30 mai 2018

Trans Mountain Doc

«Au lieu de travailler pour la survie des plus riches, nous devrions travailler pour la survie des plus drôles, au moins nous pourrions tous mourir en riant.»
~ Lily Tomlin

Ce matin, la chronique de Vincent Graton portait sur l’achat de Trans Mountain par le gouvernement fédéral et les promesses non tenues de Justin Trudeau. Irrésistible sa tirade. 

Vincent Graton (1) comédien et chroniqueur radio. Photo : Journal de Québec

Transcription partielle : «Justin Trudeau n’était même pas en chambre pour répondre aux questions concernant l’achat du pipeline Kinder Morgan, il donnait une entrevue à la chaine Bloomberg. Alors pendant que le parlement siégeait, M. Trudeau, lui, était assis devant une journaliste de la chaine Bloomberg. Pendant que le parlement d’Ottawa est saisi d’une décision aussi importante, le premier ministre donne une entrevue, il n’est pas là, dans la maison du peuple, là où se jase, entre autres, l’avenir environnemental.  ...
   Mais il y a une promesse de M. Trudeau, une promesse forte, qui demeure intacte parmi toutes celles que vous avez énumérées : la légalisation du pot. Et on comprend de plus en plus son utilité. Parce qu’à force de ne pas respecter ses promesses électorales, à force de constater l’arrogance de M. Trudeau, un petit peu baveux face aux provinces, à force de le voir exhiber ses tenues qui flashent, alors donc, à force de le voir cultiver la façade plutôt que le fond, mis à part le fond du baril de pétrole, la promesse de légalisation de M. Trudeau nous sera salutaire parce qu’on pourra regarder le monde et les espèces disparaître en en fumant du bon, en étant gelés ben raide devant le réchauffement climatique. On verra pu rien. Ça va être extraordinaire! On va en fumer du bon pendant que tout pète!»

Chronique du 30 mai 2018 à Gravel le matin – Audiofil (à 8 h 14)

Prédiction de l’humoriste et scripteur Daniel Thibault : l'oléoduc Trans Mountain sera à Justin Trudeau ce que la Formule E est à Denis Coderre.

Être en affaires signifie, entre autres, prendre des risques à ses dépens. Normalement, les entreprises sont responsables de leurs gains et pertes, et si elles se retrouvent en mauvaise posture, elles doivent l’assumer. Elles peuvent même déclarer faillite. Alors, pourquoi indemniser Kinder Morgan, dont les revenus dépassent probablement le PIB canadien? C’est insensé. Donc, en achetant l’oléoduc, le gouvernement (c’est-à-dire «nous») sera responsable de payer les dégâts de tout accident ou déversement. Sympa, non!  

«Les entreprises peuvent profiter des individus, mais ce sont les gouvernements qui se font véritablement piéger. Kinder Morgan pourra ajouter un nouveau trophée de chasse à sa collection : le gouvernement libéral. Rappelons-nous qu'il s'agit des mêmes Richard Kinder et Bill Morgan qui ont conclu une entente avec la société Enron Liquids Pipeline pour créer l'entreprise Kinder Morgan actuelle. Oui, Enron, l'entreprise tristement célèbre pour sa comptabilité frauduleuse, qui avait menti au public américain en ne divulguant pas ses dettes et ses pertes. Les citoyens canadiens auront droit à un scénario légèrement remanié. Les libéraux se font arnaquer par des gros bonnets de l’industrie et ce sont les Canadiens qui en paieront la facture.» ~ Elizabeth May, Parti Vert https://www.greenparty.ca/fr


Mais après tout, l’important n’est-il pas de brasser de grosses affaires et de créer des emplois? Saviez-vous que les recherches réalisées par l’industrie pétrolière américaine sur la création d’emplois reliés à l’exploitation incluent l’ouverture de restos fastfood, salles de spectacles, bars / bars de danseuses, et ça va de soi, commerce du sexe... dans la catégorie «emplois indirects».

La Vérif : combien d'emplois seront générés par le pipeline Trans Mountain?

ICI Radio-Canada Nouvelles | 11 avril 2018

La première ministre de l'Alberta fait miroiter des dizaines de milliers d'emplois au pays si l'élargissement du pipeline Trans Mountain va de l'avant. Les promesses de Rachel Notley sont-elles fondées? L'équipe de La Vérif s'est penchée sur la question.
   Le projet Trans Mountain consiste à doubler un pipeline qui relie Edmonton à Burnaby, tout prêt de Vancouver.
   Pour défendre le projet, le gouvernement fédéral et celui de l'Alberta disent que la construction du pipeline à elle seule pourrait créer 15 000 emplois directs ou indirects dans l'ouest du pays.
   Ce chiffre est tiré d'une étude réalisée par le Conference Board du Canada, un document qui a été commandé et payé par Trans Mountain.
   En audition devant l'Office national de l’énergie, les dirigeants de Trans Mountain ont avancé qu'en moyenne, 2500 personnes avaient travaillé directement pendant environ 3 ans sur la construction du pipeline. D'autres emplois - indirects - auraient été générés par les retombées économiques du projet.
   Une fois en service, on dit que le pipeline pourrait soutenir jusqu'à 37 000 emplois sur un horizon de 20 ans. Or, la plupart d'entre eux seraient en réalité des emplois indirects. Selon Ressources naturelles Canada, l'exploitation du pipeline devrait nécessiter l'équivalent de 440 travailleurs à temps plein.


