30 mars 2017

Gros malaises au PLQ

Diable, que les politiciens s’en tirent à bon compte! Ensuite ils nous rabâchent les oreilles avec «nous faisons tout pour que les citoyens reprennent confiance en nos institutions».

Photo: Graham Hughes / Canadian Press. CBC News, December 22, 2011 – Former prime minister Jean Chrétien smiles as he arrives at a conference in Montreal last April. The Federal Court has ordered Ottawa to pay Chrétien $200,000 for legal fees he incurred fighting the findings of a federal inquiry into the sponsorship scandal.
(Le Devoir, 23 décembre 2011 – Commission Gomery. La Cour fédérale ordonne à Ottawa de verser un dédommagement de 200 000 $ à l'ancien premier ministre Jean Chrétien de même qu'à son défunt chef de cabinet Jean Pelletier. Cette somme est accordée aux deux hommes en compensation pour les frais juridiques engagés pendant qu'ils contestaient les conclusions de la commission d'enquête Gomery sur le scandale des commandites.)

Le légendaire gros bon sens de Jean Chrétien :   
«Une preuve est une preuve. Quel genre de preuve? C'est une preuve. Une preuve est une preuve. Et quand vous avez une bonne preuve, c'est parce qu'elle a été prouvée.»

«C'est une belle harmonie quand le faire et le dire vont ensemble. Le vrai miroir de nos discours est le cours de nos vies.»
~ Michel de Montaigne (1533-1592)

Salaires copieux chez Bombardier : malaise au gouvernement Couillard

Dans une circulaire envoyée à ses actionnaires, Bombardier révèle que la rémunération totale de cinq de ses plus hauts dirigeants et du président-directeur de son conseil, Pierre Beaudoin, a totalisé environ 43 millions de dollars
   Le président et chef de la direction, Alain Bellemare, a reçu près de 13 millions de dollars en 2016, comparativement à 8,5 millions l'année précédente, ce qui représente une augmentation de 37 %. Pour ce qui est de M. Beaudoin, il a reçu 7,1 millions de dollars, soit 37 % de plus qu'en 2015. 
     De l'argent provenant des contribuables Là où le bât blesse, c'est que la multinationale a reçu des fonds publics : Ottawa lui a prêté 372,5 millions de dollars et Québec a investi un milliard de dollars américains dans une société en commandite consacrée à la C Series dont le gouvernement provincial détient 49,5 % des actions. 
   De plus, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a investi 1,5 milliard de dollars dans Bombardier Transport, en retour d'un actionnariat de 30 % dans cette entreprise. 
   De surcroît, l'entreprise a aboli plus de 18 000 emplois en 2015-2016. Et cette vague de suppression d'emplois se poursuit puisque Bombardier éliminera 7500 postes dans le monde d'ici deux ans, dont 2000 au Canada.

http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1025303/remuneration-bombardier-dirigeant-couillard-lisee-legault-investissement-cserie-

Des cadres de Bombardier en Suède soupçonnés de corruption Trois cadres supérieurs du constructeur canadien Bombardier sont soupçonnés de «corruption» par la justice suédoise relativement à une affaire d'attribution d'un contrat d'équipement de signalisation ferroviaire avec l'Azerbaïdjan, en 2013. Des relations avec une société écran liée à un proche du président russe Vladimir Poutine, selon nos sources.

Peut-être que la rémunération dépend de la capacité de conclure des «deals» exceptionnels – tant que personne ne se fait prendre, on plane. Que des suppositions de ma part, bien entendu. 

«Il n'est rien que je haïsse comme à marchander. C'est un pur commerce de trichoterie et d'impudence : après une heure de barguignage, l'un et l'autre abandonne sa parole et ses serments pour cinq sous d'amendement.»
~ Michel de Montaigne (1533-1592)

Le spectre de Marc-Yvan Côté revient hanter Philippe Couillard

Photo : La Presse canadienne – Marc-Yvan Côté devant la Commission Charbonneau

Philippe Couillard nie que l'ex-organisateur politique Marc-Yvan Côté ait joué un quelconque rôle ou eu un mandat dans le cadre de sa campagne à la direction du PLQ de 2012-2013, comme le laissent entendre des courriels obtenus par le Journal de Montréal. L'opposition, elle, exige une commission parlementaire pour faire la lumière sur cette affaire. 
   «M. Côté n’avait aucun rôle dans l’organisation de ma course à la direction, aucun mandat, aucune autorisation, point final. Si quelque chose a été fait en dehors de mes instructions, c'est à M. Côté qu'il faut le demander, vous pouvez l'appeler.» Philippe Couillard 
   Arrêté par l'UPAC au printemps 2016, Marc-Yvan Côté fait face à des accusations de complot, de corruption de fonctionnaires, de fraudes envers le gouvernement et d'abus de confiance au terme d'une enquête sur l'octroi de financement politique en échange de contrats publics. Il avait par ailleurs été banni à vie du Parti libéral du Canada (PLC) pour son implication dans le scandale des commandites dans les années 1990. (Remarque perso : c'est le bouc-émissaire de tout un chacun.)

«M. Côté, nous, on ne l’a jamais vu dans nos locaux, on ne l’a jamais vu participer à des événements ni à des réunions d’organisation. Je le sais, a insisté le premier ministre, tous les membres de mon organisation vous le confirmeront.»

Premier ministre Philippe Couillard / Photo : Reuters

Or ce petit paragraphe de l’article laisserait entendre que M.-Y. Côté travaillait dans l’ombre : 
   Dans un courriel obtenu par le quotidien, une militante libérale, Lise Grondin, remercie M. Côté pour son implication dans la campagne de M. Couillard. Le courriel a été expédié le 17 mars, quelques heures après la victoire de M. Couillard : «Même si tu étais dans l'ombre, félicitations d'être toujours là, et encore là... reste avec nous, on va en avoir besoin», écrit Mme Grondin. M. Côté lui a répondu le lendemain qu'il était «heureux du résultat», mais qu'il restait faisant référence à la trésorerie du parti «beaucoup de travail à faire».

http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1025251/le-spectre-de-marc-yvan-cote-revient-hanter-philippe-couillard

Reconnu coupable de huit chefs d'accusation de fraude contre le gouvernement, d'abus de confiance et de complot, l'ex-maire de Montréal par intérim Michael Applebaum a été condamné, jeudi, à passer la prochaine année derrière les barreaux. 
   La Couronne avait demandé deux ans de prison et deux années de probation. La défense avait plutôt suggéré une peine de 12 à 15 mois, dont une partie ou la totalité aurait été purgée dans la communauté.

Il serait bien capable de demander un remboursement de ses frais d’avocats.

28 mars 2017

God bless NRA’s America

Qui a envie de se faire assassiner sur un coin de rue au Dakota du Nord?
Si les Américains voulaient bannir le tourisme, ils ne feraient pas mieux.

Charmant :  

Armes dissimulées au Dakota du Nord : les visiteurs «devront s'y faire», dit un élu  
(ICI Radio-Canada Info)

Les Canadiens se rendant dans le Dakota du Nord devront se faire à l'idée que ses résidents pourront porter une arme de poing dissimulée sans permis spécial, selon un représentant républicain. 
   L'État a adopté une loi en ce sens, laquelle prendra effet le 1er août. «Les gens devront s'y faire», a commenté Rick Becker. «Le Dakota du Nord a quelque 50 000 titulaires d'un permis d'arme cachée, dont moi.» Les personnes possédant un permis d'arme cachée représentent un résident sur quinze. «Quand les gens viennent ici, ils sont déjà parmi des porteurs d'armes», a renchéri l'élu à la Chambre des représentants du Dakota du Nord. (1)

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America great again!

