«La
force et la puissance du despotisme résultent entièrement de la peur de la
résistance.» ~ Thomas Paine (1737-1809)
«Il
faut prendre l'argent là où il est : chez les pauvres. Ils n'ont pas beaucoup
d'argent, mais il y a beaucoup de pauvres.» ~ Alphonse Allais (1854-1905)
Le paradis, si ça existe, ce doit être
de ne plus voir ce qui se passe sur terre!
Je
n’ose imaginer à quoi ressemblera le Brésil dans les jours qui viennent.
Jair Bolsonaro. Photo : Mauro
Pimentel (AFP)
Source (extraits) :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jair_Bolsonaro
:
Jair Messias Bolsonaro, né le 21 mars 1955 à Glicério (São
Paulo), est un militaire de réserve et homme politique brésilien.
Après s’être élevé au grade de capitaine, il
quitte l’armée en 1988 en raison de conflits avec sa hiérarchie.
Se lançant en politique, il est élu en 1990
député fédéral à Rio de Janeiro, sous l’étiquette du Parti démocrate chrétien. Il est constamment réélu depuis, sous les
étiquettes du Parti progressiste
réformateur et du Parti progressiste,
tout en changeant parfois d'étiquette en cours de législature.
Ses prises
de position controversées, notamment à l'égard des femmes, des homosexuels, des
Noirs et des peuples indigènes, ainsi que sa nostalgie pour la dictature militaire de 1964-1985, lui valent
d'être classé à l'extrême droite de l'échiquier politique brésilien.
Candidat du Parti social-libéral (PSL) à
l'élection présidentielle de 2018, il est victime pendant la campagne d'une
tentative d’assassinat de la part d’un militant d'extrême gauche qui le blesse
grièvement. Il arrive largement en tête du premier tour.
– Il
appartient au courant conservateur dit de la «Bancada B.B.B» (pour «balle, Bible, bœuf»), qui regroupe les
parlementaires liés aux intérêts de la police militaire, des églises évangélistes
et de l’agro-industrie.
– Il
s’affiche comme un défenseur du libre marché et appelle à la privatisation
de plusieurs compagnies publiques. Il a
condamné les aides sociales apportées aux plus pauvres sous la présidence
de Lula, estimant que celles-ci «nourrissent une population de bandits et de
fainéants».
– Mettant
l’accent sur l’importance de la sécurité publique, il se montre partisan de la majorité pénale à 16 ans, du port
d'armes, de la peine de mort
(abolie depuis 1979 pour les crimes de droits communs) et de l'utilisation de la torture contre les trafiquants de
drogue. En 2008, pour réduire la criminalité et la pauvreté, il se prononce
pour un contrôle des naissances au moyen
de la stérilisation forcée des
individus pauvres n’ayant pas reçu
éducation, et des criminels. Il déclare dans un entretien radiophonique que l'«erreur de la dictature a été de torturer
au lieu de tuer».
– Religieux
et hostile à la laïcité, il est opposé à l’avortement. Il déclare tolérer les violences corporelles
contre les enfants présentant des tendances homosexuelles et laisse
entendre en 2011 qu’il souhaiterait voir
son fils tué dans un accident s’il était homosexuel. Il s’oppose à l'union
civile entre deux personnes de même sexe. En 2013, il affirme qu'il est «très
fièrement homophobe».
– À
plusieurs reprises, il tient des propos
misogynes.
– À
propos des peuples indigènes et des
Noirs, il est accusé de propager des préjugés
racistes. Au sujet des peuples autochtones, il ne veut pas «un centimètre
de plus pour les Indiens ni pour ces bons à rien de quilombolas». Il est
également très hostile aux
revendications des paysans sans-terres, voyant en eux des «voyous», et le «bras
armé du PT» : «nous allons donner des fusils aux producteurs ruraux, ce sera
leur carte de visite pour les envahisseurs».
– Il
est favorable au renforcement des liens entre le Brésil et les États-Unis. Il
exprime son admiration pour le président
américain Donald Trump.
– Pro-Israël,
Jair Bolsonaro appelle au transfert à Jérusalem de l’ambassade brésilienne en
Israël, et à la fermeture de l'ambassade de Palestine au Brésil.
– Climatosceptique, il se prononce pour
le retrait du Brésil de l'accord de Paris sur le climat et pour la suppression
du ministère de l'Environnement, qui fusionnerait avec celui de l'Agriculture.
