5 novembre 2018

Aucun répit pour les chevaux de calèche

C’est infiniment triste et regrettable d’avoir à revenir régulièrement sur la question des calèches, qui devrait être réglée depuis des années. La mairesse de Montréal, Valérie Plante, avait promis que si elle était élue elle interdirait les calèches dès 2018. Promesse reportée au 31 décembre 2019, malgré la mort d’un cheval de calèche, ce dimanche 4 novembre dans le Vieux Montréal. Ce qui signifie que les pauvres chevaux devront charrier des touristes dans les rues pavées et pollués au CO2 pendant encore un an.

Ça me fait penser aux ânes de l'île Santorin (Grèce) qui doivent monter des escaliers de pierres escarpés, chargés de touristes obèses incapables d'utiliser leurs propres jambes pour visiter les sites. Les ânes peuvent grimper et descendre les 500 marches plusieurs fois par jour, avec des passagers pesant jusqu’à 300 lb (136 kg) sur leur dos, sous un soleil incandescent. Inhumain. Le pire c’est qu’il y a un téléférique juste à côté! Ah mais, peut-être que les bennes tomberaient – un âne qui s’écroule on ne le répare pas, on l’envoie à l’abattoir...  
Le calvaire des ânes

Mon dossier «calèches» (si le sujet vous intéresse) :

Ces fameuses calèches «patrimoniales» (20 mai 2016)

Les chevaux ne sont pas des « biens » patrimoniaux (7 juin 2016)

À bas les calèches (13 décembre 2016)

Damnées calèches! (6 septembre 2017)

(Première rangée à g. sur la photo : Luc Desparois) Les cochers jubilent. En mai 2016, Denis Coderre avait imposé un moratoire d’un an sur les calèches de Montréal; avec interdiction de circuler. Représentés par Me Audi Gozlan, les cochers en colère ont déposé une injonction pour faire annuler ce moratoire, en se basant sur leur droit de travailler. Le juge Kirkland Casgrain de la Cour supérieure a rendu un verdict en leur faveur.


Calèche électrique – À l’occasion du prix de Formule E, l'ex-maire Denis Coderre présentait Montréal comme la future capitale mondiale du transport électrique. Paradoxe : en juillet 2016, l’administration a interdit à un cocher d’utiliser sa calèche électrique, une initiative pourtant en parfaite harmonie avec une ville «électrique» : 
   Jacques Prud'homme, un cocher de Montréal, a voulu mettre en circulation dans les rues du Vieux-Montréal une calèche électrique sans chevaux, mais il s'est vu refuser son projet en raison de la non-conformité de son véhicule.
   «Ce n’est pas une calèche», déclara la porte-parole de ville. Après avoir été averti verbalement par des inspecteurs de l'arrondissement de Ville-Marie, le cocher Jacques Prud'homme a dû retirer sa calèche des postes d’attente pour les véhicules hippomobiles. «Il ne peut pas non plus circuler sur la voie publique étant donné qu’il n’a pas fait la démonstration qu’il détenait les autorisations et certificats d'homologation requis à cet effet», a expliqué Anik de Repentigny, porte-parole de l'arrondissement de Ville-Marie. 
(ICI Radio-Canada Première / TVA nouvelles, 21 juillet 2016)


Les calèches menacent la sécurité des personnes et des chevaux. C’est ridicule de faire perdurer cette tradition barbare qui n’a pas sa place au coeur de la circulation urbaine, avec les émanations d'essence et le nombre de conducteurs qui s'impatientent déjà contre piétons et vélos...

Dublin (Irlande), 15 octobre 2018 – Un cocher a été hospitalisé après qu’un véhicule ait percuté sa calèche. Le cheval en panique a couru sur 100 mètres avec son attelage. La calèche a perdu ses roues, mais au moins le cheval n’a pas été blessé.

Des enquêtes sur la stupidité humaine sont en cours.