Ce clip donne un aperçu contextuel si la proportion des utilisateurs d’armes de poing passe de 1/15 à 15/15 au Dakota du Nord

Rendez-vous galant, album Canailles – Backflips (à paraître le 28 avril prochain)
Détails : https://canailles.bandcamp.com/



Canailles est un groupe de musiciens originaires de Montréal (Québec) qui mêlent folk, cajun, hill country blues, bluegrass, rock garage, americana... Un mélange de styles que certains qualifient de bluecrass ou cajun-poutine. Ils performent au Canada a mari usque ad mare, ainsi qu’aux États-Unis et en Europe.

Musiciens : Daphné Brissette, Olivier Bélisle, Annie Carpentier, Étienne Côté, Erik Evans, Benjamin Proulx-Mathers,  Antoine Tardif, Alice Tougas St-Jak
Paroles (en français-québécois) et musique : Canailles
Arrangements : Canailles et Tonio Morin-Vargas
https://fr-ca.facebook.com/bellescanailles/

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(1) En 2015, il y avait 88 armes pour 100 habitants aux États-Unis, le taux le plus élevé au monde. Et, i y a plus d’armes que d’habitants dans ce pays! 
   Selon l’interprétation du Deuxième Amendement des pro-armes :
   «Les armes permettent de parachever la divine Création en réalisant l’égalité entre humains proclamée par la Déclaration universelle des droits de l’homme, comme l’exprime le slogan souvent reproduit sur les autocollants destinés aux pare-chocs des voitures : «God made men, Sam Colt made them equal.» Les fabricants d’armes sont donc assis à la droite de Dieu. 
   Le budget de la NRA est certes énorme par rapport à celui de ses principaux adversaires que sont Handgun Control Inc (aujourd’hui Brady Campaign to Prevent Gun Violence) et la Coalition to Stop Gun Violence. Mais encore plus que l’argent, ce qui fait sa force, c’est sa faculté de contrôler une frange extrêmement motivée de l’électorat, qui se détermine exclusivement en fonction de la position des candidats sur la question du contrôle des armes à feu. Ces «fous des armes» (gun nuts), comme on les désigne parfois, représentent une très faible proportion des inscrits, mais leur poids relatif est multiplié par le niveau élevé d’abstention que connaissent les consultations électorales aux États-Unis, et les quelques points qu’ils peuvent apporter ou refuser à un candidat suffisent souvent à faire la différence entre une victoire et une défaite. La NRA contribue bien sûr généreusement au fonds de campagne de nombre de Républicains (et aussi de quelques Démocrates), mais avant tout, elle fait circuler l’information. Qu’un projet de loi soit examiné, et aussitôt elle informe ses membres et elle leur communique le numéro de téléphone et de télécopie de l’élu de leur circonscription. Elle leur fera ensuite savoir comment chaque élu a voté, et les politiciens le savent. Aujourd’hui, elle utilise une liste de diffusion électronique, mais avant l’avènement de l’Internet, elle avait déjà recours à des moyens de diffusion à la fois rapides et peu onéreux, tels que l’arbre téléphonique. 
   La spécificité du problème des armes aux États-Unis apparaît clairement : si l’on y meurt plus par balle, ce n’est pas tant qu’on s’y suicide plus de cette manière, c’est surtout qu’on y assassine plus
   Tocqueville l’avait observé : «En Amérique, la majorité trace un cercle formidable autour de la pensée.». En s’appuyant sur l’argument puissant du Second Amendement, la NRA a réussi à placer le droit aux armes, sinon au centre de ce cercle, du moins dans la limite de sa périphérie, et à rejeter toute velléité d’interdiction, même limitée aux armes de poing, dans le domaine de l’impensable.

Source : www.cairn.info  
Les Américains et leurs armesdroit inaliénable ou maladie du corps social?

25 mars 2017

Parlons-en du libre-échange

De préférence avec un lobbyiste qui nous braque un fusil sur la trempe.

Je le confirme : Dieu n’existe pas! Ce n’est pas un fait alternatif – en voici la preuve :
Le président Trump a approuvé le projet d'oléoduc Keystone XL  


How oil is made for Keystone XL pipeline – Tech Insider
https://www.youtube.com/channel/UCVLZmDKeT-mV4H3ToYXIFYg/videos
Tech Insider – Business Insider (très instructif)
http://www.businessinsider.com/sai

Huit ans et six mois après le dépôt d'une demande de permis par TransCanada, le projet d'oléoduc Keystone XL obtient le feu vert du gouvernement américain. Donald Trump a confirmé ce matin l'octroi à la société canadienne du permis présidentiel par le département d'État pour construire l'oléoduc Keystone XL.

Radio-Canada avec Agence France-Presse et Reuters

«Je suis heureux d’annoncer l’approbation officielle du permis présidentiel pour l’oléoduc Keystone XL», a déclaré le président Trump au cours d’une déclaration faite à la Maison-Blanche en compagnie du président et directeur général de TransCanada, Russell Girling. 
     «C’est un grand jour pour l’emploi aux États-Unis», a déclaré M. Trump en ajoutant que son administration «travaillait à régler les derniers détails» de l’entente. «TransCanada sera finalement autorisée à compléter ce projet qui a déjà pris trop de retard», a-t-il poursuivi en précisant que le pipeline sera équipé de la dernière technologie en la matière. 
     «Il est plus sécuritaire d’avoir un oléoduc que d’utiliser d’autres moyens de transport», a ajouté M. Trump en reprenant un argument de TransCanada. «Ce n’est que le premier projet d’infrastructure de notre administration», a-t-il promis. 
     La construction de l’oléoduc permettra à TransCanada d’acheminer quotidiennement l’équivalent de 800 000 barils de pétrole vers les raffineries des États-Unis. L’infrastructure permettra aux États-Unis de réduire sa dépendance aux importations de pétrole de l’étranger. 
     «C’est une étape importante pour le projet Keystone», s’est réjoui pour sa part le président de TransCanada, Russ Girling. «Nous apprécions grandement la décision de l’administration Trump d’avoir revu et approuvé cette importante initiative [...] qui va renforcer les infrastructures énergétiques de l’Amérique du Nord.»
     Le département d’État avait estimé, dans un rapport publié il y a deux ans, que l’oléoduc entraînerait la création de 42 000 emplois directs et indirects au cours de sa construction. L’infrastructure génèrera par la suite quelque 50 emplois permanents dans sa phase d’exploitation
     «C’est un projet important pour créer des emplois au Canada et de la croissance économique, a déclaré le premier ministre canadien, Justin Trudeau, de passage à Boisbriand. Nous reconnaissons également que l’une priorités américaines consiste à assurer une source d’énergie fiable avec leurs partenaires.»
     Questionné sur la viabilité du projet, maintenant que le prix du pétrole a beaucoup diminué depuis son élaboration il y a 10 ans, M. Trudeau a indiqué que c’était «à l’industrie d’évaluer ces aspects».

