9 novembre 2018

Potentiels candidats au Prix Darwin (suite)

Plusieurs membres de la famille CAQ pourraient éventuellement se mériter un prix Darwin, c’est clair, mais «on verra».

Dans la catégorie climato-négationniste : Le ministre caquiste des Finances, Éric Girard, se disait sceptique face aux phénomènes météorologiques extrêmes qui confirment l’impact des changements climatiques : «On se base sur quoi?», demandait-il.


Le 8 novembre 2018 : L’économiste Youri Chassin, dont les positions pro-pétrole ont été dénoncées durant la campagne par les adversaires de la CAQ, va seconder Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur.
    Ce militant pur et dur du libéralisme économique a bien fait ses classes. Il semble fraîchement sorti de l’Institut Fraser * dont l’Institut économique de Montréal (IEDM) est un copié-collé. L’IEDM se définit comme organisme de charité (!). L'Institut est favorable, entre autres, à la privatisation de plusieurs sociétés d'État québécoises telles qu'Hydro-Québec, la Société des alcools du Québec ainsi que des sociétés d'État canadiennes comme Postes Canada. L'IEDM prône également la privatisation dans le système de santé québécois, ainsi que l'affaiblissement des lois du travail du Québec, l'augmentation de la transparence du financement des syndicats, la rémunération au mérite des enseignants, et la réduction des dépenses de l'État québécois. Dans un dossier de la revue À bâbord!, l'essayiste et chroniqueur Normand Baillargeon décrit l'Institut économique de Montréal comme un «repaire de la droite» et un «laboratoire de la pensée néolibérale et libertarienne» hautement médiatisé.
   Maxime Bernier (encore et toujours lui!) y a brièvement occupé le poste de vice-président de l'IEDM avant de devenir ministre fédéral de l'Industrie.

* L’Institut Fraser est un think tank canadien politiquement conservateur et de droite libertarienne  qui s'est spécialisé dans l'économie, la société et l'éducation. Sa principale mission est de «mesurer, d'étudier et de communiquer l'impact des marchés compétitifs et de l'intervention étatique sur le bien-être des individus». Il vise notamment à l'abolition du salaire minimum (qui a conduit plusieurs syndicats à le critiquer pour cette position), à privatiser l'enseignement public et à réviser le fonctionnement des mécanismes de protection sociale sans but lucratif tels que les soins de santé, ainsi qu'à affaiblir le rôle politique des associations de protection des droits des travailleurs comme les syndicats, etc. L'Institut Fraser s'inscrit clairement dans la filiation intellectuelle du conservatisme et du libéralisme économique de Margaret Thatcher au Royaume-Uni, de Ronald Reagan aux États-Unis et du monétarisme de Milton Friedman, une école de pensée économique qui laisse à l'État un rôle très limité : celui d'assurer un cadre juridique et institutionnel favorable au bon fonctionnement du marché. (Wikipédia)

La CAQ et le bien commun
Ian de Valicourt et Julie Charron, professeurs au collège Lionel-Groulx
Le Devoir, 18 avril 2018 | Libre opinion

Dans l’état-major économique de la CAQ, on retrouve Youri Chassin, qui a été longtemps économiste à l’Institut économique de Montréal. Ses analyses économiques ont toujours été campées très à droite, à un tel point qu’on peut l’associer aux idées de Margaret Thatcher qui, rappelons-le, a déjà affirmé que la société n’existe pas. En ce sens, M. Chassin affirmait récemment qu’un État se mettant au service du bien commun était un mythe : «Si je me montre si suspicieux envers les solutions étatiques, c’est principalement parce que je ne crois pas au mythe d’un État au service du bien commun. Déjà, l’idée qu’il puisse exister un “bien commun” sonne l’alarme» (22 mars, blogue personnel de M. Chassin).
   Ne croyant pas en l’intervention de l’État au service du bien commun, on ne s’étonnera pas que M. Chassin soit pour une privatisation partielle d’Hydro-Québec.
   Si monsieur Chassin devait être élu, il y a fort à parier qu’il fera pression sur le gouvernement pour un désinvestissement de l’État dans le réseau des CPE, puisqu’il est défavorable à l’existence de ce service public.
   Nous pouvons conclure que monsieur Chassin nous propose une vision du bien (le commun n’existe pas pour lui) qui repose sur la somme des intérêts particuliers plutôt que sur l’intérêt du plus grand nombre. L’entrée en politique de monsieur Chassin a pour mérite de nous faire réfléchir collectivement sur le bien commun, sur sa définition et sur le modèle de société que nous voulons. Souhaitons-nous un modèle social qui ressemble à celui des États-Unis? C’est ce que nous propose monsieur Chassin. Ou souhaitons-nous préserver le bien commun québécois, legs des générations passées qui ont permis de faire du Québec l’une des sociétés les plus heureuses (et égalitaires) de la planète?

