ajoute que cette bombe n'aurait pas besoin d'être larguée à partir
d'un avion, mais simplement dissimulée dans une voiture ou un conteneur. La
menace nucléaire a ainsi beaucoup évolué depuis la guerre froide, poursuit
Gordon Edwards.
«À
l'époque, tout le monde savait que si une guerre nucléaire éclatait, le
responsable serait l'une des deux superpuissances. Vous saviez qui était votre
ennemi et contre qui vous deviez vous protéger et riposter. Mais dans le monde
actuel, il serait difficile d'établir le responsable. Comment gagner une guerre
quand il n'y a personne pour se rendre à la fin?» ~ Gordon Edwards
Après
quelques années plus ou moins tranquilles sur le front nucléaire, il y a
maintenant une recrudescence des activités associées à l'armement nucléaire.
«La
Chine, la Russie et les États-Unis ont recommencé à dépenser pour moderniser
leur arsenal. Cela est très inquiétant.» ~ Gordon Edwards
Pour M.
Edwards, ce qui se produit actuellement s'apparente à une seconde course au
nucléaire entre les États. Combinée au risque représenté par les groupes
terroristes, cette nouvelle flambée nucléaire n'est pas sans menacer la
sécurité mondiale, estime-t-il.
Traité sur la non-prolifération des armes
nucléaires (TNP)
– Entré
en vigueur en 1970
– Ratifié
par 189 pays
– Repose
sur trois assises : la non-prolifération, le désarmement et les utilisations
pacifiques de l'énergie nucléaire
– Les
États dotés d'armes nucléaires sont ceux qui ont fait exploser un dispositif
nucléaire avant le 1er janvier 1967
– Israël,
l'Inde et le Pakistan sont les seuls pays dotés de l'arme nucléaire à ne pas y
avoir encore adhéré
– La
Corée du Nord est devenue en 2003 le premier pays à invoquer son droit de
retrait
La course
au nucléaire
Après l'explosion des bombes atomiques américaines
à Hiroshima et Nagasaki, les relations internationales sont entrées dans une
nouvelle ère, celle du nucléaire. La puissance inégalée de la bombe atomique a
poussé plusieurs pays à vouloir la posséder, explique Gordon Edwards.
L'Union
soviétique arrive deuxième dans la course en mettant la main sur les connaissances
nécessaires à sa fabrication : elle teste sa bombe A dès l'été 1949.
Suivent
le Royaume-Uni en 1952, la France en 1960, puis la Chine en 1964.
Ces cinq
pays constituent encore aujourd'hui les seuls pays à posséder officiellement la
bombe nucléaire. L'Inde l'aurait toutefois acquise en 1974, Israël et l'Afrique
du Sud en 1979, le Pakistan en 1998, puis la Corée du Nord en 2013.
L'Irak
avait, dans les années 1980, multiplié les tentatives pour se doter d'une
capacité d'armement nucléaire et n'était pas loin d'en mettre au point. Elle a
cependant perdu depuis toutes ses capacités de production.
L'Iran a
quant à lui signé en juillet 2015 un accord de principe avec les grandes
puissances après que le pays fut pratiquement parvenu à utiliser son programme
nucléaire civil pour produire des armes nucléaires.
Le monde
compterait donc neuf puissances nucléaires : les cinq États dotés d'armes
nucléaires selon le TNP, trois puissances nucléaires de fait qui n'ont pas
ratifié le TNP (Inde, Israël, Pakistan) et la Corée du Nord qui, après avoir
annoncé son retrait du TNP, a procédé à des explosions nucléaires.
D'autres
pays membres de l'Organisation du Traité de l'Atlantique nord (OTAN) possèdent
des armes nucléaires sur leur territoire, sans pour autant les contrôler
directement : la Turquie, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Italie et la Belgique.
Après
l'éclatement de l'Union soviétique, plusieurs anciennes républiques soviétiques
se sont aussi retrouvées avec des stocks d'armes nucléaires sur leurs
territoires. Ces pays ont, de 1994 à 1996, volontairement renoncé à ces armes,
selon les Nations unies.
L'équilibre
de la terreur
En 1982, on estimait qu'il y avait environ 50 000
armes nucléaires dans le monde, totalisant entre 12 000 et 14 000 millions de
tonnes, soit l'équivalent de 3 tonnes par habitant quand la Terre comptait 4
milliards d'humains. En comparaison, la bombe larguée sur Hiroshima en 1945
avait une puissance d'environ 15 000 tonnes de TNT. La bombe H - la plus
puissante jamais testée à ce jour - est soviétique. La « Reine des bombes »
était équivalente à 57 millions de tonnes de TNT.
L'année
suivante, la diffusion dans les pays occidentaux du téléfilm Le Jour d'après
(The Day After) marque les esprits, alors que la tension est vive entre les
gouvernements de Ronald Reagan et de Youri Andropov. Puis est venue la détente
du climat international à la suite de l'effondrement de l'URSS.
En 2012,
l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm estime que le
nombre de têtes nucléaires dans le monde à environ 19 000, dont 4400
opérationnelles.
Le
saviez-vous?
En 1991, l'Afrique du Sud accède au TNP. En 1994,
l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) confirme que le pays est
le premier État au monde (le seul à ce jour) à avoir développé l'arme atomique
et s'en être séparé volontairement.
~~~
À quoi
ressemblerait une guerre avec la Corée du Nord?
Scénario possible
What Would War With North Korea Be
Like?
The
Inquiry ǀ BBC World
Service
Alarm
about North Korea has spiked. Earlier this month, the North claimed to have
successfully test-launched an intercontinental ballistic missile that could hit
Alaska. Some experts estimate that North Korea is now 18 to 36 months away from
launching a missile able to reach Los Angeles.
President Trump has warned that a
"major, major conflict" with North Korea is possible. His closest
advisers have said that "the era of strategic patience is over".
So, in this week's Inquiry, we take a look
at the two sides' war plans and ask: what would war with North Korea look like?
Producer:
Sarah Shebbeare
Presenter:
Neal Razzell
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