Eh bien, comment se fait-il que les gens se
torturent? Je pense à tous les massacres qu’on voit en Afrique du Nord, tout ça
partout, au Bangladesh, tous ces gens qui se torturent, qui s’arrachent les
tripes et tout, mais pourquoi?! Pour quelle finalité?
Toutes ces guerres qui finissent par
s’oublier, entre guillemets, un jour. Les gars s’entendent après, et il ne
reste que les connards. Les autres y ont laissé leur viande quoi! Dans cette
aventure, ils ont été torturés, ils ont été hachés pour rien.
Et comment peut-on être aussi con, comment
l’homme peut-il avoir cette connerie mauvaise de continuer cette espèce de
massacre? Comme si la mort ne suffisait pas. On a déjà assez de la fatalité de
la mort qui nous échappe. Eh bien, en plus, ils ont besoin de pousser le
mouvement. Ils ont besoin d’aller plus vite qu’elle. C’est effroyable! Non?»
~
Frédéric Dard alias San-Antonio, 1921-2000 (Documentaire
biographique – Cette Mort Dont Je Parlais, Youtube)
Le droit basé sur la charia
En Arabie Saoudite – C’est
à partir de la charia que des érudits musulmans émettent des opinions et des
interprétations qui façonnent le droit saoudien et guident les juges. Les lois
sont aussi subordonnées à la charia. Tout ce cadre juridique s’applique autant
aux Saoudiens qu’aux étrangers installés dans le pays ou en visite.
L’islam est la religion obligatoire, et tout
autre culte non musulman est interdit. Donc, officiellement, tous les Saoudiens
sont musulmans, en grande majorité des sunnites. Renoncer à l’islam est
d’ailleurs un crime passible de la peine de mort.
L’Arabie saoudite possède une police
religieuse, la muttawa, dont le
mandat est de s’assurer que la charia est respectée notamment pour arrêter ceux
qui se livrent à des activités homosexuelles ou pour s’assurer que les
interdictions de manger du porc et de boire de l’alcool sont respectées. En
2012, le Comité pour le commandement de la vertu et la répression du vice, dont
dépend cette police religieuse, est intervenu pour 314 122 infractions. La
plupart des contrevenants se sont engagés à ne plus avoir de comportements
illicites, mais 8 % des cas ont été transférés à la police ou aux tribunaux. Selon
Amnistie internationale, les châtiments corporels, surtout la flagellation, mais aussi l'amputation, sont souvent infligés par
les tribunaux.
La muttawa peut d’ailleurs «harceler, poursuivre ou même agresser»
les étrangers qui ne respectent pas les règles de conduite et le code
vestimentaire du pays, souligne le gouvernement canadien dans son avis aux
voyageurs.
Certaines infractions, dont celles à
caractère sexuel, sont automatiquement sanctionnées de peines de flagellation,
et dans d'autres cas, comme celui du blogueur Raïf Badawi; ces châtiments sont
à la discrétion des juges, qui peuvent imposer de plusieurs dizaines à des
milliers de coups de fouet.
Dans quels cas la peine de mort peut être
appliquée? La peine capitale est
imposée dans plusieurs cas, entre autres : meurtre; viol; trafic de drogue;
terrorisme; adultère; homosexualité. Les condamnés sont le plus souvent soumis
à la décapitation au sabre en public. Le droit saoudien
prévoit aussi la lapidation dans des
cas d'adultère notamment. Parmi les châtiments corporels s’ajoutent aussi la bastonnade et l’énucléation oculaire (loi du Talion – oeil pour oeil).
Photo :
Heri Juanda / SIPA. Flagellation publique, Indonésie, 09/06/11
~~~
Quand
même incroyable, ils ont du front tout l’tour
de la tête comme on dit en québécois (l’expression désigne une
personne effrontée, qui a du culot, du toupet) :
Un parti veut intégrer la charia à la
constitution nationale en Belgique
L’heure
du monde
ICI
Radio-Canada Première | Le 12 octobre 2018
Le
programme du parti Islam en Belgique contient plusieurs éléments non
controversés comme la réglementation du prix de l'eau ou l'instauration d'un
revenu minimal, mais certains points de la plateforme proposée choquent les
Belges, comme la légalisation de la polygamie ou l'intégration de la loi
islamique à la constitution nationale.
«C'est simplement le fait que nous voulons
officialiser cette polygamie qui s'appelle ‘avoir des maîtresses‘, tout
simplement. Les femmes qui se prêtent au jeu de maîtresses, si elles y
réfléchissent, elles se diront qu'au moins elles auront un statut pour hériter
de leur mari, comme la première épouse.» (Ali Bakkali Tahiri, président du
parti Islam)
Le parti veut également offrir des espaces
dédiés aux femmes aux heures de pointe dans les transports en commun, afin de
diminuer les risques d'attouchements. Ali Bakkali Tahiri croit que ces idées ne
devraient pas créer de polémique, mais certains conseillers municipaux
réclament l’interdiction du parti Islam. Le parti Islam présente deux candidats
aux élections municipales en Belgique.
