31 janvier 2012

Deux étincelles

Dans la nuit terrestre...

Je lunchais avec un ami la semaine dernière. À un moment donné la conversation a tout bonnement glissé vers deux grands penseurs de l’Inde, Aurobindo et Tagore. Nous constations à quel point, à l’instar d’Albert Schweitzer, nous avions «retiré grand profit» de leurs écrits. Ironie du sort, hier, en prenant un livre dans ma biblio, un signet à l’effigie d’Aurobindo est tombé par terre. Alors, je me suis dit «tiens donc, parlons-en!»

Beaucoup de philosophes, théologiens, grands penseurs, sages et autres, de toutes les époques et confessions, ont tenté d’expliquer ou de justifier l’existence terrestre… Certains ont prôné la négation et la fuite du monde matériel, tandis que d’autres ont valorisé l’intégration avec adjonction d’une forme de conscience supérieure. Aurobindo et Tagore étaient de la seconde catégorie.

***

AUROBINDO

Aurobindo Ghose ou Sri Aurobindo (1872-1950), philosophe, poète et écrivain, et spiritualiste, fut parmi les initiateurs du mouvement militant indépendantiste indien. Après ses études en Angleterre à Cambridge, il retourna en Inde et étudia les grandes traditions de son pays. Frappé par la condition de ses compatriotes, il devint un nationaliste fervent, convaincu que son pays devait retrouver son indépendance. À la suite de son arrestation, en 1908, Sri Aurobindo passa un an à la prison d’Alipore. Il avait été accusé à tort d’avoir participé à un attentat contre un magistrat britannique de Calcutta. Pendant cette année de réclusion, il dit avoir vécu une série d'expériences spirituelles qui l'auraient conduit à expérimenter des états de conscience cosmiques*.

«Aurobindo entreprit d’interpréter la mystique brahmanique dans le sens de l’affirmation éthique du monde. En 1910, il se retire de la politique – comme Tagore l’avait fait précédemment – et dès lors il vit en exilé volontaire à Pondichéry, ne s’occupant que du renouveau de la pensée de l’Inde. Il voulait faire sortir ses compatriotes des temples et des horizons étroits des écoles traditionnelles. Le passé doit nous être sacré, disait-il, mais l’avenir bien davantage encore.» ~ Albert Schweitzer (Les grands penseurs de l’Inde)

* Dans ses propres mots :

«Quand je fus arrêté et emmené précipitamment au dépôt de Lal Bazar, ma foi fut ébranlée un moment, car je n’arrivais pas à pénétrer Ses intentions. J’étais troublé et m’écriais vers Lui dans mon cœur : ‘Qu’est-ce qui m’est arrivé? je croyais avoir pour mission de travailler pour mon pays et qu’aussi longtemps que le travail ne serait pas terminé, j’aurais Ta protection. Alors pourquoi suis-je ici, et sous pareille inculpation?’ Un jour passa, puis deux. Le troisième, une voix me vint du dedans : ‘Attends et regarde’. Alors je devins calme et j’attendis. Je fus transféré de Lal Bazar à la prison d’Alipore et mis au secret pendant un mois. Là j’attendis nuit et jour d’entendre la voix de Dieu en moi et de savoir ce qu’Il voulait que je fasse. Puis je me souviens qu’un mois avant mon arrestation, un appel intérieur m’était venu d’abandonner toute activité et de regarder en moi-même afin d’entrer en communion plus étroite avec Lui. J’étais faible et ne pus accepter l’appel. Le travail que je faisais [pour la libération de l’Inde] m’était très cher; dans la fierté de mon cœur je pensais que sans moi il souffrirait, ou même échouerait et serait perdu; je ne voulais pas le quitter. Il me sembla qu’Il me parlait encore et Il disait : ‘Les liens que tu n’avais pas la force de briser, je les ai brisés pour toi, parce que ce n’était pas mon intention ni ma volonté que tu continues. J’ai autre chose pour toi et c’est pour cela que je t’ai amené ici, pour t’apprendre ce que tu ne pouvais apprendre par toi-même et t’entrainer à mon Travail’. Ce qui m’arriva pendant cette période, je ne suis pas poussé à le dire, sinon que jour après jour, Il me montra Ses merveilles… Pendant douze mois d’emprisonnement, jour après jour, Il me donna la Connaissance.»

Le changement de conscience qu’il vécut dans le préau d’Alipore semble lui avoir procuré une vision de l’Univers sans commune mesure avec nos réalités sordides : «Il faut regarder l’existence en face si notre but est d’arriver à une solution vraie, quelle que soit cette solution. Et regarder l’existence en face, c’est regarder Dieu en face, car l’un ne peut pas être séparé de l’autre…»

«Je deviens ce que je vois en moi-même. Tout ce que la pensée me suggère, je peux le faire; tout ce que la pensée me révèle, je peux le devenir. Telle devrait être l’inébranlable foi de l’homme en lui-même car Dieu habite en lui.»

