30 avril 2013

Le Zoo émotionnel

Tableau : Zoo humain, Les œuvres d’Amanda

Au ZOO ÉMOTIONNEL le corps se comporte comme s’il était entouré d’animaux sauvages physiques, à cœur de journée. Y a-t-il une différence entre le zoo mental/émotionnel et le zoo physique, vu que ce sont des réalités qui s’interpénètrent de toute façon?

En plus, nous devons composer avec une multitude de facteurs hyper stressants sur lesquels nous n’avons aucun pouvoir, à moins de nous enfermer dans un clapier. En voici quelques-uns : nuisances sonores et bruit assourdissant, pollution atmosphérique et magnétique, conditions climatiques extrêmes, surpeuplement, criminalité, vitesse excessive, hyper stimulation sensorielle, grossièreté et manque de bienveillance ou de simple courtoisie, et ainsi de suite…………………………..

Vous aimerez peut-être les suggestions de Deborah Rozman, Ph.D., et de Deepak Chopra :
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2012/11/actualites-et-stress.html

Pensées du jour

- Écoutez et répondez avec votre cœur. 

- Put a smile in your heart and on your face :-)

29 avril 2013

Bonheur

Photographe inconnu...

Celui qui cherche le bonheur
En blessant ceux qui cherchent le bonheur
Ne trouvera jamais le bonheur.

Car ton frère est comme toi.
Il veut être heureux.
Ne le blesse jamais
Et lorsque tu quitteras cette vie
Tu trouveras aussi le bonheur.

- Le bonheur n'est pas chose aisée. Il est très difficile de le trouver en nous, il est impossible de le trouver ailleurs.

- Quel que soit le nombre de saintes paroles que vous lisiez, que vous prononciez, quel bien vous feront-elles si vos actes ne s’y conforment pas?

~ Gautama Bouddha
 
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Difficile à imaginer, n’est-ce pas, que tous nos conflits, nos douleurs, nos misères, nos guerres, et j’en passe, ne puissent être que des choix qui nous semblent plus agréables que celui de nous rendre tout simplement à nous-mêmes, que celui de rentrer tout doucement à la maison. Difficile à imaginer que tous nos désespoirs, nos culs-de-sac, nos perversions, nos hontes, nos culpabilités ne soient en définitive que l’expression de nos résistances à laisser de côté le sentiment de notre importance.
       Lorsqu’en de rares moments nous n’éprouvons ni le besoin d’être aimé ni celui de ne pas être aimé, nous pouvons nous laisser aller à être nous-mêmes et en ressentir un sentiment de liberté. Nous cessons dès lors automatiquement de nous contraindre, de nous rapetisser ou de vouloir nous grandir.
       Vivre sans attente ne signifie pas se résoudre à la passivité. Au contraire, cela libère le geste. L’action peut alors naître du goût d’être soi-même et de s’exprimer. Toute attente, tout désir élève une barrière entre soi et le monde. Nous ne sommes plus avec ce qui est, nous sommes avec ce que nous pensons être.
       Nous pouvons prendre le risque de vivre sans attentes parce que la mort se profile de toute façon au bout du chemin. Tout ce que nous accumulons d’honneurs, de pouvoir, de relations, d’objets et d’argent se réduit à néant. Nous n’emportons rien avec nous. Peut-être qu’au moment de la mort, notre seul véhicule est notre état intérieur. Peut-être que notre état intérieur constitue la seule chose que nous possédons vraiment.

~ Guy Corneau, La guérison du cœur

Musique classique moderne

Le multi-instrumentiste et compositeur islandais Ôlafur Arnalds lançait en février dernier un album assez différent de ses dernières créations For Now I am Winter. Il a voulu expérimenter/mixer électronique, instruments acoustiques, orchestre, etc.



D’un album précédent : Fyrsta, Living Room Songs – du tout beau... très paisible.


Commentaire du musicien : “The song is called "Fyrsta", which means "First". Because it is the first song of the series, but also because this piano theme was the first thing I managed to write while temporarily living in Los Angeles after weeks of severe creative block while trying to adjust to a new and strange place.”

Violins: Gréta Salóme Stefánsdóttir and Margrét Soffía Einarsdóttir
Viola: Roland Hartwell
Cello: Unnur Jónsdóttir
Shot by Gunnar Guðbjörnsson and Bowen Staines
Edited by Bowen Staines

Site du musicien : http://olafurarnalds.com/

28 avril 2013

En passant...

Internet est une bizarre de bête où beauté, laideur, vérité et mensonge se côtoient. Le nuage Internet est plus qu’immense. Mais, quand une personne a besoin de connaître une vérité, on dirait qu’il se dissout à vue d’œil. Tout s’éclaire comme par magie. Cela peut être déstabilisant sur le coup, mais à mon avis, une gifle vaut mieux que le brouillard du doute.

Je ne me souviens pas qui a dit «Ce que tu es incapable de dire ouvertement, tu l’agis». En d’autres mots, on s’arrange pour que les personnes concernées découvrent la vérité sans leur dire quoi que ce soit directement. Pénible cette attitude. Pas étonnant que le monde aille si mal et qu’il y ait tant de bullying dans les réseaux sociaux.

"Dis la vérité, même si ta voix tremble." (Proverbe)

On dirait que les gens ne comprennent pas du tout que c’est juste la peur qui les fait mentir ou dissimuler – peur de perdre leur image ou un bénéfice quelconque. Dommage. Il y aurait probablement moins de malentendus, d’illusions, et par conséquent moins de haine et de désir de revanche si la vérité était dite. La vérité rend libre, à n’importe quel niveau, pas seulement au niveau des relations intimes.
 