Il entend également construire une
autoroute traversant la forêt amazonienne, répondre au lobby agroalimentaire en
ouvrant des droits à la culture du soja et à l'élevage, ouvrir les territoires
des communautés indigènes aux entreprises minières, assouplir les lois
relatives à la protection de l'environnement et interdire des ONG écologistes.
– Jair
Bolsonaro a été marié trois fois et a cinq enfants. En 2016, lors d'un voyage
en Israël, il se fait baptiser dans le Jourdain selon le rite évangélique. Jair
Bolsonaro dévoile alors publiquement sa foi en Jésus-Christ.
Comme
disait Napoléon :
«La religion est là pour empêcher les pauvres
de tuer les riches.»
«C'est
à travers la Bible que l'homme a appris la cruauté, le viol et le meurtre.
Croire en un Dieu cruel rend l’homme cruel. Et la Bible est une histoire de
méchanceté qui a servi à corrompre et à brutaliser l'humanité.» ~ Thomas
Paine
Dans le nouveau Brésil de Jair
Bolsonaro, l'empire médiatique du milliardaire évangélique d'extrême droite
Edir Macedo est exploité pour enquêter sur les journalistes, dont The
Intercept.
L'accès
très probable au pouvoir de l'extrémiste d'extrême droite Jair Bolsonaro
déclenche déjà un climat dans lequel les journalistes qui le critiquent et ainsi
que son mouvement – y compris plusieurs écrits pour The Intercept – sont soumis
à une campagne agressive d'enquêtes personnelles, de tentatives d'intimidation
et d’examen minutieux des membres des familles.
Ces attaques sont orchestrées par les médias
appartenant à un pasteur milliardaire évangélique d'extrême droite aux prises
avec des scandales, Edir Macedo (universellement connu comme l'évêque et le fondateur
de la tentaculaire Église universelle du Royaume de Dieu), qui est maintenant
un partisan explicite de Bolsonaro. Le vaste empire médiatique de Macedo – qui
comprend le deuxième plus grand réseau de télévision du pays (Record), des
portails en ligne (R7) et diverses autres agences de presse – est maintenant
utilisé de façon flagrante pour imposer des sanctions et des représailles
contre les journalistes dont le crime est d’avoir critiqué Bolsonaro, son
mouvement et les sociétés de Macedo.
Qui est Edir Macedo, et comment est-il
devenu si riche et puissant? C'est une histoire simple : aujourd'hui
milliardaire sur la liste de Forbes, il s'est enrichi personnellement d'un
grand nombre de paroissiens brésiliens pauvres en fondant la plus grande église
évangélique du Brésil, l'Église universelle du Royaume de Dieu, qui, selon
Forbes, «suit la théologie de la prospérité», affirmant que la foi et
l'engagement envers une église sont récompensés par la richesse.
«Le bureau du procureur de l'État de Sao
Paulo a allégué dans une déclaration que Macedo et les autres avaient reçu plus
de deux milliards de dollars en dons de 2003 à 2008 seulement, mais que le
stratagème remontait à plus de 10 ans», et «les procureurs ont déclaré que
l'Église universelle du Royaume de Dieu reçoit près de 800 millions de dollars
en dons chaque année de la part des membres de l'Église à travers le Brésil». Les
autorités ont allégué que l'église utilisait de fausses compagnies pour
blanchir l'argent.
Le milliardaire des médias est aussi accusé
d'être impliqué dans un réseau d'adoption illégale qui aurait «volé des dizaines d'enfants portugais».
En septembre dernier, Macedo a confirmé
publiquement ce que tout le monde savait depuis longtemps, à savoir qu'il
soutenait Bolsonaro à la présidence.
Jair
Bolsonaro serait-il un copié/collé brésilien d’Augusto Pinochet?
Dessin : Pinochet par Girerd, 1986. L'illustrateur et peintre a été principalement
connu pour ses caricatures éditoriales dans le quotidien montréalais La Presse,
où il a travaillé de 1968 à 1995. Jean-Pierre Girerd est décédé la semaine
dernière (1931-2018).
Source (extraits) :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Augusto_Pinochet
Commandant
en chef de l'armée chilienne, le général Augusto
Pinochet prend la tête du coup d'État du 11 septembre 1973 contre le
gouvernement du président socialiste Salvador Allende, élu démocratiquement en
1970. À la suite de ce coup de force, la dictature militaire d'Augusto Pinochet
se met en place : Pinochet dirige le pays pendant 17 ans, d'abord comme
président de la junte de gouvernement (1973-1974), ensuite comme président de
la République désigné par la junte (1974-1981) puis comme président de la
République dans le cadre d'un nouveau régime constitutionnel mis en place à
partir du 11 mars 1981.