Invitation
(Peut-être une traduction de l’Ashram…) 

Le vent et le gros temps cinglant autour de moi
Je monte là-haut sur la montagne et la lande.
Qui veut venir avec moi? Qui veut gravir avec moi?
Se débattre dans les torrents et s’embourber dans la neige?

Ce n’est pas dans le cercle étriqué des cités
Que j’habite à l’étroit vos portes et vos murs :
Au-dessus de moi DIEU est bleu dans le ciel,
Contre moi le vent et la tourmente se rebellent.

Ici sur mes domaines je me joue de la solitude,
Je me suis fait une amie de l’infortune.
Qui veut vivre vaste? Qui veut vivre libre?
Qu’il grimpe ici sur les sommets battus des vents.

Je suis le seigneur de la tempête et de la montagne,
Je suis l’esprit de liberté et de fierté.
Ferme doit-il être et cousin du danger,
Qui partage mon royaume et marche à mon côté.

Srî Aurobindo
Prison d’Alipur, 1908-1909
.........
Original anglais

Invitation

With wind and the weather beating round me
Up to the hill and the moorland I go.
Who will come with me? Who will climb with me?
Wade through the brook and tramp through the snow?

Not in the petty circle of cities
Cramped by your doors and your walls I dwell;
Over me God is blue in the welkin
Against me the wind and the storm rebel.

I sport with solitude here in my regions,
Of misadventure have me a friend.
Who would live largely? Who would live freely?
Here to the wind-swept uplands ascend.

I am the lord of tempest and mountain,
I am the Spirit of freedom and pride.
Stark must he be and a kinsman to danger
Who shares my kingdom and walks at my side.

Srî Aurobindo
Alipore Jail, 1908-1909 

***

TAGORE

Rabîndranâth Thâkur dit Tagore (1861-1941), connu aussi sous le surnom de Gurudev, est un compositeur, écrivain, dramaturge, peintre et philosophe indien dont l'œuvre a eu une profonde influence sur la littérature et la musique du Bengale à l'orée du XXe siècle. Il a reçu le Prix Nobel de littérature en 1913. Nombre de ses romans et nouvelles ont été adaptés au cinéma, notamment par le cinéaste Satyajit Ray.

«Chez Tagore, il ne s’agit pas d’une négation du monde faisant des concessions plus ou moins grandes à l’affirmation. Il ne conserve rien de la théorie de la négation. (…) Il déclare que la pensée indienne commet une erreur en ne s’occupant que de l’union avec Dieu sans s’intéresser au monde qui est la manifestation de Dieu. Il a de dures paroles pour les sannyâsins (saints) qui ne cherchent que le renoncement au monde. Mais il condamne tout aussi sévèrement les Occidentaux qui ont perdu le sens de la vie intérieure.» ~ Albert Schweitzer (Les grands penseurs de l’Inde)

«Nous sommes reliés à l’Univers par une relation beaucoup plus profonde et plus essentielle que celle de la simple nécessité. Notre âme est attirée vers lui; notre amour de la vie est en réalité notre désir de rester en relation avec ce vaste Univers. Cette relation est une relation d’amour.» ~ Tagore (Sâdhana)

L’Offrande lyrique
(Traduction : André Gide, 1913)

Extrait

Tes yeux m’interrogent, tristes, cherchant à pénétrer ma pensée; de même la lune voudrait connaitre l’intérieur de l’océan.
J’ai mis à nu devant toi ma vie tout entière, sans en rien omettre ou dissimuler. C’est pourquoi tu ne me connais pas.
Si ma vie était une simple pierre colorée, je pourrais la briser en cent morceaux et t’en faire un collier que tu porterais autour du cou.
Si elle était simple fleur, ronde, et petite, et parfumée, je pourrais l’arracher de sa tige et la mettre sur tes cheveux.
Mais ce n’est qu’un cœur, bien-aimée. Où sont ses rives, où sont ses racines?
Tu ignores les limites de ce royaume sur lequel tu règnes.
Si ma vie n’était qu’un instant de plaisir, elle fleurirait en un tranquille sourire que tu pourrais déchiffrer en un moment.
Si elle n’était que douleur, elle fondrait en larmes limpides, révélant silencieusement la profondeur de son secret.
Ma vie n’est qu’amour, bien-aimée.
Mon plaisir et ma peine sont sans fin, ma pauvreté et ma richesse éternelles.
Mon cœur est près de toi comme ta vie même, mais jamais tu ne pourras le connaitre tout entier.