Photo : Stop thief! A sparrow catches the ankle of a winged intruder trying to steal its dinner. Urs Schmidli photographed the birds squabbling in mid-air combat in his back garden in Switzerland.

Mourir de stress ou...

PRINCIPALES CAUSES DU STRESS  

1. Pression au travail : tension chez collègues et patrons, surcharge de travail
2. Argent : perte d'emploi, réduction des revenus de retraite, frais médicaux
3. Santé : crise en santé, maladie terminale ou chronique
4. Relations : divorce, décès du conjoint, arguments avec des amis, solitude
5. Mauvaise nutrition : nutrition inadéquate, caféine, aliments transformés, sucres raffinés
6. Surcharge médiatique : télévision, radio, Internet, e-mail, réseaux sociaux
7. Manque de sommeil : incapacité de libérer l'adrénaline et autres hormones de stress

LE CORTISOL, L’HORMONE SECRÉTÉE EN CAS DE STRESS, EST MORTEL À FORTE DOSE :

Effets causés par la sécrétion de cortisol à court terme :
- Brusque charge d'énergie pour des raisons de survie
- Augmentation de la mémoire
- Augmentation de l'immunité
- Réduction de la sensibilité à la douleur
- Maintien de l'homéostasie dans le corps

Effets et maladies causés par la sécrétion de cortisol à long terme :
- Fonctions thyroïdiennes supprimées, déséquilibres du taux de sucre dans le sang – diabète, maladie de coeur, AVC, maladie rénale, lésions oculaires, problèmes gastro-intestinaux
- Déficience de la performance cognitive – dépression, suicide, accidents graves
- Baisse de l'immunité et réactions inflammatoires – vulnérabilité accrue aux maladies
- Diminution de la densité osseuse
- Diminution des tissus musculaires
- Augmentation de la pression artérielle
- Accumulation de plaque dans les artères – hypertension – maladie coronarienne, augmentation du volume du cœur, dommages au cerveau, crises cardiaques
- Augmentation de la graisse abdominale – risque de développer un cancer, problèmes cardiaques, hypertension, diabète, accident vasculaire cérébral, apnée du sommeil, maladie du foie et de la vésicule biliaire

CEUX QUI ONT NOTÉ DES SYMPTÔMES PHYSIQUES ONT EXPÉRIMENTÉ CE QUI SUIT :

Fatigue : 51 %
Maux de tête : 4 %
Tension musculaire : 30 %
Modification de l'appétit : 17 %
Modification de la libido : 15 %
Étourdissements : 13 %

SI MOURIR NE VOUS CONVAINC PAS DE RÉDUIRE VOTRE STRESS, FAITES-LE POUR VOS ENFANTS

Des études montrent que les enfants «attrapent» le stress parental
- Le stress parental affecte les jeunes enfants en modifiant leur ADN durant la période de croissance entre l’enfance et l’adolescence.
- On associe directement l’obésité chez les jeunes aux agents stressants présents chez les parents.

ACTIVITÉS AIDANT À DIMINUER LE STRESS

- Imagerie guidée
- Journal personnel
- Yoga
- Exercice
- Méditation
- Écoute de musique relaxante
- Exercices de respiration
- Autohypnose
- Sexe


À propos de yoga 

Tao Porchon-Lynch était, à 92 ans, le professeur de yoga le plus âgé selon le répertoire Guinness 2012. Elle a commencé à pratiquer le yoga à 8 ans et l’enseigne depuis plus de 45 ans.

Motivant :
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=OKj2RpdZ1p0  

Il n’est jamais trop tard pour commencer…
Sans atteindre ce niveau, le peu que vous ferez quotidiennement selon votre capacité, diminuera le stress et augmentera votre vitalité. La flexibilité croît avec la pratique, c’est garanti. 

27 avril 2013

Certains détruisent, d’autres sauvent

Et il y a ceux qui laissent périr.

L’autre jour, j'ai reçu une vidéo publiée par The Great Whale Conservancy. Cela me rappelait l’incident du béluga égaré qui avait abouti à la hauteur du Vieux-Port de Montréal en septembre dernier. Les «experts» n’ont absolument rien fait pour le ramener vers le fiord du Saguenay.

«Il faudra un plan de contingence. Mais pour l’instant, il n’est pas envisageable de ramener l’animal près de Tadoussac, indiquait le biologiste Robert Michaud. On n’a jamais fait une telle opération pour un béluga perdu. Nous avons toujours été, comme organisation, contre les interventions s’il n’y a pas de danger direct en lien avec des activités humaines

Le Devoir, 31 octobre 2012 :
«Les chercheurs n’ont pas réussi à revoir le béluga depuis la semaine dernière et ils craignent désormais que l’animal n’ait pas survécu à son passage en eau douce, selon un communiqué d’Urgences mammifères marins, émis mardi. Les experts espèrent toutefois que l’animal soit reparti vers l’aval, en obéissant au signal migratoire suivi par sa population Le béluga était plutôt mal en point la dernière fois qu’il avait été aperçu, le 23 octobre. Il était amaigri et sa peau était abîmée à cause de son séjour prolongé en eau douce. Les chercheurs souhaitent l’observer pour mieux comprendre l’espèce

Si un jeune enfant s’égare après l’école, faut-il le laisser errer en espérant qu’il retrouve son chemin par lui-même?!

On craignait aussi qu’en le ramenant à Tadoussac, il ne contamine les autres cétacés.

Laissez mariner un cétacé plusieurs semaines dans l’eau polluée à proximité du port ou de la station d’épuration, et il est certain que l’animal risque de devenir malade, contaminé et contaminant. Et de quoi aurait-il pu se nourrir pour être capable de parcourir 500 km en aval et rejoindre son habitat naturel?

