18 juin 2015

Le vendeur d’armes peut-il se soucier des «fourmis»?

Un chef d’état-major à la Défense peut-il se préoccuper des inconduites sexuelles de ses recrues vu leur «bioligical wiring»? Comme le but de l’entraînement est d’apprendre à combattre, l’éthique sexuelle doit être le cadet de ses soucis. Néanmoins, on s’attendrait à une éthique exemplaire de la part des soldats. On comprend que ce sont des humains imparfaits comme tout le monde, mais s’ils sont incapables de se comporter dignement (c’est un minimum), eh bien qu’ils changent de profession. 
    Mon commentaire vaut pour les prêtres pédophiles. 
    Le prêtre Paul-André Harvey, de la région du Saguenay fait face à une quarantaine d’accusations – agressions sexuelles contre des mineures âgées de 6 à 14 ans, commises entre 1963-1985; 39 victimes ont témoigné. «C’était un abuseur d’enfants avec le pouvoir de la soutane», dit une victime. (ICI Radio-Canada, Grands titres)

Mais là n’est pas mon propos, quoique...

J'aimerais bien connaître le génie qui a créé ce poster...

On a beau savoir que l’industrie des armes contrôle une immense part de l’économie mondiale, en voir la réelle ampleur dans les coulisses donne quand même froid dans le dos.

Vendeurs de Guerre (THE LAB)
Comment un pays en guerre permanente tire profit de ses combats en vendant des technologies, des armes et un «savoir-faire» testés sur le terrain? Cette enquête minutieuse démontre comment Israël excelle en la matière. 20% de leurs exportations sont désormais militaires. 
   Réalisateur : Yotam Feldman 
   France - Israël (2013) 
   The Factory productions

Résumé accompagnant la vidéo sur Youtube : 
   Il est très rare de pouvoir approcher de près la guerre, les recherches de pointe en armement et en sécurité.
   Les hauts militaires israéliens que suit le réalisateur Yotam Feldman sont pourtant sans complexe. Ils ont du monde une vision parfois sophistiquée, ils lisent les philosophes et se reconnaissent dans les valeurs du progrès social. La plupart ont fait leur carrière en Cisjordanie, territoire occupé par Israël, qui leur a servi de laboratoire. Ils exportent à présent dans le monde entier un savoir-faire hors du commun. 
   Armement, sécurité, nouvelles théories militaires, ils ont inventé les drones ou le fusil à tirer dans les coins. Pour cela, les plus grandes armées du monde viennent les consulter et font d’Israël l’une des plus grandes puissances exportatrices d’armes. Avec “Vendeurs de guerre”, nous pénétrons dans un monde très fermé, terrifiant et passionnant à la fois.

https://www.youtube.com/watch?v=FdWP5HMBDes

Terrifiant, oui, mais je dirais déprimant au lieu de passionnant...

Quand une guerre se termine, une autre commence ailleurs. Il n’y a pas d’ennemis? Eh bien, on en créera, c’est payant. Quand l’économie d’un pays dépend de la vente d’armement et de la guerre, on peut légitimement douter des prétendus accords de paix. Évidemment Israël n’est pas le seul pays à fonctionner ainsi, il s’agit d’une maladie psychologique universelle contagieuse, qui existe depuis toujours, mais elle a pris des proportions «virales» incontrôlables en raison des nouvelles technologies.
   Le fabricant du fusil Corner Shot (un M-16 modifié à tête orientable pour tirer aux encoignures des buildings) raconte qu’après sa démobilisation, il avait envie de réaliser un projet créatif; il est très fier de la popularité de son arme et de sa réussite financière. Désolant d’employer sa créativité à des fins aussi sinistres, mais... suivons l’argent. 
   «Notre objectif est de tuer l’ennemi. Soit dit entre nous, la plupart de ces gens sont destinés à mourir, alors, aidons-les» ou «la guerre est un match de football, c’est mathématique», disent les philosophes, anthropologues et mathématiciens qui développent des stratégies militaires. 
   «Nous transformons le sang en argent», déclare Shimon Naveh, un développeur de tactiques de combat.