XXXV

Là où l’esprit est sans crainte et où la tête est haut portée,
Là où la connaissance est libre,
Là où le monde n’a pas été morcelé entre d’étroites parois mitoyennes,
Là où les mots émanent des profondeurs de la sincérité,
Là où l’effort infatigué tend les bras vers la perfection;
Là où le clair courant de la raison ne s’est pas mortellement égaré dans l’aride et morne désert de la coutume,
Là où l’esprit guidé par toi s’avance dans l’élargissement continu de la pensée et de l’action -
Dans ce paradis de liberté,
Mon père, permets que ma patrie s’éveille.

LXIX

Le même fleuve de vie
Qui court à travers mes veines nuit et jour
Court à travers le monde
Et danse en pulsations rythmées.
C’est cette même vie qui pousse à travers
La poudre de la terre sa joie
En innombrables brins d’herbe,
Et éclate en fougueuses vagues de feuilles et de fleurs.
C’est cette même vie que balancent flux et reflux
Dans l’océan-berceau de la naissance et de la mort.
Je sens mes membres glorifiés au toucher de cette vie universelle.
Et je m’enorgueillis,
Car le grand battement de la vie des âges
C’est dans mon sang qu’il danse en ce moment.

………
Extrait de La corbeille de fruits

Non, il n’est pas en ton pouvoir de faire éclore le bouton
Secoue-le, frappe-le : tu n’auras pas la puissance de l’ouvrir.
Tes mains l’abiment; tu en déchires les pétales et les jettes dans la poussière.
Mais aucune couleur n’apparait, et aucun parfum.
Ah! il ne t’appartient pas de la faire fleurir.
Celui qui fait éclore la fleur travaille si simplement.
Il y jette un regard, et la sève de vie coule dans ses veines.
À son haleine, la fleur déploie ses ailes et se balance au gré du vent.
Comme un désir du cœur, sa couleur éclate, et son parfum trahit un doux secret.
Celui qui fait éclore la fleur travaille si simplement.

***
La Corbeille de fruits
(Traduction : Hélène Du Pasquier, 1920)

Extrait

[...]
J’ai chéri ce monde
Et l’ai entouré comme une vrille végétale avec chaque fibre de mon être!
La lumière et l’obscurité de la lune mêlée au soir
Ont flotté dans ma conscience, en elle se sont fondues,
Tant qu’à la fin ma vie et l’univers
Sont un!
J’aime la lumière du monde, j’aime la vie en elle-même.
Pourtant ce n’est pas une moindre vérité que je dois mourir.
Mes mots, ils cesseront un jour de fleurir dans l’espace;
Mes yeux, ne pourront plus jamais se livrer à la lumière;
Mes oreilles n’entendront plus les messages mystérieux de la nuit,
Et mon cœur ne viendra plus en hâte au fougueux appel du soleil levant!
Il faudra que je prenne fin
Avec mon dernier regard,
Avec ma dernière parole!
Ainsi le désir de vivre est une grande vérité,
Et l’adieu absolu, une autre grande vérité.
Pourtant doit se produire entre eux une harmonie!
Sinon la création
N’aurait pu supporter si longtemps souriante
L’énormité de la fraude!
Sinon la lumière aurait déjà noirci, comme la fleur dévorée par le ver!

***
Vous aimerez peut-être :

la série Intuition 1 à 5
http://situationplanetaire.blogspot.com/2010/12/intuition-1.html

et Moments d’illumination 1 et 2  
http://situationplanetaire.blogspot.com/2011/01/moments-dillumination.html 

et

29 janvier 2012

«Aider» sans rien faire



Tous les êtres, les animaux, la nature, les objets émettent de l’énergie (invisible). Les continents, les pays, les villes, les villages émettent des énergies différentes. Votre environnement, votre communauté, votre maison et ceux qui y habitent émettent de l’énergie.

Nous sommes constamment en interaction vibratoire avec tout ce qui existe. Lorsque nous pensons aux autres ou que les autres pensent à nous, c’est reçu et ressenti de part et d’autre, même si nous en sommes inconscients.

Décocher des fléchettes ou transmettre de l’amour – un choix.

