18 mai 2018

Incompétence et cupidité chroniques

Le Canada est un buffet chinois «all you can eat» ouvert à tous. Ce terrifiant constat indique un degré d’irresponsabilité alarmant tant chez les élus fédéraux que provinciaux. D’un côté, ils prônent le passage aux énergies durables, et de l’autre, ils invitent les investisseurs étrangers à supporter les projets les plus polluants qui existent, quand ils n’investissent pas eux-mêmes l’argent des fonds publics. Aucune norme contraignante n’est respectée. Certains élus souffrent d’incompétence et de cupidité chroniques incurables. L’ingrédient actif de l’abus de pouvoir est le maintien de la corruption à la base de notre système socioéconomique mondial. 

Les machines à cash sont sans pitié. Je parierais que les profits de Kinder Morgan dépassent le PIB canadien. Pourtant, le gouvernement fédéral offre des milliards de dollars à cette compagnie en compensation et soutien financier. C’est honteux. Pire encore, le gouvernement et Kinder Morgan veulent que la Première Nation Tsleil-Waututh (Colombie-Britannique) paie leurs frais juridiques dus à l’impasse politique interprovinciale et aux délais «significatifs» causés par l’opposition au pipeline Trans Mountain. Un avocat de Kinder Morgan basé au Texas a présenté une requête à la Cour d’appel fédérale le 14 mai. La procureure générale du Canada, Jody Wilson-Raybould, a présenté une requête similaire distincte le 11 mai. Le prétendu désistement de KM est du chantage. De son côté, Notley menace encore la Colombie Britannique de sanctions telles que le rationnement en carburant. 

Cette photo est d'une éloquence... 

“Frankly, John, we don’t give a damn about environment and First Nations.” (Notley & Trudeau Gas Station, Alberta)

Canada and a Texas energy company want a First Nation to pay for their legal fees over stalled pipeline project

Mike De Souza | National Observer | May 16th 2018

Canada and an American energy company want a First Nation in British Columbia to pay for their legal fees following ‘significant’ delay and prejudice to a stalled pipeline expansion project.
   A lawyer for Texas-based Kinder Morgan made this request in a newly-released court submission from May 14 that was sent to the Federal Court of Appeal. Counsel for Canada’s Attorney General, Jody Wilson-Raybould, made a similar request in a separate submission on May 11.
   The submissions were responding to an extraordinary motion submitted on May 2 by the Tsleil-Waututh Nation, requesting that the court compel the government to release uncensored copies of federal documents cited in a recent investigation by National Observer, including the release of new secret cabinet documents.
   The National Observer investigation quoted internal documents and unnamed public servants who said that Prime Minister Justin Trudeau’s decision to approve Kinder Morgan’s Trans Mountain project was rigged. The documents and information released by whistleblowers show how a high-ranking official instructed public servants to find a way to approve the project, even though the government was supposed to be consulting and accommodating First Nations at that time.
   Neither the company, nor the government denies that the high-ranking official provided these instructions, but they both claim any such behaviour is “irrelevant” because it doesn’t reflect the “actions” taken by Trudeau’s government in its official meetings with the affected First Nations.


The Loonie (huard)

COMMUNIQUÉ : 120 personnalités et organisations du Québec appellent à la mobilisation d’urgence contre l’expansion du pipeline de Kinder Morgan