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Un cheval est mort en tirant une calèche, dimanche après-midi sur la rue Saint-Jean, dans le Vieux-Montréal. La bête avait 15 ans et était très malade, selon une porte-parole de l’Anti-Calèche Defense Coalition, Mirella Colalillo, qui a obtenu de l’information sur la mort de l’animal. Quelques photos du cheval, couvert de différents tissus, ont circulé sur Facebook.
Vidéo juste avant qu'il s'écroule :  
https://www.facebook.com/anticalechedefensecoalition/

Je suis contente pour le cheval, au moins il a terminé sa vie de merde dans les rues polluées et les écuries insalubres de Lucky Luc. Il a terminé sa vie d’esclave aux mains d’un sans coeur. Lucky Desparois pourrait se mériter un Prix Darwin – Les Darwin Awards saluent l'amélioration du génome humain en récompensant ceux et celles qui se sont accidentellement retirés du patrimoine génétique global en mourant à la suite de comportements particulièrement stupides de leur part. Les prix sont donc généralement décernés à titre posthume, mais parfois à des vivants devenus stériles pour la même raison. http://www.darwinawards.com/

Vieux-Montréal : un cheval de calèche s'effondre et meurt
Isabelle Hachey | La Presse | Le 4 novembre 2018

Un cheval de calèche s'est écroulé dimanche après-midi dans le Vieux-Montréal. L'animal est mort après avoir été secoué de convulsions, un triste incident qui risque de relancer le débat sur l'éthique dans l'industrie des calèches.

Photo Olivier Jean, La Presse. Le cheval Zeus appartenait à Luc Desparois, propriétaire de Services de calèches et traîneaux Lucky Luc. Cette entreprise, qui a le monopole des calèches à Montréal, a maintes fois été dénoncée par les organismes de défense des animaux qui jugent la pratique cruelle et les chevaux, maltraités.

Encore sous le choc, la cochère Shanna Lalonde a raconté que le cheval, Zeus, s'était mis à tousser sans pouvoir s'arrêter, rue Saint-Jean, à l'angle de la rue du Saint-Sacrement. «J'ai débarqué mes clients, je l'ai détaché de la calèche, j'ai essayé de l'aider à passer sa toux. Ça n'a pas passé et il s'est effondré par terre.»
   En septembre 2017, un autre cheval s'était d'ailleurs effondré dans le Vieux-Montréal. Cocotte était restée près de huit minutes au sol, inerte, avant de se relever. Des images filmées par des passants avaient alors soulevé l'indignation des citoyens. M. Desparois s'était défendu en affirmant que la jument s'était «simplement endormie».
   Celui que l'on surnomme le «King des calèches» semblait catastrophé devant son cheval mort, dimanche après-midi. «Voir si on a besoin de ça», a-t-il maugréé. L'incident risque en effet d'apporter de l'eau au moulin de l'administration de Valérie Plante, qui a annoncé la disparition des calèches à Montréal à partir de 2020.
   M. Desparois compte s'adresser aux tribunaux pour faire reculer la Ville dans ce dossier. «Des chevaux, il y en a qui meurent partout. Nous, à Montréal, on les garde souvent vieux parce qu'on se fait des relations avec eux, on travaille avec eux. Il y a des cochers qui restent sur la job pour le cheval, pas pour la job. C'est des amis, des partenaires de travail», a-t-il fait valoir. 
   Selon la cochère Shanna Lalonde, Zeus avait «un petit restant de grippe» dimanche matin, mais rien de grave. Le gros cheval alezan avait eu droit à «presque deux semaines de vacances» pour s'en remettre.
   «On travaille dans le public avec des animaux, on est habitués de soigner des animaux, a dit M. Desparois. Ça ne serait pas à notre avantage de ne pas en prendre soin. Ce ne sont pas des machines.»
   En avril 2016, un rapport du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation a constaté l'insalubrité de l'écurie de M. Desparois. L'entreprise a été condamnée à une amende de 600 $. Selon le rapport, les chevaux étaient forcés de se coucher dans leur crottin.
   À la même époque, un cheval avait été blessé après avoir été percuté par un véhicule dans le Vieux-Montréal. L'incident avait poussé l'ancien maire Denis Coderre à imposer un moratoire sur les calèches. Un juge avait ensuite forcé le maire à reculer, décrétant qu'il n'avait pas le droit de suspendre les permis de tous les cochers.
   À l'été 2015, d'anciens cochers ont dénoncé les conditions de vie des chevaux du «King des calèches» au Journal de Montréal. Le quotidien avait alors fait état de journées de 16 heures et d'injection de puissants anti-inflammatoire aux chevaux boiteux pour les forcer à travailler malgré leurs blessures.


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D’autres enquêtes sur la stupidité humaine sont à prévoir. 

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