Moirage rouge sur les eaux de l'inondation dans la région de Palacios, TX, et forte odeur
de produits chimiques dans l'air.
Les ouragans au pays du pétrole : une
recette pour engendrer des désastres
Mother
Jones, 28 août 2017
Les
raffineries et les infrastructures autour de Galveston Bay gèrent environ 25
pour cent de l'industrie du raffinage de pétrole, plus de 44 pour cent de sa
production d'éthylène, 40 pour cent de son alimentation en produits chimiques
de spécialité et plus de la moitié de son carburant.
Bassell Lyondell, Anadarko Petroleum et
ExxonMobil ont évacué les travailleurs plates-formes de forage et
d'exploitation pétrolière, qui ensemble ont déversé un total de 741 000
gallons de pétrole et de gaz pendant les ouragans Katrina et Rita.
Les écologistes craignent que Harvey engendre
des problèmes de santé publique en raison de rejets accidentels de substances
toxiques, et pas seulement dans les raffineries et les centrales électriques.
Dans les 30 pays où une catastrophe s’est produite, il y a des douzaines de
sites superfund [Comprehensive Environmental Response, Compensation, and Liability Act,
un programme fédéral chargé d’assurer le nettoyage des sites souillés par des matières
dangereuses] dont un grand nombre sont essentiellement remplis de produits
chimiques nocifs. Les fosses de la rivière San Jacinto, par exemple, contiennent
des dioxines cancérigènes reconnues pour causer des anomalies congénitales.
Les
écologistes soulignent avec justesse que les communautés qui vivent le plus près
de ces sites – tant les superfund que les raffineries sont, de façon
disproportionnée, des gens à faible revenu et des minorités. «C'est un problème
de justice environnementale et sociale.»
Comme
toujours, le pauvre monde paye les factures de la cupidité. Vous ne trouverez
pas les résidences des frères Koch à proximité de leurs raffineries et des sites
superfund...
Sur
l’échiquier planétaire, tous les pays ayant des ressources pétrolières,
gazières et minières risquent d’être envahis et dépouillés un jour ou l’autre.
Les États ne prennent des décisions qu’en faveur des intérêts privés – qu’ils
soient capitalistes ou communistes ne change rien à l’affaire.
Allez hop! Tous en Afghanistan! Les
vastes réserves afghanes de gaz naturel et de pétrole : «la guerre en vaut la
peine». C’est une guerre de conquête économique et
de pillage, une «guerre de ressources». Même si l’Afghanistan est reconnu comme
un foyer stratégique en Asie centrale, aux frontières de l’ex-Union Soviétique,
de la Chine et de l’Iran, au carrefour de routes de pipelines et d’importantes
réserves de pétrole et de gaz naturel, son énorme richesse minière ainsi que
ses réserves de gaz naturel inexploitées sont demeurées totalement inconnues du
public étasunien jusqu’en juin 2010. Une partie du plan des États-Unis et de
l’OTAN est de prendre tôt ou tard possession des réserves de gaz naturel de
l’Afghanistan, ainsi que de prévenir le développement des intérêts énergétiques
russes, iraniens et chinois dans le pays.
~ Michel
Chossudovsky, directeur du Centre de recherche sur la mondialisation, et
professeur d’économie à l’Université d’Ottawa.
Alliance Chine / Pakistan : Pékin déploie un «plan Marshall» de 55
milliards de dollars au Pakistan pour construire des autoroutes, des voies de
chemin de fer, des centrales thermiques et solaires, des champs d’éoliennes, un
aéroport et un port en eaux profondes à Gwadar, à quelques encablures du
détroit d’Ormuz. Nom officiel : China-Pakistan Economic Corridor (CPEC). Ce corridor énergétique et routier à travers
le Pakistan s’inscrit dans le programme chinois «One Belt, One Road» visant à
ressusciter les routes de la soie. Le premier maillon de 57 km sera terminé en
décembre. Les travaux ont commencé fin 2014 et seront achevés en 2020. Ce
chantier est l’un des trente-deux projets lancés par la Chine au Pakistan
depuis 2014.
~ Emmanuel
Derville, envoyé spécial au Pakistan | 27 juillet 2017
***
Ramenons
le problème de la pollution industrielle à notre échelle :
quelles sont les
conséquences sur notre environnement immédiat, sur notre vie et notre santé?
