1 août 2017

Bannir l’arme atomique? L’idée a moisi dans le carton.

Laissons de côté les jouets du maire qui mettent Montréal sur la map«nous faisons maintenant partie des grands», disait-il à la clôture du championnat ePrix. Beaucoup de bruit pour rien, trois semaines de construction et déconstruction pour quelques tours de piste samedi et dimanche. J’ai hâte de connaître le bilan de cette folie, et sa facture environnementale (bouchons de circulation, smog, inaccessibilité, pertes de revenus, etc.). Est-ce confidentiel? Pourquoi la course doit-elle absolument se dérouler en plein centre-ville? C’est ridicule. But the show must go on. Sacrer est salutaire : @&#$!

Toutefois, il y a plus grave. Néron était un ange comparé à certains chefs d’état, dont les jouets sont plus que terrifiants.

Dresde 1945. Photographe : Richard Peter.
Cette photo a largement circulé, ainsi que celles d’Hiroshima et de Nagasaki, nous rappelant que notre civilisation s’articule sur le mode «œil pour œil, dent pour dent». Entre les 13 et 15 février 1945, les forces alliées bombardèrent la ville de Dresde, en Allemagne. Il est difficile de trouver des données exactes. Donc, à peu près 1070 bombardiers britanniques et américains ont largué 3430 tonnes de bombes explosives et incendiaires sur les populations civiles – trois attaques surprise en quinze heures. L’immense brasier raya la ville de la carte, désormais réduite à un amas de décombres, de cendres et de cadavres. On ne s’entend pas sur le nombre de morts ni sur les justifications nébuleuses de la stratégie «tapis de bombes». Avant la guerre, Dresde, surnommée la «Florence de l’Elbe», comptait parmi les plus belles villes européennes pour son architecture et ses musées.

«Quiconque lutte contre des monstres devrait, ce faisant, prendre garde à ne pas devenir un monstre lui-même. Et, si vous scrutez l'abîme assez longtemps, l'abîme vous scrutera à son tour.» ~ Friedrich Nietzsche
                     
Certains «experts» suggèrent que les «démonstrations de force» de Kim-Jong-un auraient pour unique but de mettre la Corée du Nord sur la «map». J’en doute. À mon avis, il faut toujours prendre les psychopathes au sérieux, ils sont imprévisibles et ne rigolent jamais.

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Que veut la Corée du Nord?
Radio-Canada avec New York Times

Pyongyang a récemment procédé à deux tirs de missiles balistiques intercontinentaux et cette escalade militaire pourrait cacher un agenda politique bien simple selon des experts : la reconnaissance internationale. [...]
   «On peut voir dans leur langage et dans leur approche qu’ils s’inspirent beaucoup de la relation sino-américaine.» ~ Joshua H. Pollack, rédacteur au Nonproliferation Review
   Le professeur John Delury de l’Université Yonsei à Séoul partage cette opinion : il s'agit d'une stratégie qui s’appuie sur le développement parallèle de l’économie et du programme nucléaire. «Idéalement, la Corée du Nord pourrait reproduire le modèle chinois en normalisant ses relations avec les États-Unis à l’aide de la dissuasion nucléaire», explique le professeur.
   Joshua H. Pollack fait valoir que les démonstrations de force nord-coréennes sont souvent accompagnées de demandes, tel le retrait des troupes américaines de la péninsule coréenne et l’arrêt des exercices militaires, pour ainsi obtenir de petites concessions sur plusieurs décennies. [...]

Article intégral :

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L’ONU adoptait un traité bannissant l’arme atomique... sans l’aval des pays qui la possède déjà