Choisir de bénir (tel que le suggère le texte de cette vidéo) au lieu de pester, arrondit les encoignures de notre propre vie. Il faut l’essayer pour le croire…

***

L’amour transforme les impasses en autoroutes.
~ Louis Gittner

Rien n’est petit dans l’amour. Ceux qui attendent les grandes occasions pour prouver leur tendresse ne savent pas aimer.
~ Laure Conan

La civilisation, ce n’est pas le nombre, ni la force, ni l’argent. Le dernier vainqueur sera celui qui est le plus capable d’amour. 
~ Raoul Follereau

La tendresse est plus forte que la dureté, l'eau est plus forte que le rocher, l'amour est plus fort que la violence. 
~ Hermann Hesse

Être bienfaisant pour autrui ne consiste pas à faire des actions que l’on imagine devoir lui procurer du bienêtre. Ce qu’il faut, c’est devenir soi-même une source de bienêtre. Voyez le soleil : son activité ne se manifeste pas d’après un plan arrêté. Il est le soleil. Il ne peut s’empêcher de répandre de la chaleur et de la lumière. De la même façon, le Sage, qui est devenu un centre vivant d’intelligence et de bonté, émet des ondes d’énergie qui répandent des influences dans le monde. 
~ Alexandra David-Néel  

27 janvier 2012

La peur

La peur : une source de réflexion illimitée. Une caractéristique innée qu’on ne peut pas éliminer, mais qu’on peut aborder de diverses manières.

Bien sûr il existe de vraies raisons de craindre pour son intégrité (physique ou autre), mais il y a toutes celles qui viennent d'anticipations dépourvues de réalité, du chantage affectif, de la manipulation, du mensonge, des menaces, etc., et auxquelles on accorde une importance démesurée.


F... you! Dégage ou Va te faire voir ailleurs ... peur!
Quelques suggestions pour dédramatiser ce qui ne devrait pas saper notre énergie.

***
Peur, curieux comme ce mot revient souvent dans les confidences des hommes quand ils se racontent au lieu de plastronner.
~ Christiane Collange

Je pense à tout ce que la peur va posséder et j’ai peur, et c’est justement ce que la peur attend de moi.
~ Alexandre O’Neill

C’est de ta peur dont j’ai peur.
~ William Shakespeare

Quand l’homme a peur, il tue.
~ Auteur inconnu

Avoir peur, c’est mourir mille fois, c’est pire que la mort.
~ Stefan Zweig

La peur n’est pas le pire. L’atroce, c’est la honte de se regarder succomber à la peur.
~ Pierre Gélinas

Tous nos actes visent à écarter de nous la souffrance et la peur.
~ Épicure

Nous mentons uniquement lorsque nous avons peur.
~ Tad Williams

La peur a détruit plus de choses en ce monde que la joie n’en a créé.
~ Paul Morand

À la souffrance il y a une limite; à la peur, aucune.
~ Francis Bacon

La peur et la beauté sont incompatibles.
~ Jean Filiatrault

Celui qui n’a pas peur n’est pas normal; ça n’a rien à voir avec le courage.
~ Jean-Paul Sartre

Un héros n’est pas plus brave qu’un homme ordinaire, mais il est brave quelques minutes de plus.
~ Ralph Waldo Emerson

La peur étouffe, et la culpabilité lui fournit la corde.
~ P. Filiatrault

***
Fear is the tax that conscience pays to guilt.
~ George Sewell

Fear is the only real enemy, born of ignorance and the parent of anger and hate.
~ Edward Albert

You can discover what your enemy fears most by observing the means he uses to frighten you.
~ Eric Hoffer

We loose our freedoms at the altar of fear.
~ Khalil Gibran

Perhaps all the dragons in our lives are princesses who are only waiting to see us act, just once, with beauty and courage. Perhaps everything that frightens us, in its deepest essence, is something helpless that wants our love.
~ Rainer Maria Rilke

People are never more insecure than when they become obsessed with their fears at the expense of their dreams.
~ Norman Cousins

Fear is a real killer. I try to trudge through the jungle with as little fear as possible.
~ William Shockley

Fear is a question: what are you afraid of, and why? Just as the seed of health is in illness, because illness contains information, your fears are a treasure house of self-knowledge if you explore them.
~ Marilyn Ferguson

Even the fear of death is nothing compared to the fear of not having lived authentically and fully. I’ve grown certain that the root of all fears is that we’ve been forced to deny who we are.
~ Frances Moore Lappe

Fear not those who argue but those who dodge.
~ Marie Ebner von Eschenbach

Remember, today is the tomorrow you worried about yesterday.
~ Dale Carnegie

The worst sorrows in life are not in its losses and misfortunes, but its fears.
~ Arthur Christopher Benson

For the wakeful one whose mind is unimpassioned, whose thoughts are undisturbed, who has given up both virtue and sin, there is no fear.
~ Buddha

The cave you fear to enter holds the treasure you seek.
~ Joseph Campbell

Courage is resistance to fear – not absence of fear.
~ Mark Twain

***
Vous aimerez peut-être :

http://situationplanetaire.blogspot.com/2011/07/reflexions-du-jour.html
http://situationplanetaire.blogspot.com/2010/06/desarmer-le-mental-3.html
http://situationplanetaire.blogspot.com/2011/01/la-tragedie.html

http://situationplanetaire.blogspot.com/2010/11/votre-sante.html

http://situationplanetaire.blogspot.com/2011/12/le-hasard-2.html 

25 janvier 2012

Son, vibration et résonance



Un complément à la série «Changement de fréquence»

Tout est vibration, son et résonance … magnétique, comme l’ont prouvé Chladni, Hans Jenny et bien d’autres chercheurs par la suite. La merveille, c’est qu’aujourd’hui nous disposons de moyens beaucoup plus performants pour le démontrer.