Crédit  pour cette photo - Claude Robillard :
 

Après quelques semaines, les photos montraient une
détérioration de la peau. Il pouvait souffrir d’une infection…

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Heureusement, il existe des scientifiques/chercheurs dotés de vraie conscience et de «caring»…

Cette vidéo nous montre une baleine coincée dans un filet de pêche industriel, qui serait sans doute morte en relativement peu de temps. Gershon Cohen, co-créateur d’une société de protection des baleines avec Michael Fishbach (The Great Whale Conservancy), raconte comment ce dernier, avec ses coéquipiers, a d’abord dégagé la nageoire dorsale, puis les nageoires pectorales et enfin la queue de la baleine. Comment? En tailladant des pans de filet à l’aide d’un unique petit couteau! Au bout d’une heure de travail acharné, elle était libre, à la plus grande joie du petit équipage.

Et puis, ils ont eu droit à une heure de triple-sauts spectaculaires de la part de la baleine avant qu’elle ne prenne le large. Ce qui a fait dire à l’enfant sur le bateau : 
“Mommy, I think she’s showing us that she’s all free.”

Triple bravo!


http://www.greatwhaleconservancy.org/  

25 avril 2013

Keng Tek : ordures transformées en énergie

Plus qu’intéressante cette alternative aux dépotoirs!

Tout peut être transformé, notamment le fichu polystyrène que les épiceries continuent d’utiliser pour emballer les aliments.


Changer les déchets en énergie… à la maison
Par Simon Coutu
Lundi 22 avril 2013

Des os de poulet, un vieux clavier d’ordinateur, du pain avarié. Ces déchets peuvent être transformés en énergie, dans le confort de votre foyer, selon une équipe de chercheurs de Polytechnique, en collaboration avec l’entreprise longueuilloise KengTek. Ensemble, ils développent un électroménager qui transforme les déchets en huile, en gaz et en charbon.

L’appareil, nommé PyroWave, ne sera pas plus imposant qu’une machine à laver. Il pourra avaler le contenu de n’importe quel sac d’ordures. L’idée est de traiter les déchets directement sur leur site de production. Les Canadiens produisent en moyenne plus de 1000 kg de détritus par année, l’un des pires scores du monde.

«À grande échelle, les scientifiques se butent toujours à des problèmes, dit le président de Keng Tek, Jocelyn Doucet. Notre innovation, c’est de le faire à petite échelle.»

En quatre ans, l’équipe de chercheurs a développé un procédé étonnamment simple. «On utilise un micro-ondes de 1000 watts pour chauffer les déchets, les dégrader et les transformer en hydrocarbures, explique le chercheur Jean-Philippe Laviolette. À l’aide d’un catalyseur, la matière est chauffée de 250 à 450 degrés Celsius. C’est le même appareil qu’on trouve dans la cuisine. Mais pour l’instant, n’essayez pas ça à la maison!»

Une fois transformée, la matière peut être utilisée comme combustible, notamment. Le procédé permet même de traiter le polystyrène, qu’on ne recycle pas au Québec, mis à part quelques projets pilotes. À haute température, le polystyrène se change en styrène, qui peut être utilisé comme résine ou comme substitut du caoutchouc.

M. Doucet estime que le charbon obtenu par la pyrolyse (la décomposition d’un composé organique par la chaleur) peut éventuellement être vendu aux cimenteries qui en sont de grandes consommatrices. «On espère aussi pouvoir inclure l’huile produite au brut des raffineries, comme substitut à l’éthanol produit à base de céréales. Dans les restaurants, le gaz pourra être directement utilisé comme du gaz naturel.»

Le marché des restaurants

Pour l’instant, la technologie a fait ses preuves, mais aucun prototype commercial n’existe. ()

Suite de l’article et vidéo :
http://blogues.radio-canada.ca/rive-sud/2013/04/22/changer-dechets-kengtek/

Site de l’entreprise : http://kengtek.com/index_fr.html

23 avril 2013

A Forest Year / time-lapse video



Samuel Orr a créé cette vidéo à partir de 40 000 photographies prises de sa fenêtre, pendant 15 mois.

Splendide! Talent, imagination, patience et détermination produisent des merveilles.

Pour en savoir plus :
http://www.motionkicker.com/a-forest-year/


A Forest Year was made from 40,000 still images taken from my front window over 15 months, and were blended into the film.

Special thanks to Johnny Ripper for letting me use his music.
soundcloud.com/johnny_ripper

Help support my new time-lapse project at kickstarter!
kickstarter.com/projects/motionkicker/new-york-year

Find out more about how it was made at http://www.motionkicker.com/
 
Samuel Orr
A time-lapse photographer for 7 years, I've been making award-winning documentary films for 10 years. My work (1 hour documentaries, short films, vignettes, excerpts, photos) has been broadcast on PBS (regionally), CBC (Canada), NHK (Japan), NBC, and been a part of exhibits at venues such as the Field Museum of Natural History in Chicago.

En quête de paix...

La violence globale nous attaque psychiquement, même si nous n’en sommes pas des victimes directes; et si nous ne faisons pas attention, elle peut vampiriser notre énergie.

Comme les dernières semaines ont été chargées en «Journées» et commémorations à connotation douloureuse, je suis partie flâner chez le disquaire, en quête de musique pacifiante – celle qui me ramène à l’intérieur.

Dans la section bandes sonores, le titre «Sounds and Silence» m’a attirée. La liste des musiciens et/ou compositeurs (Keith Jarrett, Arvo Pärt, Rolf Lislevand, Nik Bärtsch, Anouar Brahem, etc.) m’a convaincue que ce serait parfait. Je l’ai acheté.  

Da Pacem Domine est la dernière sélection de l’album.  



