L’homme est le seul animal qui donne dans
l’atrocité des atrocités : la Guerre. Il est le seul qui rassemble ses frères
pour aller calmement exterminer ses semblables de sang froid. Il est le seul
animal qui, pour un salaire minable, marche et tue des étrangers de sa propre
espèce qui ne lui ont fait aucun mal et avec lesquels il n'est pas en conflit.
Et pendant les intervalles entre les guerres, il lave ses mains souillées de
sang en travaillant pour la ‘Confrérie universelle de l’homme’.» ~ Mark
Twain (Lettre à William Dean Howells, 1899; My Father Mark Twain; What Is Man?)
Heureusement
pour lui, Twain est décédé peu avant la Grande Guerre (en 1910). S’il avait été
vivant, la colère aurait probablement eu raison de lui de toute façon...
Suggestion : la série audio 14-18, La grande Guerre des Canadiens
En
compagnie de Claude Legault, le narrateur de la série, revivez les moments
marquants de la participation des Canadiens français à la Première Guerre
mondiale. De l'enrôlement à l'Armistice, de la bataille de Courcelette aux
émeutes de Québec, des soldats, des infirmières, des citoyens et leurs
descendants livrent leurs témoignages, complétés par des analyses d'historiens.
Audiofil :
https://ici.radio-canada.ca/premiere/premiereplus/histoire/2702/14-18-la-grande-guerre-des-canadiens
Il
y avait un site incluant des documents d’archives (photos, lettres, etc.), mais
il est introuvable. Dommage. Mais celui-ci comporte plusieurs vidéos :
L’HORREUR est humaine
Photo
: Reuters / Yves Herman. Les cérémonies en hommage aux victimes de la Grande
Guerre se sont déroulées sous haute surveillance dans la capitale française où
quelque 10 000 membres des forces de l'ordre ont été mobilisés dans un contexte
de menace terroriste.
«Je ne comprends décidément pas
pourquoi il est plus glorieux de bombarder de projectiles une ville assiégée
que d’assassiner quelqu’un à coups de hache.» ~
Fiodor Dostoïevski (1821-1881)
Moi
non plus!
Combien
en faudra-t-il encore pour donner un sens à notre insignifiance?
Devoir
de mémoire mon œil. On se souvient pour mieux récidiver avec des tactiques
militaires plus efficaces et sophistiquées pour éliminer l’ennemi. Les guerres
ont toujours la même origine – rivalités politiques, économiques et
colonialistes, et sont financées par ceux qui ne se battent jamais mais
élaborent des stratégies sur des cartes géographiques maintenant modélisées.
Les États tirent grand profit de la guerre pour accroître leurs pouvoirs et
leurs domaines de compétences. À la tête des forces armées on trouve des
hauts-gradés dont plusieurs semblent avoir des caractéristiques de psychopathe,
les budgets alloués à l’industrie de la guerre ne cessent d’augmenter et les
humains adorent tuer. Alors, l’espèce la plus sanguinaire (l’humain) perpétue
les mêmes boucheries écoeurantes, à pied, à cheval, en chars d’assaut, en
bombardiers, en sous-marins et à drones. Bien sûr, les militaires ne font pas
que tuer des ennemis. Ils participent à des opérations de sauvetage en cas de
catastrophes naturelles – incendies, inondations, famines, etc. Mais les
pompiers, les membres de la Croix rouge et de Médecins sans frontières le font
aussi sans suivre de formation pour tuer du monde.
Article
intégral :
Le vendeur d’armes peut-il se soucier
des «fourmis»?
On
a beau savoir que l’industrie des armes contrôle une très grande part de
l’économie mondiale, en voir la réelle ampleur dans les coulisses donne quand
même froid dans le dos.
Article
intégral :
Photo : AFP / Getty Images / Ludovic Marin. Plus de 70 dirigeants mondiaux réunis
sous l'Arc du Triomphe à Paris à
l'occasion du 100e anniversaire de l'Armistice.
Un
excellent article au sujet de ces commémorations qui nous rappellent que nous sommes
perpétuellement en guerre :
11 novembre, le triomphe de l’amnésie
Par
Fausto Giudice et Nicolas Casaux
Nous
sommes le 11 novembre 2018, et ce sont quelque 72 chefs d’État et de
gouvernement qui sont réunis à Paris pour célébrer le centenaire de la fin de
la Première Guerre mondiale. L’hypocrisie
est insupportable, quand on sait que ce massacre à entre autres choses été
organisé, délibérément, par les classes dominantes, pour conjurer la menace de
la révolution sociale (et nationale dans certaines situations) et mettre fin au
processus de démocratisation en cours dans les puissances occidentales.
Les
auteurs de l'article mentionnent le livre d’Éric Baratay,
Bêtes des tranchées, que je réfère étant
donné mon grand respect envers mes amis animaux, «ces oubliés qui ont fait
parti de l’incroyable massacre : 11
millions d’équidés, 100 000 chiens,
200 000 pigeons, les animaux
enrôlés en masse dans la Grande Guerre, pour porter, tirer, guetter, secourir,
informer... Les tranchées ont également abrité des milliers d’animaux domestiques ou de ferme, abandonnés par des
civils en fuite, d’animaux sauvages coincés au milieu du front, mais aussi des
rats, des mouches, des poux, attirés par l’aubaine.»
