Photo:
REUTERS / Jonathan Ernst. U.S. President Donald Trump talks with Philippines
President Rodrigo Duterte during the gala dinner marking ASEAN's 50th
anniversary in Manila, Philippines November 12, 2017. Mutual praise, warm
handshakes and even an impromptu love song at a lavish dinner suggest U.S.
President Donald Trump and Philippine leader Rodrigo Duterte want a fresh start
after the biggest breakdown in U.S. (Martin Petty – Reuters | World News)
Le mensonge et la dissimulation en politique donne
envie de vomir. En particulier quand on lit ce genre de nouvelles :
Un ancien
militaire témoin de l’enfouissement de 40 barils d'agent orange à la base de
Gagetown
ICI Radio-Canada nouvelles | Nouveau-Brunswick
Un ancien militaire lève le voile sur ce que sont
devenus certains des résidus de l'agent orange épandu à la base militaire de
Gagetown, près de Fredericton, dans les années 1960.
Ce
défoliant cancérigène a été épandu à titre expérimental dans certains secteurs
de la base par l’armée américaine, en 1966 et 1967, avec la bénédiction du
gouvernement du Canada.
Un ancien
agent de police militaire à la retraite, Al White, affirme avoir assisté à
l’enfouissement d’une quarantaine de barils d’agent orange le long d’un chemin
isolé de la base, en 1985. Certains des barils étaient rouillés ou cabossés.
L’épandage
d’agent orange à la base de Gagetown a fait scandale une vingtaine d’années
plus tard, lorsque d’anciens militaires ou civils qui avaient été en contact
avec le produit ont commencé à avoir de sérieux problèmes de santé. Il est
aujourd’hui reconnu que l’agent orange peut causer des maladies de la peau ou
du foie et certains types de cancers.
Ottawa a
d’ailleurs accepté en 2007 d’indemniser les victimes. Le programme de 100
millions de dollars a été élargi en 2011 pour inclure de nouvelles victimes
exposées au défoliant. (Il y aurait 10 sites d’enfouissement)
«Je me
suis dit : ‘Fini les secrets’. Il faut dire publiquement que ces choses se sont
passées. J’aurais peut-être dû en parler il y a des années lorsque j’ai quitté
l’armée. J’ai probablement eu tort de ne pas le faire.»
Il
souhaite maintenant que la Défense nationale fasse de nouvelles fouilles à la
suite de ses révélations pour que «les gens puissent reposer en paix».
Article intégral :
Les
incompétents ont la cote : le «cas» Doug Ford (candidat du parti conservateur
ontarien)
Si Doug Ford est élu, il s’entendra à merveille
avec Donald Trump envers qui il a une admiration sans borne. On sait par ailleurs que Ford a payé des comédiens pour ses pubs de propagande sur Internet. On n’a pas cru que
Trump serait élu, ne répétons pas l'erreur...
"Vraies citations". Photo : Nathan Denette / La Presse canadienne
Sondage après sondage, les conservateurs de Doug Ford, cet ancien conseiller municipal
torontois, frère et fidèle allié de feu le maire narcomane Rob Ford, arrivent
en tête. Doug Ford s’est engagé à injecter 5 milliards de dollars
supplémentaires dans le transport en commun. Et en bon conservateur, il a
promis de réduire les impôts et de geler à 14 $ l’heure le salaire minimum.
Surtout, il s’engage à retrancher 4 % des dépenses du gouvernement ontarien,
soit 6 milliards par année.
Un
journaliste a mis en lumière la méconnaissance totale de M. Ford du système
parlementaire lorsqu’il lui a demandé d’expliquer comment une loi était adoptée
à l’Assemblée législative. M. Ford a refusé de répondre, accusant le reporter
de vouloir le coincer. M. Ford fait aussi la guerre aux médias. De manière
générale, M. Ford entretient une animosité envers les journalistes qui,
pense-t-il, ne lui rendent pas justice. (Hélène Buzzetti à Ottawa | Le Devoir 12 mai 2018)
Article intégral :
On devrait initier une compétition prix «Nobel
du Psychopâte»...