Cette œuvre est une commande faite par Jordi Savall au compositeur estonien Arvo Pärt. Inspirée d’un ancien chant grégorien, l'œuvre fut composée deux jours après le tragique attentat du 11 mars 2004 en Espagne, en souvenir des victimes.
        Comme l’affirme Raimon Panikkar :
Il est difficile de vivre sans la paix extérieure, autour de nous. Il est impossible de vivre sans la paix intérieure, la paix dans nos cœurs.  
http://www.alia-vox.com/news_id.php?id=97&lang=fr&old_lang=fr

Arvo Pärt - Da Pacem Domine from 'In Principio'
Tallinn Chamber Orchestra
Estonian Philharmonic Chamber Choir
Tõnu Kaljuste (chef)
Novembre, 2008 (New York City)
Vidéo produite par Kinetic Media NYC for ECM Records USA

Vous aimerez peut-être - Anouar Brahem Quartet :
http://artdanstout.blogspot.ca/2013/02/musique-nee-du-silence.html

22 avril 2013

Condamnés à mourir dans la boue?

1 espèce vivante disparaît à toutes les 20 minutes,
ce qui représente un rythme de disparition
1000 fois plus important
que le rythme naturel constaté
lors des 10 millions d’années passées.

Nous commençons à peine à recenser les infinies espèces qui coexistent sur Terre. Pour cohabiter, il faut un équilibre; nous avons privilégié des espèces au mépris d'autres, et nous en payons la facture.

Dans le message «Ce que l’argent dévore», il était question des peuples en voie de disparition. J’ai pour mon dire que protéger les espèces animales et végétales est la meilleure manière de protéger l’espèce humaine, non pas l’inverse... Mais je doute de plus en plus qu’on veuille réellement préserver l'espèce humaine, à l’exception peut-être d’une masse critique d’élites dont les objectifs sont plutôt obscurs…

Comme le dit ce proverbe italien, «après la partie, le roi et les pions retournent dans la même boîte»… La Terre pourrait fort bien balancer l’humanité au cosmos – une potentialité concrète qui gronde sous nos pieds d’argile.

Alors, pourquoi un Jour de la Terre?

- Parce que nous refusons de nous engluer dans la boue noire, brune ou grise.

- Parce que nous voulons encore voir de la beauté, dans toute sa diversité et toutes ses couleurs.

Quelques exemples parmi des milliards de possibilités…

 
Sterne Inca, l'oiseau moustachu est menacé d’extinction en raison de la disparition des aires de nidification sur la côte du Pacifique, notamment au Pérou et au centre du Chili. Crédit photo : Versteroo   
 
  
 
 
Vous pouvez substituer la couleur de peau comme il vous plaira…
L’émotion et le sentiment exposés sont universels - on appelle ça "care".

 



La terre est une école qui sert à développer la conscience, l'empathie et la compassion, le respect et la coopération. Il faudrait que l'endroit reste viable, car certains auront peut-être besoin de refaire leurs classes...

Vous aimerez peut-être :  
http://artdanstout.blogspot.ca/2013/04/retrouver-la-terre.html

Superpuissance énergétique

Devient-on une superpuissance énergétique en bradant ses ressources?
Par David Suzuki
Le 18 avril 2013

Source :
http://www.davidsuzuki.org/fr/blogues/la-science-en-action/2013/04/devient-on-une-superpuissance-energetique-en-bradant-ses-ressources/

La question de l'énergie est omniprésente de nos jours. Le premier ministre Stephen Harper est résolu à faire du Canada une superpuissance énergétique, alimentée en priorité par les sables bitumineux de l'Alberta.

Au même moment, la première ministre de l'Alberta, Alison Redford, qui a été élue pour diriger une province économiquement forte, découvre que les revenus de sa province diminuent en raison des fluctuations des prix de l'énergie. Le boom économique de la Saskatchewan est associé aux revenus tirés du pétrole, du gaz naturel et de l'uranium, et la première ministre de la Colombie Britannique, Christy Clark, prévoit une forte expansion de l'exploitation du gaz naturel liquéfié qui exige d'énormes quantités d'énergie et qui met en cause la pratique hautement controversée de la fracturation.

Alors que la première ministre du Québec, Pauline Marois, maintient un moratoire sur la fracturation, le premier ministre du Nouveau Brunswick, David Alward, y voit une belle occasion pour sa province sur le plan énergétique. La Loi sur l'énergie verte de l'Ontario, une législation progressiste adoptée par l'ancien premier ministre Dalton McGuinty, est sérieusement attaquée et le premier ministre Stephen Harper défend vigoureusement l'exploration pétrolière alors que les glaces de l'Arctique et la toundra fondent en raison du réchauffement climatique.

Pendant que le gouvernement fédéral diabolise les environnementalistes en les traitant de « radicaux » qui ne cherchent qu'à faire dérailler les plans pour l'exploitation des sables bitumineux et des autres ressources naturelles, de plus en plus de gens s'opposent au transport du bitume dilué de l'Alberta vers la côte de la Colombie Britannique via le pipeline Northern Gateway d'Enbridge ou vers les raffineries du Texas via le pipeline Keystone XL. La plus grande partie du pétrole serait exportée, notamment en Chine, où les effets négatifs extrêmes de la pollution liée à l'utilisation des combustibles fossiles augmentent de jour en jour.

Les politiciens qui souhaitent de véritables changements doivent se préoccuper en premier lieu de leur réélection s'ils veulent voir leur programme se concrétiser. Par conséquent, ils doivent répondre à des exigences économiques immédiates et mettre de côté les problèmes à régler à plus long terme, comme les changements climatiques et les questions portant sur l'eau. De toute évidence, les impacts durables des actions ou inactions présentes devraient être une priorité. Nous allons devoir vivre avec les multiples conséquences des décisions et des actions des politiciens d'aujourd'hui bien après que ceux-ci auront été relégués à l'histoire.