Les Premières nations entendent bien faire obstacle à Keystone

La réaction de plus de 120 Premières nations du Canada et des États-Unis, qui ont signé le Traité autochtone contre l’expansion des sables bitumineux, ne s’est pas fait attendre.
     Les Premières nations ont promis de lutter contre ce projet. «Le gouvernement Trudeau ne devrait pas être en train d’appuyer cette tentative de Trump et TransCanada d’outrepasser l’opposition féroce contre ce projet, laquelle opposition avait fini par convaincre le président Obama de refuser le projet», a déclaré le grand chef du conseil Mohawk de Kanesatake, Serge Simon. 
     Le permis présidentiel obtenu n’est toutefois pas garant d’une mise en chantier rapide de l’oléoduc pour TransCanada puisque la société doit compléter le financement de l’infrastructure, obtenir les nombreux permis locaux et prévenir les recours prévisibles.

Article intégral :
http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1024125/le-president-trump-approuve-le-projet-doleoduc-keystone-xl

Le plus moche de l’histoire. Ce pipeline traversera la région aquifère Ogallala, des territoires autochtones, les terres arables les plus fertiles des États-Unis, des lacs et des rivières qui alimentent des millions de personnes en eau potable (Montana, Dakota du Sud, Nebraska jusqu’à la jonction du premier pipeline à Steele City). On peut supposer que le premier pipeline continuera de fonctionner ainsi que le transport par wagons (1) – vidéo. Ces régions seront donc en extrême danger car, on le sait maintenant, des fuites et des déversements majeurs, il s'en produit à répétition. Plus le réseau s’élargit, plus il y a de risques, et plus le contrôle est difficile – il faudrait un inspecteur à chaque raccord car la plupart du temps les systèmes de détection informatisée font défaut et ce sont les propriétaires terriens eux-mêmes qui alertent les compagnies pétrolières.


Keystone XL / Tar Sands Pipelines: the Dirtiest Oil on Earth, National Sierra Club

TransCanada a harcelé sans relâche le gouvernement américain afin de lui vendre le pétrole de schiste albertain. Les compagnies peuvent contraindre les propriétaires à céder des parcelles de leurs terres en alléguant la clause d'expropriation administrative pour cause d'utilité publique (eminent domain). Cette disposition du droit permet à l’acquéreur (l’État) de forcer un propriétaire à céder son bien contre son gré. Pourtant, l’expropriation administrative ne peut être légale que si elle est effectuée pour des raisons d'utilité publique – en principe, le public doit y avoir accès. La définition est tellement vague que le juge administratif a un pouvoir d'interprétation quasi illimité. Pour que des projets d’utilité privée comme Keystone XL et Dakota Access soient approuvés, les gouvernements doivent être complices. Voyez les tenants et les aboutissants de cette arnaque contre les propriétaires terriens, entre autres au Nebraska :
“Pipe Dreams” – The Keystone XL Documentary narrated by Daryl Hannah
https://www.youtube.com/watch?v=MD5KSsFEA5c

À la tête de la pyramide. À quoi bon un nouveau pipeline puisque que les sables bitumineux albertains transitent déjà vers les États-Unis depuis longtemps. Pourquoi un shortcut? On veut d’abord augmenter le transit de 590 000 barils par jour à 830 000 et ensuite l’acheminer plus rapidement vers les raffineries du Golf du Mexique. Les frères Koch sont les investisseurs majoritaires du site d’extraction de l’Alberta (voyez les points violets sur la carte ci-après), et le brut canadien leur coûte moins cher que le vénézuélien (2). Une fois raffiné au Texas, l’entreprise vendra son gaz, non pas aux Américains, mais à divers pays. Ce qui indique clairement qu’il ne s’agit pas de «réduire la dépendance [des États-Unis] aux importations de pétrole de l’étranger» mais bien d’augmenter les profits des pétrolières. Charles et David Koch empochent chacun autour de 13 millions de dollars par jour, et luttent contre la protection de l’environnement à grand renfort de désinformation et de faits alternatifs (mensonges) sur le réchauffement climatique.

Tout cela explique le grand empressement du premier ministre Trudeau à faire approuver les projets pétroliers. En janvier dernier, à sa sortie de la retraite de son Cabinet à Calgary, il a répété son appui au projet Keystone XL : «J'ai souligné [à Donald Trump] que oui, je suis en faveur de ce projet, qui va amener de bons emplois pour les Albertains, de la croissance économique. [...] L'Alberta a mis une limite absolue aux émissions de gaz à effet de serre qui va nous permettre de remplir nos responsabilités pour la lutte contre les changements climatiques. L'énergie est vraiment un enjeu sur lequel nous pouvons travailler ensemble avec la nouvelle administration. C'est une très bonne décision pour le Canada, et surtout pour l'Alberta. L'Alberta a besoin de travail. C'est une bonne journée.» Justin Trudeau  (ICI Radio-Canada Info, 24 janvier 2017)

Soit qu'il «se berce d’illusions», soit qu'il veut «endormir le peuple au gaz». Je plains les Albertains lorsqu'ils n'auront plus d'eau potable. Ce n'est pas une ressource illimitée à gaspiller dans le sable bitumineux. Mais les industriels s'en fichent, ils n'habitent pas là.

Bienvenue donc aux frères Koch : faites comme chez vous! Merci de contribuer à la croissance économique de la façon la plus polluante et dégueulasse qui existe.

«Je suis le démon», déclarait Charles Koch dans une interview (The Economist). 
Il nous enlève les mots de la bouche.

God bless Koch’s America


Plusieurs projets de pipelines et d’oléoducs partant de l’Alberta sont en cours à travers le Canada et aux États-Unis : Keystone Pipeline existant (vers les États-Unis); Keystone XL Pipeline proposé (vers les États-Unis); TransMountain Pipeline existant, un second proposé (vers Vancouver); Northern Gateway proposé (vers Kitimat); Énergie Est conversion d'un gazoduc et pipeline proposé (a mari usque ad mare). 

Quelques vidéos d’intérêt, mais il y en a des milliers!

(1) The REAL REASON Obama Rejected Keystone Pipeline
(sous toute réserve, je ne sais pas si ce sont des faits avérés, je n'ai pas fait d'enquêté)
https://www.youtube.com/watch?v=6RB7LEKJh8Y

(2) The Keystone XL Pipeline – Bringing oil to Texas?!?
https://www.youtube.com/watch?v=LvZ5Sa5jEtw

Chevron vs. The Amazon Documentary by Abby Martin and Mike Prysner, 2016 1:07:41
The oil industry giant Chevron began operating in Ecuador’s Amazon rainforest in 1964, and by the time the corporation fled the area in 1992, their toxic footprint had brought about 1,700 times more damage than the infamous Exxon Valdez oil spill in the United States in 1989. Chevron vs. The Amazon visits the scene of this epic and enduring crime, to uncover the acts that have killed the riches of the world’s tropical paradise. The Amazon is home to hundreds of thousands of unique species of plants, animals, insects, landscapes, as well as an equally diverse human population all under severe and continued stress and threat. Chevron dumped 17 billion gallons of crude oil and 19 billions gallons of contaminated waste water into the Amazon. Prior to fleeing, they attempted to hide this by covering the areas with dirt or setting the toxic dumps on fire. This film shows the totality of these crimes, and how the land and its people have suffered from devastating impacts over the ensuing decades, as the first step to holding corporate criminals to account, for justice and the survival of the Amazon and its peoples. https://thoughtmaybe.com/chevron-vs-the-amazon/

When enough is enough, justice comes.

