31 octobre 2018

“Cut, burn, dig, drill & kill” ~ God

Mise garde : mis à part la vidéo Something Beautiful, passez outre si vous avez le moral à plat.

Dès qu’un système politique se déclare investi d’un pouvoir divin, le despote s’inspire de la Bible et impose ses principes «moraux», n’hésitant pas à persécuter, torturer, emprisonner et assassiner tout opposant. L’homme n’est pourtant qu’un simple humain qui se déresponsabilise de ses actes en prétendant être guidé par Dieu.

Le tsunami chrétien hardcore – catholique, protestant, évangéliste born again – prend de l’expansion à travers les Amériques, du Sud jusqu’au Nord.
   Aux États-Unis, nous voyons une sorte de djihad chrétien orchestré en coulisses par Mike Pence en vue d’établir un gouvernement chrétien radical. Il se déclare, dans cet ordre d’importance : ‘chrétien, conservateur et républicain’. «Le réchauffement climatique est un mythe. L’accord de Paris est un désastre», dit-il. «L’ennemi est la laïcité. Nous voulons un gouvernement dirigé par Dieu. C'est le seul gouvernement légitime. Nous voulons un capitalisme biblique, fondé sur l'idée que notre système économique est organisé par Dieu.» Pence affirme que c’est Dieu qui commande et guide les décisions de l’administration Trump.  
   Nous avons quelques copies carbones au Canada. Entre autres, le chef du Parti conservateur du Canada, Andrew Scheer (dauphin de Stephen Harper et admirateur de Ted Cruz et Marco Rubio) – un créationniste, climato-négationniste, pro-pétrole, pro-armes, anti-avortement, homophobe, etc.

«Je me méfie de ces gens qui savent si bien ce que Dieu veut qu’ils fassent, parce que j’ai remarqué que cela coïncide toujours avec leurs propres désirs.» ~ Susan B. Anthony 

Si les religions rendaient les gens meilleurs, on ne s’en plaindrait pas...

Something Beautiful Seth Andrews

Why are we so quick to see the ugly... when we stand before the beautiful?
Thanks to Nathan Phelps for lending his voice to this short video, and thanks to our patrons, who have made its production possible: http://www.patreon.com/sethandrews


«Ce n'est pas un Dieu, juste et bon que décrit la Bible, mais un diable portant le nom de Dieu. C'est dans la Bible que l'homme a appris la cruauté, le viol et le meurtre. Croire en un Dieu cruel rend l’homme cruel. Et la Bible est une histoire de méchanceté qui a servi à corrompre et à brutaliser l'humanité. Il y a des choses dans la Bible qu’on prétend tenir expressément de Dieu qui choquent et vont à l’encontre de tous les concepts que nous avons de la justice morale.
   Toutes les institutions nationales religieuses, qu'elles soient juives, chrétiennes ou turques, sont pour moi des inventions humaines implantées pour terrifier et asservir l'humanité, et monopoliser le pouvoir et le profit. Discuter avec un homme qui a renoncé à l'usage de la raison, et dont la philosophie consiste à mépriser les humains, c’est comme administrer des médicaments à un mort, ou tenter de convertir un athée par les Écritures.
   La persécution n'est pas une caractéristique inhérente aux religions, mais elle l’est toujours dans les religions établies par la loi. De toutes les tyrannies qui frappent l'humanité, la tyrannie religieuse est la pire.»
~ Thomas Paine (1737-1809)

Divine cruauté dévotement légitimée : charia chrétienne ou charia coranique, du pareil au même. Dieu, tout bon Dieu qu'il est censé être, devrait prendre des leçons d'humanisme car il semble toujours apprécier les bains de sang en son honneur.

«Parfois, la vérité doit être mise à l’envers pour être vue à l’endroit. Il n’y a ni fossé ni champ de mines dans le monde de la réflexion. Les tyrans et les dictateurs le savent bien. Ils redoutent la liberté que représente la faculté de penser chez leurs concitoyens. Est-ce un rêve outrancier que d’imaginer une civilisation à l’échelle mondiale qui ne soit pas fondée sur l’oppression? Outrancier ou non, c’est un rêve nécessaire. Il est clair que la prochaine génération ne sera sans doute pas beaucoup plus avancée que la nôtre. Mais il est possible que ceux qui viendront plus tard soient moins stupides que nous.»
~ Henning Mankell (Sable mouvant, Fragments de ma vie; Éditions du Seuil, 2015)

L’élection de Bolsonaro est certes une catastrophe pour les Brésiliens, mais aussi planétaire en matière d’environnement. Membre du clan conservateur dit de la «Bancada BBB» (pour «Bible, Bœuf, Balle») qui regroupe des parlementaires liés aux intérêts de la police militaire, des églises évangélistes et de l’agro-industrie, Bolsonaro entend construire une autoroute traversant la forêt amazonienne, répondre au lobby agroalimentaire en ouvrant des droits à la culture du soja et à l'élevage bovin, ouvrir les territoires des communautés indigènes aux entreprises minières, assouplir les lois relatives à la protection de l'environnement et interdire des ONG écologistes.

«Ce que nous voyons résulte d’une multitude d’alliances et de conflits d’intérêts (passés et présents) entre plusieurs pays riches. L’évolution de la démocratie est en crise car les nations sont de moins en moins démocratiques, de plus en plus impérialistes et toujours menées par de grandes corporations qui chuchotent à l’oreille des rois, des présidents et des premiers ministres. C’est ainsi que dans le cadre de la mondialisation, des pays entiers sont vendus à des conglomérats d’entreprises privées qui s’opposent, entre autres, au sevrage des énergies fossiles. Dès qu’il y a des richesses quelque part, les requins arrivent par bandes et compétitionnent pour s’approprier le territoire. De sorte que les populations deviennent les esclaves de nouvelles «gouvernances». (Les passagers clandestins, Métaphores et trompe-l’oeil de l’économie, IANIK MARCIL, Éditions Somme toute, 2016; (p. 127-132)

Globalement, l’Amérique du Sud a connu plusieurs dictateurs chrétiens pervers dont Jair Bolsonaro n’est qu’un archétype supplémentaire. Son ménage «social» du pays pourrait être beaucoup plus brutal et sanglant qu’on ne l’imagine – on dirait que les purges staliniennes l’inspirent. Qu’une dictature soit chrétienne ou communiste, le dénominateur commun est le même : la haine. Le plus désolant est que ses futures victimes ont voté pour lui!

Jair Bolsonaro Wants Brazilian Cops to Kill More. So Why Are Victims of Police Violence Voting for Him?
Rosana Pinheiro-Machado; The Intercept October 18 2018 

Photo: Mario Tama / Getty Images. Brazilian soldiers search Rio de Janeiro favela residents as they attempt to enter and exit their community during a security operation on August 21, 2017.

Brésil : un fasciste au pouvoir

François Brousseau
Le Devoir | 29 octobre 2018 | Chronique

Jair Bolsonaro, encore pire que Trump? Le nouveau président du Brésil, élu par 56 % des électeurs, est un nostalgique déclaré de la dictature militaire qui a sévi de 1964 à 1985... un régime moins sanglant que ceux de l’Argentine et du Chili à la même époque, mais néanmoins brutal et fascisant.

