28 octobre 2018

Vous pouvez cacher la vérité, mais aucunement la changer

Ne perdons plus de temps à expliquer scientifiquement les effets du réchauffement climatique à des machines à cash.
   Les faits ne suffisent pas à convaincre les climato-négationnistes qu’ils ont tort. Corriger les erreurs factuelles liées aux croyances d’une personne est inefficace car c’est perçu comme une attaque à sa vision du monde ou à l’idée qu’elle se fait d’elle-même. Dès lors, rationalistes, scientifiques et écologistes sont des ennemis pour les négationnistes.

Vous pouvez cacher la vérité, vous en cacher,
mais vous ne pouvez d’aucune manière la changer.
~ Ashleigh Brilliant

...C'est étrange, souvent,
pour nous entraîner à notre perte,
les instruments des ténèbres nous disent vrai;
nous gagnent avec d'honnêtes vétilles,
pour mieux nous trahir en profondeur.
~ W. Shakespeare (Macbeth)

Si un homme aussi grossier, ignare, dépourvu de tout bon sens et négationniste tel que Donald Trump a été élu président des États-Unis, eh bien on peut s’attendre à n’importe quoi, n’importe où. On vient d’en avoir un exemple aujourd’hui même au Brésil. (Voyez l’article ci-après Le prix de la cupidité)

Qui va se laisser berner?

Caricature : Serge Chapleau; La Presse 27 octobre 2018.

Changements climatiques : le CO2 «nourrit les plantes», plaide Bernier

Maxime Bergeron | La Presse le 24 octobre 2018

(Ottawa) Le député Maxime Bernier a remis en question le lien entre la production de dioxyde de carbone (CO2) par l'activité humaine et le réchauffement climatique, mercredi, une position qu'il a eu du mal à expliquer pendant un point de presse haut en couleur à Ottawa.
   «Il y a des changements climatiques qui existent, mais la question est de savoir si c'est l'homme qui cause ces changements climatiques ou non, a-t-il lancé. C'est ça, la vraie question. Je ne suis pas un scientifique pour me prononcer là-dessus.»
   Plus tôt en journée, le chef du Parti populaire du Canada s'en était pris sur Twitter au plan de tarification du carbone annoncé la veille par le gouvernement Trudeau.
   «Ce qui est certain, c'est qu'il serait irresponsable de dépenser des milliards de dollars et d'imposer une réglementation exagérément sévère pour régler un problème dont on est toujours loin de cerner la gravité, écrivait-il le 24 février 2010. L'alarmisme qui a souvent caractérisé cette question n'est plus de mise.»
Article intégral :

Maxime Bernier pourrait un jour se mériter un Darwin Award (The Darwin Awards salute the improvement of the human genome by honoring those who accidentally remove themselves from it... http://www.darwinawards.com/)

Voici à quoi pourraient ressembler les conséquences des changements climatiques au Canada

Radio-Canada avec CBC | Le 17 octobre 2018

Pluies verglaçantes, multiplication des incendies et inondations : les conséquences du réchauffement climatique se feront sentir dans tout le pays très vite, alertent des experts.
   Les effets du réchauffement climatique vont se faire sentir d’un océan à l’autre. Et si rien n’est fait pour y remédier, si l'on ne freine pas les émissions de gaz à effet de serre, notamment, ces conséquences auront lieu plus tôt que prévu, selon le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
   En août, deux orages ont provoqué des inondations à Toronto, immobilisant le centre-ville. Il était alors tombé l’équivalent de deux mois de pluie en seulement trois jours.
   Les experts estiment qu’avec le réchauffement climatique, les événements du genre seront de plus en plus nombreux.
   «Les gens disent que la planète s’est réchauffée de 1 degré au cours des 125 dernières années, mais il y a certaines régions du Canada qui se sont réchauffées de 4 degrés à certaines saisons, au cours des 70 dernières années.» ~ David Phillips, climatologue à Environnement Canada
   «C’est donc deux fois plus, en deux fois moins de temps», ajoute-t-il.
   Les plus grandes différences de températures sont observées au nord et à l’intérieur des terres, dans l’ouest du pays.
   La région qui a connu le réchauffement le plus important en 70 ans est celle de Mackenzie, dans les Territoires du Nord-Ouest. Les températures y ont augmenté de 4 à 5 degrés par endroits.
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Les ministres et porte-paroles de la Coalition avenir Québec (CAQ) sont pour la plupart orientés sur le cash, se contredisent souvent et semblent ignorer les véritables enjeux de leurs ministères. Interrogée sur la taxe carbone, la ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, MarieChantal Chassé, fut incapable de répondre aux questions des journalistes. Et puis, un jour on dit «oui» à l’exploration gazière à Anticosti, et le lendemain on dit «non»... Inexpérience? Incompétence? Ignorance (crasse ou pas)? «On verra» comme disait le désormais premier-ministre François Legault durant la campagne électorale.