À VOIR sur Ted.com : bref historique et démonstrations présentés par Yvan Grant
Rendre le son visible avec la cymatique - sous-titrage en français
http://www.ted.com/talks/lang/fr/evan_grant_cymatics.html

Autres résultats de recherche :
http://cymascope.com/

Le livre de Hans Jenny “CYMATICS A Study of Wave Phenomena”
http://www.cymaticsource.com/cymaticsbook.html

Tout cela corrobore ce que disait également le grand musicien et maitre soufi Hazrat Inayat Khan (1882-1927) :
Since all things are made by the power of sound, of vibration, so can we create this world by the same power. The knowledge of sound is supreme, for it is beyond all form. By the knowledge of sound we obtain the knowledge of creation.  And the mastery of that knowledge helps us to rise to the formless. This knowledge acts as our wings, helping us to rise from the earth to heaven and penetrate through life seen and unseen.  

[Puisque toutes choses sont créées par le pouvoir du son, de la vibration, ainsi pouvons-nous créer ce monde avec le même pouvoir. La connaissance du son est capitale, car elle se situe au-delà de toutes formes. De par la connaissance du son nous acquérons la connaissance de la création. Et la maitrise de cette connaissance nous aide à nous élever vers l’informel. Cette connaissance nous fournit des ailes pour s’élever de la terre vers le ciel et traverser la vie visible et invisible.] 

Site en français consacré à Hazrat Inayat Khan :

Quelques citations (non textuelles) :

Je m’occupe d’accorder les âmes au lieu d'accorder les notes.

Religion du cœur : la seule manière de s'éveiller à la vie au-dedans, qui est des plus belles, est de répondre d'abord à la vie au-dehors. L’Amour de l'autre : la racine du phénomène entier de la vie, l’essence de notre nature profonde. Vous êtes l'Amour, vous venez de l'Amour, vous êtes faits par l'Amour, vous ne pouvez cesser d'aimer.

En développant l'harmonie dans nos paroles, nos pensées et nos comportements, nous apprenons à nous connaitre nous-mêmes et nous pouvons être utiles aux autres.

Notre plus grand pouvoir est celui d'aimer toujours plus.

À chaque fois que vous résistez au manque d'harmonie comme le rocher dans la mer, vous augmentez votre force intérieure jusqu'au jour où elle aura acquis ce rythme puissant qui entrainera le rythme de tous les autres

22 janvier 2012

Perdus d'avance...


Silence, on souffre!
Pitié pour la condition animale

«La tragédie du jour suivant, écrivait Edward Gibbon à propos des spectacles romains, consista dans un massacre de cent lions, d’autant de lionnes, de deux cents léopards et de trois cents ours.» Le temps de ces spectacles odieux est révolu (même si divers combats de coqs ou de taureaux font penser qu’on pourrait encore remplir un cirque avec des amateurs de sang). Mais la vérité, si l’on consent à la regarder en face, est que notre société fait preuve d’une plus grande et plus secrète cruauté. Aucune civilisation n’a jamais infligé d’aussi dures souffrances aux animaux que la nôtre, au nom de la production rationnelle «au coût le plus bas». Pour sept cents fauves massacrés un jour de fête dans l’Empire romain, ce sont des millions d’animaux que nos sociétés condamnent à un long martyre.

N’ayons pas peur des mots : la France est couverte de camps de concentration et de salles de torture. Des convois de l’horreur la sillonnent à tout instant et en tous sens. Pour cause d’élevage intensif, les fermes, devenues des «exploitations», se sont reconverties en centres de détention à régime sévère, et les «fillettes» de Louis XI passeraient pour de véritables hangars face aux dispositifs où l’on enferme des créatures que la nature avait conçues pour la lumière, pour le mouvement et pour l’espace.