Après
avoir consulté certains dossiers de Poison
Papers, j’ai voulu en savoir davantage sur les perturbateurs endocriniens, car on en parle abondamment. L’industrie
chimique a majoritairement contribué à perturber tout le vivant : humains,
animaux, insectes, plantes, sols, cours d’eau, et bien sûr l’air.
Les pesticides et les herbicides utilisés
par les industries agroalimentaires nous mènent la vie dure depuis des
décennies. Ces substances chimiques qui se terminent par ide ont une corrélation directe avec tuer qu’on retrouve par exemple dans suicide, homicide, ethnocide, génocide,
écocide, etc.; ajoutons à ces substances des plantes et des animaux
génétiquement modifiés (non identifiés au Canada tel ce nouveau saumon transgénique),
et nous obtenons un cocktail propice à toutes sortes de réactions
physiologiques. À moins de mettre du Roundup directement dans son potage, et les
changements se font par l’accumulation graduelle des poisons combinés, les
dégâts peuvent apparaître plus ou moins rapidement selon les individus.
D’abord aperçu
du système endocrinien.
Sabotage hormonal
Les glandes endocrines
Le
système endocrinien est un grand réseau de communication qui assure le bon
fonctionnement de l’organisme. Il se compose de glandes qui produisent plus de
50 hormones différentes. Ces hormones sont transportées par le sang et
transmettent des ordres aux cellules. Les glandes endocrines émettent le
message, les hormones le transmettent et les cellules obéissent. Les hormones
régissent de cette façon plusieurs fonctions du corps : métabolisme,
reproduction, sommeil, température du corps, appétit, certains comportements,
etc.
L’hypothalamus
Véritable
chef d’orchestre des autres glandes de l’organisme, l’hypothalamus surveille
toutes les hormones qui circulent dans l’organisme. L’hypothalamus est une
partie très importante du cerveau. Il émet des signaux chimiques qui commandent
aux autres glandes de sécréter des hormones. Il assure le maintien de l’équilibre
biologique de l’organisme. Il intervient notamment au niveau du comportement
sexuel et des émotions.
L’hypophyse
L’hypophyse
répond aux ordres de l’hypothalamus et organise l’émission des informations
dans le corps. Aussi connue sous le nom de glande pituitaire, l’hypophyse est
une glande endocrine qui se trouve dans une petite cavité osseuse à la base du
cerveau, juste au-dessous de l’hypothalamus. L’hypophyse produit des hormones
telles que l’hormone de croissance, l’hormone folliculo-stimulante (FSH),
l’hormone lutéinisante (LH) et la thyréostimuline (TSH). Certaines de ces
hormones stimulent à leur tour d’autres glandes endocrines, notamment les
ovaires, les testicules et la glande thyroïde.
La thyroïde
Première
glande à être reconnue comme telle par les scientifiques, la thyroïde est
située sur le devant du cou. En plus de stimuler le métabolisme des graisses,
des sucres et des protéines, les hormones qu’elle sécrète sont essentielles au
développement correct et à la différenciation de toutes les cellules du corps
humain.
Le pancréas
En plus
de sécréter des enzymes digestives, le pancréas sécrète des hormones qui
régularisent principalement le taux de sucre dans le sang : l’insuline et le
glucagon. Le pancréas est un organe situé dans l’abdomen, derrière l’estomac.
Les glandes surrénales
Les deux
glandes surrénales sont situées au sommet des reins. Elles gèrent les
situations de stress en produisant de l’adrénaline et du cortisol. Elles
régulent également la concentration de minéraux dans le sang.
Les ovaires
Glandes
du système reproducteur des femmes, les ovaires produisent des hormones
appelées œstrogènes qui agissent sur la croissance, le système nerveux central,
les fonctions de reproduction, les tissus, les os, les vaisseaux sanguins et le
foie. Les ovaires sont responsables de l’apparition des caractères sexuels
féminins comme la formation des seins, et ils jouent un rôle central dans le
cycle menstruel. Les ovaires sécrètent aussi de la progestérone, une hormone
qui assure le bon déroulement de la grossesse, et de la testostérone. La
testostérone agit sur la libido et, pendant la grossesse, contribue au
développement du sexe du fœtus.