Le chef de cabinet d’un ministre de la CAQ est encore officiellement lobbyiste pro-hydrocarbures

Patrice Bergeron | La Presse canadienne à Québec
(Le Devoir | 26 octobre 2018)

Photo: Jacques Nadeau Le Devoir. La FCCQ a déjà demandé au gouvernement «d’appuyer l’inversion du pipeline de la ligne 9» d’Enbridge, un projet controversé d’acheminement du pétrole des sables bitumineux vers les raffineries de l’est du pays.

Le chef de cabinet du ministre des Ressources naturelles du gouvernement caquiste est encore officiellement lobbyiste de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), a appris La Presse canadienne.
   Après vérification, Pierre-Yves Boivin était encore inscrit en date de jeudi au registre des lobbyistes mandatés par la FCCQ, même si elle n’a aucun mandat actif depuis la fin d’août. Auparavant, il a aussi été lobbyiste pour Gaz Métro, l’ancêtre d’Énergir. La FCCQ assure pourtant qu’elle a fait les démarches pour le retirer de sa liste.
   Parmi les nombreuses pressions que la FCCQ a exercées figurent notamment l’appui à l’exploration pétrolière sur l’île d’Anticosti, le plaidoyer pour un pipeline controversé qui achemine du pétrole provenant des sables bitumineux, ainsi que pour l’exemption de certaines entreprises à la Bourse du carbone, qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES).
   Selon les renseignements obtenus auprès du Commissaire au lobbyisme, la FCCQ a jusqu’à la fin d’octobre pour renouveler son inscription au registre et la mettre à jour.
   Le député de Jonquière, Sylvain Gaudreault, qui est porte-parole en énergie et en environnement pour le PQ, doute de l’impartialité de M. Boivin.
   «Il était lobbyiste, pas professeur d’université en ressources naturelles, et il se retrouve directement en lien avec l’industrie pour laquelle il faisait du lobby, a-t-il dit en entrevue téléphonique. Le parti savait qu’il envoyait là un lobbyiste de l’industrie des hydrocarbures. […] Il y a une forme de relation incestueuse.»
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Feu vert environnemental pour un projet de mine de diamants

ICI Saskatchewan Espaces autochtones | Le jeudi 25 octobre 2018

L'étude d'impact sur l'environnement du projet de mine de diamants Star-Orion South près de Prince Albert en Saskatchewan a été validée par le gouvernement provincial, mais le projet doit obtenir d'autres permis avant de commencer à exploiter le site.

Photo : Radio-Canada. Une partie de la forêt Fort a la Corne où sera située la mine.

Parmi les autres étapes à franchir figurent le développement d'un plan de protection environnementale, l'obtention d'une licence de protection de l’habitat aquatique ainsi que des autorisations d'accès à l'eau.
   Pour atténuer les inquiétudes concernant la protection de l'environnement, la province précise qu'elle s'est entendue avec les Autochtones afin de respecter au moins sept points. Parmi ceux-ci, il y a la création d'un plan de compensation de perte d’habitat pour les poissons. Ce plan permettra aussi de surveiller la qualité de l’air, des eaux de surface et des eaux profondes.
   La province s’est aussi engagée à intégrer la Première Nation crie James Smith dans les étapes de vérification environnementale du projet. Elle fournira notamment des fonds pour des études environnementales sur les populations d’élans et d’orignaux.
   Le projet Star-Orion a été proposé en 1995 par l’entreprise Shore Gold inc., aujourd’hui appelée Star Diamond. Il a été validé en 2014.
   En 2011, une étude de faisabilité estimait que la mine pourrait être exploitée pendant 20 ans, mais qu’il faudrait y investir 1,9 milliard de dollars avant de pouvoir commencer son exploitation.
   Deux chefs autochtones, Wally Burns et Peter Chapman, s’entendent pour dire que l’empreinte écologique de cette mine sera près de six fois plus élevée que ce que prévoit actuellement le gouvernement de Scott Moe.
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Le fédéral approuve un nouveau port minier sur le Saguenay

Alexandre Shields
Le Devoir 22 octobre 2018 | Environnement

Le gouvernement Trudeau a approuvé lundi en fin de journée la construction d’un nouveau port commercial majeur sur le Saguenay, afin de permettre le développement du projet minier Arianne Phosphate. Cela aura pour effet d’augmenter le trafic maritime dans le seul parc marin du Québec.