23 mars 2017

Sectes, religions et politique


«Une illusion de moins, c’est une vérité de plus.» ~ Alexandre Dumas

Voici un article publié initialement en 2014, très approprié en ce moment vu le retour en force de certaines valeurs religieuses nuisibles et destructrices.

Les sectes : mythes et réalité

Les sectes, c’est comme le sexe. Elles ne peuvent fonctionner qu’entre adultes consentants. La secte est-elle safe (sans danger)? Pas plus que le sexe. Sauf exception, les gens entrent dans une secte volontairement, avec ou sans condom, à leurs risques et périls. Néanmoins il  y a en effet des sectes qui ne sont pas safe, mais d’autres qui peuvent l'être.

Quelle différence y a-t-il entre une religion, une secte et un club social?
Je n’en vois aucune.

Personne ne conteste les religions traditionnelles, les confréries, les sociétés, les associations, les partis politique, les clubs sportifs, etc. Pourtant, tous les regroupements sont des contextes qui peuvent favoriser l’identification, la démarcation, l’exclusion, le sexisme, le sentiment de supériorité et les persécutions à petite et grande échelle. Ce sont parfois des foyers de propagation de l’intolérance, de frictions entre des gens de statuts différents, entre nations, cultures, castes, races, civilisations, religions, idéologies, croyances : «Nous ne faisons pas partie de ce groupe qui est différent (menaçant ou opposé à nous), donc inférieur.» C’est sécurisant de penser de la sorte. Voilà l’origine de l’intimidation (physique et virtuelle) si répandue en ce moment.

La force de cohésion d’un groupe lui permet d’exposer sans crainte ses préjugés, ses valeurs et ses revendications publiquement, car cette force fournit une sorte de sceau d’approbation; ce faisant, le groupe peut mesurer extérieurement sa valeur identitaire. Les campagnes idéologiques résultent fréquemment en éruptions émotionnelles et en agressions irrationnelles contre les membres d’autres groupes – politiques, religieux, sociaux ou sportifs. Les adeptes suivent généralement des règles strictes, un code d’éthique, et adoptent parfois une tenue vestimentaire spécifique. Certains membres sont même prêts à mourir pour protéger/défendre leur groupe!
       Combien d’actes de barbarie ont été perpétrés par des groupes, que peu d’individus auraient eu l’idée de commettre en solitaire. L’histoire de l’humanité en est farcie. Les Romains regardaient les chrétiens se faire massacrer au Colisée. Y a-t-il une différence entre regarder un martyr se faire dévorer par un lion et regarder dans un stadium des joueurs de hockey se brutaliser, ou visionner sur Internet un maniaque dépecer un être humain, ou des gens se faire violer et tuer parce qu’ils ne pratiquent pas «la bonne religion» ou ne parlent pas la même langue, ou… On justifie l’injustifiable pour gagner (prouver qu’on est le meilleur) ou prouver qu’on a raison et que l’autre a tort – à la vie à la mort!  
       D’un autre côté, dans tous les domaines de la société, des novateurs et des créateurs intelligents arrivent à créer des microsociétés qui pourraient être perçues comme des modèles en vue d’un meilleur mode vie (je pense aux vrais écolos). Or ceux qui exposent des idées originales déclenchent systématiquement dans leur entourage des réactions qui peuvent aller de la curiosité à l’inquiétude, et de l’agressivité à des formes de persécution plus ou moins subtiles. Ils se heurtent également aux intérêts, aux habitudes et à l’incompréhension des institutions établies. C’est ainsi qu’émergent des organismes et des courants fanatiques, spécialisés dans la «chasse aux sorcières». Donc, si vous êtes le moindrement marginal (simplement écolo et pas du tout membre d’une secte ou autre), attendez-vous à subir des représailles de la part de l’establishment ou des bien-pensants – les conformistes peuvent devenir de virulents fanatiques, car ils n’acceptent pas les différences. Ainsi, ils tenteront de freiner toute initiative contraire à leur perspective. De toute façon, quoique vous fassiez, vous aurez tort.

Revenons aux sectes. Le principal grief contre les sectes est que les individus abandonnent leur propre pouvoir au profit du «gourou» ou du groupe lui-même. La plupart du temps, l’uniformisation, le contrôle et la répression, la suppression même de l’affirmation identitaire (comme dans l’armée!) font partie de l’endoctrinement. Notons que le phénomène peut se produire dans une famille ou une relation de couple (par dépendance affective).

Test : êtes-vous un bon candidat pour les religions et les cultes à la carte? 

- Vous sentez-vous toujours coupable à propos de tout et de rien, inférieur ou indigne?
- Vous haïssez-vous?
- Croyez-vous en Dieu, et si oui, croyez-vous qu’il n’est présent que chez les gens «évolués» ou «illuminés»?
- Croyez-vous qu’il existe une recette pour l’illumination?
- Êtes-vous combustible?

Si vous avez répondu oui à ces questions, on peut facilement trouver un culte qui vous conviendra.
       Vous passerez des petites vacances dans un endroit isolé, entouré de personnes comme vous qui veulent changer. Vous apprendrez ce qu’est une discipline de vie. Vous étudierez de l’aube au crépuscule et découvrirez (sans vous en rendre compte) les techniques du lavage de cerveau. Vous bénéficierez des avantages de la sous-alimentation et du jeûne prolongé (excellent pour la ligne!).
       Vous aurez aussi l’opportunité d’apprendre la menuiserie en réparant la maison du leader (n’est-ce pas merveilleux?). Et puis, après une journée de tâches communautaires, vous pourrez peut-être, en prime, avoir des rapports sexuels avec le leader (ces rapports ont la réputation de faciliter l’illumination).
       Vous donnerez tout votre argent au culte et il ne vous sera jamais remboursé. Mais après tout, vous êtes là pour apprendre le détachement, entre autres. En compensation, vous recevrez un beau médaillon gravé aux armoiries du culte, et si vous êtes vraiment gentil et docile, peut-être une toge blanche.
       Enfin, si vous n’êtes pas satisfait et vous montrez récalcitrant, il se peut que vous serviez de torche vivante au leader – histoire d’éclairer les pauvres malheureux qui restent. Si ce n’est pas le leader, devenu complètement fou, qui vous fait le coup, ce sera une agence de sécurité gouvernementale, locale ou internationale, chargée de prouver que l’ésotérisme représente une menace pour la paix et la sécurité sociale, qui le fera. Seules les forces armées ont le droit légitime de le faire cependant.

Bon, c’est une parodie, mais pas si éloignée de certaines réalités sectaires; les groupes et les sectes sont propices à ce genre de dynamique. Et il faut bien le dire, il y a parmi ces expériences, des extrêmes qui heurtent vraiment tout bon sens. Que peuvent retirer les personnes qui ont survécu à des crises identitaires dramatiques, une fois le bilan déposé, une fois l’odieux et la honte digérés? Je crois qu’elles diraient : soyez vigilants, faites preuve de discernement. Si vous avez absolument besoin d’un groupe pour vous exprimer et être écouté, soyez sélectif, et sachez que personne ne peut vous obliger à devenir membre d’une secte. Et pourquoi ne pas consulter un psychologue compétent?