Photo tirée du documentaire (un instructeur, je crois)

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On le sait, les psychopathes n’éprouvent aucune empathie ou compassion, ni remords. Selon la logique des «supérieurs», les inférieurs (ou les ennemis) sont perçus comme des fourmis, alors pourquoi se priver de les exterminer?
Voyez :
http://artdanstout.blogspot.fr/2015/02/le-psychopathe-da-cote.html 
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2014/11/detecter-les-psychopathes-snakes-in.html

Hier encore, une fusillade à Charleston, Caroline du Sud (US). Une énième déplorable conséquence des tensions découlant du racisme perpétué par les suprémacistes blancs. Le permis de possession d’armes pour tous a des revers – le jeune tueur avait reçu une arme en cadeau de la part de son oncle père. En fait, on devrait faire passer des tests de QI et de QE (Quotient Émotionnel) aux demandeurs de permis. Peut-être que ça éliminerait une couple de désaxés. Une arme ne sert à rien d’autre qu’à tuer – que ce soit pour attaquer ou se défendre ne change rien. Et plus il y en aura en circulation, plus il y aura de tueries.

Alors voici quelques réflexions pertinentes sur les armes et la guerre. Les articles sont extraits du site L’Almanach : http://www.lalmanach.info/

«J’œuvrerai toujours pour le bannissement des armes»

Il y a des morts sans armes, mais il n’y a pas d’armes sans morts.

Les arguments en faveur de la fabrication, de la distribution et de l’usage des armes rejoignent ceux pour la participation violente aux conflits. Si ces derniers ne sont pas acceptés (c’est-à-dire si la participation aux conflits est refusée), les arguments en faveur de l’usage des armes ne tiennent pas non plus. Faire usage de la violence dans un conflit impliquant plus d’une dizaine de personnes et faire usage des armes sont synonymes. Renoncer à faire usage de la violence dans un tel conflit implique de renoncer à faire usage des armes. 
   Un argument complémentaire pour la fabrication et la distribution des armes est que celles-ci exercent un effet dissuasif. Cela relève de l’illusion selon laquelle le conflit peut être prévenu par la menace (qui n’est que l’aspect que prend, en temps de paix, l’illusion selon laquelle le conflit peut être stoppé par la violence). Qu’il s’agisse de force militaire à grande échelle (avions, missiles, têtes nucléaires...), d’armes de troupes (fusils, grenades…), d’armes à usage policier (pistolets, matraques…), d’armes personnelles à vocation «d’auto-défense» (armes de poing, couteaux…), la présence des armes est un facteur suffisant pour provoquer leur usage. C’est presque une tautologie. Il y a toujours conflit s’il y a des armes. Les armes n’ont jamais servi à éviter des conflits parce que les conflits leur préexistent. Les armes sont ressenties comme une nécessité précisément lorsque les situations sont vues comme conflictuelles, et sont introduites par ceux qui en font commerce avec l’intention d’aggraver les choses. Lorsque les armes font leur apparition, il est déjà trop tard pour éviter le conflit, à moins de viser la disparition des armes parallèlement à l’apaisement de la situation par des voies diplomatiques et par des arrangements individuels et ponctuels.
   Ceci est tout aussi valable pour les armes de «dissuasion» nucléaire. Elles n’ont pas empêché l’explosion de conflits ni l’engagement des nations nucléaires dans ces conflits. Elles ont créé une menace durable avec la quartmondisation de nations nucléaires (comme la Russie), et l’accès au nucléaire de nations belliqueuses. Elles ont autant de chance d’être la cause de catastrophes humaines et environnementales majeures que de prévenir des conflits armés. Elles peuvent, ponctuellement, avoir ou avoir eu un effet dissuasif, si on considère cet effet à l’exclusion de toutes les autres solutions possibles. 
   Un argument possible pour la possession d’armes à titre individuel ou collectif est que «si les armes sont hors-la-loi, seuls les hors-la-loi auront des armes». Il est vrai que si les armes sont prohibées, un marché noir et des fabrications artisanales se développeront. Mais cet argument va de pair avec ce qu’on considère que la situation présente implique l’usage des armes et de la violence. Si on commence par exclure, à titre unilatéral, d’en faire usage, toutes sortes de solutions alternatives apparaissent.