Longtemps obscur député, essentiellement connu pour son art de l’insulte et de l’outrance verbale, Jair Bolsonaro est sorti de l’ombre le 17 avril 2016, à l’occasion d’un discours remarqué en faveur de l’impeachment de l’ancienne présidente Dilma Rousseff.
   Lors du freak show qui avait alors tenu lieu de vote pour accuser Mme Rousseff à la Chambre des députés, Bolsonaro avait dédié son vote à l’ancien colonel Brilhante Ustra, qui avait dirigé la torture sous la dictature. Rousseff ayant elle-même été torturée au début des années 1970 par l’armée brésilienne, l’allusion était transparente et terrifiante.
   Le catalogue des outrances de Jair Bolsonaro est long; il bat sans aucun doute celui de Donald Trump.
   «Si mon fils était homosexuel, je préférerais qu’il meure dans un accident de voiture», a-t-il déclaré à un magazine en 2011. À une assemblée de partisans, il a déclaré qu’il faudrait «fusiller» tous les militants du Parti des travailleurs, le PT de Lula da Silva, de Dilma Rousseff et du candidat malheureux Fernando Haddad.
   Dans les derniers jours de la campagne, il en a rajouté une couche : «Ces bons à rien de rouges seront bannis du pays. Ils auront le choix entre la prison ou l’exil. Ce sera un nettoyage comme on n’en a jamais vu dans toute l’histoire du Brésil.»
   Dans la bouche de Bolsonaro, le thème de «l’épuration» est obsessionnel. Il est d’abord de nature idéologique (en finir avec le socialisme, le gauchisme, l’anarchisme, le communisme). Mais le thème racial n’est jamais loin non plus... Bolsonaro a ainsi répondu à un journaliste qui lui demandait ce qu’il ferait si sa fille sortait avec un Noir : «Ça ne pourrait jamais arriver. Je n’ai pas élevé mes enfants comme ça.»
   On peut aligner les citations pour faire la preuve que Jair Bolsonaro, le personnage politique – moins dans son programme, fumeux et contradictoire, que dans ses déclarations réitérées – est un authentique fasciste.
   Qu’est-ce qui explique ce raz de marée de 56 % en faveur d’un candidat extrémiste? On citera certes la désinformation en ligne, la maîtrise des réseaux sociaux et des rumeurs («Si la gauche de Haddad gagne, ce sera le Venezuela; le gouvernement va vous confisquer vos enfants», etc.).
   Mais il n’y a pas que ça. Il y a au Brésil le sentiment – en partie fondé, en partie exagéré par une rhétorique catastrophiste – d’une débâcle après les années optimistes de l’ère Lula...
   Débâcle économique, avec une récession qui a été très forte en 2013, en 2014... même s’il y a reprise depuis 2017.
   Débâcle sécuritaire, avec les histoires d’homicides au quotidien… même si les chiffres, qui sont très élevés – 30 morts par année par tranche de 100 000 habitants – n’ont pas tellement bougé ces dernières années.
   Débâcle du système politique, avec une corruption réelle et endémique, mais pour laquelle le PT – avec la condamnation de Lula et son exclusion de la course, il y a deux mois – a trinqué plus que les autres, et de façon injuste... La condamnation de Lula, éminemment politique, était dénuée de preuves matérielles et basée uniquement sur la déclaration d’un délateur.
   Pour finir : la décadence de la société, la dévalorisation (selon Bolsonaro) de la morale traditionnelle et de la religion, la prétendue «guerre à la famille». Avec ce thème, Bolsonaro s’est assuré l’appui des Églises évangélistes et la mobilisation à son profit d’une partie des classes populaires.
   Ajoutons-y une gauche fatiguée, malgré la compétence, la modération et la probité (probables) de Fernando Haddad. On a réussi à imposer l’idée qu’il fallait, en toute priorité, chasser le PT... auquel on a réussi à coller tous les péchés du Brésil.
   Un authentique fasciste a conquis démocratiquement la présidence du Brésil. Cela signifie-t-il que le pays bascule lui-même dans le fascisme? C’est la grande inconnue du jour, au Brésil et ailleurs dans le monde...


Quelques citations supplémentaires :

“I am in favor of a dictatorship, a regime of exception.” (Open session of the Câmara dos Deputados, 1993)

Interviewer: If you were the president of the Republic today, would you close the National Congress?
“There’s no doubt about it. I’d do a coup on the same day! It [the Congress] doesn’t work! And I’m sure at least 90 percent of the population would throw a party, would applaud, because it does not work. Congress today is good for nothing, brother, it just votes for what the president wants. If he is the person who decides, who rules, who trumps the Congress, then let’s have a coup quickly, go straight to a dictatorship.” (Câmara Aberta TV program, May 23, 1999)

“The pau-de-arara [a torture technique] works. I’m in favor of torture, you know that. And the people are in favor as well.” (Câmara Aberta TV program, May 23, 1999)

“Through the vote, you will not change anything in this country, nothing, absolutely nothing! It will only change, unfortunately, when, one day, we start a civil war here and do the work that the military regime did not do. Killing some 30,000, starting with FHC [then-President Fernando Henrique Cardoso], not kicking them out, killing! If some innocent people are going to die, fine, in any war, innocents die.” (Câmara Aberta TV program, May 23, 1999)

“I will not fight nor discriminate, but if I see two men kissing in the street, I’ll hit them.” (Folha de São Paulo newspaper, May 19, 2002)

“I’m a rapist now. I would never rape you, because you do not deserve it ... slut!” (Rede TV, speaking to Congresswoman Maria do Rosário, November 11, 2003)  

[Carbon copy: "Women... you have to treat them like shit.” ~ Donald Trump]

“If a homosexual couple comes to live next to me, it will devalue my home! If they walk around holding hands and kissing, that devalues it.” (Playboy Magazine, June 7, 2011)

“I would not employ [a woman] with the same salary [of a man]. But there are many women who are competent.” (SuperPop, RedeTV!, February 15, 2016)

“Beyond Brazil above all, since we are a Christian country, God above everyone! It is not this story, this little story of secular state. It is a Christian state, and if a minority is against it, then move! Let’s make a Brazil for the majorities. Minorities have to bow to the majorities! The law must exist to defend the majorities. Minorities must fit in or simply disappear!” (Event in Campina Grande, Paraíba, February 8, 2017)

“I’ll give carte blanche for the police to kill.” (Event in Deerfield Beach, FL, October 8, 2017)

“This group, if they want to stay here, will have to put itself under the law of all of us. Leave or go to jail. These red marginals will be banished from our homeland.” (Live video address to a rally in São Paulo, October 21, 2018)

“You will not have any more NGOs to quench your leftist hunger. It will be a cleansing never before seen in the history of Brazil.” (Live video address to a rally in São Paulo, October 21, 2018)

“You will see a proud Armed Forces which will be collaborating with the future of Brazil. You, petralhada [a derogatory term for Workers’ Party supporters] will see a civilian and military police with a judicial rearguard to enforce the law on your backs.” (Live video address to a rally in São Paulo, October 21, 2018)

More: Jair Bolsonaro Is Elected President of Brazil. Read His Extremist, Far-Right Positions in His Own Words. Andrew Fishman | The Intercept | October 28 2018

28 octobre 2018

Vous pouvez cacher la vérité, mais aucunement la changer

Ne perdons plus de temps à expliquer scientifiquement les effets du réchauffement climatique à des machines à cash.
   Les faits ne suffisent pas à convaincre les climato-négationnistes qu’ils ont tort. Corriger les erreurs factuelles liées aux croyances d’une personne est inefficace car c’est perçu comme une attaque à sa vision du monde ou à l’idée qu’elle se fait d’elle-même. Dès lors, rationalistes, scientifiques et écologistes sont des ennemis pour les négationnistes.