Une crise financière est un facteur puissant de motivation, comme nous l'avons constaté lors de la crise financière de 2008. En quelques semaines seulement, le président George W. Bush et son successeur, Barack Obama, ont débloqué des centaines de milliards de dollars pour renflouer les banques et les fabricants d'automobiles, sans pour autant leur imposer de conditions pour les amener à changer leurs façons de faire. J'ai été étonné de la rapidité et de l'ampleur des actions posées par les gouvernements, à comparer à la lenteur et à l'inefficacité des mesures prises pour résoudre les problèmes écologiques qui menacent la survie de notre espèce, de notre mode de vie et de notre société.

La science démontre depuis plus de deux décennies que l'utilisation par l'humain des combustibles fossiles, en créant des niveaux sans précédent de gaz à effet de serre, altère la chimie de l'atmosphère et entraîne des phénomènes climatiques et météorologiques chaotiques et dévastateurs. La hausse continue des émissions ne fera qu'exacerber la transformation atmosphérique — déjà hors de contrôle — de la biosphère, notre seul habitat.

Nous prétendons que l'intelligence fait de nous des êtres supérieurs à toute autre forme de vie sur cette planète, mais à quoi sert l'intelligence si nous ne l'utilisons pas pour répondre aux menaces et utiliser les opportunités? Après tout, la prévoyance a été un attribut important de l'humain qui l'a amené à se positionner en dominant sur cette planète. Nous avons utilisé nos connaissances et notre expérience pour regarder vers l'avenir en reconnaissant les dangers potentiels et les circonstances favorables afin de contrôler notre propre destin et en agissant de façon à éviter les dangers et à tirer profit des possibilités offertes.

C'est un moment charnière pour le Canada. Nous faisons face à une crise sur le plan économique et énergétique. Aucune économie ne peut croître indéfiniment; c'est tout simplement impossible sur une planète dont les ressources sont limitées. Ne devrions nous pas nous demander à quoi sert l'économie? Jusqu'où peut on aller? Où sont les limites? Comment faisons nous pour mettre sur pied une économie durable? Les collectivités à ressource unique ont appris, après des expériences difficiles, que dépendre d'un secteur dominant de l'économie — que ce soit la forêt, les pêches ou les mines — prédispose à des cycles d'expansion et de ralentissement dévastateurs.

Trop souvent, les pays exportateurs de combustibles fossiles dépendent de ce secteur. Cette dépendance déstabilise leur économie (comme on peut le voir en Alberta), fausse leurs priorités (en menant à ce qu'on appelle le « syndrome hollandais » où d'autres secteurs de l'économie sont négligés ou ignorés) et mine la démocratie en tenant le gouvernement en otage (comme l'a démontré l'énorme pouvoir de lobbying de l'industrie lors des dernières élections présidentielles aux États Unis).

L'avenir du secteur énergétique au Canada déterminera le sort de notre société. Cette question doit être largement discutée, tant à l'échelle nationale que provinciale, et doit dépasser les frontières politiques et économiques. Nous devons définir le genre de pays que nous voulons léguer à nos enfants et à nos petits enfants.

20 avril 2013

Ce que l’argent dévore

[Jour de la Terre 2013 – Info Marche pour la Terre du 21 avril : http://marchepourlaterre.org/ ]

Sumatra

Avant et après, si...   

Eh oui, depuis lundi, on ne parle que du marathon de Boston, en boucle. Bon, on peut comprendre, trois morts et beaucoup de blessés...

Je ne veux pas minimiser, mais en ce moment même, plusieurs peuples autochtones sont en train d’être radiés de la carte mondiale, simultanément aux espèces animales et végétales locales. Comment se fait-il qu’on ne parle pas de l’île de Sumatra et de ce qu’on s’apprête à y faire? Un tollé planétaire devrait être entendu… Sumatra, c’est comme l’île d’Anticosti, les îles-de-la-Madeleine, le Grand Nord, etcetera.

David Gilbert a photographié et filmé les désastres causés aux forêts tropicales et leurs habitants. Le photographe/vidéaste a produit des documentaires très percutants sur les coupes à blanc à Bornéo, le forage pétrolier en Amazonie et l'expansion de l'agrobusiness industriel dans les dernières forêts tropicales du monde. Son travail de recherche est motivé par la croyance que les informations véhiculées dans les médias ont le pouvoir de mettre en évidence les changements environnementaux radicaux qui se produisent partout dans le monde. 
À visiter : http://davidgilbert.photoshelter.com/gallery-list

Une compagnie minière de Toronto collabore avec le gouvernement indonésien à dépouiller de leur statut d’aire protégée 1,6 millions d'hectares de terres à Sumatra

East Asia Minerals reconnaît volontiers que «la province d'Aceh a déjà perdu plus d'un tiers de ses forêts au cours des deux dernières décennies seul», dit SOCP et Wahli. Le nouveau plan d’aménagement des terres approuverait également un vaste réseau de routes additionnelles. Et, dans une région déjà sujette aux catastrophes naturelles, cela pourrait amener «des conséquences catastrophiques pour les communautés et l'agriculture en aval.»