Dès le 12 septembre 1973, Augusto Pinochet
prend l'ascendant sur la junte et met fin aux espérances de la droite
chilienne, des conservateurs et des démocrates chrétiens qui s'attendaient à
récupérer le pouvoir exécutif. Au contraire, le Parlement est dissous. Le
communisme est interdit, les partis politiques liés à l'Unidad popular et ceux
d'extrême-gauche sont interdits, puis toute activité politique à l'intérieur du
pays est suspendue. La liberté de la
presse est supprimée, des livres sont interdits et brûlés. Les responsables
politiques locaux et l'ensemble des maires sont destitués, et leurs remplaçants
sont nommés par la junte. Des étudiants sont arbitrairement exclus des
universités, des professeurs sont arrêtés, expulsés, torturés ou fusillés. Des
militaires sont nommés à la tête de toutes les universités. Les syndicats sont
réprimés.
Sa
dictature est marquée par de multiples
violations des droits de l'homme (plus de 3200 morts et disparus, plus de
38 000 torturés, des dizaines de milliers d'arrestations de dissidents), lesquelles ont fait l'objet de trois
rapports et de quatre procédures judiciaires dans les années 1990 et 2000, et
ont entraîné l'exil de plusieurs centaines de milliers de Chiliens. La
présidence de Pinochet est dénoncée dans son ensemble comme une période de
dictature militaire, par de nombreux médias et ONG ainsi que par ses opposants.
Elle est décrite comme telle par les historiens ; la qualification de dictature
est également reprise par le rapport Valech, publié au Chili en 2004. Ses
partisans chiliens considèrent au contraire qu'il a sauvé le pays du communisme.
Sur le plan économique, son régime est marqué
par la libéralisation de l'économie,
la liberté des échanges et l'ouverture
du pays à la concurrence internationale, réformes inspirées par les «Chicago
boys», rompant avec les précédentes politiques économiques
interventionnistes. La situation de «stabilité économique» qui aurait été
atteinte par le Chili sous le régime de Pinochet est louée par les partisans de
ses réformes; Milton Friedman a lancé à ce sujet l'expression de «miracle
chilien». L'ampleur, voire la réalité, de cette réussite économique donne lieu
à de nombreux débats.
Ses
années de pouvoir lui permettent de s'enrichir considérablement à la faveur de
dizaines de comptes bancaires détenus secrètement à l'étranger et d'une fortune
en biens immobiliers. Il sera ultérieurement poursuivi en justice pour des détournements de fonds provenant des
privatisations, fraudes fiscales et pour de possibles commissions prélevées sur des contrats de ventes d'armes. Le 18
octobre 1998, il est arrêté à Londres à la
suite d'une plainte internationale
déposée en Espagne pour «génocide,
terrorisme et tortures». Il est libéré pour raisons de santé en mars 2000
et peut alors retourner au Chili. Personnalité très controversée au Chili, où
il suscite l'admiration des uns et la haine des autres, il meurt en décembre
2006, avant que les procédures judiciaires engagées contre lui n'aient abouti.
------
Selon
le Trésor de la langue française, une
dictature est un régime politique
dans lequel une personne ou un groupe de personnes exercent tous les pouvoirs
de façon absolue, sans qu'aucune loi ou institution ne les limite; il faut
préciser que même un régime autoritaire peut avoir des lois, des institutions,
voire un parlement avec des députés élus, mais pas librement et ne représentant
donc pas des contre-pouvoirs. Ce régime politique a fréquemment été violemment
critiqué; ainsi, Hannah Arendt affirme que les lois qu'il promulgue sont
éthiquement illégitimes, et que les institutions y sont factices.
Le
terme autoritarisme peut désigner
aussi bien un comportement que le mode de fonctionnement d'une structure politique.
L'autoritarisme consiste dans les deux cas en une prééminence, une hypertrophie
de l'autorité érigée en valeur suprême. Si certains chercheurs et professeurs
en science politique définissent l'autoritarisme comme un des trois grands
types de systèmes politiques avec la démocratie et le totalitarisme, beaucoup
d'autres considèrent cette classification comme trop formelle et ne
correspondant pas à la réalité. Un régime politique autoritaire est un régime
politique qui par divers moyens (propagande, encadrement de la population,
répression) cherche la soumission et l'obéissance de la société.
