7 mars 2017

Sombre 8 mars 2017, mais les femmes ne reculeront pas

«[...] Aujourd’hui je réalise que l’un des mouvements politiques les plus importants de l’après-guerre concerne la place des femmes dans le monde. On ne peut nier les grands changements qui ont eu lieu dans ce domaine, même s’il demeure un problème majeur dans les pays en développement. Le défi à relever est de démanteler les convictions qui trouvent encore leur alibi dans une lecture aberrante des grands textes religieux, principalement de l’islam et du judaïsme. Si les orthodoxes avaient le pouvoir en Israël, les femmes seraient encore assises à l’arrière du bus. Dans le monde musulman, nombreux sont les pays où les femmes luttent pour faire respecter leurs droits fondamentaux, à commencer par celui de disposer de leur propre corps. [...] 
   L’un des plus grands défis qui se posent aujourd’hui est de donner plus de pouvoir aux femmes. Alors que ce sont elles qui, partout, portent la responsabilité de la production alimentaire et de la sauvegarde de la famille, leur pouvoir politique et économique est inexistant.
   Je ne crois pas que les hommes et les femmes aient une manière foncièrement différente de penser. C’est une idée répandue mais fausse qu’il existerait un modèle de pensée «masculin» et un modèle de pensée «féminin». Le monde souffre en revanche de la domination masculine unilatérale et du fait que les voix des femmes ne s’entendent pour ainsi dire pas. 
   Cela conduit à une situation insensée. Comme si le monde entier adoptait une vieille habitude bourgeoise européenne : après le dîner, les hommes allaient d’un côté, les femmes de l’autre, et celle qui tentait de rompre cet ordre immuable était aussitôt remise à sa place et ramenée dans le droit chemin. 
   Mais pour qu’un nouvel ordre voie le jour, il faut que les hommes fassent un pas en arrière et qu’ils laissent la place aux femmes. Si l’on pense que c’est une vue de l’esprit, c’est qu’on n’a rien compris à l’évolution en cours. 
   La lutte continue entre ceux qui chargent des sacs de ciment sur la tête des femmes et celles qui portent le fardeau.»

~ Henning Mankell

Chapitre La femme au sac de ciment; p. 280/... 
SABLE MOUVANT Fragments de ma vie; Henning Mankell; Éditions du Seuil 2015

L'égalité sans limites   


L’accès des femmes à l’égalité est sans cesse limité. L’impact sexiste des mesures d’austérité dont les coupes dans les services publics, les multiples violences contre les femmes et notamment les femmes autochtones, l’absence d’équité salariale pour de nombreuses femmes, la privatisation des services de garde éducatifs, la discrimination systémique en emploi qui perdure pour toutes les femmes et en particulier pour les femmes racisées ou en situation de handicap, le mythe de l’égalité déjà-là : la liste des barrières dressées devant les femmes semble se reproduire à l’infini. N’oublions pas que la force du mouvement féministe réside dans sa capacité de lutter pour que disparaissent toutes les barrières qui nous freinent. 
   Notre objectif : l’égalité sans limites… d’où le signe de l’infini en forme de 8. 
   Les mots à l’intérieur du 8 nous rappellent que les féministes se mobilisent partout au Québec pour revendiquer une véritable égalité entre les femmes et les hommes, entre les femmes et entre les peuples. Les valeurs portées par le mouvement féministe rompent le cercle des inégalités. Elles ouvrent sur un monde d’égalité et de justice sans limites pour toutes!

Calendrier des événements par régions/villes au Québec (CDÉACF) :
http://cdeacf.ca/8mars2017/calendrier

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Le contexte législatif états-unien est particulièrement horrible en ce moment. Le rétropédalage insensé qui touche tous les domaines de la vie sociale, individuelle et collective, n’épargne personne et surtout pas les femmes – tous les acquis sont fracassés à coups de décrets odieux.

Une démonstration de cruauté despotique réservée aux femmes et aux enfants :

Le secrétaire américain à la Sécurité intérieure John Kelly envisage de séparer les enfants de leurs parents immigrés clandestins, dans le but de décourager un maximum de personnes d'entrer aux États-Unis illégalement. «Je ferais presque n'importe quoi pour dissuader les gens d'Amérique centrale de se lancer dans ces réseaux très dangereux qui les amènent à travers le Mexique et jusqu'aux États-Unis», a affirmé M. Kelly dans une entrevue sur CNN. M. Kelly est un des féroces partisans des décrets anti-immigration édictés par Donald Trump. (AFP-Washington)
   Kelly affirme que les enfants seront placés dans des foyers d’accueil tandis qu’ils règlent le cas des parents. 
   Vont-ils vendre ou louer les enfants comme esclaves? 
   On estime qu’il y a 158 millions d’enfants âgés entre 5 et 14 ans qui travaillent – un enfant sur six dans le monde. Des millions d'enfants travaillent dans des situations ou conditions dangereuses (travail dans les mines, avec des produits chimiques et des pesticides dans l’agriculture ou donnant lieu à la manipulation de machines dangereuses, etc.). Ils sont omniprésents mais invisibles, peinant comme employés de maison, derrière les murs des ateliers et, loin des regards, dans les plantations. (OIT-IPEC, 2013) 
   À lire ou relire : la Modeste proposition (1729) de Jonathan Swift (1667-1745) est un discours argumentaire (d’humour noir) dénonçant la situation misérable que connaissait l’Irlande sous la domination anglaise au18e siècle. La traite des Irlandais fut quelque chose d’abominable. Poussant l’ironie à l’extrême, l’auteur proposait de réduire la misère et la surpopulation en Irlande en se servant des nourrissons comme source d’alimentation. Qui sait si la nouvelle administration américaine ne décidera pas d’appliquer cette proposition à la lettre puisqu’ils sont prêts «à faire presque n’importe quoi»!
https://situationplanetaire.blogspot.ca/2017/03/la-modeste-proposition-de-jonathan-swift.html

Strikes were a part of Women's Day before. With Trump, they will be again. 

Cinzia Arruzza and Tithi Bhattacharya

As progress is being rapidly rolled back, we need a feminism of the 99% to take action. That’s why women in 30 countries are taking to the streets on 8 March.  

Photograph: Shannon Stapleton / Reuters

It is time to re-politicize Women’s Day. It has often been celebrated with brunches, flowers and Hallmark cards. But in the age of Trump, we need a feminism of the 99% to take action. That is why we are inviting women across the world to join us in an international day of strikes on 8 March. [...] 
   The labor organizer, Rose Schneiderman, coined the phrase “bread and roses” in 1912 while organizing against sweatshops in the wake of the Triangle Shirtwaist Factory fire.
   “What the woman who labors wants” she said, “is the right to live, not simply exist … the right to life, and the sun and music and art … The worker must have bread, but she must have roses, too.” 
   Decades of neoliberalism has not just taken the bread from the tables of working women and families but also taken away all infrastructures that sustain life, the roses.
   Hospitals and schools have closed while prisons and police have multiplied. While wages have declined and unions smashed by a battery of anti-labor laws, the same law makers have failed to indict police officers who have openly murdered Black men, have tried to close abortion clinics, and ban trans women from using female bathrooms. Thus the fight for wages cannot be separated from the means that sustain life.
   This is the history, of women self-organizing and fighting for economic and political rights that the United States has erased from memory.

Source:
https://www.theguardian.com/commentisfree/2017/feb/21/womens-day-strike-march-8-donald-trump  

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