Graham Usher (spécialiste en protection de l'aménagement territorial), après avoir procédé à un examen approfondi du secteur forestier d'Aceh pour l'ex-gouverneur, explique :
«Il s'agit d'une initiative dangereuse. Les gens d'Aceh ont déjà connu par le passé d'innombrables glissements de terrain dévastateurs justement causés par ce genre de déboisement effectué au mépris des lois d’aménagement territorial. Dans les années à venir, cela se traduira par davantage de vies perdues et par des dommages incommensurables pour les économies locales.»
Usher ajoute :
«Le communiqué de presse d’East Asia Minerals est l'un des plus étranges que j'ai jamais vu. Essentiellement, la compagnie laisse clairement entendre qu'en collaboration avec d’autres compagnies d’extraction, elle mène la politique publique, notamment l'aménagement territorial d’Aceh. Non seulement s’agit-il d’un révoltant aveu de gouvernance fautive, mais la société semble même en être fière! L'aménagement du territoire devrait s’appuyer sur une analyse scientifique des qualités du terrain et des risques environnementaux : non pas sur les marges de profit d’entreprises étrangères!»

150 millions d’indigènes

Les peuples indigènes disparaissent en même temps que leur mode de vie est bouleversé. Jean-Patrick Razon, Directeur de l’ONG Survival International France, a fait de la survie des tribus son cheval de bataille : «L’ONU estime qu’il reste 150 millions de personnes appartenant à des peuples indigènes, vivant en marge de la société et plus ou moins indépendants du monde extérieur.» Un nombre réduit, tant leurs ressources naturelles attirent des politiques gouvernementales iniques. Qu’il s’agisse de pétrole, or, diamant ou…acajou.
 

SOCP – Sumatran Orangutan Conversation Programme :
Photo: Buntalshoot - orang-outang
 
Un bilan par une journaliste de Radio Canada à l’occasion du Jour de la Terre : 

Des tribus indigènes en voie d’extinction
Par Ève Christian; Blogue Science 
 
Extrait :
 
Quelle tristesse! En plus de perdre des espèces animales et végétales, notre planète est en train de se départir de certains peuples. On s’entend : on ne parle pas ici d’enrayer la ville de New York ou de Montréal, mais plutôt de perdre de petits groupes de femmes et d’hommes qui vivent sur le même petit lopin de terre, partagent la même culture et parlent le même dialecte, souvent incompréhensible d’un groupe à l’autre.
 
Sur tous les continents
 
Dans près de 60 pays, on trouve des peuples indigènes, qui ne sont pas, heureusement, tous en danger d’extinction. Cependant, ils se heurtent pour la plupart à des problèmes ou à des menaces. Ces dernières, de tous ordres, sont dans la majorité des cas reliées à la modernité. L’industrialisation tend à leur faire perdre leur langue, leur culture et leur mode de vie indigènes, souvent en les harcelant, les intimidant ou les menaçant, ce qui les oblige généralement à quitter leurs territoires.
 
Les ressources naturelles sont exploitées fréquemment pour le profit du gouvernement. L’exploitation du pétrole ou du gaz naturel pollue les forêts et les rivières, tue les bêtes et fait fuir le gibier, les industries du bois rasent les forêts avec des bulldozers. De nouvelles routes isolent les territoires entre deux tribus ou les obligent à se déplacer. Les terrains de chasse sont inondés et les terres sont envahies par des hordes de colons. Les maladies exogènes, transmises par les « civilisés », se développent en épidémies et deviennent la première cause de décès pour les tribus qui sont loin de tout établissement sanitaire. Ajoutez à cela l’alcool, apporté par les hommes de chantier, et la prostitution à laquelle sont initiées les femmes.
 
Bien sûr, on imagine ces peuples indigènes plus facilement dans des régions chaudes, à peine vêtus, avec des lances ou des arcs à la main, habitant dans des huttes de fortune. Mais il y en a aussi dans les régions froides du globe. Ils sont habillés de fourrure, chassant sur la neige et dormant dans des tentes en peau de renne où un feu doit crépiter en permanence pour garder la chaleur. Ils se nomment Guanari ou Awá au Brésil, Jarawa en Inde, Khanty ou Udege en Russie, Bushmen au Botswana, Pygmées en Afrique centrale, Aborigènes en Australie, Nunak en Colombie…
 
Chez nous aussi
Au Canada aussi, on retrouve des peuples () 
 
Suite de l’article :
http://blogues.radio-canada.ca/science/2013/04/19/tribus-indigenes-extinction/

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Dans le même ordre d’idée :
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2013/04/guerre-et-misere_13.html
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2013/04/defaut-de-civilisation.html
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2013/04/larche-vau-leau.html
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2013/04/comment-noyer-le-poisson.html
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2013/03/faut-pas-sen-faire.html

18 avril 2013

Accidental pickings

Photographe inconnu...

All Live In Peace And Harmony

As the world goes spinning round
And everything seems upside down
There isn't any organisation any more
Is nothing everlasting, must we live for just today
Can no-one find the answer, to help in any way
It's just a mixture of joy and sorrow
Of laughter, and of tears
Do we just dream about tomorrow
And about the future years
But the world would be a better place to live in
If everybody just made up their minds
Then we could all live in peace and harmony again
Yes we should all live in peace, and harmony again
Why can't we all live in peace, and harmony again
We should all live in peace, and harmony

~ Vance Freeman

(1945 - ; Brighton Sussex)

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Sun

The eyes dream
light into being
and give the sun its beauty,
for the sun is blind
and need our eyes
to see its rays.

A Random Thought

There seems to be
no unexpressed self
in animals,
as if they are
as fully themselves
in flesh
as possible,
with no slack
of consciousness
to fill up,
while we keep trying to grow
into something
else.

~ Jane Roberts

If We Live Again
Or, Public Magic and Private Love
Poetry by Jane Roberts
Prentice-Hall; 1982

17 avril 2013

La communication perverse

Étant donné que l’article «Détecter les pervers» est très consulté, je me permets quelques points de repère additionnels. 
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2012/04/detecter-les-pervers.html 

Dans son ouvrage, Le harcèlement moral; la violence perverse au quotidien, Marie-France Hirigoyen, traite du problème au plan des relations personnelles; mais le parallèle avec les techniques de communication politico-économique est criant. Un ouvrage à lire car il aide en effet à comprendre le jeu de l’intimidation si omniprésent en ce moment. 