Mon conseil : soyez fidèle à votre propre identité; à nulle autre.   

Pense-bête

Quelles sont les proies idéales pour le recrutement? 
- les personnes dysfonctionnelles en manque d’amour, de compréhension, d’écoute
- les personnes désabusées ne croyant plus à rien (en rébellion contre la société)
- les personnes en démarche spirituelle et curieuses

Comment se fait le recrutement?
- via des conférences sur la philosophie, la spiritualité, l’ésotérisme; les ateliers de croissance personnelle, etc. 

Qu’est-ce qui pousse quelqu’un à entrer dans une secte?
- un sentiment d’impuissance (manque de confiance et d'estime de soi)  
- un profond désir de changer (sentiment d’indignité et de culpabilité)
- un besoin de salut par procuration
- un besoin d’amour
- un besoin de valorisation (complexe des élus)

Caractéristiques des leaders :
- charisme
- intelligence, érudition
- simulacre d’authenticité
- simulacre de chaleur humaine et d’amour pour exploiter la crédulité
- professent des vérités dogmatiques universelles pour inspirer confiance
- promettent la rédemption et le bonheur

Dans la même veine : visitez le libellé «Religions»

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Le monde n'est si meurtrier que parce qu'il est aux mains de gens qui ont commencé par se tuer eux-mêmes, par étrangler en eux toute confiance instinctive, toute liberté donnée de soi à soi. Je suis toujours étonné de voir le peu de liberté que chacun s'autorise, cette manière de coller sa respiration à la vitre des conventions, et la buée que cela donne, l'empêchement de vivre, d'aimer. ~ Christian Bobin (La plus que vive)

«Quiconque n’est pas maître de soi, est fait pour être esclave des autres.» ~ Robespierre

«Apprendre, c’est se ressouvenir. Deviens qui tu es.» ~ Platon

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Éclairage d’appoint à saveur politique 

Citations extraites d'ouvrages de Howard Bloom.
Les dynamiques décrites ci-après existent à échelle réduite, bien sûr.

Le principe de Lucifer : une expédition scientifique dans les forces de l'histoire
Trad. Aude Flouriot, éd. Le jardin des livres (2001)  

Porté par des hommes et des femmes charismatiques, le message du superorganisme a le même impératif : «Rassemble un groupe et réveille-le par mes mots. Prends tous ceux qui se trouvent dans l'état que je décris et assemble-les en une force puissante qui imposera sa domination sur une grande partie du monde.» (p. 244)
       Le but de la politique, selon Morgenthau, n'est pas de rendre les gens meilleurs ou d'alléger leurs souffrances : c'est d'accroître le pouvoir d'un homme ou d'un groupe d'hommes au détriment du pouvoir d'un autre homme ou groupe d'hommes. (p. 245)
       L'Hindouisme est apparu comme une vision spirituelle du monde qui rejette le matérialisme. En réalité, elle a été l'outil grâce auquel un groupe conquérant a réussi à légitimer son vol du pouvoir, du prestige et des biens d'un superorganisme rival. (...) Aux alentours de 1500 avant J.-C., un groupe d'Aryens venus d'Iran attaquèrent et soumirent violemment la population indienne. Cette tribu conquérante fut à l'origine du système indien des castes. Les trois premières castes étaient exclusivement réservées aux Iraniens «deux fois nés» : les Kshatriyas composaient les guerriers et aristocrates; les Brahmanes regroupaient les prêtres iraniens; et les Vaishyas rassemblaient les propriétaires et les marchands. (...) Dans le système hindou, les descendants iraniens étaient nés avec tous les privilèges dont les Nazis d'Hitler rêvaient. (p. 279 à 281)
       Les aristocrates de nombreuses civilisations sont les fossiles d'anciennes hordes conquérantes. Leur position au sommet de la société est le résidu de vols : en Angleterre, les classes titrées sont les descendants des soldats saxons, vikings et normands qui ont pillé, massacré et violé en des vagues successives de 470 à 1066 après J.-C. Au Japon, l'aristocratie en place depuis 1800 ans, est le reste d'une population de cavaliers mongols nomades qui traversèrent la mer depuis la Corée au premier siècle après Jésus-Christ... La seule vertu qui distingue les familles d'aristocrates des nôtres est une plus grande volonté de la part de leurs ancêtres à faire usage de la violence. Au Japon et en Angleterre, tout comme en Inde, la religion, la philosophie, la poésie et l'idéologie ont toutes été utilisées pour maintenir les peuples conquis à leur misérable place. (p. 283)
       Une chose étrange se produit parfois parmi les nations qui sont à l'apogée de l'ordre de préséance. Le superorganisme tombe avec suffisance dans un piège fatal, pensant que sa position supérieure est un don de Dieu, que son sort heureux est éternel, que son statut imposant est gravé dans la pierre. (...) Rome ne fut pas la première superpuissance à être renversée par les rebuts du tiers monde. Le pouvoir politique de l'Égypte des pharaons a été stable pendant 1300 ans avant que les Hyksôs ne les écrasent; ces derniers étaient d'excellents cavaliers qui se délectaient de la violence et avaient un don pour l'invention d'équipements militaires. (p. 287)
       Les membres de la troupe vaincue «luttent moins fréquemment entre eux. Mais à l'intérieur du groupe dominant, qui est en passe d'acquérir de nouveaux espaces, les interactions agressives augmentent». Ceci s'explique par le simple fait que les niveaux de testostérone augmentent chez les vainqueurs et baissent chez les perdants. (...) Selon Edward Osborne Wilson, même les «poulets qui reçoivent de faibles doses de testostérone deviennent plus agressifs et gravissent les échelons dans la hiérarchie de domination du groupe». (p. 344)
       Plus de deux cent milliards de globules rouges meurent quotidiennement dans le but de vous garder en vie. Vous inquiétez-vous de leur mort? Comme ces globules rouges, vous et moi sommes des cellules dans un superorganisme social. (p. 425)
       En employant la force, parfois de manière sadique, Rome réunit une masse stupéfiante de cités et de tribus. Elle permit ainsi un échange d'idées et de biens qui accéléra radicalement le rythme du progrès. Au cours des trois cents ans entre Auguste et Constantin, elle introduisit le pluralisme qui permit à des cultures extrêmement diversifiées de vivre pacifiquement. (...) Lors de la chute de Rome, la moitié de la population du continent européen mourut au cours des deux cents ans qui suivirent. Car Rome était un oppresseur mais aussi la source de la nourriture et de la paix. (p. 426) 

Le principe de Lucifer : Le cerveau global (2003) :  

Howard Bloom démontre que l'évolution repose fondamentalement sur la notion de partage de l'information. Il explique que nous sommes tous intégralement constitués de bouts d'informations et que c'est notre capacité même à les partager qui nous confère l'intelligence. Tout être humain refusant d'être informé ou de partager l'information, que ce soit sur le plan personnel ou sur celui du bureau, prend le risque d'être éliminé par la société dans laquelle il évolue. (...) Howard Bloom montre que ce sont les systèmes d'information qui effectuent la sélection individuelle et qui créent les «chefs». (Résumé)
       Bien plus que les autres animaux, notre espèce vit selon la règle du donner pour recevoir. (p. 180)  
       Les mongols s'emparèrent de la Chine en 1215 et tuèrent un tiers de sa population. Puis, ils développèrent l'utilisation du papier monnaie, encouragèrent les entreprises privées et ouvrirent tous les réseaux routiers de l'empire à la libre circulation. (p. 190)  
       La stratégie athénienne grimpe au sommet lorsque les choses se passent bien. Mais la mentalité spartiate s'empare du trône lorsque le monde tourne mal. (p. 306)

Le génie de la bête : une révision radicale du capitalisme (2010) :

Entre 1929 et 1933, deux banques américaines sur cinq firent banqueroute – 10 763 banques sur 24 970 disparurent. Seules les banques d'une nation européenne survécurent intactes au crash du Creditanstalt. Cette nation était l'Italie, dirigée par le dictateur fasciste Benito Mussolini. Il donna l'impression que ses institutions financières étaient fortes et sans crainte de la crise. Il travailla sur l'émotion et la perception, comme clés de la croissance et de la récession (...) Le résultat? Si vous retiriez votre épargne dans la banque d'une nation tremblant de panique, telle que l'Autriche, l'Allemagne, l'Angleterre ou les États-Unis, vers quelle nation auriez-vous envoyé votre argent à l'abri? L'Italie.