Les testicules
Les
hommes possèdent deux glandes de reproduction : les testicules, qui sont situés
dans le scrotum, sous le pénis. Les testicules sécrètent la testostérone,
hormone qui fait apparaître les caractéristiques sexuelles masculines,
influence la production des spermatozoïdes et gouverne la libido.
Sabotage hormonal
Science des perturbateurs endocriniens
Les
perturbateurs endocriniens sont des substances nocives qui se retrouvent dans
l’organisme où ils peuvent causer des problèmes de santé en déréglant les
hormones. Soupçonnés d’être à l’origine de l’infertilité et de malformations,
mais aussi de cancers, d’allergies, de problèmes musculosquelettiques et
cardiovasculaires, les perturbateurs endocriniens suscitent une grande
inquiétude chez les scientifiques.
Les perturbateurs endocriniens agissent à
des doses extrêmement faibles et leurs effets varient chez un embryon, un
enfant, un homme ou une femme. Les dommages peuvent apparaître plusieurs années
après l’exposition initiale. De plus, les effets combinés de plusieurs
perturbateurs endocriniens sont encore mal connus.
Votre exposition
Les
composés chimiques qui risquent de perturber notre système hormonal se
retrouvent dans de nombreux produits et objets de notre environnement immédiat.
Des aliments aux meubles en passant par les produits d’hygiène et de beauté,
les perturbateurs endocriniens se cachent souvent là où on ne le soupçonnerait
pas.
Pour une cuisine sécuritaire
Graphique :
LP/Infographe – C. Têche; Le Parisien
Les
humains sont situés tout en haut de la chaîne alimentaire. Cela signifie que
les polluants accumulés par chacun des maillons de la chaîne se retrouvent dans
leur corps. Qui plus est, les aliments que nous consommons sont traités puis
transformés, ce qui ajoute au passage des dizaines de produits synthétiques au
menu.
Plus une espèce est élevée dans la chaîne
alimentaire, plus elle concentre de polluants. Les céréales, les fruits et les
légumes sont à la base de la chaîne. Suivent les animaux qui se nourrissent
d’herbe, de grains et d’autres végétaux. Ils accumulent les polluants des
végétaux qu’ils mangent. Enfin, il y a les carnivores qui se nourrissent
d’autres animaux, comme les gros poissons qui mangent les plus petits. Les
carnivores sont en haut de la chaîne et héritent de la pollution accumulée par
tous les autres maillons.
Suivant cette logique, pour éviter les
polluants, mieux vaut se nourrir le plus possible de végétaux. C’est d’ailleurs
une des principales recommandations de santé publique : plus de fruits et
légumes, moins de viande. Et idéalement, plus d’aliments biologiques.
Les fruits et légumes
Les
pesticides sont à la tête du classement des perturbateurs endocriniens : il
s’agit de la famille de produits chimiques la plus représentée dans la liste
des perturbateurs endocriniens et la plus étudiée. Les lois sur l’agriculture
encadrent l’utilisation des pesticides, mais on en détecte tout de même des
résidus dans les fruits et légumes.
En 2004-2005, le ministère de l’Agriculture,
des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et l’Agence canadienne
d’inspection des aliments (ACIA) ont analysé quelque 500 échantillons de
légumes et de fruits frais au Québec, pommes, fraises, framboises, laitue
romaine, poivrons verts, tomates des champs et pommes de terre. Ils ont
recensés 219 produits chimiques dans ces produits, rapportait Le Devoir en
2008, et le tiers contenaient des pesticides.
Un constat surprenant s’est aussi dégagé : les fruits et légumes du Québec étaient
plus contaminés que ceux provenant de la Thaïlande et du Brésil. Les produits
du Québec dépassaient les normes admises dans 1,5 % des cas, soit six fois plus
que dans le reste du Canada et plus que pour les produits importés de l’Afrique
du Sud, du Costa Rica, des États-Unis, du Guatemala, du Mexique, du Chili et de
l’Équateur. Les pays qui dépassent les normes plus souvent que le Québec sont
la Chine, l’Inde et le Salvador.
Les poissons
De loin
la plus connue et la plus étudiée, la contamination des poissons par le mercure
suscite des craintes, avec raison. Toxique pour le système neurologique, le
mercure est libéré dans l’environnement, au Canada et aux États-Unis, surtout
par les centrales au charbon et les centrales hydroélectriques. Il s’accumule
dans la chair des poissons en se fixant aux protéines.