RVHQ  | 2018-05-15

Déclaration pour une transition juste

Cette déclaration intitulée «Ensemble contre l’expansion du pipeline de Kinder Morgan et pour une transition écologique juste» est signée par 120 personnalités et organisations solidaires des Premières Nations, des communautés ainsi que du gouvernement de la Colombie-Britannique qui s’opposent au projet de Kinder Morgan. Les signataires de la déclaration ont également lancé un appel à une mobilisation d’urgence le 27 mai prochain à 13h30 à la Place des Festivals à Montréal pour exiger que Justin Trudeau rejette le projet de Kinder Morgan, refuse de le financer et respecte le droit des Premières Nations et le droit pour la Colombie-Britannique de refuser ce projet dangereux. Les organisations qui le désirent pourront signer la déclaration jusqu’au 27 mai prochain.
   La Déclaration rappelle d’ailleurs qu’en tant que «signataire de l’Accord de Paris, le Canada doit s’engager rapidement dans une transition juste et profonde qui réduira significativement notre dépendance aux hydrocarbures, nos émissions de gaz à effet de serre (GES) et créera une économie et des emplois plus écologiques. Cette transition requiert des ressources, une planification et un leadership qui doit venir de tous les paliers de gouvernements.»
   Le projet de pipeline de sables bitumineux Trans Mountain de Kinder Morgan est plus que jamais incertain depuis que l’entreprise a interrompu certains travaux en avril. La mobilisation des Premières Nations et de la population, les nombreux recours légaux, la fragilité économique du projet et les actions bien légitimes du gouvernement de la Colombie-Britannique pour protéger l’environnement ont créé une trop grande incertitude pour l’entreprise. Elle a par conséquent établi une échéance au 31 mai pour résoudre la situation.
   Le Premier Ministre Justin Trudeau s’est pour sa part porté à la défense de l’entreprise du Texas et a annoncé que son gouvernement prendra les moyens financiers et législatifs pour que ce projet se réalise malgré l’impasse politique dans laquelle il est embourbé.
   Les signataires de la déclaration rappellent également que «M. Trudeau a aussi promis de mettre en oeuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, laquelle prévoit que les Premières Nations doivent donner leur consentement libre, préalable et éclairé à des projets sur leurs territoires. De nombreuses Premières Nations en Colombie-Britannique s’opposent farouchement au projet Trans Mountain. 150 Premières Nations au Québec, au Canada et aux États-Unis ont d’ailleurs signé un traité d’alliance contre toute expansion des sables bitumineux et en faveur d’une transition énergétique juste.»

La déclaration est ici et les organisations peuvent la signer d’ici le 27 mai prochain.

Citations des intervenants de la Déclaration :

Dominic Champagne : «À l’heure où la raison scientifique exige que l’on laisse dans le sous-sol 80 % des ressources connues en pétrole, à l’heure où la transition énergétique exige que nous investissions dans un éloignement des combustibles fossiles, il est immoral que le Canada, signataire de l’Accord de Paris, continue de subventionner l’industrie du pétrole mortifère.»
   Le Grand Chef Serge ‘Otsi’ Simon du Conseil Mohawk de Kanesatake au nom de 150 Premières Nations au Canada et aux États-Unis qui ont signé le Traité autochtone contre l’expansion des sables bitumineux : «Alors que Kinder Morgan et le gouvernement Trudeau développent leurs stratégies d’ici la date limite du 31 mai, ils devraient tenir compte du fait que les Premières Nations d’est en ouest se tiendront côte à côte avec les Premières Nations de la Colombie-Britannique qui refusent de donner leur consentement au projet. Le mouvement à l’est qui a stoppé le pipeline de sables bitumineux Énergie Est ne permettra pas à ce même pétrole sale de s’échapper vers l’ouest.»
   Véronique Côté : «Soyons solidaires, soyons visionnaires, et rendons notre monde plus habitable. La justice climatique est le principal défi de notre siècle, tout le monde peut et devrait se mobiliser pour défendre notre droit à vivre ensemble sur une planète hospitalière. Prenons position : choisissons les vivants, et laissons les fossiles où ils sont.»
   Éric Pineault : «En appuyant financièrement le projet d’expansion Trans Mountain le gouvernement Trudeau aide cette entreprise Texane à construire un pipeline qui contribuera à doubler la production de pétrole issu des sables bitumineux. Cette croissance nous enferme à long terme dans une économie qui dépend du pétrole sale et elle nous empêchera de respecter les engagements climatiques que nous avons pris à Paris. Il n’y a pas de conciliation possible entre une économie qui vise la réduction des émissions de GES et l’expansion de la production de pétrole issu des sables bitumineux. Le gouvernement Trudeau, s’il est sérieux dans son désir de respecter nos cibles de réduction de GES, devrait tout mettre en oeuvre pour appuyer les gouvernements, communautés et Premières Nations ainsi que les entreprises qui peuvent contribuer à la transition écologique, pas celles qui en sont le principal obstacle.»
   Anne-Céline Guyon : «Toutes les personnes aujourd’hui présentes ont combattu ou soutenu la lutte contre le projet de pipeline Énergie Est. Il est donc tout naturel de nous réunir à nouveau, d’être ici, ensemble, en solidarité avec nos soeurs et frères de l’ouest pour dire non à Kinder Morgan, non à l’expansion des sables bitumineux.  Mais nous sommes aussi ici afin d’exiger du gouvernement Trudeau une vraie politique de transition énergétique, respectueuse des Premières Nations, des communautés et des travailleuses et travailleurs.»
   Patrick Bonin, Greenpeace Canada : «Le gouvernement Trudeau renie l’Accord de Paris et perd toute crédibilité dans sa volonté de réconciliation avec les Premières Nations quand il propose de financer et de forcer le passage de ce d’un pipeline alors qu’il n’a pas le consentement des Premières Nations et que le gouvernement de la Colombie-Britannique s’y oppose. Après avoir rejeté le projet de pipeline Énergie Est de TransCanada, la population du Québec ne restera pas les bras croisés alors que Justin Trudeau veut imposer un pipeline à une province, à des communautés et à des Premières Nations qui n’en veulent pas.»