D’autres citations de Howard Bloom :
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2010/08/cruel-destin.html
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2012/12/retour-dascenseur.html

22 mars 2017

Le tour de Londres. Encore une fois.

“If we don't end war, war will end us.” ~ H. G. Wells

Toutes ces attaques/ripostes, quels que soient les auteurs et le côté de la clôture dont elles proviennent sont dues à notre fond  tribal génétiquement taré. L’espèce humaine est la plus répandue, la plus égoïste, la plus nuisible et la plus tueuse de la planète. Toujours choquant de le réaliser à répétition. Je me dis que c’est la faute du gène égoïste (selfish gene) – on n’a jamais de difficulté à trouver un ou des coupables pour se déresponsabiliser... Néanmoins, l’espèce humaine a potentiellement la capacité de maîtriser son gène égoïste en apprenant à cultiver la compassion, à tout le moins le respect d’autrui. Permettons-nous de faire évoluer nos gènes, nous rendrons service à l’espèce!

«Que ce soit à la maison, au sein du couple, avec les enfants, avec les parents, avec les voisins, ou dans la rue, en voiture, dans le quartier qu’on habite, au travail, ou ailleurs, le regard qu’on porte sur les autres et la manière dont on les accueille sont déjà significatifs du monde dans lequel nous voulons vivre, dans lequel nous vivons. ... Si vous voulez faire partie des vrais vivants, je vous propose, à votre niveau, dans votre entourage, dans votre petit monde, de rompre avec l’indifférence et l’opportunisme et de remettre un peu de sagesse dans vos rapports avec les autres : accueil, bienveillance, sincérité, respect, responsabilité.»
~ Patrick Estrade, psychothérapeute, écrivain, conférencier


En période d’incertitude et de changement, les gens ressentent de la peur, de l’anxiété, et leurs réactions émotives prennent le dessus. «Comment est-il possible de faire entendre raison à quelqu’un qui lance des déclarations sans fondement ou qui sont largement contestées? L’argumentation n’est certainement pas la meilleure avenue. [...] L’émotion teinte la signification que l’on donne aux choses, teinte la façon de communiquer. [...] Lorsqu’on défend son territoire, les faits deviennent secondaires. On veut croire qu’on a fait le bon choix.» ~ Sue Johnson, psychologue  (à propos de la distorsion de la vérité)

«Un argument se discute, une superstition ne se discute pas.» ~ Amin Maalouf  (Le Périple de Baldassare)

Gardez l’esprit ouvert, mais ne cessez jamais de questionner 

Il est facile de se laisser berner quand on perd la boussole de la raison, de l’esprit critique. Les émotions intenses mènent rarement à de bons choix.

Sean Spicer et Kellyanne Conway sont des pros de la contrefaçon. Le stratagème fonctionne. Sean Spicer a répondu à un journaliste qui demandait si Trump disait la vérité : «Trump dit toujours la vérité, sauf quand il blague». Alors, comment savoir quand un menteur dit la vérité?

Caricature : Dave Granlund http://www.davegranlund.com/cartoons/

Le mensonge a toujours des conséquences – mineures, graves ou catastrophiques.

Les chefs d’État et le mensonge

La faculté de dissimuler ou de feindre les paroles avec les expressions et gestes appropriés, n’est pas nécessaire tant que le menteur n’a pas à discuter avec sa cible ni à se trouver en face d’elle. Les cibles peuvent être trompées par écrit, par des intermédiaires, des communiqués de presse, des actions militaires, etc. Cependant, toute forme de mensonge échoue si le menteur ne possède pas des compétences de stratège et est incapable de planifier ses actions et celles de sa cible. Je présume que tous les dirigeants politiques doivent être des stratèges rusés et réfléchis, mais que seuls certains possèdent les talents oratoires qui leur permettent de mentir au nez de leurs proies.  Certaines victimes acceptent à leur insu d’être trompées. Le jugement critique est aboli et les informations contradictoires ignorées, parce que connaître la vérité est plus pénible, du moins à court terme, que croire le mensonge. 
     Dans de nombreux cas de tromperie, la victime ne tient pas compte des erreurs du menteur, elle accorde le bénéfice du doute à son comportement ambigu, contribuant à consolider le mensonge afin d’éviter les terribles conséquences de sa découverte.
     Par exemple, en ne reconnaissant pas les indices d’une liaison de son épouse, un mari peut au moins retarder son humiliation et la possibilité d’un divorce. Même s’il admet implicitement l’infidélité, il se peut qu’il renonce à dévoiler les mensonges de sa femme pour ne pas voir à convenir devant elle de sa tromperie ou pour éviter une dispute. Tant que rien n’est dit, il peut encore avoir l’espoir, si ténu soit-il, qu’elle n’ait peut-être pas de liaison. 
     Toutes les victimes ne sont pas aussi consentantes. Parfois, il n’y a rien à gagner à ignorer délibérément un mensonge. Certains détecteurs ne remportent la victoire qu’en dévoilant un mensonge parce qu’ils n’ont rien à perdre dans cette action. Le banquier qui accorde un crédit et le policier ne perdent que s’ils ont un enjeu, et tous deux savent très bien confondre le menteur et le sincère. Souvent, la victime gagne et perd en étant trompée ou en dévoilant le mensonge, mais l’équilibre n’est pas toujours aussi net.
     Plus l’émotion impliquée dans le mensonge est intense, plus le nombre d’émotions différentes est élevé, plus le mensonge risque d’être trahi par une «fuite» comportementale. 
     Étudier comment et quand les individus mentent et disent la vérité peut permettre de comprendre beaucoup d’interactions humaines. Rares sont celles qui n’impliquent pas la tromperie ou au moins sa possibilité. Les mensonges existent entre amis (mais votre meilleur ami ne vous le dira pas), professeur et élève, médecin et patient, mari et femme, témoin et jurés, avocat et client, vendeur et acheteur.
     Mentir est une caractéristique si centrale de l’existence que mieux la comprendre éclaire presque toutes les affaires humaines.

~ Paul Ekman, psychologue (Je sais que vous mentez; Telling lies, 1985)

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Sommes-nous programmés pour mentir?