L’ignorance infantilise et victimise, la connaissance responsabilise et permet de choisir.


Extraits du chapitre La communication perverse

[Note : dans le chapitre précédent, l’auteur décrit les méthodes qu’utilisent les pervers pour assurer leur emprise sur leurs victimes.]

La mise en place de l’emprise utilise des procédés qui donnent l’illusion de la communication – une communication particulière, non pas faite pour relier, mais pour éloigner et empêcher l’échange. Cette distorsion de la communication a pour but d’utiliser l’autre. Pour qu’il continue à ne rien comprendre au processus en cours et le rendre confus, il faut le manipuler verbalement. Le black-out sur les informations réelles est essentiel pour réduire la victime à l’impuissance.
       Même verbale, même cachée, étouffée, la violence transpire à travers les non-dits, les sous-entendus, les réticences, et, par là même, elle est vecteur d’angoisse.

Refuser la communication directe

Il n’y a jamais de communication directe car «on ne discute pas avec les choses».
[Note : pour le pervers, la victime est une chose.]
       Quand une question directe est posée, les pervers éludent. Comme ils ne parlent pas, on leur prête grandeur et sagesse. On entre dans un monde dans lequel il y a peu de communication verbale, juste des remarques à petites touches déstabilisantes. Rien n’est nommé, tout est sous-entendu. Il suffit d’un haussement d’épaules, d’un soupir. La victime essaie de comprendre : «Qu’est-ce que je lui ai fait? Qu’est-ce qu’il a à me reprocher?» Comme rien n’est dit, tout peut être reproché. 
       Le déni du reproche ou du conflit par l’agresseur paralyse la victime qui ne peut se défendre. L’agression est perpétrée par le refus de nommer ce qui se passe, de discuter, de trouver ensemble des solutions. S’il s’agissait d’un conflit ouvert, la discussion serait possible et une solution pourrait être trouvée. Mais dans le registre de la communication perverse, il faut avant tout empêcher l’autre de penser, de comprendre, de réagir. Se soustraire au dialogue est une façon habile d’aggraver le conflit, tout en l’imputant à l’autre. Le droit d’être entendu est refusé à la victime. Sa version des faits n’intéresse pas le pervers, qui refuse de l’écouter. 
       Le refus de dialogue est une façon de dire, sans l’exprimer directement avec des mots, que l’autre ne vous intéresse pas ou même qu’il n’existe pas. Avec n’importe quel autre interlocuteur, si on ne comprend pas, on peut poser des questions. Avec les pervers, le discours est tortueux, sans explication, et conduit à une aliénation mutuelle. On est toujours à la limite de l’interprétation. [] 
       La non-communication se retrouve à tous les niveaux d’expression. []

Déformer le langage

[]
Le message d’un pervers est délibérément flou et imprécis, entretenant la confusion. [] En utilisant des allusions, il fait passer des messages sans se compromettre. Offrant des propos sans lien logique, il entretient la coexistence de différents discours contradictoires. [] Il envoie des messages obscurs et refuse de les expliciter. [] 
       Les allusions déstabilisantes n’apparaissent pas de façon évidente. []
       Un autre procédé verbal habituel des pervers est d’utiliser un langage technique, abstrait, dogmatique, pour entraîner l’autre dans des considérations auxquelles il ne comprend rien, et pour lesquelles il n’ose pas demander d’explications de peur de passer pour un imbécile.
       Ce discours froid, purement théorique, a pour effet d’empêcher celui qui écoute de penser et donc de réagir. Le pervers, en parlant d’un ton très docte, donne l’impression de savoir, même s’il dit n’importe quoi. []

Mentir

Plus souvent qu’un mensonge direct, le pervers utilise d’abord un assemblage de sous-entendus, de non-dits, destiné à créer un malentendu pour ensuite l’exploiter à son avantage.
       Dans son traité L’Art de la guerre, rédigé vers le Ve siècle avant J.-C., le Chinois Sun Tse enseignait : «L’art de la guerre est l’art de duper, et en donnant toujours l’apparence contraire de ce que l’on est, on augmente les chances de victoire.»
       Les messages incomplets, paradoxaux, correspondent à une peur de la réaction de l’autre. On dit sans dire, espérant que l’autre aura compris le message sans que les choses aient besoin d’être nommées. Ces messages ne peuvent pas être décodés la plupart du temps qu’a posteriori.
       Dire sans dire est une façon habile de faire face à toute situation. []
       Un autre type de mensonge indirect consiste à répondre de façon imprécise ou à côté, ou par une attaque qui fait diversion. []
       Quoi que l’on dise, les pervers trouvent toujours moyen d’avoir raison, d’autant que la victime est déjà déstabilisée et n’éprouve, au contraire de son agresseur, aucun plaisir à la polémique. Le trouble induit chez la victime est la conséquence de la confusion permanente entre la vérité et le mensonge. []
       Vérité ou mensonge, cela importe peu pour les pervers : ce qui est vrai est ce qu’ils disent dans l’instant. Ces falsifications de la vérité sont parfois très proches d’une construction délirante. Tout message qui n’est pas formulé explicitement, même s’il transparaît, ne doit pas être pris en compte par l’interlocuteur. Le mensonge correspond simplement à un besoin d’ignorer ce qui va à l’encontre de son intérêt narcissique.
       C’est ainsi que l’on voit des pervers entourer leur histoire d’un grand mystère qui induit une croyance chez l’autre sans que rien n’ai été dit : cacher pour montrer sans dire.