Associated Press ǀ Le 7 juillet 2017

Plus de 120 pays ont adopté un traité pour bannir les armes nucléaires, vendredi, lors d'un vote des Nations unies boycotté par tous les pays détenteurs de cette technologie de même que par plusieurs de leurs alliés, dont le Canada.
   Un total de 122 pays ont voté en faveur de ce traité contraignant, les Pays-Bas s'y sont opposés et Singapour s'est abstenu.
   La présidente de la conférence où il a été négocié, Elayne Whyte Gomez, soutient qu'il s'agit de la première entente multilatérale de désarmement à être conclue en plus de 20 ans.
   L'ambassadrice costaricaine a avancé que «le monde attend cette norme légale depuis 70 ans», soit depuis le largage des premières bombes atomiques sur les villes japonaises d'Hiroshima et de Nagasaki, en août 1945, à la fin de la Deuxième Guerre mondiale.
   Elle précise que 129 pays membres de l'ONU sur 193 ont pris part à l'élaboration de l'accord. Parmi les pays membres de l'OTAN, seuls les Pays-Bas y ont participé, sous mandat du Parlement.
   Aucune des neuf nations détentrices ou présumées détentrices de l'arme nucléaire – les États-Unis, la Russie, le Royaume-Uni, la Chine, la France, l'Inde, le Pakistan, Israël et la Corée du Nord – n'a appuyé le traité. La plupart de leurs alliés, dont le Canada, n'ont pas assisté au vote.
   «Nous n'avons pas l'intention de signer, de ratifier ou de devenir partie à ce traité», ont déclaré les représentants permanents des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France auprès des Nations unies après l'adoption du traité, ajoutant que «cette initiative ignore clairement les réalités de l'environnement de sécurité internationale». «Au contraire, précisent-ils, ce traité ne fera que multiplier les divisions à un moment où le monde doit rester uni face aux menaces croissantes, y compris celle posée par les efforts continus de prolifération nucléaire de la République populaire démocratique de Corée. À cet égard, nous réitérons nos engagements au titre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et réaffirmons notre détermination à préserver et à continuer de promouvoir son autorité, son universalité et son efficacité.»
   Le traité requiert que chaque pays qui y adhère, «dans aucune circonstance, ne développe, teste, produise, manufacture, acquière, possède ou entrepose des armes nucléaires ou d'autres engins explosifs nucléaires». Il interdit également toute menace de recourir à de telles armes.
   Il pourra être ratifié à compter de septembre et entrera en vigueur dès que 50 pays en seront signataires.

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70 ans après Hiroshima, quels pays possèdent l'arme nucléaire?
Alain Labelle
ICI Radio-Canada Info ǀ Le 8 août 2015

Armement nucléaire lors d'une parade militaire à Moscou en 2005. Photo : iStockphoto

Après la Seconde Guerre mondiale, le recours à l'arme nucléaire a plongé la planète dans une course à l'armement sans précédent. Rien n'aura fait craindre la perte de l'humanité plus que la prolifération de la bombe nucléaire. Mais la planète est-elle plus sûre aujourd'hui?
   Les essais d'armes nucléaires ont grandement diminué depuis les années 1990. Des traités signés par les États-Unis et la Russie ont aussi permis d'en réduire le nombre et de démanteler des milliers de bombes depuis les années 1980. Mais ces pas dans la bonne direction ne sont pas suffisants, estime Gordon Edwards, expert canadien et militant d'un monde sans nucléaire.
   «Il y a quand même des milliers d'armes nucléaires en fonction actuellement. Pas moins de 5000 armes sont toujours opérationnelles et prêtes à être utilisées rapidement dans les deux minutes. Lorsqu'elles sont lancées, il n'y a pas moyen de les rappeler si nous changeons d'idée.» ~ Gordon Edwards
   Selon lui, réduire le nombre d'armes nucléaires n'a pas de véritable effet, tant qu'il ne sera pas près de zéro. Il existe encore aujourd'hui assez armes pour détruire toutes les villes de l'hémisphère nord... Et plusieurs fois.
   La situation actuelle est en ce sens toujours inquiétante, dit-il, précisant que la crainte réside moins dans le fait qu'un pays ne développe la bombe que dans la possibilité qu'un groupuscule ne s'en empare.
   «Il y a les groupes comme Al-Qaïda et l'État islamique, ou même le Ku Klux Klan - qui sait - qui pourraient l'obtenir. Et elle n'est pas difficile à fabriquer. Ce qui semblait difficile lors de la création des premières bombes larguées sur le Japon ne l'est plus maintenant. Nous pourrions nous lever un matin et réaliser que la ville de Washington a été détruite par une bombe et nous ne serions pas en mesure de dire qui l'a fait exploser.» ~ Gordon Edwards
   Le scientifique ajoute que cette bombe n'aurait pas besoin d'être larguée à partir d'un avion, mais simplement dissimulée dans une voiture ou un conteneur. La menace nucléaire a ainsi beaucoup évolué depuis la guerre froide, poursuit Gordon Edwards.
   «À l'époque, tout le monde savait que si une guerre nucléaire éclatait, le responsable serait l'une des deux superpuissances. Vous saviez qui était votre ennemi et contre qui vous deviez vous protéger et riposter. Mais dans le monde actuel, il serait difficile d'établir le responsable. Comment gagner une guerre quand il n'y a personne pour se rendre à la fin?» ~ Gordon Edwards
   Après quelques années plus ou moins tranquilles sur le front nucléaire, il y a maintenant une recrudescence des activités associées à l'armement nucléaire.
   «La Chine, la Russie et les États-Unis ont recommencé à dépenser pour moderniser leur arsenal. Cela est très inquiétant.» ~ Gordon Edwards
   Pour M. Edwards, ce qui se produit actuellement s'apparente à une seconde course au nucléaire entre les États. Combinée au risque représenté par les groupes terroristes, cette nouvelle flambée nucléaire n'est pas sans menacer la sécurité mondiale, estime-t-il.

Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP)
Entré en vigueur en 1970
Ratifié par 189 pays
Repose sur trois assises : la non-prolifération, le désarmement et les utilisations pacifiques de l'énergie nucléaire
Les États dotés d'armes nucléaires sont ceux qui ont fait exploser un dispositif nucléaire avant le 1er janvier 1967
Israël, l'Inde et le Pakistan sont les seuls pays dotés de l'arme nucléaire à ne pas y avoir encore adhéré
La Corée du Nord est devenue en 2003 le premier pays à invoquer son droit de retrait

La course au nucléaire

Après l'explosion des bombes atomiques américaines à Hiroshima et Nagasaki, les relations internationales sont entrées dans une nouvelle ère, celle du nucléaire. La puissance inégalée de la bombe atomique a poussé plusieurs pays à vouloir la posséder, explique Gordon Edwards.
   L'Union soviétique arrive deuxième dans la course en mettant la main sur les connaissances nécessaires à sa fabrication : elle teste sa bombe A dès l'été 1949.
   Suivent le Royaume-Uni en 1952, la France en 1960, puis la Chine en 1964.
   Ces cinq pays constituent encore aujourd'hui les seuls pays à posséder officiellement la bombe nucléaire. L'Inde l'aurait toutefois acquise en 1974, Israël et l'Afrique du Sud en 1979, le Pakistan en 1998, puis la Corée du Nord en 2013.
   L'Irak avait, dans les années 1980, multiplié les tentatives pour se doter d'une capacité d'armement nucléaire et n'était pas loin d'en mettre au point. Elle a cependant perdu depuis toutes ses capacités de production.
   L'Iran a quant à lui signé en juillet 2015 un accord de principe avec les grandes puissances après que le pays fut pratiquement parvenu à utiliser son programme nucléaire civil pour produire des armes nucléaires.
   Le monde compterait donc neuf puissances nucléaires : les cinq États dotés d'armes nucléaires selon le TNP, trois puissances nucléaires de fait qui n'ont pas ratifié le TNP (Inde, Israël, Pakistan) et la Corée du Nord qui, après avoir annoncé son retrait du TNP, a procédé à des explosions nucléaires.
   D'autres pays membres de l'Organisation du Traité de l'Atlantique nord (OTAN) possèdent des armes nucléaires sur leur territoire, sans pour autant les contrôler directement : la Turquie, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Italie et la Belgique.
   Après l'éclatement de l'Union soviétique, plusieurs anciennes républiques soviétiques se sont aussi retrouvées avec des stocks d'armes nucléaires sur leurs territoires. Ces pays ont, de 1994 à 1996, volontairement renoncé à ces armes, selon les Nations unies.

L'équilibre de la terreur

En 1982, on estimait qu'il y avait environ 50 000 armes nucléaires dans le monde, totalisant entre 12 000 et 14 000 millions de tonnes, soit l'équivalent de 3 tonnes par habitant quand la Terre comptait 4 milliards d'humains. En comparaison, la bombe larguée sur Hiroshima en 1945 avait une puissance d'environ 15 000 tonnes de TNT. La bombe H - la plus puissante jamais testée à ce jour - est soviétique. La « Reine des bombes » était équivalente à 57 millions de tonnes de TNT.
   L'année suivante, la diffusion dans les pays occidentaux du téléfilm Le Jour d'après (The Day After) marque les esprits, alors que la tension est vive entre les gouvernements de Ronald Reagan et de Youri Andropov. Puis est venue la détente du climat international à la suite de l'effondrement de l'URSS.
   En 2012, l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm estime que le nombre de têtes nucléaires dans le monde à environ 19 000, dont 4400 opérationnelles.

Le saviez-vous?

En 1991, l'Afrique du Sud accède au TNP. En 1994, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) confirme que le pays est le premier État au monde (le seul à ce jour) à avoir développé l'arme atomique et s'en être séparé volontairement.


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À quoi ressemblerait une guerre avec la Corée du Nord?
Scénario possible  

What Would War With North Korea Be Like?
The Inquiry ǀ BBC World Service

Alarm about North Korea has spiked. Earlier this month, the North claimed to have successfully test-launched an intercontinental ballistic missile that could hit Alaska. Some experts estimate that North Korea is now 18 to 36 months away from launching a missile able to reach Los Angeles.
   President Trump has warned that a "major, major conflict" with North Korea is possible. His closest advisers have said that "the era of strategic patience is over".
   So, in this week's Inquiry, we take a look at the two sides' war plans and ask: what would war with North Korea look like?
Producer: Sarah Shebbeare
Presenter: Neal Razzell

http://www.bbc.co.uk/programmes/p05951pc

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