Juste pour le plaisir
de la chose, j’ai pitonné sur Google «politiciens les plus menteurs».
Réponse
L’homme
politique est-il un menteur?
Agora Vox |
Mercredi 7 décembre 2016
Affirmer ce
qu’on sait être faux, nier ou taire ce qu’on devrait dire, exagérer ou minorer une
situation, cacher des informations constituent des mensonges. Et ceux qui s’y
livrent sont des menteurs.
Dès lors, tout le monde ment tout le temps. Les
chefs d'entreprise, les syndicalistes, les écrivains, les journalistes, les
blogueurs quelquefois aussi d'ailleurs. Tout le monde ment. La seule
différence, c'est que les hommes politiques sont sous les projecteurs, donc ça
se voit plus. Cela étant, il est incontestable que ce sont plutôt des menteurs
éhontés et récidivistes qui parviennent à être élus aux plus hautes
responsabilités. Ce qui est important pour les électeurs, c'est donc
d'apprendre à détecter les mensonges en politique, pour ne pas se faire
arnaquer.
Alors
pourquoi la grande masse des électeurs, qui ne croient plus au discours
politique, se méfient des promesses et accusent les élus de mensonges, continuent
de voter, de plus, pour le même camp qui vient pourtant une nouvelle fois de
les décevoir?
Mentir par
idéologie. Le responsable politique s’inscrit dans une idéologie. L’emprise
de l’idéologie écarte l’action politique de la réalité et de la responsabilité.
La plupart des aprioris idéologiques ne tiennent pas devant le principe de
réalité.
Cependant,
les promesses irréalisables entretiennent le sentiment profond d'être membres
d'une communauté politique identique. L'émetteur et le récepteur de ces
messages et de ces signes savent bien que ces promesses sont irréalisables et
que ce sont des balivernes. Supprimer la pauvreté ou l'insécurité sont deux
promesses intenables mais qui permettent de dire à ceux à qui elles sont
destinées, dans leur langage (de droite, de gauche ou du centre) que l'on
partage valeurs et vision politique analogues.
D’ailleurs,
ceux qui, par fidélité à leurs principes les plus sacrés, disent ce qu’ils
pensent, sont traités en parias par leur propre parti.
Il est
dès lors tout aussi important de condamner les menteurs que de fustiger ceux
qui veulent bien les croire alors qu'ils savent qu'ils mentent.
Mentir par
médiocrité. La politique, paradoxalement, se contente d'un gouvernement
médiocre mais pas de promesses et de joutes oratoires médiocres. Il faut être
flamboyant et enflammer un auditoire qui le demande même et surtout en
racontant n'importe quoi. Car les responsables politiques aujourd’hui n’ont pas
la compétence pour comprendre et gérer la complexité des dossiers qui
s’imposent dans le monde moderne. La plupart du temps, l’homme politique fait
semblant de connaître les dossiers. Il se croit obligé de donner un avis sur
tout et n’importe quoi. Très souvent une promesse qu’il ne tiendra évidemment
pas.
Mentir par
profession. Si les politiciens ont recours au mensonge, c’est parce qu’ils
sont convaincus de sa rentabilité. Cette rentabilité n’a-t-elle pas été maintes
fois démontrée? Les politiciens qui sont les plus habiles menteurs sont ceux
qui durent le plus longtemps et qui obtiennent le plus de succès. Car pour
exercer et garder son job, le responsable politique doit être à l’écoute de ses
clients, de ses électeurs. Il fera tout pour être élu et réélu. D’où le
programme et les promesses généreuses. Et pourquoi le mensonge est-il rentable?
Tout simplement parce que le peuple le récompense, car en fin de compte, c’est
toujours le meilleur menteur qui gagne.
Puis il
fera tout pour se maintenir au pouvoir. Faute de résultats, il fera des
promesses encore et toujours et multipliera les boucs émissaires en cas de
non-résultats. Ce qui fait qu’un homme politique au pouvoir passe plus de temps
à trouver des excuses ou des raisons de ne pas avoir fait ce qu’il devait faire
plutôt que de le faire vraiment.
