6 septembre 2017

Damnées calèches!

Le cheval est un être vivant qui requiert des soins au même titre que les humains – il a besoin de boire, manger, travailler, socialiser, courir et dormir. C’est beaucoup de travail surtout quand ils ne sont pas dans un habitat naturel. 
   Je suis consciente que le sort des chevaux laisse bien des gens indifférents, et que de nombreux humains souffrent des incendies et des ouragans qui font rage, et qu’il est de ce fait considéré comme anormal de prendre la défense des animaux. Sachez que l’un n’empêche pas l’autre, au contraire. J’aurai l’occasion d’y revenir.
   Quoiqu’il en soit, il reste que le centre-ville n’est pas un endroit pour les chavaux. Point. Plusieurs études scientifiques démontrent que la santé et le bien-être des chevaux de calèche en ville est compromis à plusieurs égards. Constamment à risque de potentielles collisions avec les véhicules, soumis à des températures extrêmes, à la pollution et forcés de marcher pendant de longues heures sur des surfaces anormalement dures, ces animaux souffrent fréquemment de problèmes respiratoires, de boiteries et de divers autres problèmes de santé. Sans compter la souffrance psychologique subie par les chevaux en raison de l’impossibilité de se livrer à des comportements naturels tels que socialiser avec leurs congénères, se déplacer librement et paître.

Si l’on regarde les dépenses encourues par l’arrondissement Ville-Marie pour maintenir cette industrie archaïque, cruelle et dangereuse (nous ne sommes plus au 18e siècle!) les 500 000 $ gaspillés pour encadrer l’industrie auraient pu servir à enseigner aux cochers à conduire des calèches électriques (Montréal est la future capitale mondiale du transport électrique ou ne l’est pas) ou encore à racheter les permis, comme le suggère Mme Valérie Plante de Projet Montréal.

Calèche électrique – À l’occasion du prix de Formule E cet été, M. Coderre présentait, en effet, Montréal comme la future capitale mondiale du transport électrique. Paradoxe : en juillet 2016, l’administration a interdit à un cocher d’utiliser sa calèche électrique, une initiative pourtant en parfaite harmonie avec une ville «électrique» :  
   Jacques Prud'homme, un cocher de Montréal, a voulu mettre en circulation dans les rues du Vieux-Montréal une calèche électrique sans chevaux, mais il s'est vu refuser son projet en raison de la non-conformité de son véhicule. 


«Ce n’est pas une calèche», déclara la Ville. Après avoir été averti verbalement par des inspecteurs de l'arrondissement de Ville-Marie, le cocher Jacques Prud'homme a dû retirer sa calèche des postes d’attente pour les véhicules hippomobiles. «Il ne peut pas non plus circuler sur la voie publique étant donné qu’il n’a pas fait la démonstration qu’il détenait les autorisations et certificats d'homologation requis à cet effet», a expliqué Anik de Repentigny, porte-parole de l'arrondissement de Ville-Marie.  
(Ici Radio-Canada Première, TVA nouvelles, 21 juillet 2016)

À lire :
Proposition Montréal : Calèches électriques et sanctuaire urbain pour les chevaux
Par Étienne (Stevan) Harnad, professeur de psychologie, UQÀM, McGill
Rédacteur-en-chef, Animal Sentience (Sensibilité animale) Éditions Humane Society, United States. Décembre 2016. 