Les mensonges sont omniprésents dans notre propre vie. Généralement sous forme d'innombrables petites impostures. Bon nombre de ces mensonges sont dus à des pressions internes en vue de réussir, d’être socialement accepté ou d’atteindre un objectif. Lorsqu'un ami ou un proche nous demande une opinion juste et impartiale sur quelque chose qui lui tient à coeur, nous ne voulons pas enjoliver notre véritable opinion, mais nous savons qu'il le faut. Les petits mensonges protègent contre les grandes blessures. Les gens mentent pour esquiver la responsabilité, la punition et le jugement.
     Les politiciens mentent au sujet de leurs activités sexuelles ou de leur orientation sexuelle. Les athlètes mentent au sujet de leurs performances : ont-ils gagné à l’aide de drogues ou ont-ils gagné de par leurs aptitudes physiques naturelles? Les courtiers de Wall Street mentent à propos des sommes qu’ils ont volées et de ce qu'ils ont fait de l’argent ensuite. À tous les jours, on utilise  le «mensonge pieux» en rapport avec le temps, l'argent et les relations. 
     La seule personne à qui nous ne devrions pas mentir aussi souvent c'est à nous-mêmes. La société nous invite, et même nous conditionne,  à croire que le mensonge est une activité essentielle pour faire avancer la civilisation. La théorie du mythe stipule aussi que les mythes ont été créés pour contrôler les sociétés et ainsi en assurer la stabilité. Quand ces idées et ces histoires sont déformées, elles peuvent rapidement mener au délire fonctionnel. Que se passe-t-il quand une leçon de morale positive est construite à partir d'un grave malentendu? Dans le domaine de l'intégrisme, le terrorisme peut appartenir à ce type de délires fonctionnels. À quel genre de mensonges internes une personne doit-elle croire pour volontairement se faire exploser? 
     Les mensonges peuvent nous sauver la vie, et les mensonges peuvent aussi radicalement modifier le cours des événements.

~ Russell C. Smith et Michael Foster (Mensonges, vérité et compromis; Lies, Truth and Compromises, Psychology Today, 2014)

«Il n’existe pas de bouclier contre le mensonge. Ni la crainte des dieux ni la damnation n’ont jamais empêché le mensonge ou le parjure.» ~ François Cavanna

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Twain for President

En 2012, le comédien Richard Garey a lancé une campagne de conscientisation politique appelée Twain for President, dont le slogan cette citation de Twain : Whenever you find yourself on the side of the majority, i’s time to reform. L’acteur et sa troupe ont présenté le meilleur de la satire politique de Twain dans des salles de théâtre, notamment au Planter’s Barn Theater dans la ville natale de M.T., Hannibal. Le but était de faire réfléchir les gens sur la politique et la manière dont elle pouvait affecter leur avenir. Les spectateurs demandaient à Garey : «Quand as-tu écris ça?» et il répondait «C’est uniquement du Mark Twain». Article intégral (passionnant) :
http://blog.visitmo.com/mark-twain-enters-race-for-presidency/

“We have a bastard Patriotism, a sarcasm, a burlesque; but we have no such thing as a public conscience. Politically we are just a joke.”
- Marginalia written in Clemens's copy of The Future in America; A Search After Realities by H. G. Wells

[Patriotism] “...is a word which always commemorates a robbery. There isn't a foot of land in the world which doesn't represent the ousting and re-ousting of a long line of successive "owners" who each in turn, as "patriots" with proud swelling hearts defended it against the next gang of "robbers" who came to steal it and did -- and became swelling-hearted patriots in their turn.” - Mark Twain's Notebook

“The political and commercial morals of the United States are not merely food for laughter, they are an entire banquet.” - Mark Twain in Eruption

“I am quite sure now that often, very often, in matters concerning religion and politics a man's reasoning powers are not above the monkey's.” - Mark Twain in Eruption

“To lodge all power in one party and keep it there is to insure bad government and the sure and gradual deterioration of the public morals.” - Mark Twain's Autobiography

“Look at the tyranny of party -- at what is called party allegiance, party loyalty -- a snare invented by designing men for selfish purposes -- and which turns voters into chattles, slaves, rabbits, and all the while their masters, and they themselves are shouting rubbish about liberty, independence, freedom of opinion, freedom of speech, honestly unconscious of the fantastic contradiction; and forgetting or ignoring that their fathers and the churches shouted the same blasphemies a generation earlier when they were closing their doors against the hunted slave, beating his handful of humane defenders with Bible texts and billies, and pocketing the insults and licking the shoes of his Southern master.”
- The Character of Man, Mark Twain's Autobiography

“History has tried hard to teach us that we can't have good government under politicians. Now, to go and stick one at the very head of the government couldn't be wise.” - Mark Twain, New York Herald, August 26, 1876


21 mars 2017

Intelligence artificielle : don’t worry everything is fine

Si la combinaison d’intelligence humaine et artificielle sert en majeure partie à nous entretuer (as usual), pas la peine de nous creuser les méninges. 

«Le progrès technique est comme une hache qu'on aurait mise dans les mains d'un psychopathe.» ~ Albert Einstein

Bibliosurf


Résumé de l’éditeur :

«Double jeu» des services secrets dans la guerre contre le terrorisme, témoignages de Navy Seals ayant participé à la traque de Ben Laden, analyses géostratégiques de la menace djihadiste, des risques liés à l’arsenal du seul pays musulman doté de l’arme nucléaire… les actualités nous bombardent de topos sur le Pakistan.
     Le «pays des purs» fascine. Mais qu’en savons-nous, au juste? Nous le regardons du ciel. D’en haut, avec des jumelles, nous nous focalisons sur son gouvernement et nous limitons à une géopolitique désincarnée. Et nous oublions ce qui se joue sur le terrain, comment ce pays de deux cents millions d’habitants vit la guerre de l’OTAN chez son voisin afghan, les frappes de drone sur son territoire, la radicalisation tranquille de sa campagne…
     Le journaliste Guillaume Lavallée, correspondant de l’AFP à Islamabad de 2012 à 2015, propose un road-trip de la frontière afghane à la bouillonnante mégalopole Karachi pour illustrer les transformations de ce géant musulman aux pieds d’argile. Les mutations d’un peuple qui se retrouve sur la ligne de feu de cette guerre qui ne dit pas son nom, où l’armée ennemie n’est pas composée d’êtres humains, de semblables, mais de robots qui sillonnent le ciel, télécommandés depuis l’étranger, emplissant les nuits de leur bourdonnement obsédant. Des mutations qui vont bien au-delà du seul bilan humain et transforment le quotidien de millions de Pakistanais, qui ne connaissaient rien des attentats-suicides avant le 11 Septembre. Mais qui depuis en tremblent chaque semaine. 
     Psychiatres débordés [1] par les victimes collatérales des drones, chefs tribaux ahuris, poètes pachtounes au verbe musclé, habitants des nouveaux quartiers sécurisés, jeunes désespérés qui abandonnent leur pays sur les eaux mortelles de l’espoir, gangsters de Karachi tirés de films de Coppola, soirées folles et secrètes d’une élite blindée… Drone de guerre raconte ce Pakistan bien réel, celui des habitants de cet autre ground zero, celui que nous ne connaissons pas. 