Ouverture
à la modernité : les femmes ont maintenant le droit de conduire!
~~~
L'Arabie saoudite, État de m*rde
Patrick
Lagacé | Débats | La Presse 13 octobre 2018
(Extrait)
Les
Saoudiens jouent les innocents, ils ont affirmé publiquement que Khashoggi
était sorti par une porte dérobée, mais, manque de pot, les services de
renseignement turcs ont des caméras qui encerclent l'immeuble : Khashoggi, a
fait savoir la Turquie, n'est jamais sorti du consulat. [...]
Pour emprunter un cliché cher aux rédacteurs
de manchettes diplomatiques, l'affaire Khashoggi «met à l'épreuve la relation
américano-saoudienne». En effet, les États-Unis se sont déclarés «préoccupés»
par la disparition d'un commentateur qui écrivait dans les pages d'un des plus
grands journaux américains, un journal ayant pignon sur rue dans la capitale,
Washington.
C'est évidemment de la bullshit, la relation
américano-saoudienne va rester solide comme de l'or, parce que la dictature
d'Arabie saoudite est une pompiste de pétrole fiable en plus d'être la rivale
de l'ennemi désigné des États-Unis dans la région du golfe Persique, l'Iran.
Ça fait des décennies que l'Arabie saoudite
emprisonne et martyrise ses dissidents (bonjour Raif Badawi). Ça fait des
décennies que l'Arabie saoudite traite les femmes en citoyennes de seconde
zone. Et ça fait des décennies que l'Arabie saoudite tolère la propagation des
versions les plus obscurantistes de l'islam partout dans le monde, propagation
qui a joué un rôle dans les attaques de 2001. [...]
Ce
n'est pas parce qu'on rit que c'est drôle, mais il y a quelque chose de
tristement comique à voir le concert d'indignation qui se fait entendre depuis
qu'on soupçonne fortement que Jamal Khashoggi a été torturé et tué dans le
consulat d'Arabie saoudite à Istanbul.
Voyez plutôt : le régime sanguinaire de
Mohammed ben Salmane organise dans deux semaines à Riyad la Future Investment
Initiative, où sont conviés penseurs et financiers du monde entier. Une sorte
de Sommet de Davos du désert où des investisseurs et brasseurs de fric de
partout vont tenter de se téter des miettes du gigantesque fonds
d'investissement souverain de la dictature de sable, le PIF, sous le noble
vernis de discussions sur la transformation de l'économie saoudienne. [...]
Devinez par ailleurs qui était un des
commanditaires de la super conférence saoudienne? Le New York Times! [...]
Avant la disparition du commentateur
Khashoggi, il n'y avait pas d'élections libres en Arabie saoudite. On n'y
trouvait pas de presse libre, pas de vie politique digne de ce nom et pas de
trace de cette pierre angulaire de tout État véritablement démocratique que
sont des tribunaux indépendants qui appliquent la règle de droit. Non, on n'y
trouvait que des tribunaux inféodés au pouvoir et qui interprètent la loi selon
le Coran, comme au XIVe siècle.
Il
faut parfois user de cynisme pour dénoncer le mensonge outrancier :
Les Saoudiens insistent : le
journalise disparu était déjà démembré lorsqu’il a quitté le consulat
The Onion * | America’s Finest
News Source http://www.theonion.com/
RIYAD,
ARABIE SAOUDITE – Le prince héritier Mohammad ben Salman a fait une déclaration
lundi, affirmant que le journaliste en exil Jamal Khashoggi, porté disparu la semaine
dernière, avait déjà été démembré avant son départ du consulat saoudien à
Istanbul, affirmant qu'ils n'avaient pas pu jouer un rôle dans cette
disparition. «Selon toutes les sources fiables disponibles à l'ambassade, le
torse sans bras et sans jambes de Khashoggi a été vu en train de quitter le
consulat jeudi», peut-on lire dans le communiqué, ajoutant que cette
affirmation pourrait être étayée par des images de caméras de sécurité montrant
le bras droit coupé du journaliste en train de quitter un ascenseur au premier
étage le même jour, ainsi que plusieurs témoins ayant vu des morceaux de corps
hachés en train d'appeler un taxi devant le consulat dans l'après-midi. «Bien
que Khashoggi ait souvent critiqué notre régime, nous pouvons attester que son
assassinat et son démembrement n'ont pas pu être le fait du gouvernement
saoudien. La chronologie ne correspond tout simplement pas. Tout ce que nous
savons, c'est que le journaliste était couvert de sang et qu'il lui manquait
plusieurs membres lorsqu'il est arrivé au consulat mardi et qu'il est reparti jeudi
– ce qui lui est arrivé après cela reste un mystère pour nous. Vraiment, on
était coincés à nettoyer après. C'était impoli d'entrer et de laisser un gros
bordel partout.» Au moment d’aller sous presse, les journalistes qui rendaient
compte de ce reportage avaient été démembrés.
*
La publication satirique The Onion (publiée depuis 1988) met le doigt sur nos
paradoxes et notre crédulité sans
ménagement.
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