La cuisine et les ustensiles de cuisine
Cuisiner
et conserver les aliments n’a jamais été aussi facile. Des contenants en
plastique aux casseroles antiadhésives, nombre d’ustensiles performants ont
transformé notre façon de préparer les aliments. Mais a-t-on troqué la sécurité
pour la facilité?
Cuisiner et conserver les aliments n’a
jamais été aussi facile. Des contenants en plastique aux casseroles
antiadhésives, nombre d’ustensiles performants ont transformé notre façon de
préparer les aliments. Mais a-t-on troqué la sécurité pour la facilité?
Les biberons
Les
biberons ont fait la manchette en 2008. Le bisphénol A, un œstrogène
synthétique présent dans le plastique dont ils sont fabriqués, se retrouvait
dans 90 % des biberons utilisés au pays. La quantité de bisphénol A transférée
dans le lait des nourrissons augmente considérablement lorsque le biberon est
chauffé. Les biberons et autres produits en plastique à éviter parce qu’ils
contiennent du bisphénol A sont identifiés par le symbole de récupération
accompagné du numéro 7 et des lettres PC sur le fond du contenant. En l’absence
de symbole, il faut contacter le fabricant pour obtenir l’information sur la
matière plastique employée.
Les conserves et les canettes
Le
bisphénol A se cache aussi à l’intérieur des boîtes de conserve métalliques et
les canettes d’aluminium, y compris dans celles qui contiennent les
préparations liquides pour nourrissons, dans le plastique dur qui en recouvre
l’intérieur. Ce plastique sert à prévenir la contamination des boîtes de métal
et à préserver le goût des aliments.
Il existe des résines sans bisphénol A, mais
l’industrie nord-américaine ne les a pas encore bien intégrées dans sa
production. Les Japonais ont pris de l’avance en la matière, grâce à des mesures
volontaires de l’industrie.
Les pellicules et contenants de plastique
Les
phtalates se retrouvent surtout dans les plastiques. Ils sont aussi présents
dans nombre d’emballages, pellicules de plastique ou d’aluminium.
En présence d’aliments gras ou sous l’effet
de la chaleur, les phtalates passent du plastique aux aliments. C’est souvent
ce qui arrive lorsqu’un repas est chauffé au four à micro-ondes. Même les
contenants de plastique désignés par les fabricants comme pouvant aller au four
à micro-ondes laisseraient s’échapper des contaminants nocifs pour la santé,
notamment le bisphénol A.
L’identification des plastiques
Les
plastiques sont composés de différentes résines identifiées par un symbole
triangulaire accompagné d’un numéro allant de 1 à 7 et d’une abréviation
correspondant à la matière employée. Les symboles apparaissent sur les
contenants de plastique. Seuls trois d’entre eux nous intéressent au titre des
perturbateurs endocriniens.
– 3 V ou polychlorure de vinyle – matière
plastique à laquelle sont ajoutés des phtalates.
– 6 PS
ou polystyrène – matière plastique pouvant dégager du styrène dans les
aliments.
– 7 PC ou polycarbonate – matière
plastique qui libérerait du bisphénol A.
Les viandes et produits laitiers
Les
produits animaux consommés chaque jour exposent à une variété de perturbateurs
endocriniens. Qu’ils proviennent de l’environnement de l’animal, de ses
conditions d’élevage ou du traitement qu’on fait subir aux viandes et aux
produits laitiers, mieux vaut être bien renseigné pour les éviter.
Les polluants persistants
Les
dioxines, qui se fixent dans le gras, semblent être la source majeure de
contamination environnementale des viandes et des produits animaux. Elles se
retrouvent dans les sols servant à l’élevage des bovins, des porcs et des
volailles, ainsi que dans les végétaux que ces derniers mangent comme le maïs,
le foin, les betteraves et autres.
Les dioxines se déplacent avec l’air et se
déposent sur le sol, dans l’eau et sur les végétaux. Les efforts de
décontamination des sols, notamment au Canada, semblent porter fruits : 60 %
des dioxines et des furannes, un autre composé chimique nocif, sont disparus de
l’environnement depuis 1990.
