10 janvier 2012

Cervelle d’écureuil

Aujourd’hui, j’observais un écureuil traverser sur le câble électrique au-dessus d’un boulevard. On voit souvent ce phénomène maintenant. Je suppose qu’à force de voir leurs petits copains se faire écraser ils ont appris qu’il valait mieux emprunter un autre chemin pour éviter le roadkill. Et je n’anthropomorphise pas en disant cela… Ils sont capables d’apprendre, au même titre que nous. 


Alors, avant de rire de la cervelle des oiseaux, des écureuils et autres, nous ferions mieux de réévaluer notre propre cervelle supérieure. À chaque forme physique sa forme d’intelligence… l’une ne vaut pas mieux que les autres. D’autant que celle que l’espèce humaine privilégie me semble présenter de nombreuses lacunes.

«L’animal a cet avantage sur l’homme qu’il ne peut être sot.» ~ Victor Hugo

«Le jour où l’on comprendra qu’une pensée sans langage existe chez les animaux, nous mourrons de honte des les avoir enfermés dans des zoos et de les avoir humiliés par nos rires.» ~ Boris Cyrulnik

«Tout ce verbiage sur la dignité, la compassion, la culture ou la morale semble ridicule lorsqu’il sort de la bouche même de ceux qui tuent des créatures innocentes, pourchassent des renards que leurs chiens ont épuisés, ou même encouragent l’existence des combats de taureaux et des abattoirs. Toutes ces explications, selon lesquelles la nature est cruelle et donc nous sommes en droit d’être cruels, sont hypocrites. Rien ne prouve que l’homme soit plus important qu’un papillon ou qu’une vache. Je considère le fait d’être devenu végétarien comme la plus grande réussite de ma vie. Je ne prétends pas sauver beaucoup d’animaux de l’abattoir, mais mon refus de manger de la viande est une protestation contre la cruauté… Personnellement, je ne crois pas qu'il puisse y avoir de paix dans ce monde tant que les animaux seront traités comme ils le sont aujourd’hui.» ~ Isaac Bashevis Singer

“Animals are reliable, many full of love, true in their affections, predictable in their actions, grateful and loyal. Difficult standards for people to live up to.” ~ Alfred A. Montapert

“I ask people why they have deer heads on their walls. They always say because it’s such a beautiful animal. There you go. I think my mother is attractive, but I have photographs of her.” ~ Ellen DeGeneres

“I think I could turn and live with animals; they are so placid and self-contained… They do not lie awake in the dark and weep for their sins. They do not make me sick discussing their duty to God.” ~ Walt Whitman

Vous aimerez peut-être :
http://airkarma-mestengo.blogspot.com/2010/11/la-preeminence-sur-les-animaux.html

***

Si vous aimez les cervelles d’oiseaux : Serge Beaudette – des photos magnifiques et un parcours «naturaliste» exceptionnel  
http://www.pitpitpit.com/index.htm

J’ai mentionné ce photographe dans l’article suivant  
http://situationplanetaire.blogspot.com/2010/07/deux-pour-un.html

***

Ah, toute cette belle intelligence humaine perdue…

1. La guerre

Hier soir j’ai regardé le pseudo documentaire «Je veux voir» portant sur la reconstruction du Liban (d’après un scénario de Zeima Saab De Melero, réalisé par Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, avec Catherine Deneuve et Rabih Mroué; 2008). J’ai aimé la grande simplicité de ce film et ses silences qui parlaient très fort.

La scène où l’on transporte les matériaux de construction, la pierre et les objets (sauf la ferraille qui se vend bien) provenant des villes bombardés pour les décharger en bordure de mer est frappante. «Il est plus facile et rapide de démolir que de reconstruire», disait Rabih Mroué. 

Et alors, je n’ai pu m’empêcher d’imaginer les familles qui vivaient à l’intérieur des murs de ces maisons en ruine, dans leurs objets. Ce qu’un journaliste décrivait ainsi en 2007 :
«Mais, dans tout le Liban, les tonnes de gravats des vieilles toitures et des immeubles d’appartements sont méthodiquement soulevées et l’on retrouve en dessous des familles entières, se tenant dans les bras des uns des autres au moment de la mort, lorsque l’aviation israélienne écroulait leurs maisons sur eux.» 

Conclusion : le bilan macabre des conflits guerriers qui ont eu lieu partout sur la planète entre 1950 et 2007 se situerait autour de 85 millions de morts. En près de 60 ans! - même pas la durée moyenne d’une vie de babyboumeur!

Nous sommes des champions.

2. La main-d’œuvre des pays dits «émergeants»

Après avoir présenté Les réfugiés du climat à La TOHU en 2010, le photojournaliste François Pesant est de retour pour présenter son exposition L’industrie du recyclage à Delhi, du 11 janvier au 12 février 2012.

L’industrie du recyclage à Delhi, met à nu les conditions de vies de plus de 170 000 indiens qui vivent à la solde de 8500 tonnes des déchets à Delhi. Des images émouvantes qui reflètent la dure réalité de ces milliers de migrants défavorisés qui n’ont pour unique gagne-pain que la cueillette et le tri des ordures. Le photographe jette un regard sur les conditions de vies de ces «ragpickers», qui souvent vivent à même les dépotoirs, mais aussi sur l’industrie du recyclage en général, de la matière première, aux différents maillons de la chaine d’intermédiaires jusqu’à la revente des matériaux recyclés. Venez admirer la trentaine de clichés noir et blanc, qui explorent étape par étape ce problème grandissant des sites d’enfouissement à Delhi, mais également les effets néfastes qu’il entraine sur la population.

À voir : http://www.francoispesant.com/

Biographie
Amoureux de l’image, François Pesant développe tardivement un engouement à croquer sur le vif des scènes avec sa caméra d’amateur. La passion du jeune trentenaire devient sa profession, après un stage avec Jacques Nadeau, photographe émérite du Devoir. Il donne d’ailleurs avec ce dernier des cours de photographie de presse à l’Université de Montréal. Diplômé en sociologie de l’Université Concordia, il conjugue ce domaine d’expertise à celui de la photo en s’intéressant particulièrement aux enjeux de droits humains et environnementaux dont ses clichés sont un puissant témoignage.

Récipiendaire de plusieurs distinctions de renom à l’instar du Prix Lux (2009, 2010, 2011) et du Prix Antoine-Desilets (2010, 2011), François Pesant collabore avec plusieurs journaux et magazines notoires comme Le Devoir, La Presse, L’Actualité et The Walrus. Lors de son dernier passage à la TOHU en 2010 avec l’exposition Les refugiés du climat, il dévoilait des images bouleversantes de la vie quotidienne de refugiés environnementaux.

Conférence
Une conférence sur le sujet de l’exposition sera présentée gratuitement le mardi 17 janvier à 19 h en présence de François Pesant (photojournaliste), Béatrice Vaugrante (Amnistie Internationale) et Karel Mayrand (Fondation David Suzuki). Le nombre de places est limité et sur inscription seulement.

Encan silencieux
François Pesant s’associe à Amnistie Internationale pour offrir un encan silencieux de son travail. Toutes les œuvres présentées dans l’exposition seront mises en vente. La moitié des profits servira à financer les futurs projets de l’artiste et l’autre moitié financera les campagnes d’Amnistie Internationale.

Horaire
Du 11 janvier au 12 février 2012, tous les jours de 9 h à 17 h

Vernissage
Le jeudi 12 janvier 2012 dès 18 h
Réservation : billet@tohu.ca ou 514 376-TOHU (8648)

Aucun commentaire:

Publier un commentaire