Par voie de communiqué, la ministre fédéral de l’Environnement, Catherine McKenna, a soutenu que ce projet de 260 millions de dollars «n’est pas susceptible d’entraîner des effets environnementaux négatifs importants».
   «Ma décision est fondée sur des données scientifiques rigoureuses, l’expertise des ministères fédéraux et la consultation approfondie du public et des Premières Nations», a-t-elle ajouté, dans un communiqué publié à 17 h. Selon la ministre, les «mesures d’atténuation» prévues permettront de «réduire les risques sur le béluga de l’estuaire du Saint-Laurent».
   Les experts du MDDELCC estiment dans cette analyse qu’il n’est pas possible de «conclure à l’acceptabilité environnementale» d’un tel terminal, qui aurait une longueur de 280 mètres sur la rive du Saguenay. Ils soulignent ainsi qu’«un empiétement supplémentaire significatif sur le fond marin, en rive ou en milieu terrestre serait occasionné par la présence d’infrastructures d’un tel équipement», mais aussi que «son implantation modifierait de façon importante et irréversible le paysage du fjord».
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Les ministères de l’Environnement fédéral et provincial font preuve d’une négligence impardonnable à l’égard des cours d’eau, notamment le fleuve Saint-Laurent qui, rappelons-le, représente une immense réserve d’eau douce essentielle à notre survie.
   Le mercure pollue depuis au moins 60 ans. On en trouve dans les eaux de l’Arctique, dans le sol, l’eau et l’air, entre autres via les millions de tonnes de déchets électroniques.illégalement rejetés chaque année. On s’est préoccupé du mercure, mais il y a au moins 130 000 autres produits chimiques régulièrement introduits dans l’environnement dont on parle très peu. Beaucoup de gens ignorent que ces produits toxiques sont omniprésents dans tous les objets qu’ils manipulent et dans leur nourriture. Quand les scientifiques sonnent l’alarme en brandissant des preuves irréfutables pour convaincre les gouvernements, les fabricants, les négociants (qui tirent profit de l’ignorance), les médecins, les législateurs et le public, les lois ne changent (si elles changent!) que lorsque des dommages irréversibles ont été causés. Pourquoi y a-t-il tant de cancers, d’allergies et de maladies incurables?

Illustration : La pollution du fleuve par Frédéric Back

Si vous revoyez ce film d’animation de Frédéric Back (1993) vous comprendrez que les choses ne changent pas – quels que soient les gouvernements qui se relaient au pouvoir. L’histoire du fleuve Saint-Laurent, c’est aussi l’histoire de la terre, l’histoire de l’avidité humaine, de la colonisation, du pillage des richesses et des ressources naturelles au profit d’une poignée de rapaces indécrottables. Le saccage du fleuve est le symbole d’une calamité mondiale qui détruit tout et fait disparaître quelque 100 espèces chaque jour.

Frédéric Back (né le 8 avril 1924, quartier de Sankt Arnual à Sarrebruck, Territoire du Bassin de la Sarre, et mort le 24 décembre 2013, à Montréal, Canada) est un artiste peintre, illustrateur, muraliste et réalisateur de films d'animation, de renommée internationale; il est surtout connu pour ses deux Oscars (1982, 1988) et son film L'Homme qui plantait des arbres.

Le Fleuve aux Grandes Eaux 
Par Frédéric Back | 25 min


Un hymne somptueux au fleuve Saint-Laurent, certes, mais aussi la triste histoire de l’exploitation et du pillage intensifs de ses ressources.

«L'eau pure essentielle à toute forme de vie est en voie de disparition! Comparable à celle des forêts, cette perte est une tragédie à l'échelle de la planète… Suite au succès mondial de L'Homme qui plantait des arbres qui a remporté un Oscar® et engendré la plantation de millions d'arbres, Frédéric Back décide de consacrer un film au fleuve Saint-Laurent. "Magtogoek", tel que le nomment les Amérindiens Micmacs, prend sa source dans les Grands lacs et se jette dans l'Atlantique après sa longue traversée du Québec. Ses eaux où abondaient autrefois d'innombrables espèces animales et végétales se sont appauvries sous les coups d'une exploitation abusive et de la pollution industrielle. Hélas, tous les fleuves du monde subissent les mêmes préjudices!
   Grâce aux nombreuses et étonnantes révélations sur les richesses passées du fleuve Saint-Laurent, l'artiste engagé souhaite que ce film éveille les consciences. C'est l'espoir de voir se mettre en place des actions salvatrices envers toutes les ressources vitales dégradées qui aura été la principale motivation du cinéaste Frédéric Back pour entreprendre la réalisation de son dernier grand film d'animation.»

Livre documentaire Le fleuve aux grandes eaux; Éditions Québec-Amérique 1995 
Résumé
«Le fleuve aux grandes eaux», c'est la traduction littérale de Magtogoek, le nom amérindien du Saint-Laurent qui prend sa source dans les Grands Lacs et se jette dans l'Atlantique après sa longue traversée du Québec. Prolongement documentaire du film d'animation éponyme qui a valu de nombreux prix internationaux à Frédéric Back, ce beau livre est une mine d'informations sur l'écosystème du fleuve Saint-Laurent et sur l'histoire de l'occupation des terres qui le bordent. Il est abondamment illustré par Frédéric Back et constitue un outil précieux pour tous ceux qui veulent comprendre la complexité du patrimoine écologique et apprendre à mieux le préserver. Conciliant sciences de la nature et poésie des images, il est rédigé par le biologiste et vulgarisateur scientifique Claude Villeneuve, expert international en environnement sollicité par des organismes tels que l'UNESCO.

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