Les hormones de croissance
Dans les
années 1980, l’Union européenne a interdit l’importation de bœuf en provenance
du Canada et des États-Unis, en raison des hormones de croissance qu’ils
contenaient et des dangers potentiels pour la santé humaine. Il s’ensuivit une
guerre commerciale qui dure encore.
En 2009, au Canada, certaines hormones de
croissance, produites naturellement ou de manière synthétique, sont autorisées
pour l’élevage bovin. Les veaux de lait ou de grain font exception, mais des
tests de l’Agence canadienne d’inspection des aliments menés en 2004-2005 ont
tout de même révélé chez eux la présence de ces hormones. Ces pratiques
inquiètent de plus en plus les scientifiques et les dangers potentiels sont
très mal connus.
Les risques de cancer
Les
viandes rouges (bœuf, porc, agneau et chèvre) sont aussi associées à
l’incidence de cancers et de problèmes d’obésité, surtout lorsqu’ils sont
consommés en grande quantité. Il en va de même pour les viandes séchées, fumées
ou salées comme le jambon, le bacon, le salami et les saucisses. Les procédés
utilisés pour les obtenir peuvent libérer des substances cancérigènes.
Des études ont montré que chez les gros
mangeurs de viande rouge, les risques de cancer colorectal doublent. Elles
peuvent aussi entraîner une hausse du taux de cholestérol, conduire à des maladies
cardio-vasculaires et être à l’origine de la polyarthrite rhumatoïde.
L’eau
Depuis
vingt ans, de plus en plus de produits pharmaceutiques et de produits utilisés
pour les soins d’hygiène et de beauté sont rejetés dans l’environnement. Cela
met en péril non seulement la qualité de l’eau, mais aussi la santé des gens.
Les médicaments et les hormones
À titre
d’exemple, l’usine de traitement des eaux de Montréal, à Rivière-des Prairies,
n’élimine que de 10 % à 30 % des résidus de médicaments. Quantité de composés,
incluant des composés hormonaux, aboutissent donc dans l’eau du Saint-Laurent.
Le système endocrinien des poissons peut
être perturbé par un nanogramme (un millionième de milligramme) d’hormones dans
un litre d’eau, qui diminue leur fertilité ou cause la féminisation des mâles.
À la sortie de l’usine d’épuration de Montréal, on compte jusqu’à 126
nanogrammes par litre d’œstradiol, une hormone impliquée dans le développement
des caractéristiques sexuelles féminines.
Les chercheurs se sont intéressés à la
présence d’hormones naturelles et d’hormones provenant des contraceptifs oraux
et de l’hormonothérapie liée au traitement de la ménopause. Au Québec, on
constate une consommation annuelle de 128 millions de pilules contraceptives et
107 millions de doses d’hormonothérapie.
Les ignifuges bromés
Les
concentrations de polybromodiphéniléthers (PBDE) sont en hausse au Canada,
principalement dans le fleuve Saint-Laurent. Au cours des deux dernières
décennies, elles ont augmenté considérablement dans l’organisme des poissons
des Grands Lacs, des mammifères de l’Arctique, des bélugas du Saint-Laurent et
dans le lait maternel des femmes. On peut déjà voir des signes de leurs effets
potentiels sur les activités de la glande thyroïde, une perspective
préoccupante.
L’inquiétude sur l’eau du robinet
En plus
des pesticides, les hormones, les retardateurs de flammes et les filtres
solaires UV sont des sources importantes de perturbateurs endocriniens qui se
retrouvent dans l’eau.
L’eau du robinet est-elle sécuritaire? Au
Québec, les produits détectés dans l’eau potable dépassent rarement les normes.
Prise individuellement, chaque substance a une concentration jugée acceptable.
Cependant, les normes ne tiennent pas compte des effets combinés de toutes les
substances. Un verre d’eau devient un cocktail de médicaments, pesticides, PBDE
et autres perturbateurs endocriniens. Les effets de cette mixture sur la santé
ne sont pas connus : mieux vaut appliquer le principe de précaution.
L’eau embouteillée
Les
publicités d’eau embouteillée misent essentiellement sur sa pureté. Une vaste
étude américaine, publiée en octobre 2008, jette une ombre sur cette belle
image.
Un nombre étonnant de contaminants chimiques
se retrouvent dans toutes les marques d’eau analysées, certains excédant même
les limites légales, par exemple en Californie, ainsi que les limites fixées
volontairement par l’industrie elle-même, notamment en Caroline du Nord, en
Virginie et dans le Maryland.