Vous pouvez cacher la vérité, vous en cacher,
mais vous ne pouvez d’aucune manière la changer.
~ Ashleigh Brilliant

...C'est étrange, souvent,
pour nous entraîner à notre perte,
les instruments des ténèbres nous disent vrai;
nous gagnent avec d'honnêtes vétilles,
pour mieux nous trahir en profondeur.
~ W. Shakespeare (Macbeth)

Si un homme aussi grossier, ignare, dépourvu de tout bon sens et négationniste tel que Donald Trump a été élu président des États-Unis, eh bien on peut s’attendre à n’importe quoi, n’importe où. On vient d’en avoir un exemple aujourd’hui même au Brésil. (Voyez l’article ci-après Le prix de la cupidité)

Qui va se laisser berner?

Caricature : Serge Chapleau; La Presse 27 octobre 2018.

Changements climatiques : le CO2 «nourrit les plantes», plaide Bernier

Maxime Bergeron | La Presse le 24 octobre 2018

(Ottawa) Le député Maxime Bernier a remis en question le lien entre la production de dioxyde de carbone (CO2) par l'activité humaine et le réchauffement climatique, mercredi, une position qu'il a eu du mal à expliquer pendant un point de presse haut en couleur à Ottawa.
   «Il y a des changements climatiques qui existent, mais la question est de savoir si c'est l'homme qui cause ces changements climatiques ou non, a-t-il lancé. C'est ça, la vraie question. Je ne suis pas un scientifique pour me prononcer là-dessus.»
   Plus tôt en journée, le chef du Parti populaire du Canada s'en était pris sur Twitter au plan de tarification du carbone annoncé la veille par le gouvernement Trudeau.
   «Ce qui est certain, c'est qu'il serait irresponsable de dépenser des milliards de dollars et d'imposer une réglementation exagérément sévère pour régler un problème dont on est toujours loin de cerner la gravité, écrivait-il le 24 février 2010. L'alarmisme qui a souvent caractérisé cette question n'est plus de mise.»
Article intégral :

Maxime Bernier pourrait un jour se mériter un Darwin Award (The Darwin Awards salute the improvement of the human genome by honoring those who accidentally remove themselves from it... http://www.darwinawards.com/)

Voici à quoi pourraient ressembler les conséquences des changements climatiques au Canada

Radio-Canada avec CBC | Le 17 octobre 2018

Pluies verglaçantes, multiplication des incendies et inondations : les conséquences du réchauffement climatique se feront sentir dans tout le pays très vite, alertent des experts.
   Les effets du réchauffement climatique vont se faire sentir d’un océan à l’autre. Et si rien n’est fait pour y remédier, si l'on ne freine pas les émissions de gaz à effet de serre, notamment, ces conséquences auront lieu plus tôt que prévu, selon le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
   En août, deux orages ont provoqué des inondations à Toronto, immobilisant le centre-ville. Il était alors tombé l’équivalent de deux mois de pluie en seulement trois jours.
   Les experts estiment qu’avec le réchauffement climatique, les événements du genre seront de plus en plus nombreux.
   «Les gens disent que la planète s’est réchauffée de 1 degré au cours des 125 dernières années, mais il y a certaines régions du Canada qui se sont réchauffées de 4 degrés à certaines saisons, au cours des 70 dernières années.» ~ David Phillips, climatologue à Environnement Canada
   «C’est donc deux fois plus, en deux fois moins de temps», ajoute-t-il.
   Les plus grandes différences de températures sont observées au nord et à l’intérieur des terres, dans l’ouest du pays.
   La région qui a connu le réchauffement le plus important en 70 ans est celle de Mackenzie, dans les Territoires du Nord-Ouest. Les températures y ont augmenté de 4 à 5 degrés par endroits.
Article intégral :

Les ministres et porte-paroles de la Coalition avenir Québec (CAQ) sont pour la plupart orientés sur le cash, se contredisent souvent et semblent ignorer les véritables enjeux de leurs ministères. Interrogée sur la taxe carbone, la ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, MarieChantal Chassé, fut incapable de répondre aux questions des journalistes. Et puis, un jour on dit «oui» à l’exploration gazière à Anticosti, et le lendemain on dit «non»... Inexpérience? Incompétence? Ignorance (crasse ou pas)? «On verra» comme disait le désormais premier-ministre François Legault durant la campagne électorale.

Le chef de cabinet d’un ministre de la CAQ est encore officiellement lobbyiste pro-hydrocarbures

Patrice Bergeron | La Presse canadienne à Québec
(Le Devoir | 26 octobre 2018)

Photo: Jacques Nadeau Le Devoir. La FCCQ a déjà demandé au gouvernement «d’appuyer l’inversion du pipeline de la ligne 9» d’Enbridge, un projet controversé d’acheminement du pétrole des sables bitumineux vers les raffineries de l’est du pays.

Le chef de cabinet du ministre des Ressources naturelles du gouvernement caquiste est encore officiellement lobbyiste de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), a appris La Presse canadienne.
   Après vérification, Pierre-Yves Boivin était encore inscrit en date de jeudi au registre des lobbyistes mandatés par la FCCQ, même si elle n’a aucun mandat actif depuis la fin d’août. Auparavant, il a aussi été lobbyiste pour Gaz Métro, l’ancêtre d’Énergir. La FCCQ assure pourtant qu’elle a fait les démarches pour le retirer de sa liste.
   Parmi les nombreuses pressions que la FCCQ a exercées figurent notamment l’appui à l’exploration pétrolière sur l’île d’Anticosti, le plaidoyer pour un pipeline controversé qui achemine du pétrole provenant des sables bitumineux, ainsi que pour l’exemption de certaines entreprises à la Bourse du carbone, qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES).
   Selon les renseignements obtenus auprès du Commissaire au lobbyisme, la FCCQ a jusqu’à la fin d’octobre pour renouveler son inscription au registre et la mettre à jour.
   Le député de Jonquière, Sylvain Gaudreault, qui est porte-parole en énergie et en environnement pour le PQ, doute de l’impartialité de M. Boivin.
   «Il était lobbyiste, pas professeur d’université en ressources naturelles, et il se retrouve directement en lien avec l’industrie pour laquelle il faisait du lobby, a-t-il dit en entrevue téléphonique. Le parti savait qu’il envoyait là un lobbyiste de l’industrie des hydrocarbures. […] Il y a une forme de relation incestueuse.»
Article intégral :

Feu vert environnemental pour un projet de mine de diamants

ICI Saskatchewan Espaces autochtones | Le jeudi 25 octobre 2018

L'étude d'impact sur l'environnement du projet de mine de diamants Star-Orion South près de Prince Albert en Saskatchewan a été validée par le gouvernement provincial, mais le projet doit obtenir d'autres permis avant de commencer à exploiter le site.

Photo : Radio-Canada. Une partie de la forêt Fort a la Corne où sera située la mine.