Quand on y pense, 11 millions d’équidés. Yack, bande de malades!
Tous les animaux peuvent être conscrits... s’ils ont le moindrement des aptitudes particulières. Nous tuer entre humains à la guerre ne suffit pas. Nous contraignons des êtres intelligents comme les chevaux, les chiens... à collaborer à nos actes les plus morbides, ignobles et psychotiques. Ce que nous faisons à nos meilleurs amis est méprisable. Si vous avez le cœur solide je vous suggère cet ouvrage.
«Tous les animaux ont un comportement
décent... hormis les Hommes.»
~
Martin Monestier
Les
hommes, non contents de se faire la guerre tout au long des siècles, ont dressé
des animaux à leur image afin que ceux-ci participent aux luttes armées.
Des oies du Capitole aux dauphins de la
marine américaine, en passant par les éléphants d'Hannibal et à ceux des Khmers
rouges, les renards hébreux, les chiens de guerre japonais, les rats du Mossad,
les pigeons, les ânes, les otaries, les cheveux, etc., peu d'animaux ont
échappé à l'embrigadement.
Pendant la Première Guerre mondiale, plus de
14 millions d'animaux furent enrôlés
dans les armées belligérantes, et 120 000 d'entre eux décorés pour faits de
guerre. Le second conflit mondial verra 30
millions d'animaux servir sur
tous les terrains d'opération. Aujourd'hui, les laboratoires militaires de parapsychologie
animale continuent à étudier le comportement des animaux pour les éventuelles
guerres à venir.
Martin Monestier, avec force documents – pour
la plupart inédits – à l'appui, évoque, depuis les origines jusqu'à nos jours,
les missions et les actes d'héroïsme de ces auxiliaires malgré eux des armées.
Les animaux-soldats
Histoire militaire des animaux des
origines à nos jours
Martin
MONESTIER
Collection
Documents; Cherche-Midi, mai 1996
Lloyd Swick et les animaux de guerre
Chiens de guerre
Le
vétéran canadien A. Lloyd Swick, décédé le 14 janvier 2017 à l'âge de 94 ans, a
servi en Normandie peu après le jour J, ainsi qu'en Corée, en Inde, au Pakistan
et à Haïti. Il voulait faire ériger un monument commémoratif en hommage aux animaux
de guerre, et il a réussi.
Article
intégral :
Encore
des illusions au sujet des humains?
Je
suis plutôt d’accord avec les arguments de John Gray, car lorsqu’on étudie
l’histoire, il est difficile de s’illusionner sur notre espèce. Mais je garde
toujours un petit fond d’espoir – j’appartiens à la branche «apôtres de
l’humanisme» comme il appelle ceux et celles qui le prêchent, mais qui, selon lui,
s’illusionnent. Il perçoit l’humanité comme «une espèce rapace déterminée à détruire toutes les autres formes de
vie; les humains ne peuvent pas détruire la terre, mais ils sont capables
d’anéantir totalement l’environnement qui les soutient».
Extraits
d’un article sur son ouvrage The Silence
of Animals (2013) :
«Les
Napolitains affamés en 1944 chassaient et consommaient des chats errants, ou se
nourrissaient de poissons tropicaux trouvés dans l'aquarium de la ville; les
prisonniers soviétiques internés par les Nazis bouffaient les cadavres des
autres détenus tels des meutes de chiens voraces. Voilà ce qui arrive quand les
faux-semblants de civilisation et d'humanisme dégringolent – ils ne sont guère
plus qu’une prétention qui procure un support moralisateur à la religion. Dans le jardin d’Éden, Dieu a flatté
l’homme en lui accordant la suprématie sur les autres animaux; la vérité
est que notre capacité de rationalisation nous a effectivement permis de nous
comporter comme des bêtes.
La
barbarie est une maladie de la civilisation. Toutes nos institutions – les
familles et les Églises, les forces policières – sont impliquées dans la
mesquinerie humaine. Il est absurde de croire à l'évolution de notre espèce ou
à l'amélioration progressive de la société : au Congo Belge ou dans la Russie
stalinienne ou en Iraq, en Iran et en Syrie, des idéologues qui s'extasient sur
la régénération du monde entier comptent sur les massacres à grande échelle
pour établir leur version personnelle du ciel sur terre.» (John Gray)
Les fictions et les mythes que nous
élaborons afin de nous sentir à l'aise dans cet univers hostile ou indifférent
sont au mieux des ‘nuages de poussière’ facilement dissipés par les explosions
d’invectives de Gray, commente l’auteur de la critique, Peter Conrad. Et il
conclut : j’ai bien peur que Gray finisse comme le Gulliver toqué de Swift qui,
dégoûté de ses semblables, alla vivre avec ses chevaux dans son écurie.
Source
:
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