Extrait :
   5. La façon noble et compatissante d'honorer le patrimoine que nous partageons avec les chevaux serait de nous dissocier de leur exploitation de jadis : nous vivons plus que jamais à l’époque de l’automobile et du transport public; la circulation à cheval et l’assujettissement des chevaux ne sont plus ni nécessaires ni justifiés.
   6. Continuer d'exploiter les chevaux, de les stresser et de les exposer aux dangers inhérents à un milieu urbain, même si cela s'inscrit dans la pratique d'une industrie contrôlée, n’est pas un hommage rendu au cheval ni à notre passé commun. Il s'agit plutôt de la pérennisation des abus auxquels nous avons le devoir de renoncer – et auxquels bien des métropoles dans le monde sont en voie de renoncer.
   7. Le maire Denis Coderre maintient que les options qui s'offrent à ces chevaux de misère retraités d’une vie non moins clémente – sont les calèches ou l’abattoir.
   8. Mais voilà une opportunité à rendre un véritable hommage au cheval : À l'heure où les voix toujours plus nombreuses s'élèvent globalement pour dénoncer la vie déplorable des chevaux de calèches, Montréal pourrait offrir un redressement digne et décent de nos pratiques -- une réhabilitation sensible face à notre passé doux-amer envers nos chevaux. Au lieu d’industrialiser et de perpétuer le métier obsolescent et mal vu des calèches à cheval en milieu urbain, au lieu de construire des écuries pour prolonger la triste vie de servitude de ces êtres sensibles, Montréal pourrait maintenant créer un refuge pour les chevaux à la retraite afin de leur épargner l’abattage et afin de démontrer la compassion et l’empathie des Montréalais et des Québécois envers nos anciens esclaves.
Source :

Sommes-nous obligés d’endurer la puanteur, le vacarme et la violence de gens hyper égoïstes et immatures? Non. Les animaux non plus.
   Non seulement faut-il considérer les risques d’accidents en raison du contexte, mais aussi les conditions de vie misérables des chevaux.
   Je vous encourage à examiner attentivement les chevaux si vous marchez dans la rue ou si vous roulez à 2 km/h dans un bouchon de circulation. Utilisez votre smartphone. Vous pourrez juger par vous-même de leur état. Vous pourriez aussi visiter les écuries Lucky Luc dont le propriétaire, Luc Desparois, possède la majorité des chevaux de calèche à Montréal. En février 2016, il avait été trouvé coupable d’avoir compromis la sécurité et le bien-être de ses chevaux. 


Les cochers que le propriétaire engage ne semblent pas avoir de formation ni les compétences requises pour s’occuper adéquatement des chevaux ou bien ils ne s'en donnent pas la peine. Quiconque a déjà eu un cheval, ou fréquenté une écurie respectable, sait très bien qu’on ne laisse jamais un cheval stationné des heures durant en plein soleil, sous la pluie battante ou dans la neige.


(À g. Luc Desparois) En mai 2016, M. Coderre avait imposé un moratoire d’un an sur les calèches de Montréal; avec interdiction de circuler. Représentés par Me Audi Gozlan, les cochers en colère ont déposé une injonction pour faire annuler ce moratoire, en se basant sur leur droit de travailler. Le juge Kirkland Casgrain a rendu un verdict en leur faveur. 


Journal de Montréal (incl. vidéo) :  
Malgré une température avoisinant les 24°C, une scène troublante a été filmée dans le Vieux-Montréal lundi après-midi (4 septembre 2017) alors qu’un cheval de calèche s’est effondré en pleine rue. «Les deux pattes en avant ont lâché, il est tombé en pleine face et seulement ses yeux bougeaient», raconte Diane Villeneuve, qui a filmé la scène. Selon celle-ci, l’animal serait demeuré au sol pendant au moins huit minutes. La dame a par la suite contacté la police. Dans la vidéo, on peut voir trois personnes déharnacher le cheval et tenter de le relever. Ces derniers tentent aussi de le remettre sur pied en l’encourageant verbalement et en lui mettant une carotte sous le nez. La bête demeure toutefois étendue sur son flanc pendant la manœuvre. Plusieurs passants et touristes se sont arrêtés pour regarder et filmer la scène qui s’est déroulée sur la rue Saint-Jacques, non loin de la basilique Notre-Dame.  

Articles sur les calèches, les rodéos et les droits des animaux : libellé Zoofriendly

Une conductrice de calèche montréalaise commentait l’accident à l’émission Homerun (CBC Radio One). Elle affirmait que les militants anti-calèches ne savent pas de quoi ils parlent, qu’il arrive parfois qu’un cheval tombe de sommeil. En effet. Il ne lui est pas venu à l’esprit que les militants puissent connaître les chevaux, même en avoir déjà eus...? Elle disait n’importe quoi pour se justifier, se considérant victime d’un complot.

Quand un cheval «tombe» avec son attelage c’est parce qu’il a un problème de santé; il peut souffrir d’une foulure non détectée, d’épuisement ou autre...

Cours 101 : le sommeil du cheval

Comme la plupart des grands herbivores, le cheval dort peu, de trois à cinq heures par jour, en raison de sa vulnérabilité aux prédateurs. La croyance populaire selon laquelle il dort toujours debout provient de sa capacité de bloquer ses jambes pour somnoler dans cette position. Il ne s'agit toutefois que de sommeil léger. Pour ses phases de sommeil profond et de sommeil paradoxal, le cheval doit s'allonger entièrement.
   Le cheval dort par petites siestes de 15 minutes pour une moyenne de 2,9 heures par jour. Les périodes de sommeil existent de jour comme de nuit. Il peut dormir debout pendant une partie du temps mais doit se coucher pour la phase de sommeil profond.
   Le cheval choisit parfois de se coucher «en vache», avec les membres repliés sous lui, pour se reposer ou piquer un somme. Cela dépend des circonstances, de l'environnement et de son état de fatigue. Cela varie aussi d'un sujet à l'autre : certains chevaux se couchent souvent, même pour une simple somnolence, d'autres très peu.
   Les chevaux qui se couchent fréquemment «en vache» peuvent souffrir d'une tare molle, l'éponge qui se forme là où le fer appuie. Il suffit en général de faire poser aux antérieurs des fers adaptés, tronqués. La friction étant supprimée, la tare disparaît en général d'elle-même.
   Dans certains cas, un cheval ne se couche plus, soit parce que cela lui fait mal à cause de blessures ou de pathologies douloureuses, soit parce qu'il est trop stressé pour le faire. Il est alors privé de sommeil paradoxal. Il va donc littéralement «tomber» de sommeil. On peut voir des épisodes où le cheval, debout, ferme les yeux, tous ses muscles se relâchent et il tombe sur ses genoux. On appelle cela de la narcolepsie de façon abusive car il ne s'agit pas d'une anomalie du système nerveux comme la vraie narcolepsie mais d'une privation de sommeil et d'un épuisement.
   Comme beaucoup d'animaux, le cheval a besoin de se trouver dans un environnement calme et de se sentir en confiance pour piquer un somme. En liberté et au pré, les chevaux se relaient afin qu'un ou plusieurs d'entre eux montent la garde tandis que les autres dorment. Ils choisissent souvent les moments les plus chauds de la journée pour, selon les saisons, s'endormir au soleil ou s'étendre à l'ombre. Il est bon d'aménager une sorte de couvre-feu dans les écuries entre 12 h et 14 h pour que les chevaux récupèrent tranquillement.
   Un cheval qui se couche plusieurs fois par jour souffre sans doute d'une fatigue excessive ou «couve quelque chose». Un rythme de travail prolongé dépassant les normes peut causer un épuisement nerveux.
   La question est de savoir dans quelle mesure les rythmes de 24 heures que nous imposons aux chevaux correspondent à leurs besoins physiologiques ou pas.
   Qu'il dorme debout ou couché, il est essentiel de leur ménager des phases de repos au calme, garantes de leur bonne santé.

Voici comment un cheval se couche dans un environnement «sain» :



Espérons que les Montréalais voteront massivement pour l’équipe Projet Montréal!

La SPCA et Projet Montréal réitèrent leur volonté d’interdire les calèches
Romain Schué, 5 septembre 2017

Au lendemain de l’incident impliquant un cheval mal en point dans le Vieux-Montréal, Projet Montréal et la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) ont réitéré leur volonté d’interdire les calèches.

«On s’engage à retirer cette industrie de Montréal», a clamé mardi Valérie Plante, chef de l’opposition officielle, qui briguera le 5 novembre la mairie de Montréal. Alors que la vidéo d’un cheval de calèche, qui s’est effondré la veille sur la Place d’Armes avant de rester au sol pendant près 10 minutes, a fait le tour du web, celle-ci a trouvé cette situation «révoltante». «Et ce n’est pas le premier incident», a souligné la conseillère de Ville-Marie.
   Après l’annulation d’un moratoire imposé par le maire de Montréal, Denis Coderre, en mai 2016, qui souhaitait suspendre durant un an l’activité des 24 calèches autorisées à circuler dans les rues du Vieux-Montréal, plusieurs incidents ont été rapportés. Mi-août notamment, The Gazette décrivait le cas d’un cheval amaigri, en «détresse» et en «dépression», qui, malgré sa situation, était toujours en charge de transporter des touristes. D’autres soucis ont également été signalés à Québec.
   Afin d’améliorer la qualité de vie des chevaux, la Ville a adopté, fin août, une nouvelle règlementation visant cette industrie. L’administration Coderre a décidé de serrer la vis, en imposant notamment, une interdiction de sortie pour ces bêtes lorsque la température extérieure est supérieure à 28°C. Des plages de repos de 10 minutes, après chaque promenade, ont aussi été imposées.
   «Cet incident met en évidence que ce règlement ne va pas améliorer le quotidien et le bien être des chevaux.» ~ Sophie Gaillard, avocate de la SPCA
   «Oui, ce règlement est pour la sécurité des bêtes, mais le principe à la base n’est pas le bon», a répété Valérie Plante, qui, comme sa formation politique, a voté contre ce nouveau règlement lors de la dernière séance du conseil municipal.
   «Un cheval n’a pas sa place dans un milieu urbain», a-t-elle repris, avant de demander, une nouvelle fois, la publication d’un rapport sur la place du cheval, commandé par le maire de Montréal, Denis Coderre, fin 2015. Ce dernier a promis de rendre public ce document l’an prochain, afin de mettre en place, notamment, une «politique du cheval».

Projet Montréal veut racheter les permis
Pour retirer cette industrie, Projet Montréal compte racheter les permis d’exploitant aux caléchiers. «On s’engage à racheter les permis et à sortir progressivement cette industrie. On va le faire tranquillement pas vite», a affirmé Valérie Plante, qui a déploré une dépense de 500 000$ de la part de la Ville pour encadrer cette industrie.
   «Cet argent aurait pu servir à racheter ses permis, a-t-elle déclaré. J’aurais aimé que l’on tâte le pouls de la population. Denis Coderre dit que les Montréalais aiment les chevaux et veulent les calèches. Mais c’est basé sur quoi? On ne sait pas. Donner des sommes à une industrie sans savoir l’importance ou la nécessité, c’est inacceptable.»
   Cette demande est appuyée par la SPCA, qui, sur sa page Facebook, affirme que «le centre-ville n’est tout simplement pas un endroit pour les chevaux». L’organisme a par ailleurs lancé une pétition en ce sens, intitulée «Les calèches: une honte pour Montréal», qui a déjà recueilli près de 28 000 signatures.
   «Les chevaux ont des conditions de travail très difficiles dans Montréal, a détaillé Sophie Gaillard, avocate de l’organisme. Ils respirent toute la journée du gaz à échappement, et travailler sur des surfaces dures et pavées leur cause des problèmes de santé. La seule solution, ce n’est pas ce règlement. Il faut réduire graduellement les permis pour protéger ces animaux.»

Enquête de la Ville
Après l’incident de lundi, qui a touché ce cheval prénommé Cocotte, âgé d’une quinzaine d’années, la Ville de Montréal a ouvert une enquête, menée par la police touristique du SPVM. «Les vétérinaires [de la Ville] ont, à prime abord, évoqué une extrême fatigue [du cheval]», a avancé le maire de Montréal, Denis Coderre, au cours d’une conférence de presse. Par courriel, une porte-parole de la Ville a également assuré qu’une «attestation de santé a été produite par un vétérinaire privé au début du mois d’août». Celle-ci était «positive». L’élu reste cependant en attente d’un rapport final. «Tant que l’on aura pas ce rapport, elle ne retournera sur la route», a-t-il précisé.


LE NOUVEAU RÈGLEMENT NE PROTÈGE PAS LES CHEVAUX DE CALÈCHES
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