Parmi les autres étapes à franchir figurent le développement d'un plan de protection environnementale, l'obtention d'une licence de protection de l’habitat aquatique ainsi que des autorisations d'accès à l'eau.
   Pour atténuer les inquiétudes concernant la protection de l'environnement, la province précise qu'elle s'est entendue avec les Autochtones afin de respecter au moins sept points. Parmi ceux-ci, il y a la création d'un plan de compensation de perte d’habitat pour les poissons. Ce plan permettra aussi de surveiller la qualité de l’air, des eaux de surface et des eaux profondes.
   La province s’est aussi engagée à intégrer la Première Nation crie James Smith dans les étapes de vérification environnementale du projet. Elle fournira notamment des fonds pour des études environnementales sur les populations d’élans et d’orignaux.
   Le projet Star-Orion a été proposé en 1995 par l’entreprise Shore Gold inc., aujourd’hui appelée Star Diamond. Il a été validé en 2014.
   En 2011, une étude de faisabilité estimait que la mine pourrait être exploitée pendant 20 ans, mais qu’il faudrait y investir 1,9 milliard de dollars avant de pouvoir commencer son exploitation.
   Deux chefs autochtones, Wally Burns et Peter Chapman, s’entendent pour dire que l’empreinte écologique de cette mine sera près de six fois plus élevée que ce que prévoit actuellement le gouvernement de Scott Moe.
Article intégral :

Le fédéral approuve un nouveau port minier sur le Saguenay

Alexandre Shields
Le Devoir 22 octobre 2018 | Environnement

Le gouvernement Trudeau a approuvé lundi en fin de journée la construction d’un nouveau port commercial majeur sur le Saguenay, afin de permettre le développement du projet minier Arianne Phosphate. Cela aura pour effet d’augmenter le trafic maritime dans le seul parc marin du Québec.

Par voie de communiqué, la ministre fédéral de l’Environnement, Catherine McKenna, a soutenu que ce projet de 260 millions de dollars «n’est pas susceptible d’entraîner des effets environnementaux négatifs importants».
   «Ma décision est fondée sur des données scientifiques rigoureuses, l’expertise des ministères fédéraux et la consultation approfondie du public et des Premières Nations», a-t-elle ajouté, dans un communiqué publié à 17 h. Selon la ministre, les «mesures d’atténuation» prévues permettront de «réduire les risques sur le béluga de l’estuaire du Saint-Laurent».
   Les experts du MDDELCC estiment dans cette analyse qu’il n’est pas possible de «conclure à l’acceptabilité environnementale» d’un tel terminal, qui aurait une longueur de 280 mètres sur la rive du Saguenay. Ils soulignent ainsi qu’«un empiétement supplémentaire significatif sur le fond marin, en rive ou en milieu terrestre serait occasionné par la présence d’infrastructures d’un tel équipement», mais aussi que «son implantation modifierait de façon importante et irréversible le paysage du fjord».
Article intégral :

Les ministères de l’Environnement fédéral et provincial font preuve d’une négligence impardonnable à l’égard des cours d’eau, notamment le fleuve Saint-Laurent qui, rappelons-le, représente une immense réserve d’eau douce essentielle à notre survie.
   Le mercure pollue depuis au moins 60 ans. On en trouve dans les eaux de l’Arctique, dans le sol, l’eau et l’air, entre autres via les millions de tonnes de déchets électroniques.illégalement rejetés chaque année. On s’est préoccupé du mercure, mais il y a au moins 130 000 autres produits chimiques régulièrement introduits dans l’environnement dont on parle très peu. Beaucoup de gens ignorent que ces produits toxiques sont omniprésents dans tous les objets qu’ils manipulent et dans leur nourriture. Quand les scientifiques sonnent l’alarme en brandissant des preuves irréfutables pour convaincre les gouvernements, les fabricants, les négociants (qui tirent profit de l’ignorance), les médecins, les législateurs et le public, les lois ne changent (si elles changent!) que lorsque des dommages irréversibles ont été causés. Pourquoi y a-t-il tant de cancers, d’allergies et de maladies incurables?

Illustration : La pollution du fleuve par Frédéric Back

Si vous revoyez ce film d’animation de Frédéric Back (1993) vous comprendrez que les choses ne changent pas – quels que soient les gouvernements qui se relaient au pouvoir. L’histoire du fleuve Saint-Laurent, c’est aussi l’histoire de la terre, l’histoire de l’avidité humaine, de la colonisation, du pillage des richesses et des ressources naturelles au profit d’une poignée de rapaces indécrottables. Le saccage du fleuve est le symbole d’une calamité mondiale qui détruit tout et fait disparaître quelque 100 espèces chaque jour.

Frédéric Back (né le 8 avril 1924, quartier de Sankt Arnual à Sarrebruck, Territoire du Bassin de la Sarre, et mort le 24 décembre 2013, à Montréal, Canada) est un artiste peintre, illustrateur, muraliste et réalisateur de films d'animation, de renommée internationale; il est surtout connu pour ses deux Oscars (1982, 1988) et son film L'Homme qui plantait des arbres.

Le Fleuve aux Grandes Eaux 
Par Frédéric Back | 25 min


Un hymne somptueux au fleuve Saint-Laurent, certes, mais aussi la triste histoire de l’exploitation et du pillage intensifs de ses ressources.

«L'eau pure essentielle à toute forme de vie est en voie de disparition! Comparable à celle des forêts, cette perte est une tragédie à l'échelle de la planète… Suite au succès mondial de L'Homme qui plantait des arbres qui a remporté un Oscar® et engendré la plantation de millions d'arbres, Frédéric Back décide de consacrer un film au fleuve Saint-Laurent. "Magtogoek", tel que le nomment les Amérindiens Micmacs, prend sa source dans les Grands lacs et se jette dans l'Atlantique après sa longue traversée du Québec. Ses eaux où abondaient autrefois d'innombrables espèces animales et végétales se sont appauvries sous les coups d'une exploitation abusive et de la pollution industrielle. Hélas, tous les fleuves du monde subissent les mêmes préjudices!
   Grâce aux nombreuses et étonnantes révélations sur les richesses passées du fleuve Saint-Laurent, l'artiste engagé souhaite que ce film éveille les consciences. C'est l'espoir de voir se mettre en place des actions salvatrices envers toutes les ressources vitales dégradées qui aura été la principale motivation du cinéaste Frédéric Back pour entreprendre la réalisation de son dernier grand film d'animation.»

Livre documentaire Le fleuve aux grandes eaux; Éditions Québec-Amérique 1995 
Résumé
«Le fleuve aux grandes eaux», c'est la traduction littérale de Magtogoek, le nom amérindien du Saint-Laurent qui prend sa source dans les Grands Lacs et se jette dans l'Atlantique après sa longue traversée du Québec. Prolongement documentaire du film d'animation éponyme qui a valu de nombreux prix internationaux à Frédéric Back, ce beau livre est une mine d'informations sur l'écosystème du fleuve Saint-Laurent et sur l'histoire de l'occupation des terres qui le bordent. Il est abondamment illustré par Frédéric Back et constitue un outil précieux pour tous ceux qui veulent comprendre la complexité du patrimoine écologique et apprendre à mieux le préserver. Conciliant sciences de la nature et poésie des images, il est rédigé par le biologiste et vulgarisateur scientifique Claude Villeneuve, expert international en environnement sollicité par des organismes tels que l'UNESCO.