• Quelles sont les différences entre les pays quant à l’usage de la violence et des armes (Rwanda, États-Unis, France par exemple)? Quelles en sont les conséquences sur la vie sociale?
• Traverser une guerre. Imaginez quatre cas : une personne décidée à se battre, qui possède ou ne possède pas d’arme; une personne décidée à ne pas se battre, qui possède ou ne possède pas d’arme.
• Quel est le rôle des marchands d’armes dans les conflits ethniques et les conflits civils?

http://www.lalmanach.info/?page_id=1030

«Renoncer à la guerre»

Ignorer les provocations et refuser de participer aux conflits. 

Les «va-t-en-guerristes», c’est-à-dire ceux et celles qui prônent l’entrée en guerre de leur pays, où défendent le bien-fondé des actions militaires, s’appuient toujours sur les mêmes douze arguments :

1. L’argument de l’effort investi : «Il faut aller jusqu’au bout de la guerre ou tout l’effort de guerre mené jusqu’à présent aura été vain».

2. L’argument de la crédibilité : «Il faut mettre les menaces à exécution, sous peine de perdre toute crédibilité».

3. L’argument de l’Armageddon : «Il faut gagner cette guerre, sinon de terribles choses vont se passer (le pays va passer aux mains des ennemis; la région va être entraînée dans la guerre, etc.)».

4. L’argument du blitzkrieg : «Il faut frapper fort et sans hésitation pour que la guerre soit vite finie».

5. L’argument de la légitimité : «Il y a des guerres justes» et/ou «notre cause est légitime».

6. L’argument de l’horreur : «On ne peut pas laisser faire ça».

7. L’argument de l’entêtement de l’ennemi : «L’ennemi est prêt à tout : au lieu de capituler, il répond à nos bombardements par plus de violence, de déportations, de terrorisme, de massacres».

8. L’argument de la trahison : «Qui n’est pas avec nous est contre nous» et/ou «Les X approuvent l’ennemi; donc toutes celles et ceux qui ne nous suivent pas dans la guerre sont des X».

9. L’argument des leçons de l’histoire : «Et si l’Amérique n’était pas intervenue pendant la seconde guerre mondiale?»

10. L’argument du consentement par non-assistance : «Ne pas réagir aux actes indignes de l’ennemi n’est pas nécessairement les approuver, mais en pratique cela revient au même. Les pacifistes sont coupables de non-assistance à personne en danger».

11. L’argument de la lâcheté et du courage : «Les pacifistes sont des lâches».

12. L’argument de la bêtise pacifiste : Enfin, «les pacifistes ne comprennent rien au monde : la loi du plus fort règne partout. Ils pensent que les guerres ne peuvent pas être gagnées par la violence, mais l’Amérique a bien gagné la dernière guerre, et le pacifisme ne fait rien pour le Tibet».

Mais ces douze arguments ne tiennent pas. Ce sont eux qui entretiennent les guerres, quelles qu’elles soient. Dans un texte antérieur je leur ai développé des contre-arguments (cf. ANNEXE 1 *). J’invite celles et ceux qui pensent que la guerre n’est pas une solution à les lire et les utiliser; et j’invite toutes celles et ceux qui croient que la guerre (ou en tout cas certaines guerres) peuvent se justifier à les examiner et à les attaquer.

Quelle est votre position par rapport à ces 12 arguments?

http://www.lalmanach.info/?page_id=1028

* ANNEXE 1 Faire (ou ne pas faire) la guerre
12 arguments va-t-en-guerristes, et ce qu’ils valent.
http://www.lalmanach.info/?page_id=954

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