Le totalitarisme est l'un des principaux
types de systèmes politiques avec la démocratie et l'autoritarisme. C'est un
régime à parti unique, n'admettant aucune opposition organisée et dans lequel
l'État tend à confisquer la totalité des activités de la société. C'est un
concept forgé au XXe siècle, durant l'entre-deux-guerres, avec une apparition
concomitante de régimes totalitaires en Allemagne et en URSS. Le totalitarisme
signifie étymologiquement «système tendant à la totalité».
L'expression vient du fait qu'il ne s'agit
pas seulement de contrôler l'activité des personnes, comme le ferait une
dictature classique. Le régime totalitaire va au-delà, en tentant de s'immiscer
jusque dans la sphère intime de la pensée, en imposant à tous les citoyens
l'adhésion à une idéologie obligatoire, hors de laquelle ils sont considérés
comme ennemis de la communauté.
Les caractéristiques habituellement retenues
pour définir le totalitarisme sont : d'une part, un monopole idéologique, c'est-à-dire la conception d'une vérité qui ne
supporte aucun doute, ne tolère aucune critique, est imposée à tous et se
trouve orientée par la lutte contre les ennemis du régime, et d'autre part un
parti unique qui contrôle la totalité de l'appareil étatique, c'est-à-dire
dispose de l'ensemble des moyens de communication de masse utilisés comme des
instruments de propagande, crée des structures d'embrigadement de chaque
catégorie de la société et dispose d'une direction centrale de l'économie.
Le parti unique est dirigé idéalement par un chef charismatique, autour duquel
est formé un «culte du chef», faisant de lui plus qu'un simple dictateur, un
guide pour son peuple, lui seul en connaissant les véritables aspirations. Un monopole
de la force armée, un système à la fois policier qui a recours à la terreur
avec par exemple un réseau omniprésent d'agents dormants et de surveillance des
individus, basé sur la suspicion, la dénonciation et la délation; et également
concentrationnaire afin de pouvoir se prémunir contre tout individu
potentiellement suspect. Ainsi ces systèmes ont systématiquement recours à l'emprisonnement, la torture et l'élimination physique des opposants ou personnes soupçonnées de l'être,
et à la déportation des groupes de
citoyens jugés «suspects», «inutiles» ou «nuisibles».
(Source : Wikipédia)
(Source : Wikipédia)
~~~
Bernard-Henri
Lévy, French philosopher:
I see and I understand Brazilians’ distress, their
sadness and their anger. There is no doubt that there is a crisis there. And an
expansion of corruption. And an increase in urban violence. But no solution can
come from a populist who only promises new forms of violence and to tear the
nation apart. Is it really necessary to recall the countless racist,
misogynistic, homophobic, bellicose and occasionally criminal statements made
by the candidate who is leading in the polls? And is it not obvious that
statements of this nature, just like the political platform they go with,
contradict everything that Brazil can be proud of: its multiethnicity, its
tradition and its welcoming practices, its true liberalism and the social
coexistence in immense, beautiful cities with multiple beliefs?
Noam
Chomsky, linguist:
Electing Bolsonaro will be a tragedy for Brazil and
for the region. For the entire world, in fact. Literally. One of his most
scandalous plans involves opening up the Amazon area so his rich voters in
agribusiness can exploit it, which will have devastating effects on the global
environment, not to mention the indigenous population, which does not deserve a
square inch of space, as he has declared in what amounts to a virtual call to
genocide.
Bolsonaro is
not only one of those shameful far-right leaders who degrade contemporary
politics. It goes far beyond that. Perhaps his vilest moment – and there are
many of them – was during the right’s grotesque ‘soft coup,’ when a parliament
formed by leading criminals ousted president Dilma Rousseff based on ludicrous
motives. Bolsonaro dedicated his vote to the head of the dictatorship’s
horrible torture unit in charge of tormenting Rousseff. But perhaps this is no
surprise, coming from someone who only criticizes the dictatorship for having
failed to assassinate 30,000 people, like the one in Argentina did. The list of
horrific faux pas would fill many pages. His programs for the country, if
applied, would be very profitable for investors and the super-rich at the
expense of the population considered to be worthless – a broad category – while
the country descends into a deplorable caricature.
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