Le prix de la cupidité

Pourquoi le monde est-il gouverné par des êtres malveillants, voire par des psychopathes? Pourquoi ne fait-on pas subir aux aspirants chefs d’état des tests d’intelligence, de santé psychologique, de sagesse, d’humanisme, d’empathie, d’intelligence environnementale, de conscience sociale, etc.? Tous les partis politiques devraient inclure des philosophes, des humanistes et des (vrais) scientifiques à titre de conseillers. Cela contribuerait à diminuer l’influence des serpents à cravates qui sillonnent les chambres et les antichambres des gouvernements. Ces individus sagaces et astucieux connaissent la nature humaine; ils savent combien les humains sont esclaves de leurs désirs. Ils savent ce que les gens veulent entendre et ne pas entendre. Ils savent flatter et menacer. Ils savent jouer avec les notions de patriotisme, de liberté et de prospérité (croissance économique). Grâce à leurs services dévoués, nous pourrions vivre un krach pire que celui de 29 octobre 1929 combiné à celui de l’automne 2008. Ajoutez à cela quelques catastrophes, naturelles ou causées par la main de l’homme, et nous sommes cuits. Si l’économie va trop bien, on crée de l’inflation ou on déclenche une guerre – ça remet les choses en place. «Âme, ma sœur âme, ne vois-tu rien venir?»

En attendant, nous nous divertissons en regardant des guignols faire semblant de régler le sort du monde... Et je crains pour le Brésil – la caravane de réfugiés marchant vers les États-Unis ne commencera pas au Honduras, mais au Brésil...!

Image : Brittany Jackson 
 
Le prix de la cupidité

Qu’est-ce que ce mot représente pour vous? Cela signifie beaucoup, car sans cette cupidité perpétrée contre vous, il n’y aurait pas de destruction massive. Sans cette cupidité, ni la vie animale ni les grandes forêts ne seraient en train de mourir. Et sans la cupidité, vous n’auriez pas eu de répression du génie et il y aurait eu davantage de démonstrations ingénieuses et d’inventions basées sur autre chose que les carburants fossiles. Vous ne pouvez ouvertement pas mettre au point de nouvelles sources d’énergie : les grandes idées sont mises en veilleuse à cause de la cupidité!
   Vous déversez des poisons dans la mer... la mer qui baigne tout sur terre. Et cela se fait depuis si longtemps que des bancs complets de poissons en meurent et se jettent sur vos plages. Sans cette cupidité, vous n’assisteriez pas à la mort des forêts vierges. Sans cette cupidité, vous auriez un climat normal et la nature serait en mouvement continu sans éruptions intermittentes. Et vous pourriez poursuivre votre évolution.
   Chaque fois que vous faites démarrer votre voiture et que vous appuyez sur l’accélérateur, le gaz d’échappement monte et est ensuite retenu dans la stratosphère, dans la ceinture de pollution qui entoure la terre. Vous êtes accablés, mais que pouvez-vous y faire, vous devez continuer de vous déplacer. Chaque fois que votre technologie modifie des structures moléculaires et crée des produits chimiques, où pensez-vous que les vapeurs et les sous-produits s’en vont? Dans cette ceinture. Ils y demeurent. Ils restent autour de votre terre. Faute de l’équilibre normalement assuré par les arbres majestueux et le feuillage des grandes forêts, les dioxines ont atteint un tel niveau de concentration dans la stratosphère qu’elles sont en train de gruger la couche sise en dessous.
   Vous êtes réellement dans le pétrin. Et chaque fois que vous achetez un hamburger, vous favorisez la destruction des forêts autour du monde. En effet, ces forêts doivent être détruites pour que les bestiaux puissent paître dans le but de satisfaire cet appétit insatiable pour les hamburgers. Et chaque fois que vous jetez le contenant du hamburger, tous les gaz contenus dans cette boîte se logeront dans la stratosphère. Mais c’est un contenant jetable. Alors pourquoi s’en faire?
   À cause de la soif de pouvoir vécue intensément à travers la cupidité, l’humanité, hommes et femmes, a abondamment profité des bienfaits de l’évolution de la technologie. C’est une vérité. Néanmoins, en raison des besoins suscités par la cupidité, et de la progression des conséquences prévisibles, votre terre ressemble à un corps couvert de lèpre, de plaies ouvertes et saignantes, de coupures importantes. La terre n’est pas différente de votre corps. Et, vous ne pouvez pas vivre sans elle. N’essaierez-vous pas de panser ses plaies, de la guérir? N’essaierez-vous pas de les nettoyer complètement? Et à propos de l’air que vous respirez, que feriez-vous s’il était continuellement nocif et vous rendait malade? Que feriez-vous si l’eau était remplie de poisons et de bactéries et était en train de dévorer l’intérieur de votre corps physique?
   Lorsqu’il n’y a plus de choix possible, lorsque les choses arrivent à un sens unique pour le monde entier, lorsque votre capacité de choisir s’effondre, et c’est l’objectif dissimulé du gouvernement mondial unique, alors le temps s’arrête. Ce moment marque aussi la fin de l’ère des tyrans (gouvernements, rois, monarques, aristocrates). Personne ne pourra stopper le soubresaut de la nature et sa guérison. Pas même une nation entière ne pourrait l’arrêter. Il y a des changements en perspective. Lorsque la terre entreprendra de se nettoyer, en cours de route elle pourrait détruire les ordinateurs et le système bancaire mondial. Si la nature doit entrer en jeu et intervenir, les failles sismiques en-dessous des centrales vont se disloquer – la faille sismique ne se préoccupe pas de ce qu’il y a au-dessus. Sur quoi vous tiendrez-vous? Où construirez-vous votre maison? Les comportements climatiques sont en train de changer de façon dramatique. Et que dire des volcans? S’ils entrent en éruption, beaucoup de gens périront, c’est toujours ainsi quand la nature gronde. Quel que soit le plan ultime des gérants de la planète, la nature l’emportera.
   La terre était un grand jardin, mais elle a été violée, abusée et mal utilisée, par ignorance. La nature est le souffle de vie en toutes choses. Tout est vivant. Ce n’est pas parce qu’un arbre ne vous parle pas qu’il n’est pas vivant. Une plante est un être vivant. Une grosse roche est vivante. Mais en ce moment, ils étouffent, ils passent par la chambre à gaz. La terre et toute la nature vous servent un avertissement, comme ces dauphins magnifiques qui se précipitent sur vos plages pour y mourir. Chaque fois qu’une grande baleine s’échoue sur vos côtes, elle vous envoie un message.
   Tout cela ne passe pas inaperçu. Qui se débrouillera pour prendre soin de la vie? Si l’homme refuse de changer, alors que reste-t-il à la vie? Que reste-t-il à l’arbre? Qui prendra la défense des baleines et des marsouins? Et de la petite huître transformée en bijou qui pend à votre cou? Qui prendra la défense des rochers? Des cours d’eau? De l’air? Qui?
   Quelles seraient les conséquences pour chacun de se lever et de dire : «Il faut mettre un terme à cela.» Vous remettriez en question une des grandes industries dont dépend votre pays : la production automobile, la fabrication de moteurs à combustion interne. Qui voudrait remettre en question vos modes de transport? Qui voudrait remettre en question le type d’énergie qui alimente vos maisons? Très peu de gens sont prêts à se passer de leur automobile et à perdre leur emploi. Même si c’est essentiel à l’équilibre de la nature, très peu de gens sont prêts à se passer des carburants fossiles. Les carburants fossiles sont devenus un instrument de pouvoir et un moyen d’échange, une nécessité absolue dans le monde entier, dont on ne peut pas se défaire facilement. Mais si on y parvenait, ceux qui convoitent le contrôle absolu perdrait leur fouet à neuf queues.
   En raison de l’élévation du niveau de la mer, il n’est pas sage de demeurer près des côtes. Ce n’est pas non plus une bonne idée de vous établir dans des régions densément peuplées. La terre se réchauffe. La valeur des récoltes, à l’échelle internationale sera à la merci des changements climatiques. Comment vous sentiriez-vous si quelqu’un vous faisait exploser une arme nucléaire dans le nombril? Pensez-vous que la libération à l’intérieur de la terre, de l’énergie contenue dans les armes des fabricants de munitions, ne provoque aucune répercussion? Si des ondes de choc traversaient le cœur de ce pays et que la force ainsi créée à l’intérieur rencontrait une force égale produite par les plaques tectoniques de l’océan, que se passerait-il? La terre se retrouve actuellement dans cette position précaire. Vous n’avez pas trop souffert des turbulences de la nature ni du déroulement des événements en cours, parce que ce n’est pas arrivé dans votre cour. Vous voyez simplement des images des gens qui crèvent de faim en Afrique et ailleurs.
   Et voici que les très riches sont remplis de mépris à l’endroit de toute action qui s’écarte de ce qu’ils ont programmé pour la classe moyenne. La dette publique conduit à l’asservissement. Toute initiative susceptible de vous sortir de votre léthargie pourrait représenter une menace pour leur fortune. Les charlatans, les profiteurs et les coquins ont conçu le projet de dominer le monde en se servant du système monétaire et de casser les reins de la classe moyenne, une de leurs ambitions les plus chères. Votre existence même est une menace pour l’élite, de même que le pouvoir que vous pourriez exercer, et surtout, la possibilité redoutable que vous deveniez des êtres éclairés. Et je ne me réfère pas nécessairement à ce qui est enseigné dans le système d’éducation. Je parle d’un éclairage historique.
   La vie ne se limite pas à regarder des feuilletons sur des écrans ni à se laisser hypnotiser par le divertissement au point de sombrer dans l’ignorance. La musique beugle continuellement dans vos oreilles. Et vous parlez tout le temps. La télé fonctionne sans arrêt. Pourquoi l’écran est-il toujours allumé? Tout votre horizon est centré sur l’écran : il vous divertit, contrôle vos émotions, et votre vie entière est vécue à travers les drames dont vous êtes témoins sur votre écran. Que vous importe ceux qui dirigent le pays, du moment que vous avez votre salaire, votre bière, vos divertissements et vos vacances... payées. Ne réalisez-vous pas que cette paisible léthargie est à l’origine de l’attitude caractéristique qui fait que ce pays, et le monde, est mené par des tyrans? Pourquoi? Parce que les gens ne veulent pas être dérangés. Ils ne veulent pas être dérangés par le processus décisionnel du pays. Ils préfèrent regarder des jeux plutôt que de s’informer. Chaque personne qui s’est levée et a dit la vérité, chaque individu qui s’est efforcé de faire la lumière et de conscientiser la classe moyenne endormie et plongée dans ses rêves, a été ridiculisé et mis hors d’état de nuire. Tout ce que les chaînes télé et les médias ont à faire est de vous dire que quelqu’un est fou ou dément, ou qu’il y a eu quelques accrochages dans son passé C’est tout ce dont a besoin la masse endormie pour éliminer un individu du podium.
   Il faut acquérir des connaissances pour élargir son champ de conscience. Une certaine compréhension des choses aide à déverrouiller les portes de son avancement personnel. Quand prenez-vous le temps de penser? Quand avez-vous l’occasion de vous concentrer sur quelque chose de plus sérieux que le divertissement superficiel? Le silence est un pouvoir qui reste à explorer et il est plus puissant que les dogmes et les lois asservissantes. C’est un pouvoir qui commande la liberté. Vous n’évoluez pas si vous n’avez pas la liberté.
   Mais il y a de l’espoir. Arrêtez-vous, réfléchissez dans le silence et soyez attentif à ce que vous ressentez. Lorsque quelqu’un demeure dans les ténèbres de l’ignorance, il est enclin à la superstition et à l’impuissance. Il devient très craintif. Il faut donc projeter de la lumière sur l’ignorance pour chasser la superstition et la peur. La connaissance n’est pas à craindre, mais plutôt à rechercher, parce qu’elle élargira la perception de votre propre réalité, de votre propre vie. Fatalement cela affectera l’ensemble de l’humanité. (The Last Waltz of The Tyrants, Judi Pope Koteen; 1989)