Drone de guerre
Visages du Pakistan dans la tourmente
Guillaume Lavallée *
Les éditions du Boréal
Parution : 14 mars 2017, 208 pages
http://www.editionsboreal.qc.ca/catalogue/livres/drone-guerre-2550.html

[1] «Avec ses drones, ses attentats islamiques, ses opérations militaires doublées de déplacements massifs de population, son chômage endémique et l’incapacité de nombreux habitants d’envisager ne serait-ce que l’avenir proche, le Nord-Ouest pakistanais propose un cocktail explosif pour la santé mentale. Les drones ne sont pas seuls au banc des accusés. Ils font partie d’un tout, d’une «drone» de guerre. Non déclarée, plus vaste, qui s’écrit entre la terre des talibans et le ciel américain, dans la chair et l’âme d’une population prise en étau.» (G.L.)

Comment ne pas devenir fou quand on est menacé de se faire descendre par des drones à n'importe quel moment?

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Au printemps dernier, les révélations des opérateurs de drones américains Brandon Bryant, Cian Westmoreland, Stephen Lewis et Michael Haas ont généré une importante prise de conscience. Ces quelques extraits illustrent le phénomène de «déshumanisation» corrélé à ces pratiques odieuses.

Des pilotes traumatisés racontent l’horreur de la guerre des drones
Avril 2016

Les chiffres exacts des attaques de drones en Afghanistan sont gardés secrets pour une bonne part, mais d’après les chiffres les plus récents du Centre de commandement des États-Unis (CENTCOM), 245 frappes ont été réalisées en 2012. Entre 2004 et 2016, le programme des drones de la CIA a tué entre 2000 et 4000 personnes au Pakistan, dont le Bureau of Investigative Journalism de Londres estime que 965 d’entre elles étaient des civils. [...] 
     Haas a fini par succomber à son tour à l’état d’esprit qui permettait à ses collègues de tuer de bon cœur. «Il y a un sentiment de pouvoir immense qui découle du fait de regarder quelqu’un sans qu’il le sache, et de savoir qu’on pourrait le tuer à tout moment», dit-il. «On arrêtait de voir les personnes à l’écran comme des personnes. C’était impossible, si on voulait rester sains d’esprit. Sur l’écran, c’était des points. Des fourmis. Vous avez déjà marché sur une fourmilière sans vous poser de questions? C’est à ça que ressemblait notre job. Les enfants, on disait que c’était des “terroristes de taille rigolote” ou des “graines de terroristes”. On parlait d’arracher les mauvaises herbes pour qu’elles ne repoussent pas. On parlait tous comme ça. Les gens disent que les drones dépossèdent les gens qu’ils prennent pour cible de leur humanité, mais ils nous prennent aussi la nôtre. Sérieusement, quel genre de personnes disent des conneries pareilles?» [...] 
     Quant à Bryant, il a déménagé en Norvège pour trouver du réconfort; il fait encore des cauchemars dans lesquels les gens qu’il a tués encerclent son lit. «Ce que nous avons fait en tant qu’opérateurs de capteurs et pilotes de drones a creusé un trou dans notre âme», dit-il. «Avoir fait partie du programme est comme une maladie mentale qui s’accroche et ne vous lâche plus.»

Traduit de l’anglais par Nicolas Prouillac et Arthur Scheuer d’après l’article «The Untold Casualties of the Drone War», paru dans Rolling Stone.

Article intégral :
http://www.ulyces.co/vegas-tenold/des-pilotes-traumatises-racontent-lhorreur-de-la-guerre-des-drones-1/

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La guerre du futur se fera avec des essaims de mini-drones autonomes
Huffington Post ǀ Le Monde
Le 10 janvier 2017


GUERRE - Et si cet épisode un peu fou de Black Mirror, où des drones abeilles sont utilisés comme une arme de destruction massive, n'était plus vraiment de la Science Fiction? Le Pentagone a récemment testé avec succès un essaim de 103 petits drones, progressant vers la réalisation d'un nouveau type d'armement promis à un grand avenir selon les stratèges militaires, a indiqué lundi 9 janvier le Pentagone. 
     Les progrès de l'intelligence artificielle rendent désormais envisageable la constitution de groupes de petits robots, agissant collectivement sous la direction d'un humain. Les stratèges militaires prédisent un grand avenir à ces essaims de drones, peu coûteux à fabriquer et tirant leur force de leur capacité à submerger par leur nombre les défenses de l'adversaire. 
     En octobre, le Pentagone a testé un essaim de 103 petits drones d'environ 16 cm de long, lancés depuis trois avions de combats F/A-18 Super Hornets, selon un communiqué du Pentagone. Lors du test, les petits drones Perdix ont démontré plusieurs capacités prometteuses, selon la même source. 
     Dans la vidéo, on voit le largage des drones, puis les missions qui leur ont été assignées en temps réel :
http://www.huffingtonpost.fr/2017/01/10/la-guerre-du-futur-se-fera-avec-des-essaims-de-mini-drones-auton/

Ils sont ainsi parvenus à une «prise de décision collective», adaptant ensemble leurs comportements individuels en fonction des aléas de la mission. Les drones Perdix forment «un organisme collectif, partageant un cerveau commun» a expliqué William Roper, qui dirige le service des capacités stratégiques (SCO) du Pentagone, cité dans le communiqué.  [...] 
     Le drone Perdix a été conçu à l'origine par des élèves ingénieurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology) à partir de 2013, et a été continuellement amélioré depuis, "s'inspirant notamment de l'industrie du smartphone", selon le Pentagone.

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Ces essaims de mini-drones serviront à la protection et à la surveillance... Bien sûr. Supposons que chacun des mini-drones de l’essaim contienne une balle ou un explosif et qu’ils les lâchent simultanément dans une foule, par erreur ou volontairement – sérieux dégâts en perspective, et poursuivre l’armée serait impensable puisqu'elle fait ça pour notre bien.

La baby-boomer en moi a immédiatement pensé au thriller d’Alfred Hitchcock The Birds (Les Oiseaux, 1963). Ce film raconte les attaques inexpliquées d'oiseaux de toutes espèces sur les habitants de la petite ville de Bodega Bay en Californie. Les oiseaux se perchaient par bandes à proximité des habitations, attendaient, puis soudainement attaquaient simultanément et violemment les gens aussitôt qu'ils mettaient le nez dehors. Comme tous les auteurs de science fiction, Alfred était visionnaire...  et on lui pardonne ses trucages boiteux, que voulez-vous, il ne disposait pas de la technologie actuelle. 



Malheureusement, le film a donné mauvaise presse aux oiseaux, en particulier aux corbeaux que les gens se sont mis à craindre et à décimer à coups de fusil. Quelle bêtise! Mais bon, on ne peut pas empêcher les humains d’agir sans réfléchir.

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On croirait lire un tweeteur tristement célèbre en ce moment...

“Some people have value, some others don’t. It is a scientific fact.”
 ~ Obergruppenführer Schmidt (colonel nazi, personnage de la série X Company, Saison 3)

L’épisode de mercredi dernier clôturait cette excellente série qui frôle la perfection. Je vais m’ennuyer des acteurs, de tout, en fait. Chapeau aux créateurs et participants (devant et derrière la caméra) qui nous ont fait plonger dans l'univers de l’espionnage canadien lors de la Deuxième guerre mondiale. Si vous habitez au Canada, les trois saisons sont toujours en ligne sur CBC.

Principaux acteurs -- une équipe tissée serrée au plan du scénario et du jeu.  
http://www.cbc.ca/xcompany/episodes/season-3