Si le consommateur peut connaître les
méthodes de filtration et la composition chimique de l’eau de son robinet, les
entreprises ne sont pas tenues de révéler celles de l’eau vendue en bouteilles.
Quelques conseils
Les fruits et légumes :
– Laver
les fruits et les légumes juste avant de les consommer et privilégier les
produits biologiques et locaux autant que possible.
– Ajouter
au menu des graines germées de pois, de radis, de brocoli et autres, qui sont
très nutritives et habituellement cultivées sans pesticides.
– Varier
les fruits et les légumes pour éviter l’accumulation d’un même pesticide.
– Acheter
des produits locaux pour éviter les agents de conservation appliqués sur les
aliments transportés sur de longues distances et pour contribuer à la réduction
des gaz à effet de serre.
Les poissons :
– Choisir
des poissons végétariens, qui ne mangent pas eux-mêmes des poissons.
– Éviter
les gros poissons et les plus âgés, qui sont les plus contaminés.
– Éviter
les simili-crabes, simili-pétoncles et simili-crevettes, fabriqués à partir de
goberge très contaminée au mercure et à laquelle on ajoute entre autres des
colorants, des agents de conservation et des arômes artificiels.
– Préférer
la cuisson au four, au grill et au four à micro-ondes, plutôt que la friture.
– Lors de
la cuisson du poisson, retirer avant la consommation le gras fondu dans lequel
risquent de se trouver les polluants organiques persistants.
– Consulter
le tableau présenté dans l’article sur le poisson pour faire ses choix.
Les viandes et les produits laitiers :
– Rechercher
les viandes et les volailles biologiques, idéalement élevées en liberté, ou
s’assurer à tout le moins que les animaux n’ont pas consommé de sous-produits
animaux.
– Manger
au plus 500 grammes de viande rouge par semaine.
– Favoriser
les protéines végétales.
– Choisir
des viandes maigres ou en retirer le gras : de nombreux perturbateurs
endocriniens s’accumulent dans les matières grasses.
Les contenants et ustensiles :
– Éviter
les casseroles en téflon. Préférer par exemple les poêles et casseroles en
acier inoxydable, ou enduites de céramique.
– Ne pas
utiliser les poêles et casseroles dont le revêtement antiadhésif est abîmé, car
elles laissent s’échapper de grandes quantités de téflon dans les aliments.
– Acheter
des biberons sans bisphénol A en consultant le guide préparé par Toxic Nation,
intitulé Toxic Baby Bottles in Canada:
Bisphenol A Leaching from Popular Brands of Polycarbonate Baby Bottles et
disponible en ligne.
– Choisir
des aliments frais de préférence aux aliments en conserve.
Utiliser
des contenants de verre ou de céramique dans le four à micro-ondes plutôt que
les contenants et les pellicules de plastique. Plus la chaleur est élevée, plus
les substances nocives des plastiques migrent vers les aliments.
– Éviter
les plastiques nos 3, 6 et 7, surtout pour conserver des aliments gras et pour
les chauffer.
– Se
débarrasser des contenants de plastique dès qu’ils sont abîmés. Plus le
plastique est usé ou altéré, plus il libère de bisphénol A et d’autres
substances.
L’eau :
– Installer
des filtres, si possible, pour l’eau de la maison.
– Boire
de l’eau du robinet filtrée plutôt que de l’eau embouteillée, particulièrement
celle provenant des cruches d’eau en polycarbonate (plastique 7 PC) et les
contenants de 18 litres. Le polycarbonate pourrait laisser s’échapper du
bisphénol A dans l’eau.
– Assurer
un recyclage sécuritaire des médicaments non utilisés et des contenants qui en
gardent des traces en les retournant à la pharmacie.
***
COMMENTAIRE : Les
sources de pollution ne disparaîtront pas de sitôt; elles ont tendance à se
multiplier. Néanmoins, en modifiant nos choix de consommation nous pouvons
limiter un peu les dégâts. Si par ailleurs, vous adoptez un régime végétarien, ou mieux végan, si vous achetez des aliments certifiés bio (pour vrai!) et si vous préparez vous-même vos repas, l'empoisonnement sera moins rapide. Pour le reste...