27 octobre 2018

L’histoire ne se répète pas, elle continue

Extrêmement triste et troublant de voir les populations de tant de pays, sur tous les continents, à la merci de dictatures et d’oligarchies. Les inégalités grandissantes sont l’œuvre d’une élite mondiale qui s’oppose à tout ce qui risque de mettre ses intérêts en jeu. Quand les milliardaires s’inquiètent des inégalités et de la pauvreté, c’est qu’ils craignent pour eux-mêmes.

«La force et la puissance du despotisme résultent entièrement de la peur de la résistance.» ~ Thomas Paine (1737-1809)

«Il faut prendre l'argent là où il est : chez les pauvres. Ils n'ont pas beaucoup d'argent, mais il y a beaucoup de pauvres.» ~ Alphonse Allais (1854-1905)

Le paradis, si ça existe, ce doit être de ne plus voir ce qui se passe sur terre! 

Je n’ose imaginer à quoi ressemblera le Brésil dans les jours qui viennent.

Jair Bolsonaro.


Jair Messias Bolsonaro, né le 21 mars 1955 à Glicério (São Paulo), est un militaire de réserve et homme politique brésilien.
   Après s’être élevé au grade de capitaine, il quitte l’armée en 1988 en raison de conflits avec sa hiérarchie.
   Se lançant en politique, il est élu en 1990 député fédéral à Rio de Janeiro, sous l’étiquette du Parti démocrate chrétien. Il est constamment réélu depuis, sous les étiquettes du Parti progressiste réformateur et du Parti progressiste, tout en changeant parfois d'étiquette en cours de législature.
   Ses prises de position controversées, notamment à l'égard des femmes, des homosexuels, des Noirs et des peuples indigènes, ainsi que sa nostalgie pour la dictature militaire de 1964-1985, lui valent d'être classé à l'extrême droite de l'échiquier politique brésilien.
   Candidat du Parti social-libéral (PSL) à l'élection présidentielle de 2018, il est victime pendant la campagne d'une tentative d’assassinat de la part d’un militant d'extrême gauche qui le blesse grièvement. Il arrive largement en tête du premier tour.