Youri Chassin, la CAQ et le lobby du pétrole
Par André Noël

Lorsque j’étais journaliste à La Presse, j’ai enquêté sur les stratégies de quelques industries, dont celles des médicaments génériques, de la construction et du tabac (et de ses groupes paravents). Cette fois, je m’intéresse au lobby du pétrole et à un de ses porte-voix, Youri Chassin, ancien directeur de la recherche à l’Institut économique de Montréal (IEDM) et maintenant candidat pour la Coalition Avenir Québec. La première partie de ce dossier porte sur les liens entre l’IEDM et des fondations financées par les frères Koch, d’importants magnats du pétrole.

[Si vous ne connaissez pas les Koch Brothers, copiez ce nom dans le moteur de recherche du blogue à droite.]

Quand on observe toutes les décisions politiques délétères adoptées sous la pression des lobbyistes industriels, on se sent réellement impuissant.

À titre d’exemple, la compagnie minière de Vancouver Canada Carbon réclame 96 millions de dollars (soit près de 20 fois le budget de la municipalité), en dommages et intérêts à Grenville-sur-la-Rouge ainsi qu'au maire et à ses conseillers pour avoir modifié un règlement de zonage qui met en péril son projet de carrière de marbre et de mine de graphite à ciel ouvert. «Il ne s’agit malheureusement pas des premières poursuites bâillons et abusives entreprises par des représentants de l’industrie afin de contrer les orientations prises par une communauté de citoyens [...] qui ne font que défendre l’intérêt public et celui de leur environnement.» ~ Tom Arnold, Maire de Grenville-sur-la-Rouge.

Perte des terres agricoles au Québec : «C'est pire qu'avant»
Thomas Gerbet | ICI Radio-Canada Info | Le 9 novembre 2018

La pression est plus forte que jamais sur les terres agricoles québécoises, 40 ans jour pour jour après l'adoption de la Loi sur la protection du territoire agricole. Les terres cultivées continuent de disparaître année après année en raison de l'étalement urbain et de l'activité de spéculateurs financiers.
   Il ne reste que deux fermes à Brossard, une ville de banlieue qui s'est développée sur des terres qui sont parmi les plus fertiles du Québec.
   À la fin des années 1960 et au début des années 1970, l'effervescence économique était telle dans la région de Montréal que 20 000 hectares de terres agricoles ont disparu. C'en était trop et le gouvernement de René Lévesque a adopté la Loi sur la protection du territoire agricole, le 9 novembre 1978.
   La menace est toujours bien présente 40 ans plus tard. La construction du Réseau express métropolitain (REM) va faire disparaître des terres agricoles, tout comme les projets d'expansion du port de Montréal, d'élargissement de l'autoroute 30, de future gare à Mirabel ou de nouvel hôpital à Vaudreuil-Soulanges.
Le développement immobilier et les décisions de certaines municipalités figurent parmi les principales menaces sur le territoire agricole. Le principe de la Loi de 1978 était pourtant d'interdire l'utilisation du sol à d'autres fins que l'agriculture. Mais la Loi créait aussi la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ), qui avait le pouvoir d'autoriser des exceptions.
   L'an dernier, la CPTAQ a autorisé les trois quarts des demandes qui lui ont été faites. Près de 2000 hectares de terres agricoles ont ainsi disparu en un an, et ce sont 34 000 hectares qui ont été perdus en 20 ans.
   Pangea, fondée en 2012, dont Charles Sirois est cofondateur, achète des terres qu'elle loue ensuite aux producteurs. L'ancien gouvernement libéral s'était montré préoccupé par la place prépondérante qu'occupent dans cette société les fonds d'investissement comme la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ).
Les acheteurs étrangers sont aussi présents sur le marché. On les retrouve actifs notamment en Abitibi-Témiscamingue, là où les terres sont les moins chères de la province.
Article intégral :