COMMUNIQUÉ RVHQ Montréal, le 12 avril 2018 – Aujourd’hui, 40 groupes citoyens et organismes du Québec ont écrit au premier ministre Justin Trudeau ainsi qu’aux ministres Catherine McKenna et Jim Carr afin de les exhorter à retirer immédiatement leur appui au projet d’expansion de l’oléoduc Trans Mountain de Kinder Morgan.
   Ces groupes, dont certains ont été pendant des années au coeur de la mobilisation populaire contre le projet d’oléoduc Énergie Est, jusqu’à ce qu’il soit annulé l’automne dernier, estiment que la crise actuelle entourant le dossier Kinder Morgan concerne toute la population du Canada.  
   Les signataires de la lettre évoquent la mobilisation contre Énergie Est et rappellent les promesses du gouvernement Trudeau en matière de climat, d’environnement et de droits des Premières Nations.
   Parmi les 40 signataires, on compte: Alternatives, l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), la Coalition Vigilance Oléoducs (CoVO), le Conseil régional FTQ Montréal métropolitain, Eau Secours, Équiterre, la Fondation Coule pas chez nous, la Fondation Rivières, Greenpeace Canada, Nature Québec, Projet de la réalité climatique Canada, le Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ), le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), 350.org, et beaucoup d’autres.

Lettre en français :

Version anglaise : https://bit.ly/2qu79vA  

Mise à jour Parano World

Caricature : Dave Granlund http://www.davegranlund.com/cartoons/

Gina Haspel confirmée à la tête de la CIA par le Sénat américain

Radio-Canada avec Reuters | 17 mai 2018 17 h 40

Le Sénat américain a validé la nomination de Gina Haspel à titre de directrice de la CIA, malgré son rôle controversé dans des programmes de torture après les attentats du 11 septembre 2001. Le décompte des votes a été de 54-45 en faveur de sa nomination. Une simple majorité de la chambre, composée de 100 membres, était nécessaire pour obtenir une confirmation. La candidature de Gina Haspel a ainsi été approuvée malgré la vive controverse qu'elle a provoquée. Plusieurs lui reprochaient avoir dirigé en 2002 une prison secrète de la CIA en Thaïlande où les détenus, soupçonnés d'appartenir au réseau terroriste Al-Qaïda, étaient fréquemment torturés. Plus tard, en occupant ses hautes responsabilités au sein de l'agence centrale de renseignement, elle a été impliquée dans la destruction de vidéos montrant des «interrogatoires renforcés», selon l'euphémisme utilisé sous le gouvernement de George W. Bush.  Ces séances de torture incluaient notamment des simulations de noyade.
Article intégral :

Dans une vidéo sur Gina Haspel, on voit des photos prises dans la prison secrète – la CIA n’a pas réussi à effacer tout le matériel compromettant semble-t-il (la pérennité Internet a ses bons côtés...) : 

When you are dead, you don’t know that you are dead. It is difficult only for the others. It is the same when you are stupid.

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