En France, 50 millions de poules pondeuses -à qui l’on a souvent tranché le bec au fer rougesont incarcérées à vie dans des cages minuscules où elles ne peuvent ni dormir ni étendre les ailes, mais seulement absorber une nourriture éventuellement issue de fosses septiques et de boues d’épuration... Les truies sont sanglées jour et nuit dans des stalles qui leur interdisent toute espèce de mouvement, et ce pendant deux ans et demi... Des veaux de 145 kg sont enchaînés dans l’obscurité en cases de 0,81 m... Des poulets, dits « de chair », ont les flancs si hypertrophiés que leurs os ne les portent plus et qu’il leur est impossible de se déplacer. Au moyen d’un tube de 40 centimètres enfoncé dans l’oesophage, des appareils pneumatiques font avaler chaque jour 3 kilos de maïs brûlant (l’équivalent de 15 kilos pour un humain) à des canards et à des oies immobilisés dans des « cercueils » grillagés, puisque, de toute façon, ils ne peuvent plus se tenir debout. Pour finir cette existence qui a surtout le mérite d’être brève, beaucoup seront transportés dans des conditions effroyables, entassés sans nourriture, sans soins, sans eau, au cours de voyages proprement étouffants, interminables et souvent fatals. Qui a vu cela ne l’oublie plus jamais.

En Chine, où il est courant d’ébouillanter et d’écorcher vifs les animaux, des ours sauvages sont enfermés jusqu’à ce que mort s’ensuive dans des cages où ils ne peuvent pas même s’asseoir et où ils perdent jusqu’à l’usage de leurs membres. Une sonde est en permanence enfoncée dans leur foie pour y prélever la bile, utilisée en médecine traditionnelle. En Occident, la «communauté scientifique» fignole des animaux d’un genre nouveau : sans poils ni plumes ni graisse, aveugles et dotés de quatre cuisses, manifestement conçus pour le bonheur au grand air! Il serait long, et pénible, de multiplier les exemples.

Pour ces millions, pour ces milliards d’animaux, le simple fait de vivre, depuis la naissance jusqu’à la mort, est un supplice de chaque seconde, et ces régimes épouvantables leur sont infligés pour des raisons si mesquines qu’on a peine à croire que des êtres humains puissent s’en prévaloir sans honte : une chair plus blanche, quelques centimes gagnés sur un œuf, un peu de muscle en plus autour de l’os. «Cruelles friandises», disait Plutarque.

Quant aux animaux sauvages, pour n’en dire qu’un mot, on se doute qu’ils ne sont guère épargnés par le piège, le fusil, le poison, le trafic, la pollution ou la destruction de leur habitat. 8 500 espèces de vertébrés sont menacées d’extinction à court terme. L’homme est seul responsable de cette extermination qui ne peut être comparée qu’aux extinctions massives du mésozoïque. Au Cameroun, les grands singes sont actuellement victimes de ce qui mérite pleinement d’être appelé une destruction systématique, comparable à une sorte de génocide. Et, dans le domaine de la protection des animaux sauvages, ce n’est certes pas la France qui pourra donner des leçons, elle qui montre tant de zèle à légaliser le braconnage.

On a vu récemment de monstrueuses hécatombes, de terribles holocaustes où les animaux étaient non pas « euthanasiés », comme on le dit pudiquement, mais massacrés et brûlés par milliers, par millions en Grande-Bretagne, victimes d’une maladie le plus souvent sans réelle gravité (la fièvre aphteuse), mais coupables de gêner le commerce et de déprécier la marchandise. Il faut d’ailleurs savoir que les abattages continuent après l’épizootie et que 450 000 vaches saines sont actuellement sacrifiées en France à «l’assainissement du marché». Ce traitement, déjà révoltant quand il s’agit de lait ou de choux-fleurs, est-il admissible sur des êtres sensibles, affectueux et craintifs, et qui ne demandent qu’à vivre ? Rares ont été les professionnels qui se sont plaints d’autre chose que du montant ou de la rapidité de versement des primes au moyen desquelles on s’acharne à maintenir coûte que coûte une agriculture de cauchemar : un système d’indemnités après sinistre, une prime à la torture et à la pollution? Qui n’a pensé aux pires horreurs médiévales en voyant ces crémations en masse, ces charniers remplis à la pelleteuse? À quelle horreur veut-on nous préparer en appelant «sensiblerie» ou «zoophilie» toute compassion à l’égard de la condition animale?

Ces condamnés sans langage

Les sentiments et les affaires n’ont jamais fait bon ménage, mais il semble quand même qu’on ait franchi les limites du supportable. Un producteur fait-il encore la différence entre une créature qui souffre et un objet manufacturé, quand il appelle un veau «le produit de la vache»? Et alors qu’on entend de plus en plus souvent parler d’«organes vitaux» pour les voitures et de «pièces détachées» pour les corps?

Il est vrai que partout des hommes, des femmes, des enfants sont victimes de l’injustice, de l’arbitraire, de la misère ou de mauvais traitements, que l’humiliation du prochain est un principe universel, que trop d’innocents croupissent en prison. Mais les souffrances s’additionnent sans s’exclure. «Dans le combat pour la vie, écrit Raoul Vanegeim, tout est prioritaire.» Peut-on être heureux quand on sait que d’autres êtres vivants, quels qu’ils soient, gémissent?