Michèle Leduc-Lapierre (commentaire d’une internaute) :
J'ai grandi à Mirabel, dans un beau petit village. Je suis partie de la région durant plusieurs années et à chaque fois que je revenais, le village s'était agrandi un peu. Mais maintenant, il y a un gros développement résidentiel entre deux villages, des condos, des maisons, des garderies, une école primaire... tout ça où il n'y avait que des champs il y a une quinzaine d'années! Toutes ces belles terres détruites pour faire place à un développement immobilier sans âme, où toutes les maisons et tous les blocs de condos sont pareils, où toutes les familles ont deux voitures (si ce n'est pas trois!) qui augmentent la congestion routière. C'est difficile de ne pas avoir la larme à l'oeil quand on voit ça.

Photomontage : Chris Westwood / The Sun. Légende : Stop destroying my home!

À la fin on se demande pourquoi nous laissons de tels de représentants prendre des décisions extrêmement graves à notre place. C’est absurde!

Que faire? Il nous reste l’action individuelle jumelée à des pressions sur les gouvernements – aussi agressives que celles des lobbyistes industriels. Ce serait fantastique si l'on pouvait les empêcher de nuire et d'aggraver la situation planétaire. 

LE PACTE POUR LA TRANSITION 
De la parole aux actes

Plus de 500 artistes, scientifiques et leaders de différents secteurs appellent tous les Québécoises et Québécois à signer le Pacte pour la transition afin de «passer de la parole aux actes». Ils invitent tous les Québécois à le signer sur «lepacte.ca», avec l’espoir de rassembler un million de signataires de partout au Québec.
   Les signataires s’engagent à faire leur juste part au cours des deux prochaines années et demandent, entre autres, que toutes les décisions prises aux niveaux fédéral, provincial et municipal passent le crible de leurs impacts pour assurer le respect de nos engagements climatiques, dont l’Accord de Paris sur le climat.

La Presse, 7 novembre 2018; Actualités – Yvon Deschamps, l'humoriste à la retraite, tenait à être présent parmi les dizaines de personnalités du monde des arts et du spectacle, du milieu scientifique et académique, des Premières nations et autres réunies à Montréal pour présenter le Pacte par lequel tous les Québécois sont invités à s'engager à faire leur part d'efforts pour l'environnement tout en exigeant du gouvernement du Québec qu'il fasse la sienne. "Je le sais qu'on va se faire 'basher'. Je le sais qu'on va passer pour des artistes du Plateau qui font la morale à tout le monde, qui s'enrobent de vertu. C'a déjà commencé; je pourrais vous faire lire des trolls qui ont été écrits cette nuit", a dit Dominic Champagne.
https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/201811/07/01-5203314-les-citoyens-invites-a-signer-un-pacte-pour-la-transition-ecologique.php

La Presse, 9 novembre 2018; Actualités – L'instigateur du Pacte, Dominic Champagne a rencontré François Legault aujourd'hui. "Ce dont on a convenu ce matin, c'est de mettre la science au coeur des décisions politiques, a déclaré M. Champagne. La science nous dit qu'on ne peut plus continuer à vivre comme ça." L'objectif est de faire en sorte que toutes les décisions du gouvernement soient prises à la lumière de leur impact sur le climat. "Il y a des pressions, il y a des lobbyes, il y a des réalités, on est tous intoxiqués au pétrole, on aurait tous envie d'avoir notre char et d'être tout seul dedans, a dit M. Champagne. Mais  il y a des comportements qu'il faut changer. Alors je pense que la table va être mise pour que les scientifiques soient plus entendus, mieux écoutés, et aient une plus grande influence sur nos politiques." M. Legault a lui aussi salué l'ouverture du dialogue avec les auteurs du "Pacte".
https://www.lapresse.ca/actualites/ 

RASSEMBLEMENT À MONTRÉAL

Une grande marche pour la planète est organisée samedi (10 novembre) à 14h, à Montréal, Place des Festivals.

Plus de 100 000 personnes ont à ce jour signé le « Pacte ».

Mercredi, plus de 5000 personnes s'étaient engagées à y participer, alors que 14 000 se montraient intéressées.


Aucun commentaire:

Publier un commentaire