Manier le sarcasme, la dérision, le mépris

Vis-à-vis du monde extérieur, ce qui domine est le mépris, la dérision. Le mépris est l’arme du faible; il est une protection contre des sentiments indésirables. On se cache derrière un masque d’ironie ou de plaisanterie. Les méchancetés (vérités qui font mal) ou les calomnies (mensonges) naissent souvent de l’envie. [] Le discours du pervers narcissique trouve des auditeurs qu’il arrive à séduire et qui sont insensibles à l’humiliation subie par la victime.

User du paradoxe

Sun Tse enseignait également que, pour gagner une guerre, il faut diviser l’armée ennemie avant même de commencer la bataille : «Sans donner de batailles, tâchez d’être victorieux []. Avant de combattre, ils [les anciens] tentaient d’affaiblir la confiance de l’ennemi en l’humiliant, en le mortifiant, en soumettant ses forces à rude épreuves []. Corrompez tout ce qu’il y a de mieux chez lui par des offres, des présents, des promesses, altérez la confiance en poussant les meilleurs de ses lieutenants à des actions honteuses et viles et ne manquez pas de les divulguer.»
       Dans une agression perverse, on assiste à une tentative d’ébranler l’autre, de le faire douter de ses pensées, de ses affects. La victime y perd le sentiment de son identité. Elle ne peut penser, comprendre. Le but est de la nier tout en la paralysant, de façon à éviter l’émergence d’un conflit. On peut l’attaquer sans la perdre. Elle reste à disposition.
       Cela se fait dans la double contrainte : quelque chose est dit au niveau verbal et le contraire est exprimé au niveau non verbal. Le discours paradoxal est composé d’un message explicite et d’un sous-entendu, dont l’agresseur nie l’existence. C’est un moyen très efficace pour déstabiliser l’autre. []
       Une forme de message paradoxal consiste à semer le doute sur des faits plus ou moins anodins de la vie quotidienne. [] Il suffit de dire par exemple qu’on est d’accord sur une proposition de l’autre tout en montrant, par des mimiques, que ce n’est qu’un accord de façade. []
       Le paradoxe consiste également à faire ressentir à l’autre de la tension et de l’hostilité sans que rien ne soit exprimé à son égard. Ce sont des agressions indirectes [].
       Les messages paradoxaux ne sont pas faciles à repérer. Leur but est de déstabiliser l’autre en le rendant confus de façon à garder le contrôle, en l’engluant dans des sentiments contradictoires. On le met en porte à faux et on s’assure de pouvoir lui donner tort. On l’a dit, la finalité de tout cela est de contrôler les sentiments et les comportements de l’autre et même de faire en sorte qu’il finisse par approuver et se disqualifier lui-même, dans le but de récupérer une position dominante. []

Disqualifier

Il s’agit de retirer à quelqu’un toute qualité, de lui dire et de lui répéter qu’il ne vaut rien, jusqu’à l’amener à le penser. [] La disqualification à travers l’usage du paradoxe, du mensonge et d’autres procédés s’étend de la cible désignée à son entourage, sa famille, ses amis, ses connaissances : «Il/elle ne connaît que des cons!» [] Toutes ces stratégies sont destinées à enfoncer l’autre pour mieux se rehausser.

Diviser pour mieux régner

Sun Tse dit encore : «Troublez le gouvernement adverse, semez la dissension chez les chefs en excitant la jalousie ou la méfiance, provoquez l’indiscipline, fournissez des causes de mécontentement []. La division de mort est celle par laquelle nous tentons, par des bruits tendancieux, de jeter le discrédit ou la suspicion jusqu’à la cour du Souverain ennemi sur les généraux qu’il emploie.»
       Là où le pervers narcissique excelle, c’est dans l’art de monter les gens les uns contre les autres, de provoquer des rivalités, des jalousies. Cela peut se faire par allusions, en insinuant le doute [].
       La jouissance suprême pour un pervers est de faire accomplir la destruction d’un individu par un autre et d’assister à ce combat d’où les deux sortiront affaiblis, ce qui renforcera sa toute-puissance personnelle. []

Imposer son pouvoir

[] Le pervers «sait», il a raison, et essaie d’entraîner l’autre sur son terrain en l’amenant à accepter son discours. []
       [Le] discours autosuffisant [du pervers] où tout est joué d’avance n’est pas loin du processus de mise en place du délire interprétatif paranoïaque. []
       Un processus de domination s’instaure : la victime se soumet, elle est subjuguée, contrôlée, déformée. Si elle se rebelle, on pointera son agressivité et sa malignité. De toute façon, il se met en place un fonctionnement totalitaire, fondé sur la peur, et qui vise à obtenir une obéissance passive : l’autre doit agir comme le pervers l’entend, doit penser selon ses normes. []
       La violence perverse est à distinguer de l’abus de pouvoir direct ou de la tyrannie. La tyrannie est une façon d’obtenir le pouvoir par la force. L’oppression y est apparente. L’un se soumet parce que l’autre a ouvertement le pouvoir. Dans l’abus de pouvoir, le but est simplement de dominer. []
       Chez un pervers, la domination est sournoise et niée. La soumission de l’autre ne suffit pas, il faut s’approprier sa substance. [] Il n’y a jamais de conflit franc.

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Au chapitre 5, l’auteur aborde la violence perverse :
«Résister à l’emprise, c’est s’exposer à la haine. À ce stade, l’autre, qui n’existait que comme un objet utile, devient un objet dangereux dont il faut se débarrasser par n’importe quel moyen. La stratégie perverse se dévoile au grand jour. La haine est montrée, la haine est agie.»

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Dans le même ordre d’idée :
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2012/11/de-gentils-manipulateurs-1.html