Ceux que la souffrance animale laisse indifférents, fait sourire ou hausser les épaules au nom des «priorités» devraient se demander si leur réaction ne ressemble pas à celle des adeptes de l’inégalité, partisans de l’esclavage jusqu’au début du XIXe siècle, ou des adversaires du vote des femmes voilà à peine plus de cinquante ans. Au Cambodge, au Rwanda, dans les Balkans et ailleurs, n’a-t-on pas fait valoir également une «priorité» entre les plus proches voisins de nationalité, de religion, de «race» ou de sexe pour renvoyer les victimes à l’étrangeté, et si possible à l’animalité, afin de les éliminer plus facilement?

Notre compassion est-elle si limitée qu’il faille établir des hiérarchies subjectives entre ceux qui méritent d’être sauvés en premier lieu, puis en second, puis plus du tout? Faudra-t-il attendre qu’il n’y ait plus un seul Européen dans le malheur avant de se soucier des Africains, ou que tous les humains soient comblés pour s’occuper des animaux? A quel odieux «choix de Sophie» serions-nous alors sans cesse confrontés?

Claude Lévi-Strauss a écrit : «L’homme occidental ne peut-il comprendre qu’en s’arrogeant le droit de séparer radicalement l’humanité de l’animalité, en accordant à l’une tout ce qu’il retirait à l’autre, il ouvrait un cycle maudit, et que la même frontière, constamment reculée, servirait à écarter des hommes d’autres hommes, à revendiquer au profit de minorités toujours plus restreintes le privilège d’un humanisme corrompu aussitôt que né pour avoir emprunté à l’amour-propre son principe et sa notion? (...) L’unique espoir pour chacun d’entre nous de n’être pas traité en bête par ses semblables est que tous ses semblables, lui le premier, s’éprouvent immédiatement comme des êtres souffrants.»

Au risque de choquer, demandons-le franchement : pourquoi les hommes auraient-ils le droit de se conduire avec les non-humains comme des barbares avec des innocents, et faudra-t-il toujours être l’inquisiteur, le démon, l’esclavagiste ou l’oppresseur d’un autre ? Quelle vie est a priori méprisable? Tant que certains se croiront autorisés à maltraiter un être sensible parce qu’il porte des cornes ou des plumes, nul ne sera à l’abri.

La cause des animaux a beaucoup avancé, dans les faits comme dans les mentalités. Rien qu’en France, des dizaines d’associations la défendent, et jamais elle n’a rassemblé dans le monde autant de militants. Quatre-vingt-dix pour cent des Français se déclarent prêts à payer 15 centimes de plus un œuf de poule libre. Même la législation évolue. Mais peu, et lentement. Et les phénomènes d’extinction massive et d’élevage intensif rattrapent vite les quelques avancées, non pour des motifs sentimentaux ou philosophiques (car l’opinion s’indigne sincèrement des brutalités envers les animaux), mais, encore une fois, pour cette même raison économique, qui s’oppose obstinément à la sensibilité individuelle.

Aux innombrables condamnés sans langage qui espèrent de nous des gestes qui ne viendront pas, nous n’avons à offrir que de bien piètres signes. On ne s’attend pas à ce que les Français deviennent tous végétariens ni, comme certains le demandent, que les droits humains soient étendus au singe. Mais quelle honte y aurait-il à faire un pas dans le sens de la compassion, à créer par exemple un secrétariat d’États à la condition animale comme il y en a un à l’économie solidaire? La Belgique n’a pas craint de le faire. La Pologne a renoncé au gavage ; la Grande-Bretagne envisage d’interdire la chasse à courre. Malgré sa politique agricole, l’Europe s’est déjà timidement mais réellement penchée sur la question de l’élevage, de la chasse, de l’expérimentation et du bien-être. Tôt ou tard, on s’indignera massivement que des hommes aient pu torturer des animaux, même pour des raisons économiques, comme on s’indigne aujourd’hui des massacres romains, des bûchers, du chevalet et de la roue. N’est-il pas préférable que le plus tôt soit le mieux?

Armand Farrachi
Le monde Diplomatique, Aout 2001, p.21  

«Le seul moteur de notre civilisation productiviste est la destruction. Destruction des hommes, des peuples, des milieux naturels, destruction même de cette économie qui, emportée par son élan criminel, s’autodétruit et ne trouve à se survivre qu’en détruisant ailleurs.» Ce constat d’Armand Farrachi est clair : malgré les meilleures déclarations d’intention la planète est en danger. Qui sont les ennemis de la Terre? Les producteurs qui se livrent au pillage de la nature. Les chasseurs, pour qui la mort du non-humain est un loisir. Les idéologues qui justifient la violence contre le vivant par les concepts commodes de «progrès» et d’«humanisme». Les consommateurs, prêts à brader leur liberté et leur responsabilité contre la promesse d’un bienêtre trompeur.