«À quoi
bon sortir telle ou telle réforme si c’est pour se mettre à dos la moitié de la
France et être battus aux prochaines élections. À quoi bon?» La plupart des
réformes de fond sont donc repoussées de législature en législature. Keynes
disait très cyniquement, «ne nous occupons que du court terme, à long terme on
sera mort!»
Mentir par
tempérament, par méthode, ou par raison. Simplement, il ne faut pas tout
confondre parce qu'il y a plusieurs types de mensonges politiques. Il y a le
mensonge d'État, comme il y a les hommes d'État. Il y a le mensonge politique
et il y a le mensonge personnel.
Mensonge
d'État, pour prendre l'exemple le plus classique, dans les périodes de guerre.
Emmanuel Kant pose la question de savoir si on a le droit de mentir dans certaines
circonstances (doit-on dire la vérité à un malade ou dire un mensonge «de
finesse» pour éviter un mal?). Pour le philosophe, il faut obéir à l'impératif
catégorique qui prescrit une action comme nécessaire en elle-même, et non à
l'impératif hypothétique qui subordonne l'action à une fin extérieure
(l'intérêt, la diplomatie, la prudence) et donc proscrire le mensonge en toutes
circonstances.
Il y a
ensuite les mensonges politiques hyper classiques. Là, on est servi parce qu'on
a eu deux grands spécialistes à la tête de l'État, qui était François
Mitterrand et Jacques Chirac.
Et puis,
il y a les mensonges qui sont des mensonges personnels, sur la santé, sur la
fortune, sur les vacances, sur certains hommes politiques qui se font une
spécialité des vertus familiales et qui, quelquefois, mènent une vie de bâton
de chaise en même temps.
Pour
autant, il n'y a pas de petits mensonges. À partir du moment où un politique
cache la vérité, il commet une faute. Dans la vie courante, promettre quelque
chose que l'on sait ne pas ne pas pouvoir ou ne pas vouloir tenir, s'appelle un
mensonge et le mensonge n'est pas considéré comme une «vertu».
Conclusion.
Les Français, comme d'autres peuples démocratiques, ont développé au fil du
temps un certain cynisme acceptant cette politique du mensonge et de la
considérer comme normale.
La
question du mensonge est liée au langage, comme celle de la vérité. «Le langage
a été donné à l'homme pour dissimuler sa pensée» (on pourrait ajouter ‘pour
mentir’) disait, non sans cynisme un homme célèbre pour sa longévité politique
: Talleyrand.
Or le principe
démocratique «fondé sur la libre détermination des grands choix par la majorité,
se condamne lui-même à mort si les citoyens qui effectuent ces choix, se
prononcent presque tous dans l’ignorance des réalités» (in «La connaissance
inutile» Jean-François Revel). Nietzsche a souligné la relation essentielle
entre la morale et la mémoire. La survie de la société repose sur la capacité
des hommes (au moins d'une majorité d'entre eux) à tenir leurs engagements. Par
contre Machiavel pense que «la fin justifie les moyens», que l'unité et la
stabilité de l’État sont des valeurs absolues. À la question «le mensonge
est-il une vertu en politique?», il répondrait donc : oui. Le réalisme
politique de Machiavel s'appuie sur une vision pessimiste de l'homme : les
hommes sont méchants, inconstants et déraisonnables. Le but de la politique,
nous apprend Platon, n'est pas la simple conservation de la cité, mais de
permettre aux hommes qui la composent de mener la vie la meilleure possible.
Y a-t-il
un mince espoir pour que la situation change? Seul le peuple a le pouvoir
d’effectuer ce changement, en récompensant la vérité et en punissant sévèrement
le mensonge. Le mensonge ronge la politique comme un cancer ronge le corps d’un
malade. Il constitue un abus de confiance et il doit être condamnable, quelle
qu’en soit la forme.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire