Je suis consciente que le sort des chevaux laisse
bien des gens indifférents, et que de nombreux humains souffrent des incendies
et des ouragans qui font rage, et qu’il est de ce fait considéré comme anormal
de prendre la défense des animaux. Sachez que l’un n’empêche pas l’autre, au
contraire. J’aurai l’occasion d’y revenir.
Quoiqu’il
en soit, il reste que le centre-ville n’est pas un endroit pour les chavaux. Point.
Plusieurs études scientifiques démontrent que la santé et le bien-être des
chevaux de calèche en ville est compromis à plusieurs égards. Constamment à
risque de potentielles collisions avec les véhicules, soumis à des températures
extrêmes, à la pollution et forcés de marcher pendant de longues heures sur des
surfaces anormalement dures, ces animaux souffrent fréquemment de problèmes
respiratoires, de boiteries et de divers autres problèmes de santé. Sans
compter la souffrance psychologique subie par les chevaux en raison de
l’impossibilité de se livrer à des comportements naturels tels que socialiser
avec leurs congénères, se déplacer librement et paître.
Si l’on
regarde les dépenses encourues par l’arrondissement Ville-Marie pour maintenir
cette industrie archaïque, cruelle et dangereuse (nous ne sommes plus au 18e
siècle!) les 500 000 $ gaspillés pour encadrer l’industrie auraient pu
servir à enseigner aux cochers à conduire des calèches électriques (Montréal est la future capitale mondiale du transport
électrique ou ne l’est pas) ou encore à racheter les permis, comme le
suggère Mme Valérie Plante de Projet Montréal.
Calèche électrique – À l’occasion du prix de Formule E cet été,
M. Coderre présentait, en effet, Montréal comme la future capitale mondiale
du transport électrique. Paradoxe : en juillet 2016, l’administration
a interdit à un cocher d’utiliser sa calèche électrique, une initiative
pourtant en parfaite harmonie avec une ville «électrique» :
Jacques Prud'homme, un cocher de Montréal, a
voulu mettre en circulation dans les rues du Vieux-Montréal une calèche
électrique sans chevaux, mais il s'est vu refuser son projet en raison de la
non-conformité de son véhicule.
«Ce n’est pas une calèche», déclara la Ville. Après avoir été averti verbalement par des inspecteurs de l'arrondissement de Ville-Marie, le cocher Jacques Prud'homme a dû retirer sa calèche des postes d’attente pour les véhicules hippomobiles. «Il ne peut pas non plus circuler sur la voie publique étant donné qu’il n’a pas fait la démonstration qu’il détenait les autorisations et certificats d'homologation requis à cet effet», a expliqué Anik de Repentigny, porte-parole de l'arrondissement de Ville-Marie.
(Ici
Radio-Canada Première, TVA nouvelles, 21 juillet 2016)
À lire :
Proposition Montréal : Calèches électriques
et sanctuaire urbain pour les chevaux
Par Étienne
(Stevan) Harnad, professeur de psychologie, UQÀM, McGill
Rédacteur-en-chef, Animal Sentience (Sensibilité animale) Éditions Humane Society, United States. Décembre 2016.
Extrait :
Rédacteur-en-chef, Animal Sentience (Sensibilité animale) Éditions Humane Society, United States. Décembre 2016.
Extrait :
5. La façon noble et compatissante d'honorer
le patrimoine que nous partageons avec les chevaux serait de nous dissocier de
leur exploitation de jadis : nous vivons plus que jamais à l’époque de
l’automobile et du transport public; la circulation à cheval et
l’assujettissement des chevaux ne sont plus ni nécessaires ni justifiés.
6. Continuer d'exploiter les chevaux, de les
stresser et de les exposer aux dangers inhérents à un milieu urbain, même si
cela s'inscrit dans la pratique d'une industrie contrôlée, n’est pas un hommage
rendu au cheval ni à notre passé commun. Il s'agit plutôt de la pérennisation
des abus auxquels nous avons le devoir de renoncer – et auxquels bien des
métropoles dans le monde sont en voie de renoncer.
7. Le maire Denis Coderre maintient que les
options qui s'offrent à ces chevaux de misère – retraités d’une vie non moins
clémente – sont les calèches ou l’abattoir.
8. Mais voilà une opportunité à rendre un
véritable hommage au cheval : À l'heure où les voix toujours plus nombreuses
s'élèvent globalement pour dénoncer la vie déplorable des chevaux de calèches,
Montréal pourrait offrir un redressement digne et décent de nos pratiques --
une réhabilitation sensible face à notre passé doux-amer envers nos chevaux. Au
lieu d’industrialiser et de perpétuer le métier obsolescent et mal vu des
calèches à cheval en milieu urbain, au lieu de construire des écuries pour
prolonger la triste vie de servitude de ces êtres sensibles, Montréal pourrait
maintenant créer un refuge pour les chevaux à la retraite afin de leur épargner
l’abattage et afin de démontrer la compassion et l’empathie des Montréalais et
des Québécois envers nos anciens esclaves.
Source :
Sommes-nous obligés d’endurer la puanteur, le vacarme et la violence
de gens hyper égoïstes et immatures? Non. Les animaux non plus.
Non seulement faut-il considérer les risques
d’accidents en raison du contexte, mais aussi les conditions de vie misérables
des chevaux.
Je vous encourage à examiner attentivement les
chevaux si vous marchez dans la rue ou si vous roulez à 2 km/h dans un bouchon
de circulation. Utilisez votre smartphone. Vous pourrez juger par vous-même de
leur état. Vous pourriez aussi visiter les écuries Lucky Luc dont le propriétaire, Luc Desparois, possède la majorité
des chevaux de calèche à Montréal. En février 2016, il avait été trouvé
coupable d’avoir compromis la sécurité et le bien-être de ses chevaux.
Les cochers que le propriétaire engage ne semblent pas avoir de formation ni les compétences requises pour s’occuper adéquatement des chevaux ou bien ils ne s'en donnent pas la peine. Quiconque a déjà eu un cheval, ou fréquenté une écurie respectable, sait très bien qu’on ne laisse jamais un cheval stationné des heures durant en plein soleil, sous la pluie battante ou dans la neige.
Journal de Montréal (incl. vidéo) :
Malgré
une température avoisinant les 24°C, une scène troublante a été filmée dans le
Vieux-Montréal lundi après-midi (4 septembre 2017) alors qu’un cheval de calèche s’est
effondré en pleine rue. «Les deux pattes en avant ont lâché, il est tombé en
pleine face et seulement ses yeux bougeaient», raconte Diane Villeneuve, qui a
filmé la scène. Selon celle-ci, l’animal serait demeuré au sol pendant au moins
huit minutes. La dame a par la suite contacté la police. Dans la vidéo, on peut
voir trois personnes déharnacher le cheval et tenter de le relever. Ces
derniers tentent aussi de le remettre sur pied en l’encourageant verbalement et
en lui mettant une carotte sous le nez. La bête demeure toutefois étendue sur
son flanc pendant la manœuvre. Plusieurs passants et touristes se sont arrêtés
pour regarder et filmer la scène qui s’est déroulée sur la rue Saint-Jacques,
non loin de la basilique Notre-Dame.
Articles sur les calèches, les rodéos et les droits des animaux : libellé Zoofriendly
Une
conductrice de calèche montréalaise commentait l’accident à l’émission Homerun (CBC Radio One). Elle affirmait
que les militants anti-calèches ne savent pas de quoi ils parlent, qu’il arrive
parfois qu’un cheval tombe de
sommeil. En effet. Il ne lui est pas venu à l’esprit que les militants puissent
connaître les chevaux, même en avoir déjà eus...? Elle disait n’importe quoi
pour se justifier, se considérant victime d’un complot.
Quand un
cheval «tombe» avec son attelage c’est parce qu’il a un problème de santé; il peut
souffrir d’une foulure non détectée, d’épuisement ou autre...
Cours 101 : le sommeil du cheval
Comme la plupart des grands herbivores, le cheval dort peu, de trois à cinq heures par jour, en raison de sa vulnérabilité aux prédateurs. La croyance populaire selon laquelle il dort toujours debout provient de sa capacité de bloquer ses jambes pour somnoler dans cette position. Il ne s'agit toutefois que de sommeil léger. Pour ses phases de sommeil profond et de sommeil paradoxal, le cheval doit s'allonger entièrement.
Le cheval dort par petites siestes de 15
minutes pour une moyenne de 2,9 heures par jour. Les périodes de sommeil
existent de jour comme de nuit. Il peut dormir debout pendant une partie du
temps mais doit se coucher pour la phase de sommeil profond.
Le cheval choisit parfois de se coucher «en
vache», avec les membres repliés sous lui, pour se reposer ou piquer un somme.
Cela dépend des circonstances, de l'environnement et de son état de fatigue.
Cela varie aussi d'un sujet à l'autre : certains chevaux se couchent souvent,
même pour une simple somnolence, d'autres très peu.
Les chevaux qui se couchent fréquemment «en
vache» peuvent souffrir d'une tare molle, l'éponge qui se forme là où le fer
appuie. Il suffit en général de faire poser aux antérieurs des fers adaptés,
tronqués. La friction étant supprimée, la tare disparaît en général
d'elle-même.
Dans
certains cas, un cheval ne se couche plus, soit parce que cela lui fait mal à
cause de blessures ou de pathologies douloureuses, soit parce qu'il est trop
stressé pour le faire. Il est alors privé de sommeil paradoxal. Il va donc
littéralement «tomber» de sommeil. On peut voir des épisodes où le cheval,
debout, ferme les yeux, tous ses muscles se relâchent et il tombe sur ses
genoux. On appelle cela de la narcolepsie de façon abusive car il ne s'agit pas d'une anomalie du système
nerveux comme la vraie narcolepsie mais d'une privation de sommeil et d'un
épuisement.
Comme beaucoup d'animaux, le cheval a besoin
de se trouver dans un environnement calme et de se sentir en confiance pour
piquer un somme. En liberté et au pré, les chevaux se relaient afin qu'un ou
plusieurs d'entre eux montent la garde tandis que les autres dorment. Ils
choisissent souvent les moments les plus chauds de la journée pour, selon les
saisons, s'endormir au soleil ou s'étendre à l'ombre. Il est bon d'aménager une sorte de couvre-feu dans les écuries entre 12
h et 14 h pour que les chevaux récupèrent tranquillement.
Un cheval qui se couche plusieurs fois par
jour souffre sans doute d'une fatigue excessive ou «couve quelque chose». Un
rythme de travail prolongé dépassant les normes peut causer un épuisement
nerveux.
La question est de savoir dans quelle mesure
les rythmes de 24 heures que nous imposons aux chevaux correspondent à leurs
besoins physiologiques ou pas.
Qu'il dorme debout ou couché, il est
essentiel de leur ménager des phases de repos au calme, garantes de leur bonne
santé.
Voici
comment un cheval se couche dans un environnement «sain» :
Espérons que
les Montréalais voteront massivement pour l’équipe Projet Montréal!
La SPCA et Projet Montréal réitèrent leur
volonté d’interdire les calèches
Romain
Schué, 5 septembre 2017
Au lendemain de l’incident impliquant un
cheval mal en point dans le Vieux-Montréal, Projet Montréal et la Société pour
la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) ont réitéré leur volonté
d’interdire les calèches.
«On
s’engage à retirer cette industrie de Montréal», a clamé mardi Valérie Plante,
chef de l’opposition officielle, qui briguera le 5 novembre la mairie de
Montréal. Alors que la vidéo d’un cheval de calèche, qui s’est effondré la
veille sur la Place d’Armes avant de rester au sol pendant près 10 minutes, a
fait le tour du web, celle-ci a trouvé cette situation «révoltante». «Et ce
n’est pas le premier incident», a souligné la conseillère de Ville-Marie.
Après l’annulation d’un moratoire imposé par
le maire de Montréal, Denis Coderre, en mai 2016, qui souhaitait suspendre
durant un an l’activité des 24 calèches autorisées à circuler dans les rues du
Vieux-Montréal, plusieurs incidents ont été rapportés. Mi-août notamment, The
Gazette décrivait le cas d’un cheval amaigri, en «détresse» et en «dépression»,
qui, malgré sa situation, était toujours en charge de transporter des
touristes. D’autres soucis ont également été signalés à Québec.
Afin d’améliorer la qualité de vie des
chevaux, la Ville a adopté, fin août, une nouvelle règlementation visant cette
industrie. L’administration Coderre a décidé de serrer la vis, en imposant
notamment, une interdiction de sortie pour ces bêtes lorsque la température
extérieure est supérieure à 28°C. Des plages de repos de 10 minutes, après
chaque promenade, ont aussi été imposées.
«Cet incident met en évidence que ce
règlement ne va pas améliorer le quotidien et le bien être des chevaux.» ~ Sophie
Gaillard, avocate de la SPCA
«Oui, ce règlement est pour la sécurité des
bêtes, mais le principe à la base n’est pas le bon», a répété Valérie Plante,
qui, comme sa formation politique, a voté contre ce nouveau règlement lors de
la dernière séance du conseil municipal.
«Un cheval n’a pas sa place dans un milieu
urbain», a-t-elle repris, avant de demander, une nouvelle fois, la publication
d’un rapport sur la place du cheval, commandé par le maire de Montréal, Denis
Coderre, fin 2015. Ce dernier a promis de rendre public ce document l’an
prochain, afin de mettre en place, notamment, une «politique du cheval».
Projet Montréal veut racheter les permis
Pour
retirer cette industrie, Projet Montréal compte racheter les permis
d’exploitant aux caléchiers. «On s’engage à racheter les permis et à sortir
progressivement cette industrie. On va le faire tranquillement pas vite», a
affirmé Valérie Plante, qui a déploré une dépense de 500 000$ de la part de la
Ville pour encadrer cette industrie.
«Cet argent aurait pu servir à racheter ses
permis, a-t-elle déclaré. J’aurais aimé que l’on tâte le pouls de la
population. Denis Coderre dit que les Montréalais aiment les chevaux et veulent
les calèches. Mais c’est basé sur quoi? On ne sait pas. Donner des sommes à une
industrie sans savoir l’importance ou la nécessité, c’est inacceptable.»
Cette demande est appuyée par la SPCA, qui,
sur sa page Facebook, affirme que «le centre-ville n’est tout simplement pas un
endroit pour les chevaux». L’organisme a par ailleurs lancé une pétition en ce
sens, intitulée «Les calèches: une honte pour Montréal», qui a déjà recueilli
près de 28 000 signatures.
«Les chevaux ont des conditions de travail
très difficiles dans Montréal, a détaillé Sophie Gaillard, avocate de
l’organisme. Ils respirent toute la journée du gaz à échappement, et travailler
sur des surfaces dures et pavées leur cause des problèmes de santé. La seule
solution, ce n’est pas ce règlement. Il faut réduire graduellement les permis
pour protéger ces animaux.»
Enquête de la Ville
Après
l’incident de lundi, qui a touché ce cheval prénommé Cocotte, âgé d’une
quinzaine d’années, la Ville de Montréal a ouvert une enquête, menée par la
police touristique du SPVM. «Les vétérinaires [de la Ville] ont, à prime abord,
évoqué une extrême fatigue [du cheval]», a avancé le maire de Montréal, Denis
Coderre, au cours d’une conférence de presse. Par courriel, une porte-parole de
la Ville a également assuré qu’une «attestation de santé a été produite par un
vétérinaire privé au début du mois d’août». Celle-ci était «positive». L’élu
reste cependant en attente d’un rapport final. «Tant que l’on aura pas ce rapport,
elle ne retournera sur la route», a-t-il précisé.
Source :
http://journalmetro.com/
LE
NOUVEAU RÈGLEMENT NE PROTÈGE PAS LES CHEVAUX DE CALÈCHES
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