Ce texte est extrait de Les Ennemis de la Terre; Réponses sur la violence faite à la nature et à la liberté, paru aux éditions Exils.

Romancier et essayiste, Armand Farrachi a notamment publié La Dislocation (Stock, 1974), Descendance (Stock, 1982), Rousseau ou l’état sauvage (PUF, 1997), Sermons aux pourceaux (Zulma, 1997). Il s’est engagé auprès des écologistes de terrain, en particulier pour la protection de la faune sauvage.  

Bibliothèque virtuelle des droits des animaux

COMMENTAIRE

À l’inverse d’Armand Farrachi, Pascal Bruckner, dans son ouvrage «Le fanatisme de l’apocalypse : sauver la terre, punir l’homme» (Grasset, 2011) ridiculise les écologistes, les faisant passer pour des terroristes :
«La planète est malade. L'homme est coupable de l'avoir dévastée. Il doit payer. Telle est la vulgate répandue aujourd'hui dans le monde occidental. Le souci de l'environnement est légitime : mais le catastrophisme nous transforme en enfants qu'on panique pour mieux les commander. Haine du progrès et de la science, culture de la peur, éloge de la frugalité : derrière les commissaires politiques du carbone, c'est peut-être un nouveau despotisme à la chlorophylle qui s'avance.»

«La meilleure façon de ne plus polluer, serait-ce de mettre un terme à l'existence humaine? Devrions-nous éradiquer tous les citoyens de tous les pays pour sauver notre planète? L'écologie deviendrait-elle une religion avec ses prêtres, ses temples, son vocabulaire et sa version de la fin du monde?» (Question de débat à l’émission «Plus on est de fous, plus on lit!», Radio-Canada)

***
COMMENTAIRE

Bon sang, il suffit de regarder autour de soi! Nul besoin de faire de projection dans le futur ou de référer à un quelconque calendrier Maya – il suffit de regarder autour de soi, maintenant, c’est tout. Est-ce si difficile? Mais, peut-être qu’après tout, nous ne voulons pas le voir ni le savoir…

Pourquoi des chaines?

Les animaux ont-ils des droits?
Sans aucun doute si les hommes en ont. 
 

Après l'émancipation des esclaves, puis celle des femmes, viendra un jour prochain le tour des animaux, tant il est vrai que «la risée d'une génération peut devenir la préoccupation de celle qui suit». C'est là une nécessité qu'on pourrait dire inscrite dans le «sens de l'histoire». Car «avec la grande révolution de 1789, ce sentiment d'humanité qui n'était ressenti jusqu'alors que par un homme, peut-être, sur un million, commence à se développer peu à peu et à se manifester comme un trait essentiel de la démocratie».

«Vivre sa propre vie, réaliser sa propre personnalité, tel est le but moral le plus élevé de l'homme et de l'animal ensemble; et il est difficile de mettre en doute le fait que les animaux possèdent eux aussi le sentiment de leur individualité.»

Henry Salt, humaniste et homme de lettres britannique (1851-1939)
Les droits de l'animal dans leur rapport avec le progrès social

http://www.tribunal-animal.com/consciences/index.htm

Enchainés en raison de la race...

Enchainées en raison du genre sexuel...

Enchainés en raison de l'espèce...

21 janvier 2012

Le pérenne Leonard Cohen

Le nouvel album de Leonard Cohen en exclusivité sur Espace.mu http://www.espace.mu/cohen

Vous pouvez écouter ses nouvelles chansons jusqu’au
31 janvier.




Extrait de son nouvel album OLD IDEAS - disponible le 31 janvier 2012.

Site d'un inconditionnel : http://1heckofaguy.com/
Je n'ai rien visité de plus "inconditionnel"... tout sur Leonard Cohen.
Vraiment fantastique...
SHOW ME THE PLACE - Leonard Cohen
Show me the place
Where you want your slave to go
Show me the place  
I’ve forgotten I don’t know
Show me the place
Where my head is bending low
Show me the place
Where you want your slave to go
 
Show me the place  
Help me roll away the stone
Show me the place  
I can’t move this thing alone
Show me the place
Where the Word became a man
Show me the place
Where the suffering began
 
The troubles came
I saved what I could save
A thread of light  
A particle a wave
But there were chains
So I hastened to behave
There were chains  
So I loved you like a slave
 
Show me the place
Where you want your slave to go
Show me the place
I’ve forgotten, I don’t know