Recommandé par Vincent Graton https://twitter.com/gratonvincent?lang=en :

Contre l’expansion du pipeline de Kinder Morgan

Par Dominic Champagne, Le Devoir 16 mai 2018

[...] Il importe de rappeler que les émissions de GES liées à la production de pétrole des sables bitumineux ont crû de 600 % depuis 1990 et que le Canada produit presque deux fois plus de pétrole qu’il s’en consomme au pays. À l’heure où la science exige de laisser sous terre 80 % des ressources connues en hydrocarbures, il est immoral et irresponsable de soutenir l’accroissement de l’extraction du pétrole le plus sale au monde. En investissant directement dans un projet de pipeline pour créer une rentabilité artificielle, le gouvernement briserait l’un de ses engagements les plus significatifs pour la lutte contre les changements climatiques, celui de cesser toute subvention à l’industrie pétrolière. [...]

[...] La décarbonisation de notre économie est un processus concret qui doit reposer sur des mesures réelles. Elle dépend de choix cohérents à toutes les échelles de la société. Il est vrai que notre dépendance aux hydrocarbures est profonde et s’en défaire est un important défi à relever. Les investissements du gouvernement fédéral doivent par conséquent soutenir les efforts des acteurs économiques qui y contribuent et non pas ceux des acteurs qui en sont l’obstacle principal. Tout investissement se doit de soutenir la reconversion des secteurs de notre économie qui sont trop intenses en émissions, celui des hydrocarbures en priorité, et aider les travailleurs et les communautés à faire la transition vers des emplois et des activités plus écologiques — tout en s’assurant que les Premières Nations ne soient pas exclues de cette nouvelle économie comme elles l’ont souvent été jusqu’à maintenant.

Article intégral :

Si ça vous intéresse, ces poupées existent vraiment et sont vendues autour de 130 $ CDN 


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(1) L’automne dernier, avec détermination, Vincent Graton a demandé des comptes au gouvernement fédéral concernant le scandale des «Paradise Papers».

Vincent Graton offre un Oiseau de paradis à Justin Trudeau

Après lui avoir adressé des messages sur Twitter chaque jour depuis deux semaines, le comédien Vincent Graton cherche de nouveaux moyens pour attirer l’attention du premier ministre du Canada sur les paradis fiscaux.
   Il s’est donc présenté au bureau montréalais de Justin Trudeau avec un bouquet de fleurs composé d'un Oiseau de paradis «pour faire un clin d'œil aux paradis fiscaux.»
   «Ce n’est pas un sujet sexy, mais quand on a besoin de sous pour l’éducation, la santé, pour l’environnement et qu’on apprend en même temps que l’an dernier 731 milliards de dollars canadiens étaient dans des abris fiscaux, bien, ça n’a pas de maudit bon sens», a expliqué Vincent Graton.
   Le scandale des «Paradise Papers» a été la goutte qui a fait déborder le vase. Depuis, il veut que le gouvernement de Justin Trudeau serre la vis aux «bandits sans morale qui se sauvent de l’impôt.» Il interpelle donc tous les jours le premier ministre, en vain.
   Le premier ministre n’était pas présent à son bureau pour accepter les fleurs, mais une employée lui a promis qu’elle allait lui remettre.
    Jour 15
    Bonjour Monsieur @JustinTrudeau
    Mon équipe et moi sommes passés à votre bureau de comté hier.
    On légifère pour éviter les fuites de capitaux canadiens vers les paradis fiscaux?
Au plaisir d'avoir de vos nouvelles!
    #paradisfiscauxTrudeau https://t.co/N3L7KBzaAg
    — gratonvincent (@gratonvincent) 22 novembre 2017

Écho au Parlement

Le député bloquiste Gabriel Sainte-Marie a décidé, pour sa part, d’interpeller en personne Justin Trudeau. Il s’est levé en chambre mardi pour parler de la requête de Vincent Graton. Le premier ministre n’a pas répondu au député ni à M. Graton. Appelé à réagir régulièrement sur le sujet, il répète que son gouvernement a investi un milliard de dollars pour combattre l’évasion fiscale. Le comédien Vincent Graton compte continuer à mettre de la pression sur Justin Trudeau jusqu’à ce qu’une réglementation plus stricte soit mise en place pour freiner l’évasion fiscale.
(TVA Nouvelles, 22 novembre 2017)  

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