– Il appartient au courant conservateur dit de la «Bancada B.B.B» (pour «balle, Bible, bœuf»), qui regroupe les parlementaires liés aux intérêts de la police militaire, des églises évangélistes et de l’agro-industrie.
– Il s’affiche comme un défenseur du libre marché et appelle à la privatisation de plusieurs compagnies publiques. Il a condamné les aides sociales apportées aux plus pauvres sous la présidence de Lula, estimant que celles-ci «nourrissent une population de bandits et de fainéants».
– Mettant l’accent sur l’importance de la sécurité publique, il se montre partisan de la majorité pénale à 16 ans, du port d'armes, de la peine de mort (abolie depuis 1979 pour les crimes de droits communs) et de l'utilisation de la torture contre les trafiquants de drogue. En 2008, pour réduire la criminalité et la pauvreté, il se prononce pour un contrôle des naissances au moyen de la stérilisation forcée des individus pauvres n’ayant pas reçu éducation, et des criminels. Il déclare dans un entretien radiophonique que l'«erreur de la dictature a été de torturer au lieu de tuer».
– Religieux et hostile à la laïcité, il est opposé à l’avortement. Il déclare tolérer les violences corporelles contre les enfants présentant des tendances homosexuelles et laisse entendre en 2011 qu’il souhaiterait voir son fils tué dans un accident s’il était homosexuel. Il s’oppose à l'union civile entre deux personnes de même sexe. En 2013, il affirme qu'il est «très fièrement homophobe».
– À plusieurs reprises, il tient des propos misogynes.
– À propos des peuples indigènes et des Noirs, il est accusé de propager des préjugés racistes. Au sujet des peuples autochtones, il ne veut pas «un centimètre de plus pour les Indiens ni pour ces bons à rien de quilombolas». Il est également très hostile aux revendications des paysans sans-terres, voyant en eux des «voyous», et le «bras armé du PT» : «nous allons donner des fusils aux producteurs ruraux, ce sera leur carte de visite pour les envahisseurs».
– Il est favorable au renforcement des liens entre le Brésil et les États-Unis. Il exprime son admiration pour le président américain Donald Trump.
– Pro-Israël, Jair Bolsonaro appelle au transfert à Jérusalem de l’ambassade brésilienne en Israël, et à la fermeture de l'ambassade de Palestine au Brésil.
Climatosceptique, il se prononce pour le retrait du Brésil de l'accord de Paris sur le climat et pour la suppression du ministère de l'Environnement, qui fusionnerait avec celui de l'Agriculture. Il entend également construire une autoroute traversant la forêt amazonienne, répondre au lobby agroalimentaire en ouvrant des droits à la culture du soja et à l'élevage, ouvrir les territoires des communautés indigènes aux entreprises minières, assouplir les lois relatives à la protection de l'environnement et interdire des ONG écologistes.
– Jair Bolsonaro a été marié trois fois et a cinq enfants. En 2016, lors d'un voyage en Israël, il se fait baptiser dans le Jourdain selon le rite évangélique. Jair Bolsonaro dévoile alors publiquement sa foi en Jésus-Christ.

 Comme disait Napoléon :  
«La religion est là pour empêcher les pauvres de tuer les riches.» 

«C'est à travers la Bible que l'homme a appris la cruauté, le viol et le meurtre. Croire en un Dieu cruel rend l’homme cruel. Et la Bible est une histoire de méchanceté qui a servi à corrompre et à brutaliser l'humanité.» ~ Thomas Paine 

Dans le nouveau Brésil de Jair Bolsonaro, l'empire médiatique du milliardaire évangélique d'extrême droite Edir Macedo est exploité pour enquêter sur les journalistes, dont The Intercept.

L'accès très probable au pouvoir de l'extrémiste d'extrême droite Jair Bolsonaro déclenche déjà un climat dans lequel les journalistes qui le critiquent et ainsi que son mouvement – y compris plusieurs écrits pour The Intercept – sont soumis à une campagne agressive d'enquêtes personnelles, de tentatives d'intimidation et d’examen minutieux des membres des familles.
   Ces attaques sont orchestrées par les médias appartenant à un pasteur milliardaire évangélique d'extrême droite aux prises avec des scandales, Edir Macedo (universellement connu comme l'évêque et le fondateur de la tentaculaire Église universelle du Royaume de Dieu), qui est maintenant un partisan explicite de Bolsonaro. Le vaste empire médiatique de Macedo – qui comprend le deuxième plus grand réseau de télévision du pays (Record), des portails en ligne (R7) et diverses autres agences de presse – est maintenant utilisé de façon flagrante pour imposer des sanctions et des représailles contre les journalistes dont le crime est d’avoir critiqué Bolsonaro, son mouvement et les sociétés de Macedo.
   Qui est Edir Macedo, et comment est-il devenu si riche et puissant? C'est une histoire simple : aujourd'hui milliardaire sur la liste de Forbes, il s'est enrichi personnellement d'un grand nombre de paroissiens brésiliens pauvres en fondant la plus grande église évangélique du Brésil, l'Église universelle du Royaume de Dieu, qui, selon Forbes, «suit la théologie de la prospérité», affirmant que la foi et l'engagement envers une église sont récompensés par la richesse.
   «Le bureau du procureur de l'État de Sao Paulo a allégué dans une déclaration que Macedo et les autres avaient reçu plus de deux milliards de dollars en dons de 2003 à 2008 seulement, mais que le stratagème remontait à plus de 10 ans», et «les procureurs ont déclaré que l'Église universelle du Royaume de Dieu reçoit près de 800 millions de dollars en dons chaque année de la part des membres de l'Église à travers le Brésil». Les autorités ont allégué que l'église utilisait de fausses compagnies pour blanchir l'argent.
   Le milliardaire des médias est aussi accusé d'être impliqué dans un réseau d'adoption illégale qui aurait «volé des dizaines d'enfants portugais».
   En septembre dernier, Macedo a confirmé publiquement ce que tout le monde savait depuis longtemps, à savoir qu'il soutenait Bolsonaro à la présidence.


Jair Bolsonaro serait-il un copié/collé brésilien d’Augusto Pinochet? 

Dessin : Pinochet par Girerd, 1986. L'illustrateur et peintre a été principalement connu pour ses caricatures éditoriales dans le quotidien montréalais La Presse, où il a travaillé de 1968 à 1995. Jean-Pierre Girerd est décédé la semaine dernière (1931-2018).


Commandant en chef de l'armée chilienne, le général Augusto Pinochet prend la tête du coup d'État du 11 septembre 1973 contre le gouvernement du président socialiste Salvador Allende, élu démocratiquement en 1970. À la suite de ce coup de force, la dictature militaire d'Augusto Pinochet se met en place : Pinochet dirige le pays pendant 17 ans, d'abord comme président de la junte de gouvernement (1973-1974), ensuite comme président de la République désigné par la junte (1974-1981) puis comme président de la République dans le cadre d'un nouveau régime constitutionnel mis en place à partir du 11 mars 1981.
   Dès le 12 septembre 1973, Augusto Pinochet prend l'ascendant sur la junte et met fin aux espérances de la droite chilienne, des conservateurs et des démocrates chrétiens qui s'attendaient à récupérer le pouvoir exécutif. Au contraire, le Parlement est dissous. Le communisme est interdit, les partis politiques liés à l'Unidad popular et ceux d'extrême-gauche sont interdits, puis toute activité politique à l'intérieur du pays est suspendue. La liberté de la presse est supprimée, des livres sont interdits et brûlés. Les responsables politiques locaux et l'ensemble des maires sont destitués, et leurs remplaçants sont nommés par la junte. Des étudiants sont arbitrairement exclus des universités, des professeurs sont arrêtés, expulsés, torturés ou fusillés. Des militaires sont nommés à la tête de toutes les universités. Les syndicats sont réprimés.
   Sa dictature est marquée par de multiples violations des droits de l'homme (plus de 3200 morts et disparus, plus de 38 000 torturés, des dizaines de milliers d'arrestations de dissidents), lesquelles ont fait l'objet de trois rapports et de quatre procédures judiciaires dans les années 1990 et 2000, et ont entraîné l'exil de plusieurs centaines de milliers de Chiliens. La présidence de Pinochet est dénoncée dans son ensemble comme une période de dictature militaire, par de nombreux médias et ONG ainsi que par ses opposants. Elle est décrite comme telle par les historiens ; la qualification de dictature est également reprise par le rapport Valech, publié au Chili en 2004. Ses partisans chiliens considèrent au contraire qu'il a sauvé le pays du communisme.
  Sur le plan économique, son régime est marqué par la libéralisation de l'économie, la liberté des échanges et l'ouverture du pays à la concurrence internationale, réformes inspirées par les «Chicago boys», rompant avec les précédentes politiques économiques interventionnistes. La situation de «stabilité économique» qui aurait été atteinte par le Chili sous le régime de Pinochet est louée par les partisans de ses réformes; Milton Friedman a lancé à ce sujet l'expression de «miracle chilien». L'ampleur, voire la réalité, de cette réussite économique donne lieu à de nombreux débats.
   Ses années de pouvoir lui permettent de s'enrichir considérablement à la faveur de dizaines de comptes bancaires détenus secrètement à l'étranger et d'une fortune en biens immobiliers. Il sera ultérieurement poursuivi en justice pour des détournements de fonds provenant des privatisations, fraudes fiscales et pour de possibles commissions prélevées sur des contrats de ventes d'armes. Le 18 octobre 1998, il est arrêté à Londres à la suite d'une plainte internationale déposée en Espagne pour «génocide, terrorisme et tortures». Il est libéré pour raisons de santé en mars 2000 et peut alors retourner au Chili. Personnalité très controversée au Chili, où il suscite l'admiration des uns et la haine des autres, il meurt en décembre 2006, avant que les procédures judiciaires engagées contre lui n'aient abouti.

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Selon le Trésor de la langue française, une dictature est un régime politique dans lequel une personne ou un groupe de personnes exercent tous les pouvoirs de façon absolue, sans qu'aucune loi ou institution ne les limite; il faut préciser que même un régime autoritaire peut avoir des lois, des institutions, voire un parlement avec des députés élus, mais pas librement et ne représentant donc pas des contre-pouvoirs. Ce régime politique a fréquemment été violemment critiqué; ainsi, Hannah Arendt affirme que les lois qu'il promulgue sont éthiquement illégitimes, et que les institutions y sont factices.

Le terme autoritarisme peut désigner aussi bien un comportement que le mode de fonctionnement d'une structure politique. L'autoritarisme consiste dans les deux cas en une prééminence, une hypertrophie de l'autorité érigée en valeur suprême. Si certains chercheurs et professeurs en science politique définissent l'autoritarisme comme un des trois grands types de systèmes politiques avec la démocratie et le totalitarisme, beaucoup d'autres considèrent cette classification comme trop formelle et ne correspondant pas à la réalité. Un régime politique autoritaire est un régime politique qui par divers moyens (propagande, encadrement de la population, répression) cherche la soumission et l'obéissance de la société.

Le totalitarisme est l'un des principaux types de systèmes politiques avec la démocratie et l'autoritarisme. C'est un régime à parti unique, n'admettant aucune opposition organisée et dans lequel l'État tend à confisquer la totalité des activités de la société. C'est un concept forgé au XXe siècle, durant l'entre-deux-guerres, avec une apparition concomitante de régimes totalitaires en Allemagne et en URSS. Le totalitarisme signifie étymologiquement «système tendant à la totalité».
   L'expression vient du fait qu'il ne s'agit pas seulement de contrôler l'activité des personnes, comme le ferait une dictature classique. Le régime totalitaire va au-delà, en tentant de s'immiscer jusque dans la sphère intime de la pensée, en imposant à tous les citoyens l'adhésion à une idéologie obligatoire, hors de laquelle ils sont considérés comme ennemis de la communauté.
   Les caractéristiques habituellement retenues pour définir le totalitarisme sont : d'une part, un monopole idéologique, c'est-à-dire la conception d'une vérité qui ne supporte aucun doute, ne tolère aucune critique, est imposée à tous et se trouve orientée par la lutte contre les ennemis du régime, et d'autre part un parti unique qui contrôle la totalité de l'appareil étatique, c'est-à-dire dispose de l'ensemble des moyens de communication de masse utilisés comme des instruments de propagande, crée des structures d'embrigadement de chaque catégorie de la société et dispose d'une direction centrale de l'économie. Le parti unique est dirigé idéalement par un chef charismatique, autour duquel est formé un «culte du chef», faisant de lui plus qu'un simple dictateur, un guide pour son peuple, lui seul en connaissant les véritables aspirations. Un monopole de la force armée, un système à la fois policier qui a recours à la terreur avec par exemple un réseau omniprésent d'agents dormants et de surveillance des individus, basé sur la suspicion, la dénonciation et la délation; et également concentrationnaire afin de pouvoir se prémunir contre tout individu potentiellement suspect. Ainsi ces systèmes ont systématiquement recours à l'emprisonnement, la torture et l'élimination physique des opposants ou personnes soupçonnées de l'être, et à la déportation des groupes de citoyens jugés «suspects», «inutiles» ou «nuisibles»

(Source : Wikipédia) 

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Bernard-Henri Lévy, French philosopher:
I see and I understand Brazilians’ distress, their sadness and their anger. There is no doubt that there is a crisis there. And an expansion of corruption. And an increase in urban violence. But no solution can come from a populist who only promises new forms of violence and to tear the nation apart. Is it really necessary to recall the countless racist, misogynistic, homophobic, bellicose and occasionally criminal statements made by the candidate who is leading in the polls? And is it not obvious that statements of this nature, just like the political platform they go with, contradict everything that Brazil can be proud of: its multiethnicity, its tradition and its welcoming practices, its true liberalism and the social coexistence in immense, beautiful cities with multiple beliefs?

Noam Chomsky, linguist:
Electing Bolsonaro will be a tragedy for Brazil and for the region. For the entire world, in fact. Literally. One of his most scandalous plans involves opening up the Amazon area so his rich voters in agribusiness can exploit it, which will have devastating effects on the global environment, not to mention the indigenous population, which does not deserve a square inch of space, as he has declared in what amounts to a virtual call to genocide.
   Bolsonaro is not only one of those shameful far-right leaders who degrade contemporary politics. It goes far beyond that. Perhaps his vilest moment – and there are many of them – was during the right’s grotesque ‘soft coup,’ when a parliament formed by leading criminals ousted president Dilma Rousseff based on ludicrous motives. Bolsonaro dedicated his vote to the head of the dictatorship’s horrible torture unit in charge of tormenting Rousseff. But perhaps this is no surprise, coming from someone who only criticizes the dictatorship for having failed to assassinate 30,000 people, like the one in Argentina did. The list of horrific faux pas would fill many pages. His programs for the country, if applied, would be very profitable for investors and the super-rich at the expense of the population considered to be worthless – a broad category – while the country descends into a deplorable caricature.

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